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15. La machine à trahir
« C’est fait, m’a dit Renaud, je lui ai remis votre cdrom. »
Quelques années plus tard, le jeune cleaner comme l’appellera le
Canard, trouva un éditeur pour mettre sur les rayons La machine
à trahir[29]. Il tombait bien son titre. Moi, je lui reprochais juste
de ne pas avoir transmis au parquet de Paris notre affaire et je me
sentais trahi. Encore un chèque sans provisions sur mon énergie et
mes espoirs.
La croisière dans les eaux des tribunaux de commerce parisiens
me fit rencontrer Marc Doucède, greffier en chef du tribunal de Bobigny,
puis Moyrand, mon ex liquidateur de la Financière d’Imagerie
Médicale.
J’ai quitté ce club des faillis, parce que j’avais eu le tort de penser
que cela pouvait avancer mes affaires et qu’il n’en était rien. J’ai
largué ces quelques amarres en polypropylène, qui s’emmêlaient tout
le temps, et dont je pensais que le dur soleil qui nous attendait dans la
remontée aurait la peau. Il m’est resté un copain dans la bande, Jean
Pierre Dujols qui avait réussi à se faire la peau de l’administrateur
qui avait eu la sienne. Mais le type radié avait à présent un boulot
dans un grand groupe, mieux payé que je ne le serais plus jamais.
Un auteur du dix huitième siècle disait que se faire des amis
est une nécessité de commerçant, que se faire des ennemis est un
privilège d’aristocrate.
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