30.06.2013 Views

Temps Ramifié - Savoirs Textes Langage - Lille 3

Temps Ramifié - Savoirs Textes Langage - Lille 3

Temps Ramifié - Savoirs Textes Langage - Lille 3

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Nous commençons par donner la structure formelle d’un énoncé portant sur des faits<br />

oniriques en la marquant d’un exposant spécial. De cet énoncé suit l’implication d’une<br />

disjonction. Cette dernière étant l’expression des deux possibilités d’actualisation du contenu<br />

du rêve, ce qui se note comme suit :<br />

(A): Φ d → (PΦ ∨ FΦ)<br />

Ceci doit être lu : « la formule Φ d’un énoncé portant sur un état de choses onirique,<br />

implique que soitΦ s’est déjà réalisée dans un passé indéterminé, ou bien Φ se réalisera<br />

dans un futur indéterminé ». Les deux possibilités de réalisation de Φ, c’est-à-dire les deux<br />

éventualités de concrétisation de l’expérience onirique, sont en fait des contextes<br />

multimodaux, qui combinent temporalité (passé et futur) et modalité standard.<br />

En second lieu, en vertu du relent métaphysique sous tendant la conception du rêve<br />

dans les cultures Bantu, et qui consiste à supposer la certitude de sa réalisation, il se donne<br />

ainsi à entendre comme l’expression d’une nécessité. En effet, le statut de l’expérience<br />

onirique, dans le cadre présent, implique la certitude de sa matérialisation, d’où l’intérêt de<br />

faire précéder la formule de l’opérateur de nécessité ; puis nous l’indexons doublement du<br />

contexte modal d’énonciation et du contexte temporel correspondant On notera :<br />

(A’): (Φ d w,t → (PΦw’,t-1∨ FΦw’’,t1))<br />

Pour être plus précis, cette conception du statut du rêve, étant un acte de croyance<br />

propre à un socle culturel donné, l’on serait plus judicieux en préfixant le tout de la<br />

formule par l’opérateur épistémique qui convient, de telle sorte que nous ayons comme<br />

formule complète :<br />

(A’’): aiB [(Φ d w,t → (PΦw’,t-1 ∨ FΦw’’,t1))]<br />

qui se lit : « l’agent "i" croit que nécessairement, l’énoncé Φ d’état de choses onirique<br />

implique que, soit cet état s’est déjà réalisé, soit il va se réaliser dans un moment ultérieur<br />

indéterminé ». Et, de suite, la forme de cet énoncé nous conduit à nous interroger sur les<br />

conditions de sa vérification, c’est-à-dire sur ses conditions de vérité.<br />

Évidemment que plusieurs critères entrent en jeu dans le procès de vérification de<br />

pareil type d’énoncé, notamment le lieu et le temps de la réalisation concrète de son<br />

contenu. Mais aussi l’état d’information de constitue la croyance de l’agent épistémique.<br />

Pour l’instant, en raison de la complexité accrue qu’il y a à travailler dans une logique<br />

tridimensionnelle, nous préférons nous astreindre au traitement de cet énoncé dans sa<br />

formulation bimodale (c’est-à-dire marqué par les contextes temporels et les mondes<br />

5

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!