Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

Un mois aux mains du PKK en Turquie,
les otages suisses racontent
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Anna et Nieo Pianta, enlevés par les activistes kurdes le 18août dernier. sont arrivés hier à Lugano.
«Un mois avec les Kurdes a été moins pénible qu'unjour avec les Turcs». commente le chercheur de l'arche de Noé.
SYLVIE COHEN
LUGANO
sous certains aspects,.
H no}re m~s~ven!ure. a
" meme ete dIvertIssante.»
Nico Piantane le cache
pas et accueille avec le sourire
sur l'aéroport d'Agno les fleurs
qu'un groupe de Kurdes est venu
apport\)r à leurs «hôtes». Pas de
traces sur son visage du mois de
détention qu'il a passé entre les
mains des rèbelles de l'armée de
libération du Kurdistan. Nico et
son épouse Anna semblent être
des vacanciers de retour d'un
banal périple: Lui, le visage hâJé
par le soleil de la montagne (los
otages ont passé leur détention à
quelque trois mille mètres d'alti- .
tude), elle souriante et détendue,
.sous ses allures d'adolescente.
«Dire que j'imaginais vous retrouver
amaigris et marqués»,
murmure Silvana Pianta qui, vi-
siblement, a vécu des heures
beaucoup plus angoissantes que
son fils. '
«Notre ami italien a
pu repérer les restes
de l'arche de Noé»
Les retrouvailles, les larmes
.de joie, les embrassades, se déroulent
pudiquement dans le jet
.«gouvernemental» qui ramenait
les otages au Tessin. Tandis que
sur le tarmac Flavio Cotti attend
patiemment de saluer plus officiellement
les otages. Sans cacher
que la mission «autonome»
des parlementaires suisses qui
ont pris langue avec le PKK a
joué un rôle «très important»
dans la libération des otages. De
Le conseillerf.éd~ral Flavio Cottl a accueilli, hier à Lugano, deuxdes trois otages suisses libérés par le PKK.
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même que la fructueuse collaboc.
ration établie «heure par heure»
entre les gouvernements suisse,
italien ~t allemand.
Pas question bien sûr de parler
de «concessiOn» faite aux
Kurdes. «Il y a des années que
j'ai des contacts avec ce peuple.
Alors le Parlement et le gouvernement
m'ont fait confiance»,
souligne la députée Angeline.
Frankhauser. La police turque a
tout de même donné du fil à retordre
à la délégation suisse qui,
à peine arrivée à Van dans le
Kurdistan, a vu tout le personnel
. de l'hôtel où ils logeaient se
transformer en véritables espions.
«Nous ne pouvions avoir
aucun contact avec l'extérieur»,
a encore affirmé Angeline Frank- .
hauser dont les propos peu amicaux
à l'égard des Turcs ont été
diplomatiquement tempérés par
Eugen David, le second émissaire
du Parlement.
KEYSTONE