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Pour ce troisième album, New! Improved! (1969), Blue Cheer voit son compositeur<br />
et guitariste Leigh Stephens quitter le groupe pour une carrière solo. Il est remplacé<br />
par deux nouveaux guitaristes : Bruce Stephens et Randy Holden.<br />
Ces derniers se partagent la tâche et font parler leur talent de composition sur une<br />
face chacun. La première, écrite par Stephens (sauf une reprise de Dylan et une<br />
compo du pianiste Kellogg), donne dans un blues blanc avec un côté plus populaire<br />
que ce que faisait le groupe auparavant.<br />
La seconde face, écrite par Holden, est beaucoup plus brute, plus hard, sa guitare<br />
tranche dans le vif et ne fait pas de détail, c'est du gros son qui dépote et sa voix y<br />
est pour beaucoup (son Fruit & Iceberg qu'on retrouvera sur son album solo Population<br />
II en est un parfait exemple).<br />
Ben<br />
Ce cinquième album de Blue Cheer, The Original Human Being, n’est pas celui<br />
que préfèrent les amateurs. L’arrivée d’un nouveau guitariste (Gary Yoder, ex-Kak)<br />
ne change pas beaucoup la donne et le disque balance entre rock et soul/blues<br />
(Black Sun) et même country (Tears In My Bed) sans que jamais une direction précise<br />
ne soit donnée à l’ensemble.<br />
Gary Yoder (qui est aussi le producteur) expédie quelques soli bien nerveux, mais<br />
le temps semble déjà loin où Blue Cheer faisait vibrer sa musique de délices psychédéliques.<br />
Les claviers (un Moog sur Babaji !?) sont de plus en plus présents, et<br />
on a recours à une section de cuivres (et solo de sax) sur certains titres. Quelques<br />
belles réussites néanmoins qui méritent qu’on rehausse un peu les jugements hâtifs<br />
qu’une écoute distraite pourrait prescrire. À écouter en priorité : Man On The<br />
Run, Make Me Laugh et Pilot.<br />
Harvest<br />
Bosser dans un projet comme Vapeur Mauve vous réserve toujours de belles surprises.<br />
Imaginez votre rédacteur, grand fan devant l’éternel de cette machine métallique<br />
qu’est Blue Cheer, qui doit se farcir la dernière production discographique<br />
des années glorieuses de ce combo : Oh ! Pleasant hope. Qu’il avait écouté vite<br />
fait entre deux merveilles, et rangé soigneusement dans ses nombreuses étagères<br />
sans jamais y revenir. Ne gardant qu’un souvenir lointain et négligeable.<br />
Et puis voilà qu’on redépose la galette dans son lecteur à CD, cet objet froid, magnifique<br />
métaphore du consumérisme. Et l’on découvre, ou redécouvre un disque<br />
particulièrement beau, épuré et qui s’apprivoise au fil des écoutes. Pour devenir un<br />
opus dont on n’arrive pas à se détacher, se révélant particulièrement moderne. La<br />
grosse artillerie qui distillait ses riffs ensanglantés et burinés laissant sa place à des<br />
compositions plus simples, où transpire l’affection du blues originel.<br />
Débarrassé de ses deux guitaristes légendaires (L. Stephens et R. Holden), le groupe<br />
parcourt les genres, flirtant du côté des Stones (Believer), s’aventurant dans une<br />
country jubilante (Money troubles) sans oublier l’Inde et ses sonorités orientales<br />
(le très voyageur I’m the light). Et puis ce magnifique titre éponyme, Oh ! Pleasant<br />
hope, blues à vous déchirer le peu de certitudes que vous avez. Un album à redécouvrir<br />
et à savourer les cheveux dans le vent, la tête dans les étoiles. Superbe !<br />
Lou<br />
Vapeur Mauve<br />
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