Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE~PRESS REVIEW~BERHEVOKA ÇAPÊ~RIVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA~BASIN ÖZETi
LA LIBERTÉ. MERCREDl18 AOÛT 1993
I
rURQU'.
Le bilan des
victimes, kurdes
s'aggrave
L'armée turque a poursuivi
hier ses opérations mi/itaires
contre les rebelles kurdes
dans le sud~est de l'Anatolie.
Depuis le début de la vaste offensive,
lancée samedi, près de 300 membres
du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK) ont été tués, selon les autorités.
A Ankara, l'état-major de l'armée a
confirmé hier la poursuite des opérations,
mais il s'est refusé à tout commentaire
ainsi que les autorités civiles
de la préfecture de région de Diyarbakir.
Depuis samedi, des chasseurs et
des hélicoptères bombardent la région
de Ha.k.kari, proche des frontières de
l'Iran et de l'Irak, où seraient retranchés
plus de 400 rebelles kurdes.
Les accrochages et affrontements
dans l~ sud-est .et l'est. de la Turquie
~>nt~alt au moms 345 morts depuis
JeudI, selon un décompte de l'AFP à
partir de bilans partiels officiels et officieux,
dont près de 300 tués dans
l'opération aéroterrestre lancée samedi
près de Hakkari.
BOMBARDEMENTS
. La presse turque d'hier donne le
chiffre de 250 à 300 morts à la suite des
bombardements de l'armée sur la région
montagneuse, en citant des autorités
civiles locales qui gardent l'anonymat.
Elle ne donne cependant aucun
détail sur des combats qui seraient
en cours entre des commandos de l'armée
et des groupes de rebelles encerclés
qui tenteraient de s'échapper vers
l'Iran ou .l'Irak.
Les autorités locales citées par la
pr~sse turque hier ont, d'autre part,
faIt état d'une attaque des rebelles
contre la ville de Yusekova proche de
l'Irak. Selon ces informations officieuses,
les rebelles auraient lancé quelque
500 roquettes sOr la ville. Aucune in-
formation indépendante n'avait pu
être obtenue sur la situation à Yusekova,
une ville clé sur la route vers l'Irak
etTIran. ATS/AFP
Une offensive d'une rare intensit~
des forces armées turque5 à ""'"
droit de la résistance kurde.
Keystone
LE MONDE - jC) ({mÎt 199] .
IRAK: en appelant à l'intervention de l'ONU et de la France
Médecins du monde demande l'arrêt
des bombardements iraniens au Kurdistan
Médecins du monde arécemment
lancé un appel à «la communauté
internationale; aux Nations
IInies ,et ail gOllvernemeflt français
)J, pour qu'ils interviennent
afin de mettre fin aux bombarde-
'n;eilts, par l'[ran, de divers objectifs
dans le Kurdistan irakien.
~ans. un communiqué, cette organisatIon
non gouvernementale
affirme que l'armée iranienne a
pénétré, au début du mois d'août,
à 20 kilomètres à l'intérieur du territoire
irakien, et bombardé les
régions de Raniyah, Qalaa Diza et
les villages environnants.
Ce n'est pas la première fois que
de tels pilonnages ont lieu, l'Iran
cherchant à déloger une bonne fois
pour toutes du Kurdistan iJïlkien,
les opposant~ .kurges iraniens,g,ul,t
ont trouvé reruge, souvent',"811ec
leurs familles. Au mois de' mars
dernier déjà, Médecins du monde
et Aide médicale internationale
a.vaient protesté contre un bombardementdu
nord de t'[rakpar
62
t'aviation iranienne. La cible du
raid était le siège du bureau poli tiq~e
du Parti démocratique ëiu Kurdistan
d'Iran. Un hôpital tenu par
les deux organisations' humanitaires
avait été touché. Des Kurdes
irakiens et iraniens habitant à
proximité de l'hôpital avaient été
tués, ou blessés.
De passage récemment à Paris,
où ils étaient venus demander l'assistance
de Médecins sans frontières
et de la fondation France-Libertés
de Danielle Mitterrand,
deux responsables du ,parti marxiste
iranien Komalah nous ont
a,ffirmé, que. depu.is trois ou quatre
mOIs I [ran avait concentré des
forces à sa frontière avec l'Irak et
!llaintenait la pression par les bombardements
dans un double but:
«Pousser à bout le « gouvernement»
kurde irakien pour qu'il
demande aux Kurdes iraniens de
partir, et intimider l'opposition
kurde, iranienne à l'intérieur m~me
du Kùrdistan iranien.»
PassMté
occidentale
VerJ, Iii' roi-juillet, Téhéràn avait
dépêéhé dans le Kurdistan irakien
une délégation officielle avec 'pour
mission de demander aux autorités
locales de bâillonner les Kurdes
iraniens (le Monde du 21 juillet).
Selon les deux représentants
kurdes, les demandes de Téhéran
sont allées decrescendo. Au départ,
l'Iran voulait que lui soient pure,.
ment et simplement livrés tous le~'
opposants kurdes iraniens. Face au
refus de ses interlocuteurs, la délégation
a ensuite demandé l'expulsion
de ces opposants « vers les parties
«arabes» du territoire irakien»
- c'est-à-dire celles q",i sont sous le
contrôle du gouveïnerlient de Bag-
Q1l4., ~ puis l'arrêt de toutes leurs
adivjtésde propagande, et enfin
l'äba'(1donde la lutte armée contre
htr~iine de Téhéran. « Toutes ces
.dèrriandes ont été rejetées », ont
assuré nos interlocuteurs.
Selon ces dem,iers, conscients
que leur présence, embarrasse leurs
hôtes et complique 'la situation du
Kurdistan iraki~n, les opposants
kurdes iraniens s'étaient repliés de
leur propre chefi loin de la frontière,
et avaient décidé de cesser.
leurs activités à pai1ir du territoire
irakien pour les reprëndre à l'i,nté,
rieur du Kurdistan iranien. Cela
n'avait pas empêché t'artillerieira~
nienne de continuer ses bombardements.
Le 22 juillet, soif quelques jours
seulement après le retour de la
délégation à Téhéran, une nouvelle
attaque iranienne avait été lancée
contre un village au nord de l'Irak.
Quatre soldats iraniens avaient été:
faits prisonniers. La situation est
telle que le « ministre» des pesh-.,
mergas (combattants kurdes irakiens),
Djabbar Ferman, avait alors
menacé de riposter aux attaques
iraniennes.
Bagdad a dénoncé, à plusieurs
reprises, les pilonnages iraniens.
Hormis une protestation verbale,
les pays de la coalition occidentale'
se contentent, quant à eux, d'observer
les attaques iraniennes. Les
Kurdes irakiens et iraniens sont
scandalisés par cette passi vité alors
que, depuis le mois d'avril 1991, le
Kurdistan d'Irak est placé sous la
protection des forces aériennes de
'la coalition occidentale, basées en
Turquie.
MOUNA NAïM: