Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE-PRESS RnlEw-Bl'RHEVOKA ÇAPÊ-RlVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖZETi
LE MONDE - 29 AOÛT ]993
TURQUIE
Le conflit dans le Sud-Est anatolien
aurait fait en trois mois
un millier de morts parmi les Kurdes
Lea combats dans le Sud.Eat anatolien de le Turquie tnn"
forcea de a6curit' et lea "paratiate. kurde. du ~artl d•• trav"'"
du KurdiatIn (PKK.mandate.lénini.te' ont fait un mlllt., d. mortttft
trol. moi. chez lea rebelles. a affirm' le mlnlatre d. l'Iftt.... tJt,
Mehmet Gazloglu. dont lea propoa étaient rappott'. ",."clt,dl
27 août par la pr.... turque. Maia ce bilan, comme les pr'c6dentl.
est sujet à caution, car ces affrontement. se doublent d'une guerre
psychologique : chacune des deux parties se tilrgue de pertis chit
l'adversaire souvent surestimées, et dont la réalité est difficile à
vérifier compte tenu, notamment, des conditions géographiques dans
lesquelles
ments.
se déroulent accrochages, embuscades et bombarde.
L'impossible bilan
ISTANBUL
de notre correspondante
«Quatre cents morts [du PKK)>>,
annonçait, mardi 17 aollt, la presse
turque, relatant l'offensive militaire
contre les camps du PKK en cours
dans la province de Hakleari. Le mer.
credi, cent combattants kurdes
étaient « ressuscith Il mystérieusement
et le nombre des victimes citées par
les quotidiens tombait à trois cents.
La propagande et la désinformation
sont des armes utilisées dans tout
conflit. La presse turque, très nationaliste,
soutient, à sa façon, ('effort
des forces gouvernementales.
Pour ces forces de sécurité, qui
affirment depuis des mois être sur le
point de venir à bout du PKK, le
succès se mesure en combattants
tués. La récente rencontre entre le
chef de l'état.major et les rédacteurs
en chef des grands quotidiens a probablement
contribué à les convaincre
de claironner les pertes du PKK. La
mort de soldats turcs, mentionnée
plus discrètement, ne fait plus les
grands titres.
Dans cette guerre médiatique, le
PKK n'est pas en reste. Dans leur
« bilan du /5 août /984 au 9 août
/993 Il, les séparatistes kurdes affir.
ment avoir abattu 13 518 soldats et
2 507 «protecteurs de village» (p1'()o
gouvernementaux), mais limité reurs
propres pertes à 3041, des chilTrts
llussi peu crédibles que ceux de la
presse turque. Le PKK affirme égaIement
que des vill~eois et des soldàts
refusant de participer aux combats
ont été jetés d'hélicoptères. ~our sa
part, le décompte de l'agence Reuter
avance un nombre total dClSmorts,
depuis 1984, proche de 7 000. OIns
les faits, la comptabilité exacte eSt
impossible à tenir.
L'assaut lancé dernièrement contre
les campa du PKK est soutenu 1*
l'aviation et l'artillerie, qlolipilonnent
les montagnes où sont dissimullts iès
combattants kurdes. L'ampleur (le
l'opération suga~re des ~rtes
humaines importantes, mais les tad&vres
éventuels, éparpillés dans la
rocaille à plus de 3 000 mètres d'altitude,
ne seront probablement jllmais
retrouvés. Le quotidien Milliyet, pour
justifier la soudaine réductiOn du
nombre des victimes, citait récem.
ment un général turc affirmant que
les combattants du PKK découpent
les corps de leurs camarades tombés
durant ces attaques et les dissimulent
dans des sacs en plastiqlSc!
Après neuf ans de conflit, la situa.
tion est si confuse dans le Sud. Est
anatolien que le flou ne se limite pes
à la comptabilité des victimes. Accrochages,
alTrontements meurtriers et
autres massac~ ütt. rèlath presque
quotidiennement. Les circonstances
exactes de ces év4nements. sont sou.
vent difficiles Il UiIlneI':..he! sources
indépendantes se font rares dans
cette région où la polarisation est
telle que les témoignages manquent
souvent d'objectivité.
Guérilla
et vendettss
Ces problèmes politiques viennent
se greffer sur les nvalités viUageoigeS,
les vendettas familiales qui Jt'larquent
encore la société kurde: le patchwo~
des villages pro-PKK ou pro-gouvernementaux
se dessine souvent SUT
des lignes de démarcation tribales
bien antérieures à la formation du
PKK.
Les causes du conflit qui oppose
aujourd'hui séparatistes kurdes et
forces gouvernementales semblent
claires. Mais les massacres du pkK
ou les attaques de miliciens pro-gouvernementaux
révèlent souvent des
couches successives d'histoire locale.
C'est ainsi que le massacre, en juin,
de six femmes et enfants dans le
village de Kifr.Deli, un hameau qui
avait opté pour le camp turc, a, semble.t.i1,
été pe~tré par le PKK.
Mais certains Villageois demeutent
convaincus que les militants kurdes
n'étaient pas motivés uniquement
par une vengeance politique mais
également par une vendetta liée à
l'enlèvement d'une femme du village
plusieurs années lluparavant.
De même, le massacre de vinat.
huit villaaeois à. BasbagIar, en juillet,
alors attnbué au PKK (le Monck du
8 Juillet), semble en fait avoir ,h. un
raid de représailles après la mort à
Sivas de trente-sept défenseurs de Ie
laïcité de l'Etat, attaqués et brQlés
par une foule de sympathisants islamistes.
Les chiffres sont peu dignes de f~l
les circonstances des accrochaaes nw
établies, mais la souffrance des habitants
de la région, sans oublier èeUe
des familles de soldats turcs tués
dans ce conflit auquel ils n'avaient
pas choisi de participer, est bien
réelle.
NICOLE POftE
A. F. P. -'. .. !\.F. P. - . . A. F. P. - . A. F.P. - A. F. P. - . .. A. F. P. -'.
FRA0239 4 I 0103 lUR IAFP-VL82
Tut~quie-KI.ll'~des
Neuf civils tués par des rebelles kurdes dans l'est anatolien
ANKARA, 29 aoQt (AFP) - Neuf civils ont été tués par des rebelles kurdes
au cours des dernières 24 heures près d'Elazig, dans l'est de la Turquie,
a-t-on appris dimanche de source bien informée.
Des rebelles kurdes ont emmené 14 habitants du village de Bagli
Yoncalibayir, dans la région d'Elazig, et en ont fusillé neuf à quelques
kilomètres de la localité, a-t-on précisé de .ême source.
Quatt~e villageois ont réussi à s'échapper mais un autre a été pris en
otage et emmené par les rebelles, selon la même source.
ym/fzb/mfo
AFP 291725 AOU 93
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