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Dans le cadre de notre dossier sur les conséquences du<br />

téléchargement illégal, nous avons rencontré Bernard<br />

Gueffier, directeur du label Muséa, spécialisé dans la réédition<br />

d’albums de rock progressif. Interview dans lequel il<br />

nous expose les difficultés d’une telle activité aujourd’hui,<br />

et sa vision future du marché du disque. Plutôt sombre à<br />

vrai dire… Micro !<br />

Lou : Bonjour Bernard, nous allons donc concentrer notre<br />

entrevue sur la mission principale du label Muséa, la<br />

réédition d'albums. Dans un premier temps, pouvez-vous<br />

nous expliquer la démarche de votre label quand vous<br />

entreprenez une réédition ? Contactez-vous directement<br />

les musiciens ou passez-vous par le label qui détient les<br />

masters ?<br />

Bernard Gueffier : Pour toutes les rééditions, qui<br />

constituent environ un tiers de notre catalogue, nous<br />

recherchons tout d'abord le producteur, car c'est avec<br />

ce dernier que doit être signé le contrat de licence. Nous<br />

entrons également en contact avec les musiciens, d'une<br />

part par simple courtoisie, mais aussi pour les interviewer<br />

de manière à rédiger une biographie. Leur avis est déterminant<br />

pour le choix des bonus, la conception du livret,<br />

etc. Ils sont associés de près à ces décisions.<br />

L. : Savez-vous combien touchent les artistes lorsqu'un<br />

de leur ancien album est réédité ?<br />

B. G. : Tout dépend du contrat d'origine qui les lie au producteur.<br />

S'il s'agit d'une autoproduction, nous payons aux<br />

artistes une redevance d'environ 15 %<br />

Vapeur Mauve<br />

L. : On connaît tous ici le sérieux et le super boulot que<br />

l'équipe Muséa emploie lorsque vous rééditez un album:<br />

un son impeccable, des bonus ambitieux et indispensables,<br />

et des livrets toujours très instructifs. Bref, du travail<br />

fait avec passion. Pour autant, dans le cadre de notre<br />

fanzine, on a pu s'apercevoir que ce n'était pas le cas<br />

de tous les labels (disque vinyle ripé, pochette scannée<br />

sans notes...). Quelle est votre éthique en la matière ?<br />

B. G. : C'est très simple : le label Muséa qui, rappelonsle,<br />

est constitué en association sans but lucratif, est la<br />

réunion de passionnés de rock progressif et de divers<br />

courants proches de ce style. Notre ligne directrice, lorsque<br />

nous concevons un disque, est de se placer dans la<br />

peau du fan qui est en chacun d'entre nous. Le disque<br />

que nous ébauchons, nous le voulons d'abord pour<br />

notre propre collection, nous en sommes les premiers<br />

intéressés. Ceci garantit un résultat dans lequel l'auditeur<br />

final, le fan, pourra se retrouver.<br />

L. : En interrogeant les membres des Savage Resurrection<br />

(groupe US psyché qui a sorti un album en 68),<br />

on a été consterné d'apprendre qu'à côté de la réédition<br />

officielle, sortie en 90 et autorisée par le groupe, l'album<br />

fut depuis réédité deux fois par des labels douteux, sans<br />

que les musiciens soient à un moment donné consultés<br />

ou rétribués. Connaissez-vous ces pratiques ? Sontelles<br />

courantes et vous sentez-vous concerné par le<br />

débat, ou la lutte qui semble nécessaire d'être menée?<br />

Avez-vous déjà réédité un album et vu, quelques mois<br />

après, qu’il avait aussi été réédité par un autre label ?<br />

B. G. : Oui, la piraterie existe à grande échelle sur<br />

bon nombre de nos rééditions. J'ai déjà pu trouver des<br />

versions illégales de nos disques en Corée du Sud, en<br />

Russie, au Brésil, aux USA, etc. C'est monnaie courante,<br />

et nos moyens de lutte sont quasi inexistants :<br />

il est absolument impossible de localiser les labels qui<br />

publient ces pirates, et quand bien même on pourrait y<br />

parvenir, les moyens d'action légaux sont inappropriés:<br />

les coûts représentant une action en justice à l'autre

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