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Temps Ramifié - Savoirs Textes Langage - Lille 3

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contextes possibles de matérialisation de ces expériences. Ici, il y a un rapport clos avec la<br />

logique des modes temporels, étant donné que les schémas d’interprétation des expériences<br />

oniriques (dans les traditions, et donc dans l’inconscient collectif des Bantu), présupposent la<br />

réalisation concrète imminentes de « ce qui a été vécu en rêve » à un point non déterminé sur<br />

l’axe du temps. Et, étant donné cette indétermination du contexte temporel de concrétisation<br />

matérielle de la « vision » onirique, il devient judicieux d’envisager cet axe temporel, c’est-à-<br />

dire l’ensemble des contextes possibles de matérialisation du rêve, comme une structure non<br />

pas linéaire mais, embranchée. Ce modèle du <strong>Temps</strong> pris comme structure ramifiée ,<br />

s’explique par le fait qu’un énoncé portant sur un fait onirique a autant de possibilités de<br />

matérialisation dans un passé indéterminé que dans un futur indéterminé ; c’est-à-dire que<br />

d’un point de vue formel, nous aurons des énoncés de type disjonctif où les disjoints seront<br />

respectivement marqués par les opérateurs temporels du passé et du futur, et où la formule<br />

entière sera doublement indexée du contexte d’énonciation (qui sera actuel, puisque se jouant<br />

dans le monde réel) et de la catégorie de l’énoncé (énoncé descriptif de faits oniriques tendant<br />

à l’effectivité objectale).<br />

Les spécificités herméneutiques propres à chaque sous-groupe Bantu seront laissées de<br />

côté, puisque leur fonctionnalité consiste en une mise en correspondance univoque entre<br />

chaque élément particulier du contexte onirique et un élément objectal précis du contexte<br />

effectif diurne. Ce qui, à l’évidence, n’est pas du ressort du logicien, mais plutôt de celui du<br />

psychanalyste et de l’herméneute. Le logicien ne s’activant, quant à lui, qu’à démêler<br />

l’architecture logique des formes d’énonciation, ceci afin de recueillir des types précis de<br />

grammaire catégorielle.<br />

Ceci étant, nous allons de ce pas, introduire notre propos en exposant brièvement les<br />

procédés de formulations langagières portant sur ces expériences oniriques et les archétypes<br />

sous-tendant les processus de signification de ces formulations.<br />

EXPÉRIENCES ONIRIQUES ET FORMES LINGUISTIQUES BANTU<br />

Pour l’illustration de notre propos, nous prendrons le Punu _ langue bantu par excellence<br />

_ comme matériau de base. Et, dans cette langue Punu, les formulations phrastiques portant<br />

sur des faits oniriques commencent toujours par des périphrases d’introduction telle que :<br />

« Nitsi lâ ô ndosi… » = « J’ai vu en rêve… ». Plus généralement, l’usage langagier ordinaire du<br />

Punu signifie ici le fait d’avoir une véritable vision ; cette dernière n’étant pas prise pour une<br />

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