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Vapeur Mauve<br />
36<br />
Jetez votre télé et votre radio par la<br />
fenêtre, vous allez finir par croire<br />
tout ce qu’on vous raconte. Maintenant,<br />
installez-vous confortablement : la<br />
relève est là, avec son lot d’artistes goûteux,<br />
pour soulager vos pauvres oreilles<br />
endolories. Vous vous souvenez de la<br />
bonne musique ? Elle existe encore, j’ai<br />
même des preuves.<br />
États-Unis.<br />
Et du beau d’abord. Pamela Wyn Shannon<br />
arrive de sa campagne du Massachusetts, pour<br />
défendre un Courting autumn majestueux comme<br />
le rose de la lune. Loin d’être la nouvelle-fille-avecsa-guitare,<br />
la donzelle reprend les choses à l’endroit<br />
précis où le premier Suzanne Vega les avait abandonnées.<br />
Sans jamais verser dans son abominable<br />
côté je-suis-une-artiste-prenez-moi-au-sérieux.<br />
Cette musique vous confie quelques secrets et<br />
vous laisse méditer. Le tout bardé d’arrangements<br />
hallucinants de beauté discrète. Intense comme le<br />
lierre sur un vieux mur, magnifique comme le soleil<br />
dans une clairière isolée du monde, ce disque vit et<br />
distille une intensité palpable.<br />
http://www.myspace.com/pamelawynshannon<br />
De la classe ensuite. Allons jusqu’à Los Angeles où<br />
The Quarter After s’est donné la mission<br />
suicide de réinventer la magie des Byrds. Après un<br />
premier album miraculeux, c’est au fusil à pompe<br />
qu’on attendait les frères Camparella. Rengainez et<br />
dégustez ! The changes near, même si privé de l’effet<br />
de surprise, est tellement dans son sujet qu’il en<br />
est presque inquiétant. Le catalogue complet du son<br />
« jingle-jangle », fièrement porté, assimilé, compris<br />
dans ses moindres détails. L’artisanat comme on<br />
l’aime, pas encore à huit miles de haut, mais vraiment<br />
pas loin.<br />
http://www.myspace.com/thequarterafter<br />
De l’électricité brute, toujours en Californie, mais<br />
du côté d’Oakland, là où les Pretty Weapons<br />
(trio chevelu) maltraitent un rock vintage seventies,<br />
bardés d’effets soniques, d’un vert glauque,<br />
qui vous labourent la tête, alors que la basse vous<br />
maintient sur le billot. La trame est basique, primitive,<br />
mais la poigne digne d’un barbare culturiste.<br />
Faites confiance au batteur, le grand gong de la<br />
mort, c’est son truc. En longues pièces à étages ou<br />
en grenades directement offensives, ce groupe évoque<br />
un Wishbone Ash enfin débarrassé de sa fichue<br />
candeur et passé au papier de verre gros grain.<br />
Livré avec les copeaux.