Innover, c'est oser - Solvay
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SOLVAY ive<br />
Nouvelle direction,<br />
même esprit !<br />
<strong>Innover</strong>, c’est <strong>oser</strong><br />
LE MAGAZINE INTERNATIONAL DE SOLVAY | N°248 | AVRIL 2006
SommaireN°248<br />
2<br />
ReportageRecyclage<br />
Vinyloop ®<br />
un procédé<br />
qui a de l’avenir<br />
Un des gagnants du premier<br />
<strong>Solvay</strong> Innovation Trophy,<br />
Vinyloop ® se présente<br />
comme la solution<br />
au recyclage du PVC.<br />
Aloïs Michielsen<br />
et Christian Jourquin.<br />
4 Édito<br />
Déjà présente au Brésil et en Argentine,<br />
<strong>Solvay</strong> plante un fanion au Chili :<br />
une nouvelle usine de production de<br />
peroxyde d’hydrogène de technologie<br />
dernier-cri y sera construite d’ici à 2008.<br />
<strong>Solvay</strong> en marche<br />
> 2005, une nouvelle<br />
année de résultats<br />
records.<br />
5 Repères<br />
> Les trois Secteurs<br />
en nette progression.<br />
8 Événement<br />
> Nouvelle direction,<br />
même esprit.<br />
12 Panorama Groupe<br />
16 Stratégie Groupe<br />
> Corporate Development :<br />
de l’intelligence des choses<br />
au conseil avisé.<br />
18 > Polymères Spéciaux :<br />
le Groupe au sommet.<br />
20 > CAP sur le Pacifique.<br />
Le magazine international de <strong>Solvay</strong> S.A. – 70 e année – Avril 2006 – Édité par <strong>Solvay</strong> S.A. – Centre de Compétence Communication – rue du Prince-Albert, 33 B-1050 Bruxelles.<br />
Tél. : +32 2 509 64 48 – Fax : +32 2 509 72 40 – Communication.internal@solvay.com – Diffusion : 14 000 exemplaires – Directeur de la rédaction :<br />
Claude Michel – Coordinateur et rédacteur en chef : Sara Curvelo – Secrétariat de rédaction : Nathalie Feys et Frédéric Bouchat – Rédaction et traduction : Guy Amoris,<br />
Izicom, Michael Lomax – Impression : Deckers Druk NV – Crédits photo : Martin Barraud/Getty Images (couverture), Hubert Mouillade, Pol Guillard, Jens Bacheberle,<br />
Iconothèque <strong>Solvay</strong> – Conception, réalisation : – Responsable éditoriale : Anne Brunet – Chargé de publication : Laurent Rousselle – Toute reproduction est<br />
soumise à autorisation et doit comporter la référence « <strong>Solvay</strong> live ». Les journaux du Groupe peuvent reproduire librement – Dépôt légal à la Bibliothèque royale – Affilié à<br />
l’Association royale de la presse belge d’entreprise (ABPE-BVB) English version on request. www.solvay.com
DossierGroupe<br />
<strong>Innover</strong>, c’est <strong>oser</strong><br />
Perspectives & Visions<br />
22 Entretien avec<br />
Léopold Demiddeleer<br />
> « Nous développons<br />
de nouveaux<br />
matériaux pour des<br />
marchés émergents. »<br />
24 Dossier<br />
> <strong>Innover</strong>, c’est <strong>oser</strong><br />
33 Reportage<br />
Recyclage<br />
> Vinyloop ® , un procédé<br />
qui a de l’avenir.<br />
Léopold Demiddeleer,<br />
Directeur New Business Development.<br />
Entre Nous<br />
EntreNous<br />
Faire face<br />
à la menace<br />
Seule une action<br />
coordonnée<br />
de l’Organisation<br />
mondiale de la santé, des<br />
gouvernements nationaux,<br />
de la communauté<br />
médicale au sens large<br />
et des entreprises,<br />
permettra d’affronter<br />
la menace de pandémie<br />
de grippe humaine.<br />
38 > Prendre de<br />
la distance et<br />
travailler mieux ?<br />
40 > Plan pandémie<br />
de grippe humaine :<br />
faire face à la menace.<br />
42 > Nos globe-trotters<br />
43 > À lire, À voir<br />
AVRIL 2006 3
Édito<br />
4<br />
C ’est un vrai plaisir pour moi d'ouvrir<br />
ce numéro du <strong>Solvay</strong> live.<br />
2005 est, pour <strong>Solvay</strong>, une nouvelle année<br />
record, après les excellents résultats de<br />
2004. Nous avons, certes, bénéficié d’une conjoncture<br />
économique globalement favorable, mais il fallait être<br />
présents sur les marchés porteurs au bon moment avec<br />
les bons produits. Ce que nous avons fait.<br />
Le Groupe a retrouvé le chemin de la croissance : par rapport<br />
à 2004, le résultat net est en hausse de 51 %, le chiffre<br />
d’affaires croît de 18 %, le REBIT de 23 % et le cash-flow<br />
de 29 %. Plus important encore à mes yeux est le niveau<br />
atteint par notre marge opérationnelle, proche de 11 %.<br />
Il n’y a pas si longtemps elle se<br />
limitait à environ 7 %. Elle est<br />
le reflet de la valeur ajoutée<br />
obtenue grâce à notre stratégie<br />
d’innovation, de leadership et<br />
de compétitivité, ainsi que de<br />
développement plus rapide en<br />
Pharmacie et en Spécialités. Elle<br />
est également le fruit du travail<br />
fourni par vous tous, tout au<br />
long de cette année. Je tiens,<br />
au nom du Comité exécutif et<br />
Aloïs Michielsen<br />
Président du Comité exécutif<br />
2005, une nouvelle année<br />
de résultats records<br />
Chiffre d’affaires<br />
en mon nom personnel, à vous en remercier très<br />
chaleureusement. Nos trois Secteurs ont contribué<br />
significativement à cette progression. Pour le Secteur<br />
Pharmaceutique, l’année 2005 a été marquée par<br />
l’acquisition des laboratoires Fournier Pharma et par le<br />
lancement du projet Inspire qui s’inscrit dans le respect de nos<br />
Valeurs. La Chimie assure sa croissance en travaillant dans<br />
deux axes, le développement de Spécialités, d’une part, et<br />
l’expansion géographique, notamment en Asie, d’autre<br />
part. Dans les Plastiques, les Spécialités ont renforcé leur<br />
base de croissance par des extensions et par des acquisitions,<br />
tandis que la Chaîne Vinylique poursuit ses efforts de<br />
compétitivité en Europe, en Thaïlande et en Amérique du Sud.<br />
Tous ces développements s’inscrivent parfaitement dans<br />
notre stratégie de croissance durable et rentable, avec une<br />
présence accrue dans les régions où l’économie se montre<br />
la plus dynamique.<br />
8562 MILLIONS<br />
D’EUROS<br />
REBIT<br />
912 MILLIONS<br />
D’EUROS<br />
Résultat net<br />
816 MILLIONS<br />
D’EUROS<br />
Cash flow<br />
1280<br />
MILLIONS<br />
D’EUROS<br />
+ 18 %<br />
+ 23 %<br />
+ 51 %<br />
+ 29 %<br />
L’année 2006, comme vous le savez,<br />
sera une année de changements<br />
importants à la tête de notre<br />
Groupe. Après trente-sept ans de<br />
carrière, et plus que de carrière, de<br />
fidélité à <strong>Solvay</strong>, je quitte sa<br />
présidence avec le sentiment du<br />
devoir accompli. Le Groupe est<br />
en bonne santé et bien préparé<br />
pour son futur. J’ai pleinement<br />
confiance dans la nouvelle équipe<br />
qui sera mise en place le 9 mai,<br />
sous la direction de Christian Jourquin. Elle saura, avec vous,<br />
poursuivre le travail fantastique accompli. Je souhaite à cette<br />
équipe, à son Président, ainsi qu’à vous tous, le plus grand<br />
succès dans les actions qu’ensemble vous entreprendrez.•
© Laurent Hamels/PhotoAlto.<br />
Forte croissance<br />
du Secteur Pharmaceutique<br />
aux quatre coins du monde<br />
L’acquisition stratégique des laboratoires<br />
Fournier Pharma, qui a marqué l’année<br />
2005, donne un coup d’accélérateur à la<br />
croissance des activités pharmaceutiques.<br />
Celle-ci est capitale pour notre Secteur<br />
Pharmaceutique qui accède ainsi aux<br />
traitements liés au métabolisme cardiovasculaire,<br />
marché énorme dont le potentiel<br />
ne cesse de s’accroître, compte tenu de nos<br />
modes de vie actuels. Intégrés aux résultats<br />
de <strong>Solvay</strong> depuis le 1 er août 2005, les résultats<br />
de Fournier Pharma répondent largement à<br />
nos attentes. Ils ont fortement contribué à la<br />
croissance de ce Secteur en Europe.<br />
Les ventes ont par ailleurs connu<br />
une croissance très marquée en Asie, au<br />
Moyen-Orient et en Amérique latine.<br />
Tous les domaines thérapeutiques sont en<br />
progrès par rapport à 2004.<br />
Dans la dynamique de l’acquisition de Fournier<br />
Pharma, le Secteur a présenté en octobre 2005<br />
ses objectifs à l’horizon 2010, objectifs ambitieux<br />
mais réalistes en termes de priorités R&D,<br />
de croissance, d’efficacité et de rentabilité.<br />
Repères<br />
Les ventes du Secteur Pharmaceutique<br />
ont connu une croissance très marquée<br />
en Asie, au Moyen-Orient et en<br />
Amérique latine.<br />
L’année 2005 se caractérise par une excellente performance dans tous les domaines. La liste des actions<br />
significatives entreprises dans chacun de nos trois Secteurs est impressionnante et reflète bien<br />
le dynamisme et la croissance de nos business.<br />
RÉSULTATS 2005<br />
Les trois Secteurs<br />
en nette progression<br />
Une année riche<br />
pour le Secteur Chimique<br />
Les marchés de la Chimie ont été<br />
favorablement orientés tout au long<br />
de l’année 2005, ce qui a permis, avec un<br />
contrôle strict des coûts, de restaurer les<br />
marges malgré le contexte d’énergie chère.<br />
De nombreuses actions visant à soutenir la<br />
croissance par le développement de<br />
Spécialités et l’expansion géographique ont<br />
été entreprises. Parmi celles-ci, citons la<br />
construction annoncée d’une usine de<br />
spécialités fluorées en Corée, la création >>><br />
AVRIL 2006 5
Repères<br />
>>><br />
6<br />
d’une co-entreprise avec CPC/USA pour<br />
les qualités techniques de carbonates de<br />
Baryum-Strontium et la mise sur pied<br />
d’une co-entreprise en Chine en peroxyde<br />
d’hydrogène ultra-pur.<br />
Par ailleurs, un nouveau pôle d’activités a été<br />
institué avec la nouvelle Strategic Business<br />
Unit Molecular Solutions, qui regroupe nos<br />
savoir-faire en matière de chimie organique<br />
et en accueille de nouveaux, comme c’est le<br />
cas avec l’acquisition de Girindus AG, société<br />
à forte orientation Recherche, spécialisée<br />
dans les oligonucléotides. En outre, les négociations<br />
avec NCI Sinopec en carbonate de<br />
soude en Chine se poursuivent activement.<br />
Hausse de la compétitivité<br />
du Secteur Plastiques<br />
2005 a été une bonne année en Polymères<br />
Spéciaux, contributeurs majeurs aux résultats<br />
du Groupe, qui ont procédé à des<br />
extensions importantes de capacité de production<br />
en Europe et aux États-Unis. La<br />
SBU Polymères Spéciaux a aussi concrétisé<br />
des projets de croissance avec l’ouverture<br />
d’un nouveau Centre Technique à Shanghai<br />
visant à répondre encore mieux aux exigences<br />
de nos clients asiatiques, et les accords<br />
d’acquisitions de la division Plastiques de<br />
Gharda en Inde et de Mississippi Polymer<br />
Pour une<br />
communication<br />
interne<br />
plus efficace<br />
Depuis 2004, la traditionnelle<br />
visioconférence, qui permettait<br />
la communication interne des résultats<br />
annuels et semestriels du Groupe, est<br />
remplacée par un programme informatique<br />
réunissant vidéo et slides PowerPoint.<br />
Cette plate-forme est réalisée<br />
en Flash 8.0, un outil dernier-cri.<br />
Le 17 février dernier, M. Michielsen,<br />
M. Degrève et les trois Directeurs<br />
des Secteurs se sont réunis à Bruxelles<br />
pour l’enregistrement vidéo.<br />
La préparation commence bien<br />
avant cette date : définition du<br />
scénario, adaptation du message<br />
à l’interne, adaptation du décor<br />
à l’image du rapport annuel…<br />
Et le jour même ? La logistique est<br />
conséquente. Une des salles du siège<br />
se transforme en véritable studio :<br />
cinq techniciens, trois cameramen,<br />
CHIFFRES CLÉS DU GROUPE PAR SECTEUR (MILLIONS D’EUROS)<br />
CHIFFRE D’AFFAIRES PAR SECTEUR REBIT PAR SECTEUR<br />
Pharmaceutique (1)<br />
1 745 2004<br />
2 270 (1) 2005<br />
Chimique<br />
2 433 2004<br />
2 785 2005<br />
Plastiques<br />
3 093<br />
3 507 2005<br />
(1) Y compris cinq mois de Fournier Pharma.<br />
2004<br />
+ 30 %<br />
+ 14 %<br />
+ 13 %<br />
© Laurent Hamels/PhotoAlto.<br />
Un nouveau pôle d’activités a été institué<br />
avec la nouvelle Strategic Business Unit<br />
Molecular Solutions.<br />
Pharmaceutique<br />
236 2004<br />
302 (1) 2005<br />
Chimique<br />
180 2004<br />
285 2005<br />
Plastiques<br />
374 2004<br />
389 2005<br />
+ 28 %<br />
+ 58 %<br />
+ 4 %<br />
PHARMACEUTIQUE :
un ingénieur du son, un monteur,<br />
une maquilleuse, des dizaines de mètres<br />
de câbles, des éclairages…<br />
Durant les deux heures prévues<br />
pour l’enregistrement, rien n’est<br />
laissé au hasard. Mais ce n’est pas tout,<br />
il reste encore plusieurs heures de travail.<br />
En studio d’abord, pour réaliser<br />
le montage. En interne ensuite,<br />
pour adapter les slides aux discours.<br />
À l’externe aussi, pour intégrer la vidéo,<br />
synchroniser les slides avec les orateurs,<br />
image et son, et transformer le tout<br />
dans un seul format électronique.<br />
Enfin, après maintes vérifications,<br />
CHIFFRE D’AFFAIRES<br />
le produit final est gravé sur CD pour être<br />
envoyé dans les différents sites.<br />
Dans plus de 70 sites, le Manager local<br />
organise des sessions avec ses<br />
collaborateurs durant lesquelles, après avoir<br />
visionné la vidéo, il a l’occasion<br />
de commenter, lui aussi, les résultats<br />
du Groupe en y ajoutant des éléments<br />
propres au site, business ou région.<br />
Cette nouvelle façon de présenter<br />
les résultats à l’interne permet d’amplifier<br />
l’impact de cette communication (le double<br />
de sites contactés) tout en diminuant<br />
substantiellement les coûts. De plus<br />
les feedback reçus sont très positifs.<br />
CHIMIQUE : CHIFFRE D’AFFAIRES<br />
Pour la réalisation<br />
de la vidéo,<br />
la salle devient<br />
un véritable studio<br />
d’enregistrement.<br />
>>><br />
Technologies aux USA. Ils nous donne-<br />
ront accès à des polymères aux propriétés<br />
uniques, respectivement le PEEK et le<br />
Parmax ® .<br />
D’autre part, les résultats des vinyliques<br />
ont encore progressé par rapport au<br />
niveau très élevé de 2004. Ce pôle a<br />
entrepris de nombreux projets visant le<br />
renforcement de la compétitivité et du<br />
leadership en Europe, en Thaïlande et au<br />
Brésil, ainsi que l’étude intensive d’un<br />
important projet intégré en Russie.<br />
Par ailleurs, début 2005, la vente des<br />
activités Polyoléfines à BP a été conclue.<br />
Les feuilles industrielles rigides ont été<br />
cédées à Ineos et les feuilles autres que<br />
rigides sont en cours de cession à Renolit. •<br />
Le Secteur Plastiques poursuit ses efforts<br />
de compétitivité et d’extension de ses gammes<br />
de produits et de technologies.<br />
PLASTIQUES : CHIFFRE D’AFFAIRES<br />
AVRIL 2006 7
Événement<br />
8<br />
Nouvelle direction,<br />
Le 9 mai 2006 : un grand changement de Direction du Groupe <strong>Solvay</strong>. Après huit ans comme Président du<br />
Comité exécutif, et trente-sept années chez <strong>Solvay</strong>, Aloïs Michielsen se voit confier la Présidence du Conseil<br />
d’Administration, pour succéder au Baron Daniel Janssen, qui prend sa retraite. À la même date, Christian<br />
Jourquin devient le 9e Président du Comité exécutif. <strong>Solvay</strong> live a rencontré pour vous ces Présidents.<br />
<strong>Solvay</strong> Live : M. Michielsen, nous avons bien<br />
compris et vu les résultats de la stratégie mise<br />
en place. Qu’est-ce qui a inspiré cette stratégie ?<br />
Aloïs Michielsen : Au début des années 1990<br />
j’ai eu la chance de participer au Forum Économique<br />
International à Davos (Suisse). C’est<br />
là que j’ai vraiment pris conscience de l’évolution<br />
du monde vers une globalisation inévitable,<br />
qui ne pouvait que s’accélérer, et avec<br />
des impacts majeurs pour le Groupe <strong>Solvay</strong>. À<br />
l’époque, nous n’étions pas vraiment préparés<br />
pour faire face à un monde de plus en plus<br />
global : nous étions trop dépendants des coûts<br />
énergétiques et encore fortement centrés sur<br />
l’Europe. À partir de là, nous avons commencé<br />
à réfléchir autour de deux axes : notre<br />
compétitivité et notre croissance.<br />
S. L. : Pourquoi avez-vous accordé une si<br />
grande place à l’innovation ?<br />
A. M. : Je suis un adepte inconditionnel du<br />
philosophe français Raymond Aron qui, au<br />
début des années 1970, a écrit « Il n’y a pas<br />
d’emploi sans croissance et il n’y a pas de croissance<br />
sans innovation ». Cette pensée m’a<br />
vraiment frappé à l’époque et elle est<br />
toujours présente à mon esprit. Cette citation<br />
reste d’une indéniable actualité.<br />
La croissance ne peut pas venir uniquement<br />
de l’augmentation de la consommation telle<br />
qu’on la pratique aujourd’hui. Il lui faudra<br />
d’autres sources et d’autres modèles.<br />
Je suis convaincu que l’innovation est<br />
la réponse !<br />
S. L. : Comment positionnez-vous l’évolution<br />
de l’innovation chez <strong>Solvay</strong> ?<br />
A. M. : Nous avons fortement progressé ces<br />
cinq-six dernières années mais nous n’y<br />
sommes pas encore. Comme pour toutes les<br />
grandes démarches de l’entreprise, Sécurité,<br />
Qualité, cela demande un énorme effort au<br />
démarrage avant que la démarche rentre dans<br />
la vie de tous les jours et dans la culture<br />
d’entreprise… et là c’est gagné !<br />
L’innovation commence à porter ses fruits et<br />
le fait que nous l’ayons inscrite, depuis 2005,<br />
dans les indicateurs de progrès<br />
de tous les managers va encore<br />
renforcer l’appropriation.<br />
S. L. : Vous avez souvent fustigé<br />
le retard de l’Europe en<br />
matière d’innovation…<br />
A. M. : L’Europe a fait l’erreur<br />
de mettre en avant la compétitivité<br />
au détriment de l’innovation.<br />
La compétitivité porte un<br />
message négatif et seule sa<br />
composante « perte d’emploi »<br />
est perçue. Au contraire, l’innovation<br />
est positive et créatrice<br />
d’emplois. Heureusement,<br />
l’Europe l’a compris et est en<br />
train de changer son approche.<br />
S. L. : Sous votre présidence on a<br />
senti un renforcement de la<br />
communication financière.<br />
Pourquoi est-ce si important de<br />
nos jours ?<br />
A. M. : C’est M. Janssen qui a<br />
lancé la communication<br />
régulière vers la communauté<br />
financière et les investisseurs.<br />
Aloïs Michielsen.<br />
Il faut renforcer les relations des<br />
groupes avec ces communautés,<br />
en particulier les investisseurs. C’est une<br />
obligation. J’y consacre personnellement<br />
presque 20 % de mon temps.<br />
En effet, nos actionnaires et les prêteurs de<br />
fonds qui nous font confiance attendent de<br />
nous une information régulière et de qualité<br />
sur notre stratégie, sur les projets qui en<br />
résultent ainsi que sur nos réalisations, y<br />
compris à court terme. Cette confiance se<br />
mérite tous les jours.<br />
D’un côté, la fidélité à long terme de nos<br />
actionnaires familiaux nous permet de mener<br />
une stratégie industrielle à long terme. Elle<br />
nous a été acquise parce que le rendement<br />
obtenu est satisfaisant ; nous sommes par<br />
exemple fiers de pouvoir dire que depuis
même esprit !<br />
vingt-quatre ans le dividende payé par <strong>Solvay</strong><br />
à ses actionnaires a enregistré une belle<br />
croissance et n’a jamais été diminué.<br />
Par ailleurs, les actionnaires institutionnels<br />
(fonds de pension, « asset managers », etc.),<br />
parce qu’ils sont des investisseurs à plus court<br />
terme, font augmenter considérablement le<br />
Christian Jourquin.<br />
« Toutes ces réalisations sont le fruit d’un important travail d’équipe »,<br />
souligne d’emblée Aloïs Michielsen. Tout d’abord, la mise en place d’une<br />
organisation plus efficace basée sur les Business Units, Centres de<br />
Compétences et Business Support Centres, et le repositionnement des<br />
Valeurs du Groupe. Ces deux éléments constituent le ciment qui a rendu<br />
tout le reste possible. À partir de là, <strong>Solvay</strong> a défini ses objectifs stratégiques<br />
et financiers. Sur ces bases : organisation, Valeurs, stratégie,<br />
objectifs financiers, nous avons travaillé sur le portefeuille de produits<br />
volume de nos titres traités en<br />
Bourse, ce qui renforce la<br />
visibilité et la liquidité de l’action<br />
<strong>Solvay</strong>, et bénéficie à sa valorisation.<br />
Chacune de ces catégories<br />
d’actionnaires est donc<br />
importante pour nous.<br />
S. L. : Y a-t-il quelque chose que<br />
vous n’avez pas réussi à faire en<br />
tant que Président ? Qu’auriezvous<br />
aimé avoir fait en plus ?<br />
A. M. : Je regrette les entorses<br />
au respect des règles d’éthique ;<br />
les pratiques anticoncurrentielles<br />
qui engendrent les sanctions<br />
qui nous sont imposées<br />
dans le domaine des peroxydés<br />
sont des faits graves et inacceptables.<br />
Je n’insisterai jamais<br />
assez sur ce point. Cela m’a<br />
personnellement touché<br />
comme un fait négatif. Peutêtre<br />
ai-je été trop naïf ou pas<br />
assez directif ? Mais, depuis deux ans nous<br />
avons pris les choses en main d’une façon<br />
directive, ne souffrant aucune exception.<br />
Deuxième point, j’aurais aimé que nous soyons<br />
déjà plus avancés en Asie. Ce n’est pas que<br />
nous n’y avons pas suffisamment travaillé, mais<br />
c’est plus difficile que ce que nous avions<br />
imaginé et cela sous différents aspects :<br />
négociation, prise de risque, produits et<br />
procédés. J’ai confiance en Christian<br />
Jourquin pour corriger le tir, ou donner un<br />
coup d’accélérateur, si nécessaire.<br />
S. L. : Comment voyez-vous l’évolution<br />
future du Groupe ?<br />
A. M. : Premièrement, le Groupe doit favoriser<br />
encore davantage l’innovation à tous<br />
les niveaux.<br />
Ensuite, notre évolution passe par une croissance<br />
« intelligente » en Asie. Pour moi, l’Asie<br />
représente quatre sous-continents (la Chine,<br />
le Japon, l’Inde et le Sud-Est asiatique –<br />
SEA), chacun avec des spécificités très différentes,<br />
par exemple au niveau des matières<br />
premières et de l’énergie. Certains disposent<br />
de charbon (Chine), d’autres de pétrole et<br />
de gaz (SEA), alors que pour d’autres, c’est<br />
plutôt la qualité et les compétences des<br />
hommes qui font la différence (Inde).<br />
J’ai toute confiance dans notre capacité à réaliser<br />
cette croissance parce que, au cours des<br />
dernières années, nous avons beaucoup appris<br />
et maintenant nous comprenons beaucoup<br />
mieux la façon d’approcher cette région du<br />
monde. Il ne faut pas non plus oublier la<br />
Russie qui, avec ses énormes ressources énergétiques,<br />
peut nous ouvrir des possibilités<br />
d’investissements en PVC (en cours d’étude)<br />
Les réalisations majeures de <strong>Solvay</strong> sous la présidence d’Aloïs Michielsen<br />
et sa valeur ajoutée. En quelques années, les changements opérés<br />
portent sur quelque 6,5 milliards d’EUR d’actifs. Des exemples ? Nous<br />
avons vendu les activités sel, décoration, feuilles industrielles, polyoléfines<br />
; nous avons acquis les polymères spéciaux de BP, d’Ausimont,<br />
de Mississippi Polymer Technologies et bientôt de Gharda, Fournier<br />
Pharma en Pharmacie ; de multiples accords ont été conclus dans nos<br />
trois Secteurs ; nous avons créé 3S… « C’est une réussite parce que tout<br />
cela fait partie d’un ensemble, cadré dans une stratégie cohérente. »<br />
>>><br />
AVRIL 2006 9
Événement<br />
>>><br />
10<br />
ou même dans d’autres domaines. Enfin,<br />
nous devons aussi veiller à assurer la relève.<br />
Notre pyramide des âges reste-t-elle adaptée<br />
à nos projets et à la conservation de notre<br />
culture ? En quelques années, deux tiers du<br />
capital culturel du Groupe ont été impliqués<br />
dans les mouvements stratégiques opérés, de<br />
ventes, de partenariats et d’acquisitions.<br />
Une réflexion à mener.<br />
S. L. : Quelles impulsions comptez-vous donner<br />
au Groupe dans votre nouvelle fonction<br />
de Président du Conseil d’Administration ?<br />
A. M. : D’abord, je veux réaffirmer mon<br />
entière confiance dans le futur Président du<br />
Comité exécutif et dans son équipe. Christian<br />
Jourquin est un excellent manager et il est très<br />
bien entouré. Il écoute. Il va renforcer les règles<br />
éthiques et accélérer la croissance en Asie.<br />
En tant que Président du Conseil<br />
d’Administration (C.A.), je veillerai à ce que<br />
<strong>Solvay</strong> garde toujours un C.A. fort et bien<br />
équilibré avec des membres de la famille et de<br />
l’extérieur. Dans un monde où la Corporate<br />
Governance évolue, il est très important pour<br />
un groupe comme <strong>Solvay</strong> d’avoir un C.A. fort.<br />
D’autre part, je veillerai également à ce que le<br />
Groupe continue à mériter la fidélité de ses<br />
actionnaires. C’est grâce à cette fidélité que<br />
l’entreprise a pu mener une stratégie de<br />
changement ambitieuse, et qu’elle continue,<br />
143 ans après sa fondation, à progresser.<br />
Qui êtes-vous<br />
M. Jourquin ?<br />
Belge, né en 1948, marié, père d’un fils. Après des études d’ingénieur commercial à<br />
l’Université de Bruxelles – École de Commerce <strong>Solvay</strong> – et à la Harvard Business School<br />
– International Senior Management Program –, Christian Jourquin entre chez <strong>Solvay</strong> en<br />
1971 à la Direction Financière à Milan (Italie). Il occupe successivement plusieurs fonctions<br />
à La Soudière Suisse à Zurich, au Secrétariat Général, à Bruxelles (Belgique), chez Duphar<br />
B.V. à Amsterdam (Pays-Bas) avant d’en devenir Directeur Général en 1983. Il assume la<br />
responsabilité de Directeur Général pour l’Espagne et le Portugal, de 1990 à 1996, année<br />
où il rejoint le siège en devenant Directeur Général du Secteur Peroxydés et Membre du<br />
Comité exécutif. Il devient ensuite Directeur Général du Secteur Transformation, en 1997,<br />
puis du Secteur Chimique, en 2000, responsabilité qu’il occupe jusqu’en 2006. Il a été<br />
nommé Administrateur en 2005 et prend la présidence du Comité exécutif le 9 mai 2006.<br />
S. L. : M. Jourquin vous êtes appelé à la tête du<br />
Groupe, une reconnaissance de vos qualités<br />
de manager. Comment qualifieriez-vous<br />
votre style de management ?<br />
Christian Jourquin : Dans ce domaine,<br />
il y a ce que mes collaborateurs perçoivent<br />
et ce que je pense être moi-même. Il peut<br />
naturellement y avoir une certaine différence<br />
entre les deux. Je souhaite assumer pleinement<br />
les Valeurs du Groupe.<br />
Tout d’abord, le travail en équipe. J’aime créer,<br />
entreprendre et m’appuyer sur des équipes<br />
fortes. Pour ce faire, je passe beaucoup de<br />
temps à choisir mes collaborateurs avec l’objectif<br />
qu’ils soient meilleurs que moi dans leurs<br />
domaines. Ça n’est pas la voie la plus facile<br />
mais je suis convaincu que c’est la meilleure<br />
pour <strong>Solvay</strong>.<br />
Ensuite, la délégation. Je la pratique suivant<br />
des règles bien précises et partagées. La<br />
plupart du temps ceci se traduit par des<br />
programmes de travail dont on suit l’évolution<br />
avec des indicateurs de progrès.<br />
Le respect des personnes et de l’éthique forme<br />
d’autres valeurs qui sont essentielles pour moi.<br />
L’éthique ne s’applique pas uniquement aux<br />
personnes, mais aussi à l’entreprise dans ses<br />
relations avec la collectivité au sens large.<br />
Enfin, la relation avec les clients qui, à mes<br />
yeux, est capitale pour développer une<br />
ouverture d’esprit et comprendre les<br />
grandes orientations des marchés et les<br />
attentes des clients. Par exemple, c’est cette<br />
écoute active qui nous a amenés à créer la<br />
SBU « Molecular Solutions ».<br />
Ceux qui me connaissent disent enfin que je<br />
suis assez systématique et donc assez<br />
prévisible. Ce qui est sûr, c’est que j’aime<br />
me fixer des objectifs et m’y tenir.<br />
S. L. : Vos avez occupé plusieurs fonctions dans<br />
le Groupe dans différents pays et domaines.<br />
Qu’est-ce que vos expériences passées vous<br />
apportent pour cette nouvelle fonction ?<br />
C. J. : Après avoir parcouru toutes les<br />
activités du Groupe et de nombreux pays<br />
européens, j’ai pris conscience que beaucoup<br />
de points nous unissent. Ce sont, avant tout,<br />
les extraordinaires compétences de nos<br />
collaborateurs qui, tous, font passer l’intérêt<br />
du Groupe avant leur intérêt personnel.<br />
Ces expériences multiples m’ont donné une<br />
meilleure compréhension des différences<br />
culturelles. Il y a une Europe du Nord et<br />
une Europe du Sud. Il y a les États-Unis et<br />
l’Asie, avec des réalités culturelles spécifiques<br />
selon les régions. J’ai appris à ne jamais les<br />
comparer les unes aux autres, mais à en<br />
prendre le meilleur, à chaque endroit. Cette<br />
diversité, en fait, est une richesse qu’il faut<br />
savoir appréhender. Il faut être hollandais en<br />
Hollande et portugais au Portugal. Avec ce<br />
parcours j’espère être devenu citoyen du<br />
monde. Notre logique européenne, fortement<br />
marquée par la philosophie grecque, ne doit<br />
pas nous empêcher de comprendre et<br />
apprendre les autres cultures, comme les<br />
cultures orientales. Ceci va devenir un véritable<br />
défi pour <strong>Solvay</strong>. Nous devons poursuivre<br />
notre enrichissement culturel en<br />
montrant, par des exemples, que notre<br />
Groupe offre des possibilités à tout niveau<br />
à toutes les nationalités. C’est ce que je me<br />
suis efforcé de mettre en pratique dans le<br />
Secteur dont j’avais la charge jusqu’à présent.<br />
La Chimie compte des managers<br />
belges, mais aussi portugais, espagnols, allemands,<br />
anglais… et cinq SBUs sur neuf ont<br />
leur siège hors de Belgique. Dans les autres<br />
Secteurs également, cette richesse est présente.<br />
S. L. : Quel rôle le CEO doit-il jouer pour<br />
mener le Groupe vers ses succès futurs ?<br />
C. J. : Les fondamentaux du Groupe, son<br />
organisation, sa stratégie accompagnée d’objectifs<br />
de croissance sont très clairs. Ils ne
sont pas le fruit du hasard mais le résultat<br />
d’un travail d’équipe. Ils ont démontré leur<br />
efficacité et leur motivation. Nous nous<br />
efforcerons de les maintenir en les<br />
améliorant chaque fois que ce sera possible.<br />
En outre, ils sont très ouverts sur les moyens<br />
pour atteindre leurs objectifs.<br />
Le cap est donné et maintenant il faut continuer<br />
notre voyage. Je prendrais cette analogie<br />
avec la marine. Le CEO est le capitaine<br />
du navire. Il doit conserver son équipe soudée<br />
et motivée, encadrée par des valeurs<br />
fortes. Il doit respecter les intérêts de toutes<br />
les parties prenantes. Il doit sentir les vents,<br />
c’est-à-dire percevoir les grands mouvements<br />
et les grandes orientations qui se dessinent –<br />
le sens de l’histoire en l’occurrence. Bien<br />
entendu, il doit savoir lire les cartes pour<br />
arriver à bon port, l’objectif final, sachant<br />
que celui-ci peut changer en cours de route.<br />
Il lui faut éviter les récifs et maintenir l’ordre,<br />
la discipline, les valeurs dans l’équipage.<br />
Et par-dessus tout garder son calme dans<br />
la tempête.<br />
S. L. : M. Jourquin, vous avez dit que vos<br />
prédécesseurs ont réussi à développer une<br />
« culture d’entreprise ». Le Groupe <strong>Solvay</strong><br />
devient plus que jamais un groupe<br />
international, moins européen et plus<br />
global. Qu’est-ce qu’il faut changer dans<br />
le management pour assurer une vraie<br />
gestion globale et l’intégration de nouvelles<br />
cultures dans la culture d’entreprise ?<br />
Avez-vous une recette miracle ?<br />
C. J. : Ma réponse serait : « Oser l’avenir ! »<br />
En pratique, le Groupe renferme d’extraordinaires<br />
compétences. Nous pourrions certainement<br />
mieux les valoriser encore en les<br />
croisant davantage entre les Secteurs, les<br />
fonctions, les pays, les continents.<br />
Osons également plus de délégation, en<br />
particulier vers de plus jeunes managers. Le<br />
Comité exécutif qui m’entourera montre<br />
le chemin.<br />
Osons, aussi, intégrer d’autres sensibilités.<br />
La part des femmes dans notre management<br />
doit augmenter, leur sensibilité différente<br />
nous fait défaut actuellement.<br />
S. L. : Dans quels domaines entendez-vous<br />
orienter prioritairement votre action ?<br />
C. J. : Je m’attacherai à ce qu’en équipe, nous<br />
définissions le programme de travail pour les<br />
années à venir. Il sera axé sur les moyens à<br />
mettre en œuvre pour que notre stratégie<br />
continue à être un succès. Bien évidemment, il<br />
nous faudra optimiser les moyens financiers et<br />
veiller à la qualité des systèmes opérationnels<br />
qui assurent notre fonctionnement.<br />
Au niveau des hommes, nous devrons poursuivre<br />
le développement de notre capital<br />
compétences en qualité, en nombre, au bon<br />
endroit, au niveau individuel et au niveau des<br />
équipes. Les compétences d’aujourd’hui<br />
Le Baron<br />
Daniel Janssen<br />
22 ans de fidélité<br />
au groupe <strong>Solvay</strong><br />
Le 9 mai 2006, le Baron<br />
Daniel Janssen met fin<br />
à sa carrière chez <strong>Solvay</strong>,<br />
après 22 ans de fidélité<br />
au Groupe. Daniel<br />
Janssen prend sa retraite<br />
à 70 ans, conformément<br />
aux règles de Corporate<br />
Governance du Groupe,<br />
après un parcours<br />
impressionnant :<br />
22 années au sein du<br />
Conseil d’Administration,<br />
dont 8 comme Président,<br />
14 ans au Comité<br />
exécutif, dont 12 à sa<br />
Présidence. L’Assemblée<br />
Générale sera appelée<br />
à le nommer Président<br />
Honoraire, aux côtés<br />
de MM. Yves Boël et<br />
Jacques <strong>Solvay</strong>. Il a<br />
fortement contribué<br />
au développement<br />
de <strong>Solvay</strong> ces trois<br />
dernières décennies :<br />
la croissance du Secteur<br />
Pharmaceutique, l’entrée<br />
et le développement<br />
en Asie, la rentrée en<br />
Europe de l’Est,<br />
la création de relations<br />
suivies avec le monde<br />
financier et des<br />
investisseurs.<br />
Le développement<br />
rapide du Groupe par<br />
des désinvestissements<br />
et acquisitions sélectifs<br />
fait aussi partie de son<br />
héritage. Très actif dans<br />
les domaines économique<br />
et industriel, il a occupé<br />
de nombreuses fonctions<br />
de Direction parmi<br />
lesquelles : Président<br />
de la Fédération<br />
des Industries Chimiques<br />
de Belgique,<br />
de la Fédération des<br />
Entreprises de Belgique<br />
et du CEFIC (Conseil<br />
Européen de l’Industrie<br />
Chimique). Il est<br />
sont-elles celles dont nous aurons besoin<br />
demain ? C’est à étudier. Quoi qu’il en soit<br />
nous devrons nous organiser pour mieux les<br />
partager et permettre à nos collaborateurs<br />
de donner le meilleur d’eux-mêmes.<br />
Je m’attacherai également à ce que toutes<br />
les actions décidées s’intègrent dans un plan<br />
global cohérent. Assurer dès le départ une<br />
bonne visibilité des objectifs poursuivis et<br />
des actions qui les concrétisent est pour moi<br />
une clé du succès. •<br />
Administrateur de Fortis<br />
S.A./N.V. et de Sofina, et<br />
Vice-Président du Conseil<br />
d’Administration d’UCB,<br />
société pharmaceutique<br />
belge où il a travaillé<br />
de 1962 à 1984 et dont il<br />
a été Président du Comité<br />
exécutif de 1975 à 1984<br />
avant de rejoindre <strong>Solvay</strong>.<br />
Il est également membre<br />
du Comité de Direction de<br />
la Commission Trilatérale<br />
et de l’European Round<br />
Table of Industrialists<br />
et fait partie du Conseil<br />
de la Belgian American<br />
Educational Foundation<br />
et de l’Insead. Il est aussi<br />
Membre du Conseil<br />
Consultatif et Président<br />
Honoraire de l’École<br />
de Commerce <strong>Solvay</strong>.<br />
Le Baron Daniel Janssen<br />
est arrière-arrière-petit-fils<br />
d’Ernest <strong>Solvay</strong>,<br />
le fondateur du Groupe.<br />
AVRIL 2006 11
PanoramaGroupe<br />
12<br />
CHIMIE<br />
Epicerol… <strong>Solvay</strong> se met au carburant « vert » !<br />
<strong>Innover</strong>, c’est voir les choses<br />
autrement. Un cliché ? Peut-être…<br />
mais pour l’équipe de projet<br />
Epicerol, cette réflexion marque<br />
le départ d’une aventure<br />
qui vient de voir son premier<br />
résultat concret : l’annonce de<br />
la construction d’une nouvelle usine<br />
d’épichlorhydrine à Tavaux (France).<br />
<strong>Solvay</strong> a annoncé, fin janvier,<br />
la construction d’une nouvelle usine<br />
de production d’épichlorhydrine<br />
sur son site industriel de Tavaux,<br />
en France, qui mettra en œuvre<br />
un nouveau procédé de production –<br />
Epicerol – caractérisé par d’excellentes<br />
performances environnementales.<br />
Depuis des années, <strong>Solvay</strong> produit<br />
de l’épichlorhydrine à base de chlore<br />
et de propylène, un hydrocarbure dérivé<br />
du pétrole. À partir de l’épichlorhydrine,<br />
nous produisions aussi de la glycérine<br />
synthétique, raison principale<br />
de ce business. Mais le contexte<br />
des marchés a évolué. La problématique<br />
des ressources énergétiques a créé des<br />
enjeux au niveau des matières premières<br />
et le développement de l’industrie<br />
du biodiesel, dont la glycérine est un<br />
sous-produit, a généré des quantités<br />
importantes de glycérine naturelle.<br />
Si bien qu’en 2005, nous avons pris<br />
la décision d’arrêter la production<br />
de glycérine. Par ailleurs, la forte<br />
croissance de la demande<br />
d’épichlorhydrine – dont les principales<br />
applications sont la production de résines<br />
époxy, le renforcement du papier et la<br />
purification de l’eau – devrait excéder<br />
les capacités mondiales de production<br />
d’ici à 2010. Le marché attend<br />
donc de nouveaux investissements…<br />
En parallèle, le prix du propylène<br />
atteignant des sommets,<br />
un investissement dans le procédé<br />
classique est devenu difficile à justifier.<br />
Du rêve à la solution<br />
Et si on inversait le procédé ?<br />
Pourquoi ne pas utiliser la glycérine<br />
comme matière première à la fabrication<br />
d’épichlorydrine ? Un rêve ? Pas du tout.<br />
En fait, la description de la réaction<br />
chimique existe depuis 1930 mais<br />
l’industrialisation n’était pas évidente<br />
à l’époque. Aujourd’hui, l’offre<br />
abondante de glycérine sur le marché<br />
liée à la croissance de l’industrie<br />
du biodiesel a amené <strong>Solvay</strong> à penser<br />
Epicerol, du produit à la matière première<br />
autrement. De nombreuses innovations<br />
technologiques nous ont permis de<br />
valider ce choix. Bruno Jestin, Business<br />
Manager des Produits Organiques<br />
Chlorés de la SBU EDS (1) , reprend l’image<br />
proposée à ses enfants pour expliquer<br />
cette innovation : « C’est comme si<br />
nous utilisions des oranges pour produire<br />
du jus d’orange et que maintenant,<br />
nous prenions le jus d’orange pour<br />
fabriquer des oranges. »<br />
Un travail d’équipe<br />
La réussite de cette démarche résulte<br />
d’un important travail d’équipe entre<br />
le Business, les équipes de Recherche<br />
et Développement, et le département<br />
Intellectual Asset Management,<br />
relayés par de nombreux départements<br />
techniques de NOH (Belgique),<br />
les Directions Nationales de France<br />
et d’Allemagne et les usines de<br />
Tavaux et Rheinberg pour la mise<br />
en pratique de cette innovation.<br />
C’est aussi un travail en partenariat<br />
avec la société française Diester-Industrie,<br />
le producteur de biodiesel avec lequel<br />
nous avons établi un contrat à long terme<br />
pour assurer l’approvisionnement<br />
en glycérine. « L’industrialisation
La nouvelle usine « verte » de Tavaux<br />
(France) sera alimentée par la glycérine<br />
dérivée d’huile de colza.<br />
du procédé Epicerol illustre la stratégie<br />
de <strong>Solvay</strong>, visant une croissance durable et<br />
rentable par l’innovation. La conjugaison<br />
de notre recherche et des nouvelles<br />
possibilités offertes par l’industrie de<br />
la chimie et des carburants “verts”<br />
nous donne l’opportunité d’optimiser<br />
le procédé dans le but de le rendre tout<br />
à la fois rentable et respectueux de<br />
l’environnement », a commenté Freddy<br />
Gielen, SBU Manager EDS (1) .<br />
Un procédé « vert »<br />
Parmi les avantages environnementaux<br />
du procédé Epicerol à base<br />
de glycérine – un produit recyclable –<br />
figurent une réduction des sous-produits<br />
chlorés, ainsi qu’une diminution<br />
importante de la consommation d’eau.<br />
Cette nouvelle unité, qui devrait être<br />
opérationnelle à la première moitié de<br />
2007, aura une capacité de 10 kilotonnes<br />
par an et pourra être dupliquée<br />
rapidement afin de répondre à la<br />
croissance du marché. À noter que<br />
le développement du procédé Epicerol<br />
à base de glycérine pour la production<br />
d’épichlorhydrine a fait l’objet<br />
de onze demandes de brevets.<br />
(1) EDS : Electrochemistry and Derived Specialties.<br />
PLASTIQUES<br />
Un coup d’accélérateur<br />
chez <strong>Solvay</strong> Solexis<br />
Pour la première fois depuis<br />
sa création, <strong>Solvay</strong> Solexis<br />
a créé l’événement en réunissant<br />
120 managers autour<br />
de son nouveau CEO,<br />
Pierre Joris, sur<br />
le thème « Libérer<br />
le potentiel pour<br />
accélérer notre<br />
croissance ».<br />
Toutes les<br />
fonctions<br />
de l’entreprise<br />
étaient présentes à<br />
Stresa (Italie), les 21<br />
et 22 février 2006 :<br />
management, R&D,<br />
opérations industrielles, marketing<br />
et ventes, ainsi que les fonctions<br />
support Finance et RH-TQM.<br />
Ce groupe reflétait<br />
deux caractéristiques propres à<br />
<strong>Solvay</strong> Solexis, d’une part la forte<br />
orientation R&D avec une délégation<br />
de 34 chercheurs et dirigeants<br />
recherche ; d’autre part la dimension<br />
internationale également, avec<br />
une participation européenne,<br />
américaine (23 délégués<br />
des USA) et aussi des<br />
responsables de zones<br />
du Japon, de la Corée,<br />
du Brésil, de la Chine,<br />
de Taiwan et de l’Inde.<br />
Au cours de ces<br />
deux journées<br />
riches en échanges,<br />
des propositions ont<br />
été faites à l’équipe de<br />
direction dans les trois axes de<br />
développement retenus :<br />
l’excellence opérationnelle,<br />
l’efficacité et la rigueur dans le<br />
processus de développement « du<br />
marché – au produit – au marché »<br />
et la communication interne.<br />
<strong>Solvay</strong> live dans la cour des grands<br />
Le 9 novembre 2005, à Paris, <strong>Solvay</strong> live était reconnu par l’UJJEF, association<br />
française de la Communication d’Entreprise. Chaque année, celle-ci organise<br />
un concours (Grands Prix), dans différentes catégories, à partir de plusieurs<br />
centaines de dossiers présentées par les agences contribuant, aux côtés des entreprises,<br />
à la réalisation de leur média.<br />
<strong>Solvay</strong> et l’agence ByTheWayCreacom ont été nominés, pour le Prix du Journal<br />
International, avec Saint Gobain et Total S.A.,<br />
gagnant dans cette catégorie.<br />
L’intérêt de participer à ce type de concours est<br />
de se confronter à d’autres entreprises et de se mettre<br />
à jour concernant les meilleures pratiques.<br />
Toute la rédaction du <strong>Solvay</strong> live se félicite de ce<br />
très bon résultat, obtenu après moins de deux ans<br />
de coopération avec l’agence ByTheWayCreacom,<br />
et est très fière de prop<strong>oser</strong> régulièrement à ses<br />
lecteurs un magazine reconnu de classe internationale.<br />
AVRIL 2006 13
PanoramaGroupe<br />
CHIMIE PLASTIQUES<br />
Le Salon Expoquimia constitue une occasion privilégiée<br />
pour développer davantage des contacts avec nos clients<br />
et partenaires.<br />
14<br />
La croissance en perspective<br />
L’édition 2006 de l’« Ostende<br />
International Conference » a réuni,<br />
du 30 janvier au 3 février,<br />
une soixantaine de managers du monde<br />
entier, autour du thème : « Sommes-nous<br />
préparés pour croître ? »<br />
Au cours de la semaine, trois tandems,<br />
constitués d’un Responsable Secteur<br />
et d’un Directeur Fonctionnel,<br />
ont présenté des projets de croissance<br />
menés en étroite collaboration entre eux.<br />
Christian De Sloover, Directeur Général<br />
pour la région Asie pacifique ainsi que<br />
deux orateurs externes – André Borschberg,<br />
Directeur du projet Solar Impulse et futur<br />
pilote et Leon Vliegen, Responsable RH<br />
du Business Polyoléfines chez Borealis –<br />
ont ouvert d’autres perspectives. Les<br />
participants, organisés en équipes de travail,<br />
Développement Durable et Innovation :<br />
les mots clés du stand <strong>Solvay</strong><br />
à Expoquimia<br />
Les Secteurs Chimique et Plastiques<br />
de <strong>Solvay</strong> ont participé à<br />
l’Expoquimia 2005, le plus grand<br />
Salon International de la Chimie en Espagne,<br />
avec un stand commun dont le thème était<br />
le Développement Durable. La projection<br />
ininterrompue de la vidéo Réalités de <strong>Solvay</strong><br />
montrait la contribution et l’engagement<br />
du Groupe dans chacun de ses trois piliers :<br />
la protection de l’environnement,<br />
le développement économique et le progrès<br />
social. La coqueluche du stand fut la<br />
maquette de l’avion Solar Impulse qui<br />
a excité la curiosité de centaines de visiteurs.<br />
Tous ont cherché à en savoir plus sur ce<br />
projet auquel <strong>Solvay</strong> participe comme<br />
partenaire technologique et dont l’objectif<br />
Christian De Sloover, Directeur Général pour l’Asie pacifique<br />
présente les défis de sa région.<br />
est de réaliser, à l’horizon 2010, le tour<br />
du monde en étapes avec un avion mû<br />
uniquement par l’énergie solaire et sans<br />
aucune émission polluante. C’est un bel<br />
exemple de notre recherche constante<br />
de l’innovation, dans une perspective<br />
de développement durable. Avec plus<br />
de 41 pays représentés et une superficie<br />
d’exposition de 37 000 mètres carrés,<br />
la 14 e édition de Expoquimia a reçu,<br />
du 14 au 18 novembre, environ<br />
60 000 visiteurs professionnels, une<br />
excellente opportunité pour ces derniers<br />
de découvrir les tendances, les innovations<br />
et les progrès technologiques de l’industrie<br />
chimique. L’occasion aussi de développer des<br />
contacts avec des entreprises du monde entier.<br />
ont débattu en profondeur et sous différents<br />
angles de la croissance. Dans leurs discours<br />
de clôture, MM. Michielsen, Jourquin<br />
et Broens, respectivement, Président<br />
du Comité exécutif, Directeur Général<br />
du Secteur Chimique et futur Président<br />
du Comité exécutif, Directeur Général<br />
des Ressources Humaines, ont souligné les<br />
défis a affronter pour soutenir la croissance :<br />
diversité – surtout culturelle avec l’Asie<br />
en point de mire –, l’importance du travail<br />
en réseau et d’une communication transversale,<br />
l’exigence de délégation responsable<br />
et de la prise de décisions rapides.<br />
Ce ne sont pas que les résultats<br />
de l’entreprise qui doivent croître :<br />
la croissance de <strong>Solvay</strong> doit se faire en<br />
parallèle avec la croissance personnelle<br />
de ses managers et de tous ses employés.
Rencontre autour<br />
de la Passion<br />
du Progrès<br />
<strong>Solvay</strong> est l’un des partenaires<br />
privilégiés de l’exposition<br />
« Einstein : l’autre regard »<br />
qui se tient à Bruxelles jusqu’au<br />
1er mai 2006. « La conviction<br />
d’Ernest <strong>Solvay</strong> selon laquelle la<br />
science doit contribuer au progrès<br />
social trouve encore aujourd’hui<br />
un écho dans la passion du<br />
progrès qui anime le Groupe<br />
<strong>Solvay</strong>, classé parmi les entreprises<br />
les plus innovantes du monde »,<br />
rappelle Aloïs Michielsen,<br />
président du Comité exécutif<br />
du Groupe. Les liens entre<br />
Ernest <strong>Solvay</strong> et Albert Einstein<br />
remontent à 1911, lorsque<br />
l’industriel invita le jeune savant<br />
à participer au premier Conseil de<br />
Physique <strong>Solvay</strong>. Ernest <strong>Solvay</strong><br />
avait mis sur pied un nouveau<br />
type de rencontre scientifique,<br />
où chacun pouvait s’exprimer<br />
en fonction de ses connaissances<br />
sur un thème choisi. Parmi<br />
les vingt et un participants,<br />
onze allaient voir leurs travaux<br />
couronnés par un prix Nobel.<br />
Presque un siècle après le premier<br />
Conseil, ces rencontres se<br />
perpétuent sous la houlette<br />
de la Faculté des Sciences<br />
de l’Université Libre de Bruxelles.<br />
Le XXIII e Conseil de Physique <strong>Solvay</strong><br />
s’est déroulé à Bruxelles en<br />
décembre 2005 sous la thématique<br />
de l’Univers et a inclus une<br />
demi-journée grand public.<br />
La création de la co-entreprise<br />
pour l’eau oxygénée ultra-pure<br />
marque la première présence<br />
industrielle des peroxydés<br />
<strong>Solvay</strong> en Chine.<br />
CHIMIE<br />
H 2O 2 crée<br />
une co-entreprise<br />
en Chine<br />
<strong>Solvay</strong> Interox et Suzhou Electronic<br />
Materials Co viennent de signer un accord<br />
pour la création d’une co-entreprise en<br />
Chine visant le développement, la production<br />
et le marketing de peroxyde d’hydrogène<br />
ultra-pur. La co-entreprise, qui devrait être<br />
opérationnelle dans le premier semestre 2006,<br />
sera localisée dans la région de Suzhou,<br />
berceau d’une culture qui remonte à 2 500 ans,<br />
et vise fondamentalement à répondre<br />
à la forte croissance de l’industrie<br />
chinoise des semi-conducteurs.<br />
L’usine, en phase finale de construction,<br />
aura une production initiale de<br />
2 000 tonnes par an, quantité qui<br />
pourra être facilement augmentée afin<br />
d’accompagner la demande du marché.<br />
Le Groupe <strong>Solvay</strong> est un important partenaire<br />
et fournisseur de l’industrie globale des<br />
semi-conducteurs. <strong>Solvay</strong> Fluor, <strong>Solvay</strong> Interox<br />
et <strong>Solvay</strong> Solexis fournissent des matières<br />
premières utilisées dans toutes les étapes<br />
de production de circuits intégrés et imprimés.<br />
Le Centre de Compétence Communication<br />
renforce sa créativité<br />
Pour la première fois depuis sa création,<br />
tous les membres du Centre<br />
de Compétence Communication (CC Com)<br />
se sont réunis pour deux jours riches<br />
en échanges… et en créativité.<br />
Dans un premier temps, l’équipe, renforcée<br />
par Pharma Com, s’est focalisée sur l’approche,<br />
la stratégie, la mission, la vision et les résultats<br />
obtenus par le CC Com au cours des deux<br />
dernières années, ainsi que sur les objectifs<br />
et les priorités pour 2006.<br />
Le deuxième jour a été plutôt dédié à la formation en créativité visant à renforcer<br />
la contribution des communicateurs à la démarche innovation.<br />
Organisés en groupes, les membres du CC Com ont utilisé des techniques<br />
de créativité pour travailler sur des thèmes comme le partage d’information<br />
et l’orientation client. Esprit d’équipe, partage, synergies et travail en réseau<br />
international sont des mots clés qui sont restés dans l’esprit des participants…<br />
Une expérience à renouveler !<br />
AVRIL 2006 15
StratégieGroupe<br />
16<br />
De l’intelligence<br />
des choses au conseil avisé<br />
Michel Washer, General Manager Corporate Development, compare volontiers sa position à celle de la vigie<br />
qui, du haut du mât du navire, scrute l’océan et l’horizon. Comme la vigie, il cherche la destination, guette<br />
les périls, tente d’observer les chemins avec un vent favorable. Il sait qu’il navigue sur une carte qui bouge<br />
sans cesse. Ses flots sont macroéconomiques, ses flux intercontinentaux ; il est souvent en eaux troubles,<br />
doit affronter les déferlantes. Mais, même s’il lui faut aller à contre-courant, il garde la conscience supérieure<br />
du cap à tenir : celui de l’intérêt du Groupe.<br />
Contrairement à ce que<br />
l’on pourrait penser,<br />
le travail de Corporate<br />
Development est très<br />
structuré. Il est exécuté<br />
en quatre étapes (voir infographie),<br />
avec leurs questions,<br />
leurs outils, leurs répondants.<br />
Prenons la première, celles des<br />
hypothèses. Elles s’élaborent dans<br />
un esprit de vision très large, plus<br />
large que la seule perception<br />
industrielle. L’analyse se fonde sur<br />
une compréhension des mouvements<br />
macroéconomiques et<br />
commerciaux, renforcée par une<br />
perception, aussi fine que possible, des tendances régionales et internationales,<br />
et des tendances des différentes industries qui constituent<br />
les marchés ou l’environnement concurrentiel du Groupe <strong>Solvay</strong>.<br />
Pour cela, l’équipe du Corporate Development (1) s’abreuve à toutes les<br />
sources : presse spécialisée, études économiques, rapports des<br />
instances internationales et des banques, contacts avec les universités<br />
auxquelles sont commandées des recherches ponctuelles. Et d’aller<br />
jusqu’à un questionnement fondamental : « Si l’Histoire a un sens,<br />
quel est-il et comment pouvons-nous nous y inscrire ? » Diriger, c’est<br />
anticiper, imaginer les évolutions possibles, bâtir des scénarios pour<br />
élargir le champ de vision des managers. « Notre démarche nous rapproche<br />
forcément des autres démarches liées à la réflexion sur l’avenir<br />
à long terme du Groupe, et en particulier, le Développement Durable,<br />
l’Innovation, et le New Business Board », explique Michel Washer.<br />
De l’hypothèse à la stratégie<br />
Dans la phase stratégique, deux démarches se croisent et interagissent.<br />
D’une part, chaque Business Unit établit sa stratégie et ses<br />
objectifs, sur la base des lignes directrices et des hypothèses retenues<br />
par le Comité exécutif. D’autre part, ce dernier gère également<br />
une réflexion à l’échelle du Groupe, dans des réunions spécifiques<br />
(les réunions « Hanzinelle »), en interaction avec les principaux<br />
dirigeants du Groupe lors des réunions à la « Maison d’Ernest <strong>Solvay</strong> »<br />
deux fois par an, et bien entendu avec le Conseil d’Administration<br />
au moins une fois par an. Chacune des démarches influence l’autre<br />
et la fait évoluer. « Corporate Developement agit comme facilitateur et<br />
conseiller dans les deux démarches », raconte Michel Washer, « nous<br />
préparons avec les SBUs les présentations de leur stratégie au Comité<br />
exécutif, et établissons le résumé qui en sera repris dans le compte rendu<br />
des réunions du Comité exécutif. Nous préparons avec le CEO la<br />
présentation de la stratégie du Groupe au Conseil d’Administration. Dans<br />
les deux cas, nous conseillons sur les options stratégiques, et<br />
vérifions la cohérence des choix du Groupe et des SBUs ». Ensuite, vient le<br />
temps du Plan à cinq ans : « quels sont les moyens qui vont être requis<br />
Projets stratégiques<br />
Michel Washer, à son titre<br />
de General Manager<br />
Corporate Development,<br />
gère trois listes de projets<br />
stratégiques, lesquelles<br />
se recoupent partiellement.<br />
La première est proposée<br />
au Conseil d’Administration<br />
dans le cadre de ses<br />
réunions bimestrielles.<br />
La deuxième est élaborée<br />
en prévision de la réunion<br />
bisannuelle des cadres<br />
dirigeants du Groupe, qui<br />
se tient à la Maison d’Ernest<br />
<strong>Solvay</strong>. S’y retrouvent les<br />
membres du Comex et les<br />
directeurs centraux, ainsi<br />
que des invités occasionnels,<br />
en fonction des sujets<br />
abordés. La troisième<br />
reprend les principaux<br />
projets tels qu’ils se<br />
retrouvent au Plan<br />
du Groupe. Ils ont franchi<br />
le cap de la probabilité de<br />
réalisation suffisante et les<br />
ressources nécessaires leur<br />
sont réservées. Le Corporate<br />
Development recommande ;<br />
les autorités disposent.<br />
Ces trois listes correspondent<br />
à trois moments de discussion<br />
où les priorités font l’objet<br />
des adaptations et<br />
corrections nécessaires.<br />
En dehors de ces moments<br />
forts, le Corporate<br />
Development agit en<br />
conseiller, à la demande.
pour mettre en place cette stratégie ? Avons-nous ces moyens, et pouvons -<br />
nous atteindre nos objectifs ? Que deviendraient nos résultats<br />
si certaines hypothèses changent, ou si certains projets ambitieux sont réalisés<br />
? Chaque Secteur ou SBU contribue-t-il à l’atteinte de nos objectifs ? »<br />
Cette phase a l’air très théorique, avec les milliers de chiffres qu’elle<br />
implique, mais elle est fondamentale pour quantifier l’impact de<br />
certaines hypothèses et aussi l’impact des décisions sur lesquelles<br />
repose l’avenir du Groupe. « Le but est de concentrer la discussion sur<br />
les hypothèses et sur les décisions stratégiques, et pas seulement sur les<br />
chiffres. » Enfin, ces décisions sont traduites en projets, qui doivent<br />
être évalués aussi bien avec des critères financiers que d’autres plus<br />
généraux : « Comment ce projet contribue-t-il à l’atteinte de nos objectifs<br />
? Quelles sont les ressources requises, financières et humaines, quel<br />
est le degré de risque, quelle est la probabilité de succès ? » L’analyse de<br />
ces éléments conduit le Comité exécutif à décider des priorités en<br />
terme d’allocation de ressources. Et, bien entendu, en parallèle à ces<br />
processus, Corporate Development continue à évaluer différentes<br />
options et scénarios : « Si <strong>Solvay</strong> existe toujours après plus de 140 ans,<br />
ce n’est pas parce que nous avons toujours choisi la bonne stratégie, c’est<br />
surtout parce que nous avons toujours été capables de la revoir et de<br />
l’adapter à temps à un monde qui change », conclut Michel Washer.•<br />
(1) Michel Washer et ses deux assistants, Guy Veulemans (Plastiques-chaîne chlore) et Michel<br />
Friesewinkel (Pharma et Chimie hors Plastiques), ainsi que Liliana Preumont en charge de<br />
la Global Economics and Business Intelligence et avec le support administratif de Sandrine Van<br />
Rooij. L’équipe entière fait partie de l’Office of the Comex.<br />
Knowledge Management inclus<br />
En janvier, l’équipe du Knowledge<br />
Management est venue renforcer celle<br />
du Corporate Development. « Pour que<br />
la stratégie fonctionne », dit à ce propos<br />
Michel Washer, « il faut de bons projets<br />
et des idées. Cela dépend de l’amorçage<br />
de la pompe à projets ». Raison pour<br />
Qualités requises<br />
Qui faut-il être pour<br />
travailler dans une telle<br />
équipe, qui analyse les<br />
objectifs et apprécie les<br />
probabilités de succès ?<br />
« Certainement une forte<br />
personnalité », répond<br />
M. Washer. « Ce doit<br />
être un caméléon, à l’aise<br />
dans plusieurs fonctions<br />
différentes. Idéalement,<br />
il doit avoir pris des leçons<br />
d’humilité – en d’autres<br />
termes s’être trompé et<br />
avoir appris de ses erreurs –,<br />
mais avoir gardé la volonté<br />
de défendre ses idées,<br />
éventuellement face à des<br />
supérieurs hiérarchiques.<br />
Pour arriver à cela, il faut<br />
avoir bougé dans le Groupe,<br />
laquelle l’opération a été réalisée.<br />
« Dans le monde d’aujourd’hui,<br />
où nous sommes noyés sous<br />
l’information, les techniques et outils<br />
du Knowledge Management sont de plus<br />
en plus importants. Ils visent à rendre<br />
le partage d’informations efficace,<br />
avoir acquis une vision<br />
aussi large que possible<br />
des différents business<br />
et de leurs contraintes.<br />
Cela permet de créer<br />
un indispensable réseau<br />
de contacts sur lequel<br />
il faudra s’appuyer<br />
à l’heure politique<br />
où il s’agira de discuter<br />
pour convaincre et<br />
aboutir au consensus.<br />
Tout cela suppose aussi,<br />
évidemment, de belles<br />
aptitudes de réflexion<br />
stratégique. Ajoutez-y<br />
quelques solides<br />
connaissances économiques<br />
et financières, dans un<br />
esprit positif, et vous<br />
arriverez au profil. »<br />
quel que soit le type d’information<br />
(données, documents, know-how),<br />
mais aussi à accélérer l’apprentissage<br />
et le développement de ces connaissances ».<br />
Un élément important de la stratégie<br />
du Groupe, si nous voulons être plus<br />
efficaces et productifs que nos concurrents.<br />
AVRIL 2006 17
StratégieGroupe<br />
18<br />
Le monde des polymères peut se concevoir comme une pyramide.<br />
À sa base, les polymères essentiels, dont le PVC, produits en grosses<br />
quantités. Au sommet, les polymères de spécialité, produits de niches<br />
très limitées. Plus on grimpe dans cette hiérarchie, plus la valeur ajoutée<br />
est forte et moins les acteurs sont nombreux. <strong>Solvay</strong> figure parmi les<br />
leaders et entend bien le rester, ce que nous explique Vincenzo Morici,<br />
General Manager de la SBU Polymères Spéciaux.<br />
Les couvertures d’ustensiles médicaux sont<br />
au sommet<br />
Le Groupe<br />
On trouve les polymères<br />
IXEF dans les poignées<br />
de l’électroménager.<br />
La SBU Polymères Spéciaux fait sienne<br />
la stratégie Groupe qui consiste en<br />
une croissance durable et rentable<br />
ainsi qu’en une expansion géographique.<br />
Sa recherche de croissance en atteste :<br />
en 2005, elle a procédé à d’importantes<br />
extensions de capacité en Europe et aux<br />
États-Unis et elle a accentué son effort de<br />
développement en Asie, avec l’ouverture<br />
d’un nouveau Centre Technique à Shanghai<br />
et la signature d’un accord d’acquisition en<br />
Inde, avec Gharda. Elle a, en outre, acquis la<br />
Mississippi Polymer Technologies aux USA<br />
(voir encadrés). Mais, au-delà de ces manifestations<br />
de vitalité, d’autres aspects de son<br />
l’une des applications colorées de nos polymères.<br />
évolution frappent l’observateur extérieur<br />
au monde du plastique. En témoignent,<br />
l’effort singulier qu’elle consent en forces<br />
de marketing et la part importante de nouveautés<br />
dans son portefeuille de produits.<br />
Vitale créativité<br />
« Dans notre créneau c’est un impératif »,<br />
s’empresse de dire Vincenzo Morici. « Notre<br />
marché est extrêmement mouvant. Les nouveautés<br />
sont notre raison d’être. Elles sont liées<br />
à des applications à courte durée de vie : cela<br />
va de quelques années pour l’électronique<br />
embarquée dans une automobile à quelques<br />
mois seulement lorsqu’il s’agit de téléphones<br />
portables. Nous voulons être et rester en pole<br />
position. C’est pourquoi nous comptons augmenter<br />
encore notre taux d’innovation. »<br />
Ce positionnement passe par une très forte<br />
présence en Asie, où la SBU réalisera en<br />
2010, 25 à 30 % de ses ventes, ce qui est<br />
assez logique si l’on considère les taux de<br />
croissance des industries de l’automobile et<br />
des télécommunications dans le monde.<br />
« De plus en plus », ajoute V. Morici, « le design<br />
et la conception des produits se font en<br />
Occident, tandis que la production est délocalisée<br />
en Asie par nos clients. Nous devons donc<br />
y être pour rester en contact étroit avec les<br />
transformateurs et optimiser leur travail avec<br />
les polymères. Notre effort de proximité nous<br />
donne une meilleure capacité de réactivité.<br />
Cela nous permet par la même occasion de<br />
cerner leurs besoins au plus près et<br />
d’alimenter ainsi notre développement de<br />
produits toujours plus adaptés ».
« Il faut savoir que<br />
l’investissement visant<br />
à trouver de<br />
nouveaux polymères<br />
est presque comparable<br />
à celui consenti<br />
pour la recherche<br />
d’une nouvelle molécule<br />
en pharmacie. »<br />
Vincenzo Morici, General Manager<br />
de la SBU Polymères Spéciaux.<br />
Nouveau centre de recherche à Shanghai.<br />
La SBU Polymères Spéciaux compte s’appuyer<br />
sur deux leviers pour son développement<br />
à venir : la recherche d’une adéquation<br />
encore plus rigoureuse avec les besoins les<br />
plus pointus de ses marchés et une mobilisation<br />
accrue en R&D à long terme. « Ces deux<br />
axes se tiennent », explique V. Morici. « Avec<br />
plus de rigueur et plus de sélectivité, nous dégageons<br />
des moyens qui peuvent être imputés en<br />
R&D à des sujets à plus long terme qui bénéficient<br />
également de l’externalisation vers la<br />
recherche universitaire dans le monde. Nous<br />
avons actuellement plusieurs initiatives en<br />
cours et, notamment, nous venons de signer<br />
une série de contrats avec des instituts de<br />
premier rang en Inde. Nous attendons de<br />
nouvelles propositions sur de nouveaux thèmes.<br />
Il faut savoir que l’investissement visant à<br />
trouver de nouveaux polymères est presque<br />
comparable à celui consenti pour la recherche<br />
d’une nouvelle molécule en pharmacie. Nous<br />
tablons sur une moyenne de dix à quinze ans<br />
avant une réelle percée commerciale.<br />
Le taux de mortalité est élevé.<br />
C’est dire qu’il y a peu de lancements.<br />
Les derniers remontent aux années 1990 et<br />
plusieurs ont failli après plusieurs années de<br />
développement et d’investissements significatifs.<br />
Ceci explique que nous essayions de saisir<br />
toutes les opportunités et d’augmenter les performances<br />
des polymères existants, notamment<br />
par de nouveaux alliages. »<br />
Business sous haute dépendance<br />
d’hommes de qualité<br />
La vitalité de la business intelligence passe<br />
par les contacts de proximité menés par les<br />
commerciaux. « Les forces de vente sont essentielles.<br />
Il faut comprendre que la vente de nos<br />
produits commence bien avant la fabrication<br />
des pièces. Notre travail se fait très en amont,<br />
avec les spécificateurs et techniciens de nos<br />
clients, avec les autorités aussi lorsqu’il est<br />
question d’établir de nouveaux standards de<br />
performance pour des applications ciblées.<br />
Nous devons nous accommoder de leurs<br />
exigences et pour cela, il n’y a pas d’autre solution<br />
que de pénétrer les industries spécifiques<br />
avec lesquelles nous travaillons et d’en<br />
connaître les développements en profondeur.<br />
Grâce à notre marketing et à nos compétences<br />
nous sommes consultés par les décideurs suffisamment<br />
tôt dans les projets de développement.<br />
C’est le meilleur moyen pour que nos polymères<br />
soient agréés par nos clients. » •<br />
LA PROMESSE DE GHARDA<br />
Nos matériaux trouvent<br />
leur place dans les moyens<br />
de transport les plus modernes.<br />
HAUTE<br />
PERFORMANCE<br />
DANS<br />
LE MISSISSIPPI<br />
<strong>Solvay</strong> a acquis la start-up américaine<br />
MPT, Mississippi Polymer Technologies.<br />
Cela signifie l’entrée de Parmax ® dans<br />
le portefeuille des polymères spéciaux.<br />
Parmax ® est le nom générique<br />
d’une nouvelle famille de matériaux<br />
de spécialité aux caractéristiques uniques :<br />
transparents et amorphes, ils combinent<br />
résistance, rigidité et dureté, avec un degré<br />
de résistance chimique jamais égalé<br />
dans le segment des polymères<br />
transparents. De surcroît, ils peuvent être<br />
mis en œuvre dans des installations<br />
standard de moulage et d’extrusion.<br />
Toutes ces qualités en font des matériaux<br />
alternatifs des plus intéressants pour<br />
les applications de haute technologie<br />
(secteurs aérospatial, médical, industriel…).<br />
La ligne de produits Parmax ® sera intégrée<br />
progressivement à l’unité opérationnelle<br />
de <strong>Solvay</strong> Advanced Polymers L. L. C.<br />
à Alpharetta, en Géorgie (USA).<br />
Un accord irrévocable a été signé en vue de l’acquisition de la Division<br />
Polymères de Gharda, en Inde. Les dernières démarches administratives<br />
en vue de son acquisition sont en cours d’exécution. Elle renforcera<br />
la position de <strong>Solvay</strong> Polymères Spéciaux en lui donnant une nouvelle<br />
plate-forme mondiale de développement, de production et de commercialisation<br />
d’une nouvelle gamme de polymères spéciaux à très haute performance.<br />
Cela se fera en combinaison avec notre unité de production d’Alpharetta<br />
en Géorgie (USA). Les synergies s’exprimeront tant en savoir-faire qu’en capacité<br />
technique. La démarche s’intègre dans un vaste programme d’investissement<br />
incluant, entre autres, des augmentations de capacité de production.<br />
Sont visés, notamment, les PEEK (polyéthers cétones), polymères de très haute<br />
performance. Le site indien devrait devenir un centre d’envergure mondiale,<br />
et l’Inde, un des pôles d’externalisation de notre R&D.<br />
AVRIL 2006 19
StratégieGroupe<br />
20<br />
CAP sur le Pacifique<br />
Déjà présente au Brésil et en Argentine, <strong>Solvay</strong> plante un fanion au Chili : une nouvelle usine de<br />
production de peroxyde d’hydrogène dotée de technologie dernier-cri y sera construite d’ici à 2008.<br />
Cela bouge en Amérique latine : nouvelles orientations politiques<br />
et marchés en croissance rapide. Le Brésil connaît<br />
une croissance entre 3 et 5 %, l’Argentine entre<br />
5 et 7 % et le Chili entre 4 et 6 %. Ce sont des économies<br />
dans lesquelles le secteur primaire (mines, agro-industriel) est orienté<br />
vers l’exportation. Depuis le 15 janvier 2006, le longiligne État<br />
du Chili est dirigé par Michelle Bachelet qui s’exila sous le régime<br />
Pinochet. Femme, socialiste, divorcée, agnostique (quadruple choc<br />
pour une part de l’électorat attaché aux valeurs traditionnelles), la<br />
nouvelle Présidente de la République chilienne a été bien accueillie<br />
par les marchés financiers, et son accession au pouvoir ne devrait pas<br />
ralentir une économie en plein essor. Celle-ci a fait du Chili l’un des<br />
pays émergents les plus attrayants pour les investissements étrangers,<br />
même si les inégalités sociales restent fortes. C’est dans ce pays<br />
qui s’émancipe encore du pesant héritage de dix-sept ans de dictature<br />
(1973-1990) que <strong>Solvay</strong> a choisi d’implanter sa nouvelle usine<br />
Une technologie haut<br />
de gamme<br />
Déjà présente au Chili depuis plus de dix ans avec<br />
un bureau commercial, <strong>Solvay</strong> y implantera une<br />
usine de production de peroxyde d’hydrogène d’ici<br />
à 2008. Capacité prévue : 50 000 tonnes par an.<br />
De quoi répondre à la demande de consommation<br />
de la côte Pacifique. Au Chili, elle est actuellement<br />
de 18 000 tonnes mais elle devrait atteindre<br />
40 000 tonnes dans les prochaines années.<br />
Pour relever le défi, <strong>Solvay</strong> mettra en œuvre<br />
de production de peroxyde d’hydrogène (H 20 2), mieux connu sous<br />
le nom d’eau oxygénée. « Voilà bien un produit proche des gens »,<br />
explique Éric Mignonat, SBU Manager de <strong>Solvay</strong> pour ce produit.<br />
« On connaît ses vertus antiseptiques, sans doute moins ses propriétés oxydantes<br />
dans des applications telles que le blanchiment du papier et des<br />
textiles ou le traitement des effluents. » Après utilisation, le produit ne<br />
génère aucun résidu, si ce n’est de l’eau. Pour le Chili et pour toute<br />
la côte Pacifique, cet investissement est plus que bienvenu, vu la croissance<br />
impressionnante de l’industrie locale du papier. Là, comme ailleurs<br />
dans l’hémisphère Sud, le secteur de la cellulose, à la base de la fabrication<br />
du papier, est en plein progrès. Éric Mignonat explique :<br />
« Pour faire de la cellulose, il faut des arbres. Or c’est ici qu’ils poussent<br />
le plus rapidement, sept ans en moyenne contre le double en Scandinavie<br />
et au Canada. Que ce soit les eucalyptus ou les variétés de pin, on les<br />
cultive ici comme le blé là-bas. » Les débouchés ? La Chine surtout,<br />
dont l’Amérique latine pourrait devenir le premier fournisseur.<br />
sa nouvelle technologie « haute productivité »,<br />
qui permet une augmentation de 60 à 80 %<br />
de rendement, et qui a été récompensée par un<br />
trophée de l’Innovation <strong>Solvay</strong> en 2003. L’usine<br />
chilienne bénéficiera du transfert d’une partie<br />
de l’équipement du site texan de Deer Park.
Mais la poussée de la demande de peroxyde d’hydrogène est également<br />
alimentée par d’importantes applications dans l’industrie minière. « Or,<br />
cuivre, zinc, le Chili regorge de ressources minières », poursuit Éric<br />
Mignonat. « Le peroxyde d’hydrogène est l’oxydant parfait pour raffiner<br />
le minerai et en neutraliser le cyanure. »<br />
Source d’énergie<br />
Jusqu’alors, le Chili devait importer le peroxyde d’hydrogène<br />
depuis le Brésil et l’Argentine. Le transport était long et cher car<br />
il fallait contourner par mer la Cordillère des Andes et les conteneurs<br />
doivent faire le retour à vide. Installer une usine au Chili<br />
résoudra ce problème. Mais il reste un dernier défi, et non des moindres :<br />
l’énergie. « Le Chili est confronté à d’énormes problèmes d’approvisionnement<br />
en énergie », constate Éric Mignonat. « Le gaz liquéfié,<br />
importé, y est très cher. Cela nous amène à devoir implanter l’usine<br />
près d’une source d’énergie la plus compétitive possible. » <strong>Solvay</strong> était<br />
déjà bien implantée au Chili, où elle détient plus de la moitié du<br />
marché des matières plastiques et des produits chimiques (y<br />
compris l’eau oxygénée) fabriqués dans ses usines brésilienne et<br />
argentine. L’usine <strong>Solvay</strong> de peroxyde d’hydrogène, la seizième du<br />
Groupe, deviendra la première du genre sur la façade Pacifique.<br />
Nul doute qu’elle confortera la position de <strong>Solvay</strong> dans<br />
l’économie chilienne, en même temps que sa place de leader<br />
modial dans ce secteur. •<br />
© James Hardy/PhotoAlto<br />
« Un engagement<br />
à long terme »<br />
SOLVAY EST PRÉSENTE DEPUIS PLUS DE SOIXANTE ANS AU BRÉSIL,<br />
ET DEPUIS PLUS DE VINGT ANS EN ARGENTINE. ELLE PROJETTE<br />
POUR 2008 UNE USINE AU CHILI. QUESTIONS À PAULO SCHIRCH,<br />
DIRECTEUR RÉGIONAL DE SOLVAY POUR L’AMÉRIQUE DU SUD.<br />
<strong>Solvay</strong> Live : Comment évoluent les pays partenaires de <strong>Solvay</strong><br />
en Amérique latine ?<br />
Paulo Schirch : Ce sont des pays en forte croissance. Certes, il ne s’agit pas<br />
d’une croissance comparable à celle de certains pays d’Asie, où la flexibilité<br />
est beaucoup plus grande. Les Sud-Américains, à ce titre, sont beaucoup<br />
plus proches des Européens. Aujourd’hui, tous les pays de la région sont<br />
démocratiques, raison pour laquelle les marchés financiers ont bien réagi<br />
à l’avènement d’une nouvelle génération politique. Du moment qu’on<br />
a la démocratie, un pouvoir stable et des règles claires, on a l’essentiel.<br />
S. L. : Quel rôle <strong>Solvay</strong> veut-il jouer dans la région ?<br />
P. S. : Au-delà des investissements industriels, nous cherchons à diffuser<br />
des produits qui peuvent améliorer la vie des gens, par exemple, dans<br />
les zones qui souffrent d’un déficit en logements et en assainissement.<br />
Et cela, dans nos Secteurs : Chimique, Pharmaceutique, Plastiques.<br />
Dans le même temps, nous encourageons les économies de ces pays<br />
notamment par une croissance durable et rentable. Dans nos usines,<br />
la majorité de nos employés sont des nationaux diplômés qui ont pu<br />
développer leur potentiel. Je suis moi-même brésilien. En termes de salaires,<br />
de bénéfices et d’opportunités, <strong>Solvay</strong> est reconnue sur le marché des<br />
ressources humaines, et nous avons des équipes stables et de confiance.<br />
Nous accordons une large faveur aux normes sociales en vigueur,<br />
aux Valeurs de <strong>Solvay</strong> et à la culture locale.<br />
S. L. : Et pour l’avenir ?<br />
P. S. : Nous avons une vision à long terme de l’engagement dans la Société.<br />
Le grand défi dans les cinq à dix années à venir sera celui des énergies<br />
renouvelables et du développement durable. Regardez les progrès du Brésil<br />
en termes d’énergies propres : éthanol, biodiesel, bagasse de canne…<br />
L’Amérique du Sud a des avantages comparatifs évidents sur l’Europe,<br />
vu l’étendue de ses surfaces agricoles, son climat, ses traditions.<br />
À <strong>Solvay</strong> d’inscrire toute son expertise dans cette dynamique, en participant<br />
au développement de nouveaux produits qui soient respectueux<br />
de l’environnement et viables à long terme.<br />
AVRIL 2006 21
Entretienavec<br />
Léopold Demiddeleer, Directeur New Business Development<br />
22<br />
« Nous développons de<br />
nouveaux matériaux pour<br />
des marchés émergents »<br />
Aujourd’hui, le New Business Development renouvelle son portefeuille de projets en anticipant sur<br />
les évolutions du marché. Que sera <strong>Solvay</strong> en 2015 ? Pistes de réponses avec Léopold Demiddeleer,<br />
à l’affût de toutes vos idées innovantes.<br />
<strong>Solvay</strong> Live : Léopold Demiddeleer, vous dirigez la division<br />
New Business Development (NBD). Combien de personnes<br />
travaillent-elles dans cette division ?<br />
Léopold Demiddeleer : Il y a une centaine d’équivalents temps<br />
plein, mais je préfère évoquer notre budget de 15 millions d’EUR,<br />
car nous sommes le seul département au sein de <strong>Solvay</strong> qui s’occupe<br />
d’innovation de rupture à long terme et qui dispose d’un budget pour<br />
lancer des projets de recherche. NBD, c’est plutôt un fonds d’investissement<br />
chargé de valoriser les idées qui se développent partout<br />
chez <strong>Solvay</strong> et surtout dans le monde extérieur. D’autres initiatives sont<br />
destinées à insérer l’innovation dans un cadre culturel adéquat mais<br />
attention, au NBD, quand on a une bonne idée, il faut s’en occuper<br />
jusqu’au bout !<br />
S. L. : Voulez-vous dire que si quelqu’un avait de bonnes idées au<br />
sein de <strong>Solvay</strong>, il aurait raison de vous les confier ?<br />
L. D. : Oui, et ils sont déjà nombreux à l’avoir compris. Comme les<br />
« petites » SBUs, à la recherche de financement pour des idées à<br />
risque. Les « grosses » SBUs ont plus de ressources et peuvent engager<br />
le moyen/long terme de façon autonome dans leurs lignes de<br />
produits. De bonnes idées de développement peuvent provenir de<br />
toutes les entités du Groupe. Il y a les équipes techniques dans les<br />
usines et les Centres de Compétences, les structures régionales à la<br />
recherche des financements, les équipes marketing en contact avec<br />
les clients. Nous cherchons aujourd’hui à identifier des besoins qui<br />
émergeront au-delà des « business plans » à cinq ans des SBUs. En<br />
principe, nous partons des compétences de <strong>Solvay</strong>. Mais il n’est pas<br />
exclu que nous nous engagions sur des pistes radicalement nouvelles.<br />
S. L. : Cherchez-vous aussi des projets à l’extérieur de <strong>Solvay</strong> ?<br />
L. D. : Oui, dans certains cas, acheter de la technologie à l’extérieur<br />
peut être une bonne solution. Nous analysons régulièrement des<br />
demandes qui proviennent de petites entreprises qui ont<br />
développé une idée nouvelle, puis arrivent à un point<br />
où elles ont besoin de soutien pour investir dans les<br />
technologies émergentes. Il nous faut faire plusieurs<br />
acquisitions pour en amener quelques-unes à la réussite.<br />
S. L. : Comment choisissez-vous les projets dans<br />
lesquels vous allez investir ?<br />
L. D. : Nous cherchons toujours des perspectives marchés<br />
et technologiques crédibles. Il y a une prise de<br />
risque puisque, par définition, nous cherchons ce qui<br />
n’existe pas encore. Mais il faut que l’innovation aboutisse à de la<br />
création de valeur. <strong>Solvay</strong> est irriguée par plusieurs courants d’innovation.<br />
Il s’agit de stimuler les idées, d’encourager la créativité. Mais<br />
la recherche est complexe et pluridisciplinaire et un besoin de coordination<br />
apparaît assez rapidement. C’est la mission du New Business<br />
Board lancé il y a un an par Jacques Van Rijckevorsel qui valide les<br />
champs de recherche dans le cadre d’une vision commune du futur,<br />
bien ancrée dans le Groupe et entérinée par le Comité exécutif.<br />
S. L. : Jusqu’ici, la démarche la plus logique semblait être de<br />
chercher dans les directions où les produits de <strong>Solvay</strong> pouvaient<br />
trouver des marchés. Est-ce actuellement toujours votre façon<br />
d’engager des projets de recherche ?<br />
L. D. : Nous avons radicalement changé cette approche. Nous partons<br />
des besoins du marché. Nous identifions les technologies gagnantes<br />
de l’avenir. Nous disséquons les matériaux qu’elles utilisent et cherchons<br />
à déterminer si <strong>Solvay</strong> peut jouer un rôle dans leur développement. Nous<br />
avons ainsi choisi deux plates-formes stratégiques :<br />
• technologies alternatives (au pétrole) de production d’énergie ;<br />
• technologies alternatives (au silicium) des systèmes électroniques<br />
avancés.
Dans le domaine de l’énergie renouvelable, il y a par exemple, les<br />
piles à combustible. Nous n’avons pas de doute sur les opportunités<br />
de développement de ces produits. Mais il faut investir au bon<br />
moment. Nous pensons aussi à l’OPV (cellules photovoltaïques organiques<br />
de nouvelle génération). Ce secteur est en plein développement.<br />
Les applications actuelles sont basées sur le silicium, mais on voit<br />
apparaître des molécules organiques potentiellement compétitives.<br />
Nous cherchons du côté des nouvelles technologies de l’information<br />
et de la communication. L’électronique organique utilise des molécules<br />
qui peuvent émettre les trois couleurs fondamentales (« organic<br />
light emitting diodes » ou OLEDS). Il s’agit, ici aussi, de marchés<br />
à un horizon assez lointain (les écrans, l’éclairage), qui ont cependant un<br />
lien évident avec le domaine précédent. L’un transforme la lumière en<br />
énergie, l’autre transforme l’énergie en lumière.<br />
S. L. : Comment vous développez-vous concrètement sur ces<br />
marchés ?<br />
L. D. : Nous abordons ces projets avec des partenariats universitaires<br />
et industriels et l’investissement dans des fonds de capitaux à risque,<br />
comme Conduit Ventures Limited pour les piles à combustible. En<br />
tant qu’investisseurs, nous sommes informés des progrès réalisés<br />
par les sociétés faisant partie du fonds. Nous les voyons se développer,<br />
faire de nouveaux clients, nous comprenons mieux la valeur que le<br />
marché donne à ces applications.<br />
Cependant, nous devons garder un équilibre entre les projets très<br />
prospectifs et les projets à moyen terme (entre trois et huit ans).<br />
Nous avons besoin d’un retour sur investissement à moins de<br />
dix-quinze ans. Nous devons donc aussi conduire des projets dont<br />
la rentabilité est plus proche.<br />
S. L. : Avez-vous des pistes de projets plus proches d’une issue<br />
favorable ?<br />
L. D. : Nous avons encore identifié deux axes importants pour des<br />
projets que nous appelons « d’opportunité ». Le premier est la<br />
nutrition et la santé. Il s’agit au départ de valoriser un de nos produits<br />
Pharma dans un autre marché qu’est la nutrition (projet<br />
Vitaloa). À l’horizon de cinq ans, nous pourrions déjà atteindre un<br />
chiffre d’affaires de 20 millions d’EUR. Une belle façon de valoriser<br />
notre connaissance thérapeutique. Un second domaine d’opportunité<br />
relie notre expérience dans la chimie, notre engagement<br />
de responsabilité environnementale, et une application de grand<br />
volume : le projet NOVOSOL ® développé sur une idée originale<br />
de l’Université Libre de Bruxelles et de notre Centre de Compétence<br />
HSE. Il s’agit de stabiliser les métaux lourds dans des boues de dragage<br />
de canaux et de ports. Nous pouvons stabiliser, sécher et conditionner<br />
des boues actuellement inexploitables et intraitables pour<br />
les réutiliser comme soubassement de routes. Nous avons deux<br />
semi-remorques qui peuvent opérer sur le terrain puisque ces boues<br />
ne voyagent pas, nous allons vers elles ! Nous présentons actuellement<br />
ce procédé pour résoudre les problèmes de la lagune de Venise.<br />
Vous voyez qu’il y a des issues commerciales !<br />
S. L. : Quelle proportion recherchez-vous entre projets à long<br />
terme et projets à court terme ?<br />
L. D. : Aujourd’hui, 65 % de notre budget concernent des projets<br />
à long terme. Je souhaite rééquilibrer ce portefeuille et arriver à<br />
50/50. Il faut donc trouver des projets à moyen terme, qui partent<br />
de ce que l’on sait déjà faire aujourd’hui. J’attends impatiemment<br />
les bonnes idées alignées sur la nutrition et le développement<br />
durable… si possible… Toute idée sera examinée.<br />
S. L. : Que faites-vous alors des projets en cours depuis des années ?<br />
L. D. : Nous cherchons à les valoriser. Nous avons vendu une activité<br />
de catalyse (application aérospatiale à Heraeus), nous sommes<br />
en négociation pour la vente de tuyaux haute pression HexelOne ®<br />
et nous cherchons à vendre – en interne ou à l’extérieur – le projet<br />
de structures en nids d’abeilles (Nidacell ® ) ainsi que le polymère<br />
greffé (Priex ® ). Nous ne voulons pas arrêter ces projets mais bien<br />
valoriser tout ce travail. En parallèle, nous redessinons la stratégie de<br />
développement de <strong>Solvay</strong>. Que veut être <strong>Solvay</strong> en 2015 ? La<br />
réponse à cette question définit notre philosophie de recherche.<br />
Notre avenir est à notre portée… •<br />
AVRIL 2006 23
DossierGroupe<br />
<strong>Innover</strong>, c’est <strong>oser</strong><br />
© Digital Vision/John Cumming.<br />
L’INNOVATION TROPHY, CE N’EST PAS L’INNOVATION. CE N’EN<br />
EST QU’UN SIGNE EXTÉRIEUR. L’INNOVATION EST UNE<br />
DÉMARCHE DE FOND ET DANS LE GROUPE, ELLE PRÉSENTE<br />
DES VISAGES TRÈS DIFFÉRENTS.<br />
ELLE PREND NAISSANCE AUSSI BIEN DANS LA BOÎTE À IDÉES<br />
D’UNE USINE QUE DANS L’ESPRIT DE DÉVELOPPEURS<br />
SPÉCIALISÉS. ELLE EST LE FRUIT, LA SOMME, LE RÉSULTAT<br />
D’UN TAS DE PETITES RÉALISATIONS JOURNALIÈRES,<br />
TOUT COMME ELLE EST L’ABOUTISSEMENT DE PROJETS<br />
D’ENVERGURE. ELLE SE TROUVE DANS LES MAINS DE CHACUN.<br />
BIEN PLUS QU’UN SIMPLE CONCOURS, DONC, ELLE EST UN<br />
PROCESSUS CONTINU, VITAL, DE LONGUE HALEINE. UNE<br />
LAME DE FOND QUI DOIT TOUJOURS COURIR : POSITIVE,<br />
MULTIFORME ET FORTE.<br />
Pour l’édition 2006 du <strong>Solvay</strong> Innovation Trophy, les<br />
organisateurs ont décidé de travailler sur le principe<br />
même d’innovation en jouant résolument la carte de<br />
la qualité. Dans la détermination des critères de sélection,<br />
ils ont voulu être en conformité avec la définition<br />
que le Groupe a donné à l’innovation et y voir, avant<br />
tout, de la création de valeur pour toutes les parties<br />
prenantes : l’entreprise, son personnel, ses clients.<br />
Ils ont également voulu mettre en avant ces deux dimensions essentielles<br />
que sont la valeur d’exemple – N’ayons pas peur de copier ! – et le partenariat<br />
avec les parties prenantes extérieures à l’entreprise – Sortons !<br />
Brassons les cultures ! Soyons conscients de ce que peut apporter la<br />
confrontation de nos idées avec celles de nos clients, de nos fournisseurs…<br />
Et puis, il faut accepter l’idée que l’Innovation Trophy reste une<br />
compétition. Nous sommes en année olympique. Que nous dit le<br />
message olympique ? L’important, c’est d’être motivé et, surtout, de<br />
participer ! Au cours des trois précédentes éditions, le nombre de<br />
projets candidats a doublé à chaque fois. La montée en puissance a<br />
donc été opérée et le seuil critique atteint.<br />
Mais que sont devenus les projets gagnants des éditions précédentes ?<br />
C’est ce que <strong>Solvay</strong> live vous propose de découvrir maintenant.<br />
1999, le point de départ<br />
En 1999, lors de la première édition du <strong>Solvay</strong> Innovation Trophy,<br />
quatre prix sont attribués. SEP, <strong>Solvay</strong> Engineered Polymers (USA),<br />
est primée pour la mise au point d’un produit qui va révolutionner<br />
les pratiques dans le monde de la construction automobile. Il s’agit<br />
de résines thermoplastiques (polyoléfines) colorées dans la masse et<br />
dotées d’un éclat métallisé rendant parfaitement l’aspect de la tôle<br />
peinte traditionnelle. La même année, ce matériau déposé sous<br />
>>><br />
AVRIL 2006<br />
25
DossierGroupe<br />
>>><br />
26<br />
Les constructeurs automobiles américains<br />
ont adopté la résine thermoplastique mise au point par SEP.<br />
le nom « Sequel 1440 TPO » est choisi pour les pare-chocs de la<br />
Jeep Grand Cherokee Laredo.<br />
Le succès rencontré est tel que SEP développe son offre de qualités<br />
et de coloris, à destination des constructeurs américains –<br />
DaimlerChrysler pour les mini-vans et le PT Cruiser, General Motors<br />
et Ford –, ainsi que pour des versions américaines de voitures européennes<br />
et asiatiques. Aujourd’hui, on retrouve ces résines dans la<br />
finition extérieure de nombre de véhicules : calandres, moulures,<br />
revêtements, enjoliveurs, plaques antidérapantes,…<br />
Peptisyntha (DCRT-NOH/Belgique) est récompensée pour sa<br />
technologie destinée à la production de peptides de synthèse (voir<br />
encadré) et la SBU Carbonate à Rosignano (Italie), pour son SolvCat,<br />
un procédé de recyclage de résidus de soudière, à haute valeur<br />
ajoutée(voir encadré).<br />
Le quatrième prix va à Vinyloop ® (Vinyles NOH/Belgique), le<br />
procédé de recyclage du PVC pour lequel la demande mondiale est<br />
de plus en plus forte (voir reportage page 33).<br />
2000 et la création des catégories<br />
En 2000, l’Innovation Trophy se dote de quatre catégories.<br />
La première intitulée « Amélioration des performances » couronne<br />
deux vastes projets de recherche dans le Secteur Pharmaceutique<br />
(Pays-Bas et Allemagne) : Hugo et AMAP. Hugo positionne <strong>Solvay</strong><br />
Pharmaceuticals en bonne place dans la sphère de la recherche génomique.<br />
Le décryptage du génome humain présente d’excellentes<br />
perspectives dans des domaines aussi variés que la psychiatrie, la<br />
gastro-entérologie et la cardiologie. Le défi est de combler l’écart<br />
entre la connaissance génomique et le développement thérapeutique<br />
pour favoriser la découverte de nouveaux médicaments. L’innovation<br />
réside dans l’utilisation de la pharmacologie inversée (Reverse<br />
Phamacology) qui, contrairement à la pharmacologie conventionnelle,<br />
prend son point d’appui sur l’analyse séquentielle de bases de<br />
données. L’utilisation couplée d’Hugo et de ressources bioinformatiques<br />
ouvre des perspectives novatrices pour l’identification<br />
de nouveaux gènes qui, ensuite, peuvent être utilisés comme cibles<br />
très sélectives pour les principes actifs des médicaments. Les premiers<br />
résultats sont extrêmement encourageants pour des<br />
pathologies où l’approche traditionnelle s’est montrée absente ou<br />
déficiente. L’AMAP (Automated Molecular Assembly Plant) est une<br />
technologie de pointe qui recourt à un degré d’automatisation poussé<br />
pour favoriser la découverte de nouveaux médicaments potentiels.<br />
Les différentes phases de synthétisation des composés chimiques<br />
sont effectuées par des robots, avec un gain de temps substantiel.<br />
En 2001, l’AMAP s’est fixé l’objectif ambitieux de produire environ<br />
35 000 nouveaux composés tests par an. Depuis lors, le projet<br />
a encore revu ses ambitions à la hausse, avec une recherche qui<br />
s’oriente progressivement vers plus de flexibilité, une qualité accrue<br />
et une synthèse plus ciblée. La plate-forme technique initiale a été<br />
améliorée pour permettre de travailler sur de plus grandes quantités<br />
de composés (jusque 250 mg), à des niveaux de qualité optimaux.<br />
La mise en place de l’AMAP a amélioré considérablement<br />
la recherche de nouvelles molécules sous la forme de composés actifs<br />
que l’on optimise ensuite in vitro et in vivo. Ce service répond<br />
d’une manière particulièrement adéquate aux nouveaux besoins<br />
de la première phase de Recherche.
Peptisyntha naît avec l’ambition<br />
de faire de la fabrication de peptides<br />
de synthèse un business.<br />
« L’AMAP EST UNE TECHNOLOGIE DE POINTE<br />
QUI FAVORISE LA DÉCOUVERTE<br />
DE NOUVEAUX<br />
MÉDICAMENTS POTENTIELS. »<br />
Un nouveau management<br />
pour un gain de production<br />
Dans la catégorie « Amélioration du Management », c’est un arrêt<br />
général pour maintenance (VC/DCE-Tavaux/France) particulièrement<br />
rapide qui est primé. Ce « Turn Around » s’effectue en douze jours<br />
au lieu de vingt et un comme de coutume, avec, à la clé, un gain de<br />
production proportionnel estimé à 8 000 tonnes.<br />
L’innovation provient de la volonté d’approcher l’opération de<br />
façon résolument nouvelle, en suscitant la rupture. À tous les<br />
niveaux, les démarches sont remises à plat : on reconsidère les outils,<br />
les techniques et la méthode en adoptant une approche créative systématique.<br />
Une attention particulière est accordée au travail en<br />
équipes pluridisciplinaires et au travail en réseau impliquant le personnel<br />
interne, mais aussi les sous-traitants. Ainsi, dès la phase de préparation,<br />
la communication est stimulée et la motivation accrue.<br />
Toute la démarche est soutenue par l’implication directe du top<br />
management. La réussite laisse des traces durables. En 2004, un<br />
arrêt plus lourd (50 % de tâches en plus) est réalisé dans le même<br />
délai de douze jours. La nouvelle se répand et d’autres usines s’inspirent<br />
de la méthodologie. En 2005, à Tavaux même, une démarche<br />
similaire est mise en œuvre pour un arrêt sur générateur, effectué en<br />
onze jours au lieu de vingt et un. L’avenir est tout tracé : pour les<br />
arrêts futurs, on travaillera dans la même logique, en gardant pour<br />
objectif la recherche de la plus grande efficacité.<br />
Le lauréat de la catégorie « Projets & Start-up » est Ortelius<br />
(DCRT-NBD/Ibérie). Ce prix ne récompense rien moins que la<br />
>>><br />
PEPTISYNTHA,<br />
UNE BONNE IDEE<br />
ET BEAUCOUP DE TRANSPIRATION<br />
>> Les débuts<br />
En 1987, <strong>Solvay</strong> décide<br />
de créer une filiale<br />
pour concrétiser les<br />
recherches menées au<br />
départ par Roland Callens<br />
dans le cadre de son<br />
doctorat à l’Université<br />
de Gand. Peptisyntha<br />
naît avec l’ambition<br />
de faire de la fabrication<br />
de peptides de synthèse<br />
un business. Principale<br />
application : les principes<br />
actifs thérapeutiques.<br />
Indication : la plupart<br />
des domaines médicaux.<br />
En 1999, la structure, qui<br />
s’est développée et compte<br />
environ 70 personnes,<br />
reçoit l’Innovation Trophy,<br />
qui couronne – aux dires<br />
d’Alfred Hoffait, Managing<br />
Director de l’époque –<br />
le fait qu’une innovation<br />
« c’est une bonne idée<br />
et beaucoup de transpiration<br />
concrétisées<br />
dans un business ».<br />
Après cela, les événements<br />
importants se succèdent :<br />
investissement destiné<br />
à développer la capacité<br />
de production industrielle,<br />
création d’une filiale aux<br />
USA, naissance, en 2005,<br />
de la SBU Molecular<br />
Solutions dont Peptisyntha<br />
est l’un des piliers.<br />
>> Bilan<br />
Les efforts ont été<br />
récompensés. Depuis<br />
l’origine en 1987,<br />
le personnel a été multiplié<br />
par dix et Peptisyntha a<br />
« clairement trouvé sa<br />
place dans la nouvelle SBU<br />
Molecular Solutions voulue<br />
par le Secteur Chimique »,<br />
dit Pierre Barthélemy,<br />
actuel Managing Director.<br />
La petite société<br />
a également fait son<br />
trou dans son marché<br />
très segmenté, puisqu’elle<br />
figure dans le top 5<br />
des plus importantes.<br />
>> Perspectives<br />
L’avenir s’annonce<br />
prometteur en terme<br />
de croissance.<br />
Peptisyntha s’ouvre<br />
à d’autres applications<br />
avec notamment la<br />
production de principes<br />
actifs cosmétiques<br />
utilisés dans<br />
les produits antirides<br />
très en vogue.<br />
Pour aller de l’avant,<br />
son équipe est tournée<br />
vers l’avenir et mise<br />
résolument sur la R&D.<br />
Des moyens<br />
très importants lui sont<br />
consacrés : plus de 30 %<br />
du personnel travaillent<br />
activement sur les<br />
nouveaux projets !<br />
« C’est énorme », confie<br />
encore P. Barthélemy,<br />
« mais nous y croyons.<br />
Il y a un potentiel ».<br />
Et la croissance externe ?<br />
« Nous privilégions pour<br />
l’instant notre stratégie<br />
de croissance sur la base<br />
de nos ressources<br />
internes. Mais nous<br />
restons attentifs<br />
à notre environnement<br />
et sommes ouverts<br />
à tout ce qui nous offrira<br />
un développement plus<br />
rapide. Tout en sachant<br />
que les opportunités<br />
d’acquisition sont rares<br />
dans notre marché pointu. »<br />
AVRIL 2006<br />
27
DossierGroupe<br />
>>><br />
28<br />
préservation du patrimoine culturel écrit entre la Révolution<br />
industrielle et les années 1960. En effet, le papier produit durant<br />
cette période souffre d’une détérioration progressive qui, sans intervention,<br />
conduit à sa dégradation définitive. D’autres procédés existants<br />
donnent de bons résultats, mais ils sont excessivement coûteux<br />
car ils impliquent le démontage complet des livres – enlèvement du<br />
brochage et de la reliure, puis traitement dissocié des feuilles –, donc<br />
un temps de manipulation très long. Par conséquent, ils ne peuvent<br />
s’appliquer qu’aux pièces exceptionnelles. Né des découvertes réalisées<br />
par un groupe de chercheurs de l’Université Polytechnique<br />
de Catalogne, Ortelius apporte une évolution déterminante en autorisant<br />
le traitement global et rapide des livres entiers, sans démontage<br />
(et autres documents en papier) dans leur environnement.<br />
De prestigieuses institutions européennes<br />
ont adopté Ortelius<br />
C’est en 2000 qu’est déposée la technologie CSC (Conservacion<br />
de Sustratos de Cellulosicos) Book Saver, fruit d’une collaboration<br />
entre l’Université et <strong>Solvay</strong> Iberica. Depuis, la start-up CSC est devenue<br />
leader européen dans le domaine de la préservation des livres :<br />
500 000 livres et documents ont été sauvés de l’acidification. Son<br />
procédé a été sélectionné par de prestigieuses institutions européennes<br />
comme meilleure solution disponible pour la conservation<br />
>> Les débuts<br />
Inergy Automotive Systems gagne<br />
le Trophée en 2003 pour son système PZEV,<br />
Partial Zero Emission Vehicle.<br />
Il s’agit d’un système à carburant<br />
à émissions ultraréduites dont les<br />
performances sont supérieures aux normes<br />
en vigueur dans les États américains les<br />
plus sévères. L’innovation repose sur le<br />
principe simple de la chasse aux points<br />
faibles des systèmes à carburant.<br />
Chaîne de montage<br />
de réservoirs à carburant.<br />
PZEV, UNE INNOVATION<br />
QUI RENFORCE NOTRE IMAGE<br />
« Nous avons travaillé essentiellement<br />
à deux niveaux », explique Jules-Joseph<br />
Van Schaftingen, responsable technique.<br />
« D’abord celui des composants, tels<br />
que les clapets de ventilation, que<br />
nous avons recouverts avec des films.<br />
Ensuite, celui des zones de soudure pour<br />
lesquelles nous avons conçu un dessin<br />
particulier qui réduit la perméabilité.<br />
Notre projet a été reçu si positivement<br />
que nous avons rapidement obtenu<br />
des grandes collections. Parmi elles figurent l’Institut royal des sciences<br />
naturelles de Belgique, la Bibliothèque nationale d’Espagne, le Centre<br />
régional de protection et restauration de Palermo (Italie), les Archives<br />
de la déportation nazie, sous l’égide de la Croix-Rouge internationale<br />
et la Bibliothèque nationale de Berlin (Allemagne). Au stade actuel, ce<br />
marché est considéré comme encore émergent.<br />
La dernière catégorie née du Trophée de 2000 est « l’E-Business ».<br />
Menoweb (OD&TQM (1) France) en est le premier gagnant. Il s’agit<br />
d’un site Internet créé à l’initiative de <strong>Solvay</strong> Pharma France pour<br />
asseoir le rôle majeur de <strong>Solvay</strong> Pharmaceuticals dans le domaine de<br />
la santé féminine. En optant pour ce nouvel outil de communication,<br />
<strong>Solvay</strong> Pharma poursuit l’objectif d’informer mieux et de manière plus<br />
originale deux publics cibles fondamentaux : les patientes et les médecins.<br />
Ceci grâce à deux espaces distincts et différenciés, et guidé par un<br />
esprit de service rendu au bien-être, à la santé et à la beauté.<br />
En cinq ans, Menoweb a su prendre et garder une place incontournable<br />
dans son créneau. Il est d’ailleurs resté le seul site d’entreprise du<br />
médicament exclusivement dédié à l’environnement de la ménopause.<br />
Preuve de son succès, le nombre de visites de patientes a été<br />
multiplié par 2,5, tandis que le nombre de visites de professionnels<br />
inscrits a quadruplé. L’outil revêt un caractère particulièrement<br />
précieux dans le cas des praticiens qui ne reçoivent pas la visite de<br />
délégués médicaux.<br />
Dans les années à venir, Menoweb s’épanouira par une intensification<br />
de l’information à haute valeur ajoutée destinée aux médecins :<br />
l’accent sera mis sur la mise à disposition d’actualités immédiates<br />
relatives aux sujets de préoccupation des professionnels dans leur<br />
exercice quotidien. Il sera mis également sur le traitement et la valorisation<br />
des données fournies par les inscrits, à l’occasion de leur<br />
visite. Celles-ci seront systématiquement utilisées en interne par<br />
(1) Centre de Compétence Organisational Development<br />
& Total Quality Management.<br />
de nouvelles affaires chez de gros<br />
constructeurs, tels General Motors<br />
et Nissan. Le développement des véhicules<br />
automobiles étant assez long, nous avons<br />
commencé notre production en 2006. »<br />
>> Bilan<br />
« L’Innovation Trophy n’a pas changé<br />
le cours des choses, mais il a renforcé<br />
notre image de marque auprès<br />
de nos clients et nous a, bien sûr, fait
Ortelius autorise le traitement<br />
global et rapide des livres<br />
entiers, sans démontage dans<br />
leur environnement.<br />
les équipes de marketing, au sein d’un espace créé dans ce but, en<br />
profitant de « Teamsite », le nouvel outil de partage et de collaboration<br />
du Groupe. Menoweb confortera ainsi sa place de support<br />
complémentaire dans la stratégie marketing globale.<br />
2003 : l’épanouissement<br />
Le cru 2003 met à l’honneur six catégories, dont quatre nouvelles.<br />
Pour le « New Business », ce sont les Polymères Spéciaux (<strong>Solvay</strong><br />
Solexis en Italie) qui sortent gagnants avec B&P (Branching and<br />
Pseudo-living Technology).<br />
L’innovation tient dans le développement d’une technologie de<br />
polymérisation destinée à la préparation de nouveaux fluoropolymères.<br />
Ceux-ci sont dotés d’une structure macromoléculaire contrôlée<br />
pour donner des propriétés extrêmes, inaccessibles par les<br />
techniques habituelles. Elles répondent aux spécifications d’applications<br />
avancées et innovantes, dont celles qui interviennent dans<br />
la production industrielle de fluoroélastomères à destination du marché<br />
automobile et de perfluoroélastomères pour la chimie et les<br />
semi-conducteurs. À l’avenir, de nouveaux matériaux à fort contenu<br />
de R&D et à haute valeur ajoutée vont dériver de cette technologie<br />
et trouver une place de choix parmi les Polymères Spéciaux, tout<br />
particulièrement dans le champ des fluoropolymères dont les propriétés<br />
exceptionnelles sont obtenues grâce à une architecture moléculaire<br />
particulièrement complexe. Un nouveau perfluorélastomère<br />
haut de gamme, le TECNOFLON ® PFR 45HT, produit selon cette<br />
technologie a été développé et introduit sur le marché en 2005.<br />
plaisir. L’important reste pour<br />
nous de pouvoir prop<strong>oser</strong> un produit<br />
de référence en terme de très basses<br />
émissions, lorsque de nouvelles<br />
plates-formes sont annoncées<br />
par les constructeurs. Le volume<br />
des systèmes PZEV reste limité par<br />
rapport à l’ensemble du marché :<br />
quelques pour-cent à peine, vu qu’il<br />
ne concerne qu’une petite fraction<br />
du marché, celle des États aux<br />
Menoweb est le seul site<br />
d’entreprise du médicament dédié à<br />
l’environnement de la ménopause.<br />
>>><br />
normes les plus strictes.<br />
Il n’empêche que c’est un<br />
produit dont les performances<br />
sont exceptionnelles, ce qui est<br />
reconnu et fait notre réputation<br />
de fournisseur en technologies<br />
très spécifiques et avancées. »<br />
>> Perspectives<br />
Pour le PZEV, Inergy Automotive a<br />
dû adapter ses techniques de mise<br />
Comment ? Quand ? Où ?<br />
Une adresse à retenir :<br />
http://innoplace.solvay.com/SIT2006<br />
Lorsque vous aurez, avec votre équipe<br />
et vos partenaires, identifié un projet<br />
d’innovation, vous pourrez introduire<br />
ses données à cette adresse, dans<br />
le formulaire d’application.<br />
En cas de besoin, vous pouvez<br />
vous faire aider par l’Innovation<br />
Champion de votre site.<br />
Le lien sera accessible jusqu’au<br />
2 mai 2006, date à partir de laquelle<br />
le management de votre SBU,<br />
de votre CC ou de votre BSC<br />
opérera une première sélection<br />
et finalisera, pour la mi-mai, la liste<br />
des projets participant au <strong>Solvay</strong><br />
Innovation Trophy 2006. Un numéro<br />
spécial de <strong>Solvay</strong> live à paraître en<br />
juillet vous présentera les projets<br />
sélectionnés. Fin septembre,<br />
le jury sélectionnera les gagnants<br />
et la remise officielle des prix<br />
se déroulera le 20 décembre.<br />
Pour l’édition 2006, le jury sera<br />
composé de membres internes<br />
– représentant une activité/région –<br />
et de personnalités externes<br />
internationales. Voici à ce jour,<br />
la composition du jury :<br />
Président<br />
Jacques Van Rijckevorsel – Sponsor<br />
Innovation Groupe, Directeur Général<br />
du Secteur Plastiques<br />
et membre du Comité exécutif.<br />
Membres internes<br />
• Brigitte Laurent – Group Innovation<br />
Champion, pour l’Innovation.<br />
• Carolyn Egbert – Responsable RH<br />
<strong>Solvay</strong> Pharmaceuticals, pour le<br />
Secteur Phamaceutique/USA.<br />
• André Nothomb – Directeur<br />
RBU Baryum/Strontium Asie,<br />
Président de <strong>Solvay</strong> Korea,<br />
pour le Secteur Chimique/Asie.<br />
• Macuro Furlanetto – Directeur<br />
Supply Chain Mercosur,<br />
pour le Secteur Plastiques/Mercosur.<br />
• Christine Tahon – Directeur<br />
HSE, pour les Directions<br />
Fonctionnelles/Europe.<br />
• Jean-Marie <strong>Solvay</strong> – Administrateur,<br />
membre du New Business Board,<br />
pour le New Business Development.<br />
• Noël Tritz, pour le Comité<br />
d’Entreprise Européen.<br />
Membres externes<br />
• Bruno Van Pottelsberghe<br />
– Chaire <strong>Solvay</strong> pour l’Innovation<br />
à la <strong>Solvay</strong> Business School,<br />
Université Libre de Bruxelles<br />
(Belgique).<br />
• Ludo Van der Heyden<br />
– Chaire <strong>Solvay</strong> pour<br />
l’Innovation technologique<br />
à l’Insead (France).<br />
• Alpheus Bingham – CEO<br />
Innocentive (USA).<br />
• John Butt – CEO Conduit<br />
Ventures (UK).<br />
• Jan Anders Manson – Vice-Président<br />
de l’École Polytechnique Fédérale<br />
de Lausanne (Suisse) et<br />
Responsable de l’Innovation.<br />
La composante externe de ce jury<br />
sera encore complétée<br />
dans les prochaines semaines.<br />
Le jury sélectionnera un gagnant<br />
pour chacune des six catégories.<br />
De plus, un prix spécial du jury<br />
sera attribué au projet<br />
le plus remarquable<br />
sur l’aspect PARTENARIAT.<br />
en œuvre et, notamment, construire<br />
de nouvelles machines. L’avenir<br />
sera dédié à la recherche de<br />
solutions encore plus avancées,<br />
dont le potentiel dépassera<br />
le marché PZEV et qui devraient<br />
entraîner également des réductions<br />
de coûts. Ceci, afin de gagner<br />
des parts de marché avec une<br />
technologie qui, inévitablement,<br />
sera celle de l’avenir.<br />
AVRIL 2006<br />
29
DossierGroupe<br />
>>><br />
30<br />
Utilisé pour la réalisation de systèmes de traitement des fluides dans<br />
les processus critiques, TECNOFLON ® PFR 45HT offre une<br />
meilleure étanchéité à haute température, ainsi qu’une résistance<br />
accrue à la vapeur tout en présentant une excellente résistance<br />
globale aux produits chimiques. Cette fiabilité exceptionnelle est<br />
d’une importance primordiale pour ces applications.<br />
<strong>Solvay</strong> Draka et Pall : ensemble pour innover<br />
La SBU Feuilles Industrielles (USA) gagne dans la catégorie « Projets<br />
orientés clients » avec un projet intitulé : « Fournisseur et client,<br />
ensemble pour innover. »<br />
Recherchant la meilleure symbiose en matière de service, de<br />
développement et d’approvisionnement, <strong>Solvay</strong> Draka convainc Pall<br />
– jusqu’alors productrice d’une partie de ses films – de lui donner<br />
l’exclusivité totale de ses productions. Pall, qui a préalablement déterminé<br />
les spécifications des films dont elle a besoin,<br />
peut ainsi développer ses ressources en se concentrant<br />
sur son cœur de métier : la conception, la<br />
fabrication et la commercialisation de systèmes<br />
destinés à la collecte et au stockage de sang. Dès<br />
lors, la relation de partenariat organisée à de nombreux<br />
niveaux fonctionnels ne fait que se développer<br />
et engendre une croissance significative des<br />
ventes réalisées par les deux partenaires. De fait,<br />
depuis 2002, année de démarrage du processus,<br />
<strong>Solvay</strong> Draka a livré 56 % de ses produits en plus,<br />
et le mouvement doit se poursuivre en 2006.<br />
Pour répondre à la demande de son client, <strong>Solvay</strong><br />
Draka a d’ailleurs dû se doter d’une nouvelle ligne<br />
d’extrusion et de moulage. Lors de sa mise en<br />
Simba permet de réduire<br />
les coûts administratifs et de gagner<br />
du temps sur la rotation des camions.<br />
L’unité pilote<br />
de <strong>Solvay</strong><br />
Interox<br />
à Povoa<br />
(Portugal).<br />
SIMBA, UN JOUR,<br />
TOUT LE MONDE Y SERA<br />
>> Les débuts<br />
Simba a été présenté<br />
en 2003, par trois usines<br />
ayant travaillé<br />
conjointement sur<br />
le dossier : Rheinberg<br />
(Allemagne), Torrelavega<br />
(Espagne) et Rosignano<br />
(Italie). De quoi s’agit-il ?<br />
Étienne Petre, Product<br />
Manager Simba, nous<br />
l’explique par un détour :<br />
« Il y a trente ans,<br />
en Europe, lorsqu’on<br />
présentait sa voiture<br />
dans une pompe<br />
à essence, on était servi<br />
par un pompiste<br />
qui accueillait, servait<br />
et encaissait en vous<br />
faisant la conversation.<br />
Depuis quelques années,<br />
le conducteur sort sa carte,<br />
fait le plein et s’en va.<br />
Nous avons appliqué la<br />
même idée au chargement<br />
des camions en usine.<br />
Nous voulions réduire le<br />
temps que prenaient<br />
l’accueil du camionneur,<br />
la vérification des papiers,<br />
l’aide au chargement,<br />
le contrôle à la sortie.<br />
Nous poursuivions ainsi<br />
deux buts : réduire<br />
les coûts administratifs<br />
et gagner du temps sur<br />
la rotation des camions<br />
qui coûtent lorsqu’ils<br />
sont en attente. »<br />
>> Bilan<br />
Les faits ont donné<br />
raison aux promoteurs<br />
du projet : dès la première<br />
année, le profit a dépassé<br />
l’investissement. Rien<br />
que pour Rosignano,<br />
le bénéfice est estimé<br />
à plus de 300 000 euros<br />
par an. En 2004, l’équipe<br />
Simba est entrée dans<br />
une deuxième phase :<br />
la réponse à la demande<br />
des usines qui se sont<br />
montrées intéressées.<br />
L’équipe a alors entrepris<br />
une synthèse destinée à<br />
retenir le meilleur de<br />
ce qui existait dans les<br />
systèmes des trois usines<br />
ayant gagné le trophée.<br />
La reconnaissance<br />
et la visibilité acquises<br />
avec l’Innovation Trophy<br />
ont donc eu cet effet<br />
fonction, l’appareillage a subi plusieurs modifications importantes<br />
de sorte à pouvoir fournir de gros volumes de films conformes aux<br />
spécifications futures de Pall. L’installation a été validée conjointement<br />
par les équipes de <strong>Solvay</strong> Draka et de Pall. Chez <strong>Solvay</strong> Draka, on<br />
insiste sur le fait qu’une telle collaboration n’est possible que grâce<br />
à un état d’esprit basé sur l’ouverture, la transparence et l’adoption<br />
de processus décisionnels axés sur les faits.<br />
En outre, l’ensemble des résultats obtenus n’est<br />
rendu possible que par la rencontre hebdomadaire<br />
d’équipes en provenance des deux sociétés.<br />
<strong>Solvay</strong> Draka fait partie de la SBU Feuilles<br />
Industrielles et a rejoint le groupe Renolit. Cette<br />
innovation, créatrice de valeur dans le domaine<br />
des feuilles médicales, a constituée un argument<br />
de poids dans les négociations avec Renolit.<br />
La production de H 2O 2 (SBU Peroxydés<br />
Belgique/Portugal) obtient le prix « Amélioration<br />
des performances » pour la mise au point<br />
de sa technologie de haute productivité. L’unité<br />
de <strong>Solvay</strong> Interox à Povoa (Portugal) a pleinement<br />
joué son rôle de pilote industriel pour le Groupe.
intéressant de permettre<br />
la rencontre de conceptions<br />
proches, mais différentes<br />
et l’émergence d’un modèle<br />
qui s’enrichit encore pour<br />
répondre aux attentes<br />
propres à chaque site.<br />
E. Petre le compare à<br />
« une boîte à outils qui<br />
contient différents<br />
modules. Peut se servir<br />
qui en a besoin ».<br />
À ce jour, outre les trois<br />
usines créatrices, Simba<br />
a été adopté par les usines<br />
de Dombasle (France),<br />
Ferrare (Italie) et<br />
Jemeppe-sur-Sambre<br />
(Belgique). Tavaux<br />
(France), Bernburg<br />
(Allemagne) et<br />
Warrington (UK) ont<br />
marqué leur intérêt.<br />
Plusieurs centaines de<br />
camions sont concernées<br />
quotidiennement.<br />
>> Perspectives<br />
Désormais, la généralisation<br />
des systèmes automatisés,<br />
avec enregistrement<br />
et contrôle d’entrée<br />
et de sortie automatique<br />
sur borne à interface simple,<br />
est possible. Avec des<br />
capacités d’adaptation<br />
aux exigences particulières<br />
des sites. Ainsi, par exemple,<br />
les options de sécurité<br />
comme la reconnaissance<br />
biométrique de l’iris.<br />
« Simba a fait ses preuves »,<br />
conclut E. Petre.<br />
« Il a l’avantage de<br />
s’intégrer dans notre ERP*<br />
et s’accommode fort bien<br />
de notre plate-forme<br />
informatique. C’est donc<br />
une toute belle solution<br />
pour les usines qui veulent<br />
plus d’automatisation.<br />
Car nous ne voulons<br />
rien imp<strong>oser</strong>. Nous nous<br />
contentons de prop<strong>oser</strong><br />
un standard, en insistant<br />
sur le fait qu’il représente<br />
une tendance lourde,<br />
à laquelle il sera difficile<br />
d’échapper à moyen terme.<br />
Ce qui ne nous empêche<br />
pas de penser que, même si<br />
les chemins sont différents,<br />
tout le monde arrivera un<br />
jour au même point. »<br />
* Entreprise Ressource Planning.<br />
Jusque-là, les usines <strong>Solvay</strong> produisaient le peroxyde d’hydrogène<br />
avec un rendement respectable de 14 grammes par kilo de navette.<br />
Grâce à l’innovation, ce rendement a été porté à 20 grammes par kilo<br />
de navette. Au niveau technique, l’innovation a consisté à agir sur la<br />
répartition des quinones de type ATQ et AQ, composés benzéniques<br />
actifs dans la navette. Si les AQ sont disponibles industriellement, la<br />
forme ATQ doit être produite sur place, dans le cadre d’une procédure<br />
lente de plusieurs mois. L’innovation parvient à réduire cette<br />
opération à quelques jours par des modifications de l’installation et<br />
des processus chimiques. Les coûts de production en sont réduits de<br />
10 %, au global.<br />
La réussite des tests à l’échelle de pilote industriel a ouvert la<br />
voie au développement de ce procédé figurant parmi les plus<br />
performants au monde.<br />
Deux sites industriels <strong>Solvay</strong> en bénéficient déjà. Deer Park (Texas –<br />
USA) a augmenté sa capacité de production de 50 %,<br />
soit 118 kilotonnes et l’usine de finlandaise Voiikka (Finnish<br />
Peroxides AB, co-entreprise avec UPM-Kymmene), dont le doublement<br />
de capacité permet d’atteindre les 85 kilotonnes.<br />
Les possibilités d’augmentations importantes de capacité,<br />
à investissement minimal, ont donc ainsi été confirmées. Le procédé<br />
Grâce à <strong>Solvay</strong> Ideas<br />
Challenge, <strong>Solvay</strong> Portugal<br />
s’est intégré dans le réseau<br />
universitaire.<br />
<strong>Solvay</strong> Draka a convaincu Pall<br />
de lui donner l’exclusivité totale<br />
de ses fabrications de films<br />
de production.<br />
connaîtra de beaux jours puisque deux<br />
constructions d’unités l’utilisant sont<br />
annoncées pour 2008. La première,<br />
située à Anvers (Belgique) sera implantée<br />
dans le cadre d’un partenariat avec<br />
BASF et Dow, pour un projet de production<br />
d’oxyde de propylène par un<br />
nouveau procédé recourant au peroxyde d’hydrogène. L’unité, de<br />
très grande taille, produira 230 kilotonnes par an sur une seule ligne.<br />
La seconde, d’une capacité de 50 kilotonnes par an, sera construite au<br />
Chili. Elle répondra à la demande de la côte Pacifique (voir aussi<br />
article page 20).<br />
Un projet, trois objectifs<br />
Le prix de la catégorie « Amélioration du management » va à la SBU<br />
Carbonates Portugal pour sa stratégie d’ouverture nommée <strong>Solvay</strong><br />
Ideas Challenge. Ce projet poursuit, par une nouvelle approche,<br />
trois objectifs : la création d’un réseau reliant <strong>Solvay</strong> au monde<br />
académique, la communication d’une réelle ouverture aux idées<br />
innovantes venues de l’extérieur et la recherche de projets novateurs<br />
réalisables à court terme. Pour y arriver, les équipes prennent le<br />
chemin des universités portugaises, y rencontrent les meilleures<br />
équipes de recherche en chimie, visitent leurs laboratoires, prennent<br />
connaissance de leurs travaux, de leurs compétences, nouent des<br />
contacts personnels, se font connaître…<br />
Il ne s’agit pas seulement de « scanner » les projets innovants,<br />
mais de créer des liens personnalisés avec ceux qui, par leurs travaux,<br />
utilisent quotidiennement les technologies scientifiques de<br />
pointe. Le but est, à terme et au-delà du seul Innovation Trophy, de<br />
construire un réseau de relations susceptible d’alimenter le processus >>><br />
AVRIL 2006<br />
31
DossierGroupe<br />
>>><br />
32<br />
d’innovation interne. Après trois ans, les promoteurs dressent un bilan<br />
positif. <strong>Solvay</strong> Portugal s’est intégré dans le réseau universitaire et est<br />
régulièrement partie prenante des événements scientifiques importants<br />
générés par les Universités. Le signal d’ouverture est effectivement perçu<br />
et l’implication dans divers projets innovants est bien réelle. Un projet d’intérêt<br />
significatif dans le domaine de l’isolation thermique et acoustique<br />
a été identifié et un accord de confidentialité a été signé pour la préparation<br />
d’un brevet et d’un « business plan ». Le programme de recherche<br />
conjoint préalable au développement du produit est prévu pour<br />
l’année 2006. Les perspectives offertes par ce projet constituent un encouragement<br />
pour la deuxième édition du <strong>Solvay</strong> Ideas Challenge dont le<br />
coup d’envoi sera donné cette année encore.<br />
Deux autres lauréats viennent compléter ce palmarès. Inergy Automotive<br />
Systems (Belgique/USA/France) est primée dans la catégorie<br />
« Développement durable et citoyenneté », pour son réservoir à carburant<br />
PZEV ; le Centre de Compétence SIS (Allemagne/Espagne/Italie)<br />
l’est dans la catégorie « Innovation transposable » pour Simba,<br />
son système d’optimisation de chargement des camions (voir encadrés).<br />
Un constat s’impose au terme de ce parcours : celui de la richesse<br />
effective de nos processus créatifs mise en exergue à la faveur des <strong>Solvay</strong><br />
Innovation Trophies successifs. De quoi encourager, une nouvelle<br />
fois, une saine émulation au sein du Groupe ! •<br />
SOLVCAT, LA VOLONTE<br />
INITIALE NE SUFFIT PAS<br />
>> Les débuts<br />
Rosignano (Italie) dans la course<br />
à l’innovation, dès 1999. À<br />
l’époque, l’usine connaît un<br />
problème lié à sa production de<br />
boues blanches, non toxiques,<br />
mais fortement visibles. SolvCat<br />
naît de la rencontre de deux<br />
responsables regardant une<br />
poignée de granulés blancs sur<br />
une table de réunion. Ils ont<br />
l’idée d’en faire une litière pour<br />
chats. Mais la concurrence est<br />
féroce et, après trois ans, il ne<br />
s’en est vendu que 1 000 tonnes<br />
par an, bien loin des objectifs<br />
fixés. Le vrai coup de génie<br />
tombe alors : faire de la litière<br />
<strong>Solvay</strong>, remarquable par<br />
sa blancheur, une litière<br />
diagnostique, en se basant sur<br />
la couleur prononcée de l’urine<br />
de chats affectés par certaines<br />
maladies. L’Université de Milan<br />
donne, en tant que partenaire<br />
technique, sa caution<br />
scientifique, et le brevet<br />
est déposé en 2004.<br />
Un changement de mentalité<br />
s’opère dans le même temps :<br />
« Il s’agissait de quitter<br />
la mentalité usine pour<br />
gagner celle du consommateur.<br />
En somme, de passer<br />
de l’obsession de la quantité<br />
et du vrac, à celle de la valeur<br />
ajoutée », dit Pierluigi Caretti,<br />
promoteur de la relance<br />
du projet.<br />
>> Bilan<br />
Aujourd’hui, le coproduit<br />
du carbonate de sodium est<br />
vendu dans de jolis sachets<br />
de 5 kilos et sa valeur<br />
a été multipliée par dix !<br />
Sans le Trophée, SolvCat<br />
ne serait pas née. « En réalité,<br />
nous avons gagné le droit<br />
de développer un produit<br />
qui, au départ, n’avait d’autre<br />
qualité que sa blancheur. Après,<br />
il a fallu du temps, de l’intuition<br />
commerciale et beaucoup<br />
de tâtonnements techniques<br />
pour arriver au résultat actuel,<br />
pour faire d’un déchet, un<br />
produit de haute qualité »,<br />
ajoute P. Caretti. Selon lui,<br />
<strong>Solvay</strong> a ouvert la porte à<br />
des défis encore inconcevables<br />
il y a quelques années. Mais il<br />
estime que « la volonté initiale<br />
ne suffit pas », que la réussite<br />
tient à l’opiniâtreté avec<br />
laquelle le projet va être suivi,<br />
y compris par le management.<br />
Mais que, surtout, peu<br />
de gens sont prêts, chez<br />
<strong>Solvay</strong>, à sortir de leur<br />
métier de base. « Pourtant,<br />
il y a beaucoup de synergies<br />
d’expertises possibles :<br />
imaginez tout ce que<br />
pourrait apporter la Pharma<br />
dans l’amélioration de la litière<br />
diagnostique ! Mais cela reste<br />
encore à construire… »<br />
Avec SolvCat,<br />
la valeur du coproduit<br />
du carbonate de sodium a été<br />
multipliée par dix !<br />
>> Perspectives<br />
Le marché commence à<br />
récompenser l’audace : les<br />
ventes de SolvCat explosent et<br />
de plus en plus de pays autres<br />
que l’Italie s’y intéressent.<br />
P. Caretti, responsable de son<br />
développement, voit deux<br />
pistes d’amélioration. Fidéliser<br />
le grand public en l’informant<br />
sur l’importance de<br />
la prévention, ce qui sera<br />
bientôt fait avec une brochure<br />
scientifique rédigée<br />
par l’Université de Milan<br />
et diffusée chez<br />
les consommateurs. Affiner<br />
encore les possibilités<br />
de diagnostic en allant<br />
jusqu’à préciser d’autres<br />
pathologies plus spécifiques<br />
(FUS*, diabète, insuffisance<br />
rénale…) grâce à l’addition<br />
de réactifs sélectifs.<br />
* Fus-Feline Urinary Syndrome.
ReportageRecyclage<br />
un procédé qui a de l’avenir<br />
Gagnant du premier trophée innovation organisé par <strong>Solvay</strong>, Vinyloop ® se présente comme la solution<br />
au recyclage du PVC. En Italie, une petite usine exploitant ce procédé a patiemment traversé ses inévitables<br />
maladies de jeunesse. Depuis peu, une seconde s’élance au Japon. L’atmosphère est confiante et des jours<br />
meilleurs semblent pointer à l’horizon…<br />
Procédé en boucle fermée, basé sur la dissolution<br />
sélective du PVC, Vinyloop ® a été développé<br />
par <strong>Solvay</strong> en 1998. Depuis 2000, date de sa<br />
consécration aux trophées de l’innovation,<br />
Vinyloop ® a fait son chemin ; discrètement,<br />
patiemment, avec ténacité. Aujourd’hui, même<br />
si le pavillon de la victoire n’est pas encore hissé,<br />
on a confiance en l’avenir…<br />
33<br />
Le PVC sur la sellette<br />
L’invention de Vinyloop ® a été stimulée par un client français de<br />
<strong>Solvay</strong>, la société Ferrari Textiles, qui fabrique de grandes bâches<br />
imprimées utilisées dans la publicité. Ces grandes toiles comportent<br />
une couche de PVC. C’est pour trouver une solution au recyclage de<br />
ce produit composite à courte durée de vie que Ferrari Textiles s’est<br />
adressée à <strong>Solvay</strong>. >>>
ReportageRecyclage<br />
>>><br />
34<br />
« Nous allons acheter<br />
200 tonnes par mois de PVC<br />
recyclé à Vinyloop ® Ferrare.<br />
C’est un argument pour<br />
convaincre nos propres clients.<br />
Mais nous devons être assurés<br />
d’un produit régulier, tant en qualité<br />
qu’en quantité. Avec <strong>Solvay</strong>, nous savons<br />
que l’objectif est à portée de mains. »<br />
Alessandro Mezzalirra, Directeur Achats groupe FITT,<br />
leader mondial du tuyau d’arrosage.<br />
Le contexte est porteur car le PVC devient, à l’époque, la cible d’une<br />
campagne d’opposition. « La production du PVC produit des dioxines ! »<br />
clament les groupes de pression écologistes. « Le PVC utilise des<br />
stabilisants à base de métaux lourds, qui polluent l’eau dans les canalisations<br />
en PVC », affirment d’autres. Même si ces allégations sont<br />
contredites, le message passe. Les producteurs s’organisent… Jean-<br />
Pierre Pleska, Managing Director de la SBU Vinyls explique :<br />
« L’industrie du PVC a commencé par examiner l’impact environnemental<br />
de la production du PVC. Elle s’est imposé des normes strictes avec<br />
une charte industrielle des producteurs de PVC. Tous les sites de <strong>Solvay</strong> utilisent<br />
les meilleures technologies disponibles (“best available technologies”).<br />
Remplacer les stabilisants à base de métaux lourds était au départ, un<br />
projet très ambitieux, il est aujourd’hui devenu réalisable : les alternatives<br />
existent déjà et deviennent de plus en plus performantes. D’ici à 2015 au<br />
plus tard, on n’en trouvera plus dans les formulations du PVC vierge. »<br />
Mais la question la plus cruciale est celle du recyclage. « On consomme<br />
6 millions de tonnes de PVC et 40 millions de tonnes de matières plastiques<br />
par an en Europe occidentale. On accumule par mise en décharge environ<br />
15 millions de tonnes de déchets plastiques par an, dont<br />
1,1 million de tonnes de PVC. Ce dernier a une durée de vie de plusieurs<br />
dizaines d’années. On attend donc de plus en plus de déchets dans les années<br />
à venir », continue Jean-Pierre Pleska. « Compléter son cycle de vie par un<br />
recyclage performant et ne pas en faire une charge pour les générations<br />
Amélioration du produit<br />
Usine – Italie.<br />
futures sont le seul moyen de lui garder ses chances de développement. »<br />
Ajoutons que la technologie de Vinyloop ® est également applicable à<br />
la plupart des matières plastiques.<br />
Premier pas en Italie<br />
Investir dans un procédé qui donne ses chances au recyclage du<br />
PVC est donc une décision à long terme. La première usine de recyclage<br />
Vinyloop ® a été construite à Ferrare (Italie) en 2002.<br />
« Fabriquer un PVC régénéré de qualité vendable à partir de déchets<br />
post-consommateurs très hétérogènes était un challenge. Par ailleurs, ce<br />
métier était nouveau pour nous », confie Paolo Groppi, aujourd’hui
à Ferrare<br />
Pour tous les recycleurs,<br />
le défi consiste<br />
à obtenir un produit fini<br />
le plus proche possible<br />
du produit « vierge ».<br />
« Nous avons<br />
progressivement apporté<br />
de nombreuses<br />
améliorations au procédé<br />
Vinyloop ® », explique<br />
Paolo Groppi,<br />
administrateur délégué<br />
de Vinyloop ® Ferrare.<br />
« D’abord du côté<br />
des filtres. Le progrès<br />
le plus récent est un filtre<br />
métallique que nous<br />
avons acquis en Australie.<br />
Nous avons aussi<br />
fortement amélioré<br />
les coûts de production<br />
par le développement<br />
d’un procédé de seconde<br />
génération nettement<br />
plus performant. »<br />
« Notre département<br />
recherche de NOH a mis<br />
au point l’utilisation<br />
de la décantation<br />
centrifuge pour remplacer<br />
notre filtration actuelle »,<br />
ajoute Alessandro Lippi,<br />
responsable de l’usine.<br />
« Nous sommes sur<br />
le point d’acheter cette<br />
machine qui sera adaptée<br />
pour fonctionner sous<br />
pression et à haute<br />
température. Enfin,<br />
nous avons décidé<br />
de mettre en place<br />
un prétraitement<br />
mécanique en amont<br />
de l’installation. Il nous<br />
permettra d’étendre<br />
la palette des déchets<br />
que nous pouvons traiter,<br />
et donc de profiter<br />
de primes au recyclage<br />
plus importantes. »<br />
« Éliminer la contamination<br />
issue des composants<br />
du produit de première<br />
génération est notre<br />
premier souci », explique<br />
Éric Breny, Vinyloop ®<br />
Marketing & Business<br />
manager. « Avec des<br />
déchets de PVC souple,<br />
on aura un PVC recyclé<br />
pour des applications<br />
souples. Mais petit à<br />
petit, nous arrivons à<br />
un produit fini plus noble,<br />
ouvert à des applications<br />
plus variées. »<br />
« Longtemps, nous<br />
sommes restés concentrés<br />
sur la résolution<br />
technique des difficultés<br />
du procédé », conclut<br />
Paolo Groppi.<br />
« Actuellement,<br />
nous consacrons notre<br />
énergie à améliorer<br />
le produit fini. Vous<br />
voyez que les choses<br />
évoluent ! »<br />
Administrateur délégué de Vinyloop ® Ferrara SpA. « Nous avons été<br />
des pionniers et grâce à l’enthousiasme collectif de toute l’équipe, on<br />
peut dire aujourd’hui que le procédé fonctionne, même s’il reste encore<br />
du chemin à parcourir pour le rendre vraiment compétitif. » L’usine<br />
de Ferrare emploie actuellement 17 personnes et traite principalement<br />
les déchets issus de la récupération du métal contenu dans les câbles<br />
électriques (la gaine qui entoure le cuivre). Mais elle peut aussi traiter<br />
les châssis de fenêtre, les blisters et, en mélange avec les déchets<br />
de câbles, les cuirs synthétiques, les bâches, les revêtements de sols<br />
et les tableaux de bord de voitures. Le produit issu de ce recyclage<br />
est un « pré-compound », une poudre grise que les fabricants de PVC<br />
réintroduisent dans leur processus de production. Conçue au départ<br />
Texiloop ® :<br />
un client partenaire<br />
pour recycler le PVC<br />
des bâches<br />
Initié par Ferrari Textiles,<br />
partenaire à 40 % dans<br />
Vinyloop ® Ferrare, le procédé<br />
Texiloop ® est destiné<br />
à traiter les bâches<br />
en polyester enduites<br />
de PVC. Le traitement<br />
des fibres nécessite<br />
une technique particulière.<br />
Un pilote spécifique pour<br />
traiter les déchets de bâches<br />
sera installé à Ferrare.<br />
Le procédé, qui partage<br />
une part de l’installation<br />
de Vinyloop ® , sera placé<br />
en parallèle avec<br />
ce dernier. L’investissement<br />
est de 2,8 millions d’EUR.<br />
pour traiter 8 500 tonnes/an, l’usine en a traité 5 000 tonnes en 2005<br />
et espère atteindre une capacité de 9 000 tonnes en 2008.<br />
Parallèlement à l’implantation de l’usine de Ferrare, <strong>Solvay</strong>, confiante<br />
dans l’avenir de son procédé, cherche à l’époque à implanter d’autres<br />
unités. Mais les conditions ne sont guère favorables. Sont successivement<br />
envisagées, puis abandonnées, des usines en Allemagne, en<br />
France, dans le Benelux, au Royaume-Uni, et même au Canada. Une<br />
étude est toujours en cours pour une implantation en Espagne. Pourquoi<br />
ces différentes tentatives n’ont-elles pas de suite ? « C’est que le procédé est<br />
encore cher », explique Patrick Crucifix, Vinyloop ® Business Manager chez<br />
<strong>Solvay</strong>. « Afin de fournir un produit fini en quantité et en qualité satisfaisantes<br />
dans des conditions de rentabilité acceptables, le procédé fait encore >>><br />
AVRIL 2006<br />
35
ReportageRecyclage<br />
>>><br />
36<br />
l’objet de constants efforts de développement technologique. » Le cas de<br />
Vinyloop ® n’est pas unique. D’autres sociétés qui se sont lancées<br />
dans l’aventure du recyclage ont subi de sérieux revers.<br />
Incitations au développement du recyclage<br />
En effet, pour permettre au recycleur d’atteindre son seuil de rentabilité,<br />
le recyclage doit être « encouragé » par des incitations extérieures.<br />
Les « gate fees » sont des primes que le « pollueur », détenteur<br />
des matières à recycler, est obligé de payer au recycleur ou à la<br />
décharge. Pour donner toutes ses chances au recyclage, il faut même<br />
interdire la mise en décharge, parce que cette opération nuit au<br />
développement durable. Autre incitation, qui agit en aval de la<br />
chaîne cette fois : le système de « green procurement » (ou « approvisionnement<br />
vert »). En Italie, par exemple, un décret du ministère<br />
de l’Environnement impose depuis 2003 aux administrations<br />
publiques de s’approvisionner à 30 % en matières issues du recyclage.<br />
Une telle réglementation encourage bien entendu les recycleurs,<br />
puisqu’elle draine vers eux des clients, acheteurs de leur produit<br />
recyclé. Vinyloop ® Ferrara SpA a réussi à obtenir le label « Green<br />
Procurement » pour son PVC régénéré. Il faut enfin placer le recyclage<br />
dans un contexte mondial. La Chine achète énormément de<br />
matières à recycler dans les pays occidentaux. Le transport est bon<br />
marché et le recyclage (manuel) en Chine beaucoup moins cher<br />
qu’en Europe. La pénurie de matières premières est une<br />
menace permanente pour les recycleurs européens.<br />
Deuxième pas au Japon<br />
Au Japon, la mise en décharge et l’incinération sont très onéreuses.<br />
La réglementation japonaise a depuis longtemps intégré le tri sélectif<br />
et le recyclage. Le rebond allait venir du pays du Soleil-Levant…<br />
Un jour, en effet, des ingénieurs d’un grand sidérurgiste nippon,<br />
Kobe Steel, rencontrent des ingénieurs<br />
de <strong>Solvay</strong>. Des ingénieurs<br />
qui rencontrent des ingénieurs<br />
se racontent des histoires<br />
Usine du Japon.<br />
L’aide des forces de vente<br />
de SolVin est précieuse<br />
La commercialisation du PVC<br />
recyclé est assurée par les<br />
forces de vente de SolVin,<br />
qui est l’actionnaire principal<br />
de Vinyloop ® Ferrara SpA.<br />
Paolo Groppi, Administrateur<br />
délégué de Vinyloop ® Ferrare<br />
et de SolVin Italia : « Nous<br />
exploitons au maximum<br />
la force de frappe des<br />
commerciaux de SolVin<br />
pour aller dénicher les clients<br />
qui peuvent utiliser le RPVC<br />
(PVC Recyclé) de manière<br />
efficace. De plus, la vente<br />
de produit recyclé en<br />
parallèle de notre offre<br />
de produit vierge est très<br />
positive pour l’image<br />
de SolVin, mais aussi pour<br />
celle du Groupe <strong>Solvay</strong>.<br />
Nos clients en PVC vierge<br />
apprécient cette position.<br />
Plusieurs nous ont dit :<br />
“Beaucoup parlent de<br />
développement durable,<br />
mais vous, en plus, vous<br />
agissez concrètement !” »
d’ingénieurs. Vinyloop ® se glisse dans la conversation. Une filiale de<br />
Kobe Steel, Kobelco Eco-Solutions, s’occupe d’environnement et<br />
de recyclage. Et c’est tout de suite l’intérêt. Au Japon, les « gates<br />
fees » sont élevées : 200 à 250 EUR par tonne de déchets de PVC.<br />
Voilà qui devient intéressant. Les études de faisabilité sont<br />
concluantes et, en 2005, une seconde usine Vinyloop ® (capacité :<br />
18 000 tonnes/an) s’installe dans la préfecture de Chiba, au sudest<br />
de Tokyo. Le démarrage est prévu pour ce printemps 2006.<br />
L’entreprise (une « co-entreprise » entre Kobelco à 90 % et <strong>Solvay</strong><br />
à 10 %) traitera du matériau issu de câbles usagés et de feuilles<br />
agricoles utilisées pour la culture sous serre. Patrick Crucifix est<br />
ravi de l’expérience : « La coopération avec Kobelco ne peut être que<br />
profitable pour nos deux entreprises. Nous avons prévu d’échanger<br />
toutes les idées d’amélioration au procédé, qui seront apportées de<br />
part et d’autre. » <strong>Solvay</strong> a conclu, dans ce sens, un partenariat à<br />
long terme avec Kobelco Eco Solutions. Les synergies techniques<br />
et le partage de savoir-faire seront un des éléments clés du succès<br />
de l’entreprise. Laissons la conclusion à Jean-Pierre Pleska : « Le<br />
recyclage de tout matériau est un problème de société que <strong>Solvay</strong> prend<br />
réellement à cœur. Avec Vinyloop ® , nous accumulons un savoir-faire<br />
précieux dans le recyclage du PVC. Le jour où la mise en décharge sera<br />
fortement régulée en Europe, comme c’est déjà le cas au Japon, le Groupe<br />
sera prêt. J’envisage très bien que les producteurs de PVC pourront installer<br />
à côté de leurs usines, des lignes de recyclage de 200 000 tonnes. »<br />
Avec la maturité technique acquise ces dernières années et des conditions<br />
de marché favorables, Vinyloop ® a un bel avenir devant lui… •<br />
Vinyloop ® , un procédé<br />
« éco-efficace »<br />
Impact élevé Impact faible<br />
0,4<br />
0,6<br />
0,8<br />
1,0<br />
1,2<br />
1,4<br />
1,6<br />
5<br />
Coûts élevés<br />
Primary Energy<br />
(non renewable)<br />
« De tous les procédés<br />
disponibles 0,4 pour<br />
le recyclage des déchets<br />
de câbles, le procédé<br />
lower impact<br />
Vinyloop 0,6 ® est le plus<br />
higher impact Environmental dimension<br />
qui l’a montré. 1,0 Voilà<br />
1,2<br />
1,4<br />
4<br />
3<br />
RECYCLAGE DE DÉCHETS DE CÂBLES<br />
Vinyl 2010,<br />
1,6<br />
5 4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
0<br />
la réponse higher costs Economical des producteurs<br />
dimension<br />
lower costs<br />
<strong>Solvay</strong> est un partenaire actif du « PVC Industry Volontary<br />
Commitment », une approche dynamique de tous<br />
les partenaires de l’industrie de PVC (Vinyl 2010) pour<br />
prop<strong>oser</strong> des améliorations raisonnées et réalistes<br />
à l’écologie et à l’économie des PVC. Un des volets<br />
de ce développement durable est d’atteindre 200 000 tonnes<br />
de PVC recyclées en 2010. La technologie Vinyloop ® contribue<br />
à cet objectif. Vinyl 2010 a soutenu à raison de 3 millions d’EUR<br />
l’installation de Vinyloop ® à Ferrare et apporte encore<br />
2 millions d’EUR pour les derniers investissements.<br />
2<br />
1<br />
0<br />
Coûts faibles<br />
Source PE Europe : comparaison de différents procédés de recyclage.<br />
“éco-efficace”. »<br />
C’est une étude<br />
0,8<br />
indépendante financée<br />
par l’industrie du PVC<br />
un constat encourageant<br />
RECOVERY OF MIXEDCABLE WASTE<br />
pour Vinyloop ® par rapport<br />
à ses concurrents,<br />
en particulier lorsque<br />
des centaines de milliers<br />
de tonnes de PVC utilisées<br />
depuis les années soixante<br />
doivent arriver sur le marché<br />
du recyclage. Des unités<br />
d’une capacité bien supérieure<br />
à celle de Ferrare<br />
ne sont pas exclues.<br />
AVRIL 2006<br />
37
EntreNous<br />
38<br />
Rien à voir avec le travail à domicile d’autrefois. Idéalement, votre client<br />
ne se rend même pas compte que vous télétravaillez. Travailler à distance,<br />
la plupart du temps de chez soi, est-ce pour autant la panacée à venir ?<br />
Pas sûr, comme nous l’explique Georges Van Steene, membre du Centre de<br />
Compétence Management Development (CC MD) ayant une longue<br />
expérience du télétravail en Belgique.<br />
Prendre de la distance<br />
et travailler mieux ?<br />
Au départ, il s’agissait de répondre<br />
aux conditions minimales du<br />
télétravail, à savoir l’existence<br />
d’une infrastructure technique et<br />
la mise à disposition d’un équipement adapté :<br />
modems, lignes déviées, matériel portable.<br />
Ce fut chose faite dans les années 1990.<br />
« Lorsque <strong>Solvay</strong> a commencé à y réfléchir, nous<br />
n’avons pas fait d’estimation de R.O.I. (*) »,<br />
dit d’emblée Georges Van Steene. « Ceci,<br />
parce que nous avons très vite acquis la conviction<br />
qu’il serait préjudiciable de ne pas ouvrir<br />
la porte à cette nouvelle forme de travail. En<br />
effet, la demande est venue de certains<br />
membres du personnel qui connaissaient des<br />
problèmes importants, de santé ou de famille.<br />
La réaction a été, bien sûr, de prendre<br />
ces demandes en considération, entre autres<br />
pour éviter aux intéressés et à leur management<br />
immédiat des situations d’absences<br />
répétées, ou alors un repli vers un travail à<br />
temps partiel. » Toutefois, <strong>Solvay</strong> n’a pas<br />
voulu créer d’automatismes : il fallait tenir<br />
compte de notre culture, qui restait – et reste<br />
encore ? – une culture de proximité.<br />
Autres temps, autres mœurs<br />
D’autres facteurs ont favorisé l’émergence<br />
du télétravail. Structurels, ceux-là. Lorsqu’il<br />
fut dit que notre volonté de croissance passerait<br />
par l’expansion géographique, les<br />
moyens de nos ambitions ont été dégagés<br />
par une série de mesures de réorganisation,<br />
dont des fermetures de bureaux et des<br />
regroupements de filiales. Simultanément<br />
et de plus en plus, nous nous sommes<br />
appuyés sur des petites équipes souples et<br />
proactives qui développent nos marchés<br />
dans les régions prometteuses. « Cela nous<br />
contraint à d’autres approches », analyse<br />
G. Van Steene. « Par exemple, le droit social<br />
en Belgique a tenu compte de ces évolutions.<br />
Administrativement et légalement, les droits<br />
des télétravailleurs ont évolué pour inclure le<br />
travail à domicile. Mais cela ne suffit pas. Le<br />
travail sur les mentalités est tout aussi important.<br />
Et ceci pour les deux parties prenantes.<br />
Le télétravailleur doit s’affranchir de son<br />
besoin de justification face à un patron qu’il<br />
Être<br />
serein pour<br />
une plus<br />
grande<br />
efficacité<br />
MURIEL RUSINAK TRAVAILLE<br />
AU SALES DESK EXPORT DE<br />
SOLVIN. Elle y développe<br />
aussi l’e-business. Quand elle<br />
a eu son enfant, elle a cherché<br />
à améliorer ses conditions de<br />
travail en atténuant le poids<br />
de ses trajets (elle habite<br />
à plus de 100 km de son<br />
imagine suspicieux. Les managers, eux,<br />
doivent supporter une culture de la confiance<br />
où les objectifs et les résultats prévalent<br />
sur les contrôles ». Ces nouvelles façons de<br />
travailler appellent de nouvelles qualités managériales,<br />
dont la perception, à distance,<br />
bureau). Elle a donc demandé<br />
à « télétravailler » deux jours<br />
par semaine, faisant de<br />
la sorte d’une pierre deux<br />
coups : « Non seulement<br />
je me suis rendue plus<br />
disponible pour ma famille »,<br />
explique-t-elle, « mais j’ai<br />
pu organiser mon travail<br />
afin de réserver les tâches<br />
demandant le plus<br />
de concentration aux<br />
moments où je suis dans<br />
mon “home office”. Dans<br />
ces moments-là, rien ne me<br />
dérange et mon rendement<br />
explose ». Pour autant,<br />
elle n’envisage pas un<br />
télétravail full time :<br />
« Si je veux suivre le business,<br />
savoir comment va le marché,<br />
collecter l’information, je ne<br />
peux me passer des contacts<br />
directs. » Une réussite<br />
complète, donc ? « Oui.<br />
À condition de se montrer<br />
flexible. Le secret c’est de<br />
moduler le travail afin que<br />
la hiérarchie ne se rende<br />
pas compte que vous n’êtes<br />
pas physiquement présent<br />
certains jours. Il faut<br />
donc savoir renoncer<br />
à un jour à la maison si<br />
le bon fonctionnement<br />
du service l’impose. »
des enjeux humains. Dans ce contexte et pour<br />
aider les managers à s’adapter à ce nouveau<br />
style de « leadership », le CC MD a mis au<br />
point une formation spécifique appelée<br />
« Managing Remote Teams ». La réflexion<br />
porte sur l’évaluation des outils de<br />
développement adaptés, sur la motivation<br />
efficace de leur équipe, sur le renfort de la<br />
fidélité à <strong>Solvay</strong>…<br />
Perspectives interculturelles<br />
Chaque cas est un cas d’espèce et est fortement<br />
influencé par l’environnement<br />
culturel. Par conséquent, pour garder un<br />
maximum de souplesse, la gestion des télétravailleurs<br />
a été laissée à l’appréciation des<br />
Ressources Humaines locales.<br />
De l’avis de G. Van Steene, « On ne pouvait<br />
pas, en la matière, globaliser. Les habitudes<br />
liées au travail sont particulières aux cultures.<br />
Par exemple, dans les pays du sud de l’Europe,<br />
le respect du chef passe par la présence à ses<br />
côtés. Et puis, le besoin de contact entre collègues<br />
y est bien réel. Le télétravail fait peur<br />
parce qu’il peut réduire les liens sociaux ».<br />
Cependant, aujourd’hui, on peut penser que<br />
les mentalités ont évolué : « certains managers<br />
Stop ou encore ?<br />
Esprit d’équipe,<br />
es-tu là ?<br />
GÉRARD NAHON EST DIRECTEUR D’IBS (*) et,<br />
à ce titre, responsable d’équipes commerciales<br />
disséminées. « Si des problèmes existent »,<br />
dit-il, « c’est dans les têtes ». Ne cherchez donc<br />
pas du côté des infrastructures : elles donnent<br />
pleine satisfaction. S’il n’est pas évident<br />
de gérer des équipes commerciales qui<br />
télétravaillent à distances, parfois très longues,<br />
(jusqu’au Chili dans le cas qui nous concerne),<br />
c’est par « absence de contact physique et<br />
d’échange sur le terrain ». Truisme ? Peut-être.<br />
« Le plus dur », insiste pourtant G. Nahon,<br />
« est de bien coacher, donc de bien motiver<br />
des gens perdus au milieu de nulle part.<br />
Surtout lorsqu’il s’agit d’une entreprise<br />
comme <strong>Solvay</strong> qui attache beaucoup<br />
d’importance aux relations humaines<br />
et qui a une culture orale maison<br />
très forte. Mon défi est de leur fournir<br />
une communication “en couleurs” sur<br />
toutes les dimensions de l’entreprise pour<br />
développer leur sentiment d’appartenance<br />
au Groupe. Pour réussir, dans ces conditions,<br />
il nous faut des entrepreneurs autonomes<br />
dotés, en plus, de capacité d’indépendance et<br />
d’automotivation hors du commun. »<br />
(*) International Business Support.<br />
MICHEL DESSART, TECHNICO-COMMERCIAL CHEZ SOLVAY SOLEXIS, a été un pionnier<br />
du télétravail au sein du Groupe. Pour des raisons personnelles il fait une demande<br />
dès 2001. Refus. <strong>Solvay</strong> n’est pas prêt. En 2003, l’achat d’Ausimont change la donne :<br />
les activités en polymères fluorés sont regroupées à Bollate (Italie) et les bureaux<br />
de Bruxelles, fermés. « La demande s’est alors inversée et on m’a demandé d’essayer<br />
le “home working“ (*) . Il faut compter six mois pour s’y faire. Au début, on culpabilise<br />
dès qu’on n’est pas derrière le téléphone. Après, on assume plus facilement une<br />
situation dont les caractéristiques sont bien identifiées : on savoure les gains de<br />
temps et les diminutions de stress, de fatigue, de risque sur la route ; mais on se trouve<br />
confronté à une vie sociale qui se limite au téléphone et aux rares réunions…<br />
Finies les rencontres inopinées avec les collègues. Et c’est ça le plus difficile à compenser.<br />
Être vu, c’est exister, être dans le mouvement. »<br />
(*) Dans le jargon du Groupe, cela signifie télétravail à plein temps.<br />
© Stepen Derr – Image Bank – Getty Images.<br />
qui gèrent des équipes dans des contrées différentes<br />
trouvent une motivation supplémentaire<br />
par la richesse que leur offre la diversité culturelle<br />
de leurs collaborateurs. Ils découvrent là<br />
les enjeux du management du futur ! »<br />
Comme quoi, il en va du télétravail comme<br />
de beaucoup d’autres pratiques : quel que<br />
soit l’angle sous lequel on le regarde, on peut<br />
y trouver son compte. À condition d’être<br />
ouvert au changement… •<br />
(*) Return On Investment.<br />
AVRIL 2006 39
EntreNous<br />
PLAN PANDÉMIE DE GRIPPE HUMAINE<br />
Faire face à la menace<br />
Seule une action coordonnée de l’Organisation Mondiale<br />
de la Santé (OMS), des gouvernements nationaux,<br />
de la communauté médicale au sens large et des entreprises,<br />
permettra d’affronter la menace de pandémie de grippe<br />
humaine dérivée de l’actuelle pandémie du virus aviaire.<br />
<strong>Solvay</strong> se prépare.<br />
40<br />
Dans l’urgence et l’incertitude, comment faire face à la menace<br />
d’une pandémie de grippe humaine de type H5N1 ? Alors<br />
que la forme actuelle du virus aviaire n’est pas considérée<br />
comme une menace importante pour la santé de l’homme,<br />
de nombreux experts s’accordent à reconnaître que ce n’est qu’une<br />
question de temps… Un jour, selon une grande probabilité, ce virus<br />
s’adaptera ou un virus humain de la grippe acquerra, par échange de<br />
gènes avec le virus aviaire, les caractères H5 et N1. Alors, l’infection se<br />
transmettra entre humains avec comme conséquence, une éventuelle<br />
pandémie susceptible de faire de nombreuses victimes.<br />
© Frank Whitney/Getty Images/PhotoAlto.
Pour <strong>Solvay</strong>, il s’agit de se préparer à l’éventualité de voir arriver<br />
plusieurs vagues de grippe, entraînant un absentéisme significatif.<br />
Bien qu’il s’agisse avant tout d’un problème de santé publique, ses<br />
répercussions au niveau de la médecine du travail ne sont pas sans<br />
conséquence.<br />
Plans de préparation santé<br />
et business pour <strong>Solvay</strong><br />
« Comme nous ne savons pas où et quand la pandémie peut se déclencher,<br />
nous travaillons sur la base de différentes hypothèses. Dans<br />
notre “Plan de préparation médicale à une pandémie grippale” nous<br />
prévoyons des adaptations régulières en fonction de l’évolution<br />
possible de l’épidémie et des recommandations de l’OMS (voir<br />
encadré) », explique le Dr Christiane Baleux, responsable de la<br />
protection sanitaire du personnel.<br />
Deux aspects doivent être envisagés dans notre plan de préparation :<br />
le risque de maladie elle-même et le risque de contagion, qui est<br />
maximal avant l’apparition des symptômes. Tant que la situation<br />
reste comme aujourd’hui en phase 3 (voir encadré), c’est le médecin<br />
Groupe qui identifie et planifie des actions pour les responsables<br />
Santé du Groupe et émet des recommandations générales pour l’ensemble<br />
du personnel, notamment pour les voyageurs dans les pays<br />
à risque. Mais si la menace devait basculer en phases 4 ou 5 (caractérisées<br />
par des cas de transmission interhumaine avérés), ce serait aux<br />
médecins coordinateurs régionaux de <strong>Solvay</strong> de gérer les situations,<br />
localement, en fonction des dispositifs de santé publique mis en<br />
place par les gouvernements (procédures de prise en charge hospitalière,<br />
mesures de protection, d’isolement et de décontamination,<br />
délivrance des antivirus, disponibilité du vaccin, etc.).<br />
« De toute façon, notre approche implique une liaison étroite avec les<br />
plans de prévention établis par les autorités nationales », insiste le<br />
Dr Baleux. « Mais ces plans d’alerte et de prévention n’existent pas<br />
partout. D’où l’importance particulière d’une bonne communication<br />
au sein de <strong>Solvay</strong> dans ces pays et d’une formation adéquate du<br />
personnel de nos services de médecine du travail. »<br />
C’est aussi à ce stade que devront s’appliquer les actions pratiques<br />
actuellement envisagées : restriction des déplacements professionnels,<br />
mise en quarantaine, port de masques et gants de protection,<br />
limitation de contact avec le public, etc.<br />
Une pandémie risque aussi de désorganiser les activités de production<br />
et de distribution. Jacques de Gerlache, coordinateur de la communication<br />
de crise à <strong>Solvay</strong> : « Notre rôle, au niveau Groupe, est de réfléchir avec<br />
les Secteurs et les Business Units pour qu’ils se préparent en cas de pandémie. »<br />
Que faire si une partie du personnel est malade ? Quelles sont les<br />
fonctions clés et les fournitures indispensables pour maintenir l’activité<br />
industrielle en toute sécurité ? « Nous devons à la fois protéger le personnel<br />
et assurer la continuité de l’activité de l’entreprise. »<br />
Production de vaccins : l’atout <strong>Solvay</strong><br />
En cas de pandémie humaine, seul un vaccin efficace permettrait<br />
d’enrayer la propagation du virus. La capacité d’une production<br />
rapide une fois que la nouvelle souche a été identifiée, isolée et préparée<br />
pour la production de vaccin (six mois environ), est bien sûr<br />
cruciale. Or, les chercheurs de <strong>Solvay</strong> Pharmaceuticals viennent de<br />
mettre au point une nouvelle méthode de production de vaccin par<br />
culture cellulaire. La nouvelle usine de production aux Pays-Bas est<br />
en cours de validation, et les essais cliniques du mono-vaccin H5N1<br />
destiné à combattre le virus aviaire actuel ont déjà commencé.<br />
Avantage de taille : ce mode de production peut être lancé bien plus<br />
rapidement et s’avère beaucoup plus flexible que la méthode<br />
traditionnelle qui recourt à des œufs de poules comme milieu de<br />
culture. Ce mode de production du vaccin serait bien sûr celui<br />
utilisé le jour où apparaîtrait la variante tant redoutée d’une souche<br />
transmissible par l’homme.<br />
Un autre apport de <strong>Solvay</strong> à la lutte contre la grippe aviaire est le<br />
Proxitane ® . Ce désinfectant peroxydé – un biocide à base d’acide<br />
peracétique –, mis au point en 1996, fut largement utilisé lors de<br />
l’épidémie de fièvre aphteuse au Royaume-Uni. En 2004, le<br />
produit a été testé par l’industrie de la volaille en Thaïlande, avec<br />
un succès remarquable : cette désinfection limite drastiquement<br />
la propagation du virus dans les élevages. Dans les pays atteints par<br />
le virus H5N1, cette application du Proxitane ® est donc appelée à<br />
un avenir prometteur. •<br />
Une échelle d’alerte<br />
en six phases<br />
Dans son « Plan mondial de préparation à une pandémie<br />
de grippe », l’OMS définit six phases successives d’alerte<br />
et édicte une série de recommandations relatives aux<br />
mesures à prendre par les Etats avant et pendant<br />
une pandémie.<br />
LES PHASES 1 ET 2, appelées interpandémiques,<br />
correspondent à des périodes où aucun nouveau<br />
type de virus grippal n’est dépisté chez l’homme.<br />
LES PHASES 3, 4 ET 5 sont celles de l’alerte à la pandémie.<br />
La situation actuelle correspond à la phase 3.<br />
Elle est caractérisée par des cas d’infection de personnes<br />
humaines par le sous-type viral aviaire H5N1, mais sans<br />
transmission interhumaine. L’OMS recommande pour<br />
cette phase la caractérisation rapide de toute nouvelle<br />
souche virale et la prise de mesures adéquates,<br />
notamment la constitution de stocks d’antiviraux<br />
et une communication appropriée vers le grand public.<br />
En phase 4 et 5, les cas de transmissions interhumaines<br />
d’un virus grippal sont constatés mais restent limités<br />
et localisés, car le virus n’est pas encore pleinement<br />
adapté à l’homme, ou reste peu contagieux. La phase 5<br />
se distingue de la phase 4 par le caractère épidémique<br />
de la transmission humaine. L’essentiel sera, à ce stade,<br />
de mettre en œuvre le plus rapidement possible<br />
des mesures de lutte pour limiter au maximum<br />
les risques de généralisation de l’épidémie.<br />
Notamment par les quarantaines, l’administration<br />
d’antiviraux et la vaccination lorsque le vaccin aura été<br />
fabriqué à partir de la souche virale responsable de<br />
l’infection humaine.<br />
LA PHASE 6 est celle de la pandémie ou épidémie<br />
généralisée. La transmission interhumaine est alors<br />
large et durable.<br />
AVRIL 2006 41
Nos globe-trotters<br />
De<br />
décembre<br />
2005<br />
à janvier<br />
2006<br />
42<br />
Lionel de Beauffort<br />
Rheinberg (Allemagne)<br />
SolVin<br />
Ingénieur Fabrication PVC<br />
« Venant du marketing<br />
des Feuilles Industrielles,<br />
je découvre aujourd´hui deux mondes totalement<br />
différents : celui de la production et celui de SolVin.<br />
C’est un défi très prenant et très motivant.<br />
Je suis également très heureux d’intégrer l´équipe<br />
de SolVin-Rheinberg, jeune et dynamique. »<br />
Adrian Garcia<br />
Torrelavega (Espagne)<br />
<strong>Solvay</strong> Quimica<br />
Project Engineer<br />
Coenraad De Graaf<br />
Paris (France)<br />
Fournier Pharma<br />
CEO<br />
Laurence Downey<br />
Marietta (États-Unis)<br />
<strong>Solvay</strong> Pharmaceuticals<br />
General Manager<br />
« Ce nouveau challenge signifie<br />
un retour “à la maison”<br />
après sept années au Canada. Au cours de ma<br />
carrière, j’ai vécu plusieurs changements culturels :<br />
de Southampton (G.-B.) vers la Géorgie (comme le<br />
premier Européen expatrié transféré à Marietta<br />
après l’acquisition de Reid Rowell, en 1986),<br />
ensuite vers Toronto en 1998, et ce retour aux USA.<br />
Je les ai tous appréciés car ils ont chacun leurs<br />
charmes. Je suis content d’être à nouveau près<br />
de mes deux filles et de mon petit-fils d’un an et<br />
j’adore le climat plus chaud ! Mon principal hobby<br />
est de regarder le football anglais… et grâce<br />
aux satellites c’est même possible ici ! »<br />
Ern Edmonds<br />
Bensberg (Allemagne)<br />
<strong>Solvay</strong> Organics<br />
SBU Molecular Solutions<br />
General Manager<br />
« J’aime tout dans mon nouveau<br />
pays. Bensberg est un endroit<br />
charmant, avec un centre-ville agréable et de bons<br />
restaurants. J’apprécierais y passer plus de temps si<br />
j’avais cette chance. Cette partie de l’Allemagne est<br />
très attractive et Cologne est une ville sympathique<br />
avec une jolie cathédrale et un bel aéroport. Ayant<br />
quitté le climat anglais pluvieux mais doux, ce fut<br />
un choc de trouver l’hiver froid et neigeux. »<br />
Renzo Ferrari<br />
Bussi (Italie)<br />
<strong>Solvay</strong> Chimica Italia<br />
Industrial Park Manager<br />
& New Business Development<br />
Coordinator<br />
« Je reviens en Italie après sept ans en Bulgarie.<br />
Je me sens plus riche, non seulement grâce<br />
à l’expérience d’avoir vécu dans un environnement<br />
et une culture différents, mais surtout car<br />
la Bulgarie m’a donné deux bijoux : ma femme<br />
et ma fille, née à Varna il y trois ans et demi.<br />
Après m’être intégré dans mon nouveau poste<br />
dans une usine située dans une des plus magnifiques<br />
régions italiennes, j’espère avoir assez de temps<br />
pour leur montrer leur nouveau pays,<br />
ses monuments, les paysages, les gens… et, bien sûr,<br />
cuisiner, ce qui est ma vraie passion. »<br />
Jiri Jerabek<br />
Prague<br />
(République tchèque)<br />
<strong>Solvay</strong> Chem Spol<br />
MDU Export Manager<br />
for SBU AFM<br />
« Mon mouvement est un retour dans mon pays<br />
natal (Prague, République tchèque). Par conséquent<br />
c’est très facile, il n’y a aucun problème.<br />
Nous sommes sûrs, ma femme et moi,<br />
que nous garderons contact avec de nombreux amis<br />
que nous nous sommes faits en Italie. »<br />
Guenter Krause<br />
Tokyo (Japon)<br />
<strong>Solvay</strong> Seiyaku<br />
R&D General Manager<br />
« J’aime beaucoup le Japon<br />
qui est une ville de service.<br />
Ce service n’est pas superficiel comme dans d’autres<br />
pays. Les Japonais vivent la Valeur “Orientation<br />
client” de <strong>Solvay</strong> et anticipent vos souhaits.<br />
J’aime la musique et les sports. Je joue du piano<br />
et de la trompette, mais j’écoute le plus souvent<br />
de la musique, du hard rock au classique et l’opéra.<br />
D’un point de vue sportif, je cours, je nage en été<br />
et je suis fan de foot, mais j’aime aussi regarder<br />
tous les sports excepté la boxe et la lutte. »<br />
Giuseppe Malinverno<br />
Milan (Italie)<br />
<strong>Solvay</strong> Italia<br />
Public Affairs Officer<br />
« Après trois ans à Bruxelles,<br />
je reviens en Italie. L’intéressant<br />
est de garder ma position de EU Public Affairs (PA)<br />
Manager dans le Centre de Compétence PA.<br />
J’ai vraiment apprécié cette période. Comparé<br />
à Milan, la ville où je suis né et où vit ma famille,<br />
Bruxelles est certainement plus verte et offre<br />
une réelle atmosphère européenne où vous sentez<br />
la profondeur de l’esprit de l’Union européenne.<br />
Concernant mes loisirs, je pense continuer à voyager<br />
(mon hobby favori), écouter de la musique (surtout<br />
la musique progressive et des groupes comme Pink<br />
Floyd), regarder le foot (mon équipe est l’AC Milan)<br />
et suivre l’équipe de foot amateur de mon fils<br />
Matteo comme son Managing Director. »<br />
Vincent Meunier<br />
Bollate (Italie)<br />
<strong>Solvay</strong> Solexis<br />
WW Heat Transfer Segment<br />
Manager<br />
« Après trois ans d’expériences<br />
magnifiques à Solexis aux USA, ma famille,<br />
avec en plus une petite fille américaine, est installée<br />
en Italie. C’est un changement de culture et<br />
d’environnement, mais la gentillesse et la bonne<br />
volonté des gens sont les mêmes. J’espère que mon<br />
nouveau job et la vie de famille (trois enfants)<br />
me laisseront assez de temps pour découvrir toutes<br />
les parties touristiques de l’Italie. J’adore conduire<br />
le matin près de montagnes recouvertes de neige.<br />
Ce qui me manque est le “Philly cheesesteak !“. »<br />
Sébastien Mutel<br />
Ixelles (Belgique)<br />
SIS<br />
Global LAN Services Delivery<br />
Manager<br />
« Je n’ai pas encore trouvé<br />
beaucoup de temps pour découvrir Bruxelles.<br />
Néanmoins, un saut vers la “Grand-Place”<br />
ne m’a pas déçu ! D’autres excursions sont déjà<br />
au programme : Bruges, Amsterdam…<br />
Au niveau de la météo, et contrairement à ce que<br />
certains peuvent s’imaginer, Bruxelles n’est pas<br />
toujours sous la pluie… En ce qui concerne ma vie<br />
personnelle, ma petite amie est restée en France<br />
(Strasbourg), mais même sans TGV la distance reste<br />
acceptable. D’autre part, mon hobby, les voitures<br />
radiocommandées, m’amène à me déplacer souvent<br />
dans toute la France et même à l’étranger<br />
et ainsi à rester en contact avec mes amis. »<br />
James Joyce<br />
Marietta (États-Unis)<br />
<strong>Solvay</strong> Pharmaceuticals<br />
Clinical Program Manager<br />
Michael Pittroff<br />
Séoul (Corée)<br />
<strong>Solvay</strong> Fluor Korea<br />
Marketing Manager<br />
Semiconductor Chemicals Asia<br />
« J’apprécie la large variété de la cuisine coréenne,<br />
la gentillesse des gens, la vie calme, la propreté<br />
des rues et le système de métro. Je n’aime pas<br />
la pollution de l’air et le trafic chaotique, y compris<br />
tous les embouteillages. Comme j’ai grandi<br />
en Bavière, j’aime tous les sports extérieurs à l’image<br />
de l’escalade, du ski et de la marche. »<br />
Ute Reuther<br />
Devnya (Bulgarie)<br />
Head of Electrical<br />
Department<br />
« J’aime beaucoup l’accueil<br />
chaleureux des gens et les<br />
magnifiques étés près de la mer. Mon hobby durant<br />
les vacances est la plongée sous-marine. En Bulgarie<br />
j’ai découvert le jet-ski. Comme je n’ai pas beaucoup<br />
de temps libre, je lis des livres. Chez moi, je faisais<br />
régulièrement du “inline skating” mais ce n’est pas<br />
possible ici. »<br />
Luis Serrano<br />
Barcelone (Espagne) <strong>Solvay</strong><br />
Iberica<br />
Directeur Général Adjoint<br />
(en janvier 2006) et Directeur<br />
Général (en juin 2006)<br />
« Mon “nouveau pays” est mon pays natal,<br />
je le connais donc bien. Mes hobbies sont les mêmes<br />
en Espagne qu’à Bruxelles : la lecture, les soldats<br />
de plomb et les sports à la télévision. La qualité<br />
de vie de la Belgique me manque, y compris<br />
la nourriture. Évidemment ma famille et le climat<br />
m’aident à m’adapter à ma nouvelle vie. »<br />
Ulrich Seseke Koyro<br />
Onsan (Corée)<br />
<strong>Solvay</strong> Fluor Korea<br />
Project Leader<br />
QC + Lab<br />
« J’aime la nourriture coréenne<br />
et le comportement éthique des Coréens, basé<br />
principalement sur le respect mutuel. Il serait<br />
agréable de le voir adopté dans notre culture<br />
européenne. D’un autre côté, l’horaire de travail<br />
est différent et plus rempli que le nôtre.<br />
Actuellement, il n’y a malheureusement que le<br />
travail, puisque je suis le seul expatrié à Onson.<br />
Mes deux autres collègues, basés au nord de Séoul,<br />
vont me rejoindre dans quatre mois. J’essaie de<br />
continuer les activités sportives que je pratiquais en<br />
Allemagne : mountain bike, course à pied, aviron ou<br />
snowboard. Le week-end, j’essaie de faire du sport et<br />
de me relaxer ou de visiter les grandes villes proches. »
Pierre Tucoulat<br />
NOH (Belgique)<br />
SolVin<br />
CEO<br />
« J’aime l’aspect international<br />
et multiculturel de Bruxelles. Je<br />
n’aime pas le ciel lourd et plombé (surtout en revenant<br />
d’Argentine). Mes hobbies consistent à m’occuper de<br />
mes quatre enfants qui sont maintenant disséminés en<br />
Europe, la peinture, et le golf quand le ciel le permet. »<br />
Robert Vincent<br />
Barcelone (Espagne)<br />
<strong>Solvay</strong> Iberica – Business Processes Improvement<br />
« Je connais bien ce pays puisque j’y suis né et que<br />
j’y ai vécu dix-huit ans… J’aime le dynamisme et la<br />
compétence des gens, même si certains processus<br />
administratifs ne semblent pas avoir beaucoup évolué<br />
vers l’efficacité. J’apprécie le climat très agréable dans<br />
cette ville superbe que j’ai un immense plaisir à<br />
retrouver et à reconnaître… Nous allons consacrer une<br />
partie de nos loisirs à visiter la Catalogne et y faire des<br />
randonnées pédestres et sûrement profiter de la vie<br />
culturelle intense qui nous entoure. Je me réjouis aussi<br />
de pouvoir survoler la région en pratiquant avec<br />
mon frère l’aviation légère, notre “sport” préféré. »<br />
Franz Vondenhof<br />
Onsan (Corée)<br />
<strong>Solvay</strong> Fluor Koréa<br />
Process Leader F2/SF6/IF5<br />
« En Corée, j’aime la gentillesse<br />
des gens, la nourriture<br />
(tant qu’elle n’est pas trop épicée) et le travail avec<br />
nos sous-traitants et collègues. Je n’aime pas<br />
le manque de possibilités de m’entraîner dans<br />
un environnement vert et le fait que le pays<br />
soit trop bondé ! Durant mes temps libres j’essaie<br />
de m’entraîner au triathlon. L’année passée j’ai fini<br />
mon premier Ironman, qui était une superbe<br />
expérience. Malheureusement, le temps que je passe<br />
à m’entraîner est trop court ! Mon rêve serait<br />
de finir une fois à Hawaii ! »<br />
Wolfgang<br />
Wiesenhoefer<br />
NOH (Belgique)<br />
DSCH<br />
Research Organic Chemical<br />
(CF3) – SBU Molecular Solutions<br />
« C’est pour moi la première expérience à long<br />
terme dans un pays étranger. Néanmoins, j’aime<br />
le défi de travailler dans un nouveau pays avec une<br />
culture différente et aussi d’apprendre une nouvelle<br />
langue. J’aime le foot (jouer et regarder) et je suis<br />
un peu déçu de ne pas être en Allemagne lorsque<br />
la Coupe du monde débutera cette année<br />
et voir toutes les personnes intéressantes. »<br />
Michael Wurdinger<br />
Tavaux (France)<br />
<strong>Solvay</strong> Électrolyse France<br />
Ingénieur Production<br />
Allyliques<br />
« Lorsque j’ai rejoint <strong>Solvay</strong><br />
il y a cinq ans, mon chef m’avait conseillé d’apprendre<br />
le français. Suivant son conseil, me voici muté à Tavaux.<br />
Mes collègues m’aident à améliorer mon français d’une<br />
manière très motivante. J’ai vécu toute ma vie dans<br />
des villes de plus de 100 000 habitants et à Tavaux je vis<br />
pour la première fois dans un très petit village.<br />
Il sera intéressant de découvrir une autre façon de vivre<br />
et j’espère m’adapter facilement. Mon hobby principal<br />
est le volley-ball en hiver et le beach-volley en été.<br />
J’espère trouver une équipe que je pourrais rejoindre<br />
ici. Les gens sont très enthousiastes de leurs productions<br />
locales (vin, fromage, moutarde…), celles que j’ai déjà<br />
testées justifient cet enthousiasme. »<br />
Novosol ®<br />
http://www.novosol.be<br />
● Mis en ligne en février 2006,<br />
le tout nouveau site Novosol ® nous<br />
invite à découvrir un procédé<br />
innovant pour le traitement des<br />
résidus. Novosol ® consiste à<br />
transformer des résidus dangereux<br />
en matériels inertes et neutres qui<br />
peuvent alors être incorporés dans<br />
une vaste gamme de matériaux.<br />
Novosol ® fournit une réponse<br />
adaptable pour le traitement de<br />
différents types de résidus<br />
contaminés avec des métaux lourds<br />
et des composés organiques. C’est<br />
le cas, par exemple, du traitement<br />
des boues de dragage des canaux,<br />
ce qui renforce la position de<br />
<strong>Solvay</strong> dans l’écologie industrielle.<br />
Le site est construit selon quatre<br />
grandes rubriques : procédé de<br />
base, implémentation technique,<br />
À lireÀ voir<br />
Kiosque<br />
Le Corcovado à Rio (Brésil).<br />
L’ORIGINE DES LIENS<br />
ENTRE LE BRÉSIL ET LA BELGIQUE<br />
● <strong>Solvay</strong> Brésil sponsorise un livre dédié à la vie et au travail<br />
du diplomate et dessinateur Benjamin Mary, le premier ambassadeur<br />
belge au Brésil, et aux relations de la Belgique avec l’Empire brésilien.<br />
M. Mary (1792-1846) a vécu à Rio de Janeiro (Brésil) entre 1834 et 1838<br />
et a initié les premières relations commerciales entre les deux pays.<br />
Le dessinateur et paysagiste a trouvé dans la « ville merveilleuse »,<br />
l’inspiration pour plusieurs tableaux et portraits de personnalités<br />
de l’époque. Le livre sera présenté le 23 mai 2006, au Musée brésilien<br />
de la Sculpture, à São Paulo, parallèlement à l’inauguration de<br />
la première exposition publique des œuvres de B. Mary.<br />
Web<br />
domaines d’application et<br />
approche marketing.<br />
<strong>Solvay</strong> Injectables<br />
http://www.solvay-injectables.com<br />
● <strong>Solvay</strong> Pharmaceuticals vient<br />
de lancer, début 2006, un site<br />
Internet dédié aux injectables.<br />
<strong>Solvay</strong> Injectables est une<br />
division spécialisée de <strong>Solvay</strong><br />
Pharmaceuticals disposant<br />
d’installations modernes à Olst<br />
(Pays-Bas). À travers cette plateforme<br />
Web, <strong>Solvay</strong> Injectables<br />
propose des services en matière<br />
de médicaments injectables<br />
dans différents domaines :<br />
formulation, remplissage<br />
des seringues, étiquetage,<br />
emballage et distribution,<br />
tout comme au niveau de<br />
l’enregistrement de médicaments,<br />
de l’évaluation de leur stabilité<br />
ou des analyses pour le contrôle<br />
de qualité.<br />
AVRIL 2006 43
AVEZ-VOUS DÉJÀ PRÉSENTÉ<br />
VOTRE PROJET INNOVATION ?<br />
CLÔTURE LE 31 MAI 2006