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Le tango des crocodiles
mêmes recyclables, trop toxiques. Ce que les écologistes appellent en
termes de déchets, des ultimes.
— C’est acquis, répond Bay. Vous avez mon engagement, ma
parole, conclut-il. Et dépêchez vous, car le juge commissaire peut
aussi liquider. »
Cette décision d’une cession imposée par l’Administrateur est
une torture pour l’âme.
On est allé déjeuner d’un pain jambon, sans goût. Cela allait
bien à nos palais. Je suis effondré. Toute les fatigues accumulées
s’abattent d’un coup, comme une vague sourde que je n’ai pas vu
venir de l’arrière. Il y eu le crash d’Econocom , la création de la Financière
d’Imagerie Médicaleet l’année que cela m’a pris, cette
baise de l’autre salaud et de son avocat, qui a broyé mes yeux, le redressement
depuis six mois. Pour en être là. Je regrettais toutes mes
décisions. Et de toutes, celle prises sous l’effet de la tramontane était
la pire. J’aurai dû faire valoir mon pacte, demander la liquidation,
me gaver comme tous.
La cession, me dis-je, épuisé par des années de vains efforts, par
ces quelques mois de survie acharnée, est peut-être aussi une chance
de se séparer de cette agressivité des chiens de garde et des écorchés
vifs, devenue mienne.
Las de tout ça, d’accord pour baisser les bras. Mais il est peut
être trop tard même pour baisser les bras.
Voici six mois de perdus, six mois pendant lesquels on n’aurait
pu faire que cela, retrouver notre vieux complice de la Générale des
Eaux, lui faire valoir son ancienne promesse. Enfin, ce qui est fait,
comme dit l’autre, est fait. Je ne peux revenir en arrière. Leur objectif
est atteint. Surtout, j’en ai marre de tout ça, enfin, usé disons. Il me
faudra ce coup ci ne pas me faire baiser. Trouver un cessionnaire qui
nous permette de profiter un peu financièrement de tout ce boulot
accompli, et surtout, garder deux possibilités de choix. Ne pas finir
au fond d’une nasse polynésienne.
Il me faut deux possibilités de repreneur. Un industriel, comme
j’avais tenté de le faire avec Doliam, qui ne soit pas une enflure et
un voyou, un gros industriel. Ou une banque, une société financière,
parce que l’ex actionnaire n’avait qu’un objectif : gaver ses potes
d’Equinoxe. Je pars chercher au moins deux repreneurs, pour ce
plan de cession, avec nous comme dirigeants, comme il était écrit
dans l’audit financier et humain, de l’entreprise. Il y a novamedical
qui nous courtise et avec lequel il n’y a plus qu’à conclure un accord
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