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tHomas BelHom - Trempolino

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20<br />

l’image Pour créer l’image<br />

Jennifer Lambert est attachée de presse pour Von<br />

Pariahs, groupe de rock au succès annoncé, dont<br />

le premier album est prévu pour le printemps . elle<br />

reconnaît l’importance de la stratégie visuelle chez<br />

ses poulains . « Même si je pense que le côté scénique reste<br />

le plus important, l’aspect visuel fait aujourd’hui clairement<br />

partie du jeu. Cela comprend aussi bien le logo du groupe que<br />

les vidéos réalisées par Mac Néma. » Déjà remarqué pour<br />

ses travaux avec Le Coq, mc Circulaire ou Cabadzi, ce<br />

dernier se revendique (sans non plus se prendre trop<br />

au sérieux) visual designer du sextet vendéen . « Avec<br />

les influences cold-wave des Von Pariahs, il me paraissait<br />

évident d’aller puiser dans l’imagerie des années 80. J’ai<br />

fait un travail de recherche pour voir comment un groupe<br />

communiquait à cette époque, même si, bien évidemment,<br />

il n’y avait pas les mêmes moyens que maintenant. Il en<br />

est ressorti que, souvent, une seule personne s’occupait<br />

de l’identité visuelle. Par exemple, pour Joy Division, Peter<br />

Saville faisait les pochettes d’albums, les photos, etc. On est<br />

donc parti de ce principe : autant qu’une seule personne,<br />

connaissant bien l’univers du groupe, s’occupe de toute<br />

la partie visuelle, afin d’obtenir une image cohérente. En<br />

l’occurrence quelque chose de très minimaliste, à l’opposé de<br />

tout ce qui est clinquant, parce que la musique doit passer<br />

avant tout. Moi je suis à côté, voire même après. Je n’ai pas<br />

envie que le visuel soit plus fort que la musique. »<br />

un cliP de a à Z<br />

une course‑poursuite hallucinante<br />

entre deux voitures en modèle ré‑<br />

duit, filmée image par image dans<br />

un appartement . Le clip de « I’m<br />

Someone Who Dies » des nantais de<br />

Papier tigre s’est fait remarquer<br />

sur la toile cette année, aux côtés<br />

de productions aux moyens autre‑<br />

ment plus importants . De l’idée<br />

de départ au résultat fini, Gérald<br />

Fleury, co‑réalisateur de l’objet avec<br />

timo Hateau, livre ses secrets de<br />

fabrication .<br />

« C’était ma première expérience dans<br />

ce domaine. J’étais en train de finir la<br />

pochette de l’album des Papier Tigre et je<br />

leur ai proposé de faire un clip. Au départ,<br />

pour la pochette, je voulais représenter<br />

un accident avec des voitures miniatures,<br />

un thème auquel je pensais depuis longtemps.<br />

Mais ça ne leur plaisait pas trop.<br />

Du coup j’ai recyclé l’idée pour une vidéo.<br />

Il y avait un morceau du disque que j’aimais<br />

beaucoup sur lequel je pensais que<br />

ça pouvait coller. Alors je me suis lancé.<br />

toHu BoHu n°24 automne 2012<br />

DOSSIER<br />

J’ai acheté sur internet des vieilles voitures<br />

américaines au 1/18. J’ai installé<br />

des petites lumières dans le gyrophare<br />

et les feux, ajouté des interrupteurs. Et<br />

on a passé une semaine enfermés dans<br />

mon appartement à bosser 18 heures<br />

par jour, à quatre pattes tout le temps<br />

pour pousser les voitures centimètre par<br />

centimètre ! Il n’y avait pas vraiment de<br />

storyboard, juste les grandes lignes, on<br />

a beaucoup improvisé. On avait juste<br />

scénarisé par rapport aux breaks du<br />

morceau. On n’a pas illustré chaque coup<br />

de cymbale mais quand même essayé de<br />

coller au rythme général du titre. Il faut<br />

dire qu’on était pris par le temps car le<br />

procédé image par image est extrêmement<br />

long : trois jours pour réaliser une<br />

minute trente ! À l’arrivée, on n’avait<br />

quasiment pas de déchet au niveau des<br />

rushs, seule une scène de dix secondes<br />

a été supprimée. Au niveau du matériel,<br />

on s’est débrouillé avec peu de choses :<br />

quelques petits spots, un appareil photo<br />

Nikon D300 piloté par ordinateur avec<br />

le logiciel Dragon et un retour vidéo. Ce<br />

qui permet, très utile, de voir l’image<br />

précédente en transparence. J’ai bricolé<br />

un double rail de petit train pour faire<br />

les travellings. Une fois le tournage et le<br />

montage finis, il y a eu le travail de postproduction<br />

: corriger la lumière, effacer<br />

avec Photoshop les petits sucres qui servaient<br />

à caler des éléments du décor, les<br />

fils qui traînaient par-ci par-là...<br />

Comme souvent dans le milieu indépendant,<br />

c’était un échange de services<br />

entre copains, dans une logique de<br />

réseau. Le groupe a pu utiliser le clip<br />

pour sa promo, en profitant de sa notoriété<br />

pour le diffuser, ce qui fait qu’il a<br />

pas mal circulé et a été remarqué. De<br />

notre côté, on s’est servi de leur morceau<br />

pour créer un objet un peu particulier,<br />

qui a davantage sa propre vie qu’un clip<br />

classique où le groupe est filmé. Et puis<br />

jouer aux petites voitures pendant une<br />

semaine, même si c’était du boulot, ça<br />

n’était pas désagréable (rires) . »

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