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Le cyclottigneur n°30 : juin 2011 - Cyclottignies.be

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Nom de l’établissement Adresse et numéro de téléphone Montant du sponsor Signature<br />

Cyclotourisme Ottignies<br />

a.s.b.l.<br />

Bulletin d’information<br />

trimestriel<br />

Juin - juillet - août<br />

<strong>2011</strong><br />

Dans ce numéro :<br />

Editorial 1<br />

L’Etoile morvandelle 2<br />

Sorties Club <strong>juin</strong> — juillet 3<br />

In memoriam 3<br />

La rando du 25 <strong>juin</strong> <strong>2011</strong> 4<br />

Un cocktail mythique 5<br />

Littérature et vélo 6<br />

Quand le soleil nous quitte 9<br />

Nouvelles 11<br />

La Randonnée des<br />

Hautes Fagnes<br />

Bar<strong>be</strong>cue CTO<br />

Bois-des-Rêves<br />

5 Juin <strong>2011</strong><br />

12<br />

<strong>Le</strong><br />

Cyclottigneur<br />

<strong>Le</strong>ve de Ronde!<br />

De Ronde : mot magique pour des milliers<br />

d’habitants de Flandre. De Ronde :<br />

rendez-vous incontournable du calendrier<br />

cycliste. De Ronde : la victoire<br />

dont rêve chaque professionnel. De<br />

Ronde <strong>2011</strong> aura tenu son public, cette<br />

fois encore, en haleine jusqu’au bout.<br />

Lorsque Fabian Cancellara, donné<br />

grand favori, prend le large au milieu<br />

d’un « <strong>be</strong>rg » en lâchant toute sa puissance,<br />

chacun se dit que comme en<br />

2010, les jeux sont faits, qu’il n’y a plus<br />

rien à voir. Mais dans le Muur (de Grammont),<br />

son avance<br />

fond comme neige<br />

au soleil.<br />

Plus loin, dans le<br />

Bos<strong>be</strong>rg, le dernier<br />

d’une longue<br />

série d’escalades<br />

pavées, courtes<br />

et sèches, c’est<br />

Philippe Gil<strong>be</strong>rt<br />

qui démarre en<br />

force et tente de<br />

prendre la poudre<br />

d’escampette.<br />

Finalement, celui<br />

qui s’était le<br />

moins exposé, Nick Nuyens, coiffe tous<br />

les prétendants au sprint et il inscrit du<br />

coup son nom dans l’histoire.<br />

La veille, comme pas moins de 20.000<br />

participants, j’ai rejoint Ninove pour<br />

m’inscrire au Ronde des cyclos. Trois<br />

distances sont proposées aux mollets<br />

des cyclistes : 75 km, 140 km et 260<br />

km. Cette dernière distance suit le parcours<br />

officiel au départ de Bruges.<br />

Comme la plupart, j’ai opté pour les 140<br />

km (4.000 cyclos effectueront toutefois<br />

le parcours originel). L’organisation<br />

est sans faille, l’accent est mis sur la<br />

sécurité et le comportement civique.<br />

<strong>Le</strong> Cyclottigneur - Bulletin trimestriel - Cyclotourisme Ottignies a.s.b.l.<br />

Editeur responsable : Léon Detroux, Clos de la Rivière, 22, 1342 Limelette, tél. 010/41.60.04<br />

Rédacteur en chef : Gil<strong>be</strong>rt Wertz, rue Arsène Matton 24, 1325 Chaumont-Gistoux, tél. 010/68.88.29<br />

Adresse courriel : le<strong>cyclottigneur</strong>@skynet.<strong>be</strong> - Site internet : www.cyclottignies.<strong>be</strong><br />

Belgique - België<br />

P.P.-P.B.<br />

1340 OTTIGNIES<br />

BC9444<br />

Bureau de dépôt :<br />

1340 OTTIGNIES<br />

Agréation n°<br />

P405036<br />

<strong>Le</strong>s cyclos démarrent seuls ou en<br />

groupes, entre 7 et 10 heures. Il n’y a<br />

ni chronométrage ni classement, ce qui<br />

se comprend aisément…<br />

20.000 vélos sur un territoire étroit<br />

urbanisé, de fréquents arrêts imposés<br />

par les signaleurs, l’obligation d’emprunter<br />

des pistes cyclables, la traversée<br />

de centres urbains, des routes<br />

de campagne étroites et sinueuses, de<br />

longues portions de routes pavées et<br />

cahotantes, dix-sept grimpettes<br />

(« <strong>be</strong>rgen ») à escalader !<br />

<strong>Le</strong> Ronde présente<br />

aux cyclos<br />

son vrai visage<br />

: une course<br />

de fond au<br />

parcours semé<br />

d’embûches que<br />

seuls les puncheurs<br />

et baroudeurspeuvent<br />

prétendre<br />

dominer.<br />

Gérer sa sécurité<br />

s’impose<br />

dès lors comme<br />

la priorité, et<br />

ce d’autant plus que certains cyclistes<br />

semblent vivre une passion d’un jour :<br />

ça flingue de derrière, ça explose par<br />

devant, ça frotte aux dépassements<br />

et ça finit quelquefois par une<br />

« valpartij » peu recommandable.<br />

Pour ma part, la fourche de mon vélo<br />

produit un bruit métallique inquiétant.<br />

Je m’aperçois tout à coup que la fixation<br />

de la roue avant est totalement<br />

dévissée. Depuis qu’à 14 ans, sa roue<br />

avant a fait la <strong>be</strong>lle, Nick Nuyens vérifie<br />

la fixation de celle-ci avant chaque<br />

course. Mais lui, il est le vainqueur du<br />

Ronde ... Gil<strong>be</strong>rt Wertz<br />

En encart<br />

Liste des<br />

membres


Page 2<br />

Correspondant :<br />

Gérard De Bock<br />

Quel team ce CTO !<br />

Tant de talents, ça<br />

mérite de ruminer<br />

là-dessus !<br />

<strong>Le</strong>s Capucins<br />

L’ Etoile morvandelle<br />

Quatorze membres de notre Club vont rallier la Nièvre pour participer à la<br />

sixième édition de cette randonnée cycliste. Notre Club sera ainsi représenté<br />

par une forte Laurent délégation, DENIS ce qui promet Roger d'assurer MORTIER une <strong>be</strong>lle animation<br />

sportive.<br />

Jean-Pierre HAULOTTE Jean Pol ROMMIEE<br />

Voici la liste de ces quinze intrépides qui vont en découdre sur les routes du<br />

Morvan : Eddy GERARD Pierre THYES<br />

Philippe LEYDER Claude SNEESSENS<br />

Patrick MARSHAL Antoine THOREAU<br />

Gérard DE BOCK Frédéric LAURENT<br />

Alain MARTIN Marc VERLEYEN<br />

Laurent DENIS Alain MARTIN<br />

Jean-Marc MOERMANS Gil<strong>be</strong>rt WERTZ<br />

Marc DERUYCK Ro<strong>be</strong>rt PONCELET<br />

Léon DETROUX Jean Pol ROMMIEE<br />

Philippe FROMENT Tony THOREAU<br />

Dany GEYSSELS François VANDENBERGH<br />

Jean-Pierre HAULOTTE Gil<strong>be</strong>rt WERTZ<br />

Jean-Pierre HEYMANS<br />

1 - 2 - 3 juillet <strong>2011</strong><br />

Pour compléter son inscription, chaque participant veillera à s'acquitter du<br />

montant de 150,00 € (acompte à déduire) à régler avant le 10 <strong>juin</strong> <strong>2011</strong> sur<br />

le compte du Cyclotourisme FFCT Nièvres suivant :<br />

FR76 1027 8025 2400 02035 760181<br />

En outre, une réservation a été prise pour la nuitée du jeudi 30 <strong>juin</strong>, à<br />

l’hôtel de la Poste à Vauclaix situé à 15 km de la base de Baye (tél.<br />

0033/386227138), au prix de 55 € par personne en chambre double et demipension<br />

(hors boissons).<br />

D’autre part, pour la nuitée du dimanche 3 juillet, une réservation a été<br />

prise à l’hôtel « <strong>Le</strong>s Capucins » à Avallon, soit à environ 25 km de Nevers.<br />

Nous longerons en chambre double ou triple, pour un prix démocratique de<br />

60 € (à augmenter de 8 € pour le petit-déjeuner). <strong>Le</strong> menu varie entre 14 et<br />

36 €, ce que nous ne pouvons que vous recommander sur base de notre expérience<br />

passée.<br />

<strong>Le</strong> montant de ces nuitées sera réglé sur place par chaque participant, majoré<br />

des boissons personnelles éventuelles.<br />

<strong>Le</strong> covoiturage est dès à présent assuré mais en cas de doute, n’hésitez pas à<br />

prendre contact avec l’un ou l’autre des participants. C’est plus convivial et<br />

puis on partage les frais.


Calendrier<br />

Sorties Club<br />

Juin & juillet <strong>2011</strong><br />

1) Sortie du 19 <strong>juin</strong> au Mur de Huy (départ à 7 heures)<br />

A l’exception du Mur, il n’y a pas de grosses difficultés.<br />

Possibilité de ne pas monter le Mur pour ceux qui le souhaitent.<br />

2) Sortie Audax du 9 juillet à Mau<strong>be</strong>uge<br />

Sortie de 170 km au départ d’Ottignies, sans difficultés. Celle-ci ne figure<br />

pas sur le programme <strong>2011</strong>. Sur ce parcours assez plat, nous traverserons la<br />

province du Hainaut, la région de Binche, la Thudinie, la vallée de la Sambre.<br />

<strong>Le</strong> retour se fera par l’ascenseur à bateaux de Strépy-Thieux.<br />

Départ gare d’Ottignies à 7h30 ; il y a trois arrêts prévus.<br />

Possibilités d’achat ravitaillement sur le parcours.<br />

La sortie se fera impérativement à allure Audax, soit 23/24 km/h de<br />

moyenne. Si la météo n’était pas favorable le 9 juillet, la sortie serait reportée<br />

au samedi 16 juillet.<br />

3) Sortie du 21 juillet — Citadelle — BAD 1200 m<br />

Départ gare à 7h30 au lieu de 8 h, pour permettre un arrêt boissons à miparcours,<br />

surtout s’il fait chaud ; retour prévu vers 12 h.<br />

4) Sortie du 27 août — Mur de Grammont<br />

Départ gare à 7h30, pour une randonnée vers le Mur de Grammont—allure<br />

Audax de rigueur.<br />

4) La Flèche de Wallonie du 4 <strong>juin</strong> <strong>2011</strong> n’aura pas lieu.<br />

In memoriam<br />

Cette édition <strong>2011</strong> du Giro d’ Italia fut marquée par la chute fatale du coureur<br />

flamand, Wouter Weylandt, coureur de l’équipe luxembourgeoise <strong>Le</strong>opard-Trek.<br />

Lors de la troisième étape, celle-là même qu’il avait remportée l’année précédente,<br />

il vint frapper le sol à une vitesse de 85 km/h et fut tué sur le coup.<br />

Tout le milieu cycliste fut pris d’une grande émotion de perdre ainsi l’un des<br />

siens. Ce décès rappelle à ceux qui l’avaient peut-être oublié que le cyclisme est<br />

un sport qui peut se révéler dangereux, alors qu’en l’occurrence, aucune faute<br />

n’a été relevée dans l’organisation de la course.<br />

Plus près de nous, c’est le peloton des cyclos wallons qui perdit l’un des siens<br />

avec le décès d’Al<strong>be</strong>rt Bonivers fin mars. Président du club des cyclos de<br />

Hamoir, il fut fauché par un conducteur ivre à cinq kilomètres de chez lui alors<br />

qu’il rentrait d’une de ses randonnées quotidiennes. L’émoi fut très grand parmi<br />

tous ces amis cyclistes. Certains se souviennent sûrement : Al<strong>be</strong>rt participa en<br />

2003 et 2004 à la Randonnée de Bourgogne. En 2006, j’eus personnellement le<br />

plaisir de crapahuter avec lui par monts et par vaux à travers le Morvan, lors de<br />

la randonnée Loire-Morvan. Où qu’il soit maintenant, Al<strong>be</strong>rt restera toujours<br />

dans nos mémoires un authentique sportif et un camarade fraternel.<br />

Correspondant :<br />

Al<strong>be</strong>rt Derue<br />

Mur de Huy<br />

Mur de Grammont<br />

Auteur :<br />

Gil<strong>be</strong>rt Wertz<br />

Wouter Weylandt<br />

Al<strong>be</strong>rt Bonivers<br />

Page 3


Page 4<br />

Correspondant :<br />

Raphaël Thyes<br />

Chers amis cyclos,<br />

La Rando du 25 <strong>juin</strong> <strong>2011</strong><br />

L’année dernière, quelques vaillants cyclos du CTO décidèrent de braver une météo<br />

qu’on annonçait mauvaise. De fait, ils furent copieusement arrosés et durent rebrousser<br />

chemin. Qu’à cela ne tienne, cette année, nous serons plus nombreux encore à nous lancer<br />

à l’assaut des côtes ardennaises qui n’attendent que nos mollets pour les défier.<br />

Par conséquent, j’ai (à nouveau) le plaisir de vous convier ce samedi 25 <strong>juin</strong> dès 9h à<br />

Grivegnée (Liège) pour vous laisser goûter aux paysages somptueux des Ardennes. Sur<br />

une distance inchangée de 140 km, nous aurons le plaisir d’emprunter des routes tranquilles<br />

et de traverser des villages pittoresques.<br />

Au programme de ce parcours, nous<br />

escaladerons plusieurs difficultés, notamment<br />

la côte de la Vecquée bien connue<br />

de certains.<br />

Côtes répertoriées :<br />

Côte d’Esneux<br />

Côte de Limont<br />

Côte du bois de Harre (2900m à 5,9%, 172m)<br />

Côte de la Vecquée (6200m à 5,3%, 330m) Côte de la Vecquée - Stoumont<br />

Côte du lac de Warfaaz<br />

Côte de Tancrémont (3000m à 5,3%, 159m)<br />

Côte du Bouny (3100m à 5%, 170m)<br />

Lac de Warfaaz - Spa<br />

Je vous donne rendez-vous<br />

SAMEDI 25 JUIN dès 9H<br />

à l’adresse suivante :<br />

Rue de l’Espoir, 112<br />

Appartement 1/1<br />

4030 GRIVEGNEE (Liège)<br />

Pour optimiser l’organisation du ravitaillement, pouvez-vous me confirmer votre participation<br />

au numéro suivant : 0472/86.87.58 ou via l’adresse mail suivante :<br />

raphael.thyes@simovision.<strong>be</strong>.<br />

Cordialement, Raphaël Thyes


Actualité sportive<br />

<strong>Le</strong> Tour des Flandres,<br />

un cocktail mythique<br />

Chaque année par un dimanche de la mi-avril, 200 coureurs affutés se<br />

lancent à travers les Flandres dans une sarabande folle et exaltée sur 260<br />

kilomètres. <strong>Le</strong>s ingrédients habituels figurent au menu de circonstance :<br />

tracé sinueux éreintant, montée courte et sèche (« <strong>be</strong>rg »), tronçon de pavés<br />

cassants, avec en sus d’ordinaire, temps froid, pluvieux et venté.<br />

Chaque année plus nombreux sur le parcours, les spectateurs ne risquent<br />

pas de rester sur leur faim.<br />

Avec un pareil cocktail de saveurs, le Tour des Flandres est inscrit,<br />

comme il se doit, au panthéon des « monuments » du cyclisme international,<br />

à côté de Liège-Bastogne-Liège, de Paris-Roubaix, de Milan-San-Remo<br />

et du Tour de Lombardie. Tout professionnel digne de ce nom se doit de<br />

tenter sa chance dans cette épreuve où tout peut rebondir à tout moment.<br />

L’épreuve est née en 1913 de l’initiative de Karel Van Wijnendaele, écrivain<br />

flamand passionné de vélo. Pendant des décennies, la course a été organisée<br />

par le journal Het Nieuwsblad. En 2008, la course a été rachetée<br />

par le holding De Vijver. Ce groupe est présent dans les médias notamment<br />

avec le magazine Humo et indirectement dans des émissions telles<br />

que De slimste mens ter wereld dont le taux d’audience explose à chaque<br />

numéro.<br />

Au fil des années, l’enthousiasme pour le Tour des Flandres n’a cessé de<br />

croître en Flandre. Toutes tendances sociales et politiques confondues,<br />

toute la Flandre se retrouve sous la bannière de cette course mythique et<br />

vibre au rythme des exploits des baroudeurs qui tentent d’accrocher la<br />

victoire à leur palmarès. Dans une Flandre sûre et fière d’elle-même, le<br />

Tour des Flandres permet à une nation de s’identifier à travers cette image<br />

de battants et de durs à cuire que donnent les coureurs.<br />

Bien que l’identité nationale soit de plus en plus forte dans le nord du<br />

pays, la course reste avant tout un événement sportif proche des gens.<br />

Comme le commente le député Kris Van Dijck de la N-VA, « le cyclisme<br />

est un sport inscrit dans le paysage, dans la géographie. <strong>Le</strong>s concurrents<br />

sillonnent une région, par monts et par vaux. Il est dès lors naturel que les<br />

courses majeures soient perçues comme l’expression d’une identité<br />

locale. »<br />

Pour rendre hommage à l’événement, le Centrum Ronde van Vlaanderen<br />

(CRV) ouvre ses portes à Audenarde aux admirateurs du Ronde. On peut y<br />

trouver quantité de photos, vélos, souvenirs etc. des champions qui se sont<br />

illustrés sur l’épreuve. A côté de son musée, taverne et boutique, le Centrum<br />

propose aussi des parcours aux cyclistes en partance pour les lieux illustres<br />

qui jalonnent la course. Non moins de 60.000 visiteurs s’y sont rendus<br />

l’année dernière en pèlerinage et ce chiffre ne cesse d’augmenter<br />

d’année en année.<br />

Par quel bout qu’on le prenne, le Tour des Flandres reste un grand moment<br />

de réjouissance sportive et populaire. Qu’on assiste au spectacle devant<br />

son téléviseur, qu’on le vive en direct aux abords du parcours ou encore<br />

que l’on se frotte aux « <strong>be</strong>rgen » avec des milliers de cyclos le samedi<br />

avant la course, le Ronde garantit le plein d’émotions à tout amateur de<br />

sport et de panache.<br />

Auteur :<br />

Gil<strong>be</strong>rt Wertz<br />

Pater<strong>be</strong>rg :<br />

max. 20,3%<br />

Page 5


Page 6<br />

Auteur :<br />

André Cloespin<br />

Antoine Blondin<br />

Luc Varenne<br />

Littérature et vélo<br />

Depuis <strong>be</strong>lle lurette, une envie « me chatouillait les pédales » : vous proposer<br />

du Blondin !<br />

Blondin (1922-1991) fut un romancier de très grand talent. On retiendra notamment<br />

Un singe en hiver, probablement son chef d’œuvre (note 1). Il mena<br />

parallèlement une brillante carrière de journaliste sportif, passionné qu’il était<br />

de cyclisme et de rugby.<br />

Ses fameuses Chroniques du Tour de France constituent un véritable monument<br />

de la littérature sportive. <strong>Le</strong> plus difficile est d’opérer un choix parmi les<br />

524 (vous avez bien lu !) chroniques qu’il rédigea pour le journal L’Equipe de<br />

1954 à 1982, soit de la deuxième victoire de Louison Bo<strong>be</strong>t à la deuxième victoire<br />

de Bernard Hinault ! Ces textes furent réunis en une brique de 800 pages<br />

par les soins des éditions de la Table ronde en 2001, soit dix ans après la mort<br />

de l’auteur d’ Un singe en hiver ... Alors, dans cet océan d’écriture, d’une variété<br />

et d’ une richesse inouïes, j’ai retenu à votre intention une chronique qui nous<br />

concerne de plus près, nous les petits Belges : celle écrite un jour ou deux<br />

après des événements qui resteront sans doute à jamais gravés dans la mémoire<br />

des supporters d’Eddy ! Je veux parler de la quatorzième étape du Tour 1971,<br />

Revel-Luchon, à l’issue de laquelle Eddy Merckx reprit le maillot jaune à Luis<br />

Ocaña, victime d’un très grave accident dans la descente du col de Mente.<br />

Ce drame, qui eut pour cadre des Pyrénées noyées sous un orage et un déluge<br />

d’apocalypse, avait tout pour exciter la verve créatrice de Blondin ! A une journaliste<br />

qui lui demandait où il puisait son inspiration, Blondin ne déclarait-il<br />

pas : « Vous savez, c’est le Tour lui-même qui m’inspire ! Depuis vingt-cinq ans,<br />

j’écris sous sa dictée. <strong>Le</strong> Tour et moi avons d’ailleurs célébré récemment nos<br />

noces d’argent ! » (interview visible sur le net).<br />

<strong>Le</strong>s chroniques de Blondin, qui possédait une culture phénoménale, étaient rédigées<br />

avec une « facilité » d’écriture ahurissante, souvent dans un temps record,<br />

parfois sur un coin de table de resto, comme l’imposaient à l’époque les<br />

contraintes du métier de journaliste. <strong>Le</strong>s textes vagabondent souvent au gré de<br />

ce que les étapes ont inspiré à son auteur. On y trouve à foison les allusions les<br />

plus diverses : littéraires, historiques, artistiques, géographiques, gastronomiques…<br />

A propos de gastronomie, rappelons que Blondin fut un compagnon de table régulier<br />

de notre Luc Varenne national, les soirs des étapes du Tour ! <strong>Le</strong>s spécialités<br />

des terroirs traversés n’ont jamais laissé indifférents les deux compères,<br />

qui n’en faisaient d’ailleurs pas mystère.<br />

<strong>Le</strong>s chroniques de Blondin regorgent en outre de pastiches, de calembours, de<br />

jeux de mots les plus divers. Blondin est sans doute l’inventeur du titrecalembour<br />

! Citons quelques titres de chroniques, inspirés des noms des lieux<br />

traversés par des étapes : Sophia Lorraine/Une partie de Campine/Aravis sans<br />

fin/<strong>Le</strong>s grands d’Adet/<strong>Le</strong> Grand-Douché du Luxembourg/<strong>Le</strong> Soulor de la peur/<br />

Lorient-express/Un calvaire breton/Ton air de Brest/Jura, mais un peu tard/<br />

De la Suisse dans les idées... J’en passe et des meilleures !<br />

Remarquons que ces jeux de mots n’étaient jamais gratuits, car il y avait toujours<br />

(disons, le plus souvent…) une relation entre le titre et les événements de<br />

l’étape. Par exemple, pour Grand–Douché de Luxembourg, la météo du jour avait<br />

été effectivement infecte.<br />

Que dire alors des innombrables pastiches (note 2) qui parsèment les chroniques<br />

? Je ne résiste pas au plaisir de vous en citer deux.<br />

Tout d’abord un pastiche de la célébrissime Ballade des dames du temps jadis,<br />

de François Villon (vers 1450). Voici comment Blondin transforme les fameuses<br />

« neiges d’antan » :<br />

Mais où sont les mecs d’antan ? / Où sont Christophe, vieux Gaulois,<br />

Brasant sa fourche dans la forge. / Petit-Breton qui fit la loi<br />

A Sainte-Marie, coupe-gorge / Entre Tourmalet et Aspin,<br />

Où a résonné le campan / Des cloches par-dessus les pins<br />

Mais où sont les mecs d’antan ? (note 3)


Littérature et vélo<br />

Un autre pastiche, d’après Zazie dans le métro, de Raymond Queneau (1959).<br />

Zazie est une petite provinciale plutôt délurée venue à Paris suite à des circonstances<br />

familiales et qui rêve de prendre le métro ! D‘une fausse candeur<br />

désarmante, Zazie possède un franc-parler argotique qui fait mouche à tout<br />

coup, ponctuant la plupart de ses phrases d’un « Mon c…l ! » bien senti. Un oncle<br />

lui sert de guide dans Paris. Celui-ci, par contre, ne s’exprime que d’une manière<br />

très académique !<br />

Dans son pastiche de Queneau, Blondin imagine Zazie découvrant la compétition<br />

cycliste en assistant à une étape du Tour. Fidèle à son personnage, tout l’étonne<br />

au plus haut point. Voilà qu’on remet un bouquet de fleurs au vainqueur !<br />

« C’est comme ces fleurs qu’on donne aux coureurs comme à des gonzesses,<br />

non j’te jure ! »<br />

Elle regardait avec dégoût les bouquets entassés au pied du mirador<br />

d’arrivée à Toulouse.<br />

- C’est une survivance de l’antique remise des couronnes de laurier.<br />

Ainsi, vois-tu, aujourd’hui la Roche Tarpéienne représentée par le<br />

Portet d’Aspet aura été suffisamment éloigné du Capitole pour faire<br />

mentir la tradition consulaire et… (note 4)<br />

« T’es rien chouette ! Tu causes, tu causes, Portet d’Aspet , mon c…l !<br />

- Zazie, pour la dernière fois, je te défends…<br />

« Quoi ? T ‘as rien compris ! Quand je dis : mon c…l, c’est pas ske tu<br />

croua , ça veut dire : mon col ! »<br />

Bien d’autres exercices de ce genre parsèment les chroniques : pastiches de<br />

Victor Hugo, de Céline, de Verlaine, de Rostand, de César, de Kipling… Autant<br />

de petits chefs d’œuvre de créativité spontanée.<br />

Après ces petits vagabondages dans les écrits de Blondin, il est temps maintenant<br />

d’en venir à la chronique proposée à votre lecture, à savoir celle datée du<br />

13 juillet 1971. Pour saisir la portée du « drame » qui s’est joué lors de cette<br />

fameuse 14 ème étape, Revel-Luchon, il importe de placer cette étape dans le<br />

contexte général du Tour. Comme chacun sait, Eddy Merckx avait écrasé de sa<br />

supériorité les Tours 1969 et 1970. En outre, il opéra de véritables razzias sur<br />

les classiques, ne laissant que des miettes à ses adversaires. Il disposait d’équipes<br />

redoutables (Faemino en 70, Molteni en 71). La presse française eut tôt<br />

fait de lui coller un surnom : le Cannibale ! Ceci explique, comme le dit Pierre<br />

Chany dans sa Fabuleuse histoire du Tour de France, « qu’il règne comme un climat<br />

anti-Merckx au départ du Tour 71, à Toulouse ». Dès la huitième étape, qui<br />

mène au Puy de Dôme, on sent qu’Eddy ne semble pas en pleine possession de<br />

ses moyens (son dos le fait souffrir dans les montées depuis sa terrible chute à<br />

Blois en septembre 69) et qu’il peut être mis en difficulté. La caravane est par<br />

contre impressionnée par la facilité de Luis Ocaña, « l’Espagnol de Mont-de<br />

Marsan », qui semble détenir la forme de sa vie, qui habite en France et… qui<br />

roule dans une équipe française (Bic), bref rapidement assimilé à un coureur<br />

français (processus dont nos voisins du sud ont le secret !).<br />

De fait, au cours de la onzième étape, qui mène à Orcières-Merlette, Ocaña<br />

s’envole irrésistiblement dans le col du Noyer, laisse Merckx à 9 minutes et<br />

s’empare du Maillot jaune ! Eddy fit pourtant preuve ce jour-là d’un courage qui<br />

força l’admiration, remorquant pendant plus de 70 km un groupe de coureurs–<br />

sangsues, dont Cyrille Guimard (Eddy ne lui pardonna jamais cette attitude.<br />

Dans une interview récente, Rodrigo Beenkens demanda à Eddy s’il y avait un<br />

coureur pour lequel il avait éprouvé de l'aversion, Eddy répondit sans l’ombre<br />

d’une hésitation : « Guimard ! »).<br />

L’étape du lendemain devait conduire les coureurs à Marseille. « Une étape de<br />

transition », titrait la presse française, pour qui la défaite et le déclin d’Eddy<br />

ne faisaient déjà plus de doute. Mais Eddy ne l’entendait pas de cette oreille. A<br />

peine donné le coup de pistolet du starter, l’équipier hollandais d’Eddy,<br />

Wagtmans, jaillit d’Orcières comme un boulet de canon et plonge dans la descente<br />

en kamikaze. Merckx saute dans sa roue, suivi d’une poignée de coureurs.<br />

<strong>Le</strong> groupe atteindra Marseille 250 km plus loin, avec une demi-heure d’avance<br />

sur l’horaire ! Mais le bénéfice d’Eddy sera plutôt maigre eu égard à la débauche<br />

d’efforts fournis : deux minutes et des poussières, une misère !<br />

Après l’étape, Ocaña, à qui un journaliste demande s’il ne craint pas de craquer<br />

sous les coups de boutoir du Cannibale, déclare calmement : « Non, il faudra<br />

bien que Merckx paye la note, demain ou après, dans les Pyrénées. »<br />

Auteur :<br />

André Cloespin<br />

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Page 8<br />

Auteur :<br />

André Cloespin<br />

Ocaña et Merckx<br />

côte à côte<br />

Luis Ocaña<br />

terrassé<br />

Luis Ocaña<br />

Littérature et vélo<br />

<strong>Le</strong> lendemain, c’est l’étape d’Albi : 16 km contre la montre. Merckx gagne, mais<br />

le gain est infime sur Ocaña : 10 petites secondes. Survient ici un incident qui<br />

montre que les rapports entre Eddy, la presse française, les organisateurs… et<br />

Ocaña sont plus que tendus. <strong>Le</strong> tracé du parcours était ainsi fait qu’à un certain<br />

moment les coureurs se croisaient à contre sens. Eddy put ainsi apercevoir un<br />

instant Ocaña. A tort ou à raison, le directeur sportif d’Eddy, Guillaume<br />

Driessens, qui le suivait dans la voiture de l’équipe, crut voir la moto de la télévision<br />

et un véhicule de l’organisation abriter exagérément le Maillot jaune.<br />

Driessens cria au scandale et poussa Eddy à déposer plainte ! (Eddy regretta<br />

ceci plus tard, estimant avoir été abusé par Driessens). La presse française eut<br />

<strong>be</strong>au jeu de parler du « geste de dépit d’un champion peu en jam<strong>be</strong>s » (sic).<br />

Après Albi, il fallut affronter les Pyrénées. La quatorzième étape conduit la<br />

troupe de Revel à Luchon. Dans le col de Mente, surchauffé par une chaleur<br />

électrique qui ne laisse rien augurer de bon, Eddy multiplie les attaques. Mais ce<br />

sont des accélérations en force et Eddy peine à enrouler son braquet. Ocaña<br />

répond chaque fois sans difficulté apparente, en souplesse. On franchit le sommet<br />

sous un ciel d’encre. L’orage éclate avec une brutalité inouïe. Des trom<strong>be</strong>s<br />

de grêle et de pluie s’abattent sur la petite route de montagne, aussitôt transformée<br />

en torrent d’eau et de boue. La descente de ce col par temps sec est<br />

déjà plus que piégeuse… alors dans ces conditions ! La visibilité est pour ainsi<br />

dire nulle. <strong>Le</strong>s patins de freins ne pincent plus les jantes que d’une manière très<br />

relative (on n’a pas encore inventé les freins à « double pivot », bien plus efficaces,<br />

qui équipent nos bicyclette actuelles).<br />

<strong>Le</strong>s moins audacieux des coureurs, hurlant de terreur, essayent tant bien que<br />

mal de garder leur équilibre en freinant des pieds sur le sol ! Mais Eddy, cascadeur<br />

d’élite, pense que son heure est arrivée, présume qu’Ocaña n’osera pas<br />

prendre trop de risques. Il se lance à corps perdu dans la descente. Bientôt,<br />

une cour<strong>be</strong> serrée se devine dans le déluge. La roue avant d’Eddy se déro<strong>be</strong><br />

soudain. Il heurte le parapet, chute, mais se relève aussitôt. Deux spectateurs<br />

se sont précipités pour venir à son secours, mais Eddy est déjà reparti. Ocaña<br />

déboule alors de la nuée et vient percuter ceux-ci. Il se redresse péniblement.<br />

Surgit alors Zoetemelk, qui ne peut éviter Ocaña. C’est le choc, d’une rare violence.<br />

Evacué par hélicoptère, le fier Hidalgo, gravement touché au dos, est<br />

conduit à la clinique de Saint Gaudens dans un état apparemment critique. Heureusement,<br />

ses jours ne furent pas vraiment mis en danger et il put se rétablir<br />

assez rapidement. Eddy, qui avait refusé dans un premier temps de revêtir le<br />

maillot jaune, vint lui rendre visite dans sa chambre d’hôpital et lui remit la fameuse<br />

tunique à titre d’hommage ! Mais, comme on dit communément, « the<br />

show must go on ». La course continua et le Tour se clôtura sur la troisième<br />

victoire de Merckx.<br />

Quant à Ocaña, il eut sa revanche en 73, mais en l’absence d’Eddy. <strong>Le</strong> grand<br />

duel n’eut donc finalement jamais lieu ! La carrière d’Ocaña, souvent victime de<br />

pépins de santé, connaîtra ensuite des hauts et des bas. Notons qu’au Tour 76,<br />

il joua un rôle déterminant dans la victoire finale de Lucien Van Impe. En effet,<br />

dans la grande étape pyrénéenne, Ocaña se mit à plat ventre pour amener le<br />

«ouistiti des cimes » dans un fauteuil jusqu’au pied de la montée de Plat d’Adet.<br />

L’envolée du petit Lucien fut alors irrésistible et lui assura la victoire finale.<br />

Van Impe et Ocaña n’étaient pourtant pas de la même équipe, mais les stratégies<br />

des équipes ont de ces mystères… Faut-il le dire, Lucien Van Impe est le<br />

dernier coureur <strong>be</strong>lge à avoir gagné la Grande Boucle !<br />

Après avoir « raccroché », Luis Ocaña investit ses gains dans la production de<br />

vin d’Armagnac.<br />

Gravement malade, il mit fin à ses jours en 1994. Eddy Merckx, qui s’était réconcilié<br />

avec lui depuis longtemps, ne manqua pas de lui rendre hommage et déplora<br />

la malchance qui avait souvent persécuté cet authentique champion.<br />

<strong>Le</strong>s lecteurs m’excuseront pour cette introduction un peu longuette, je l’avoue,<br />

mais je pense qu’ elle permettra peut-être de mieux goûter le texte de Blondin,<br />

… enfin soumis à votre dégustation !


Quand le soleil nous quitte deux fois,<br />

Par Antoine Blondin (1971) - Ed. Table Ronde<br />

Luis Ocaña n’était peut-être pas intrinsèquement le meilleur de cette course, mais il en<br />

était le soleil, formant d’ailleurs avec l’astre lui-même un couple indissociable, dont la<br />

chaleur et le rayonnement complémen-taires nous éblouissaient depuis quatre jours. Il aura<br />

suffi que le ciel se couvre durant vingt minutes sur les Pyrénées pour qu’un bref cyclone,<br />

aux dimensions d’un cataclysme, couche au sol notre <strong>be</strong>l épi gorgé de lumière, qui<br />

s‘apprêtait pourtant à retrouver là son terreau et son terroir de prédilection pour notre plus<br />

grande joie.<br />

<strong>Le</strong> déluge fut, dit-on, envoyé sur la terre en punition de la folie des hommes. Depuis la<br />

veille, il régnait effectivement une certaine démence sur le Tour de France, à la suite d’un<br />

accès d’énervement de Merckx, prolongé par les déclarations malheureuses de son directeur<br />

sportif Driessens et répercuté par quelques reporters trop enclins à se travestir pour la<br />

circonstance en correspondants de guerre – des télégrammes venus de Flandre et du Brabant<br />

assaillaient les organisateurs, leur reprochant vertement de favoriser la victoire<br />

d’Ocaña - , cependant que les partisans de celui-ci menaçaient de faire un malheur si l’on<br />

ternissait d’un soupçon, au reste immérité, la loyauté de leur champion.<br />

Comme le parcours devait s’offrir, hier après-midi, un petit tronçon dans la province de<br />

<strong>Le</strong>rida, on appréhendait le pire, un conflit entre la Belgique et l’Espagne, l’une envahissant<br />

l’autre pour une sorte de « Kermesse héroïque » à rebours, où des affronts vieux de<br />

trois siècles se fussent lavés (note 5). <strong>Le</strong>s routiers d’expérience voyaient déjà les pavés<br />

voltiger en direction des voitures, comme cela s’était déjà produit dans le passé.<br />

Dès le début de l’étape, il apparut que le climat de la journée serait bien aux hostilités<br />

déclarées. On cogitait, on gigotait avec une émulation meurtrière dans les troupes rivales<br />

de Merckx et d’Ocaña. Déjà, le fil de la compétition avait décanté le contingent, et, sur les<br />

pentes du Portet d’Aspet, les deux chefs avait jeté les bases d’un duel au soleil qui livrerait<br />

un verdict capital à Luchon. C’est alors que les nuages commencèrent à s’accrocher<br />

aux branches des sapins, plongeant la vallée dans cette atmosphère électrique et glauque<br />

qui prélude au tonnerre de Dieu. Suivirent deux ou trois éclairs mous, puis ce fut, en un<br />

instant, le typhon ravageur, la route coupée par des cataractes ou les charriant devant soi,<br />

le paysage comme secoué par un immense sanglot. On n’y voyait pas à un mètre, des<br />

chocs sourds ébranlaient les véhicules : nous attendions des pavés, c’étaient des grêlons !<br />

La course cycliste, qui ne s’est jamais confondue avec une promenade de santé, renouait<br />

avec l’une des faces les plus aventureuses de sa vocation qui l’apparente à une navigation,<br />

tributaire des éléments, éventuellement des raz de marée. <strong>Le</strong>s favoris, qui s’apprêtaient à<br />

franchir le col de Mente, s’étaient frileusement regroupés pour former un peloton de Noé,<br />

comme on dit l’arche, où chaque espèce était représentée : un Bic (Ocaña), un Molteni<br />

(Merckx), un Sonolor (Van Impe), un Flandria (Zoetemelk), un Mercier (Guimard), un<br />

Ferretti (Petterson)… non pas en vue de la reproduction, mais dans l’attente du rameau<br />

d’olivier qu’une colom<strong>be</strong> ne manquerait pas de leur tendre, quand les eaux se retireraient.<br />

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Au moment où l’arc-en-ciel s’annonça, Ocaña gisait dans l’ambulance, et les habitants<br />

de Saint-Béat applaudissaient, en pleurant, au passage de son convoi terriblement silencieux.<br />

Nous plongions alors sur cette fron-tière montagnarde, amicale et complice, de part<br />

et d’autre de laquelle on parle déjà l’espagnol en France et encore le français en Espagne,<br />

à l’i-mage de celui qui s’en allait en emportant le maillot jaune avec lui. Quinze kilomètres<br />

le séparaient de son pays natal, où l’attendaient des banderoles désormais dérisoires ;<br />

trois jours le séparaient de l’apothéose de Mont-de-Marsan, où il ne fait aucun doute qu’il<br />

fût entré revêtu de la casaque principale. Un deuil immense, aux arrière-goûts de frustration<br />

et de trahison, s’abattit sur la troupe rendue à l’unanimité.<br />

Car le rameau d’olivier existait quelque part. Nous l’avons trouvé dans la bouche d’Eddy<br />

Merckx, tout de blanc vêtu, qui refusait à l’arrivée d’endosser le Maillot Jaune, estimant<br />

qu’il ne le méritait pas. Et remâchant, avec une sportivité sublime, cette sorte de défaite<br />

que constitue pour un vrai champion une ombre portée sur sa victoire.<br />

Cependant Ocaña était hissé dans l’hélicoptère et déposé sur le terrain de sport de Saint-<br />

Gaudens, où nous songions à la <strong>be</strong>lle phrase de Giraudoux dans Pleins Pouvoirs :<br />

« L’ovale d’un stade est pour le sportif la plus <strong>be</strong>lle illustration de l’intégrité et de la pureté<br />

».<br />

Car, à cet instant il était encore un athlète. Tout à l’heure, à l’hôpital, il serait un blessé,<br />

et demain, peut-être, un malade. Demain où le soleil, lui, se relèvera quand même.<br />

chronique du 13 juillet 1971<br />

Notes<br />

(1) Un singe en hiver (1967) est un magnifique roman d’amitié, d’une qualité d’écriture exceptionnelle,<br />

sans doute écrit pour conjurer le sort que Blondin redoutait pour lui-même. Il ne sentait que trop où le<br />

conduirait sa dépendance à l’alcool. Ce roman a été adapté au cinéma par H. Verneuil, avec Gabin et<br />

Belmondo dans les rôles principaux.<br />

(2) Pastiche : imitation d’un auteur.<br />

Quand le soleil nous quitte deux fois,<br />

Par Antoine Blondin (1971) - Ed. Table Ronde<br />

(3) Episode archi connu ! Lors du Tour 1913, Eugène Christophe dut réparer lui-même sa fourche brisée<br />

dans une forge de Saint-Marie-de Campan, sous l’œil soupçonneux des commissaires. En langue occitane<br />

, campan signifie « cloche ».<br />

(4) Blondin joue ici avec l’expression latine « La roche Tarpéienne est proche du Capitole ». C’est au<br />

sommet du Capitole, la plus haute colline de Rome, qu’étaient couronnés les héros vainqueurs. <strong>Le</strong> Capitole<br />

était bordé au sud par une barre rocheuse, la « roche Tarpéienne », du haut de laquelle étaient<br />

précipités les condamnés. L’expression signifie donc qu’après la triomphe et la gloire, la chute peut<br />

survenir rapidement.<br />

(5) « La Kermesse héroïque » est un film de Jacques Feyder (1935) dont les péripéties se déroulent dans<br />

une petite ville de Flandre au XVIème siècle lors de la domination espagnole.<br />

ERRATUM<br />

Dans le texte de Christian Laborde extrait de L’ange qui aimait la pluie, il est question du braquet emmené<br />

par Gaul dans un col (<strong>Le</strong> Cyclottigneur n° 29, p.7). Nos lecteurs auront certainement rectifié<br />

d’eux-mêmes : il s’agit bien sûr d’un 46-24 et non d’un 56–24.


Nouvelles<br />

40 ans du Club<br />

Pour les 40 ans du Club,<br />

nous souhaiterions rassembler<br />

le plus grand nombre de<br />

photos existantes depuis la<br />

naissance de celui-ci.<br />

Une fois numérisées, ces<br />

photos figureront dans un<br />

album à l’image de tous<br />

nos souvenirs.<br />

Personne de contact :<br />

Gérard De Bock<br />

010/61.68.78<br />

Inscriptions <strong>2011</strong><br />

Comme chaque année, certains cyclos<br />

tardent à renouveler leur inscription.<br />

Non seulement cela entraîne un travail<br />

de secrétariat supplémentaire,<br />

mais encore la couverture d'assurance<br />

auprès de la FFBC est suspendue.<br />

Celle-ci ne couvre en effet qu'à<br />

partir du moment où l'inscription lui<br />

a été dûment communiquée.<br />

Page 11<br />

Correspondant :<br />

Conseil d’administration<br />

Sortie du jeudi<br />

Un groupe part de la gare de chemin de fer<br />

d'Ottignies à 13h30 pour effectuer une boucle<br />

d'un peu plus de trois heures. Parfois, si les participants<br />

le souhaitent, le groupe se scinde dès le<br />

départ pour permettre à chacun de rouler à son<br />

rythme.<br />

Sortie du mardi<br />

Une sortie vous est proposée de 18 à 20 heures.<br />

<strong>Le</strong>s cyclos se retrouvent devant l'église de Limelette<br />

(à 500 m de la gare d'Ottignies en direction<br />

de Wavre).<br />

Bar<strong>be</strong>cue<br />

<strong>Le</strong> bar<strong>be</strong>cue du CTO a lieu dimanche prochain,<br />

le 5 <strong>juin</strong>. <strong>Le</strong>s bulletins d'inscription sont disponibles<br />

sur www.cyclottignies.<strong>be</strong> dans l'espace<br />

réservé aux membres. Vite, vite ! Il est encore<br />

temps pour vous inscrire !<br />

Bonjour,<br />

La vie est <strong>be</strong>lle, le printemps est de retour,<br />

le soleil brille… Ce samedi 9 avril <strong>2011</strong> à midi,<br />

notre fille Pérrine a donné vie à une petite<br />

princesse de 3,5 kg répondant au doux prénom<br />

d’Emilie.<br />

Elle se porte à merveille. La jeune Maman se<br />

porte très bien elle aussi. Qu’elle s’annonce <strong>be</strong>lle<br />

désormais la vie de Boumpaa! !<br />

« Grand-Pépé »… Stéphan


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Correspondant :<br />

Gil<strong>be</strong>rt Wertz<br />

LA FERME<br />

LIBERT<br />

<strong>Le</strong>s Hautes Fagnes<br />

10 et 11 septembre <strong>2011</strong><br />

La Randonnée des Hautes Fagnes<br />

Tout ce qu'il faut savoir pour ce week-end sportif :<br />

Randonnée CTO entre Ottignies et Bévercé (à proximité de Malmédy),<br />

avec plusieurs arrêts (abbaye de Val Dieu, Ville de Limbourg, …)<br />

d'une distance d'environ 170 kilomètres.<br />

Départ le samedi 10 septembre à 8h00, de la Taverne de la<br />

Croix ; retour le lendemain dimanche 11 septembre <strong>2011</strong>.<br />

Arrivée à l'hôtel "La Ferme Li<strong>be</strong>rt" (www.fermeli<strong>be</strong>rt.<strong>be</strong> ;<br />

tél. 080/33.02.47) à Malmédy (Bévercé).<br />

Formule 1/2 pension en chambre double* à 64,50 euros/personne<br />

avec repas trois services (hors boissons) et petit-déjeuner.<br />

Sortie encadrée par un véhicule d’assistance.<br />

Paiement de la nuitée et des dépenses personnelles à la réception<br />

de l'hôtel à la fin du séjour.<br />

<strong>Le</strong> dimanche matin, une marche pédestre sera organisée dans la<br />

vallée de la Hoëgne, avec repas campagnard à Hockay.<br />

Renseignements (Gil<strong>be</strong>rt Wertz) : tél. 010/68.88.29<br />

gsm 0477/81.80.08<br />

* Option prise pour 10 chambres (doubles) jusqu’au 1er septembre ;<br />

inscription au-delà de cette date en fonction des disponibilités.<br />

<strong>Le</strong>s compagnes et épouses sont les bienvenues<br />

le samedi soir à l'hôtel.<br />

Formulaire d'inscription à remettre à Gil<strong>be</strong>rt Wertz (photocopie<br />

acceptée) ou à envoyer par mail (gil<strong>be</strong>rt.wertz@skynet.<strong>be</strong>).<br />

Nom, prénom : ………………………………………………………………………………………...<br />

Adresse complète : ………………………………………………………………………………..<br />

………………………………………………………………………………..<br />

Numéro de téléphone : ………………………………………………………………………...<br />

Numéro de GSM : …………………………………………………………………………………..<br />

Adresse e-mail : ……………………………………………………………………………………..<br />

Je réserve …………….. place(s) pour ma participation à la Randonnée<br />

des Hautes Fagnes des 10 et 11 septembre <strong>2011</strong>.<br />

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