Téléchargez - rock6070

Si on mesure la capacité d’une époque à se renouveler,
alors nous vivons des temps misérables,
mais l’amateur de rock (genre de bête
habituée aux pires situations) sait que les racines de
sa passion, toujours il faut nourrir. Et avec un peu de
chance, beaucoup de patience, un miracle peut parfois
arriver. Même dans les cas les plus épineux.
Comme celui des Pink Fairies. L’an dernier, on apprenait
l’annulation d’un énième concert de reformation,
pour une toute bête sciatique du guitariste. Larry
Wallis, l’homme qu’aucune dope, aucune bouteille,
n’avait réussi à enterrer, déclarait forfait au nom de
son dos. J’en connais qui ont baissé un peu plus la
tête, avant de tendre l’oreille à une rumeur.
Un livre sur la saga plus que déjantée des Deviants/
Pink Fairies était en projet, nous murmurait une voix
lointaine, par-dessus la Manche. Comme on peut s’en
douter, connaissant la bande de zèbres et son incapacité
pathologique à faire simple, la sortie a été remise
plusieurs fois, sans qu’on sache bien pourquoi. Et puis
vint la bonne nouvelle, suivie du facteur.
J’ignore à peu près tout du nommé Rich Deakin (à part
qu’il est le webmestre du site de Mick Farren) mais son
Cosmic Boogie With The Deviants And The Pink
Fairies resquille d’entrée une place au rayon des gros
fayots de votre bibliothèque. D’abord, en maintenant
un cap rigoureux, ce qui n’est pas une petite affaire,
vu la capacité du sujet traité à donner dans le joyeux
bordel ambiant.
Ensuite, en n’oubliant pas de situer l’action dans son
contexte socioculturel, crucial pour ces dévots de l’underground
et de la contre-culture. Des faits, rien que
des faits, la parole aux acteurs le plus souvent, une
iconographie soignée, on n’en demande pas plus.
Ajoutons que si vous voulez en savoir plus sur Miss
Pamela (GTO’s), les chaussettes de Paul Rudolph,
les chiens de Jimmy Page, et la meilleure façon de
se débarrasser du cadavre de son pianiste, vous devrez
passer par l’import. Nous vivons en Hexagonie
centrale, et il est hors de question de distribuer (encore
moins de traduire) un ouvrage faisant l’apologie
d’une bande d’anars impénitents. On commence à
avoir l’habitude et on aime souffrir pour les bonnes
causes.
Et dites-moi, pourquoi les vaches rouges donnentelles
du lait blanc, alors qu’elles mangent de l’herbe
verte ? Hein ?
Laurent
Vapeur Mauve
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