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Le tango des crocodiles http://www.tango-crocodiles.com [Document]

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18. Vilanou<br />

<strong>des</strong> éventuelles pertes.<br />

Nous avions conservé la totale gestion de l’entreprise. J’avais,<br />

pour la première fois depuis sept ans la signature sur les chéquiers<br />

jusque-là confiée à la direction administrative. Nous sommes allés<br />

chercher <strong>des</strong> machines aux Antilles appartenant à Loca Cio. <strong>Le</strong>s<br />

Antilles. Il fallait vite se tirer de là-bas et l’on a vendu sur place un<br />

maximum de contrats aux banques locales. <strong>Le</strong>queux, en échange de<br />

ces reprises, devait reprendre les contrats en crédit-bail. On voulait<br />

concentrer l’activité, se séparer <strong>des</strong> clients les plus difficiles.<br />

Cette navigation entre les atolls, invisibles au ras de l’eau, exigeait<br />

un suivi quotidien de la trésorerie. La mission fut confiée à<br />

Sylvie Toral. Cela faisait maintenant six ans que nous faisions équipage.<br />

Chaque matin, de longs rouleaux de papier étaient étalés sur<br />

le bureau. <strong>Le</strong>s longues lignes bien visibles balisaient, sur les lignes du<br />

haut les dépenses prévues dans la semaine. Celles du bas marquaient<br />

les rentrées d’argent. Point de nouvelles <strong>des</strong> 600 000 F promis. Entre<br />

les deux feuilles étalées, la passe aurait pu être calme s’il n’y avait pas<br />

eu les brisants. À l’île Maurice, nous les passions en pirogue lancée à<br />

fond, le cul à la lame. On garderait la même technique. La lame était<br />

créée par l’appréciation populaire de ce type de situation : les ils sont<br />

en dépôt de bilan du café du <strong>com</strong>merce. Tout le monde se fige, accrochant<br />

aux pieds de l’entreprise qui ne demande qu’un ballon d’air,<br />

quelques gueuses de plomb. Durant trois semaines, il ne s’est plus<br />

rien passé. L’entreprise redressée, convalescente en manque de soins<br />

ne parvenait à obtenir ni Bay, ni Neyrac, ni Vilanou. Nous aurions<br />

pu sans risque partir avec la caisse, c’est-à-dire les quatre ou cinq<br />

millions de francs de machines d’occasion rangées dans leur placard.<br />

Car bien que ces machines aient été financées par les banques, leur<br />

disparition ne poserait pas plus de problèmes que cela. Celles qui<br />

plus tard disparurent ne levèrent pas le moindre problème. Enfin,<br />

les coups de téléphone, répétés vingt fois par jour, depuis <strong>des</strong> jours,<br />

avec pour seule intention d’accrocher autre chose que le répondeur<br />

de l’administrateur, accrocha une voix. C’était Bay.<br />

« On n’a plus de vos nouvelles, dit Claudine.<br />

— Vous ne me reverrez pas, je suis stagiaire, dit Bay.<br />

— Et Neyrac ?<br />

— Vous ne le reverrez pas non plus. C’est un homme de terrain.<br />

— Et Vilanou ?<br />

— L’entretien obligatoire avec votre administrateur a eu lieu. Ce<br />

n’est plus nécessaire que vous le revoyez.<br />

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