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Le tango des crocodiles http://www.tango-crocodiles.com [Document]

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<strong>Le</strong> <strong>tango</strong> <strong>des</strong> <strong>crocodiles</strong><br />

La nôtre d’actualité, lorsque les avocats s’enfuyaient de l’affaire 9<br />

<strong>com</strong>me <strong>des</strong> rats pendant La peste. <strong>Le</strong> récit sombrait lentement sous<br />

le poids de ces fins.<br />

Je me fis à cette époque, voleur de fins <strong>des</strong> autres, <strong>com</strong>me London<br />

se fit voleur d’huîtres dans les parcs. Je les jetais en citation finale.<br />

Celle du Comte de Monte Cristo m’allait bien 10 , celles d’Heminway<br />

davantage, surtout lorsque Robert Jordan s’est allongé devant la<br />

mitrailleuse, dans les aiguilles de pins 11 , ou celle de Casino 12 .<br />

Il y avait quelques chansons pour clore sur une note optimiste 13 .<br />

Pas mal de gens, certains sérieux, m’avaient alors conseillé, pour<br />

m’en sortir, de transformer ce [<strong>Document</strong>] lesté <strong>des</strong> pièces de preuves,<br />

en un [Roman]. Cela n’aurait rien changé au droit, à la diffamation 14<br />

possible, parce que <strong>des</strong> situations <strong>com</strong>me celles ci étaient tatouées,<br />

et que même en changeant les noms, les lieux, les océans et la couleur<br />

de l’eau et du rosé, ils se seraient reconnus. J’aurais ajouté<br />

un peu d’érotisme, du sexe presque torride, allégé cette partie trop<br />

<strong>com</strong>plexe sur le métier de l’entreprise 15 . Cette spécificité financière<br />

sans laquelle l’affaire aurait été moins juteuse, moins facile, moins<br />

belle pour les pillards de la mer <strong>des</strong> affaires. J’y perdrais quelques<br />

spécialistes pour gagner mille lecteurs. J’aurais eu non seulement la<br />

possibilité d’une fin, mais le choix. Celui d’une fin heureuse dans laquelle<br />

les bons gagnent aurait laissé à mes lecteurs moins de sel sur<br />

les lèvres ; une fin digne de La Haine ou de Basic Instinct, où l’on<br />

ne sait pas vraiment qui a tué et qui tue, aurait laissé tout en suspens,<br />

un peu <strong>com</strong>me dans la vraie vie d’aujourd’hui, tandis qu’une<br />

chute triste, <strong>com</strong>me celle <strong>des</strong> <strong>Le</strong>s aventuriers collerait à la réalité de<br />

demain. J’avais sur l’horizon un arc en ciel de fins qui pouvaient être<br />

détachées <strong>des</strong> pointillés d’une histoire qui était loin d’être terminée.<br />

J’envisageais l’affaire quand Guy Carlier a poussé un vaillant<br />

cri 16 .<br />

« Quand est-ce que dans ce pays un type aura les couilles de<br />

mettre enfin les noms <strong>des</strong> gens que tout le monde connaît et devine ?<br />

s’indigna Carlier. »<br />

Un an plus tard, c’était Clearstream 17 . Jérôme Garçin, au Masque<br />

et la Plume 18 au sujet du roman de Denis Robert pris le même chemin<br />

:<br />

« Pourquoi en France, doit-on en passer par un roman, si tout<br />

cela est vrai et prouvable ? Quand verra-t-on un vrai récit ? C’est un<br />

problème de droit de la presse écrite. »<br />

<strong>Le</strong>s critiques approuvèrent, y allant de leur talent de maître à<br />

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