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Le tango des crocodiles http://www.tango-crocodiles.com [Document]

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9. <strong>Le</strong> bloc de papier à lettres<br />

« Je souhaiterais m’investir davantage, jette Crespeau.<br />

— Tu t’investis déjà bien, je lui dis.<br />

— Je peux rajouter, à titre personnel, un million de francs pour<br />

une augmentation de capital.<br />

— C’est trop. Et Flesch. Que fais-tu de ses actions ?<br />

— Il me fait crédit si c’est moi qui dirige tout. Je me charge<br />

<strong>des</strong> dettes avec les fournisseurs. J’en ai vu certains, ils sont prêts à<br />

collaborer.<br />

— Tu en a vus certains ? Au nom de qui ? »<br />

Nous voulons réfléchir ; il faut laisser sa proposition reposer en<br />

milieu naturel avant de changer de bassin. C’est <strong>com</strong>me cela que<br />

l’on dépollue les eaux usées. Mais il est tard. Il doit rentrer. Chez<br />

lui. C’est ainsi que Crespeau s’en fut dans sa grosse BMW série 7.<br />

Lui et Flesch n’avaient pas que la même bagnole. Ceux-là dansent<br />

ensemble, le <strong>tango</strong> <strong>des</strong> <strong>crocodiles</strong>, c’est certain. <strong>Le</strong> coup de la régate<br />

à deux équipes de navires avait <strong>com</strong>mencé, et Flesch vient de nous<br />

envoyer son premier homme de main.<br />

Crespeau m’a donné rendez-vous le 1er mai dans le Marais, ce<br />

vieux quartier qui porte non plus dans l’odeur mais dans le regard<br />

de chaque pierre, l’histoire de Paris. L’endroit est propice pour un<br />

guet-apens. <strong>Le</strong> porche superbe. J’aime ce Paris là. Crespeau, a laissé<br />

son col roulé pour mettre en ce jour de fête, une cravate et une veste<br />

de toile bleu marine. Il m’accueille sur le palier et sent ma retenue.<br />

La société s’appelle Access Conseil et Fabrice Quesnel, directeur<br />

associé nous reçoit.<br />

« Il faudrait que tu aies confiance en moi, ajoute-t-il.<br />

— J’ai confiance.<br />

— On ne dirait pas. »<br />

On entre et au fond de la salle, assis dans un grand fauteuil,<br />

Aimé Flesch me regarde et sourit. Ce sera plus difficile que je ne le<br />

pensais. J’accroche mon harnais psychologique avant de m’asseoir.<br />

<strong>Le</strong>s minutes passent.<br />

« Il faudrait faire nommer un administrateur ad hoc, car votre<br />

responsabilité personnelle peut être engagée jusqu’à la totalité du<br />

passif de l’entreprise, conclut le conseiller. »<br />

On a tourné une demi-heure autour de ma responsabilité, de<br />

la liquidation immédiate de l’entreprise qui serait prononcée si je<br />

déposais le bilan. Une sorte de chantage et de menaces à peine voilées<br />

faites par ce conseiller que je ne connaissais pas. Ce serait dramatique<br />

pour moi, à moins que ce conseiller, devenu administrateur ad hoc<br />

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