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Politique
A GAZETTE : Depuis près d’une
semaine il est question de crise, de
chaos ou encore de bras de fer à
l’UMP. Imaginiez-vous un tel scénario ?
L’élection a-t-elle été mal organisée ?
ÉRIC WOERTH : L’organisation
matérielle de l’élection comme son contrôle
ont été calamiteux. Les événements de
ces derniers jours ont décrédibilisé le
processus électoral et son résultat. Nous
avons un devoir de clarté à l’égard de
nos militants. C’est pourquoi je réclame
l’organisation d’une nouvelle élection qui
est une condition nécessaire au ciment de
l’UMP. Il faut que l’élection du Président
soit incontestable afin que l’UMP puisse
se rassembler et être reconnue comme un
grand parti démocratique. Je tiens d’ailleurs
à rendre hommage à nos militants qui se
sont déplacés en nombre pour voter et ce,
dans toute la France. Il est important de
souligner cette participation massive de nos
militants. De plus, il y a eu une campagne
de bonne qualité lors de laquelle les
deux candidats ont multiplié les réunions
publiques. Et bien qu’une élection soit une
compétition, jamais la ligne jaune n’avait
été franchie. La période de troubles que
nous traversons depuis ne doit pas remettre
en cause les fondements de notre parti
et d’ailleurs, la charte des valeurs, pour
laquelle les militants ont aussi été appelés
à voter le 18 novembre dernier, a obtenu
97 % des suffrages exprimés en sa faveur.
Avec le recul, ne pensez-vous pas que
François Fillon, longtemps donné favori
dans les sondages, a mené une campagne
trop tranquille, alors que son adversaire
semblait occuper davantage le terrain ?
À propos des sondages, il est exact de dire
que François Fillon en était le favori. Mais
essentiellement auprès des sympathisants
de l’UMP. Et les militants n’ont pas calé
leur choix sur les sympathisants, chez qui il
était visiblement plus populaire. On ne peut
pas affirmer que François Fillon ait été trop
mis en confiance par les sondages. Il a fait
une très bonne campagne. Je sais qu’il a
parfois été caricaturé. Mais à tort. Il y avait
deux candidats, deux personnalités, deux
La Gazette - jeudi 29 novembre 2012
Éric Woerth
« Je réclame une
nouvelle élection »
Après l’élection – particulièrement mouvementée
– à la présidence de l’UMP dont nous devrions
connaître le dénouement dans les prochains jours,
le premier parti d’opposition va s’atteler à préparer
l’avenir. Le député de l’Oise Éric Woerth, ancien
ministre du Budget et du Travail de Nicolas Sarkozy
et qui soutenait François Fillon, souhaite une sortie
rapide de la période de troubles que traverse l’UMP
son rôle de premier parti d’opposition.
méthodes, deux discours, mais surtout deux
lignes politiques. On a parlé de la droite
décomplexée de Jean-François Copé, mais
François Fillon et ses partisans n’ont aucun
complexe pour affirmer leur appartenance
à la droite.
Dans cette période très agitée que
traverse l’UMP, l’UDI entend devenir le
premier parti d’opposition…
C’est normal que ses dirigeants tiennent
ce discours. Par contre, je suis persuadé
que ce serait une vraie erreur que l’UDI
veuille ressusciter l’UDF et que l’UMP
fasse revivre le RPR. Nous irions tout droit
à la catastrophe. Nous devons travailler
avec l’UDI. Vous savez il y a beaucoup de
centristes à l’UMP et ce sera au président
de l’UMP, si nous parvenons à sortir de
cette crise, de faire en sorte de rassembler
notre parti. L’UMP ne doit surtout pas
s’enfermer dans une vision étriquée et
trop droitière, car elle n’a pas vocation à
ne représenter qu’une partie de la droite.
Nous devons rassembler une majorité de
Français pour battre la gauche et
...
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