Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RIVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖZETÎ
gamk - 6 août 1993
Les relations arméno-iraniennes résistent
à la prise d'Agdam
Au moment où l'Iran est
sorti de sa neutralité
affichée dans le conflit
du Haut Karabagh pour condamner
l'Arménie après la prise par les
forces arméniennes de la ville
d'Agdam, une délégation iranienne
se rendait,à Erévan pour évoquer les
modalités d'une coopération plus
étroite avec la capitale arménienne,
Et pas n'importe quelle délégation,
puisqu'elle était conduite par le viceprésident
de la province d'Azerbaïdjan
d'Iran, Muhamad Ali Khatibi, qui
était reçu le 4 août par le président
du conseil municipal d'Erévan,
Vartkes Khatchatourian. Une visite
tendant à réduire la portée de la
condamnation de l'Iran, qui avait été
le premier pays à réagir avec véhémence
aussitôt après l'entrée des
forces arméniennes à Agdam, pour
dénoncer les atteintes à ("'intégrité
territoriale" de l'Azerbaïdjan.
L'Iran n'avait pourtant
jamaisété aussi dur à l'égard de Erévan,
d'autant que, fait sans précédent,
les autorités iraniennes
n'avaient pas hésité à impliquer la
:ommunauté arménienne, jusque là
préservée et autorisée, si ce n'est
encouragée, à manifester librement
son soutien au Haut Karabagh dans
le conflit qui l'oppose aux forces de
Bakou. Le chef spirituel de la Répu-
:llique Islamique, Ali Khamenéi, était
ainsi allé jusqu'à exiger de la com-
'Tlunautéarménienne d'Iran qu'elle
:lénonce publiquement et officielle-
11entles forces arméniennes après
'occupation d'Agdam; les autorités
religieuses arméniennes avaient
:lien dû se plier à cet exercice som-
11etoute strictement formel, qui relevait
davantage de l'autocritique
publique, une tradition déjà bien
rodée dans la République islamique
j'Iran.
Cet incident comportait
certes le risque de susciter un climat
malsain autour de la communauté
arménfenne, jusque là épargnée,
contrairement à celle de Turquie, par
les retombées d'un conflit dont les
autorités de Téhéran se gardent
bien, paradoxalement, d'évoquer les
aspects religieux. Des coups de
semonce avaient d'ailleurs déjà été
tirés, notamment da~ la pressé
d'obédience religieuse, q~i pfenait
ouvertement le I!>arti'des Azéris
chi'ites dans uri conflit du J