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L’audience des Frères
« Je ne crois pas qu’ils aient été malhonnêtes, dit Lequeux au
juge commissaire. »
Car, curieusement, Lequeux vint en personne depuis Nantes jusqu’au
tribunal de commerce de Narbonne, pour la seconde audience
concernant les réserves de propriété. Il y eut une longue conversation
entre le juge commissaire et Lequeux ; à voix basse. Nous n’avons entendu
que la conclusion, faite à voix haute.
Je n’ai pas vu le piège tout de suite.
L’audience fantoche terminée, accompagnés de Rouannet, nous
sommes dirigés vers le petit bistrot, en face du tribunal de commerce
de Narbonne. Seul le flipper qui occupe le coin gauche, le ce coin
PMU, le tribunal, en face, en font un lieu de d’espoir. Combien
se parties ont étés claquées ici ? Fallait bourreur le flip, comme on
disait alors, sans tilter C’est cet espoir que Rouannet, Claudine et
moi tentons de partager lorsque Gérard Lequeux entre, ce sourire
posé entre ses trop fines lèvres. Il a jeté comme ça, sans préambule,
fier, sûr.
« Vous n’avez aucun pouvoir, dit-il méprisant à Rouannet. »
Rouannet, représentante de l’administrateur judiciaire, malgré ce
qu’elle savait sur ce directeur général de banque, ne dit rien.
Nous ne voyons que la survie de notre entreprise et tout le sens de
cette phrase et de ce qu’elle pouvait sous entendre d’influences et de
pressions nous échappa. Après tout, qu’importait ce discours général.
L’affaire ne pouvait à présent que trouver une issue heureuse.
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