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Le tango des crocodiles http://www.tango-crocodiles.com [Document]

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6. <strong>Le</strong> saccage<br />

le conteur, à l’auberge du souffleur.<br />

La similitude de la circonstance ne pouvait pas m’échapper. Mon<br />

nègre, contrairement à Queekek, n’avait pas d’idole, ni n’était immense.<br />

Mais nous allions cependant embarquer ensemble malgré<br />

tout, et lier nos <strong>des</strong>tins pour une récupération de mes biens détournés.<br />

Construirait-il le cercueil qui me sauverait la vie ? À bien y<br />

réfléchir, je ressemblais davantage à Achab que Sylvestre à Queekek.<br />

Lui n’avait que la couleur de sa peau à faire valoir. Tandis que ma<br />

baleine blanche naviguait dans la Mer <strong>des</strong> Affaires, sans que mon<br />

<strong>des</strong>tin m’oblige à la traquer sans fin. J’étais pourtant devenu aussi<br />

fou qu’Achab, car je ne m’étais pas séparé de mon harpon dont j’aiguisais<br />

le fer chaque jour.<br />

On prépare l’appareillage. La météo ne s’arrange pas à priori.<br />

Combien de temps va-t-on passer dans ce trou ? L’avocate de Thierry<br />

nous a dit : tirez vous2 . J’ai téléphoné à Pascale. Ses sept ans passés<br />

à bord d’un Joshua aux Antilles et au Venezuela donnaient à son avis<br />

sur la météo un peu plus de valeur que celui du patron de l’Espadon.<br />

Sylvestre avait inventé un business d’enfer. Je l’avais prévenu.<br />

C’était dangereux, mais d’enfer. Il cherchait et trouvait <strong>des</strong> signatures<br />

pour le soutien <strong>des</strong> sdf de Seine Saint Denis. . . . <strong>Le</strong> plus souvent,<br />

il ne récoltait pas de sous mais <strong>des</strong> produits plus ou moins<br />

périmés. . . Sylvestre m’a menti. Il n’a pas arrêté de picoler. Hier soir<br />

il rentre vers vingt deux heures, alors qu’il était parti chercher <strong>des</strong><br />

signatures, et revenu avec trois pizza de supermarché probablement<br />

au delà de la date limite. J’ai appris ce matin à l’Espadon, le seul<br />

troc à un mile, qu’il a passé la soirée à se faire payer <strong>des</strong> coups.<br />

J’interdis au patron de le servir. Il s’exécuta.<br />

Notre vie sociale était si intense qu’on invitait même. J’ai appelé<br />

<strong>des</strong> amis d’Olivier, Franck et Renée. Renée m’a prêté deux cents<br />

balles pour aller acheter du gasoil. Au cas. <strong>Le</strong>s mondanités quoi. On<br />

a aussi invité les patrons de l’auberge du souffleur, de l’hôtel Lamy<br />

j’veux dire. De fil en aiguille, on avait parlé. Et ils n’y croyaient pas<br />

à cette histoire de navire, et pensaient qu’on se tirerait sans payer.<br />

<strong>Le</strong>s mondanités furent terminées et il fallait partir, être de retour à<br />

la maison. Fallait surtout pas fatiguer, avoir d’état d’âme.<br />

Fallait se tenir bien raide.<br />

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