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Le tango des crocodiles http://www.tango-crocodiles.com [Document]

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30. <strong>Le</strong>s <strong>com</strong>mis voyageurs<br />

<strong>des</strong> choses essentielles »<br />

Maître Wielfreid Scheaffer, avocat <strong>com</strong>mis d’office dans le seul<br />

dossier contre son confrère, et qui avait tenu a prendre la totalité<br />

<strong>des</strong> mes actions, pour lesquelles j’avais un fond juridique, avait une<br />

conception bien particulière de la contraction de texte. Je me souviens<br />

de ce texte contre Thory, au coeur de nos relations. Il l’avait<br />

simplement . . . coupé en deux à partir du milieu.<br />

J’ai bossé dans les squattes parfois luxueux. Une bonne semaine<br />

rue <strong>des</strong> Vinaigriers m’allait. J’aimais ce coin, le canal, même si je me<br />

méfiais <strong>des</strong> sirènes qui auraient pu montrer le bout de leur queue, ou<br />

me laisser <strong>des</strong> écailles en travers de la gorge. Une bonne quinzaine<br />

à Melun, dont j’ai découvert le prix de l’aller, et que me ferait à<br />

jamais fredonner Regianni autrement. Une autre bonne quinzaine<br />

dans l’immense appart de mon ami Thierry, en vadrouille dans toute<br />

l’Europe.<br />

Un <strong>des</strong> point que je pensais essentiels à la levée <strong>des</strong> prescriptions<br />

qui empoisonnaient ma vie si lente, était le procès verbal du colonel<br />

de gendarmerie. Un tel document « interrompait »les prescriptions<br />

pénales, je l’avais lu dans mes recherches de bibliothèque. Je n’ai jamais<br />

eu d’explication satisfaisante entre les termes « interrompre »et<br />

« suspendre », en droit. Je cherchais ce qui rendait le temps immobile,<br />

à jamais, ou jusqu’à ce que les choses justes et vraies montent<br />

à la surface, refoulées par les flots. Je voulais ce papier, savoir les<br />

lignes qu’il contenait, et même s’il existait tout simplement. Comme<br />

je voulais l’enquête pénale sur le naufrage. Comme je voulais le premier<br />

PV dans lequel Joliot avait été interrogé. Comme je voulais<br />

tout ce qui était relatif au rôle d’un Etat protecteur, qui en vérité se<br />

foutait de tous et de tout, et de moi avec. Je demandais à l’avocat de<br />

nous procurer ce document. J’avais fait cette démarche auprès <strong>des</strong><br />

autres avocats, de Duval. Pour cela, j’appelais le gendarme Philippet<br />

qui me donna l’adresse à laquelle la demande devait être faire.<br />

A Marseille, là où justement demeurait, en fonction à présent, indiffèrent<br />

à cette affaire pour lui si vite passée, le colonel Fasseau, si<br />

zélé envers ses donneurs d’ordre, au <strong>des</strong>sus, aux cieux, dont je ne<br />

connaissais pas le nom, mais dont je savais l’existence.<br />

« Je vais la demander au procureur, me dit Wilfried, tu penses<br />

qu’il va s’exécuter, vite et bien. »<br />

Je n’aurai jamais cette pièce.<br />

J’ai surtout traîné, durant un mois et demi, et dans Paname et<br />

sa banlieue, une valise pleine de douze gros classeurs de pièces. Un<br />

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