N° 41. Mars 2008. - Centre Régional des Lettres de Basse-Normandie

More documents

Recommendations

Info

Éditeurs en basse-normandie L’auteur. « D’abord c’est une rencontre avec l’auteur, souvent, quelqu’un que l’on connaît déjà. Nous travaillons notamment avec des membres de l’association Histoire et Patrimoine Industriel : Marc Pottier, Alain Leménorel… C’est ce dernier d’ailleurs qui avait fait cette proposition d’un livre sur la SMN (Une forteresse ouvrière, 1910-1993, 2006). Mais dès le départ, il doit se passer quelque chose de fort avec l’auteur. Je crois que la seule chose qui pourrait me faire décrocher du métier, ce serait un conflit avec un auteur… Il faut savoir aussi adapter le texte au lecteur pour que le livre puisse porter ses fruits. La plus grande difficulté reste de savoir si un livre se vendra bien. Même avec l’expérience, c’est à chaque fois la grande inconnue. » La relecture. « Les textes sont toujours soumis à un comité de lecture. Celui des Cahiers du temps est constitué de quatre personnes. Une fois que nous avons pris la décision d’éditer, que le processus est enclenché, nous débutons la phase de relecture et de correction. Parallèlement, nous entamons la conception du livre, le choix du titre, du visuel de couverture. Généralement, nous recevons le texte et les documents iconographiques en même temps. Nos auteurs sont souvent eux-mêmes historiens et ont fait le travail de collecte des visuels. » Anne Sablery, ici à gauche, avec son équipe. Cabourg > Les Cahiers du temps Livres d’Histoire, histoire d’un livre… Anne Sablery, directrice des Cahiers du temps, revient sur les différentes étapes de la conception d’un livre au sein de sa maison d’édition. La mise en page. « Nous assurons la maquette et la photogravure en interne. J’ai d’ailleurs investi dans du matériel et embauché Emilie pour la photogravure. Une fois les documents numérisés, nous débutons la mise en page. Mon objectif, c’est de faire passer un message de la plus belle manière qui soit. La maquette est ensuite proposée à l’auteur. Nous faisons ainsi trois à quatre allers-retours avec lui. Cette période de relecture est selon moi la plus importante. Elle ne doit en aucun cas être raccourcie. Même si l’auteur nous dit que le texte est parfait ! On ne peut pas faire un livre en moins de trois mois. A partir de cette étape, nous commençons à communiquer sur le livre via notre site web mais aussi en direction des représentants nationaux. » L’impression. « Ensuite, intervient l’imprimeur. Nous avons la volonté aux Cahiers du temps de faire travailler les entreprises de la région. La proximité de l’imprimerie est importante car je tiens à être présente sur les machines lors de l’impression. Chaque imprimeur a sa spécialité en fonction de son parc machines. Je travaille toujours avec le même imprimeur pour la qualité des noirs et avec un autre pour les quadris ou les quantités importantes. C’est le poste financier le plus lourd. C’est donc une étape clé pour le coût final du livre. Si un livre est trop cher à la fabrication, nous ne pourrons pas le vendre. » mars 2008 - livre / échange I I La diffusion. « Après le façonnage, les livres reviennent ensuite dans nos locaux où ils sont stockés et des exemplaires sont immédiatement envoyés à notre diffuseur national, le G-DIL, au comptoir parisien et à nos libraires régionaux inscrits à l’Office. Nous assurons nous-mêmes la diffusion régionale. » La distribution. « Nous assurons nous-mêmes toute la distribution. Chaque jour, nous recevons des commandes par courrier, fax ou internet, nous facturons et expédions les livres, essentiellement dans la région mais également dans toute la France et même à l’étranger. Passer par Calibre m’intéresserait s’il y avait une plateforme à Caen. Mais, en région parisienne, je crains le coût des retours intempestifs qui sont un danger réel pour une petite maison d’édition spécialisée sur la Basse-Normandie. Etre installée en région pour moi n’est pas un handicap. Ce serait même un avantage. Mais des aides comme celles du CRL sont incontournables. Un livre ne saurait être remboursé par ses seules ventes en librairie. Nous publions environ dix livres par an. Aujourd’hui, je suis une éditrice comblée. J’ai créé deux emplois (à mitemps), j’ai une bonne équipe où nous sommes tous polyvalents. J’ai l’impression que le soin que nous apportons aux livres des Cahiers du temps est reconnu. » « ÉDITER, C’EST FAIRE PASSER UN MESSAGE TOUT EN DONNANT DU PLAISIR AU LECTEUR AVEC UN BEAU LIVRE : UNE VISION CLAIRE, UN TOUCHER PARTICULIER, UNE ODEUR D’ENCRE, LE BRUIT D’UNE RELIURE NEUVE QUI CRAQUE... ET LE GOÛT DES MOTS. » ANNE SABLERY Domaines : Histoire sociale, patrimoine artistique et architectural régional, ouvrages documentaires et beaux livres Nombre de titres au catalogue : 80 Année de création : 1995 Adresse : 29, rue du Caporal-Chassignol, 14390 CABOURG Téléphone : 02 31 91 83 80 Site : www.cahiersdutemps.com D.R
Fonds CRL Après-midi studieuse à la galerie du Chameau, ce mercredi. Il faut terminer la confection des boîtiers du prochain ouvrage à paraître : un portfolio, catalogue de l’exposition du photographe caennais Tristan Jeanne-Valès, Le Feu, les mains. Le livre sera tiré à 200 exemplaires numérotés et présentés dans des coffrets sérigraphiés par Bernard Louvel. Tout est là, tout est dit : le plaisir de créer, fabriquer un format, une mise en page pour chaque parution ; et aussi le lien avec une activité artistique. Tels sont les marques de fabrique des éditions du Chameau, couplées au lieu d’exposition éponyme, inauguré en 1988 à Dozulé. « Chaque livre doit être unique, chaque exemplaire numéroté », précise François Bourdon co-responsable de l’association avec Fabienne Lachèvre-Frongia. « Et nous voulons qu’il soit accessible au plus grand nombre. On a plus d’imagination que de moyens d’où nos faibles tirages et un important travail bénévole. Nous ne gagnons pas d’argent ! Mais nous ne sommes pas dans cette logique de toute façon », poursuit François Bourdon. La conception artistique de l’ouvrage, la proximité entre les artistes et les écrivants, voilà ce qui intéresse cet éditeur, bénévole lui aussi. Créées en 1993, les éditions du Chameau s’inscrivent dans la continuité de l’activité de la galerie 175. Les 80 exemplaires du premier livre (consacré aux expositions des cinq premières années) furent fabriqués manuellement ! Aujourd’hui, le catalogue compte 22 titres Dozulé > Les éditions du Chameau et le nombre de projets par an a doublé : calligraphie, sérigraphie, poésie, etc. « On essaie toujours de ne pas écouler tous les exemplaires de manière à ce que chaque livre continue à vivre… » 2008 devrait voir la parution de nouveaux titres : des nouvelles de Clara Baume, La Casse Karl Marx ; Phébus et moi, carnet de route de Thomas Jonckeau, un recueil d’aphorismes avec illustrations, conçu à quatre mains par Frank Lanot et Maryvonne Le Quellec… Pour chaque nouveau projet, François Bourdon réalise un prototype. Un exemplaire zéro qu’il teste auprès de son entourage, de celui de l’auteur… Puis ensuite les éditions du Chameau lancent la souscription, organisent éventuellement une rencontre, une exposition autour du projet, toujours pour le faire connaître, sensibiliser les éventuels lecteurs. « Cela nous permet de tester le public en quelque sorte, c’est un filtre naturel, une sérénité. On ne lancera jamais un livre s’il n’y a pas de public. » De rencontres en coups de cœur, de coups de cœur en hasard, les éditions du Chameau construisent leur catalogue tout en restant fidèles à leur conception de l’édition : « Editer des livres en un nombre d’exemplaires volontairement restreint, sans se préoccuper des problèmes liés à la diffusion en grande série. Nous avons le souci de réaliser des « petits » livres à des prix accessibles, aussi bien pour la fabrication que pour les éventuels ac- mars 2008 - livre / échange I I I quéreurs, tout en étant le plus près possible de la qualité offerte par des professionnels. Cette activité, autour de la Galerie 175 (Dozulé), est pour nous une nouvelle façon de diffuser et de garder la trace de réalisations artistiques, mais aussi d’associer dans cette aventure des personnes qui écrivent, favorisant la proximité artistique et les rencontres. » / Éditeurs en basse-normandie Petites mains et grande imagination Les éditions du Chameau font de plus en plus parler d’elles. leur soif de rencontres en fait l’un des catalogues d’éditeur les plus originaux de Basse-Normandie. L’un des plus grands succès de la dernière maison d’édition installée en Basse-Normandie, Zulma, fut Le Nouveau Magasin d’écriture d’Hubert Haddad. Un an après, l’éditeur publie Le Nouveau Nouveau Magasin d’écriture, texte hautement littéraire, pour la littérature et sur la littérature, un cabinet de curiosités au service de l’art d’écrire. Le Nouveau Nouveau Magasin d’écriture, tout comme son prédécesseur, rend un hommage passionné à l’art d’écrire. « Ecrire, apprendre à consigner en langage humain le secret abrasif qui vous distingue de tous et vous rapproche de chacun, c’est avant tout commencer d’être libre. » Poursuivant ainsi la réflexion entreprise dans le premier tome où Hubert Haddad affirmait : « L’art d’écrire ne s’enseigne pas ». « Mais le goût d’écrire, lui, se conforte et se déploie dans le travail. » Magicien prodigieux des mots, Hubert Fonds CRL Haddad fait advenir tous les livres et toutes les histoires dans ce volume de 634 pages. Découpé en dix-sept albums aux titres oniriques (« L’Ange de la destinée allait pieds nus… », « Avec un mouchoir rouge, je t’apprivoiserai »), Le Nouveau Nouveau Magasin d’écriture propose réflexions sur la littérature et ses genres aujourd’hui, citations et extraits de Baudelaire à Tzara, illustrations (Rembrandt, Rops, Toulouse-Lautrec…) et idées pour consignes d’écriture en atelier… Le tout servi par une élégante mise en page et un excellent travail typographique, la signature remarquée et remarquable des éditions Zulma désormais. Bibliothèque portative, tiroirs à rêves d’écriture, « musée de l’insolite », Le Nouveau Nouveau Magasin d’écriture est tout cela à la fois. Généreux et foisonnant, singulier et pluriel, polysémique et polyglotte, Laurent Pleintel, François Bourdon et Fabienne Lachèvre-Frongia. « ETRE ÉDITEUR, C’EST ACCOMPAGNER ET PARTICIPER À LA CRÉATION D’UN PROJET, DU TEXTE SEUL JUSQU’À L’ÉLABORATION DU LIVRE. » FRANÇOIS BOURDON Domaines : Sculpture, peinture, arts graphiques, photographie, littérature en lien avec l’art, poésie Nombre de titres au catalogue : 21 Année de création : 1993 Adresse : 154, Grande Rue 14430 DOZULÉ Téléphone : 02 31 39 01 12 Site : www.perso.wanadoo.fr/galerie175 Honfleur > Zulma Tiroirs à rêves d’écriture… Exercice amoureux des mots, colossal et minutieux, Le Nouveau Nouveau Magasin d’écriture d’Hubert Haddad séduit, réveille, stimule, envole. Nous sommes tous des écrivains, nous dit son auteur. l’ouvrage met l’écriture à la portée de tous. Écrit dans une langue luxuriante, il est multiple, riche, vagabond. Et pourtant il ne clôt rien car tout reste à venir, à écrire donc… Le Nouveau Nouveau Magasin d’écriture, Hubert Haddad (Zulma, 2007) Le Nouveau Magasin d’écriture, Hubert Haddad (Zulma, 2006) Un entretien avec Laure Leroy, directrice des éditions Zulma à lire dans le Livre/échange n°40 (Octobre 2007) Domaines : littéraure française et étrangère Nombre de titres au catalogue : 350 Année de création : 1990 Adresse : 14600 Honfleur Téléphone : 01 58 22 19 90 Site : www.zulma.fr
Page 1 and 2: Journal trimestriel édité par le
Page 3 and 4: Belinda Cannone enseigne la littér
Page 5 and 6: d’Aurevilly « Un écrivain en di
Page 7 and 8: evilly Les rendez-vous MARS Du 18 a
Page 9: Journal trimestriel édité par le
Page 13 and 14: Le catalogue des éditions créées
Page 15 and 16: 1996. « Carnet de voyages ». L’
Page 17 and 18: Professeur d’Histoire moderne à
Page 19 and 20: Les Boréales > Rencontres scolaire
Page 21 and 22: Femmes de plaisir - Le Cherche-Midi
Page 23 and 24: Quel qualificatif décrirait votre

N° 41. Mars 2008. - Centre Régional des Lettres de Basse-Normandie

Create successful ePaper yourself

Delete template?

Save as template?