Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

Il lOI IO~. \otlt :-,,'plllldlll' 1'),
que par ces actions ils veulent
.démontrer à l'opinion occidentale
que la guérilla kurde contrôle le
territoire et imposer à l'Europe l'urgence
de la question kurde>.
A défaut des représentants des gouvemements
concemés, des députés
et journalistes italiens, suisseset allemands
se sont rendus au Kurdistan
turc où ils ont pu voir de près la si-
tuation tragique d'un pays plongé
dans la guerre et la misère, l'OIUniprésence
et la brutalité de l'œmée
turque. Grâce à leurs témoignages,
grâce aux contacts noués dans les
milieux kurdes, ils ont pu obtenir la
libération, le mendi 14septembre de
leurs compatriotes, dans un village
situé près du Mont Arenat. Les otages
ont été longuement et apparemment
rudement interrogés par la p0lice
turque qui semble les avoir accusés
de .complicité avec le PKKf•.
Résumant le sentiment de ses compagnons,
l'otage suisse Nico Panta
déclene au journaliste de l'Hebdo (du
16 septembre) : .Trente jours dans la
montagne ont été moins durs qu'une
seule journée entre les mains de la
police turque. ils nous on tous saisi :
nos films, nos écrits et notre matériel.
ils nous ont empêchés de téléphoner
et de recevoir des appels. Et ils nous
ont accusés d'avoir collaboré avec
le PKK.(....) LesKurdes nous ont très
bien traités et nous ont toujours
donné ce dont nous avions besoin.
Sauf une fois, nous avons été déplacés
et nous avons dû marcher deux
nuits, au-dessusde troismille mètres.
Cette marche a été très dure>.
Le sort des otages a suscité la publication
dans la presse française de
722 articles et de nombreuses informations
à la radio et à la télévision
sur le prOblème kurde en Turquie et
sur la guerre du Kurdistan. Le fonctionnement
des médias ne réagissant
qu'à l'urgence et au sensationnel
semble hélas de nature à justifier ce
genre de prises d'otages conçues
comme des opérations publicitaires
sans intention de nuire aux personnes.
Ceux qui souhaitent éviter des
randonnées forcées dans la montagne
et les divers risques inhérents à
un pays en guerre savent à présent
que la Turquie n'est plus une destination
touristique ordinaire et tranquille.