Le dossier pédagogique - Star Théâtre

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30.06.2013 Views

DOSSIER PEDAGOGIQUE 2011/2012 À destination des élèves en 4 ème , 3 ème , 2 nde , 1 ère et terminale Avec les professeurs de lettres, allemand, philosophie, histoire et arts plastiques L’Homme dans le Plafond De Timothy Daly - Traduction Michel Lederer - Mise en scène Isabelle Starkier Avec Michelle Brûlé, Sébastien Desjours, Vincent Jaspard, Anne Le Guernec/Stéphanie Pasquet et Natalie Royer ©N. GEGOUT STAR THEATRE / CIE ISABELLE STARKIER Administration : Claudia Moroni 01 56 05 32 04 / 06 21 05 19 81 - star.theatre@wanadoo.fr Relations publiques : Madeleine Bourgois 09 62 62 50 84 - startheatre.communication@gmail.com Découvrez nos spectacles en ligne sur : www.startheatre.fr ©Cie Isabelle Starkier 


DOSSIER PEDAGOGIQUE 2011/2012<br />

À destination des élèves en 4 ème , 3 ème , 2 nde , 1 ère et terminale<br />

Avec les professeurs de lettres, allemand, philosophie, histoire et arts plastiques<br />

L’Homme dans le Plafond<br />

De Timothy Daly - Traduction Michel <strong>Le</strong>derer - Mise en scène Isabelle <strong>Star</strong>kier<br />

Avec Michelle Brûlé, Sébastien Desjours, Vincent Jaspard,<br />

Anne <strong>Le</strong> Guernec/Stéphanie Pasquet et Natalie Royer<br />

©N. GEGOUT<br />

STAR THEATRE / CIE ISABELLE STARKIER<br />

Administration : Claudia Moroni<br />

01 56 05 32 04 / 06 21 05 19 81 - star.theatre@wanadoo.fr<br />

Relations publiques : Madeleine Bourgois<br />

09 62 62 50 84 - startheatre.communication@gmail.com<br />

Découvrez nos spectacles en ligne sur : www.startheatre.fr<br />

©Cie Isabelle <strong>Star</strong>kier<br />



<br />


<br />


<br />

Somma iire<br />

PRESENTATION DU SPECTACLE.....................................................................................3<br />

PISTES PEDAGOGIQUES ..................................................................................................5<br />

REPERES HISTORIQUES ................................................................................................10<br />

NOTE DE L’AUTEUR .........................................................................................................13<br />

NOTE DU METTEUR EN SCENE .....................................................................................14<br />

LES COMEDIENS ..............................................................................................................15<br />

L’EQUIPE ARTISTIQUE.....................................................................................................17<br />

ANNEXE 1 ..........................................................................................................................19<br />

ANNEXE 2 ..........................................................................................................................21<br />

ANNEXE 3 ..........................................................................................................................23<br />

ANNEXE 4 ..........................................................................................................................24<br />

2



<br />


<br />

Présentat iion du spectac lle<br />

Après <strong>Le</strong> Bal de Kafka, Isabelle <strong>Star</strong>kier poursuit sa fructueuse collaboration avec l’auteur<br />

australien Timothy Daly et monte L’Homme dans le plafond, une pièce déjà récompensée<br />

en Australie. Cet étonnant récit, issu d’une histoire vraie, nous offre un regard sans<br />

concessions sur les paradoxes de l’humanité.<br />

L’Homme dan s le Pl af ond<br />

Durant la seconde guerre mondiale, un juif est recueilli par un couple d’Allemands qui, contre<br />

loyer et menus services, l’hébergent clandestinement dans leur grenier. La guerre achevée,<br />

ils continuent pendant plusieurs mois de le tenir dans l’ignorance, pour toucher l’argent bien<br />

sûr, mais aussi par un savant et complexe jeu relationnel – qui tient tant du sadisme que de<br />

l’attachement.<br />


Un personnage enfermé entre ciel et terre, un narrateur qui commente les scènes, la<br />

violence policée mais aussi la cocasserie absurde de la situation, l’incontournable question<br />

de la responsabilité et du passage à l’acte nous livrent un voyage onirique parmi des<br />

monstres trop humains.<br />

<strong>Le</strong>s person nage s<br />

La narratrice accordéoniste : Michelle Brûlé<br />

<strong>Le</strong> juif : Sébastien Desjours<br />

<strong>Le</strong> mari : Vincent Jaspard<br />

La femme : Natalie Royer<br />

La voisine : Stéphanie Pasquet/Anne <strong>Le</strong> Guernec<br />

3


Un fai t diver s…<br />

Tout part d’un fait-divers. Quelques mois avant la fin de la 2 e guerre mondiale, un juif est<br />

recueilli contre loyer et menus services et hébergé clandestinement par un couple<br />

d’allemands dans leur grenier. Lorsque la guerre prend fin, ils vont le maintenir durant<br />

plusieurs mois enfermé, dans une totale ignorance de la libération. <strong>Le</strong>ur but n’est pas<br />

uniquement vénal. Se noue un savant et complexe jeu relationnel – qui tient tant du sadisme<br />

que de l’attachement…<br />

Qui rac onte l’Hi st oire…<br />

Bien que la thématique soit très différente, L’homme dans le plafond n’est pas sans<br />

rappeler <strong>Le</strong> Bal de Kafka, dans les relations tissées entre histoire (petite et grande) et<br />

onirisme, entre tragédie et cocasserie. <strong>Le</strong> choix du metteur en scène de renommer ce texte<br />

L’homme dans le plafond alors que le titre en anglais est The man in the Attic (L’homme<br />

dans le grenier) vient de la volonté de montrer comment une petite histoire peut raconter la<br />

grande Histoire du monde en en révélant les enjeux inconscients, en en dénouant les fils<br />

humains. <strong>Le</strong> juif dans le grenier est bien comme une araignée dans le plafond, une araignée<br />

qui continuerait à courir dans la mémoire des peuples, une araignée qui dérange, agace,<br />

picote nos consciences mais dont on ne peut pas se passer….<br />

D’une réal ité cau chemardesque…<br />

Cette pièce joue sur le décalage subtil entre histoire vraie et mauvais rêve – avec un homme<br />

enfermé entre ciel et terre, un narrateur méphistophélique qui commente les scènes et<br />

suscite les confessions, et des relations « à vif » entre tous les personnages qui oscillent<br />

entre dialogue et narration. La bestialité ressurgit sous la violence policée de figures quasi<br />

mythologiques. L’écriture tisse un écran onirique derrière toute cette Histoire, introduisant un<br />

effet de distanciation du réel au profit du poétique et de la métaphore. La vérité dépasse la<br />

réalité : en creux derrière des personnages emblématiques, le Mari, la Femme, la Voisine<br />

dont les costumes vont peu à peu se transformer et révéler l’animalité qui les habite…<br />

Qui susc ite tou tes sor tes d’émot i ons<br />

Et pourtant le rire est au rendez-vous, le rire qui soulage et qui blesse. <strong>Le</strong> rêve et le désir<br />

aussi, derrière l’émotion, de regarder l’humanité dans ce qu’elle a de plus tragique mais<br />

aussi d’incroyablement pathétique. <strong>Le</strong> narrateur, en psychanalyste fou, que nous avons<br />

choisi accordéoniste de surcroît, ponctue le tragique par des remarques ou des chansons<br />

qui décalent et dérident. La musique résonne souvent comme le contrepoint du<br />

« documentaire » : les notes enlevées de « La truite » qui nous renvoient à la « grande »<br />

culture raffinée que le nazisme vient remettre en question, retentissent joyeusement sous les<br />

accords tragiques de la narration que l’homme fait du massacre de sa ville.<br />

Derrière une scène nue sur laquelle se dresse une petite construction ouverte, en équilibre<br />

instable, un grand tulle joue de sa transparence et de son opacité, sur laquelle s’allument<br />

des images d’archives retravaillées, déformées, au ralenti, transposées (le cimetière juif de<br />

Prague à l’envers forme la constellation d’étoiles dans lequel le juif se projette). Dans un<br />

coin, un fauteuil et un pupitre soulignent le hors-jeu du narrateur…<br />


<br />

4



<br />

Avant la représentation<br />


<br />

Commenter l’affiche<br />

P iistes pédagog iiques<br />

<strong>Le</strong>s élèves observent attentivement l’affiche de L’Homme dans le Plafond (voir annexe 4).<br />

Chacun exprime ensuite ses impressions sans rien connaître du spectacle. Répéter<br />

l’exercice après la représentation.<br />

<strong>Le</strong> titre<br />

Que vous évoque le titre du spectacle ? quels pourraient être les thèmes abordés ?<br />

Pourquoi selon vous le titre original « The Man in the Attic » a été renommé « L’Homme<br />

dans le Plafond » alors que sa traduction mot pour mot est « L’Homme dans le grenier ? »<br />

Quel est le parti pris ? (voir la note d’intention du metteur en scène).<br />

Situer le récit<br />

Lieu : 6 Heldenstrass à Elmshorn, petite ville du nord de l’Allemagne entre Brême et<br />

Hambourg<br />

Date : Entre avril et novembre 1945, soit dans les mois qui ont précédé la fin de la seconde<br />

guerre mondiale, après 6 ans de guerre.<br />

Contexte politique : Allemagne nazie dirigée par Hitler (voir les repères historiques).<br />

Rappeler que cette histoire de juif enfermé qu’on tient dans l’ignorance à la fin de la guerre<br />

s’est reproduite une centaine de fois si ce n’est plus dans toute l’Europe : en Pologne, un juif<br />

est resté enfermé six ans après la fin de la guerre, un autre en France durant un an dans<br />

une ferme…<br />

Interroger les élèves sur leurs connaissances concernant cette période de l’histoire.<br />

Imaginer le décor<br />

Proposez aux élèves de dessiner le grenier à partir des extraits de texte en annexe 1 qui<br />

proposent 2 inventaires des objets qui se trouvent dans le grenier. Récupérer les croquis à la<br />

fin de l’exercice sans aller plus loin. Affichez tous les dessins une fois qu’ils auront vu le<br />

spectacle et recueillez leurs impressions. Cela leur permettra d’imaginer la multitude de<br />

mises en scène possibles à partir d’un texte et de mettre en perspective leur vision du<br />

grenier par rapport au décor qu’ils ont vu sur scène.<br />

Présentation des personnages<br />

Daniel Blickmann, le juif, est caché dans le grenier d’un couple d’Allemands Hermann et<br />

Anna Moller. L’unique voisine Frau Giesling, dont le mari, très haut placé, est en voyage<br />

d’affaire à Berlin est le 4 ème personnage de l’histoire.<br />

En hors-jeu, la narratrice accordéoniste, raconte et rythme le récit de notes musicales.<br />

5


Après la repésentation<br />


<br />

Première réflexion sur les thèmes abordés par la pièce<br />

‐ La responsabilité<br />

Qui est coupable – celui qui fait ou qui laisse faire ? Celui qui ne voit rien ? Celui qui ne veut<br />

rien voir ? Ce thème peut être abordé sous un angle philosophique et/ou historique : la<br />

responsabilité individuelle ou collective (collaboration passive des peuples sous le Régime<br />

de Vichy ou l’Allemagne nazie), l’accession au pouvoir d’un dictateur, tel Hitler. Mais aussi<br />

sous un angle littéraire (les romans autour du nazisme – La Montagne Magique de Thomas<br />

Mann, Seul dans Berlin d’Hans Fallada, <strong>Le</strong> nazi et le barbier d’Edgar Hislenrath…)<br />

‐ <strong>Le</strong> mensonge<br />

EXTRAIT<br />

L’HOMME : Je ne prétends pas que ce soit la meilleure<br />

idée que j’aie jamais eue, mais sur le moment, coincés dans ce<br />

village comme nous l’étions… elle paraissait loin d’être<br />

mauvaise !<br />

LE NARRATEUR : Voici ce qui est arrivé.<br />

LA FEMME : Qu’est-ce qu’on va faire ?<br />

L’HOMME : Ce Juif… c’est un bon artisan, non ?<br />

LA FEMME : Oui. Mais maintenant que la guerre est finie…<br />

L’HOMME : Tu crois ?<br />

LA FEMME : Bien sûr qu’elle est finie ! Il va nous quitter.<br />

L’HOMME : Tu en es certaine ?<br />

LA FEMME : Pourquoi resterait-il ici ?<br />

L’HOMME : Avec la mort d’Hitler, tout va s’effondrer.<br />

L’argent n’a plus aucune valeur. Il n’y aura bientôt plus rien à<br />

manger. Sauf pour quelques privilégiés.<br />

LA FEMME : Qu’est-ce que tu cherches à me dire ?<br />

L’HOMME : C’est grâce à son travail que nous avons pu<br />

survivre ces deux derniers mois.<br />

LA FEMME : Je le sais très bien.<br />

L’HOMME : Et pour lui, dans son grenier, LA GUERRE CONTINUE.<br />

Silence.<br />

LA FEMME : Non… NON !<br />

L’HOMME : Est-ce que nous ne lui avons pas sauvé la vie ?<br />

LA FEMME : On ne peut pas faire ça.<br />

L’HOMME : Est-ce que nous avons sauvé la vie de cet<br />

homme, OUI OU NON !<br />

LA FEMME : Il le saura !<br />

L’HOMME : De son grenier, il ne voit rien, n’entend rien !<br />

Pas de fenêtre, pas de lucarne !<br />

LA FEMME : Il le saura ! Il l’apprendra !<br />

L’HOMME : Il est enfermé là-haut, et personne n’est au<br />

courant de son existence.<br />

En quoi l’ignorance dans laquelle est maintenu le juif par le couple d’allemands lui permet de<br />

ne pas sombrer dans la dépression ? Comment le mari présente-t-il sa décision de garder le<br />

juif séquestré ? Se sent-il coupable (s’appuyer sur la pièce que vous avez vue) ? Est-ce que<br />

la femme est d’accord avec lui ? En quoi son opposition apparente est elle superficielle, voire<br />

fausse ? S’appuyer sur l’extrait où non seulement elle acquiesce assez vite en opposant un<br />

6


argument pragmatique : « il le saura » au lieu d’un argument moral ! mais d’une certaine<br />

façon c’est même elle qui pousse le mari à trouver un moyen de garder le juif – avec des<br />

questions qui sollicitent de la part du mari une solution qui vont dans ce sens…<br />

Ne rien dire est-ce mentir ?<br />

Définissez le « mensonge par omission »<br />

L'attachement<br />

Par quel jeu relationnel s’installe un lien affectif entre la femme et le juif ? <strong>Le</strong> juif est il<br />

amoureux de la femme ? Se fait il des illusions sur le couple qui l’a « sauvé » ?<br />

L'intérêt<br />

Qui sont les gagnants dans cette histoire sachant que le juif comme le couple d’allemands<br />

courent d’énormes risques ? Comment face au danger l’être humain se définit-il ?<br />

<strong>Le</strong> couple d’Allemands fait ça pour l’argent, le juif pour ne pas être vu donc les deux parties<br />

agissent par instinct de survie, mais elles vont très vite devenir dépendantes l’une de l’autre.<br />

<strong>Le</strong> mari<br />

Quels sont les différentes facettes du personnage du mari ? Nous avons travaillé sur les<br />

paliers de la lâcheté du mari : le moment où il accepte de garder le juif pour ne pas courir le<br />

risque d’être arrêté (début), le moment où il en profite pour « rentabiliser » ce geste<br />

« héroïque », le moment où il le fait travailler, le moment où il décide de le garder, le moment<br />

où il accepte de ne même plus se justifier : « ce jour là j’ai compris que seuls les animaux<br />

survivent à la guerre…à partir de ce moment plus rien n’a jamais été pareil ».<br />

Idem pour la femme : nous avons travaillé les paliers de sa « mauvaise conscience » et le<br />

fossé qui sépare ce qu’elle dit et ce qu’elle fait (la légende du frère Max caché est elle pour<br />

le préserver lui ou pour le garder pour elle ?). L’amour justifie-t-il son attitude ?<br />

- <strong>Le</strong> marché noir<br />

EXTRAIT : <strong>Le</strong>s lois du marché<br />

L’HOMME : “ <strong>Le</strong> marché noir est une affaire complexe. Et très sous-estimée. L’astuce et le<br />

talent nécessaires feraient honte à la plupart des commerces licites. Voici comment ça<br />

fonctionne : le Juif fabrique les produits que les soldats recherchent : pendules, montres,<br />

breloques diverses, bijoux et autres. Je vais trouver les G.I., et je troque tout ça contre de<br />

l’argent. Par “argent”, j’entends du vrai argent, des dollars US, et aussi des cigarettes, du<br />

chocolat. Je les apporte aux paysans que je connais, et je les échange contre de la<br />

nourriture : œufs, navets, carottes, porc et cetera. Je rapporte le tout en ville et je m’en sers<br />

pour acheter des choses comme des appareils photo ou de l’argenterie que les Allemands<br />

affamés vendent contre des cigarettes qu’ils utilisent ensuite pour acheter des trucs comme<br />

des œufs – que j’ai également. Et les appareils photo et autres objets que j’obtiens des<br />

Allemands, je les revends aux soldats américains. Ça prend beaucoup de temps, mais,<br />

franchement, pour le moment, ce sont les seules affaires qui marchent. Après Hitler, plus<br />

rien n’existe que la loi du marché. Okay ?”<br />

Est ce que ce sont des pratiques toujours d’actualité ?<br />

Pourquoi appelle-t-on cela le marché noir ?<br />

Définition du marché noir :<br />

C’est un commerce illicite et clandestin, pouvant porter sur des biens autorisés, qui sont par<br />

ailleurs traités dans le marché public, notamment en période de pénurie ou de<br />

contingentement. Il doit son nom à l'image d'un marché se déroulant plutôt le soir ou la nuit.<br />

Il est apparenté à la contrebande en ceci que les restrictions réglementaires et fiscales du<br />

pouvoir en place sont contournées, et que les marchandises illégales y trouvent leur place,<br />

comme les armes, les drogues et les organes. Ce type de marché favorise la corruption, et<br />

de manière plus générale la criminalité.<br />


<br />

7


Un marché noir relève généralement du secret de Polichinelle : tout le monde sait qu'il<br />

existe, tout le monde l'alimente (soit comme acheteur, soit comme vendeur). Une fraction<br />

des marchandises prévues pour le marché officiel est toujours détournée vers le marché<br />

noir, avec des complicités internes souvent à haut niveau ; cela accroît la pénurie et fait<br />

monter les prix au marché noir, au profit de ses organisateurs.<br />

- La culpabilité<br />

EXTRAIT<br />

LE JUIF : “Je vais être sincère avec vous. Parce que vous l’êtes avec moi… Je suis un<br />

lâche. Je me cache depuis près de six ans. Dans des caves et des greniers. Et ça ne fait de<br />

moi qu’une seule chose : un traître. Parce qu’aucun Juif ne devrait rester séparé ainsi de sa<br />

famille. Je n’ai aucune idée de l’endroit où ils se trouvent. Je me dis : “Enfin, peu importe, du<br />

moment que toi, Daniel Blickman, tu es en sûreté.” Alors que je devrais être dehors en train<br />

de chercher Max. Mais dans ce cas, je ne serais pas en sûreté. Aussi, en homme courageux<br />

que je suis, n’est-ce pas, je reste ici, dans un endroit sûr ! Voilà pourquoi je me déteste. Et si<br />

je n’avais pas vous à qui parler, je pense que je deviendrais fou.”<br />

Selon vous, quel est le personnage qui fait le moins preuve de culpabilité dans cette<br />

histoire ?<br />


<br />

Rapport jeu/hors jeu<br />

Qu’est ce qu’un hors-jeu au théâtre ?<br />

Quelle place tient la narratrice accordéoniste dans le récit ? est-ce un fil conducteur, apportet-elle<br />

des explications aux faits raconté dans le jeu des comédiens, une respiration dans le<br />

récit ? De quelle manière le hors-jeu (de la narratrice) est-il intégré au jeu (des comédiens) et<br />

vice-versa ? La narratrice raconte l’histoire sans y participer ce qui ne l’empêche pas<br />

d’interagir avec les personnages. Ce Hors-jeu permet aussi un effet de distanciation entre le<br />

réel et le cauchemar (matérialisé par la présence du fauteuil rouge et le pupitre)…<br />

Distinguer « hors-jeu » et « hors-scène ».<br />

Rapport Fait réel / adaptation au théâtre<br />

Quels sont les différents méthodes pour adapter une histoire vraie au théâtre ?<br />

L’adaptation théâtrale :<br />

- <strong>Le</strong>s équivalences d’expression permettant le passage d’un langage à un autre, les moyens<br />

scéniques mis en œuvre pour prendre en charge les descriptions ou se substituer à un<br />

épisode parlé<br />

- <strong>Le</strong> nouveau découpage : suppression d’épisodes, ellipses, focalisation, création de<br />

nouvelles scènes, flashback, utilisations de vidéos, d’images ou de textes extérieurs au<br />

roman, à la nouvelle, au fait divers<br />

- <strong>Le</strong> dépassement de la forme dramatique, l’invention de nouveaux modes de narration<br />

- <strong>Le</strong>s expérimentations scéniques et les inventions techniques qui en découlent<br />

- <strong>Le</strong>s transformations, les actualisations, les détournements liés à la volonté d’être à la<br />

mesure de l’époque contemporaine<br />

La réécriture théâtrale :<br />

- <strong>Le</strong>s transformations formelles par rapport à la pièce d’origine (passage du dialogue au<br />

monologue, amputation de scènes, de personnages, apports de nouveaux textes…)<br />

- <strong>Le</strong>s fonctions d’actualisation, de contestation…<br />

8


- La trahison comme recherche, scénique et esthétique : dépassement de la mise en scène<br />

comme fidélité-illustration du texte, questionnement sur l’écriture scénique, sur les<br />

puissances de la scène et ses potentialités, invention de nouvelles manières de faire du<br />

théâtre<br />

- La trahison comme position politique ou philosophique : mise en crise d’une idéologie, d’un<br />

système de pensée, d’une conception du monde…<br />


<br />

La scénographie<br />

Commentez le paradoxe scénographique de ce spectacle : Un juif enfermé dans un espace<br />

ouvert, caché du reste du monde mais que tout le monde peut voir.<br />

<strong>Le</strong> décor n’est pas cloisonné mais bien « ouvert » ce qui offre au spectateur une simultanéité<br />

des points de vue, qui nous permet par la même occasion de suivre les faits et gestes de ce<br />

« prisonnier », terré dans le grenier : le spectateur vit cet enfermement avec lui. Il peut même<br />

anticiper certaines situations, comme lorsqu’il voit le juif les mains sur le visage pour étouffer<br />

le bruit que risque d’émettre son éternuement pendant que la voisine, vraie nazie militante,<br />

discute avec la propriétaire au rez de chaussée.<br />

<strong>Le</strong> décor<br />

Pourquoi, selon vous, la structure est-elle en équilibre instable ? Quel est l’effet recherché ?<br />

Quelle place tiennent les projections dans la mise en scène ? Sont-elles narratives,<br />

suggestives, illustratives ou simplement décoratives ?<br />

<strong>Le</strong>s costumes<br />

En quoi les costumes rappellent le spectateur à la réalité et à l’époque des faits.<br />

En quoi s’opposent-ils à la structure du décor.<br />

<strong>Le</strong> maquillage<br />

Quel effet a suscité chez vous le maquillage des personnages ? Vous remarquerez la pâleur<br />

des visages qui rappelle au spectateur l’époque difficile (sous alimentation des populations,<br />

enfermement pour échapper aux bombardements, fatigue, stress et angoisses se lisent sur<br />

les visages). <strong>Le</strong> maquillage renforce les traits de caractère mais a aussi comme objectif de<br />

dévoiler l’animalité qui réside en chacun ce qui est également mis en évidence par certains<br />

jeux de lumières.<br />

<strong>Le</strong>s jeux de lumières<br />

En quoi la lumière définit-elle l’espace (un espace intérieur ou extérieur). En quoi est elle<br />

suggestive et non-illustrative. Meyerhold disait qu’il faut arrêter d’illustrer le texte par la mise<br />

en scène.<br />

9



<br />

Repères h iistor iiques<br />

La seconde Guerre mondiale en quelques mots<br />

Ce conflit a concerné, entre 1939 et 1945, la plupart des pays du monde, répartis en deux<br />

camps, le premier réuni autour des puissances de l'Axe (Allemagne, Italie, Japon,…) et<br />

l'autre autour des Alliés (États-Unis, Grande-Bretagne, France notamment, puis URSS).<br />

Son origine réside essentiellement dans la volonté du régime de Hitler (III e Reich)<br />

d'affranchir l'Allemagne du traité de Versailles et de dominer l'Europe. Après avoir<br />

remilitarisé la rive gauche du Rhin, annexé l'Autriche (Anschluss) et une partie de la<br />

Tchécoslovaquie, Hitler s'empare de la totalité de ce dernier pays et de la Pologne (ayant<br />

obtenu la neutralité bienveillante de l'URSS), ce qui entraîne l'entrée en guerre de la France<br />

et de la Grande-Bretagne. Rapidement envahie, la France est occupée et le régime du<br />

maréchal Philippe Pétain, qui prend le pouvoir, s'engage dans la collaboration avec<br />

l'Allemagne, tandis que Charles de Gaulle appelle à la Résistance et à la poursuite des<br />

combats. D'abord européen, le conflit se mondialise avec l'entrée en guerre du Japon et des<br />

États-Unis. À l'exception de ces derniers, les adversaires sortent épuisés du conflit. <strong>Le</strong>s<br />

empires coloniaux français, anglais et hollandais sont définitivement ébranlés et, très<br />

rapidement, une nouvelle donne politique divise le monde en deux ensembles antagonistes,<br />

celui des puissances occidentales et celui des pays placés sous l'égide de l'URSS, qui leur<br />

impose son modèle politique et économique, et débouche sur la guerre froide. La guerre de<br />

1939-1945 est caractérisée par un nombre énorme de victimes, notamment civiles. La<br />

répression féroce des populations par les forces d'occupation et les politiques<br />

d'extermination (Shoah organisée par l'Allemagne nazie en application des thèses racistes<br />

et antisémites du nazisme) en sont l'explication.<br />

<strong>Le</strong> contexte<br />

L’Allemagne nazie<br />

Née au lendemain de la première Guerre mondiale (novembre 1918), la République<br />

allemande est fragile. <strong>Le</strong> nouveau régime doit faire face à une double opposition :<br />

communiste qui tente, en vain, de prendre le pouvoir et nationaliste qui conteste le traité de<br />

Versailles. De petits groupes d'extrême droite entretiennent une agitation permanente. Parmi<br />

eux le parti national- socialiste (nazi), dirigé à partir de 1920 par Hitler, tente en vain un coup<br />

d'état en 1923. Emprisonné, Hitler rédige durant sa détention un livre, Mein Kampf (Mon<br />

combat), où il expose ses idées : les Allemands, font selon lui partie de la "race supérieure"<br />

des Aryens; ils doivent éliminer les Juifs de "race inférieure" ainsi que la démocratie et le<br />

communisme.<br />

<strong>Le</strong>s partis extrémistes, communiste et surtout nazi, tirent profit de la crise économique qui<br />

touche l'Allemagne entre 1930 et 1932 et provoque chômage et faillites. Aux élections de<br />

1932, le parti nazi devient le premier parti de l'Assemblée Nationale (Reichstag). <strong>Le</strong> 30<br />

janvier 1933, Hitler est nommé chancelier par le président de la République, Hindenburg.<br />

Hitler arrive au pouvoir par la voie légale. Hitler prend pour prétexte l'incendie du Reichstag<br />

pour éliminer ses adversaires politiques et obtenir les pleins pouvoirs. <strong>Le</strong> régime supprime<br />

toutes les libertés fondamentales et le parti nazi devient le parti unique. A la mort du<br />

président Hindenburg en 1934, Hitler cumule les fonctions de chancelier et de chef de l'Etat :<br />

il devient Reichsführer du III e Reich.<br />

10


<strong>Le</strong> régime nazi<br />

Après l'arrivée d'Hitler au pouvoir en 1933, le régime nazi supprime les libertés<br />

fondamentales. Seul le parti nazi est autorisé. Au sommet de l'Etat un seul homme, Hitler,<br />

détient tous les pouvoirs: c'est le Führer (le guide).<br />

Tous les moyens de communication (radio, presse, cinéma, affiche) sont mis au service de<br />

l'Etat et diffusent une propagande politique glorifiant le chef, les réalisations du régime et<br />

désignant les adversaires du régime. <strong>Le</strong>s jeunes doivent appartenir à des organisations, les<br />

jeunesses hitlériennes, qui visent à construire l'homme nouveau. La censure contrôle tout.<br />

<strong>Le</strong>s livres contraires aux idées nazies sont brûlés. La population est strictement encadrée et<br />

la police politique, la Gestapo, organise une terreur policière brisant par la force toute<br />

résistance. Conformément aux principes énoncés dans Mein Kampf (Mon combat), Hitler et<br />

les nazis mettent en oeuvre une politique raciale et antisémite pour préserver la "pureté" de<br />

la race aryenne dont est issu le peuple allemand (Eïn Volk) en marginalisant la communauté<br />

juive. En 1935, les lois de Nuremberg privent les juifs de leurs droits politiques et les<br />

excluent de la vie économique, sociale et culturelle. La situation s'aggrave en novembre<br />

1938, lors de Nuit de Cristal, des synagogues sont brûlées, les magasins juifs pillés et<br />

détruits. Des juifs sont regroupés dans des camps de concentration jusqu'alors réservés aux<br />

opposants politiques.<br />

Hitler veut étendre le territoire allemand (Eïn Reich) et regrouper en un seul ensemble tous<br />

les peuples de sang allemand. Dans ce but, le régime lance une politique de grands travaux<br />

qui permet de résorber le chômage et donne la priorité à l'armement.<br />

<strong>Le</strong>s questions que l'on peut se poser dans le cadre d'une réflexion sur l'Allemagne<br />

nazie<br />


<br />

Comment une démocratie se transforme t-elle en une dictature ? Citez plusieurs<br />

facteurs en liens avec le contexte historique<br />

Quelles sont les caractéristiques du régime nazi ?<br />

Pourquoi Hitler instaure-t-il une politique raciste ?<br />

Définir l’antisémitisme.<br />

Qu'est ce qu'un régime totalitaire ?<br />

Un régime totalitaire est une dictature qui impose, par un ensemble de moyens la<br />

soumission et l'obéissance de la société. <strong>Le</strong> régime nazi est-il un régime totalitaire ?<br />

Une fois chancelier Hitler liquide la République de Weimar et crée le IIIe Reich : les libertés<br />

sont supprimées, et une fois qu’il reçoit les pleins pouvoirs tous les partis politiques et les<br />

syndicats sont interdits, le parti nazi est le seul autorisé. Pour briser toute opposition<br />

intérieure, il s'appuie sur la répression qui repose sur la police d’Etat (Gestapo), les SA<br />

(Sections d’Assaut) , les SS et les camps de concentration ouverts dès 1933 (Dachau). <strong>Le</strong>s<br />

nazis mènent une politique antisémite fondée sur la discrimination imposée par les lois de<br />

Nuremberg en 1935 et les menaces qui entraînent le violent pogrom de la Nuit de Cristal<br />

(novembre 1938).<br />

La propagande des nazis est confiée à un ministère de la "Propagande et de l'Education du<br />

Peuple" dirigé par Goebbels. Il contrôle la presse, l’école, la radio ou la rue (messages<br />

diffusés par les affiches et les haut-parleurs) . La propagande nazie est antisémite, raciste,<br />

nationaliste et militariste. <strong>Le</strong>s livres qui déplaisent au régime sont brûlés (autodafés), des<br />

organisations d'Etat renforcent le contrôle de la société: les Jeunesses Hitlériennes<br />

11


obligatoires pour tous les jeunes en 1936, le Front du Travail qui remplace les syndicats et<br />

depuis 1935, le service militaire dans la Wehrmacht (=armée).<br />

Nous avons la tous les ingrédients d’un régime totalitaire caractérisé par l'absence de liberté,<br />

la concentration des pouvoirs, la répression, la propagande et l'encadrement de la société<br />

par des organisations d'Etat.<br />

La politique extérieure des nazis a--t-elle conduit le monde dans la guerre?<br />

Au pouvoir en 1933, Hitler applique le programme tracé dans son livre Mein Kampf (1926). Il<br />

veut regrouper tous les peuples de langue allemande dans le Reich puis partir à la conquête<br />

de l'Europe de l'Est pour conquérir un "espace vital" pour le peuple allemand. En 1935, Hitler<br />

ordonne le réarmement de l'Allemagne et rétablit le service militaire, en violation du traité de<br />

Versailles. L'Allemagne nazie s’allie, à partir de 1936, au Japon et à l’Italie fasciste. Hitler et<br />

Mussolini apportent, en 1936, leur soutien au général Franco qui déclenche un coup d’Etat<br />

contre la République espagnole (l'aviation allemande bombarde Guernica en 1937). La<br />

victoire de Franco dans la guerre d’Espagne (1936-1939) est un triomphe pour les dictatures<br />

contre la démocratie.<br />

Afin d’appliquer le programme tracé dans son Mein Kampf (rédigé en 1926) et regrouper le<br />

peuple allemand dans un « espace vital », il annexe l'Autriche en mars 1938 (Anschluss)<br />

puis il réclame le rattachement des Sudètes, en octobre 1938, région de Tchécoslovaquie<br />

peuplée par une minorité germanophone. La France et le Royaume-Uni (Daladier et<br />

Chamberlain) s'inclinent à la conférence de Munich en septembre 1938 dans l'espoir de<br />

préserver la paix. La passivité des démocraties encourage Hitler à annexer la Bohême-<br />

Moravie en mars 1939, puis à réclamer le« corridor de Dantzig », qui appartient à la<br />

Pologne, alliée de la France et de l'Angleterre. Hitler s'assure le soutien de Staline en<br />

signant avec l'URSS un pacte de non-agression le 23 août 1939 qui prévoit le partage de la<br />

Pologne entre les deux puissances. <strong>Le</strong> 1er septembre, les troupes allemandes envahissent<br />

la Pologne. Décidés à réagir, le Royaume-Uni et la France déclarent la guerre à l'Allemagne<br />

le 3 septembre 1939.<br />

En multipliant coups de force et agressions, Hitler et ses alliés ruinent définitivement toute<br />

chance de paix et déclenchent la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939.<br />


<br />

12


Traduction Michel <strong>Le</strong>derer<br />

The Man in the Attic<br />


<br />

Note de ll ’’auteur<br />

L’homme dans le plafond (traduction souhaitée par Isabelle <strong>Star</strong>kier)<br />

« L’homme dans le plafond est une brève référence à un incident survenu pendant la<br />

Seconde guerre mondiale que j’ai découverte à la Staatsbibliothek de Munich qui est à<br />

l’origine de ma pièce.<br />

Au cours des derniers mois de la guerre, un Juif a été recueilli (en tant que locataire payant<br />

un loyer élevé) par un couple d’Allemands d’une petite ville du nord de l’Allemagne. Pour les<br />

deux parties, le « marché » était raisonnable : les Juifs étaient pourchassés, et pour le Juif,<br />

un abri, c’était la différence entre la vie et la mort. Pour le couple d’Allemands, cacher cet<br />

homme représentait un grand danger, même (ou particulièrement) dans une petite ville. Mais<br />

ils l’ont fait, pour l’argent.<br />

<strong>Le</strong> véritable coup de théâtre s’est produit à la fin de la guerre, lors de la capitulation<br />

allemande en mai 1945. Pour le couple, le seul moyen d’échapper à la famine qui régnait<br />

alors en Allemagne, c’était que le Juif continue à payer son loyer. Et, croyez-le ou non, vous<br />

savez ce qu’ils ont fait ? Ils ne lui ont pas dit que la guerre était finie ! Il y avait donc cet<br />

homme, ce Juif, caché dans un grenier, sincèrement reconnaissant au couple de lui avoir<br />

permis d’échapper aux nazis, et durant plus de 4 mois de paix, il est resté dans le noir<br />

(littéralement et métaphoriquement).<br />

La pièce est le récit de cet étonnant épisode. J’ai appris depuis qu’il y avait eu une deuxième<br />

affaire de ce genre (en Pologne) où un malheureux Juif avait été enfermé dans une cave…<br />

pendant dix ans ! <strong>Le</strong> couple avait été condamné à la prison, et j’ai légèrement modifié ma<br />

pièce pour qu’elle raconte l’histoire de tous les gens blessés et dégradés par cette terrible<br />

guerre.<br />

J’ai entière confiance dans le sens du théâtre du traducteur français de mon œuvre – Michel<br />

<strong>Le</strong>derer – et dans le metteur en scène, Isabelle <strong>Star</strong>kier. Ensemble, ces deux artistes ont<br />

déjà réalisé une remarquable œuvre de théâtre d’une de mes autres pièces, Kafka Dances.<br />

Sa production à Paris en 2007 et en 2008 a été superbe. J’ai vu de nombreuses fois cette<br />

production française (traduite et montée sous le titre du Bal de Kafka), et je pense que ce<br />

Bal de Kafka est théâtralement la plus forte et la plus brillante production de la pièce que j’ai<br />

vue (et j’en ai vu de nombreuses car la pièce a été donnée partout dans le monde). C’est<br />

pourquoi je ne doute pas que la production française de L’homme dans le grenier soit tout<br />

aussi remarquable, émouvante et brillante que celle qui a résulté de la collaboration <strong>Star</strong>kier-<br />

<strong>Le</strong>derer précédente ».<br />

Timothy Daly, 25/11/08<br />

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<br />

Note du metteur en scène<br />

Après être venu jusqu’ici découvrir <strong>Le</strong> Bal de Kafka – spectacle inédit en France, qui a<br />

connu un véritable succès public et critique, notamment au <strong>Théâtre</strong> de l’Opprimé et au<br />

<strong>Théâtre</strong> des Halles dans le cadre du Festival d’Avignon 2009 – Timothy Daly, célèbre auteur<br />

australien joué dans le monde entier, m’a proposé de monter sa nouvelle pièce en France et<br />

en Australie simultanément.<br />

Cette merveilleuse rencontre et la chance formidable de pouvoir travailler avec un grand<br />

auteur contemporain ainsi qu’avec son traducteur (avec qui j’avais déjà traduit <strong>Le</strong> Marchand<br />

de Venise puis qui avait traduit pour moi <strong>Le</strong> Bal de Kafka) m’ont amené à imaginer<br />

poursuivre cette collaboration artistique. Rêver d’un travail en commun non seulement avec<br />

les acteurs de ma troupe, la costumière, le décorateur et les techniciens, mais aussi avec un<br />

auteur – aussi loin soit-il.<br />

L’équipe<br />

Ce projet tient, à l’image de notre compagnie constituée en troupe, au désir de poursuivre<br />

l’amitié et la complicité théâtrale qui me lient à certaines personnes. Tout d’abord à<br />

Sébastien Desjours, le merveilleux interprète de Franz Kafka, qui sait jouer des cassures<br />

entre la fragilité empathique que le juif partage avec Kafka et les instants plus sombres,<br />

parfois même odieux qu’une victime peut aussi développer en situation de crise humaine…<br />

C’est également une profonde collaboration artistique qui me lie au décorateur, Jean-Pierre<br />

Benzekri, dans la recherche que nous menons ensemble autour d’une scénographie épurée,<br />

à la recherche d’une structure « inconsciente », poétique et polysémique (comme la table de<br />

Kafka ou les miroirs sans tain de Mr de Pourceaugnac ); à la costumière, Anne Bothuon,<br />

dont les costumes sculptent la nature profonde des caractères en en dessinant les traits ; et<br />

à l’éclairagiste, Bertrand Llorca, dont les lumières peignent les grands axes oniriques et les<br />

ambiances souterraines de mes spectacles.<br />

Ce sera également l’occasion d’une première collaboration artistique avec Michèle Brûlé (le<br />

narrateur), comédienne et accordéoniste, dont le « clown » psycho-rigide est à la fois<br />

effrayant et sublime de drôlerie. Egalement avec Vincent Jaspard, dont la palette immense<br />

lui permet d’incarner à la perfection le personnage du mari, banalement veule et<br />

consciemment immoral. Et enfin Natalie Royer, une de mes anciennes étudiantes de la<br />

Comédie de Saint-Etienne, qui a su depuis se construire une brillante carrière de<br />

comédienne et metteur en scène. Déjà assistante sur le Cabaret de la Grand’peur (création<br />

1992), cette pièce sera l’occasion de la retrouver avec sa fragilité rude qui souligne la fêlure<br />

et la lâcheté du personnage de la femme qu’elle incarnera.<br />

<strong>Le</strong> décor<br />

Imaginer ce juif terré dans le grenier - paradoxe scénographique -, au-dessus d’un couple<br />

infernal, confiné dans le no man’s land de l’Allemagne où rode la voisine, avec un lieu horsjeu<br />

(celui du Narrateur)... Tout ceci a déclenché l’envie de travailler sur une image<br />

géométrique (un double-plan incliné) qui permet la simultanéité des points de vue et délimite<br />

« l’intérieur » qui est cerné par « l’extérieur ». Autour, le plateau nu où se meut la voisine,<br />

ombre permanente… Comme une fenêtre ouverte sur le dehors, le fond de scène se<br />

couvrira par intermittence d’extraits de films et de dessins diffusés par rétroprojection. En<br />

préservant l’idée de huis clos, ce système permettra au spectateur de l’en détacher en le<br />

rendant omniscient sur la réalité extérieure tout en renforçant l’isolement du juif.<br />

Isabelle <strong>Star</strong>kier<br />

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<strong>Le</strong>s coméd iiens<br />


 
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Michelle Brûlé - la narratrice accordéoniste<br />

Michelle Brûlé est comédienne chanteuse accordéoniste. Formée par Pierre Debauche<br />

et Antoine Vitez au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique. Après "l'école<br />

de la rue Blanche ", elle joue Chimène, Rosalinde, La Fausse suivante toutes les<br />

femmes de L'Amour en visite sous la direction de Pierre Debauche; puis elle quitte la<br />

compagnie pour tenter sa chance dans le rock and roll (!)... En fait de rock, elle se met à<br />

l'accordéon et crée son premier spectacle de chansons avec un saxophoniste. Retour<br />

au théâtre par le biais de la musique avec Pierre Ascaride, Adel Hakim, Charlie<br />

Brozzoni, Charles Tordjman, Daniel Martin , Ged Marlon, Jean-Daniel Laval (qui lui fait<br />

chanter Oreste dans La Belle Hélène) Julien Teffany ( Vers les cieux de Horwath).<br />

Parallèlement elle tourne pour Philippe Triboit, Bruno Gantillon, D. Baron, Michel<br />

Deville, Catherine Corsini, Gérard Marx, Pascal Dallet, Jean François Richet. A 40 ans<br />

elle reprend des études et obtient une maîtrise de philosophie, qui l’amène, en 2006, à<br />

jouer le rôle de Michel Onfray dans une adaptation théâtrale du Ventre des philosophes<br />

de Michel Onfray (reprise en avignon 2007, et tournée Tréteaux de France 2008). En<br />

2007, elle joue dans Vers les cieux de Ödön von Horváth au <strong>Théâtre</strong> de la Tempête,<br />

puis à Avignon dans Soufflet toxique qu’elle a écrit et joue avec des chansons sur<br />

l'ivresse et des textes de Baudelaire, m.e.s. par Marthe Moudiki. En 2009 elle joue avec<br />

Rufus Avant la cérémonie de Naîm Kattan m.e.s. Florence Camoin, puis elle adapte des<br />

textes de Simone de Beauvoir et joue La ballade de Simone avec Odja Llorca dans une<br />

mise en scène de Nadine Darmon au théâtre du Lucernaire en 2009 /2010. Titulaire du<br />

CA de professeur d'art dramatique elle enseigne à l'école Charles Dullin à Paris et<br />

anime depuis 2007 des cafés philo, notamment à la prison de Fleury Merogis.<br />


<br />

Sébastien Desjours - le Juif<br />


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<br />

Après son apprentissage au Studio 34 sous la direction de Véronique Nordey, Sébastien Desjours interprète de<br />

grandes pièces du répertoire sous la direction de metteurs en scène tels que Marcelle Tassencourt (La Mégère<br />

apprivoisée), Gaston Vacchia (<strong>Le</strong> Barbier de Séville), Jacques Mauclair (L'école des femmes de Molière, L'éternel<br />

mari de Dostoïevski, Antonio Barracano de De Filippo), Philippe Delevigne (<strong>Le</strong>s fourberies de Scapin, <strong>Le</strong>s précieuses<br />

ridicules), Anne Saint-Mor (<strong>Le</strong>s caprices de Marianne), Serge <strong>Le</strong>cointe (L’impresario de Smyrne de Goldoni), Delphine<br />

<strong>Le</strong>quenne (<strong>Le</strong> plus heureux des trois de Labiche, La mère confidente de Marivaux, Lorenzaccio de Musset), Isabelle<br />

<strong>Star</strong>kier (<strong>Le</strong> bal de Kafka de Timothy Daly), Jacques Hadjaje (Adèle a ses raisons et Dis-leur que la vérité est belle de<br />

Jacques Hadjaje). Dernièrement, il a joué sous la direction de Daniel Mesguich au <strong>Théâtre</strong> Rond Point (Du cristal à la<br />

fumée de J. Attali) et William Mesguich (La vie est un songe de Calderon). Il a également tenu des rôles pour la<br />

télévision et fait régulièrement de nombreux doublages.<br />


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15



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Vincent Jaspard - le mari<br />

Après une formation à l’ENSATT (1986), il<br />

endosse le rôle de Benvolio dans Roméo et<br />

Juliette, m.e.s. Marie-Noëlle Vincent. On le<br />

verra ensuite jouer dans La Question d’après le<br />

récit d’Henri Alleg, m.e.s. Xavier Marcheschi ;<br />

Mort à crédit de Céline, adapté et interprété par<br />

lui-même ; Jeanne au Bûcher de Claudel,<br />

m.e.s. Patrice Kerbrat ; La ballade du Grand<br />

Macabre de Geldherode m.e.s. Godefroy<br />

Segal ; <strong>Le</strong> Mariage de Barillon de Feydeau,<br />

m.e.s. Philippe Rondest ; - Amphitryon de<br />

Molière, m.e.s. Geneviève Rosset ; Belvédère<br />

de Von Horvath, m.e.s. Julien Téphany ; Feu la<br />

mère de madame / Léonie est en avance de<br />

Feydeau, m.e.s. G. Rosset ; Bérénice de<br />

Racine, m.e.s. J. Kraemer ; <strong>Le</strong> jeu de l’Amour<br />

et du Hasard de Marivaux, m.e.s. François Ha<br />

Van ; <strong>Le</strong>s Duettistes de et avec Vincent<br />

Jaspard et Frederic Rose, m.e.s. Xavier<br />

Czapla ; Dom Juan de Molière, m.e.s. Jacques<br />

Kraemer ; Mille francs de récompense de<br />

Victor Hugo, m.e.s. Laurent Serrano ; Mariages<br />

de Gogol et Kroetz, m.e.s. Agnès Bourgeois ;<br />

Kvetch de Steven Berkoff, m.e.s. Laurent<br />

Serrano ; L’Ouest Solitaire de Matin Mac<br />

Donagh, m.e.s. Bernard Bloch ; <strong>Le</strong> Dragon<br />

d’Evgueni Schwartz ; Seven <strong>Le</strong>ars d’Howard<br />

Barker, m.e.s. Agnès Bourgeois ; Nina c’est<br />

autre chose de Vinaver, m.e.s. J. Kraemer ; Six<br />

mois au fond d’un bureau de Laurent Laurent,<br />

m.e.s. Stéphanie Chevara ; Violette sur la terre<br />

de Carole Fréchette, m.e.s. Maxime <strong>Le</strong>roux ;<br />

Vers 
 les Cieux d’Öden Von Horvath, m.e.s.<br />

Julien Tephany ; <strong>Le</strong>s Autres de Grumberg,<br />

m.e.s. Vincent Dussard ; <strong>Le</strong> Menteur de<br />

Corneille, m.e.s. G. Rosset ; Nous, les Héros<br />

de Jean-Luc Lagarce, m.e.s. Emmanuel<br />

Suarez ; <strong>Le</strong> Dindon de Feydeau, m.e.s.<br />

Thomas Gaubiac ; Toute allure jusqu’à Denver<br />

de Bukowsky, m.e.s. Antoine Marneur ; <strong>Le</strong><br />

Mariage de Figaro de Beaumarchais, m.e.s.<br />

François Ha Van ; On le retrouve en 2010 dans<br />

Drôle de couple de Neil Simon, m.e.s. Anne<br />

Bourgeois. Il écrit aussi pour le théâtre : La<br />

meute, m.e.s. Thierry Chauvière (1988) ; <strong>Le</strong>s<br />

Duettistes en collaboration avec Frederic Rose<br />

(1999) ; <strong>Le</strong>s vents Contraires, m.e.s Julien<br />

Tephany (2001) ; La relève m.e.s de Cécile<br />

<strong>Le</strong>term (2002) et Alice dans la Cité, m.e.s.<br />

Stéphanie 
 Chevara (2003).<br />


<br />

Natalie Royer - la femme<br />

Comédienne et metteure en scène, Natalie Royer est formée à<br />


<br />

l’école du Centre Dramatique National de St Etienne. Elle a<br />

travaillé sous la direction de Philippe Faure, Pierre Debauche,<br />

Sophie Lannefranque, Paul Charriéras, Jean-Gabriel Nordmann,<br />

Christian Blaise, Gérard Gélas, Patrick Puéchavy, Françoise<br />

Maimone, Denis Plassard (chorégraphe), Jean- Paul Lucet, Gilles<br />

Chabrier, Eric De Dadelsen, Michel Raskine, Blandine Savetier,<br />

Michel Bruzat, Guy Delamotte, Cédric Gourmelon, Stanislas<br />

Nordey, Thierry Roisin, Elisabeth Chailloux , Sarah Franco<br />

Ferrer, Stéfan Oertli (Belgique), Jean Christophe Saïs, Anne<br />

Courel, Jean-Louis Hourdin. Elle a mis en scène « Dans l’aprèsrire<br />

» de Sophie Lannefranque (cabaret fantastico-poético-rural) -<br />

« Gogo » autre texte de Sophie Lannefranque (spectacle<br />

orchestrant 6 acteurs et 3 musiciens autour du monde halluciné<br />

d’un homme) - « A big family » de Stéphanie Fribourg (spectacle<br />

bilingue et jeune public sur la mythologie grecque).<br />


<br />

Stéphanie Pasquet - la voisine<br />

Élève au Conservatoire National de Région à Tours, elle poursuit<br />

sa formation à l'école nationale supérieure du TNS sous la<br />

direction de Jean Louis Martinelli. (Promotion 31 -1996/1999).<br />

Elle a travaillé avec Georges Aperghis (Strasbourg Instantanés<br />

2) ; Etienne Pommeret (<strong>Le</strong>nz) ; Luca Ronconi (Ce soir on<br />

improvise de Pirandello) ; Guillaume Delaveau (Peer Gynt<br />

d'Ibsen) ; Emmanuel Demarcy Mota (Marat Sade de Peter<br />

Weiss) ; Gilles Bouillon (La surprise de l'amour de Marivaux, <strong>Le</strong><br />

songe d'une nuit d'été de Shakespeare) ; Anne Laure Liégeois<br />

(Embouteillage, Ça, Contes de Shakespeare de Charles et Mary<br />

Lamb) ; Jacques Vincey et Simon Delétang (Faits divers en série<br />

Hérisson 33) ; Paul Golub (Un siècle d'industrie de Marc<br />

Dugowson La puce à l'oreille de Feydeau) ; Fabrice Dubusset (<strong>Le</strong><br />

moteur à bananes d'après Albert Londres). Elle est un des<br />

membres fondateurs de la Cie <strong>Le</strong>s Loups (Canis Lupus, <strong>Le</strong>s<br />

Ephémères d'après les Vagues de V.Woolf). Elle a également<br />

écrit ROGER, livre pour enfants aux éditions Poiein.<br />


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16



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<br />

L ’’équ iipe art iist iique<br />

Timothy Daly - l’auteur<br />

Il a écrit les pièces de théâtre The Don’s Last Innings,<br />

The Quiz King, Calliper ou The Critic Assassinated. La<br />

pièce Kafka Dances a été créée au Sydney Theatre en<br />

1993 avec Cate Blanchett dans le rôle de Felice. Avec<br />

Henri Szeps il a traduit et adapté The Double Bass pour<br />

l’Ensemble Theatre. Il a écrit de nombreuses pièces<br />

radiophoniques, scénarios et traductions dont Bystander,<br />

qui fut nominé pour un AWGIE en 1992. Il a été lecteur et juge de la Compétition<br />

d’Interprétation Radiophonique 1993 de la Ian Reed Foundation. Il a été auteur en résidence<br />

pour l’Ensemble Theatre et le Australian National Playwright ‘s Centre.<br />


<br />

Isabelle <strong>Star</strong>kier – mise en scène<br />

Après avoir usé ses fonds de jupe sur les bancs de l’École normale<br />

supérieure et avoir « passé l’agrégation d’abord », puis dans la<br />

foulée une thèse qui l’a menée sur les estrades (théâtrales) de<br />

l’université, Isabelle <strong>Star</strong>kier s’est également formée aux cours de<br />

Daniel Mesguich, puis aux Quartiers d'Ivry dirigés par Antoine<br />

Vitez, et ensuite par Philippe Adrien. En 1985, elle crée la<br />

Compagnie du <strong>Star</strong>-<strong>Théâtre</strong>, qu'elle dirige depuis lors.<br />

Elle a mis en scène la Dernière Nuit d’Otto Weininger de J.Sobol<br />

(1988-91), les Joyeuses et Horribles Narrations du Père<br />

Duchesne de J-P Faye (1989), Alors, l’apartheid est fini ?<br />

(1991-1995), Liens de sang d’Athol Fugard (1991), le Cabaret de la grand’peur de Brecht<br />

et Weill (1992-2008), <strong>Le</strong>s lendemains qui chantent faux de J. Sobol (1995), Molly chante<br />

Bloom de J. Joyce (1994-96), Molly des sables de F. Gallaire (1994-2008), les Exclusés<br />

(1998-2001), En pièces de Marivaux-Feydeau-Pirandello (2000-2002), Où va-t- on mettre<br />

le piano ? de M. Chapsal (2001), la Comédie des travers de F. Sabrou et A. Blanchard<br />

(2001-2008), <strong>Le</strong> Marchand de Venise (2003) qu’elle a traduit avec M.<strong>Le</strong>derer aux éditions<br />

du Bord de l’eau, Têtes rondes et têtes pointues de Brecht (2004-2008), Scrooge d’après<br />

Dickens à destination du jeune public (2005), <strong>Le</strong> bal de Kafka (2006) de T.Daly, joué à<br />

guichet plein à Paris et en Avignon et toujours en tournée, Monsieur de Pourceaugnac de<br />

Molière en tournée et au <strong>Théâtre</strong> Silvia Montfort en 2009, Résister, c’est exister (2008)<br />

d’A.Guyard à partir de textes de résistants, interprété par F.Bourcier, en tournée et à<br />

Avignon, Quichotte en 2009 a Avignon, en tournée et bientôt à Paris et enfin <strong>Le</strong> fil à la<br />

patte de Feydeau (2010) au Sudden à Paris, puis en Avignon.<br />

Elle a également été l’assistante de Daniel Mesguich et, outre nombre d’évènements et<br />

mises en espace, elle a mis en scène cinq spectacles en Israël. Elle a publié un essai sur<br />

l’antisémitisme (<strong>Le</strong> juif et l’assassin) et de nombreux articles dans diverses revues et<br />

colloques sur le théâtre. Elle travaille également beaucoup avec des chœurs amateurs.<br />

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Amnon Beham – conseil musical<br />

Etudiant à l’Académie de Musique de Jérusalem, il travaille ensuite pour de nombreux<br />

théâtres israéliens en tant que compositeur et remporte plusieurs prix lors de festivals en<br />

Israël. Depuis Papa Chou et Maman Cigogne que le <strong>Star</strong> <strong>Théâtre</strong> a monté à Paris en 1995, il<br />

travaille régulièrement avec Isabelle <strong>Star</strong>kier : Monsieur Shpill et Monsieur Tippeton monté<br />

en hébreu au festival de Saint-Jean d’Acre en 1996, les Exclusés, cabaret contemporain<br />

créé en 1998, La Comédie des Travers en 2001. Il a également réalisé la musique d’une<br />

comédie musicale pour enfants Mirmix la Fourmi Rousse d’Edwige Cabelo, montée par<br />

Sarah Sandre dans le cadre du <strong>Star</strong> <strong>Théâtre</strong>, du spectacle Motion et motion de Nadia Vadori<br />

en 2002. Il écrit la musique d’une lecture marathon de 12 heures de l’œuvre de Victor Hugo<br />

pour la Ville de Paris en 2002. Amnon Beham enseigne à l’ESAD de Paris et dirige l’atelier<br />

chorale de l’Université d’Evry. Il a travaillé à de très nombreuses reprises avec des<br />

comédiens autour de la technique vocale, qu’il a étudié en France et aux USA avec le Roy<br />

Hart Theatre et ayant été lui-même choriste et soliste à l’Opéra de Tel-Aviv.<br />

Jean-Pierre Benzekri – décors<br />

Après une formation aux Beaux-Arts en Israël et une carrière d’illustrateur caricaturiste de<br />

presse, Jean-Pierre Benzekri a travaillé comme décorateur en Israël pour les Festivals<br />

d’Akko, du Teatr’Oneto, puis en France avec Isabelle <strong>Star</strong>kier, Jules-Benjamin Rosette, Alain<br />

Blanchard, Daniel Mesguich, William Mesguisch, Frédérique Smetana, Jean-Francis<br />

Maurel... Il est aussi photographe et réalise tous les clichés des spectacles du <strong>Star</strong> <strong>Théâtre</strong>.<br />

Anne Bothuon – costumes<br />

Formée aux Arts et Techniques du <strong>Théâtre</strong> à la Rue Blanche (ENSATT), Anne Bothuon a<br />

créé les costumes pour Werther, de Massenet, mis en scène par Mireille Laroche au Grand<br />

<strong>Théâtre</strong> de Tours (2001); Gianni Schicchi de Puccini et Amfiparnaso d’Orazio Vecchi, mise<br />

en scène de Laurent Serrano, à l’Atelier Lyrique de Tourcoing (Février 2002); <strong>Le</strong> Dragon de<br />

E.Schwartz, mise en scène de Laurent Serrano au <strong>Théâtre</strong> de l’Ouest Parisien (2003) ; Ya<br />

Basta de Jean-Pierre Siméon, mise en scène de Kristian Frédric au <strong>Théâtre</strong> National du<br />

Luxembourg (2003); <strong>Le</strong>s Cocasseries mise en scène de Jacques Kraemer au <strong>Théâtre</strong> de<br />

Chartres (janvier 2004). Sa dernière création : Kvetch de Steven Berkoff, mise en scène de<br />

Laurent Serrano au <strong>Théâtre</strong> Mouffetard (2004). Elle a également créé des marionnettes pour<br />

Maria de Buenos Aeres de Piazola au Festival de Bregenz (2000) et pour La Belle Lurette à<br />

la Péniche Opéra (2000). Elle travaille depuis plusieurs années avec Isabelle <strong>Star</strong>kier.<br />

Michel <strong>Le</strong>derer – traduction<br />

Michel <strong>Le</strong>derer a traduit plus de soixante-dix ouvrages, parmi lesquels on compte des<br />

oeuvres de Sherman Alexie et James Welch, Henry Roth pour Albin Michel, Harold Brodkey<br />

pour Grasset, Charles Bukowski aux éditions Grasset pour des romans mais également des<br />

poèmes publiés sous le titre de Jouer du piano ivre qui ont par ailleurs fait l’objet de plusieurs<br />

adaptations théâtrales. Il a traduit <strong>Le</strong> marchand de Venise avec Isabelle <strong>Star</strong>kier, publié aux<br />

Editions du Bordeleau, et une autre pièce de Timothy Daly également mise en scène par<br />

Isabelle <strong>Star</strong>kier : <strong>Le</strong> bal de Kafka.<br />

Bertrand Llorca – création lumière<br />

Après une formation en arts plastiques dans les ateliers de Claude Delhief puis aux Beaux<br />

Arts de Paris, Bertrand Llorca a suivi sur le terrain une formation de technicien du spectacle<br />

responsable des lumières. Depuis bientôt trente ans, il exerce son métier de régisseur et<br />

créateur lumière pour des spectacles et, parallèlement, une activité de potier.<br />


<br />

18


Inventaire 1<br />


<br />

Annexe 1<br />

LE NARRATEUR : Inventaire des objets contenus dans le grenier de Hermann et<br />

Anna Moller, 6 Heldenstrasse, Elmshorn, au mois d’avril de l’an<br />

1945…<br />

Une table avec un pied bancal permettant d’écrire durant de<br />

courtes périodes n’excédant pas quinze minutes.<br />

LE JUIF : Noté.<br />

LE NARRATEUR : Une boîte, contenant divers instruments, la plupart cassés,<br />

tous anciens. Tous hors d’usage.<br />

LE JUIF : Noté.<br />

LE NARRATEUR : Deux livres : une Histoire d’Allemagne accessible aux élèves<br />

de cours élémentaire grâce à un vocabulaire courant et des<br />

concepts simplifiés.<br />

LE JUIF : Noté.<br />

LE NARRATEUR : Et, de Fichte, Introduction à l’astronomie : un<br />

ouvrage élémentaire pour amateurs. Avec un accent particulier<br />

mis sur les constellations visibles dans le ciel septentrional.<br />

LE JUIF : Noté.<br />

LE NARRATEUR : Une boîte à chapeau, sans chapeau.<br />

LE JUIF : Noté.<br />

Soulevant un drap, le Juif a découvert un mannequin grandeur nature (un mannequin de<br />

couturière)<br />

LE NARRATEUR : Un mannequin, pouvant servir de mannequin<br />

de couturière.<br />

LE JUIF : Noté.<br />

LE NARRATEUR : Nous sommes en avril et la guerre continue.<br />

LE JUIF : Noté.<br />

19


Inventaire 2<br />

LE NARRATEUR : Une valise contenant divers articles ménagers. Cuillères,<br />

fourchettes, 3 couteaux, 14 assiettes, la plupart ébréchées,<br />

toutes utilisables.<br />

LE JUIF : Noté.<br />

LE NARRATEUR : Une caisse contenant d’autres articles ménagers. Un<br />

coquetier. Une fourchette à huître, de celles en usage<br />

principalement en Allemagne du Nord. Un couteau à poisson<br />

au manche cassé. Un jeu de petites cuillères ornées d’un<br />

écusson marqué “Adolf Hitler, unser Führer”.<br />

LE JUIF : Noté.<br />

LE NARRATEUR : Une lunette astronomique, modèle courant d’avant-guerre ;<br />

jadis très bien entretenue et toujours en excellent état,<br />

mélange d’ivoire, d’étain et de cuivre, brillante illustration du<br />

savoir-faire de l’optique allemande de la fin du 19 ème siècle et<br />

du début du 20 ème .<br />

LE JUIF : Noté.<br />

<strong>Le</strong> Juif prend le télescope.<br />

LE NARRATEUR : Inventaire des biens contenus dans le grenier de Hermann et<br />

Anna Moller, Heldenstrasse, Elmshorn, terminé– ensemble des<br />

objets inventoriés et comptés.<br />


<br />


<br />

20



<br />

Chronologie – L’Allemagne d’Hitler<br />

La République de Weimar.<br />


<br />

Annexe 2<br />

9-11 nov. 1918 : chute de l’Empire allemand (abdication de Guillaume II) suite à la défaite<br />

militaire. Situation révolutionnaire.<br />

Janvier 1919 : naissance de la République de Weimar.<br />

1919 : Hitler adhère au parti national-socialiste (parti nazi) et il en devient le chef.<br />

28 juin 1919 : traité de Versailles qui démilitarise partiellement l’Allemagne (=le diktat pour<br />

les Allemands).<br />

1923-1925 : échec d’un « putsch » (=coup d’Etat) nazi. Hitler en prison rédige Mein Kampf («<br />

Mon Combat »)<br />

1929 : l’Allemagne est touchée violemment par la crise mondiale (montée du chômage).<br />

1931-1933 : crise politique (le parti nazi devient le premier parti politique allemand).<br />

La dictature nazie.<br />

30 janvier 1933 : Hitler chancelier. Fin de la république de Weimar. Début du IIIe Reich.<br />

27 février 1933 : incendie du Reichstag. Début de la répression de masse et interdiction des<br />

principales libertés.<br />

Mars 1933 : premiers camps de concentration.<br />

1934 : mort du Président Hindenburg. Hitler devient Reichsführer du IIIe Reich.<br />

1935 : lois de Nuremberg : les juifs perdent la citoyenneté allemande.<br />

1938 : « Nuit de Cristal » : persécution violente des juifs (pogrom).<br />

L’Allemagne d’Hitler, responsable de la Deuxième Guerre Mondiale.<br />

1935 : service militaire réinstauré. Réarmement allemand.<br />

1938 : Annexion de l’Autriche (Anschluss). Conférence de Munich (Hitler, Mussolini,<br />

Daladier, Chamberlain).<br />

1938-1939 : Démantèlement de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne.<br />

1er septembre 1939 : l’Allemagne attaque la Pologne : début de la Seconde Guerre<br />

Mondiale.<br />

1942 : conférence de Wannsee : les Nazis mettent en place la « Solution finale » =génocide<br />

des juifs d’Europe.<br />

1945 : défaite allemande et suicide de Hitler : fin du IIIe Reich.<br />

21



<br />

Vocabulaire<br />

Anschluss : rattachement de l’Autriche à l'Allemagne.<br />

Antisémitisme : haine a l'égard des juifs.<br />

Aryen : terme utilisé par les nazis pour désigner les peuples d'Europe du Nord considérés<br />

par eux comme la race supérieure allemande.<br />

Autarcie : système économique par lequel un pays tente de se suffire à lui-même en<br />

réduisant au minimum ses importations (l'Allemagne nazie).<br />

Axe : nom donné à l'alliance signée en octobre 1936 entre 1"Italie de Mussolini et<br />

1"A1lemagne de Hitler (le Japon rejoignit cette alliance). <strong>Le</strong>s forces de l'Axe sont celles de<br />

l'Allemagne, de l'Italie et du Japon.<br />

Camp de concentration : camp de travail où sont regroupés les opposants au régime nazi.<br />

Diktat: terme caractérisant une décision imposée (ou dictée). De nombreux Allemands<br />

appelaient ainsi le traité de Versailles. qui leur semblait une injustice imposée par les Alliés.<br />

Führer : terme qui signifie « guide » en allemand, utilisé par Hitler pour définir sa fonction.<br />

Gestapo : police politique nazie, créée par Hermann Göring.<br />

Nazisme : régime dictatorial mis en place par Hitler en Allemagne de 1933 à 1945 à<br />

l'intérieur duquel le parti nazi avait tous les pouvoirs, <strong>Le</strong> régime reposait sur une dictature<br />

totalitaire dirigée par un Führer et son idéologie était raciste (supériorité de la race aryenne<br />

sur les autres races) antisémite, militariste et expansionniste, antidémocratique et<br />

anticommuniste.<br />

Pogrom : massacre de juifs commis pendant une émeute (la « Nuit de Cristal » en 1938<br />

dans les villes allemandes est un pogrom).<br />

Reichstag : Parlement allemand incendié en 1933.<br />

S.A. : STURM ABTEILUNG : section d'assaut créée en 192, appelée également les<br />

chemises brunes, et qui ont permis à Hitler d'accéder au pouvoir.<br />

SS : Shutz Staffein (section de protection) chargée de la sécurité de Hitler. Créé en 1925, il<br />

forme un corps d’élite dirigé par Himmler qui se charge des pires besognes du régime (ce<br />

sont les SS qui surveillent et organisent la Solution Finale).<br />


<br />

22


Anecdotes<br />


<br />

Annexe 3<br />

<strong>Le</strong>s femmes sous le régime nazi<br />

La lutte contre le manque d’enfants engagée dès leur<br />

montée au pouvoir, par les nazis se concentra en effet<br />

tout d’abord autour de la femme émancipée. Il fallait, à<br />

tout prix, l’éliminer de la vie publique, la forcer à réintégrer<br />

le foyer selon la vieille théorie des trois K : Küche, Kinder,<br />

Kirche (cuisine, enfants, église).<br />

Dans cet ordre d’idées rétrogrades, à une époque où les<br />

femmes obtenaient le droit de vote et luttaient pour leur<br />

libération de l’emprise du mâle, le parti national-socialiste<br />

avait publié en janvier 1921, une ordonnance par laquelle<br />

il s’engageait à exclure à jamais les femmes de toute<br />

position importante dans le domaine de la politique.<br />

Hitler, le premier, parla de l’émancipation de la femme<br />

comme d’un symptôme contre nature semblable à la<br />

démocratie parlementaire. A en croire les dirigeants du<br />

parti, de telles pulsions témoignaient d’une frustration due à des fonctions insuffisantes des<br />

glandes sexuelles, Goebbels, pour sa part, comparait la femme aux animaux.<br />

La femme, disait-il, a le devoir d’être belle et de faire des enfants. L’idée n’est pas aussi<br />

vulgaire et vieux-jeu qu’elle pourrait le paraître. La femelle de l’oiseau se fait belle pour son<br />

mâle et fait éclore les œufs pour lui. L’éloignement des femmes de la vie publique, que nous<br />

avons entrepris, n’est fait, en réalité, que pour lui rendre sa dignité.<br />

La femme idéale<br />

Dès 1933, on prit soin de modifier le programme des écolières à qui le ménage, le foyer<br />

allaient être réservés en lieu et place des études à l’Université. Chaque année, chaque mois<br />

même, de nouveaux décrets rabaissaient la femme à une condition inférieure.<br />

En juin 1936, une loi interdit aux femmes d’exercer les fonctions de juge, de procureur, ainsi<br />

que diverses autres hautes fonctions dans la magistrature. La femme, selon les nazis, ne<br />

pouvant juger que d’après ses sentiments, était incapable de rendre la justice conforme à<br />

l’idéal du parti. Enfin, les doctoresses mariées perdirent, elles aussi, leur emploi devant la<br />

nécessité de se vouer à l’enfantement jusqu’au jour, où, faute d’hommes, on dut les<br />

rappeler.<br />

Aussi surprenant que cela puisse paraître, la plupart des femmes finirent par considérer que<br />

le culte de la maternité, en dépit de tous les désavantages de la discrimination contre le sexe<br />

féminin, était un bien nécessaire à la patrie. Afin de montrer leurs sentiments antibourgeois<br />

de vraies nationales-socialistes, elles cherchèrent à ressembler à l’idéal féminin de la blonde<br />

éclatante, aux hanches larges, aux cheveux noués derrière fa nuque ou tressés en couronne<br />

autour de la tête.<br />

<strong>Le</strong> maquillage était non allemand et ne pouvait servir qu’aux visages marqués par l’érotisme<br />

des filles orientales. Dans les autobus de Berlin, les filles maquillées étaient traitées de<br />

putains, parfois même de traîtres à la patrie. <strong>Le</strong>s Gauleiter de certaines régions allèrent<br />

jusqu’à interdire la teinture de cheveux et la permanente.<br />

23



<br />


<br />

Annexe 4<br />

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