tHomas BelHom - Trempolino
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lo’Jo<br />
cinema del mUndO<br />
World Village/Harmonia mundi<br />
– 2012<br />
www .lojo .org<br />
Les anneaux de Saturne se sont invités autour<br />
de la terre avec ce 13 e disque de Lo’Jo . et l’on<br />
contemple l’état du monde assis dessus . D’alger<br />
à Vientiane en passant par le Caucase . et les mots<br />
valsent, se font écho, se cognent en oxymores par<br />
un Denis Péan toujours en appétit de voyages . et<br />
les voix lactées de Yamina et nadia nid el mourid<br />
s’élèvent en arabesques à l’espéranto imaginaire,<br />
habillées par la magie orientale des instruments<br />
vent et cordes, œuvres de luthiers galactiques .<br />
Le tonus des percus – rythme cardiaque de ce<br />
disque – résonne en constellations jusqu’à sub‑<br />
vertir une marseillaise en créole . Les révoltes de<br />
l’auteur ne sont jamais loin mais la magie Lo’Jo<br />
garde un regard gourmand sur le monde . Des cal‑<br />
ligraphes attachés sur des @ : tout est équilibre<br />
entre les voix entre les cordes et l’ingénieur du<br />
son est un génial . un disque vital pour un géné‑<br />
reux voyage .<br />
gilles Lebreton<br />
WanK for Peace<br />
WHat Will remain?<br />
aP – 2012<br />
http://wankforpeace .tumblr .com<br />
J’y connais pas grand chose en punk HxC mélo pour<br />
la bonne et simple raison que je n’en ai jamais vrai‑<br />
ment écouté . Voilà . Hormis dire que ça m’évoque<br />
noFX, Blink 182 ou Suicidal tendencies (ce qui est<br />
un compliment), je suis pas sûr que ça fasse avan‑<br />
cer grand chose . mais le « phénomène » Wank for<br />
Peace mérite qu’on s’y attarde . « Se branler pour<br />
la paix » . Pourquoi pas ! Ces stakhanovistes du DIY<br />
mènent leur barque du tonnerre, enchaînant les<br />
dates, les sorties d’eP, ont même monté leur label,<br />
Des Ciseaux et des Photocopieuses, qui a notam‑<br />
ment édité Justin(e), Daria… mais que restera‑t‑il<br />
de tout ça, comme le demande cet album, sorti l’an<br />
dernier mais réédité aujourd’hui en vinyle ? eh bien<br />
un bon coup de pied au cul de la bien‑pensance et<br />
d’autres enfonceurs de porte ouverte . une poutre<br />
compacte d’une vingtaine de minutes et un bel ob‑<br />
jet, sérigraphié et tout, que tout amateur du genre<br />
se doit d’avoir dans sa collec’ .<br />
Benoît Devillers<br />
disques<br />
tue-louP<br />
9<br />
DDS/Socadisc – 2012<br />
www .myspace .com/tueloup<br />
Si l’internationale folk terroir devait se trouver<br />
un porte‑drapeau, il est certain qu’elle foncerait<br />
tête baissée sur tue‑Loup . Depuis la toute fin des<br />
années 2000, la Sarthe n’est plus synonyme de<br />
courses automobiles et de rillettes . Le groupe porté<br />
par Xavier Plumas, responsable il y a trois ans d’un<br />
album solo – La Gueule du cougouar – splendide, a<br />
mis bien avant tout le monde de l’amérique dans<br />
son folk . aujourd’hui, alors qu’on ne suivait que<br />
de très loin la discographie de tue‑Loup, il revient<br />
avec 9 . L’ambiance, entre chien et loup, est toujours<br />
la même . La force du fond comme de la forme,<br />
également . La bande à Plumas n’a pas son pareil<br />
pour dessiner les contours de comptines pour très<br />
grands enfants et cogne là où ça fait « mâle » . Ce<br />
9 est aussi costaud que cette marmule au cœur<br />
tendre de matthias Schoenaerts . avec une men‑<br />
tion spéciale pour « Les Chevauchées », conclusion<br />
à deux voix d’un album au chiffre porte‑bonheur<br />
et poétique .<br />
arnaud Bénureau<br />
srféliX<br />
s/t<br />
my Little Cab Records – 2012<br />
http://srfelix .bandcamp .com<br />
Farouche représentant de l’indé régional, my Little<br />
Cab (tazio & Boy, my name is nobody…) a déni‑<br />
ché une nouvelle perle à Saint‑nazaire . nordiste<br />
installé depuis peu entre l’océan, les marais et<br />
l’estuaire de la Loire, SRFélix délivre, pour son 1 er<br />
opus, 6 titres de musique à la fois contemplative<br />
et paysagère . on baigne en plein dans la musique<br />
ambient où coexistent plages électroniques et<br />
acoustiques . SRFélix manie aussi bien la guitare<br />
folk, lancinante voire flottante, comme voilée par<br />
le vent de la plaine (« Leaving Home ») que le piano<br />
cabossé évoquant les « gymnopédies » d’erik Satie<br />
(« Older Memories ») . La face la plus minimale et la<br />
plus électronique de SRFélix renvoie à un Boards<br />
of Canada plus planant (ou plus drone si on veut<br />
faire plus actuel) . De la musique pas forte dans<br />
laquelle il est bon de se blottir, en attendant des<br />
jours meilleurs .<br />
Emmanuel Legrand<br />
toHu BoHu n°24 automne 2012 27