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Le pool financier parisien
Paris, 2 février 2000
« Vous êtes ruiné, je sais, mais ce n’est pas une raison, dit-elle. »
Je ne voyais pas en quoi ma fortune, bonne ou mauvaise changeait
quelque chose à l’affaire. Si j’avais gagné au loto onze chiffres sur six,
trouvé un filon en Guyane, synthétisé de la coke en stock, je serai là
de la même façon, parce que je ne suis pas là pour l’argent.
Comment sait-elle que je suis ruiné en dedans ? J’ai acheté la
veille un pantalon ailleurs que chez Emmaüs, une ceinture neuve,
des chaussures également neuves, pas très chères et qui me font déjà
mal aux pieds. Bref, je me suis mis au mieux, au dehors. Je me suis
mis au mieux car l’endroit, parterre de marbre et dorures, sis au 5
et 7 rue des Italiens. est luxueux.
Un lieu de technologie avait promis la Ministre et Garde des
Sceaux, un lieu sûr, truffé d’ordinateurs.
J’ai beaucoup travaillé pour préparer cet entretien dans l’ancien
siège du journal Le Monde, qui abrite à présent le nouveau pool
financier parisien. Celui qui entend Jean Christophe Mitterrand pour
trafic d’armes, le patron de la Société Générale Daniel Bouton pour
blanchiment aggravé, et tant d’autres, ceux d’Elf, des grands de la
grande délinquance financière mondiale.
Beaucoup travaillé en apprenant une informatique qui n’est pas
des plus simples pour mettre en ligne les faits, les acteurs, les lois,
de façon relationnelle.
J’y suis convoqué, si j’en crois le papier qui m’a été remis en ar,
par Madame Evelyne Picard, substitut de Madame Boizette, doyen
des juges d’instruction. Finies, pour moi, le tout petit, les auditions
dans un commissariat de quartier, en violation évidente de l’article
704 m’obligeant à faire référence à une soi disant oeuvre littéraire,
que je n’ai jamais voulu écrire avant que l’on ne m’en en parle.
Je ne dois pas louper la partie dans laquelle il me manque pour-
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