tHomas BelHom - Trempolino

tHomas BelHom - Trempolino tHomas BelHom - Trempolino

30.06.2013 Views

24 traces et imPressions l’Haçienda : la meilleure façon de couler un cluB toHu BoHu n°24 automne 2012 Peter Hook, Éditions Le Mot et le reste – 2012 – par Kalcha Si aujourd’hui L’Hacienda fait vendre des tas de compilations et autres produits dérivés à son effigie, le célèbre night club de manchester aura été, de son ouverture en 1982 à sa fermeture en 1997, un formidable abîme financier, malgré son évident succès artistique . entre la drogue omniprésente, les gangs armés, l’incompétence obstinée de ses gestionnaires, les vols des employés, les descentes de flics ou einsturzende neubauten qui tentait de détruire le bâtiment à coup de marteau‑piqueur sur scène, absolument rien n’aura été épargné à Peter Hook, bassiste de new order, dont les royalties auront servi presque toute sa vie à garder le club mancunien à flot . avec sa verve so british et ses anecdotes truculentes, Hook nous replonge sur la piste de danse, au milieu de deux milliers de jeune anglais LSD‑isés à mort, quand l’acid house changea la face du monde musical un bel été de 1988 . Imaginez Trainspotting raconté par le romancier nick Hornby, et vous aurez une petite idée de l’excellent moment qui vous attend ! cHina eXPedisound [yunnan Province] – eXPedisound series oPus 3 i.O.t records/Full rhizome – 2012 – www.expedisound.org – par lucie Brunet Le label electro I .o .t Records développe depuis 2004 une collection de voyages sonores, la série expedisound, présentant la diversité culturelle et les minorités fragiles encore préservées de la mondialisation galopante . Chaque nouvelle immersion est une expérience intense dont la dimension affective nourrit l’échange . après l’afrique et la mongolie, voici une nouvelle immersion en territoire naxi (Chine) . Sans camion ni sound‑system, avec une équipe resserrée, les échanges gagnent en profondeur, pour atteindre d’autres horizons artistiques . Ce coffret propose un CD de musique traditionnelle naxi enregistré sur place, un CD de morceaux electro‑ethno composés à partir d’une même banque sonore issue du voyage, ainsi qu’un code permettant d’accéder à des bonus : des interviews, la soundbank et un documentaire consacré à la musique Baishaxili signé na Yingyu . Ce dernier a consacré sa vie à cette tradition naxi, en l’étudiant et en créant un orchestre dans son petit village . Ses enfants animent aujourd’hui le naxi Bashaxili traditional orchestra, dernier représentant d’un style musical unique en son genre . maquillage et crustacés Éditions grroarr/Le Cri de l’Encre – 2012 – par emmanuel legrand un livre qui se regarde plus qu’il ne se lit . Ce recueil compile 62 affiches de concerts faîtes à la main par thomas, pour l’association lyonnaise maquillages & Crustacés . activistes du Do It Yourself de la cité de Gaules, m&C organise notamment des concerts à l’epicerie moderne de Feyzin . en détournant des images crées par d’autres (lithographies anciennes, revues médicales, magazine de jardinage…) thomas a inventé une esthétique à la fois cohérente et incongrue . Les affiches, en taille réelle, ont été colorées pour cet ouvrage alors que les orignaux étaient en noir & blanc . Des murs de l’agglomération lyonnaise aux pages de ce livre, ces affiches transmettent la rugosité et la beauté du rock indé alors qu’on les voit de moins en moins sur les façades de nos villes parfois trop propres .

traces & impressions raP, HiP-HoP : 30 années en 150 alBums Sylvain Bertot, Éditions Le Mot et le reste – 2012 – par Kalcha Plus de trente ans après ses premières traces discographiques, le hip hop reste souvent un genre rejeté ou acclamé comme un seul bloc, nié dans sa diversité . Comme si La Fouine jouait la même musique qu’antipop Consortium . oserait‑on dire que Damien Saez et Radiohead font la même chose ? À l’instar du jazz ou du rock, le hip hop s’est pourtant lui aussi démultiplié en des dizaines de sous‑genres parfois aux antipodes les uns des autres (stylistiques et/ou géographiques) . Sylvain Bertot analyse parfaitement l’histoire et les évolutions du rap mondial dans la longue introduction de son livre . Puis il se lance dans l’exercice casse‑gueule, mais assumé, de la sélection de 150 disques incontournables . Les néophytes y découvriront une source immense d’informations pour (par)faire leur culture musicale . Les initiés y trouveront matière à polémiquer jusqu’à tard dans la nuit (pourquoi le premier Cypress Hill plutôt que III – Temple Of Boom ?) . mais tous doivent lire cet ouvrage, l’un des plus pointus sur le hip hop à ce jour . dOn’t BelieVe tHe HYPe! à l’inverse des HaBituelles discotHèques idéales du raP, le livre de sylvain Bertot Prend en comPte la grande diversité du mouvement, et assume des cHoiX Parfois audacieuX. Pourquoi ce récit autoBiograPHique ? qu’est-ce qui a été le Plus dur : dresser la liste des 150 ? ou Bien n’ouBlier Personne dans les artistes/disques « également conseillés » à la fin de cHaque cHronique ? Le choix le plus difficile, ça a été celui des 150 albums mis en avant . Depuis le jour où j’ai remis la version finale du livre à l’éditeur, je ne cesse de la mettre en question, de regretter de n’avoir pas mis tel ou tel disque, plutôt que tel ou tel autre . […] Les albums « également conseillés » m’ont posé moins de problèmes, parce que c’était justement là où je pouvais mettre ceux que je n’avais pas la chance de détailler, quelques chouchous, ou au contraire des disques importants, qu’il fallait citer, mais dont je ne suis pas nécessairement fan . la PluPart des livres sur le HiP HoP deviennent moins Pertinents lorsqu’ils Parlent du Passé le Plus récent du mouvement. toi, tu Prends le Parti de citer adliB dans ta sélection au détriment de flying lotus… c’est osé. […] mes textes sur les années 2000 et mes choix d’albums récents sont sans doute les plus contestables . mais c’est aussi, je crois, où le livre apporte le plus de valeur ajoutée, prenant quelques risques, cessant de s’appuyer sur « l’histoire officielle » du hip‑hop . […] Le but du livre n’était pas de citer les 150 meilleurs albums de l’histoire de rap [mais] d’être représentatif de toutes ses tendances . Quand deux albums pouvaient représenter la même tendance, j’ai souvent opté pour mon préféré . D’où le choix d’adlib (aussi connu sous le nom de thavius Beck), plutôt que de FlyLo, pour représenter un certain hip‑hop expérimental, flirtant avec l’électronique et d’autres genres . FlyLo est mieux exposé qu’adlib parce qu’il s’est fait un chemin dans des médias influents, parce qu’il est le petit‑neveu d’alice Coltrane aussi, peut‑être . mais comme je ne suis pas un grand fan, je lui ai préféré quelqu’un qui, à mon sens, mérite davantage d’être exposé . quel est le clicHé véHiculé sur le raP qui t’énerve le Plus ? L’idée que ce ne serait pas une musique, mais une sorte de poésie populaire, un art des mots, ou toute autre ineptie du même tonneau . […] Des gens sont encore décontenancés par le rap, ne comprenant pas que l’essentiel de son attrait vient du jeu musical complexe entre le beat et le flow . Ce n’est pas intuitif pour des gens qui ont d’autres habitudes d’écoute, ça demande un apprentissage . et le résultat, c’est que beaucoup sous‑estiment l’impact musical du hip‑hop . L’intégralité de cet entretien sur http://tohubohu.trempo.com Par Kalcha Photo : dr toHu BoHu n°24 automne 2012 25

24<br />

traces et imPressions<br />

l’Haçienda : la meilleure façon de couler un cluB<br />

toHu BoHu n°24 automne 2012<br />

Peter Hook, Éditions Le Mot et le reste – 2012 – par Kalcha<br />

Si aujourd’hui L’Hacienda fait vendre des tas de compilations et autres produits<br />

dérivés à son effigie, le célèbre night club de manchester aura été, de son ouverture en<br />

1982 à sa fermeture en 1997, un formidable abîme financier, malgré son évident succès<br />

artistique . entre la drogue omniprésente, les gangs armés, l’incompétence obstinée<br />

de ses gestionnaires, les vols des employés, les descentes de flics ou einsturzende<br />

neubauten qui tentait de détruire le bâtiment à coup de marteau‑piqueur sur scène,<br />

absolument rien n’aura été épargné à Peter Hook, bassiste de new order, dont les<br />

royalties auront servi presque toute sa vie à garder le club mancunien à flot . avec<br />

sa verve so british et ses anecdotes truculentes, Hook nous replonge sur la piste de<br />

danse, au milieu de deux milliers de jeune anglais LSD‑isés à mort, quand l’acid<br />

house changea la face du monde musical un bel été de 1988 . Imaginez Trainspotting<br />

raconté par le romancier nick Hornby, et vous aurez une petite idée de l’excellent<br />

moment qui vous attend !<br />

cHina eXPedisound [yunnan Province] – eXPedisound series oPus 3<br />

i.O.t records/Full rhizome – 2012 – www.expedisound.org – par lucie Brunet<br />

Le label electro I .o .t Records développe depuis 2004 une collection de voyages sonores,<br />

la série expedisound, présentant la diversité culturelle et les minorités fragiles<br />

encore préservées de la mondialisation galopante . Chaque nouvelle immersion est<br />

une expérience intense dont la dimension affective nourrit l’échange . après l’afrique<br />

et la mongolie, voici une nouvelle immersion en territoire naxi (Chine) . Sans camion<br />

ni sound‑system, avec une équipe resserrée, les échanges gagnent en profondeur,<br />

pour atteindre d’autres horizons artistiques . Ce coffret propose un CD de musique<br />

traditionnelle naxi enregistré sur place, un CD de morceaux electro‑ethno composés<br />

à partir d’une même banque sonore issue du voyage, ainsi qu’un code permettant<br />

d’accéder à des bonus : des interviews, la soundbank et un documentaire consacré à<br />

la musique Baishaxili signé na Yingyu . Ce dernier a consacré sa vie à cette tradition<br />

naxi, en l’étudiant et en créant un orchestre dans son petit village . Ses enfants<br />

animent aujourd’hui le naxi Bashaxili traditional orchestra, dernier représentant<br />

d’un style musical unique en son genre .<br />

maquillage et crustacés<br />

Éditions grroarr/Le Cri de l’Encre – 2012 – par emmanuel legrand<br />

un livre qui se regarde plus qu’il ne se lit . Ce recueil compile 62 affiches de concerts<br />

faîtes à la main par thomas, pour l’association lyonnaise maquillages & Crustacés .<br />

activistes du Do It Yourself de la cité de Gaules, m&C organise notamment des<br />

concerts à l’epicerie moderne de Feyzin . en détournant des images crées par d’autres<br />

(lithographies anciennes, revues médicales, magazine de jardinage…) thomas a<br />

inventé une esthétique à la fois cohérente et incongrue . Les affiches, en taille réelle,<br />

ont été colorées pour cet ouvrage alors que les orignaux étaient en noir & blanc . Des<br />

murs de l’agglomération lyonnaise aux pages de ce livre, ces affiches transmettent<br />

la rugosité et la beauté du rock indé alors qu’on les voit de moins en moins sur les<br />

façades de nos villes parfois trop propres .

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!