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Actu
Arnaud Schaumasse
A GAZETTE : Pourquoi mettre
en place une campagne de sécurité
routière en direction des piétons et
cyclistes ?
ARNAUD SCHAUMASSE : On s’est
concentré depuis quatre ans sur les axes
principaux comme les autoroutes et
les routes nationales. Finalement, on a
laissé l’usager de la route dijonnais assez
tranquille, afin de ne pas lui donner un
sentiment de répression alors qu’on était
en pleine période de travaux du tram sur
Dijon. Donc dans une période où les sens
de circulation changeaient régulièrement,
les différentes infractions étaient difficiles
à identifier et ce n’était pas une bonne
démarche sur le plan pédagogique. Bref les
piétons et les cyclistes faisaient comme ils
pouvaient… Mais maintenant le tram est là,
semble très apprécié, et les itinéraires sont
bien définis. Nous sommes donc désormais
dans le bon espace-temps afin de pouvoir
très clairement mettre chaque usager en face
de ses responsabilités afin de contribuer au
mieux-vivre et circuler ensemble.
Quels changements le tram amène-t-il au
quotidien pour les cyclistes et piétons ?
Le tram est bien sûr joli et efficace, non
polluant, mais c’est aussi un outil de
locomotion très particulier puisqu’il est très
silencieux et toujours prioritaire. Tout cela
amène une perception très différente de
la ville. Le moment est donc venu pour le
cycliste et le piéton de bien comprendre et
accepter que certaines mauvaises habitudes
doivent cesser. Même quand les kilomètres
de voies cyclistes dédiées ont été terminées,
on s’est rendu compte que certains cyclistes
continuaient à rouler sur les passages
piétons, considèrent qu’un feu piéton est
aussi un feu pour vélo, ne mettent jamais
pied à terre, continuent à rouler sur les
trottoirs ou prennent les voies cyclables à
contresens.
Le vélo a de plus en plus de succès à Dijon,
on peut s’en féliciter, mais de mauvais
réflexes de comportement se sont installés
de manière durable et il est temps de
réguler tout cela… Il y a eu longtemps une
forme de tolérance qui nous amène donc à
retrouver quotidiennement des situations
très dangereuses.
Les zones 30 qui se sont développées
n’ont-elles pas pour objectif de rendre la
circulation cycliste plus facile ?
Le rôle fondamental de ces zones est de
partager l’espace. Dans cette zone, un piéton
est toujours prioritaire ; pour autant, la
ville, à juste titre, n’a pas voulu enlever les
passages piétons afin de ne pas amener de
la confusion entre les zones. Le tram est
maintenant en circulation et la ligne T2 va
démarrer. Le tram a permis de redessiner la
ville, cela amène de plus en plus de gens à
circuler à pied et à vélo, mais ces derniers
doivent comprendre qu’il y a aussi des règles
et une responsabilité forte. Et il en va de leur
sécurité.
D’autant plus qu’il sont souvent mal
protégés ?
Sur un vélo encore moins qu’à moto, on n’a
pas de carrosserie, pas de coque et aucune
protection. On peut identifier deux grandes
familles de cyclistes en ville : ceux qui sont
des habitués de longue date, qui respectent
le code de la route, se signalisent et qui se
rendent visibles le soir. Et puis est apparu
en masse le monde de ceux qui ne faisaient
La Gazette - jeudi 29 novembre 2012
« Partage de l’espace et sécurité »
À travers une opération d’alerte d’envergure en
direction des usagers des deux-roues non motorisés et
des piétons, la préfecture de Côte-d’Or souhaite amener
ces usagers de plus en plus nombreux, notamment à
Dijon, à plus de responsabilités. Arnaud Schaumasse,
le directeur de cabinet du préfet de la Côte-d’Or, nous
explique les différents dangers et enjeux.
Certaines mauvaises
habitudes doivent cesser
quasi jamais de vélo, qui s’est accru avec la
mise en place des vélos en libre service, qui
ne font pas attention et qui se comportent
comme s’ils étaient toujours piétons et ils
n’ont pas conscience des dangers qu’ils
encourent et peuvent faire encourir aux
autres. Ce type de personnes a par ailleurs
souvent des vélos qui ne sont pas toujours
adaptés à rouler le soir ou la nuit, voire sans
aucun éclairage. Il faut revenir à plus de bon
sens et de sérieux car être vu des autres doit
être la base… Et comme la mode actuelle
n’est pas franchement au jaune fluo, il faut
se rendre visible par des catadioptres ou des
éclairages actifs.
Les accidents sont-ils si nombreux ?
De simples chiffres : en Côte-d’Or, un
accident corporel sur quatre implique un
piéton ou un cycliste et ils représentent 12 %
des victimes. La police a donc lors des deux
premiers mois de la mise en place du tram
fait acte de pédagogie, mais désormais elle
est passée en mode sanction. Les enjeux
sont importants, on parle tout simplement de
partage de l’espace, mais surtout de sécurité .
Propos recueillis par AdC
andrea@gazette-cotedor.fr
PHORO ÉRIC CAPELLI