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Actu
ÉJÀ vingt-huit ans que Coluche a
eu l’idée de créer les Restaurants
du cœur. Vingt-huit hivers que
des bénévoles dans la France entière
consacrent du temps pour distribuer
gratuitement de la nourriture aux familles
les plus démunies. Malheureusement,
toutes ces années n’ont pas fait reculer
la pauvreté. On estime, en 2012, que 900
000 personnes bénéficient du soutien de
l’association qui distribue 115 millions
de repas.
Cette progression de la pauvreté se vérifie
à Chenôve, où un nouveau centre de
distribution – le vingt-sixième en Côted’Or
a ouvert ses portes ce mardi 27
novembre, boulevard des Valendons. «
104 familles, soit 251 adultes et 19 bébés
de moins de 18 mois, se sont déjà inscrits
pour bénéficier de l’aide des Restos
du cœur » explique Daniel Reynaud,
responsable du centre nouvellement créé.
« Je pensais sincèrement avoir moins de
monde… » regrette-t-il d’un air quelque
peu fataliste. Bénévole depuis 2004
dans l’un des deux centres implantés à
Dijon, Daniel Reynaud est également
surpris de découvrir « 80 % de nouveaux
bénéficiaires », essentiellement des
habitants de la commune de Chenôve
(78 %), « certainement pénalisés par
un problème de mobilité pour se rendre
auparavant à Dijon ».
Une vingtaine de bénévoles (600 en
Côte-d’Or) seront chargés de distribuer,
chaque mardi et vendredi jusqu’au 31
mars (de 14h à 17h), des repas qui
coûtent en moyenne un euro. « Avec
cette somme, on parvient à offrir un
repas complet et équilibré, assure Claire
Cornet, présidente départementale des
Restaurants du cœur. Cela permet d’aider
des familles avant qu’elles ne soient
prises dans une spirale infernale. » Les
bénévoles espèrent pouvoir répondre aux
nombreuses demandes, mais certains,
légitimement, s’inquiètent déjà : « D’ici
Noël, on ne sait pas exactement ce que
ça va donner… » Un tiers des produits,
alimentaires ou d’hygiène, proviennent
d’un surplus de la Communauté
économique européenne, les deux autres
tiers sont acheminés depuis Paris par
les « Restos du cœur ». 600 tonnes
d’aliments sont approvisionnées en Côted’Or
en l’espace d’une saison.
La Gazette - jeudi 29 novembre 2012
Restos du cœur
Progression de la pauvreté
Les Restaurants du cœur
entament une vingthuitième
campagne
d’hiver pour venir en
aide aux plus démunis.
À Chenôve, un nouveau
centre de distribution
a ouvert ses portes
le 27 novembre. Et il
croule déjà sous les
demandes…
SA VOIX portait loin, et son verbe était
haut. L’historien Pierre Gounand nous a
quittés en fin de semaine dernière. Ses
travaux traitaient surtout de la Seconde
Guerre mondiale, notamment à Dijon. Il a
été le premier à orienter ses recherches sur
le quotidien des Français sous l’occupation.
C’était d’ailleurs le sujet de sa thèse, qui a
laissé une vraie trace dans l’historiographie
française. Pierre Gounand avait le discours
80 % de nouveaux
bénéficiaires
fleuri, mais sans jamais tomber dans la
vulgarité. Un gouailleur qui rendait l’histoire
vivante. Un jour, il raconte la mésaventure
d’un gamin un peu désœuvré pendant
l’occupation, qui propose aux Allemands
ses services pour faire de la livraison,
histoire de gagner un peu d’argent. Fier
de lui, il raconte ses exploits à son père.
Pierre Gounand narre la scène : « Le père
en entendant se lève. Et bim une moufte !
Le gamin ne comprend pas et grogne. Et
bim, encore une moufte ! »
Il a toujours préféré la vérité aux clichés de
l’histoire bien-pensante. C’est lui qui avait
évoqué la première fois pour La Gazette le
passé trouble de Gaston Gérard.
La gloire, il s’en foutait. Il n’en avait pas
besoin. Il ne connaîtra que partiellement
les résultats de ses derniers travaux. Il
avait réussi à convaincre les autorités
Jean Esmonin, maire de Chenôve, a salué
l’implantation de ce nouveau centre
sur sa commune : « Merci d’avoir pris
cette initiative. Sans votre don de soi,
la souffrance de nombreuses familles
serait autrement plus grande. La France,
pays qui recèle beaucoup de richesses,
n’a pas de quoi être fière de cette société
totalement inégalitaire. » Le pire a été
évité pour l’année 2013, le Programme
européen d’aide aux plus démunis
(PEAD) ayant échappé à la suppression
et bénéficiant d’un sursis. Cette aide
européenne, dont l’enveloppe est de 500
millions d’euros par an, représente 23 %
du financement de l’aide alimentaire .
« Et bim, une moufte ! »
A. G
de la nécessité de réaliser des fouilles
archéologiques dans son secteur de Saint-
Martin-du-Mont, à proximité de Saint-
Seine-l’Abbaye. De nombreux vestiges ont
été mis à jour.
La Gazette adresse ses condoléances à sa
famille. La rédaction perd un spécialiste,
mais surtout un ami .
La rédaction
PHOTO A. G