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Lezignan, Un aprés midi de base
26. Bleu sauvage
Le docteur Salti savait de quoi elle parlait. Elle ne faisait pas
partie de ces psy qui techniques.
« Je peux juste vous tendre la main, m’avait-elle dit. »
J’ai mis des mois à lui donner un gramme du matériau nécessaire
à sa tâche.
« Arretons. Vous ne me donnez rien, m’avait-elle dit. »
Il a fallu que Claudine la rencontre pour que je lui parle enfin
et que je prenne la main tendue. La main que tu ne peux mordre,
embrase là, dit le proverne arabe. J’avais pas embrassé celle des
corrupteurs, qui fouillaient dans mes poches, et je mordais celles
qui m’étaient tendues. Sans la cmu, je ne me serais pas soigné par
manque d’argent, et les banquiers et leurs amis l’auraient eu belle.
Je revais d’une cmu juridique, qui aurait donné à des avocats hopitaliers
les moyens de projeter ma vérité sur l’écran noir de mes nuits
blanches
C’est plus d’un an après ma première vaisselle que j’ai pu lire ma
première ligne.
« Je vais guérir quand ? j’ai demandé au docteur Salti.
— On n’en guérit pas. On devient juste plus lucide, m’avait elle
répondu trés doucement, sans menace. »
Je suis arrivé à terre, comme on arrive sur une côte que l’on
croyait à dix miles, et que l’on met une semaine à atteindre et par
manque de brise. . . .
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