Beranger paroles - la bonne chanson francaise
Beranger paroles - la bonne chanson francaise
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Un beau soir de 1867, Jean-Baptiste Clément<br />
al<strong>la</strong>it trouver Antoine Renard (1825-1872).<br />
Originaire de Lille, cet ancien ténor de l’Opéra<br />
s’était reconverti dans le music-hall et se<br />
produisait au café-concert de L’Eldorado. Ouvert<br />
en 1858 et situé 4 boulevard de Strasbourg, dans<br />
le Xe arrondissement parisien, cet établissement<br />
à <strong>la</strong> fois café et salle de spectacles accueil<strong>la</strong>it<br />
alors le compositeur d’opérettes Hervé qui y<br />
dirigeait l’orchestre. Il le pria de mettre en<br />
musique son poème Le Temps des Cerises, ce<br />
qu’il fit quelque temps plus tard. Cette <strong>chanson</strong><br />
devint ensuite l’hymne de tous les communards et<br />
des ouvriers. Ce n’est qu’après son retour d’exil<br />
que Jean-Baptiste Clément ajouta en 1882 <strong>la</strong><br />
dédicace : " A <strong>la</strong> vail<strong>la</strong>nte citoyenne Louise,<br />
l’ambu<strong>la</strong>ncière de <strong>la</strong> rue Fontaine-au-Roi, le<br />
dimanche 28 mai 1871 ". Ce jour là, avec Eugène<br />
Varlin et Charles Ferré, tous deux plus tard<br />
condamnés à mort et fusillés, Clément se trouvait<br />
sur <strong>la</strong> dernière des barricades ; Louise Michel, <strong>la</strong><br />
" Vierge rouge de <strong>la</strong> Commune ", était de <strong>la</strong><br />
partie.<br />
Quand nous chanterons le temps des cerises<br />
Et gai rossignol et merle moqueur<br />
Seront tous en fête.<br />
Les belles auront <strong>la</strong> folie en tête<br />
Et les amoureux du soleil au cœur.<br />
Quand nous chanterons le temps des cerises<br />
Sifflera bien mieux le merle moqueur.<br />
Mais il est bien court le temps des cerises<br />
Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant<br />
Des pendants d'oreilles.<br />
Cerises d'amour aux robes pareilles<br />
Tombant sous <strong>la</strong> feuille en gouttes de sang.<br />
Mais il est bien court le temps des cerises<br />
Pendants de corail qu'on cueille en rêvant.<br />
Quand nous en serons au temps des cerises<br />
Si vous avez peur des chagrins d'amour<br />
Évitez les belles.<br />
Moi qui ne crains pas les peines cruelles<br />
Je ne vivrai point sans souffrir un jour.<br />
Quand vous en serez au temps des cerises<br />
Vous aurez aussi des peines d'amour.<br />
J'aimerai toujours le temps des cerises<br />
C'est de ce temps-là que je garde au cœur<br />
Une p<strong>la</strong>ie ouverte.<br />
Et Dame Fortune, en m'étant offerte<br />
Ne pourra jamais fermer ma douleur.<br />
J'aimerai toujours le temps des cerises<br />
Et le souvenir que je garde au cœur.<br />
La journée du 28 mai 1871, par Laurent Martin, in<br />
Histoire complète de <strong>la</strong> révolution de Paris en 1871,<br />
contenant toutes les dépêches officielles<br />
télégraphiées aux préfets par M. A. Thiers..., Paris,<br />
Alfred Duquesne, 1871<br />
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