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Deux couches
Tours, Dates ! Merriaud
Nous voici, Claudine et moi, accompagnés de notre avocat Simon
Ovadia, au tribunal de grande instance de Tours, pour le vrai
jugement sur le fond, c’est-à-dire le non respect de la promesse d’un
contrat d’agent commercial. Un contrat qui nous aurait permis de
survivre économiquement de façon digne, et de ne sombrer ni dans
l’alcool, ni dans la mer. Ni dans le début de dépression qui reste
invisible, à cause de l’agitation que je déploie, de l’énergie que je
consume pour faire valoir nos droits. J’aurais, pour le moins, assuré
mon bateau à sa valeur comme je l’ai toujours fait en quatre ans.
Contrairement à l’audience précédente, nous sommes assis au
fond de la salle. Loin, très loin des juges dont on ne voit pas le
regard. Devant nous, un petit parapet de bois ciré. À notre droite,
notre avocat actuel. Plus loin, pour la partie adverse encore absente,
notre ancien avocat. Toujours. Notre dévoué, Angel Thory.
Soudain, je reconnais le juge. Merriaud siège de nouveau dans le
rôle de président de ce tribunal. Mes injecteurs surchauffent instantanément.
Le type qui a permis aux organisateurs d’une insolvabilité
largement réussie malgré la dénonciation, d’empocher dix millions
cash, et sept un jour, va juger une seconde fois cette affaire. Enfin,
il va essayer car j’ai vu Ovadia devenir blême, et me rejoindre, assis
à côté de Claudine, sur le banc de bois à la bonne odeur de cire.
« L’avez-vous reconnu ? »
Oui, j’ai reconnu ce type qui m’avait empêché de parler. Il ne
m’empêchera pas deux fois. D’entrée, le jeu est faussé. Tu ne peux
pas avoir un comportement normal quand le type qui a clos la dernière
Assemblée Générale, a joué des offres hostiles de tes associés,
a négocié les retraits des cessionnaires est encore là, devant toi, de
noir vêtu, jouant des manches en toute impunité. T’as tout simplement
envie de lui casser la gueule et faut pas. T’as envie de le traiter
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