tHomas BelHom - Trempolino

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30.06.2013 Views

14 l’association cHaou Baou a dignement fêté ses cinq ans l’an dernier, et entame tout aussi vigoureusement son deuXième mandat. Créée en août 2006 par une bande de potes qui traînait au Foyer des Jeunes de noyant‑La‑Gravoyère (49), cette association a vite compris qu’il faudrait se démarquer pour exister . Plutôt que d’organiser un festival l’été comme tout le monde, Chaou Baou a donc préféré construire une programmation régulière de cinq à six concerts à des tarifs abordables de septembre à juin & une Fête de la musique gratuite . Plus audacieux encore, Chaou Baou se distingue rapi‑ dement par ses goûts éclectiques toujours très affûtés, s’appuyant sur ce qui se fait de mieux dans la région (Von Pariahs, Fordamage, the Patriotic Sunday, La Ruda, tomawak, French Cowboy trio, John Doe’s unbe‑ lievable Suicide, the Forks, Les Delfes, the Jahmaïcan’s Horse…) et se positionnant intelligemment sur de jolis projets (inter)nationaux (Son of Dave, Gablé, marvin, mein Sohn William, the Death Set, Stranded Horse, Biga*Ranx…) . Il faut dire que l’association a pu profiter d’un bel outil pour attirer les groupes avec la Salle de Parageots nou‑ vellement rénovée, salle qu’une autre association de la Ville lui prête gracieusement . n’allez pourtant pas croire que tout est tombé tout cru dans le bec des Chaou Baoueux . Il leur a fallu convaincre les collecti‑ vités et les habitants que la culture avait sa place en zone rurale aussi bien qu’en ville, presque comme un politique en campagne . « Depuis la création de l’asso en 2006, on vend chaque années des petits pains en chocolat à tous les habitants du vil- toHu BoHu n°24 automne 2012 PROJETS cHaou Baou lage. On fait du porte-à-porte. Ça ne nous rapporte pas grand chose financièrement mais chaque petit moment passé à discuter avec les gens a permis de briser des clichés, de rassurer les gens sur nos intentions, de faire venir quelques personnes à nos concerts. Bref, d’être reconnu et accepté comme un véritable acteur du circuit, et non simplement comme des petits jeunes qui veulent faire du bruit », explique Robin Godicheau, co‑programmateur et membre fondateur de Chaou Baou . Bien sûr, un peu isolée en pays segréen, l’association ne fait pas complet sur toutes ses dates, mais arrive toutefois à équilibrer sur l’année . « C’est difficile de savoir pourquoi les gens viennent ou non. On a parfois fait un four sur des projets qu’on pensait accrocheurs comme cette carte blanche au groupe montpelliérain Marvin, dont pas mal de medias parlaient à l’époque. Et à l’inverse on a cartonné avec The Death Set ou Biga*Ranx sans trop s’y attendre. Quoiqu’il arrive, les gens présents, qu’ils soient nombreux ou non, repartent généralement super heureux de ce qu’ils ont vu. C’est ce qui nous motive à continuer ! » Pour ce deuxième quinquennat, l’équipe de Chaou Baou réfléchit à décentraliser ses activités en quittant parfois le confort de la Salle des Parageots pour mieux investir le reste du territoire segréen . De nouvelles portes auxquelles frapper pour colporter la bonne musique . www.chaoubaou.fr Par Kalcha illustration : dr

à l’Heure où il est de Bon ton d’aPPeler de ses vœuX la Parité dans tous les secteurs de la société (et en Particulier dans les lieuX de Pouvoirs et le monde du travail), un festival déPasse le simPle constat et ProPose une vraie Place auX femmes. Parce que le merveilleuX monde du sPectacle n’est Pas eXemPt de travers seXistes, Battantes rétaBlit la Balance, avec détermination, mais sans eXclure qui que ce soit. Ce festival est né d’une rencontre, un soir de concert de tender Forever au Violon Dingue à nantes en 2008 . Basées chacune aux extrémités de l’estuaire de la Loire (Saint‑nazaire et nantes), muriel Bousseau et Sofy Girard œuvrent depuis des années au sein de leurs structures culturelles respectives : LmP et Wonder‑ ground . Leurs échanges aboutissent à une 1 re édition en 2010 . Le ton est donné : Battantes mélange les arts et l’engagement artistique au féminin . Pendant quatre jours, Saint‑nazaire, trignac et nantes accueillent des projections (le documentaire La domination masculine de Patrick Jean) et surtout des concerts où, pour une fois, seules des femmes étaient sur scène (Jacky Star, Des ark, milky me, aube L, Resistenz) . Les deux têtes pensantes du festival rempilent cette année dans la même optique d’affirmation et de mise PROJETS Battantes ! en lumière de femmes de talents . alors que personne n’ose demander aux autres festivals s’ils program‑ ment sciemment des garçons, Sofy et muriel, elles, re‑ vendiquent leur parti pris . Pour une fois, il n’y aura pas 80 ou 90% de musiciens hommes sur scène . C’est aussi l’occasion de montrer que les filles, dans la culture, ne se cantonnent pas à l’administratif ou à la com’ . Battantes 2012 investit à nouveau les villes de Saint‑ nazaire, trignac et nantes du 15 au 17 novembre 2012 et nous propose toute une palette de musiciennes talentueuses, du local (Boy, Laetitia Sheriff), du natio‑ nal (Lispector, alligator), de l’international (trash Kit où œuvre Ros murray, la bassiste d’electrelane), un ovni scénique (le conte politique L’île aux femmes par la compagnie Pepaloma), une expo photo et une projec‑ tion de documentaire (Attention féministe !) . Si on devait résumer cet événement : « Battantes n’est pas un festival contre les hommes. C’est pour les femmes. » www.battantes.fr www. facebook.com/battantes.fest Par emmanuel legrand illustration : dr toHu BoHu n°24 automne 2012 15

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l’association cHaou Baou a dignement fêté ses cinq<br />

ans l’an dernier, et entame tout aussi vigoureusement<br />

son deuXième mandat.<br />

Créée en août 2006 par une bande de potes qui traînait<br />

au Foyer des Jeunes de noyant‑La‑Gravoyère (49), cette<br />

association a vite compris qu’il faudrait se démarquer<br />

pour exister . Plutôt que d’organiser un festival l’été<br />

comme tout le monde, Chaou Baou a donc préféré<br />

construire une programmation régulière de cinq à six<br />

concerts à des tarifs abordables de septembre à juin &<br />

une Fête de la musique gratuite .<br />

Plus audacieux encore, Chaou Baou se distingue rapi‑<br />

dement par ses goûts éclectiques toujours très affûtés,<br />

s’appuyant sur ce qui se fait de mieux dans la région<br />

(Von Pariahs, Fordamage, the Patriotic Sunday, La<br />

Ruda, tomawak, French Cowboy trio, John Doe’s unbe‑<br />

lievable Suicide, the Forks, Les Delfes, the Jahmaïcan’s<br />

Horse…) et se positionnant intelligemment sur de jolis<br />

projets (inter)nationaux (Son of Dave, Gablé, marvin,<br />

mein Sohn William, the Death Set, Stranded Horse,<br />

Biga*Ranx…) .<br />

Il faut dire que l’association a pu profiter d’un bel outil<br />

pour attirer les groupes avec la Salle de Parageots nou‑<br />

vellement rénovée, salle qu’une autre association de<br />

la Ville lui prête gracieusement . n’allez pourtant pas<br />

croire que tout est tombé tout cru dans le bec des<br />

Chaou Baoueux . Il leur a fallu convaincre les collecti‑<br />

vités et les habitants que la culture avait sa place en<br />

zone rurale aussi bien qu’en ville, presque comme un<br />

politique en campagne .<br />

« Depuis la création de l’asso en 2006, on vend chaque années<br />

des petits pains en chocolat à tous les habitants du vil-<br />

toHu BoHu n°24 automne 2012<br />

PROJETS<br />

cHaou Baou<br />

lage. On fait du porte-à-porte. Ça ne nous rapporte pas grand<br />

chose financièrement mais chaque petit moment passé à<br />

discuter avec les gens a permis de briser des clichés, de rassurer<br />

les gens sur nos intentions, de faire venir quelques personnes<br />

à nos concerts. Bref, d’être reconnu et accepté comme<br />

un véritable acteur du circuit, et non simplement comme des<br />

petits jeunes qui veulent faire du bruit », explique Robin<br />

Godicheau, co‑programmateur et membre fondateur<br />

de Chaou Baou .<br />

Bien sûr, un peu isolée en pays segréen, l’association<br />

ne fait pas complet sur toutes ses dates, mais arrive<br />

toutefois à équilibrer sur l’année . « C’est difficile de savoir<br />

pourquoi les gens viennent ou non. On a parfois fait un four<br />

sur des projets qu’on pensait accrocheurs comme cette carte<br />

blanche au groupe montpelliérain Marvin, dont pas mal de<br />

medias parlaient à l’époque. Et à l’inverse on a cartonné avec<br />

The Death Set ou Biga*Ranx sans trop s’y attendre. Quoiqu’il<br />

arrive, les gens présents, qu’ils soient nombreux ou non,<br />

repartent généralement super heureux de ce qu’ils ont vu.<br />

C’est ce qui nous motive à continuer ! »<br />

Pour ce deuxième quinquennat, l’équipe de Chaou<br />

Baou réfléchit à décentraliser ses activités en quittant<br />

parfois le confort de la Salle des Parageots pour mieux<br />

investir le reste du territoire segréen . De nouvelles<br />

portes auxquelles frapper pour colporter la bonne<br />

musique .<br />

www.chaoubaou.fr<br />

Par Kalcha<br />

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