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Le tango des crocodiles http://www.tango-crocodiles.com [Document]

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<strong>Le</strong> <strong>tango</strong> <strong>des</strong> <strong>crocodiles</strong><br />

lieu d’y participer, refusé de se soumettre.<br />

Pascale vit avec sa petite fille Héloïse, âgée de quelques mois dans<br />

la bâtisse d’en face. Sans plus de sous que nous, car son <strong>com</strong>pagnon<br />

s’étant lui aussi, fait dérober son école privée L’Institut du Marais 5 .<br />

On frappe à la grande porte de la bergerie. Pascale ouvre. Face<br />

à elle, il y a mon gendarme local, Philippe Bergail, en uniforme de<br />

militaire : la visite est donc officielle. <strong>Le</strong>s deux autres sont en civil.<br />

<strong>Le</strong> plus âgé se présente :<br />

« Lieutenant-colonel Fasseau, de la section recherche en infractions<br />

économiques et financières de Montpellier.<br />

— Gendarme Philippet, se présente l’autre gendarme, également<br />

en civil, immense, me tendant sa grande paluche. »<br />

<strong>Le</strong> type à l’air franc et solide. Bergail, le gendarme de terrain<br />

a fait son boulot et alerté sa hierarchie sans me prevenir. Serait ce<br />

une perquisition. Pascale conduit les trois gendarmes dans la pièce<br />

du fond.<br />

Dans l’atelier, une grande table faite de deux tréteaux et d’une<br />

porte. Sur la table, les pièces du dossier. J’avais entrepris, de mettre<br />

toutes les pièces de l’affaire sur un support numérique. Quatre ans<br />

plus tard, la presse vantera cette technique lors du procès du Sentier<br />

6 .<br />

Si j’avais été, <strong>com</strong>me Jean Louis Gassée, émerveillé par le premier<br />

tableur, le premier lien hypertexte avant le Web m’a laissé sur le cul.<br />

La bête, HyperCard, fabriquait <strong>des</strong> cartes et l’on passait de l’une à<br />

l’autre par ce clic, ce simple petit geste de l’index, lorsqu’un mot était<br />

souligné et Pascale, rentrée de ses rêves, m’avait prêté son ordinateur<br />

portable Apple. Je bâtissais notre affaire sur <strong>des</strong> cartes à jouer au<br />

plus fin, parce que je sais que je si ne range pas ces histoires dans ma<br />

tête, si je ne les range pas numériquement, je devrais abandonner.<br />

Et abandonner ne fait partie ni de mon vocabulaire, ni <strong>des</strong> objectifs<br />

que je me suis fixé sur le lit de fer.<br />

Je raconte aux trois gendarmes le plus simplement possible notre<br />

histoire. Mais quelle histoire faut-il raconter ? D’où partir ? De la<br />

poule ? De l’oeuf ? Je raconte pendant trois heures, montre les pièces,<br />

retiens la détresse et la haine lorsqu’elles montent de mon ventre brûlant.<br />

<strong>Le</strong>s gendarmes sont partis en nous disant qu’ils examineraient<br />

ces deux affaires, la cession de l’entreprise et le pillage, ou plus simplement<br />

le vol de mon bateau, la violation de domicile, l’effraction,<br />

et que l’on aurait sous peu de leurs nouvelles.<br />

Trois semaines environ après cette visite, alors que la mer, rendue<br />

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