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http://www.myspace.com/theprettyweapons<br />
Du même État, voici Mammatus et son<br />
camion de plomb fondu. Ce groupe de stoner<br />
a pris des leçons chez Obelix pour l’aisance avec<br />
laquelle il sculpte d’énormes riffs dans le granit, en<br />
réussissant à dessiner des mélodies dans ce rock<br />
de brontosaure.<br />
Un petit vent tenace vous sort soudain du haut fourneau,<br />
pour vous embarquer ailleurs. Sur un arc-enciel<br />
au goût de fraise écrasée, une orange électrique<br />
en forme de satellite géostationnaire.<br />
Bref, en bon représentant du psychédélisme, les<br />
gars de Mammatus nous font le coup du kaléidoscope,<br />
on se penche pour comprendre,<br />
encore, encore. Et boum,<br />
on tombe dans The coast<br />
explodes, sans bien réaliser.<br />
Mortel.<br />
http://www.myspace.com/<br />
mammatus<br />
Bougeons<br />
maintenant<br />
dans l’Indiana.<br />
Vous aimez le<br />
blues crasseux,<br />
gras et<br />
huileux ? Qui<br />
s’assoit sur<br />
l’académisme,<br />
et essuie ses godillots<br />
sur le courroux<br />
des puristes ?<br />
Left Lane Cruiser est<br />
votre groupe du moment, dans ce<br />
cas.<br />
Ce duo guitare/percussion annonce la couleur<br />
dés le titre de l’album : Bring yo’ass to the table.<br />
« Ramène ton cul à table » sonne comme si les<br />
musiciens répétaient sur le perron d’un troquet,<br />
sans perdre de temps en chichis, mais en distribuant<br />
un sacré lot de claques dans la tronche. À<br />
faire passer Mike Wilhelm pour un énarque précieux.<br />
La musique qu’aurait pu écrire François<br />
Villon, pour conter ses exploits de gueux.<br />
http://www.myspace.com/leftlanecruiser<br />
France<br />
Toujours à la ramasse le coq ? À cocoricoter la<br />
nouvelle chanson française pour une marque de<br />
somnifères ? Pas vraiment, car voici venu le temps<br />
du Reverend.<br />
Planqué derrière ce pseudo, un vieux routier de la<br />
scène nationale, et son I have a dream (référence<br />
on ne peut plus claire, merci pour le message).<br />
Blues tendu, boogie fiévreux et affûté, jamais égaré<br />
dans une colique de soli infâmes : ça cogne dru et<br />
poussiéreux. Quelques beaux duos avec la chanteuse<br />
américaine Beverly Jo Scott, ou Little Bob, un<br />
coup de tatane dans les burnes de Bush. Beaucoup<br />
de talent, à suivre de près.<br />
On sent ici une belle<br />
conviction. Celle des<br />
gens qui n’ont<br />
rien à perdre, et<br />
qui mettent le<br />
paquet sur la<br />
table directement.<br />
C’est<br />
tout le probléme<br />
d’un<br />
genre aussi<br />
limité que le<br />
boogie/blues<br />
rock, un brin<br />
de mollesse,<br />
un peu d’autocondescendance,<br />
et vous<br />
devenez aussi<br />
crédible qu’un<br />
routier à un défilé<br />
Chanel.<br />
L’album du Reverend a tout<br />
compris des codes d’honneur de sa profession.<br />
Souhaitons que l’arriération artistique de la<br />
France, sa perte totale de goût musical, sa culture<br />
du produit jetable, lui laisse le temps d’exister et,<br />
pourquoi pas, de fédérer. Comme Trust avait su le<br />
faire.<br />
http://www.myspace.com/thereverendlr<br />
Laurent.<br />
Vapeur Mauve<br />
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