Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RlVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖZETi
Interdire le PKK? Il Y a mieux àfaire
M aintenant
ALAIN CAMP10m
que les
aventuriers tessinois
de l'Arche de Noé sont
sortis de la nasse du PKK, le
moment est venu de poser
quelques questions sur les im-
" plications de cette affaire.
Par les actions spectaculaires
qu'il a ordonnées depuis le
début de l'été, le parti armé
,kurde a fait la preuve de son
efficace organisation. De Da-
'mas, où .il réside le plus souvent,
Abdullah Öcalan tient
dans ses mains beaucoup de
"fIls: le, parti, le front qu'il
anime (ERNK),la guérilla de
dix mille combattants qu'il a
constituée (ARGK);mais aussi
des filiales en Europe occidentale:
les comités du Kurdistan
(qui ont pignon sur rue un peu
, partout, à Genève par exemple),
l'agence Kurdl,la, tous
soumis, quoi qu'en disent leurs
, animateurs, à la direction du
, parti.
Grâce à ces réseaux, lePKK
peut désormais enlever des
voyageurs dans le Sud-Est
turc; poser pour leur libération
des exigences politiques que
relaient ses porte-voix dans les
pays des kidnappés; organiser
vers les lieux d'enlèvements le
départ de délégations officieuses
(des parlementaires) à dé-
faut d'en obtenir d'officielles;
tenter de monnayer emm auprès
des télévisions - comme
nous l'avons révélé hier - des
images des otages contre des
devises sonnantes et trébuchantes.
Cette duplicité, aggravée
par le caractère sordide du
marchandage avec les TV, se
marie naturellement mal avec
l'objectif affiché' du PKK: il
prétend populariser son action.
Il risque de provoquer,
plutôt, une réaction 'de rejet.
Faut-il alors interdire ici le
PKK et ses filiales? Ce serait
contraire à une tradition plutôt
tolérante. Flavio Cotti disait
cependant hier à Madrid qu'il
faudra tirer les conséquences
de te qui s'est passé~ne fois
que les otages seront sortis de
Turquie. Le Conseil Cédéral,
probablement, ne décidera
rien: sa police préfère que le
parti kurde soit visible et repé~
rabie, pour le surveiller, plutôt
que dè le pousser dans une
clandestinité opaque.
Une mesure de police, en effet,
ne résoudrait rien. Comme
l'acharnement de l'armée, de
la police israéliennes, du Mossad
aidé par les services secrets
occidentaux n'ont rien pu
contre les organisations palestiniennes
qui, elles aussi,
quand elles étaient acculées,
n'ont pas lésiné sur les moyens
de leur lutte. Cette longue tentative
d'éradication d'une résistance
vient même de se
transformer, à Washington, en
son contraire. Et' ce précédent
tout chaud doit nous Caireréfléchir.
Dans la question kurde,
~omme dans la question palestinienne,
il n'y aura pas d'autre
issue (sauf une guerre endémique)
que la négociation.
Bien sûr, les Etats européens
ne peuvent pas tolérer le banditisme
dans lequel glisse le
PKK. Mais ils doivent d'abord
s'interroger sur leur attitude
très ambiguë à l'égard de la
Turquie. Parce qu'ils ne veuhint
pas se priver de ce gros
marché, mais aussi parce
qu'ils n'osent pas dire froidement
à Ankara qu'ils ne veulent
pas des Turcs à part entière
dans leurs institutions
communautaires et collectives
(à cause de l'islam, de la démographie),
les Européens ont
aménagé pour eux des accords
d'association, et les ont admis
dans leur instance la plus
molle, le Conseil de l'E1l1'ope.
Là justement où les violations
des droits de l'homme, et
d'abord des Kurdes, auraient
dû faire apparaître la Turquie
comme le candidat le inoins
désirable.
L'attitude européenne devrait
être au contraire faite de
pressions incessantes' pour
qu'Ankara en vienne à reconnaître
l'idantité kurde dans sa
totalité, avec tous les droits qui
en déc«;)Ulent.Le président
Turgut Özal, à la veille de sa
mort au début de l'année, avait
commencé à Cairede petits pas
dans cette direction. Le PKK,
de son côté (sous l'inOuence de
l'exemple palestinien dont il
s'est beaucoup inspiré?) a
commencé de bouger: il a proposé
ce printemps un cessezle-Ceuunilatéral
mal accueilli,
il se prépare sans doute à renouveler
son offre, et son combat
indépendantiste paraît
évoluer vers la recherche
d'une solution fédéraliste en
Turquie.
N'ya-t-il pas là, pour une diplomatie
suisse qui ferait un
autre choix que celui de la frilosité
rétractée, un terrain
d'action prometteur? Comme
le casse-tête palestinien l'a été
pour les Norvégiens? Après
tout, la Constitution turque a
été rédigée par un professeur
de droit lausannois. Pourquoi
d'autres Suisses ne contribueraient-ils
pas à lui apporter
aujourd'hui les corrections indispensables,
qui ne peuvent
passer que par une négociation
entre Turcs et Kurdes? 0
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TIJt~quie-Kut~dès
Treize personnes tuées dans le sud-est anatolien
ANKARA, 14 sept (AFP) - Treize personnes --8 rebelles kurdes et 5
miliciens pro-gouvernementaux-- ont été tuées lundi dans la région de Solhan,
pt~ovince de Bingoi (est), lot~s d'opét~ations militait~es et d'une embuscade
rebelle, a rapporté mardi l'agence turque Anatolie.
19 rebelles kurdes ayant été tués lundi lors d'accrochages avec les forces.
de l'ordre dans différentes localités du sud-est anatolien à majorité kurde,
cela porte à 32 le nombre de victimes lundi.
Huit rebelles kurdes de Turquie ont été tués lundi lors d'opérations
'militaires, soutenues par l'aviation, dans la région de Solhan, selon Anatolie
citant un responsable de cette sous-préfecture.
Cinq Il prot ect eurs de village (milici ens pro-gouvet~nement aux) Il ont été
tués, égalem~nt dans la région de Solhan, par un groupe de rebelles du Parti
des Travailleurs du Kurdistan (PKK), a indiqué l'agence.
Mardi, le journal turc pro-kurde Ozgur Gundem a affirmé que 13 soldats
turcs avaient été tués par des "guérilléros de l'armée populaire de libération
du KI_lt~distan(ARGK, bt~anche militaire du PKK) Il dans la t~égion de Kat"'akocan,
province de Elazig (est). Aucune indication officielle n'en avait pu être
obtenue mardi matin.
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