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Beranger paroles - la bonne chanson francaise

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Je suis né,<br />

je mourirai.<br />

La formule est commode : elle permet de faire <strong>la</strong> plus courte bio du monde !<br />

Cette citation, d'une rédaction d'un élève de primaire, résume en quelle estime<br />

je tiens ce qu'on appelle, pompeusement, <strong>la</strong> bio d'un chanteur.<br />

Ça commence mal !<br />

Je veux bien que <strong>la</strong> biographie d'un auteur dont l’œuvre est conséquente soit<br />

un outil de premier ordre. Il n'est pas indifférent de savoir, par exemple, que<br />

le beau-père de Beaude<strong>la</strong>ire, le Commandant Aupick, était une ordure de<br />

première c<strong>la</strong>sse. L'existence de ce militaire a probablement influencé<br />

durablement l'enfance et l'adolescence du petit Charles, puis son oeuvre.<br />

Pour être c<strong>la</strong>ir, disons qu'une biographie n'a d'intérêt que si l’œuvre de l'auteur<br />

est signifiante.<br />

Mon oeuvre est-elle signifiante ? Je n'en sais rien.<br />

Ce que je sais, en revanche, c'est que <strong>la</strong> bio d'un chanteur doit faire 25 lignes<br />

maximum pour être lue en diagonale par des présentateurs pressés, ou des<br />

journalistes en mal de copie. Ce qu'on lira ici ne répond pas à cet impératif.<br />

Je m'en tiendrai donc, pour les gens pressés, à <strong>la</strong> citation du début :<br />

Je suis né ;<br />

je mourirai<br />

MES JEUNES ANNEES...<br />

AVERTISSEMENT<br />

Dans les pages qui suivent on<br />

s'étonnera, peut-être, de ne<br />

trouver aucune allusion à ma<br />

vie privée... Ou si peu.<br />

C'est que, justement, elle est<br />

privée. Mais qu'on se rassure :<br />

j'en ai bien une !<br />

Celles et ceux qui <strong>la</strong> partagent<br />

n'en prendront pas ombrage :<br />

ils savent ce que je pense de<br />

ceux qui étalent ça au grand<br />

jour.<br />

Mais sans elles et sans eux,<br />

toute cette histoire n'aurait pas<br />

existé.<br />

Evidemment.<br />

Béranger est mon vrai nom.<br />

Béranger, François, Marie. Mes frères et sœur se prénomment aussi Marie : notre mère a une particulière<br />

dévotion pour <strong>la</strong> Sainte Vierge. Je suis né en1937. En août, pendant les chaleurs. Par hasard dans un vil<strong>la</strong>ge du<br />

Loiret, près de Montargis où mourut Aristide Bruant...<br />

Quant à l'autre, le grand Béranger, ce n'est pas mon parent. Je trouve le personnage sympathique, mais l’œuvre<br />

assez rasoir. Du courage dans les convictions, jusqu'à <strong>la</strong> prison. Un vrai <strong>chanson</strong>nier quoi ! Et quelle célébrité<br />

de son vivant !<br />

Mais, bon, Bruant, Béranger, c'est drôle. (?)<br />

Pseudo biographie inachevée (environ 1994) et<br />

quelques réflexions de François Béranger lui<br />

même.. né nulle part.. le 28 août 1923 à Amilly<br />

(Loiret) et mouriré, même pas vraiment vrai, le<br />

14 octobre 2003…. à Sauve (!) dans le Gard……<br />

Je n'ai pas d'admiration particulière pour le <strong>chanson</strong>nier montmartrois :<br />

l'origine de sa fortune reste un mystère. Le fait est qu'il acheta le château du<br />

coin sur le tard et qu'il y finit ses jours en hobereau. Après avoir fait l'essentiel<br />

de sa célébrité grâce aux voyous et aux prolos, engueu<strong>la</strong>nt les bourgeois<br />

venus s'encanailler dans son cabaret. C'est louche. Bref, il fit de belles<br />

<strong>chanson</strong>s sur les pauvres. Mais peut-on être un grand artiste et un sa<strong>la</strong>ud ?<br />

Sans doute, oui.<br />

Aristide Bruant 1851-1925<br />

Par hasard, disais-je, mon lieu de naissance. J'aurais dû dire nécessité : mes<br />

parents mariés un an avant, en plein Front Popu<strong>la</strong>ire, n'ont pas de logement<br />

(on disait logement chez les pauvres, appartement chez les riches).<br />

Pierre Jean de Béranger 1780-1857<br />

Mon père travaille chez Renault, à Bil<strong>la</strong>ncourt. Militant syndicaliste. Sa jeune femme, pendant les grèves, lui<br />

passe des sandwichs à travers les grilles. C'est l'époque des dures bagarres et des grands espoirs. Ma maman<br />

enceinte et sans logement passe donc les derniers mois de sa grossesse chez ses parents (mécanicien en cycles et<br />

couturière). Je ne suis jamais retourné dans ce vil<strong>la</strong>ge mais j'ai écrit une <strong>chanson</strong> où il est dit que ce doit être bien<br />

d'être de quelque part, d'avoir un pays, d'en partir, d'y revenir. Nostalgie des racines. J'ai vécu dans beaucoup de<br />

lieux, à <strong>la</strong> ville, à <strong>la</strong> campagne.<br />

Mais je suis de nulle part.<br />

J'ai des souvenirs très précis de ma petite enfance. Mes parents sont étonnés, à qui je raconte des détails infimes<br />

de <strong>la</strong> vie quotidienne. Les premiers congés-payés en vélo; le camping sous <strong>la</strong> tente fabriquée par ma mère; le<br />

vieux chanteur des rues, avec une moustache b<strong>la</strong>nche, qui passait tous les samedis, et dont l'unique répertoire<br />

était « Le temps des cerises ». (* : Paroles Jean Baptiste Clément 1866, Musique Antoine Renard 1868, associée à La<br />

Commune de Paris en 1871)<br />

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