Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE-PRESS REVlEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RwISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖZETi
DEMANDE DE RAPPEL
Les représailles d'Ankara aggravent
l'imbroglio turco-kurdo-suisse
En demandant le rappel de l'ambassadeur suisse et de deux diplomates, Ankara a franchi un
pas de plus dans l'escalade. Sale affaire corsée par l'enlèvement des Tessinois. •
Entre la Suisse et la Turquie, les
relations déjà fort tendues depuis
deux mois sont au plus
bas. Hier, le Gouvernement
turc a donné une semaine à la
Suisse pour rappeler son ambassadeur
à Ankara, Paul-André Ramseyer, ainsi
que deux autres diplomates, le chef de
chanc~llerie Jean-Pierre Baumeyer et
l'attaché chargé des problèmes concernant
les réfugiés Heinrich Maurer.
TOPER. « DÉ.JÀ AFFECTÉ»
Le Ministère turc des affaires étrangères
a d'autre part communiqué hier
que la demande helvétique de levée de
l'immunité diplomatique de Kaya Toperi,
ambassadeur de Turquie à Berne,
était refuséé et que ce dernier avait
déjà été affecté à un autre poste.
Mercredi passé, le Conseil fédéral
avait demandé à Ankara de lever l'immunité
de Kaya Toperi et d'un autre
membre de l'ambassade afin que l'enquête
sur les événements sanglants
survenus le 24 juin dernier puisse se
poursuivre. Un manifestant kurde
avait à l'époque été abattu par un
membre de l'ambassade turque. Neuf
personnes, dont un policier municipal
bernois, avaient en outre été blessées.
Plusieurs manifestants kurdes ont dû
répondre de violation de domicile devant
la justice helvétique.
Il faut probablement remonter à la
Seconde Guerre mondiale pour trouver
un cas similaire, a précisé Christian
Meuwly, porte-parole au DFAE.
La demande de rappel d'un ambassadeur
ne constitue toutefois pa!; ~ mesure
la plus extrême avant la rupture
des relations diplomatiques. Les autorités
turques auraient pu aller encore
plus loin en déclarant que Paul-André
Ramseyer était persona non grata.
La démarche d'Ankara constitue
une mesure de rétorsion à la demande
de levée de l'immunité diplomatique
de l'ambassadeur,Kaya Toperi. Celuici
a regagné Ankara vendredi passê.
Auparavant, la Turquie avait déjà rappelé
quatre collaborateurs de l'ambassade
turque à Berne que les autorités
suisses avaient identifiés comme étant
les auteurs de la fusillade ayant coûté
la vie à un Kurde. Ankara, avait aussi
refusé de lever l'immunité de ces quatre
employés.
La justice suisse ne pourra par conséquent
pas demander de comptes aux
responsables de la fusillade mortelle.
Lejuge d'instruction bernois chargé de
ce dossier a déclaré lundi soir à la télévision
alémanique qu'il allait probablement
bientôt devoir suspendre l'enquête.
Le ministre turc des Affaires étrangères,
Hikmet Cetin, a une fois de plus
répété hier devant les caméras de télévision
de son pays que le personnel de
l''ambassade avait agi en état de légi-
Ume défense le 24 juin dernier. Il a
ßjouté que l'attitude des autorités suisses
pouvait être considérée comme un
sQutien indirect au terrorisme.
SANS NOUVELLES DES OTAGES
Ce conflitdiolomatique arrive à un
Le Conseil fédéral a
protesté «avec une extrême
vigueur» contre la
demande de rappel de
l'ambassadeur de
Suisse en Turquie et de
deux autres membres
de l'ambassade. Il «regrette
profondément
que le Gouvernement
turc empêche le déroulement
d'une enquête
judiciaire conforme à
l'Etat de droit», a indiqué
hier la Chancellerie
La diplomatie dispose
de toute une palette de
possibilités pour exprimer
ses protestations.
Celles-ci vont des simples
discussions bilatérales
à la r!Jpture des
relations. La demande
émise hier par la Turquie
de rappeler l'ambassadeur
de Suisse à
Ankara est une des formes
graves. Viennent
ensuite la déclaration
«persona non grata» en-
Les otages prioritaires
fédérale. Le conflit a
pour origine le comportement
inacceptable de
membres de l'ambassade
de Turquie à Berne.
Absolument rien ne
peut en revanche être
reproché à l'ambassadeur
de Suisse et à ses
collaborateurs. Ils s'en
tiennent strictement aux
lois turques. «La demande
de rappel ne
peut trouver aucune justification»,
selon le
moment particulièrement défavorable,
puisque trois touristes tessinois
sont toujours otages de rebelles kurdes
dans l'est de la Turquie. S'exprimant
dimanche à la télévision, le conseiller
fédéral Flavio Cotti avait encore loué
la collaboration avec les autorités turques
et déclaré que l'affaire de l'ambassade
n'avait pas eu d'effet négatif
sur les efforts entrepris pour libérer les
trois otages.
Un groupe de spécialistes des Affaires
étrangères dirigé par l'ambassadeur
Franz von Daeniken forme la cellule
de crise qui s'efforce d'obtenir leur
libération. La Suisse collabore avec les
autorités italiennes, allemandes et
francaises dans cette affaire. AP
Les formes de protestation
traînant le rappel forcé
des diplomates et la
rupture diplomatique. Si
les rencontres de diplomates
ne suffisent pas,
les Gouvernements disposent
d'autres' voies
pour signifier leurs désaccords.
A commencer
par l'envoi d'une note
de protestation par ambassade
interposée ou
par la citation de l'ambassadeur
du pays
tiers. C'est ce qui s'est
Conseil fédéral. Pour
celui-ci, la première
priorité est actuellement
la libération le plus rapidement
possible des
trois Tessinois enlevés
par «des extrémistes
kurdes». Ses efforts
sont rendus plus difficiles
par la mesure prise
par Ankara'. Le Conseil
fédéral réitère avec
force qu'il attend une
entière coopération des
autorités turques. AP
passé le 7 juillet, lorsque
la. Suisse a fait venir
l'ambassadeur de
Turquie pour lui remettre
une protestation
contre la fusillade survenue
à Berne. Le rappel
de l'ambassadeur
de Suisse et de deux âttachés
précède la déclaration
«persona non
grata». La note turque
n'est qu'une invitation, a
précisé à l'ATS Walter
Kälin, professeur. ATS
87