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Vapeur Mauve<br />
4<br />
Face à l’inertie des majors, qui enterrent sous une tonne de poussière<br />
des centaines d’albums fabuleux des années 60 et 70 dont la réédition<br />
ne serait pas assez lucrative, l’usine à bootlegs fait fumer ses cheminées<br />
! Le nombre de labels qui ressortent illégalement en CD des vieux<br />
vinyles est si imposant qu’on finit par ne plus savoir qui est honnête et<br />
qui ne l’est pas. Si, il y a quelques années encore, nous pouvions juger<br />
par une simple écoute et un rapide coup d’oeil sur la maigre pochette<br />
du caractère légal ou non d’une réédition, les moyens technologiques<br />
dont disposent maintenant les entreprises frauduleuses leur permet de<br />
mettre sur le marché des CD qui se révèlent parfois être des copies<br />
presque identiques des rééditions légales ! La qualité n’est donc plus<br />
toujours un critère de sélection en 2008, c’est alors le respect avec lequel<br />
les maisons de disques honnêtes traitent les musiciens qui devrait<br />
nous inviter à acheter nos CD avec discernement. ProgQuébec est une<br />
maison sérieuse. On lui donne donc la parole !<br />
Entrevue avec Stephen Takacsy de ProgQuébec.<br />
Béatrice : Quels sont les critères selon lesquels ProgQuébec choisit<br />
de rééditer tel album plutôt que tel autre ?<br />
Stephen Takacsy : Les critères les plus importants sont la disponibilité<br />
et la bonne qualité du matériel, le potentiel de ventes au Québec et à<br />
l’étranger, l’importance sur le plan culturel. Et l’existence d’une version<br />
bootleg illégale dont nous voulons stopper les ventes.<br />
B. : Comment procédez-vous lors d’une réédition ? Contactez-vous<br />
d’abord les musiciens ? Si oui, comment réagissent-ils généralement<br />
quand ils apprennent qu’un label souhaite dépoussiérer leur vieux<br />
disque ?<br />
S. T. : On contacte les musiciens, car on ne fait rien sans leur implication.<br />
Ils sont très enthousiastes quand on leur parle de rééditer leur<br />
musique !<br />
B. Arrive-t-il que des musiciens viennent eux-mêmes vous suggérer de<br />
rééditer leur album ?<br />
S. T. : Absolument, et même avec du matériel inédit.<br />
B. Vous arrive-t-il de ne pas pouvoir rééditer un disque parce que le<br />
musicien ou le groupe s’y oppose ? Ou parce que le label qui en détient<br />
les droits refuse ?<br />
S. T. : Ça ne s’est jamais produit qu’un artiste s’y oppose. Mais il y a<br />
des majors comme Sony et Universal qui refusent de nous accorder<br />
certains droits. C’est très frustrant, car il y a des disques qui sont sortis<br />
illégalement et qui appartiennent à ces labels, et nous avons offert de<br />
les aider en sortant le plus rapidement possible les rééditions officielles,<br />
mais ils ne bougent pas. C’est pour cela que ces labels ont des<br />
gros problèmes. Ils ne connaissent pas leur catalogue et ne savent pas<br />
quoi faire avec. Pendant ce temps, les labels et les artistes perdent de<br />
l’argent à cause des pirates !<br />
B. Vous est-il arrivé de vouloir rééditer un disque et de faire marche<br />
arrière parce qu’un label malhonnête l’a déjà sorti sans avoir l’autorisation<br />
de le faire ?<br />
S. T. : Non, au contraire. Nous cherchons à contrer les labels malhon-