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Le tango des crocodiles http://www.tango-crocodiles.com [Document]

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<strong>Le</strong> <strong>tango</strong> <strong>des</strong> <strong>crocodiles</strong><br />

possible, ce qui n’est pas simple sur ce genre de bateau, qui y va, sans<br />

pilote automatique, d’un coup à droite, d’un coup à gauche, <strong>com</strong>me<br />

s’il disposait de sa propre personnalité. C’est Philippe qui barre et<br />

assure cette tâche avec autant de brio que de bonheur. Nous mettons<br />

environ trois heures pour nous rendre sur la zone et trois heures pour<br />

revenir, ce qui nous laisse peu de temps de détection dans ces courtes<br />

journées d’hiver. Il faut aussi, selon la vitesse du bateau qui a du mal<br />

à rester stable, corriger la longueur du long fil d’acier du treuil, afin<br />

que celui ci se promène à une dizaine de mètres du fond. Lorsque le<br />

bateau ralentit, le sonar plonge et risque d’accrocher le fond, alors<br />

Jean Louis adapte inlassablement la longueur du treuil alimenté par<br />

deux batteries. Chacun à sa tâche et nous sommes fiers <strong>des</strong> progrès<br />

réalisés par ce petit équipage.<br />

Bien sûr, Claudine est là et nous avons même parfois de invités,<br />

plongeurs ou amis proches. <strong>Le</strong> sonar latéral est une grande torpille<br />

d’inox d’un peu plus d’un mètre qui émet <strong>des</strong> ultrasons et renvoie<br />

<strong>des</strong> images, qui sont enregistrées sur un disque dur, et vues en temps<br />

réel sur un écran. J’assure cette veille, cherchant le signe, le signal,<br />

l’écho qui pourrait correspondre à un bateau de quatorze mètres.<br />

L’ensemble est un travail de fourmi où l’on scrute le fond aussi attentivement<br />

que le veilleur de phare assure sa garde.<br />

Un soir, après trois jours de recherches, on est rentrés vers dix<br />

heures, dans la nuit de l’hiver, avec dans le tête, une image sonar qui<br />

avait attiré sur le moment l’attention de Jean Louis. On l’a affichée<br />

une fois à quai. Lorsqu’on navigue, on n’a pas le temps d’analyser<br />

les données. On acquiert. On prend <strong>des</strong> notes. Ce n’est qu’à quai<br />

ou plus tard encore, que les images sont dépouillées, analysées, interprétées<br />

ce qui est un vrai métier. Mais on n’avait pas bossé dans<br />

l’échographie et les ultrasons pendant dix ans pour rien, et on a appris,<br />

petit à petit le métier en lisant <strong>des</strong> ouvrages spécialisés et en<br />

écoutant les explications calmes de Jean Louis. Un nuage d’espoir,<br />

car la longueur de la coque, que l’appareil de mesure calcule, est<br />

bien de quinze mètres. <strong>Le</strong> mât. La bôme, intense d’échos, que l’on<br />

attribue à son angle perpendiculaire aux rayons, et à la réflexion de<br />

l’aluminium. On voit même le safran. C’est lui. Moi je le sais car je<br />

sens le coin. On note la position précise de cet écho. On va le trouver.<br />

Savoir enfin pourquoi.<br />

Et on a tous été dévorer un énorme morceau de viande dans le<br />

seul restaurant ouvert, El Loubiou. J’ai à nouveau l’espoir au coeur<br />

et je vais puiser encore dans l’énergie farouche qui se consume en<br />

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