Le tango des crocodiles http://www.tango-crocodiles.com [Document]

4. Un gendarme de base
blanche d’écume par la tramontane qui s’est levée dans la nuit, ne
cesse de m’observer, indifférente à notre rupture, le téléphone de
backelite noir sonne.
« C’est pour toi, dit Claudine, le gendarme Philipet.
— Il y a matière dans votre affaire, me dit le gendarme Philippet.
— Matière ? »
La mer rendue blanche d’écume par la tramontane qui s’est levée
dans la nuit ne me quitte pas des yeux.
« A vue de nez, il y a sept infractions pénales dans vos affaires 7
— En plus, commises en bande organisée, avec préméditation.
Je souhaiterais revoir les pièces que vous nous avez montrées lors de
notre visite : le jugement de cession, le pacte de corruption, tout ce
qui est financier, enfin tout. »
Y avait-il enfin un type qui allait comprendre ? C’était son métier
faut dire.
J’ai réussi à mettre la brigade financière de la gendarmerie sur le
coup et ils vont tous payer, c’est certain. Ça m’éviterait de tuer. Je
n’ai rien d’un tueur. Faudrait voir sur le tas ce qui prévaudrait des
gènes et de l’éducation, ou de ma propre personnalité. Mais la personnalité
n’est qu’un bric-à-brac souvent bâti sur des malentendus
et peut voler en éclats.
« Pouvez vous venir à la gendarmerie de Montpellier ? poursuit
le gendarme.
— Après demain. En train. Ça va ?
— Je vous attendrai à la gare. Rappelez moi pour l’horaire. »
Un sac de sport de vingt kilos fut amené à la section recherche de
la gendarmerie de Montpellier. Le gendarme Philippet, après examen
du sac de pièces soigneusement classées, et d’un exemplaire du récit
qui prenait forme, me confie :
« On ne sait pas si on pourra prendre cette affaire. Et puis, on
est à Montpellier, ça n’a rien à voir avec Narbonne.
— C’est pas à Narbonne que je vais pouvoir la faire prendre.
— Je sais, répond le gendarme.
— Je ne peux donc rien faire ? Me domicilier à Montpellier n’est
pas un problème. Je n’ai plus de maison.
— Ce dossier m’intéresse. Je le prends. Mais il faudrait le mettre
en ordre, et nous, on a beaucoup de boulot.
— Et il me faut le feu vert de ma hiérarchie. Les gendarmes sont
des militaires. »
Je venais de porter les deux affaires devant la section recherche
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