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Le tango des crocodiles http://www.tango-crocodiles.com [Document]

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<strong>Le</strong> <strong>tango</strong> <strong>des</strong> <strong>crocodiles</strong><br />

bunal. De quoi payer les salaires, 110 000 F mensuels, sans rien faire<br />

sur les six mois de période d’observation restante. Pourtant, c’est à<br />

poil, que nous nous y sommes rendus, au tribunal.<br />

Tribunal d’un délire flagrant. Je ne saurai jamais résumer en si<br />

peu de lignes l’in<strong>com</strong>pétence technique <strong>des</strong> droguistes qui décidaient<br />

de mon <strong>des</strong>tin professionnel, de ma vie affective future, de la vie tout<br />

court. <strong>Le</strong> manque de travail du tribunal venait s’ajouter à l’in<strong>com</strong>pétence<br />

technique. La justice d’entreprise et ses moyens de la faire<br />

valoir sont à réinventer. Je suis sorti en me disant que je venais de<br />

peindre la coque échouée sur cet atoll, sur une surface grasse et que<br />

les deux couches ne tiendraient jamais jusqu’au retour.<br />

L’intérêt de la réserve de propriété est qu’elle ne concerne pas<br />

l’entreprise blessée, dont on peut supposer qu’il faille l’abattre quelle<br />

que fut sa valeur, mais le patrimoine d’un de ses fournisseurs victime<br />

de la rupture du cordon. Une audience avec le juge <strong>com</strong>missaire<br />

eut lieu au sujet de ces réserves de propriété. La société concernée,<br />

filiale de Toshiba Médical Japon, ne risquait pas sa vie. Il s’agissait<br />

quand même de plus d’un million de francs. Parmi tous les<br />

fournisseurs lésés, Toshiba était le seul à s’être quelque peu battu<br />

pour faire valoir ses droits. Tous les contrats d’achats, dont le sien,<br />

font mention de la réserve de propriété. Sous <strong>des</strong> mots juridiques se<br />

cachent, <strong>com</strong>me d’habitude <strong>des</strong> concepts simples : la machine appartient<br />

au fournisseur lorsqu’elle n’est pas totalement payée. Côté<br />

droit, le Droit, représenté par une petite avocate locale choisie par le<br />

fournisseur impayé, dont la facture de vente faisait mention de la réserve<br />

de propriété. Côté gauche, Loca Cio avait cru bon d’envoyer<br />

de Nantes l’avocat de la banque. Ce qui aurait dû se passer était<br />

aussi simple que l’affaire. Je m’attendais à chaque seconde à ce que<br />

le juge <strong>com</strong>missaire Albert dise : Rendez le fric ou c’est la prison. Il<br />

n’en fut rien. Rien de ce que j’avais pu dire, montré, apporté <strong>com</strong>me<br />

pièce ne fut évoqué. C’est pourtant dans un accès d’autorité que le<br />

roi de ce tribunal s’écria :<br />

« Je suis souverain ! renvoyant le fournisseur lésé dans les cor<strong>des</strong><br />

et accordant au banquier véreux le droit souillé.<br />

— Bon, alors, quand venez-vous reprendre vos machines ? héla<br />

le juge <strong>com</strong>missaire Albert.<br />

— Mais . . . nous ne les reprenons pas. Ce n’est pas notre métier. »<br />

Cette décision montrait surtout que le tribunal n’avait rien <strong>com</strong>pris<br />

aux 4 000 000 F de passif, créé en trois mois par la stratégie<br />

du crédit fournisseur, que j’avais décrite dans l’Assemblée Générale<br />

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