Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

Pas de nouvelles des otages suisses
prisonniers d'un Kurdistan en guerre
De jour, c'est l'année qui tient le pays. La nuit, il appartient aux rebelles kurdes du PKK.
Reportage aux confins du territoire où sont détenus trois Tessinois et leur compagnon italien.
En débarquant à Diyarbakir, la capitale
du nationalisme kurde en Turquie, la
tension est immédiatement palpable. Près
du tannac qui côtoie les installations militaires
une dizaine de chasseurs et des
avion~ transporteurs de troupes sont alignés,
prêts à décoller. Des F-l~ Starfighter
passent au-dessus de nos têtes, en petite
formation, dans un bruit d'enfer, en
laissant derrière eux une forte odeur de
kérosène.
Cette atmosphère de guerre demeure
sensible lorsque l'on quitte Diyarbakir. Sur
la route qui mène à Cine, près de la frontière
irakienne (voir infographie ci-contre),
des chars M-113 sont installés à tous les
carrefours et des contrôles réguliers sont
REPORrAGE
KURDISTAN
Philippe DUMARTHERAY
effectués par des soldats extrêmement tendus.
L'un d'eux nous arrête peu avant
Mardin, ville située sur un éperon rocheux
qui domine une plaine et la Syrie toute
proche. «Où allez-vous?» - «Au Kurdistan.»
Notre réponse plonge le militaire
dans une grande perplexité. TI se risque
pourtant à formuler une nouvelle question.
«Quel Kurdistan?» - «Au Kurdistan
d'Irak.» En réclamant cette précision, iladmet
l'existence d'un Kurdistan turc,
contrairement aux autorités politiques et
militaires qui s'acharnent à nier cette minorité
de 12 à 15millions de personnes.
Sur une colline toute proche, une inscription
gigantesque: «Once Watan» «