Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RMSTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖZETi
naissait le caractère binational de l'Etat irakien et
jusqu'à l'adoption de la loi sur l'~utono~e. en
1974 le véritable patron de la dIplomatIe Irakien~e
accuse les puissances occidental~s d'~~oir
constamment joué la carte kurde pour destablhser
son pays, jugé trop indépendant.
Si cette carte a affaibli l'Irak, elle n'a pas pour
autant servi les intérêts du peupkkurde, trahi par
ses dirigeants. Ce n'est pas un, hasard, ,nous ~it
Tarek Aziz si chaque fOISque Ilrak est a la veille
d'un toum~nt historique, certains dirigeants du
mouvement kurde entrent en scène.
Déstabiliser
l'Irak
"Alors qu'Abdel Karim Kassem revendiquait, en
1963, le retour du Koweit à l'Irak, Moustapha
Barzani entrait en rébellion contre son régime. Au
moment où ce même Kassem entamait des négociations
difficiles avec les compagnies pétrolières pour
Tarek Azi. l "Nou..........
contre une a.soclatlon forcée
avec I•• Kuni••• "
améliorer les conditions de l'exploitation de la
principale ressource du pays, les Kurdes sont entrés
en rébellion contre lui. J'étais encorejeune, mais ces
faits m'ont marqué. Je ne voyaispas quelles raisons
justifiaient le retournement des Kurdes contre
Kassem.
"Après la nationalisation du pétrole, en 1972, les
Etats-Unis avaient projeté de déstabiliser l'Irak.
Leur entreprise s'est précisée après que le gouvernement
de Bagdad eut opté pour un développement
autonome et pour une politique de progrès, particulièrement
après la visite de Kissinger et de Nixon en
Iran. Alors que les Kurdes participaient au pouvoir,
les Américains s'étaient mis d'accord avec le shah
d'Iran pour soutenir Barzani contre le pouvoir
central à Bagdad. Fort de ce soutien, Barzani. qui
avait igalement des complicités avec Israël, rejeta
la loi sur l'autonomie. C'est alors que la rébellion
éclata. Un an plus tard, en 1975. nous avons conclu
un accord al'ec le shah. Ce quiprivait la rébellion de
son principal soutien sur le terrain et provoquait son
effondrement. Certains Kurdes se rendirent. D'autres
choisirent de s'enfuir. Quant à Barzani et ses
fils, ils se réfugièrent aux Etats-Unis."
L'effondrement de Barzani n'a pas' empêché
Bagdad d'appliquer la loi sur l'autonomie. "Mais,
souligne Tarek Aziz, alors que nous étions occupés
à retirer notre armée et à traiter les séquelles de la
guerre d'agression de 1991, ils se sont de nouveau
manifestés, occupant Soulaymanya, Irbil et Kirkouk
... Ils ont ainsi créé une situation d'anarchie
que les Occidentaux mirent à profit pour intervenir
dans la région, imposant la zone d'exclusion aérienne.
':En dépit de tout cela, nous avons engagé le
dialogue avec tux (Massoud Barzani, lalal Talbani
et les autres partis kurdes). En quatre mois,
nous sommes donc parvenus à un accord global qUI
görantit tous les droits aux Kurdes dans le cadre
d'un Etat moderne et centralisé. Il fut également
question de régler les problèmes nés de la rébellion
ou de la guerre irako-iranienne. Il à été convenu
d'indemniser les victimes de ces conflits et de
distribuer un morceau de terre aux anciens Pechmergas...
C'était là une solution idéale, dont ni les
Kurdes de Turquie ni ceux d'Iran ou de tout autre
pays ne pouvaient se prévaloir.
"Avant de signer cet accord, qui reprend tous les
textes antérieurs en les améliorant, Barzani et
Talbani nous ont dit: « Nous allons nous absenter
deux semaines durant lesquelles nous proposerons
cet accord à nos bases et aux autres dirigeants du
mouvement kurde. » Ils sont effectivement partis.
mais pas revenUs... Au lieu de consulter leur base.
ils se sont rendus à Washington. répondant à une
convocation. Les Américains leur ont conseillé de
ne pas signer car leur plan était de renverser le
régime. Cequ'ils ne parvinrent pas à/aire. D'où le
statu quo actuel.
"Le retour de Massoud Barzani à Bagdad n'eut
lieu qu'en janvier 1992. Nous avons eu une série de
rencontres ensemble. D'autres ont eu lieu ensuite
avec le président Saddam, en présence d'Izzat
Ibrahim et de moi-même. Il nous a expliqué qu'une
délégation kurde s'était rendue à Washington, bien
qu'il n'ait pas donné son aval à cette initiative. Je ne
sais pas si sa version était juste ou fausse. Il a
poursuivi: « J'ai dit aux membn;s de la délégation
qui s'est rendue à Washington que les Américains
leur conseilleraient de ne pas signer et répondraient
non à la création d'un Etat kurde indépendant.
D'ailleurs, si les Américains soutiennent
un tel Etat, j'y souscris. »
Dirigeants transformés
•
en mercenaires
"Le président Saddam Hussein lui a déclaré:
« Nous serions alors les premiers à recon'naÎtre cet
Etat. En tant que baassistes et irakiens. nous
sommes contre une association forcée avec les
Kurdes. Nous ne voulons pas les contraindre à
appartenir à l'Irak si telle n'est pas leur volonté. »
"En réalité. et en dépit de tout ce qui s'est passé.
et qui est dû aux dirigeants liés aux plans de
l'étranger, la grande majorité du peuple kurde ne
souhaite pas la sécession. Uniquement à Bagdad,
vivent entre 200 000 et 300 000 Kurdes. Pourquoi
voulez-vous qu'ils réclament l'indépendance alors
que l'Etat irakien est le leur? Les dirigeants kurdes
se sont transformés en mercenaires parce qu'ils ont
accepté d'être utilisés pour combattre les Kurdes de
Turquie. Pourquoi? Ces Kurdes-là ne seraient-ils
doncplus leursfrères? Comme vous le constatez, ce
ne sont plus les principes moraux ou d'éthique qui
guident leur conduite ..." •
PROPOS RECUEIUIS PAR
HAMIDA NA'ANA
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