30.06.2013 Views

Le tango des crocodiles http://www.tango-crocodiles.com [Document]

Le tango des crocodiles http://www.tango-crocodiles.com [Document]

Le tango des crocodiles http://www.tango-crocodiles.com [Document]

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Le</strong> <strong>tango</strong> <strong>des</strong> <strong>crocodiles</strong><br />

J’ai l’impression <strong>des</strong> récitations monocor<strong>des</strong> <strong>des</strong> petites classes,<br />

car il n’y a plus à convaincre. Soudain, un peu <strong>com</strong>me si elle venait<br />

de trouver le trou entre deux lisses du bordé pour enfouir l’étoupe,<br />

une voix résonne <strong>com</strong>me un coup de maillet sur la corde et le bois.<br />

« Ce n’est pas la vocation d’IGF d’entrer dans de tels projets,<br />

coupe Muller.<br />

— Il faudrait faire autrement, reprend Yann. »<br />

<strong>Le</strong> président de M Worms & Cie Finance intervient aussi<br />

prestement.<br />

« Je vois. Echosynthèse est juste dans le trou d’intervention<br />

d’IGF. Je demande une levée de séance afin que vous y réfléchissiez,<br />

conclut Michel Fleuriet. »<br />

Nous sortons. J’admire la subtilité de cette régate d’affaires. Je<br />

viens d’apprendre encore quelque chose. Je suis tellement sûr de<br />

nous, que je ne consacre pas une minute à la critique de ce qui vient<br />

de se passer. Claudine est superbe, et on ne peut pas perdre. Après<br />

une interruption de plus d’une heure, Yann nous annonce prendre le<br />

projet en main personnellement. C’est Ecofinance et non pas IGF<br />

qui détiendra la participation. Ça a bien l’air de lui plaire notre histoire,<br />

au président d’Econo<strong>com</strong>. Une formule d’évaluation de l’entreprise<br />

est négociée immédiatement. Si nous doublons le chiffre d’affaires<br />

pendant trois ans, nous empocherons trois millions de francs,<br />

en plus <strong>des</strong> trente pour cent de l’entreprise que nous conserverons.<br />

On rédige une lettre d’intention.<br />

Notre camp de base parisien est un studio à Courbevoie. L’aventure<br />

de l’entreprise a effacé de notre horizon la blancheur <strong>des</strong> moutons<br />

marins, celle <strong>des</strong> sommets enneigés surplombant Treilles. Dès<br />

sept heures, nous passons sur le pont qui enjambe la Seine dans la<br />

superbe Citroën diesel C 15 fourgonnette.<br />

« Claudine, la mer est calme ce matin, lui dis-je en montrant ce<br />

bout de Seine enfermé entre deux rives étroites et qui ne deviendra<br />

mer que plus tard. »<br />

Une péniche écrasée par un tas de sable suffit à faire battre nos<br />

cœurs. Nos rêves défilent ensuite devant les immenses baies vitrées<br />

<strong>des</strong> ateliers d’artistes qui bordent les boulevards de maréchaux jusqu’à<br />

la rue Pergolèse. Ces propriétaires offrent élégamment aux yeux<br />

<strong>des</strong> passants un bout de leur richesse. Comme dans les premiers jours,<br />

on n’arrivait pas à nous attribuer un bureau, rue Pergolèse, Claudine<br />

a naturellement hérité de celui de JLB, au quatrième étage dans les<br />

arbres et au-<strong>des</strong>sus <strong>des</strong> toits. La statue est toujours à la même place.<br />

46

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!