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Temps Ramifié - Savoirs Textes Langage - Lille 3

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Maintenant, nous allons soulever une question restreinte au seul cadre logique (qui seul,<br />

nous importe ici) et qui vise à décliner la nature de la fonction d’implication à l’œuvre dans<br />

notre formule.<br />

SENS ET STATUT DE L’IMPLICATION DANS Ψ<br />

Quelle interprétation peut-on faire de la fonction d’implication à l’œuvre dans notre<br />

formule (sous sa notation simplifiée) [Φ d → (PΦ ∨ FΦ)] ? Visiblement, il ne s’agit pas de<br />

l’implication matérielle telle qu’elle est donnée dans la logique classique puisque notre<br />

formule ne peut s’accommoder du théorème de la disjonction ├ (α → β ) ∨ (β → α) qui<br />

l’emmènerait à ceci : [Φ d → (PΦ ∨FΦ)] ∨ [(PΦ ∨ FΦ) → Φ d ]. Plus généralement, les<br />

diverses représentations des paradoxes de l’implication matérielle ne peuvent s’appliquer à<br />

cette formule ; par exemple (1) ¬Φ d → [Φ d → (PΦ ∨ FΦ)] et (2) (PΦ ∨ FΦ) → [Φ d →<br />

(PΦ ∨ FΦ)] sont des formes paradoxales de l’implication matérielle qui, bien que valides<br />

dans le cadre classique de la logique, restent inapplicables à notre formule en raison de la<br />

sémantique y afférente. En effet, si l’on considère notre implication comme étant une<br />

implication matérielle, alors, n’importe quel fait concret dans le temps serait dérivable de<br />

n’importe quelle expérience onirique, ce qui n’est pas le sens visé ici : du coup nous excluons<br />

β → (α → β), qui est la forme simplifiée de (2), comme théorème. De même, de l’absence<br />

d’une expérience onirique donnée, l’on ne peut tirer que, si cette dernière avait eu lieu, tel ou<br />

tel autre fait réel se serait produit ; ce qui se note ¬α → (α → β) (représente la formule (1)) et<br />

qui apparaît aussi comme totalement inadéquat à rendre compte de notre implication. D’autre<br />

part, cette implication paraît encore moins interprétable en termes d’implication stricte,<br />

puisqu’elle n’intègre pas le présupposé qu’est la pertinence logique.<br />

Par contre, le comportement de notre implication semble obéir au principal théorème de<br />

la logique connexe qu’on formule comme suit : ├ (α → β) → ¬ (α → ¬β). Ce qui nous fait<br />

maintenant étendre notre formule de la manière suivante : [Φ d → (PΦ ∨ FΦ)] →¬[Φ d →<br />

¬ (PΦ ∨ FΦ)]. Or, ce théorème a pour but d’invalider celui classique de la disjonction et<br />

ainsi, de se constituer en sa contradictoire, ce que nous notons ¬[ (α → ¬α) ∨ (¬α→α)]<br />

≡¬(α → ¬α) ∧ ¬(¬α → α). Le premier membre de cette conjonction est justement<br />

l’axiome « ¬(α → ¬α) » qui est la première thèse connexe de Boethius. Et, cet axiome, de la<br />

valeur duquel dépend le théorème de la logique connexe, est l’un des conjoints de la négation<br />

du théorème classique de la disjonction. Ce qui nous indique ici, que nous sortons, non<br />

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