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Innover, c'est oser - Solvay

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SOLVAY ive<br />

Nouvelle direction,<br />

même esprit !<br />

<strong>Innover</strong>, c’est <strong>oser</strong><br />

LE MAGAZINE INTERNATIONAL DE SOLVAY | N°248 | AVRIL 2006


SommaireN°248<br />

2<br />

ReportageRecyclage<br />

Vinyloop ®<br />

un procédé<br />

qui a de l’avenir<br />

Un des gagnants du premier<br />

<strong>Solvay</strong> Innovation Trophy,<br />

Vinyloop ® se présente<br />

comme la solution<br />

au recyclage du PVC.<br />

Aloïs Michielsen<br />

et Christian Jourquin.<br />

4 Édito<br />

Déjà présente au Brésil et en Argentine,<br />

<strong>Solvay</strong> plante un fanion au Chili :<br />

une nouvelle usine de production de<br />

peroxyde d’hydrogène de technologie<br />

dernier-cri y sera construite d’ici à 2008.<br />

<strong>Solvay</strong> en marche<br />

> 2005, une nouvelle<br />

année de résultats<br />

records.<br />

5 Repères<br />

> Les trois Secteurs<br />

en nette progression.<br />

8 Événement<br />

> Nouvelle direction,<br />

même esprit.<br />

12 Panorama Groupe<br />

16 Stratégie Groupe<br />

> Corporate Development :<br />

de l’intelligence des choses<br />

au conseil avisé.<br />

18 > Polymères Spéciaux :<br />

le Groupe au sommet.<br />

20 > CAP sur le Pacifique.<br />

Le magazine international de <strong>Solvay</strong> S.A. – 70 e année – Avril 2006 – Édité par <strong>Solvay</strong> S.A. – Centre de Compétence Communication – rue du Prince-Albert, 33 B-1050 Bruxelles.<br />

Tél. : +32 2 509 64 48 – Fax : +32 2 509 72 40 – Communication.internal@solvay.com – Diffusion : 14 000 exemplaires – Directeur de la rédaction :<br />

Claude Michel – Coordinateur et rédacteur en chef : Sara Curvelo – Secrétariat de rédaction : Nathalie Feys et Frédéric Bouchat – Rédaction et traduction : Guy Amoris,<br />

Izicom, Michael Lomax – Impression : Deckers Druk NV – Crédits photo : Martin Barraud/Getty Images (couverture), Hubert Mouillade, Pol Guillard, Jens Bacheberle,<br />

Iconothèque <strong>Solvay</strong> – Conception, réalisation : – Responsable éditoriale : Anne Brunet – Chargé de publication : Laurent Rousselle – Toute reproduction est<br />

soumise à autorisation et doit comporter la référence « <strong>Solvay</strong> live ». Les journaux du Groupe peuvent reproduire librement – Dépôt légal à la Bibliothèque royale – Affilié à<br />

l’Association royale de la presse belge d’entreprise (ABPE-BVB) English version on request. www.solvay.com


DossierGroupe<br />

<strong>Innover</strong>, c’est <strong>oser</strong><br />

Perspectives & Visions<br />

22 Entretien avec<br />

Léopold Demiddeleer<br />

> « Nous développons<br />

de nouveaux<br />

matériaux pour des<br />

marchés émergents. »<br />

24 Dossier<br />

> <strong>Innover</strong>, c’est <strong>oser</strong><br />

33 Reportage<br />

Recyclage<br />

> Vinyloop ® , un procédé<br />

qui a de l’avenir.<br />

Léopold Demiddeleer,<br />

Directeur New Business Development.<br />

Entre Nous<br />

EntreNous<br />

Faire face<br />

à la menace<br />

Seule une action<br />

coordonnée<br />

de l’Organisation<br />

mondiale de la santé, des<br />

gouvernements nationaux,<br />

de la communauté<br />

médicale au sens large<br />

et des entreprises,<br />

permettra d’affronter<br />

la menace de pandémie<br />

de grippe humaine.<br />

38 > Prendre de<br />

la distance et<br />

travailler mieux ?<br />

40 > Plan pandémie<br />

de grippe humaine :<br />

faire face à la menace.<br />

42 > Nos globe-trotters<br />

43 > À lire, À voir<br />

AVRIL 2006 3


Édito<br />

4<br />

C ’est un vrai plaisir pour moi d'ouvrir<br />

ce numéro du <strong>Solvay</strong> live.<br />

2005 est, pour <strong>Solvay</strong>, une nouvelle année<br />

record, après les excellents résultats de<br />

2004. Nous avons, certes, bénéficié d’une conjoncture<br />

économique globalement favorable, mais il fallait être<br />

présents sur les marchés porteurs au bon moment avec<br />

les bons produits. Ce que nous avons fait.<br />

Le Groupe a retrouvé le chemin de la croissance : par rapport<br />

à 2004, le résultat net est en hausse de 51 %, le chiffre<br />

d’affaires croît de 18 %, le REBIT de 23 % et le cash-flow<br />

de 29 %. Plus important encore à mes yeux est le niveau<br />

atteint par notre marge opérationnelle, proche de 11 %.<br />

Il n’y a pas si longtemps elle se<br />

limitait à environ 7 %. Elle est<br />

le reflet de la valeur ajoutée<br />

obtenue grâce à notre stratégie<br />

d’innovation, de leadership et<br />

de compétitivité, ainsi que de<br />

développement plus rapide en<br />

Pharmacie et en Spécialités. Elle<br />

est également le fruit du travail<br />

fourni par vous tous, tout au<br />

long de cette année. Je tiens,<br />

au nom du Comité exécutif et<br />

Aloïs Michielsen<br />

Président du Comité exécutif<br />

2005, une nouvelle année<br />

de résultats records<br />

Chiffre d’affaires<br />

en mon nom personnel, à vous en remercier très<br />

chaleureusement. Nos trois Secteurs ont contribué<br />

significativement à cette progression. Pour le Secteur<br />

Pharmaceutique, l’année 2005 a été marquée par<br />

l’acquisition des laboratoires Fournier Pharma et par le<br />

lancement du projet Inspire qui s’inscrit dans le respect de nos<br />

Valeurs. La Chimie assure sa croissance en travaillant dans<br />

deux axes, le développement de Spécialités, d’une part, et<br />

l’expansion géographique, notamment en Asie, d’autre<br />

part. Dans les Plastiques, les Spécialités ont renforcé leur<br />

base de croissance par des extensions et par des acquisitions,<br />

tandis que la Chaîne Vinylique poursuit ses efforts de<br />

compétitivité en Europe, en Thaïlande et en Amérique du Sud.<br />

Tous ces développements s’inscrivent parfaitement dans<br />

notre stratégie de croissance durable et rentable, avec une<br />

présence accrue dans les régions où l’économie se montre<br />

la plus dynamique.<br />

8562 MILLIONS<br />

D’EUROS<br />

REBIT<br />

912 MILLIONS<br />

D’EUROS<br />

Résultat net<br />

816 MILLIONS<br />

D’EUROS<br />

Cash flow<br />

1280<br />

MILLIONS<br />

D’EUROS<br />

+ 18 %<br />

+ 23 %<br />

+ 51 %<br />

+ 29 %<br />

L’année 2006, comme vous le savez,<br />

sera une année de changements<br />

importants à la tête de notre<br />

Groupe. Après trente-sept ans de<br />

carrière, et plus que de carrière, de<br />

fidélité à <strong>Solvay</strong>, je quitte sa<br />

présidence avec le sentiment du<br />

devoir accompli. Le Groupe est<br />

en bonne santé et bien préparé<br />

pour son futur. J’ai pleinement<br />

confiance dans la nouvelle équipe<br />

qui sera mise en place le 9 mai,<br />

sous la direction de Christian Jourquin. Elle saura, avec vous,<br />

poursuivre le travail fantastique accompli. Je souhaite à cette<br />

équipe, à son Président, ainsi qu’à vous tous, le plus grand<br />

succès dans les actions qu’ensemble vous entreprendrez.•


© Laurent Hamels/PhotoAlto.<br />

Forte croissance<br />

du Secteur Pharmaceutique<br />

aux quatre coins du monde<br />

L’acquisition stratégique des laboratoires<br />

Fournier Pharma, qui a marqué l’année<br />

2005, donne un coup d’accélérateur à la<br />

croissance des activités pharmaceutiques.<br />

Celle-ci est capitale pour notre Secteur<br />

Pharmaceutique qui accède ainsi aux<br />

traitements liés au métabolisme cardiovasculaire,<br />

marché énorme dont le potentiel<br />

ne cesse de s’accroître, compte tenu de nos<br />

modes de vie actuels. Intégrés aux résultats<br />

de <strong>Solvay</strong> depuis le 1 er août 2005, les résultats<br />

de Fournier Pharma répondent largement à<br />

nos attentes. Ils ont fortement contribué à la<br />

croissance de ce Secteur en Europe.<br />

Les ventes ont par ailleurs connu<br />

une croissance très marquée en Asie, au<br />

Moyen-Orient et en Amérique latine.<br />

Tous les domaines thérapeutiques sont en<br />

progrès par rapport à 2004.<br />

Dans la dynamique de l’acquisition de Fournier<br />

Pharma, le Secteur a présenté en octobre 2005<br />

ses objectifs à l’horizon 2010, objectifs ambitieux<br />

mais réalistes en termes de priorités R&D,<br />

de croissance, d’efficacité et de rentabilité.<br />

Repères<br />

Les ventes du Secteur Pharmaceutique<br />

ont connu une croissance très marquée<br />

en Asie, au Moyen-Orient et en<br />

Amérique latine.<br />

L’année 2005 se caractérise par une excellente performance dans tous les domaines. La liste des actions<br />

significatives entreprises dans chacun de nos trois Secteurs est impressionnante et reflète bien<br />

le dynamisme et la croissance de nos business.<br />

RÉSULTATS 2005<br />

Les trois Secteurs<br />

en nette progression<br />

Une année riche<br />

pour le Secteur Chimique<br />

Les marchés de la Chimie ont été<br />

favorablement orientés tout au long<br />

de l’année 2005, ce qui a permis, avec un<br />

contrôle strict des coûts, de restaurer les<br />

marges malgré le contexte d’énergie chère.<br />

De nombreuses actions visant à soutenir la<br />

croissance par le développement de<br />

Spécialités et l’expansion géographique ont<br />

été entreprises. Parmi celles-ci, citons la<br />

construction annoncée d’une usine de<br />

spécialités fluorées en Corée, la création >>><br />

AVRIL 2006 5


Repères<br />

>>><br />

6<br />

d’une co-entreprise avec CPC/USA pour<br />

les qualités techniques de carbonates de<br />

Baryum-Strontium et la mise sur pied<br />

d’une co-entreprise en Chine en peroxyde<br />

d’hydrogène ultra-pur.<br />

Par ailleurs, un nouveau pôle d’activités a été<br />

institué avec la nouvelle Strategic Business<br />

Unit Molecular Solutions, qui regroupe nos<br />

savoir-faire en matière de chimie organique<br />

et en accueille de nouveaux, comme c’est le<br />

cas avec l’acquisition de Girindus AG, société<br />

à forte orientation Recherche, spécialisée<br />

dans les oligonucléotides. En outre, les négociations<br />

avec NCI Sinopec en carbonate de<br />

soude en Chine se poursuivent activement.<br />

Hausse de la compétitivité<br />

du Secteur Plastiques<br />

2005 a été une bonne année en Polymères<br />

Spéciaux, contributeurs majeurs aux résultats<br />

du Groupe, qui ont procédé à des<br />

extensions importantes de capacité de production<br />

en Europe et aux États-Unis. La<br />

SBU Polymères Spéciaux a aussi concrétisé<br />

des projets de croissance avec l’ouverture<br />

d’un nouveau Centre Technique à Shanghai<br />

visant à répondre encore mieux aux exigences<br />

de nos clients asiatiques, et les accords<br />

d’acquisitions de la division Plastiques de<br />

Gharda en Inde et de Mississippi Polymer<br />

Pour une<br />

communication<br />

interne<br />

plus efficace<br />

Depuis 2004, la traditionnelle<br />

visioconférence, qui permettait<br />

la communication interne des résultats<br />

annuels et semestriels du Groupe, est<br />

remplacée par un programme informatique<br />

réunissant vidéo et slides PowerPoint.<br />

Cette plate-forme est réalisée<br />

en Flash 8.0, un outil dernier-cri.<br />

Le 17 février dernier, M. Michielsen,<br />

M. Degrève et les trois Directeurs<br />

des Secteurs se sont réunis à Bruxelles<br />

pour l’enregistrement vidéo.<br />

La préparation commence bien<br />

avant cette date : définition du<br />

scénario, adaptation du message<br />

à l’interne, adaptation du décor<br />

à l’image du rapport annuel…<br />

Et le jour même ? La logistique est<br />

conséquente. Une des salles du siège<br />

se transforme en véritable studio :<br />

cinq techniciens, trois cameramen,<br />

CHIFFRES CLÉS DU GROUPE PAR SECTEUR (MILLIONS D’EUROS)<br />

CHIFFRE D’AFFAIRES PAR SECTEUR REBIT PAR SECTEUR<br />

Pharmaceutique (1)<br />

1 745 2004<br />

2 270 (1) 2005<br />

Chimique<br />

2 433 2004<br />

2 785 2005<br />

Plastiques<br />

3 093<br />

3 507 2005<br />

(1) Y compris cinq mois de Fournier Pharma.<br />

2004<br />

+ 30 %<br />

+ 14 %<br />

+ 13 %<br />

© Laurent Hamels/PhotoAlto.<br />

Un nouveau pôle d’activités a été institué<br />

avec la nouvelle Strategic Business Unit<br />

Molecular Solutions.<br />

Pharmaceutique<br />

236 2004<br />

302 (1) 2005<br />

Chimique<br />

180 2004<br />

285 2005<br />

Plastiques<br />

374 2004<br />

389 2005<br />

+ 28 %<br />

+ 58 %<br />

+ 4 %<br />

PHARMACEUTIQUE :


un ingénieur du son, un monteur,<br />

une maquilleuse, des dizaines de mètres<br />

de câbles, des éclairages…<br />

Durant les deux heures prévues<br />

pour l’enregistrement, rien n’est<br />

laissé au hasard. Mais ce n’est pas tout,<br />

il reste encore plusieurs heures de travail.<br />

En studio d’abord, pour réaliser<br />

le montage. En interne ensuite,<br />

pour adapter les slides aux discours.<br />

À l’externe aussi, pour intégrer la vidéo,<br />

synchroniser les slides avec les orateurs,<br />

image et son, et transformer le tout<br />

dans un seul format électronique.<br />

Enfin, après maintes vérifications,<br />

CHIFFRE D’AFFAIRES<br />

le produit final est gravé sur CD pour être<br />

envoyé dans les différents sites.<br />

Dans plus de 70 sites, le Manager local<br />

organise des sessions avec ses<br />

collaborateurs durant lesquelles, après avoir<br />

visionné la vidéo, il a l’occasion<br />

de commenter, lui aussi, les résultats<br />

du Groupe en y ajoutant des éléments<br />

propres au site, business ou région.<br />

Cette nouvelle façon de présenter<br />

les résultats à l’interne permet d’amplifier<br />

l’impact de cette communication (le double<br />

de sites contactés) tout en diminuant<br />

substantiellement les coûts. De plus<br />

les feedback reçus sont très positifs.<br />

CHIMIQUE : CHIFFRE D’AFFAIRES<br />

Pour la réalisation<br />

de la vidéo,<br />

la salle devient<br />

un véritable studio<br />

d’enregistrement.<br />

>>><br />

Technologies aux USA. Ils nous donne-<br />

ront accès à des polymères aux propriétés<br />

uniques, respectivement le PEEK et le<br />

Parmax ® .<br />

D’autre part, les résultats des vinyliques<br />

ont encore progressé par rapport au<br />

niveau très élevé de 2004. Ce pôle a<br />

entrepris de nombreux projets visant le<br />

renforcement de la compétitivité et du<br />

leadership en Europe, en Thaïlande et au<br />

Brésil, ainsi que l’étude intensive d’un<br />

important projet intégré en Russie.<br />

Par ailleurs, début 2005, la vente des<br />

activités Polyoléfines à BP a été conclue.<br />

Les feuilles industrielles rigides ont été<br />

cédées à Ineos et les feuilles autres que<br />

rigides sont en cours de cession à Renolit. •<br />

Le Secteur Plastiques poursuit ses efforts<br />

de compétitivité et d’extension de ses gammes<br />

de produits et de technologies.<br />

PLASTIQUES : CHIFFRE D’AFFAIRES<br />

AVRIL 2006 7


Événement<br />

8<br />

Nouvelle direction,<br />

Le 9 mai 2006 : un grand changement de Direction du Groupe <strong>Solvay</strong>. Après huit ans comme Président du<br />

Comité exécutif, et trente-sept années chez <strong>Solvay</strong>, Aloïs Michielsen se voit confier la Présidence du Conseil<br />

d’Administration, pour succéder au Baron Daniel Janssen, qui prend sa retraite. À la même date, Christian<br />

Jourquin devient le 9e Président du Comité exécutif. <strong>Solvay</strong> live a rencontré pour vous ces Présidents.<br />

<strong>Solvay</strong> Live : M. Michielsen, nous avons bien<br />

compris et vu les résultats de la stratégie mise<br />

en place. Qu’est-ce qui a inspiré cette stratégie ?<br />

Aloïs Michielsen : Au début des années 1990<br />

j’ai eu la chance de participer au Forum Économique<br />

International à Davos (Suisse). C’est<br />

là que j’ai vraiment pris conscience de l’évolution<br />

du monde vers une globalisation inévitable,<br />

qui ne pouvait que s’accélérer, et avec<br />

des impacts majeurs pour le Groupe <strong>Solvay</strong>. À<br />

l’époque, nous n’étions pas vraiment préparés<br />

pour faire face à un monde de plus en plus<br />

global : nous étions trop dépendants des coûts<br />

énergétiques et encore fortement centrés sur<br />

l’Europe. À partir de là, nous avons commencé<br />

à réfléchir autour de deux axes : notre<br />

compétitivité et notre croissance.<br />

S. L. : Pourquoi avez-vous accordé une si<br />

grande place à l’innovation ?<br />

A. M. : Je suis un adepte inconditionnel du<br />

philosophe français Raymond Aron qui, au<br />

début des années 1970, a écrit « Il n’y a pas<br />

d’emploi sans croissance et il n’y a pas de croissance<br />

sans innovation ». Cette pensée m’a<br />

vraiment frappé à l’époque et elle est<br />

toujours présente à mon esprit. Cette citation<br />

reste d’une indéniable actualité.<br />

La croissance ne peut pas venir uniquement<br />

de l’augmentation de la consommation telle<br />

qu’on la pratique aujourd’hui. Il lui faudra<br />

d’autres sources et d’autres modèles.<br />

Je suis convaincu que l’innovation est<br />

la réponse !<br />

S. L. : Comment positionnez-vous l’évolution<br />

de l’innovation chez <strong>Solvay</strong> ?<br />

A. M. : Nous avons fortement progressé ces<br />

cinq-six dernières années mais nous n’y<br />

sommes pas encore. Comme pour toutes les<br />

grandes démarches de l’entreprise, Sécurité,<br />

Qualité, cela demande un énorme effort au<br />

démarrage avant que la démarche rentre dans<br />

la vie de tous les jours et dans la culture<br />

d’entreprise… et là c’est gagné !<br />

L’innovation commence à porter ses fruits et<br />

le fait que nous l’ayons inscrite, depuis 2005,<br />

dans les indicateurs de progrès<br />

de tous les managers va encore<br />

renforcer l’appropriation.<br />

S. L. : Vous avez souvent fustigé<br />

le retard de l’Europe en<br />

matière d’innovation…<br />

A. M. : L’Europe a fait l’erreur<br />

de mettre en avant la compétitivité<br />

au détriment de l’innovation.<br />

La compétitivité porte un<br />

message négatif et seule sa<br />

composante « perte d’emploi »<br />

est perçue. Au contraire, l’innovation<br />

est positive et créatrice<br />

d’emplois. Heureusement,<br />

l’Europe l’a compris et est en<br />

train de changer son approche.<br />

S. L. : Sous votre présidence on a<br />

senti un renforcement de la<br />

communication financière.<br />

Pourquoi est-ce si important de<br />

nos jours ?<br />

A. M. : C’est M. Janssen qui a<br />

lancé la communication<br />

régulière vers la communauté<br />

financière et les investisseurs.<br />

Aloïs Michielsen.<br />

Il faut renforcer les relations des<br />

groupes avec ces communautés,<br />

en particulier les investisseurs. C’est une<br />

obligation. J’y consacre personnellement<br />

presque 20 % de mon temps.<br />

En effet, nos actionnaires et les prêteurs de<br />

fonds qui nous font confiance attendent de<br />

nous une information régulière et de qualité<br />

sur notre stratégie, sur les projets qui en<br />

résultent ainsi que sur nos réalisations, y<br />

compris à court terme. Cette confiance se<br />

mérite tous les jours.<br />

D’un côté, la fidélité à long terme de nos<br />

actionnaires familiaux nous permet de mener<br />

une stratégie industrielle à long terme. Elle<br />

nous a été acquise parce que le rendement<br />

obtenu est satisfaisant ; nous sommes par<br />

exemple fiers de pouvoir dire que depuis


même esprit !<br />

vingt-quatre ans le dividende payé par <strong>Solvay</strong><br />

à ses actionnaires a enregistré une belle<br />

croissance et n’a jamais été diminué.<br />

Par ailleurs, les actionnaires institutionnels<br />

(fonds de pension, « asset managers », etc.),<br />

parce qu’ils sont des investisseurs à plus court<br />

terme, font augmenter considérablement le<br />

Christian Jourquin.<br />

« Toutes ces réalisations sont le fruit d’un important travail d’équipe »,<br />

souligne d’emblée Aloïs Michielsen. Tout d’abord, la mise en place d’une<br />

organisation plus efficace basée sur les Business Units, Centres de<br />

Compétences et Business Support Centres, et le repositionnement des<br />

Valeurs du Groupe. Ces deux éléments constituent le ciment qui a rendu<br />

tout le reste possible. À partir de là, <strong>Solvay</strong> a défini ses objectifs stratégiques<br />

et financiers. Sur ces bases : organisation, Valeurs, stratégie,<br />

objectifs financiers, nous avons travaillé sur le portefeuille de produits<br />

volume de nos titres traités en<br />

Bourse, ce qui renforce la<br />

visibilité et la liquidité de l’action<br />

<strong>Solvay</strong>, et bénéficie à sa valorisation.<br />

Chacune de ces catégories<br />

d’actionnaires est donc<br />

importante pour nous.<br />

S. L. : Y a-t-il quelque chose que<br />

vous n’avez pas réussi à faire en<br />

tant que Président ? Qu’auriezvous<br />

aimé avoir fait en plus ?<br />

A. M. : Je regrette les entorses<br />

au respect des règles d’éthique ;<br />

les pratiques anticoncurrentielles<br />

qui engendrent les sanctions<br />

qui nous sont imposées<br />

dans le domaine des peroxydés<br />

sont des faits graves et inacceptables.<br />

Je n’insisterai jamais<br />

assez sur ce point. Cela m’a<br />

personnellement touché<br />

comme un fait négatif. Peutêtre<br />

ai-je été trop naïf ou pas<br />

assez directif ? Mais, depuis deux ans nous<br />

avons pris les choses en main d’une façon<br />

directive, ne souffrant aucune exception.<br />

Deuxième point, j’aurais aimé que nous soyons<br />

déjà plus avancés en Asie. Ce n’est pas que<br />

nous n’y avons pas suffisamment travaillé, mais<br />

c’est plus difficile que ce que nous avions<br />

imaginé et cela sous différents aspects :<br />

négociation, prise de risque, produits et<br />

procédés. J’ai confiance en Christian<br />

Jourquin pour corriger le tir, ou donner un<br />

coup d’accélérateur, si nécessaire.<br />

S. L. : Comment voyez-vous l’évolution<br />

future du Groupe ?<br />

A. M. : Premièrement, le Groupe doit favoriser<br />

encore davantage l’innovation à tous<br />

les niveaux.<br />

Ensuite, notre évolution passe par une croissance<br />

« intelligente » en Asie. Pour moi, l’Asie<br />

représente quatre sous-continents (la Chine,<br />

le Japon, l’Inde et le Sud-Est asiatique –<br />

SEA), chacun avec des spécificités très différentes,<br />

par exemple au niveau des matières<br />

premières et de l’énergie. Certains disposent<br />

de charbon (Chine), d’autres de pétrole et<br />

de gaz (SEA), alors que pour d’autres, c’est<br />

plutôt la qualité et les compétences des<br />

hommes qui font la différence (Inde).<br />

J’ai toute confiance dans notre capacité à réaliser<br />

cette croissance parce que, au cours des<br />

dernières années, nous avons beaucoup appris<br />

et maintenant nous comprenons beaucoup<br />

mieux la façon d’approcher cette région du<br />

monde. Il ne faut pas non plus oublier la<br />

Russie qui, avec ses énormes ressources énergétiques,<br />

peut nous ouvrir des possibilités<br />

d’investissements en PVC (en cours d’étude)<br />

Les réalisations majeures de <strong>Solvay</strong> sous la présidence d’Aloïs Michielsen<br />

et sa valeur ajoutée. En quelques années, les changements opérés<br />

portent sur quelque 6,5 milliards d’EUR d’actifs. Des exemples ? Nous<br />

avons vendu les activités sel, décoration, feuilles industrielles, polyoléfines<br />

; nous avons acquis les polymères spéciaux de BP, d’Ausimont,<br />

de Mississippi Polymer Technologies et bientôt de Gharda, Fournier<br />

Pharma en Pharmacie ; de multiples accords ont été conclus dans nos<br />

trois Secteurs ; nous avons créé 3S… « C’est une réussite parce que tout<br />

cela fait partie d’un ensemble, cadré dans une stratégie cohérente. »<br />

>>><br />

AVRIL 2006 9


Événement<br />

>>><br />

10<br />

ou même dans d’autres domaines. Enfin,<br />

nous devons aussi veiller à assurer la relève.<br />

Notre pyramide des âges reste-t-elle adaptée<br />

à nos projets et à la conservation de notre<br />

culture ? En quelques années, deux tiers du<br />

capital culturel du Groupe ont été impliqués<br />

dans les mouvements stratégiques opérés, de<br />

ventes, de partenariats et d’acquisitions.<br />

Une réflexion à mener.<br />

S. L. : Quelles impulsions comptez-vous donner<br />

au Groupe dans votre nouvelle fonction<br />

de Président du Conseil d’Administration ?<br />

A. M. : D’abord, je veux réaffirmer mon<br />

entière confiance dans le futur Président du<br />

Comité exécutif et dans son équipe. Christian<br />

Jourquin est un excellent manager et il est très<br />

bien entouré. Il écoute. Il va renforcer les règles<br />

éthiques et accélérer la croissance en Asie.<br />

En tant que Président du Conseil<br />

d’Administration (C.A.), je veillerai à ce que<br />

<strong>Solvay</strong> garde toujours un C.A. fort et bien<br />

équilibré avec des membres de la famille et de<br />

l’extérieur. Dans un monde où la Corporate<br />

Governance évolue, il est très important pour<br />

un groupe comme <strong>Solvay</strong> d’avoir un C.A. fort.<br />

D’autre part, je veillerai également à ce que le<br />

Groupe continue à mériter la fidélité de ses<br />

actionnaires. C’est grâce à cette fidélité que<br />

l’entreprise a pu mener une stratégie de<br />

changement ambitieuse, et qu’elle continue,<br />

143 ans après sa fondation, à progresser.<br />

Qui êtes-vous<br />

M. Jourquin ?<br />

Belge, né en 1948, marié, père d’un fils. Après des études d’ingénieur commercial à<br />

l’Université de Bruxelles – École de Commerce <strong>Solvay</strong> – et à la Harvard Business School<br />

– International Senior Management Program –, Christian Jourquin entre chez <strong>Solvay</strong> en<br />

1971 à la Direction Financière à Milan (Italie). Il occupe successivement plusieurs fonctions<br />

à La Soudière Suisse à Zurich, au Secrétariat Général, à Bruxelles (Belgique), chez Duphar<br />

B.V. à Amsterdam (Pays-Bas) avant d’en devenir Directeur Général en 1983. Il assume la<br />

responsabilité de Directeur Général pour l’Espagne et le Portugal, de 1990 à 1996, année<br />

où il rejoint le siège en devenant Directeur Général du Secteur Peroxydés et Membre du<br />

Comité exécutif. Il devient ensuite Directeur Général du Secteur Transformation, en 1997,<br />

puis du Secteur Chimique, en 2000, responsabilité qu’il occupe jusqu’en 2006. Il a été<br />

nommé Administrateur en 2005 et prend la présidence du Comité exécutif le 9 mai 2006.<br />

S. L. : M. Jourquin vous êtes appelé à la tête du<br />

Groupe, une reconnaissance de vos qualités<br />

de manager. Comment qualifieriez-vous<br />

votre style de management ?<br />

Christian Jourquin : Dans ce domaine,<br />

il y a ce que mes collaborateurs perçoivent<br />

et ce que je pense être moi-même. Il peut<br />

naturellement y avoir une certaine différence<br />

entre les deux. Je souhaite assumer pleinement<br />

les Valeurs du Groupe.<br />

Tout d’abord, le travail en équipe. J’aime créer,<br />

entreprendre et m’appuyer sur des équipes<br />

fortes. Pour ce faire, je passe beaucoup de<br />

temps à choisir mes collaborateurs avec l’objectif<br />

qu’ils soient meilleurs que moi dans leurs<br />

domaines. Ça n’est pas la voie la plus facile<br />

mais je suis convaincu que c’est la meilleure<br />

pour <strong>Solvay</strong>.<br />

Ensuite, la délégation. Je la pratique suivant<br />

des règles bien précises et partagées. La<br />

plupart du temps ceci se traduit par des<br />

programmes de travail dont on suit l’évolution<br />

avec des indicateurs de progrès.<br />

Le respect des personnes et de l’éthique forme<br />

d’autres valeurs qui sont essentielles pour moi.<br />

L’éthique ne s’applique pas uniquement aux<br />

personnes, mais aussi à l’entreprise dans ses<br />

relations avec la collectivité au sens large.<br />

Enfin, la relation avec les clients qui, à mes<br />

yeux, est capitale pour développer une<br />

ouverture d’esprit et comprendre les<br />

grandes orientations des marchés et les<br />

attentes des clients. Par exemple, c’est cette<br />

écoute active qui nous a amenés à créer la<br />

SBU « Molecular Solutions ».<br />

Ceux qui me connaissent disent enfin que je<br />

suis assez systématique et donc assez<br />

prévisible. Ce qui est sûr, c’est que j’aime<br />

me fixer des objectifs et m’y tenir.<br />

S. L. : Vos avez occupé plusieurs fonctions dans<br />

le Groupe dans différents pays et domaines.<br />

Qu’est-ce que vos expériences passées vous<br />

apportent pour cette nouvelle fonction ?<br />

C. J. : Après avoir parcouru toutes les<br />

activités du Groupe et de nombreux pays<br />

européens, j’ai pris conscience que beaucoup<br />

de points nous unissent. Ce sont, avant tout,<br />

les extraordinaires compétences de nos<br />

collaborateurs qui, tous, font passer l’intérêt<br />

du Groupe avant leur intérêt personnel.<br />

Ces expériences multiples m’ont donné une<br />

meilleure compréhension des différences<br />

culturelles. Il y a une Europe du Nord et<br />

une Europe du Sud. Il y a les États-Unis et<br />

l’Asie, avec des réalités culturelles spécifiques<br />

selon les régions. J’ai appris à ne jamais les<br />

comparer les unes aux autres, mais à en<br />

prendre le meilleur, à chaque endroit. Cette<br />

diversité, en fait, est une richesse qu’il faut<br />

savoir appréhender. Il faut être hollandais en<br />

Hollande et portugais au Portugal. Avec ce<br />

parcours j’espère être devenu citoyen du<br />

monde. Notre logique européenne, fortement<br />

marquée par la philosophie grecque, ne doit<br />

pas nous empêcher de comprendre et<br />

apprendre les autres cultures, comme les<br />

cultures orientales. Ceci va devenir un véritable<br />

défi pour <strong>Solvay</strong>. Nous devons poursuivre<br />

notre enrichissement culturel en<br />

montrant, par des exemples, que notre<br />

Groupe offre des possibilités à tout niveau<br />

à toutes les nationalités. C’est ce que je me<br />

suis efforcé de mettre en pratique dans le<br />

Secteur dont j’avais la charge jusqu’à présent.<br />

La Chimie compte des managers<br />

belges, mais aussi portugais, espagnols, allemands,<br />

anglais… et cinq SBUs sur neuf ont<br />

leur siège hors de Belgique. Dans les autres<br />

Secteurs également, cette richesse est présente.<br />

S. L. : Quel rôle le CEO doit-il jouer pour<br />

mener le Groupe vers ses succès futurs ?<br />

C. J. : Les fondamentaux du Groupe, son<br />

organisation, sa stratégie accompagnée d’objectifs<br />

de croissance sont très clairs. Ils ne


sont pas le fruit du hasard mais le résultat<br />

d’un travail d’équipe. Ils ont démontré leur<br />

efficacité et leur motivation. Nous nous<br />

efforcerons de les maintenir en les<br />

améliorant chaque fois que ce sera possible.<br />

En outre, ils sont très ouverts sur les moyens<br />

pour atteindre leurs objectifs.<br />

Le cap est donné et maintenant il faut continuer<br />

notre voyage. Je prendrais cette analogie<br />

avec la marine. Le CEO est le capitaine<br />

du navire. Il doit conserver son équipe soudée<br />

et motivée, encadrée par des valeurs<br />

fortes. Il doit respecter les intérêts de toutes<br />

les parties prenantes. Il doit sentir les vents,<br />

c’est-à-dire percevoir les grands mouvements<br />

et les grandes orientations qui se dessinent –<br />

le sens de l’histoire en l’occurrence. Bien<br />

entendu, il doit savoir lire les cartes pour<br />

arriver à bon port, l’objectif final, sachant<br />

que celui-ci peut changer en cours de route.<br />

Il lui faut éviter les récifs et maintenir l’ordre,<br />

la discipline, les valeurs dans l’équipage.<br />

Et par-dessus tout garder son calme dans<br />

la tempête.<br />

S. L. : M. Jourquin, vous avez dit que vos<br />

prédécesseurs ont réussi à développer une<br />

« culture d’entreprise ». Le Groupe <strong>Solvay</strong><br />

devient plus que jamais un groupe<br />

international, moins européen et plus<br />

global. Qu’est-ce qu’il faut changer dans<br />

le management pour assurer une vraie<br />

gestion globale et l’intégration de nouvelles<br />

cultures dans la culture d’entreprise ?<br />

Avez-vous une recette miracle ?<br />

C. J. : Ma réponse serait : « Oser l’avenir ! »<br />

En pratique, le Groupe renferme d’extraordinaires<br />

compétences. Nous pourrions certainement<br />

mieux les valoriser encore en les<br />

croisant davantage entre les Secteurs, les<br />

fonctions, les pays, les continents.<br />

Osons également plus de délégation, en<br />

particulier vers de plus jeunes managers. Le<br />

Comité exécutif qui m’entourera montre<br />

le chemin.<br />

Osons, aussi, intégrer d’autres sensibilités.<br />

La part des femmes dans notre management<br />

doit augmenter, leur sensibilité différente<br />

nous fait défaut actuellement.<br />

S. L. : Dans quels domaines entendez-vous<br />

orienter prioritairement votre action ?<br />

C. J. : Je m’attacherai à ce qu’en équipe, nous<br />

définissions le programme de travail pour les<br />

années à venir. Il sera axé sur les moyens à<br />

mettre en œuvre pour que notre stratégie<br />

continue à être un succès. Bien évidemment, il<br />

nous faudra optimiser les moyens financiers et<br />

veiller à la qualité des systèmes opérationnels<br />

qui assurent notre fonctionnement.<br />

Au niveau des hommes, nous devrons poursuivre<br />

le développement de notre capital<br />

compétences en qualité, en nombre, au bon<br />

endroit, au niveau individuel et au niveau des<br />

équipes. Les compétences d’aujourd’hui<br />

Le Baron<br />

Daniel Janssen<br />

22 ans de fidélité<br />

au groupe <strong>Solvay</strong><br />

Le 9 mai 2006, le Baron<br />

Daniel Janssen met fin<br />

à sa carrière chez <strong>Solvay</strong>,<br />

après 22 ans de fidélité<br />

au Groupe. Daniel<br />

Janssen prend sa retraite<br />

à 70 ans, conformément<br />

aux règles de Corporate<br />

Governance du Groupe,<br />

après un parcours<br />

impressionnant :<br />

22 années au sein du<br />

Conseil d’Administration,<br />

dont 8 comme Président,<br />

14 ans au Comité<br />

exécutif, dont 12 à sa<br />

Présidence. L’Assemblée<br />

Générale sera appelée<br />

à le nommer Président<br />

Honoraire, aux côtés<br />

de MM. Yves Boël et<br />

Jacques <strong>Solvay</strong>. Il a<br />

fortement contribué<br />

au développement<br />

de <strong>Solvay</strong> ces trois<br />

dernières décennies :<br />

la croissance du Secteur<br />

Pharmaceutique, l’entrée<br />

et le développement<br />

en Asie, la rentrée en<br />

Europe de l’Est,<br />

la création de relations<br />

suivies avec le monde<br />

financier et des<br />

investisseurs.<br />

Le développement<br />

rapide du Groupe par<br />

des désinvestissements<br />

et acquisitions sélectifs<br />

fait aussi partie de son<br />

héritage. Très actif dans<br />

les domaines économique<br />

et industriel, il a occupé<br />

de nombreuses fonctions<br />

de Direction parmi<br />

lesquelles : Président<br />

de la Fédération<br />

des Industries Chimiques<br />

de Belgique,<br />

de la Fédération des<br />

Entreprises de Belgique<br />

et du CEFIC (Conseil<br />

Européen de l’Industrie<br />

Chimique). Il est<br />

sont-elles celles dont nous aurons besoin<br />

demain ? C’est à étudier. Quoi qu’il en soit<br />

nous devrons nous organiser pour mieux les<br />

partager et permettre à nos collaborateurs<br />

de donner le meilleur d’eux-mêmes.<br />

Je m’attacherai également à ce que toutes<br />

les actions décidées s’intègrent dans un plan<br />

global cohérent. Assurer dès le départ une<br />

bonne visibilité des objectifs poursuivis et<br />

des actions qui les concrétisent est pour moi<br />

une clé du succès. •<br />

Administrateur de Fortis<br />

S.A./N.V. et de Sofina, et<br />

Vice-Président du Conseil<br />

d’Administration d’UCB,<br />

société pharmaceutique<br />

belge où il a travaillé<br />

de 1962 à 1984 et dont il<br />

a été Président du Comité<br />

exécutif de 1975 à 1984<br />

avant de rejoindre <strong>Solvay</strong>.<br />

Il est également membre<br />

du Comité de Direction de<br />

la Commission Trilatérale<br />

et de l’European Round<br />

Table of Industrialists<br />

et fait partie du Conseil<br />

de la Belgian American<br />

Educational Foundation<br />

et de l’Insead. Il est aussi<br />

Membre du Conseil<br />

Consultatif et Président<br />

Honoraire de l’École<br />

de Commerce <strong>Solvay</strong>.<br />

Le Baron Daniel Janssen<br />

est arrière-arrière-petit-fils<br />

d’Ernest <strong>Solvay</strong>,<br />

le fondateur du Groupe.<br />

AVRIL 2006 11


PanoramaGroupe<br />

12<br />

CHIMIE<br />

Epicerol… <strong>Solvay</strong> se met au carburant « vert » !<br />

<strong>Innover</strong>, c’est voir les choses<br />

autrement. Un cliché ? Peut-être…<br />

mais pour l’équipe de projet<br />

Epicerol, cette réflexion marque<br />

le départ d’une aventure<br />

qui vient de voir son premier<br />

résultat concret : l’annonce de<br />

la construction d’une nouvelle usine<br />

d’épichlorhydrine à Tavaux (France).<br />

<strong>Solvay</strong> a annoncé, fin janvier,<br />

la construction d’une nouvelle usine<br />

de production d’épichlorhydrine<br />

sur son site industriel de Tavaux,<br />

en France, qui mettra en œuvre<br />

un nouveau procédé de production –<br />

Epicerol – caractérisé par d’excellentes<br />

performances environnementales.<br />

Depuis des années, <strong>Solvay</strong> produit<br />

de l’épichlorhydrine à base de chlore<br />

et de propylène, un hydrocarbure dérivé<br />

du pétrole. À partir de l’épichlorhydrine,<br />

nous produisions aussi de la glycérine<br />

synthétique, raison principale<br />

de ce business. Mais le contexte<br />

des marchés a évolué. La problématique<br />

des ressources énergétiques a créé des<br />

enjeux au niveau des matières premières<br />

et le développement de l’industrie<br />

du biodiesel, dont la glycérine est un<br />

sous-produit, a généré des quantités<br />

importantes de glycérine naturelle.<br />

Si bien qu’en 2005, nous avons pris<br />

la décision d’arrêter la production<br />

de glycérine. Par ailleurs, la forte<br />

croissance de la demande<br />

d’épichlorhydrine – dont les principales<br />

applications sont la production de résines<br />

époxy, le renforcement du papier et la<br />

purification de l’eau – devrait excéder<br />

les capacités mondiales de production<br />

d’ici à 2010. Le marché attend<br />

donc de nouveaux investissements…<br />

En parallèle, le prix du propylène<br />

atteignant des sommets,<br />

un investissement dans le procédé<br />

classique est devenu difficile à justifier.<br />

Du rêve à la solution<br />

Et si on inversait le procédé ?<br />

Pourquoi ne pas utiliser la glycérine<br />

comme matière première à la fabrication<br />

d’épichlorydrine ? Un rêve ? Pas du tout.<br />

En fait, la description de la réaction<br />

chimique existe depuis 1930 mais<br />

l’industrialisation n’était pas évidente<br />

à l’époque. Aujourd’hui, l’offre<br />

abondante de glycérine sur le marché<br />

liée à la croissance de l’industrie<br />

du biodiesel a amené <strong>Solvay</strong> à penser<br />

Epicerol, du produit à la matière première<br />

autrement. De nombreuses innovations<br />

technologiques nous ont permis de<br />

valider ce choix. Bruno Jestin, Business<br />

Manager des Produits Organiques<br />

Chlorés de la SBU EDS (1) , reprend l’image<br />

proposée à ses enfants pour expliquer<br />

cette innovation : « C’est comme si<br />

nous utilisions des oranges pour produire<br />

du jus d’orange et que maintenant,<br />

nous prenions le jus d’orange pour<br />

fabriquer des oranges. »<br />

Un travail d’équipe<br />

La réussite de cette démarche résulte<br />

d’un important travail d’équipe entre<br />

le Business, les équipes de Recherche<br />

et Développement, et le département<br />

Intellectual Asset Management,<br />

relayés par de nombreux départements<br />

techniques de NOH (Belgique),<br />

les Directions Nationales de France<br />

et d’Allemagne et les usines de<br />

Tavaux et Rheinberg pour la mise<br />

en pratique de cette innovation.<br />

C’est aussi un travail en partenariat<br />

avec la société française Diester-Industrie,<br />

le producteur de biodiesel avec lequel<br />

nous avons établi un contrat à long terme<br />

pour assurer l’approvisionnement<br />

en glycérine. « L’industrialisation


La nouvelle usine « verte » de Tavaux<br />

(France) sera alimentée par la glycérine<br />

dérivée d’huile de colza.<br />

du procédé Epicerol illustre la stratégie<br />

de <strong>Solvay</strong>, visant une croissance durable et<br />

rentable par l’innovation. La conjugaison<br />

de notre recherche et des nouvelles<br />

possibilités offertes par l’industrie de<br />

la chimie et des carburants “verts”<br />

nous donne l’opportunité d’optimiser<br />

le procédé dans le but de le rendre tout<br />

à la fois rentable et respectueux de<br />

l’environnement », a commenté Freddy<br />

Gielen, SBU Manager EDS (1) .<br />

Un procédé « vert »<br />

Parmi les avantages environnementaux<br />

du procédé Epicerol à base<br />

de glycérine – un produit recyclable –<br />

figurent une réduction des sous-produits<br />

chlorés, ainsi qu’une diminution<br />

importante de la consommation d’eau.<br />

Cette nouvelle unité, qui devrait être<br />

opérationnelle à la première moitié de<br />

2007, aura une capacité de 10 kilotonnes<br />

par an et pourra être dupliquée<br />

rapidement afin de répondre à la<br />

croissance du marché. À noter que<br />

le développement du procédé Epicerol<br />

à base de glycérine pour la production<br />

d’épichlorhydrine a fait l’objet<br />

de onze demandes de brevets.<br />

(1) EDS : Electrochemistry and Derived Specialties.<br />

PLASTIQUES<br />

Un coup d’accélérateur<br />

chez <strong>Solvay</strong> Solexis<br />

Pour la première fois depuis<br />

sa création, <strong>Solvay</strong> Solexis<br />

a créé l’événement en réunissant<br />

120 managers autour<br />

de son nouveau CEO,<br />

Pierre Joris, sur<br />

le thème « Libérer<br />

le potentiel pour<br />

accélérer notre<br />

croissance ».<br />

Toutes les<br />

fonctions<br />

de l’entreprise<br />

étaient présentes à<br />

Stresa (Italie), les 21<br />

et 22 février 2006 :<br />

management, R&D,<br />

opérations industrielles, marketing<br />

et ventes, ainsi que les fonctions<br />

support Finance et RH-TQM.<br />

Ce groupe reflétait<br />

deux caractéristiques propres à<br />

<strong>Solvay</strong> Solexis, d’une part la forte<br />

orientation R&D avec une délégation<br />

de 34 chercheurs et dirigeants<br />

recherche ; d’autre part la dimension<br />

internationale également, avec<br />

une participation européenne,<br />

américaine (23 délégués<br />

des USA) et aussi des<br />

responsables de zones<br />

du Japon, de la Corée,<br />

du Brésil, de la Chine,<br />

de Taiwan et de l’Inde.<br />

Au cours de ces<br />

deux journées<br />

riches en échanges,<br />

des propositions ont<br />

été faites à l’équipe de<br />

direction dans les trois axes de<br />

développement retenus :<br />

l’excellence opérationnelle,<br />

l’efficacité et la rigueur dans le<br />

processus de développement « du<br />

marché – au produit – au marché »<br />

et la communication interne.<br />

<strong>Solvay</strong> live dans la cour des grands<br />

Le 9 novembre 2005, à Paris, <strong>Solvay</strong> live était reconnu par l’UJJEF, association<br />

française de la Communication d’Entreprise. Chaque année, celle-ci organise<br />

un concours (Grands Prix), dans différentes catégories, à partir de plusieurs<br />

centaines de dossiers présentées par les agences contribuant, aux côtés des entreprises,<br />

à la réalisation de leur média.<br />

<strong>Solvay</strong> et l’agence ByTheWayCreacom ont été nominés, pour le Prix du Journal<br />

International, avec Saint Gobain et Total S.A.,<br />

gagnant dans cette catégorie.<br />

L’intérêt de participer à ce type de concours est<br />

de se confronter à d’autres entreprises et de se mettre<br />

à jour concernant les meilleures pratiques.<br />

Toute la rédaction du <strong>Solvay</strong> live se félicite de ce<br />

très bon résultat, obtenu après moins de deux ans<br />

de coopération avec l’agence ByTheWayCreacom,<br />

et est très fière de prop<strong>oser</strong> régulièrement à ses<br />

lecteurs un magazine reconnu de classe internationale.<br />

AVRIL 2006 13


PanoramaGroupe<br />

CHIMIE PLASTIQUES<br />

Le Salon Expoquimia constitue une occasion privilégiée<br />

pour développer davantage des contacts avec nos clients<br />

et partenaires.<br />

14<br />

La croissance en perspective<br />

L’édition 2006 de l’« Ostende<br />

International Conference » a réuni,<br />

du 30 janvier au 3 février,<br />

une soixantaine de managers du monde<br />

entier, autour du thème : « Sommes-nous<br />

préparés pour croître ? »<br />

Au cours de la semaine, trois tandems,<br />

constitués d’un Responsable Secteur<br />

et d’un Directeur Fonctionnel,<br />

ont présenté des projets de croissance<br />

menés en étroite collaboration entre eux.<br />

Christian De Sloover, Directeur Général<br />

pour la région Asie pacifique ainsi que<br />

deux orateurs externes – André Borschberg,<br />

Directeur du projet Solar Impulse et futur<br />

pilote et Leon Vliegen, Responsable RH<br />

du Business Polyoléfines chez Borealis –<br />

ont ouvert d’autres perspectives. Les<br />

participants, organisés en équipes de travail,<br />

Développement Durable et Innovation :<br />

les mots clés du stand <strong>Solvay</strong><br />

à Expoquimia<br />

Les Secteurs Chimique et Plastiques<br />

de <strong>Solvay</strong> ont participé à<br />

l’Expoquimia 2005, le plus grand<br />

Salon International de la Chimie en Espagne,<br />

avec un stand commun dont le thème était<br />

le Développement Durable. La projection<br />

ininterrompue de la vidéo Réalités de <strong>Solvay</strong><br />

montrait la contribution et l’engagement<br />

du Groupe dans chacun de ses trois piliers :<br />

la protection de l’environnement,<br />

le développement économique et le progrès<br />

social. La coqueluche du stand fut la<br />

maquette de l’avion Solar Impulse qui<br />

a excité la curiosité de centaines de visiteurs.<br />

Tous ont cherché à en savoir plus sur ce<br />

projet auquel <strong>Solvay</strong> participe comme<br />

partenaire technologique et dont l’objectif<br />

Christian De Sloover, Directeur Général pour l’Asie pacifique<br />

présente les défis de sa région.<br />

est de réaliser, à l’horizon 2010, le tour<br />

du monde en étapes avec un avion mû<br />

uniquement par l’énergie solaire et sans<br />

aucune émission polluante. C’est un bel<br />

exemple de notre recherche constante<br />

de l’innovation, dans une perspective<br />

de développement durable. Avec plus<br />

de 41 pays représentés et une superficie<br />

d’exposition de 37 000 mètres carrés,<br />

la 14 e édition de Expoquimia a reçu,<br />

du 14 au 18 novembre, environ<br />

60 000 visiteurs professionnels, une<br />

excellente opportunité pour ces derniers<br />

de découvrir les tendances, les innovations<br />

et les progrès technologiques de l’industrie<br />

chimique. L’occasion aussi de développer des<br />

contacts avec des entreprises du monde entier.<br />

ont débattu en profondeur et sous différents<br />

angles de la croissance. Dans leurs discours<br />

de clôture, MM. Michielsen, Jourquin<br />

et Broens, respectivement, Président<br />

du Comité exécutif, Directeur Général<br />

du Secteur Chimique et futur Président<br />

du Comité exécutif, Directeur Général<br />

des Ressources Humaines, ont souligné les<br />

défis a affronter pour soutenir la croissance :<br />

diversité – surtout culturelle avec l’Asie<br />

en point de mire –, l’importance du travail<br />

en réseau et d’une communication transversale,<br />

l’exigence de délégation responsable<br />

et de la prise de décisions rapides.<br />

Ce ne sont pas que les résultats<br />

de l’entreprise qui doivent croître :<br />

la croissance de <strong>Solvay</strong> doit se faire en<br />

parallèle avec la croissance personnelle<br />

de ses managers et de tous ses employés.


Rencontre autour<br />

de la Passion<br />

du Progrès<br />

<strong>Solvay</strong> est l’un des partenaires<br />

privilégiés de l’exposition<br />

« Einstein : l’autre regard »<br />

qui se tient à Bruxelles jusqu’au<br />

1er mai 2006. « La conviction<br />

d’Ernest <strong>Solvay</strong> selon laquelle la<br />

science doit contribuer au progrès<br />

social trouve encore aujourd’hui<br />

un écho dans la passion du<br />

progrès qui anime le Groupe<br />

<strong>Solvay</strong>, classé parmi les entreprises<br />

les plus innovantes du monde »,<br />

rappelle Aloïs Michielsen,<br />

président du Comité exécutif<br />

du Groupe. Les liens entre<br />

Ernest <strong>Solvay</strong> et Albert Einstein<br />

remontent à 1911, lorsque<br />

l’industriel invita le jeune savant<br />

à participer au premier Conseil de<br />

Physique <strong>Solvay</strong>. Ernest <strong>Solvay</strong><br />

avait mis sur pied un nouveau<br />

type de rencontre scientifique,<br />

où chacun pouvait s’exprimer<br />

en fonction de ses connaissances<br />

sur un thème choisi. Parmi<br />

les vingt et un participants,<br />

onze allaient voir leurs travaux<br />

couronnés par un prix Nobel.<br />

Presque un siècle après le premier<br />

Conseil, ces rencontres se<br />

perpétuent sous la houlette<br />

de la Faculté des Sciences<br />

de l’Université Libre de Bruxelles.<br />

Le XXIII e Conseil de Physique <strong>Solvay</strong><br />

s’est déroulé à Bruxelles en<br />

décembre 2005 sous la thématique<br />

de l’Univers et a inclus une<br />

demi-journée grand public.<br />

La création de la co-entreprise<br />

pour l’eau oxygénée ultra-pure<br />

marque la première présence<br />

industrielle des peroxydés<br />

<strong>Solvay</strong> en Chine.<br />

CHIMIE<br />

H 2O 2 crée<br />

une co-entreprise<br />

en Chine<br />

<strong>Solvay</strong> Interox et Suzhou Electronic<br />

Materials Co viennent de signer un accord<br />

pour la création d’une co-entreprise en<br />

Chine visant le développement, la production<br />

et le marketing de peroxyde d’hydrogène<br />

ultra-pur. La co-entreprise, qui devrait être<br />

opérationnelle dans le premier semestre 2006,<br />

sera localisée dans la région de Suzhou,<br />

berceau d’une culture qui remonte à 2 500 ans,<br />

et vise fondamentalement à répondre<br />

à la forte croissance de l’industrie<br />

chinoise des semi-conducteurs.<br />

L’usine, en phase finale de construction,<br />

aura une production initiale de<br />

2 000 tonnes par an, quantité qui<br />

pourra être facilement augmentée afin<br />

d’accompagner la demande du marché.<br />

Le Groupe <strong>Solvay</strong> est un important partenaire<br />

et fournisseur de l’industrie globale des<br />

semi-conducteurs. <strong>Solvay</strong> Fluor, <strong>Solvay</strong> Interox<br />

et <strong>Solvay</strong> Solexis fournissent des matières<br />

premières utilisées dans toutes les étapes<br />

de production de circuits intégrés et imprimés.<br />

Le Centre de Compétence Communication<br />

renforce sa créativité<br />

Pour la première fois depuis sa création,<br />

tous les membres du Centre<br />

de Compétence Communication (CC Com)<br />

se sont réunis pour deux jours riches<br />

en échanges… et en créativité.<br />

Dans un premier temps, l’équipe, renforcée<br />

par Pharma Com, s’est focalisée sur l’approche,<br />

la stratégie, la mission, la vision et les résultats<br />

obtenus par le CC Com au cours des deux<br />

dernières années, ainsi que sur les objectifs<br />

et les priorités pour 2006.<br />

Le deuxième jour a été plutôt dédié à la formation en créativité visant à renforcer<br />

la contribution des communicateurs à la démarche innovation.<br />

Organisés en groupes, les membres du CC Com ont utilisé des techniques<br />

de créativité pour travailler sur des thèmes comme le partage d’information<br />

et l’orientation client. Esprit d’équipe, partage, synergies et travail en réseau<br />

international sont des mots clés qui sont restés dans l’esprit des participants…<br />

Une expérience à renouveler !<br />

AVRIL 2006 15


StratégieGroupe<br />

16<br />

De l’intelligence<br />

des choses au conseil avisé<br />

Michel Washer, General Manager Corporate Development, compare volontiers sa position à celle de la vigie<br />

qui, du haut du mât du navire, scrute l’océan et l’horizon. Comme la vigie, il cherche la destination, guette<br />

les périls, tente d’observer les chemins avec un vent favorable. Il sait qu’il navigue sur une carte qui bouge<br />

sans cesse. Ses flots sont macroéconomiques, ses flux intercontinentaux ; il est souvent en eaux troubles,<br />

doit affronter les déferlantes. Mais, même s’il lui faut aller à contre-courant, il garde la conscience supérieure<br />

du cap à tenir : celui de l’intérêt du Groupe.<br />

Contrairement à ce que<br />

l’on pourrait penser,<br />

le travail de Corporate<br />

Development est très<br />

structuré. Il est exécuté<br />

en quatre étapes (voir infographie),<br />

avec leurs questions,<br />

leurs outils, leurs répondants.<br />

Prenons la première, celles des<br />

hypothèses. Elles s’élaborent dans<br />

un esprit de vision très large, plus<br />

large que la seule perception<br />

industrielle. L’analyse se fonde sur<br />

une compréhension des mouvements<br />

macroéconomiques et<br />

commerciaux, renforcée par une<br />

perception, aussi fine que possible, des tendances régionales et internationales,<br />

et des tendances des différentes industries qui constituent<br />

les marchés ou l’environnement concurrentiel du Groupe <strong>Solvay</strong>.<br />

Pour cela, l’équipe du Corporate Development (1) s’abreuve à toutes les<br />

sources : presse spécialisée, études économiques, rapports des<br />

instances internationales et des banques, contacts avec les universités<br />

auxquelles sont commandées des recherches ponctuelles. Et d’aller<br />

jusqu’à un questionnement fondamental : « Si l’Histoire a un sens,<br />

quel est-il et comment pouvons-nous nous y inscrire ? » Diriger, c’est<br />

anticiper, imaginer les évolutions possibles, bâtir des scénarios pour<br />

élargir le champ de vision des managers. « Notre démarche nous rapproche<br />

forcément des autres démarches liées à la réflexion sur l’avenir<br />

à long terme du Groupe, et en particulier, le Développement Durable,<br />

l’Innovation, et le New Business Board », explique Michel Washer.<br />

De l’hypothèse à la stratégie<br />

Dans la phase stratégique, deux démarches se croisent et interagissent.<br />

D’une part, chaque Business Unit établit sa stratégie et ses<br />

objectifs, sur la base des lignes directrices et des hypothèses retenues<br />

par le Comité exécutif. D’autre part, ce dernier gère également<br />

une réflexion à l’échelle du Groupe, dans des réunions spécifiques<br />

(les réunions « Hanzinelle »), en interaction avec les principaux<br />

dirigeants du Groupe lors des réunions à la « Maison d’Ernest <strong>Solvay</strong> »<br />

deux fois par an, et bien entendu avec le Conseil d’Administration<br />

au moins une fois par an. Chacune des démarches influence l’autre<br />

et la fait évoluer. « Corporate Developement agit comme facilitateur et<br />

conseiller dans les deux démarches », raconte Michel Washer, « nous<br />

préparons avec les SBUs les présentations de leur stratégie au Comité<br />

exécutif, et établissons le résumé qui en sera repris dans le compte rendu<br />

des réunions du Comité exécutif. Nous préparons avec le CEO la<br />

présentation de la stratégie du Groupe au Conseil d’Administration. Dans<br />

les deux cas, nous conseillons sur les options stratégiques, et<br />

vérifions la cohérence des choix du Groupe et des SBUs ». Ensuite, vient le<br />

temps du Plan à cinq ans : « quels sont les moyens qui vont être requis<br />

Projets stratégiques<br />

Michel Washer, à son titre<br />

de General Manager<br />

Corporate Development,<br />

gère trois listes de projets<br />

stratégiques, lesquelles<br />

se recoupent partiellement.<br />

La première est proposée<br />

au Conseil d’Administration<br />

dans le cadre de ses<br />

réunions bimestrielles.<br />

La deuxième est élaborée<br />

en prévision de la réunion<br />

bisannuelle des cadres<br />

dirigeants du Groupe, qui<br />

se tient à la Maison d’Ernest<br />

<strong>Solvay</strong>. S’y retrouvent les<br />

membres du Comex et les<br />

directeurs centraux, ainsi<br />

que des invités occasionnels,<br />

en fonction des sujets<br />

abordés. La troisième<br />

reprend les principaux<br />

projets tels qu’ils se<br />

retrouvent au Plan<br />

du Groupe. Ils ont franchi<br />

le cap de la probabilité de<br />

réalisation suffisante et les<br />

ressources nécessaires leur<br />

sont réservées. Le Corporate<br />

Development recommande ;<br />

les autorités disposent.<br />

Ces trois listes correspondent<br />

à trois moments de discussion<br />

où les priorités font l’objet<br />

des adaptations et<br />

corrections nécessaires.<br />

En dehors de ces moments<br />

forts, le Corporate<br />

Development agit en<br />

conseiller, à la demande.


pour mettre en place cette stratégie ? Avons-nous ces moyens, et pouvons -<br />

nous atteindre nos objectifs ? Que deviendraient nos résultats<br />

si certaines hypothèses changent, ou si certains projets ambitieux sont réalisés<br />

? Chaque Secteur ou SBU contribue-t-il à l’atteinte de nos objectifs ? »<br />

Cette phase a l’air très théorique, avec les milliers de chiffres qu’elle<br />

implique, mais elle est fondamentale pour quantifier l’impact de<br />

certaines hypothèses et aussi l’impact des décisions sur lesquelles<br />

repose l’avenir du Groupe. « Le but est de concentrer la discussion sur<br />

les hypothèses et sur les décisions stratégiques, et pas seulement sur les<br />

chiffres. » Enfin, ces décisions sont traduites en projets, qui doivent<br />

être évalués aussi bien avec des critères financiers que d’autres plus<br />

généraux : « Comment ce projet contribue-t-il à l’atteinte de nos objectifs<br />

? Quelles sont les ressources requises, financières et humaines, quel<br />

est le degré de risque, quelle est la probabilité de succès ? » L’analyse de<br />

ces éléments conduit le Comité exécutif à décider des priorités en<br />

terme d’allocation de ressources. Et, bien entendu, en parallèle à ces<br />

processus, Corporate Development continue à évaluer différentes<br />

options et scénarios : « Si <strong>Solvay</strong> existe toujours après plus de 140 ans,<br />

ce n’est pas parce que nous avons toujours choisi la bonne stratégie, c’est<br />

surtout parce que nous avons toujours été capables de la revoir et de<br />

l’adapter à temps à un monde qui change », conclut Michel Washer.•<br />

(1) Michel Washer et ses deux assistants, Guy Veulemans (Plastiques-chaîne chlore) et Michel<br />

Friesewinkel (Pharma et Chimie hors Plastiques), ainsi que Liliana Preumont en charge de<br />

la Global Economics and Business Intelligence et avec le support administratif de Sandrine Van<br />

Rooij. L’équipe entière fait partie de l’Office of the Comex.<br />

Knowledge Management inclus<br />

En janvier, l’équipe du Knowledge<br />

Management est venue renforcer celle<br />

du Corporate Development. « Pour que<br />

la stratégie fonctionne », dit à ce propos<br />

Michel Washer, « il faut de bons projets<br />

et des idées. Cela dépend de l’amorçage<br />

de la pompe à projets ». Raison pour<br />

Qualités requises<br />

Qui faut-il être pour<br />

travailler dans une telle<br />

équipe, qui analyse les<br />

objectifs et apprécie les<br />

probabilités de succès ?<br />

« Certainement une forte<br />

personnalité », répond<br />

M. Washer. « Ce doit<br />

être un caméléon, à l’aise<br />

dans plusieurs fonctions<br />

différentes. Idéalement,<br />

il doit avoir pris des leçons<br />

d’humilité – en d’autres<br />

termes s’être trompé et<br />

avoir appris de ses erreurs –,<br />

mais avoir gardé la volonté<br />

de défendre ses idées,<br />

éventuellement face à des<br />

supérieurs hiérarchiques.<br />

Pour arriver à cela, il faut<br />

avoir bougé dans le Groupe,<br />

laquelle l’opération a été réalisée.<br />

« Dans le monde d’aujourd’hui,<br />

où nous sommes noyés sous<br />

l’information, les techniques et outils<br />

du Knowledge Management sont de plus<br />

en plus importants. Ils visent à rendre<br />

le partage d’informations efficace,<br />

avoir acquis une vision<br />

aussi large que possible<br />

des différents business<br />

et de leurs contraintes.<br />

Cela permet de créer<br />

un indispensable réseau<br />

de contacts sur lequel<br />

il faudra s’appuyer<br />

à l’heure politique<br />

où il s’agira de discuter<br />

pour convaincre et<br />

aboutir au consensus.<br />

Tout cela suppose aussi,<br />

évidemment, de belles<br />

aptitudes de réflexion<br />

stratégique. Ajoutez-y<br />

quelques solides<br />

connaissances économiques<br />

et financières, dans un<br />

esprit positif, et vous<br />

arriverez au profil. »<br />

quel que soit le type d’information<br />

(données, documents, know-how),<br />

mais aussi à accélérer l’apprentissage<br />

et le développement de ces connaissances ».<br />

Un élément important de la stratégie<br />

du Groupe, si nous voulons être plus<br />

efficaces et productifs que nos concurrents.<br />

AVRIL 2006 17


StratégieGroupe<br />

18<br />

Le monde des polymères peut se concevoir comme une pyramide.<br />

À sa base, les polymères essentiels, dont le PVC, produits en grosses<br />

quantités. Au sommet, les polymères de spécialité, produits de niches<br />

très limitées. Plus on grimpe dans cette hiérarchie, plus la valeur ajoutée<br />

est forte et moins les acteurs sont nombreux. <strong>Solvay</strong> figure parmi les<br />

leaders et entend bien le rester, ce que nous explique Vincenzo Morici,<br />

General Manager de la SBU Polymères Spéciaux.<br />

Les couvertures d’ustensiles médicaux sont<br />

au sommet<br />

Le Groupe<br />

On trouve les polymères<br />

IXEF dans les poignées<br />

de l’électroménager.<br />

La SBU Polymères Spéciaux fait sienne<br />

la stratégie Groupe qui consiste en<br />

une croissance durable et rentable<br />

ainsi qu’en une expansion géographique.<br />

Sa recherche de croissance en atteste :<br />

en 2005, elle a procédé à d’importantes<br />

extensions de capacité en Europe et aux<br />

États-Unis et elle a accentué son effort de<br />

développement en Asie, avec l’ouverture<br />

d’un nouveau Centre Technique à Shanghai<br />

et la signature d’un accord d’acquisition en<br />

Inde, avec Gharda. Elle a, en outre, acquis la<br />

Mississippi Polymer Technologies aux USA<br />

(voir encadrés). Mais, au-delà de ces manifestations<br />

de vitalité, d’autres aspects de son<br />

l’une des applications colorées de nos polymères.<br />

évolution frappent l’observateur extérieur<br />

au monde du plastique. En témoignent,<br />

l’effort singulier qu’elle consent en forces<br />

de marketing et la part importante de nouveautés<br />

dans son portefeuille de produits.<br />

Vitale créativité<br />

« Dans notre créneau c’est un impératif »,<br />

s’empresse de dire Vincenzo Morici. « Notre<br />

marché est extrêmement mouvant. Les nouveautés<br />

sont notre raison d’être. Elles sont liées<br />

à des applications à courte durée de vie : cela<br />

va de quelques années pour l’électronique<br />

embarquée dans une automobile à quelques<br />

mois seulement lorsqu’il s’agit de téléphones<br />

portables. Nous voulons être et rester en pole<br />

position. C’est pourquoi nous comptons augmenter<br />

encore notre taux d’innovation. »<br />

Ce positionnement passe par une très forte<br />

présence en Asie, où la SBU réalisera en<br />

2010, 25 à 30 % de ses ventes, ce qui est<br />

assez logique si l’on considère les taux de<br />

croissance des industries de l’automobile et<br />

des télécommunications dans le monde.<br />

« De plus en plus », ajoute V. Morici, « le design<br />

et la conception des produits se font en<br />

Occident, tandis que la production est délocalisée<br />

en Asie par nos clients. Nous devons donc<br />

y être pour rester en contact étroit avec les<br />

transformateurs et optimiser leur travail avec<br />

les polymères. Notre effort de proximité nous<br />

donne une meilleure capacité de réactivité.<br />

Cela nous permet par la même occasion de<br />

cerner leurs besoins au plus près et<br />

d’alimenter ainsi notre développement de<br />

produits toujours plus adaptés ».


« Il faut savoir que<br />

l’investissement visant<br />

à trouver de<br />

nouveaux polymères<br />

est presque comparable<br />

à celui consenti<br />

pour la recherche<br />

d’une nouvelle molécule<br />

en pharmacie. »<br />

Vincenzo Morici, General Manager<br />

de la SBU Polymères Spéciaux.<br />

Nouveau centre de recherche à Shanghai.<br />

La SBU Polymères Spéciaux compte s’appuyer<br />

sur deux leviers pour son développement<br />

à venir : la recherche d’une adéquation<br />

encore plus rigoureuse avec les besoins les<br />

plus pointus de ses marchés et une mobilisation<br />

accrue en R&D à long terme. « Ces deux<br />

axes se tiennent », explique V. Morici. « Avec<br />

plus de rigueur et plus de sélectivité, nous dégageons<br />

des moyens qui peuvent être imputés en<br />

R&D à des sujets à plus long terme qui bénéficient<br />

également de l’externalisation vers la<br />

recherche universitaire dans le monde. Nous<br />

avons actuellement plusieurs initiatives en<br />

cours et, notamment, nous venons de signer<br />

une série de contrats avec des instituts de<br />

premier rang en Inde. Nous attendons de<br />

nouvelles propositions sur de nouveaux thèmes.<br />

Il faut savoir que l’investissement visant à<br />

trouver de nouveaux polymères est presque<br />

comparable à celui consenti pour la recherche<br />

d’une nouvelle molécule en pharmacie. Nous<br />

tablons sur une moyenne de dix à quinze ans<br />

avant une réelle percée commerciale.<br />

Le taux de mortalité est élevé.<br />

C’est dire qu’il y a peu de lancements.<br />

Les derniers remontent aux années 1990 et<br />

plusieurs ont failli après plusieurs années de<br />

développement et d’investissements significatifs.<br />

Ceci explique que nous essayions de saisir<br />

toutes les opportunités et d’augmenter les performances<br />

des polymères existants, notamment<br />

par de nouveaux alliages. »<br />

Business sous haute dépendance<br />

d’hommes de qualité<br />

La vitalité de la business intelligence passe<br />

par les contacts de proximité menés par les<br />

commerciaux. « Les forces de vente sont essentielles.<br />

Il faut comprendre que la vente de nos<br />

produits commence bien avant la fabrication<br />

des pièces. Notre travail se fait très en amont,<br />

avec les spécificateurs et techniciens de nos<br />

clients, avec les autorités aussi lorsqu’il est<br />

question d’établir de nouveaux standards de<br />

performance pour des applications ciblées.<br />

Nous devons nous accommoder de leurs<br />

exigences et pour cela, il n’y a pas d’autre solution<br />

que de pénétrer les industries spécifiques<br />

avec lesquelles nous travaillons et d’en<br />

connaître les développements en profondeur.<br />

Grâce à notre marketing et à nos compétences<br />

nous sommes consultés par les décideurs suffisamment<br />

tôt dans les projets de développement.<br />

C’est le meilleur moyen pour que nos polymères<br />

soient agréés par nos clients. » •<br />

LA PROMESSE DE GHARDA<br />

Nos matériaux trouvent<br />

leur place dans les moyens<br />

de transport les plus modernes.<br />

HAUTE<br />

PERFORMANCE<br />

DANS<br />

LE MISSISSIPPI<br />

<strong>Solvay</strong> a acquis la start-up américaine<br />

MPT, Mississippi Polymer Technologies.<br />

Cela signifie l’entrée de Parmax ® dans<br />

le portefeuille des polymères spéciaux.<br />

Parmax ® est le nom générique<br />

d’une nouvelle famille de matériaux<br />

de spécialité aux caractéristiques uniques :<br />

transparents et amorphes, ils combinent<br />

résistance, rigidité et dureté, avec un degré<br />

de résistance chimique jamais égalé<br />

dans le segment des polymères<br />

transparents. De surcroît, ils peuvent être<br />

mis en œuvre dans des installations<br />

standard de moulage et d’extrusion.<br />

Toutes ces qualités en font des matériaux<br />

alternatifs des plus intéressants pour<br />

les applications de haute technologie<br />

(secteurs aérospatial, médical, industriel…).<br />

La ligne de produits Parmax ® sera intégrée<br />

progressivement à l’unité opérationnelle<br />

de <strong>Solvay</strong> Advanced Polymers L. L. C.<br />

à Alpharetta, en Géorgie (USA).<br />

Un accord irrévocable a été signé en vue de l’acquisition de la Division<br />

Polymères de Gharda, en Inde. Les dernières démarches administratives<br />

en vue de son acquisition sont en cours d’exécution. Elle renforcera<br />

la position de <strong>Solvay</strong> Polymères Spéciaux en lui donnant une nouvelle<br />

plate-forme mondiale de développement, de production et de commercialisation<br />

d’une nouvelle gamme de polymères spéciaux à très haute performance.<br />

Cela se fera en combinaison avec notre unité de production d’Alpharetta<br />

en Géorgie (USA). Les synergies s’exprimeront tant en savoir-faire qu’en capacité<br />

technique. La démarche s’intègre dans un vaste programme d’investissement<br />

incluant, entre autres, des augmentations de capacité de production.<br />

Sont visés, notamment, les PEEK (polyéthers cétones), polymères de très haute<br />

performance. Le site indien devrait devenir un centre d’envergure mondiale,<br />

et l’Inde, un des pôles d’externalisation de notre R&D.<br />

AVRIL 2006 19


StratégieGroupe<br />

20<br />

CAP sur le Pacifique<br />

Déjà présente au Brésil et en Argentine, <strong>Solvay</strong> plante un fanion au Chili : une nouvelle usine de<br />

production de peroxyde d’hydrogène dotée de technologie dernier-cri y sera construite d’ici à 2008.<br />

Cela bouge en Amérique latine : nouvelles orientations politiques<br />

et marchés en croissance rapide. Le Brésil connaît<br />

une croissance entre 3 et 5 %, l’Argentine entre<br />

5 et 7 % et le Chili entre 4 et 6 %. Ce sont des économies<br />

dans lesquelles le secteur primaire (mines, agro-industriel) est orienté<br />

vers l’exportation. Depuis le 15 janvier 2006, le longiligne État<br />

du Chili est dirigé par Michelle Bachelet qui s’exila sous le régime<br />

Pinochet. Femme, socialiste, divorcée, agnostique (quadruple choc<br />

pour une part de l’électorat attaché aux valeurs traditionnelles), la<br />

nouvelle Présidente de la République chilienne a été bien accueillie<br />

par les marchés financiers, et son accession au pouvoir ne devrait pas<br />

ralentir une économie en plein essor. Celle-ci a fait du Chili l’un des<br />

pays émergents les plus attrayants pour les investissements étrangers,<br />

même si les inégalités sociales restent fortes. C’est dans ce pays<br />

qui s’émancipe encore du pesant héritage de dix-sept ans de dictature<br />

(1973-1990) que <strong>Solvay</strong> a choisi d’implanter sa nouvelle usine<br />

Une technologie haut<br />

de gamme<br />

Déjà présente au Chili depuis plus de dix ans avec<br />

un bureau commercial, <strong>Solvay</strong> y implantera une<br />

usine de production de peroxyde d’hydrogène d’ici<br />

à 2008. Capacité prévue : 50 000 tonnes par an.<br />

De quoi répondre à la demande de consommation<br />

de la côte Pacifique. Au Chili, elle est actuellement<br />

de 18 000 tonnes mais elle devrait atteindre<br />

40 000 tonnes dans les prochaines années.<br />

Pour relever le défi, <strong>Solvay</strong> mettra en œuvre<br />

de production de peroxyde d’hydrogène (H 20 2), mieux connu sous<br />

le nom d’eau oxygénée. « Voilà bien un produit proche des gens »,<br />

explique Éric Mignonat, SBU Manager de <strong>Solvay</strong> pour ce produit.<br />

« On connaît ses vertus antiseptiques, sans doute moins ses propriétés oxydantes<br />

dans des applications telles que le blanchiment du papier et des<br />

textiles ou le traitement des effluents. » Après utilisation, le produit ne<br />

génère aucun résidu, si ce n’est de l’eau. Pour le Chili et pour toute<br />

la côte Pacifique, cet investissement est plus que bienvenu, vu la croissance<br />

impressionnante de l’industrie locale du papier. Là, comme ailleurs<br />

dans l’hémisphère Sud, le secteur de la cellulose, à la base de la fabrication<br />

du papier, est en plein progrès. Éric Mignonat explique :<br />

« Pour faire de la cellulose, il faut des arbres. Or c’est ici qu’ils poussent<br />

le plus rapidement, sept ans en moyenne contre le double en Scandinavie<br />

et au Canada. Que ce soit les eucalyptus ou les variétés de pin, on les<br />

cultive ici comme le blé là-bas. » Les débouchés ? La Chine surtout,<br />

dont l’Amérique latine pourrait devenir le premier fournisseur.<br />

sa nouvelle technologie « haute productivité »,<br />

qui permet une augmentation de 60 à 80 %<br />

de rendement, et qui a été récompensée par un<br />

trophée de l’Innovation <strong>Solvay</strong> en 2003. L’usine<br />

chilienne bénéficiera du transfert d’une partie<br />

de l’équipement du site texan de Deer Park.


Mais la poussée de la demande de peroxyde d’hydrogène est également<br />

alimentée par d’importantes applications dans l’industrie minière. « Or,<br />

cuivre, zinc, le Chili regorge de ressources minières », poursuit Éric<br />

Mignonat. « Le peroxyde d’hydrogène est l’oxydant parfait pour raffiner<br />

le minerai et en neutraliser le cyanure. »<br />

Source d’énergie<br />

Jusqu’alors, le Chili devait importer le peroxyde d’hydrogène<br />

depuis le Brésil et l’Argentine. Le transport était long et cher car<br />

il fallait contourner par mer la Cordillère des Andes et les conteneurs<br />

doivent faire le retour à vide. Installer une usine au Chili<br />

résoudra ce problème. Mais il reste un dernier défi, et non des moindres :<br />

l’énergie. « Le Chili est confronté à d’énormes problèmes d’approvisionnement<br />

en énergie », constate Éric Mignonat. « Le gaz liquéfié,<br />

importé, y est très cher. Cela nous amène à devoir implanter l’usine<br />

près d’une source d’énergie la plus compétitive possible. » <strong>Solvay</strong> était<br />

déjà bien implantée au Chili, où elle détient plus de la moitié du<br />

marché des matières plastiques et des produits chimiques (y<br />

compris l’eau oxygénée) fabriqués dans ses usines brésilienne et<br />

argentine. L’usine <strong>Solvay</strong> de peroxyde d’hydrogène, la seizième du<br />

Groupe, deviendra la première du genre sur la façade Pacifique.<br />

Nul doute qu’elle confortera la position de <strong>Solvay</strong> dans<br />

l’économie chilienne, en même temps que sa place de leader<br />

modial dans ce secteur. •<br />

© James Hardy/PhotoAlto<br />

« Un engagement<br />

à long terme »<br />

SOLVAY EST PRÉSENTE DEPUIS PLUS DE SOIXANTE ANS AU BRÉSIL,<br />

ET DEPUIS PLUS DE VINGT ANS EN ARGENTINE. ELLE PROJETTE<br />

POUR 2008 UNE USINE AU CHILI. QUESTIONS À PAULO SCHIRCH,<br />

DIRECTEUR RÉGIONAL DE SOLVAY POUR L’AMÉRIQUE DU SUD.<br />

<strong>Solvay</strong> Live : Comment évoluent les pays partenaires de <strong>Solvay</strong><br />

en Amérique latine ?<br />

Paulo Schirch : Ce sont des pays en forte croissance. Certes, il ne s’agit pas<br />

d’une croissance comparable à celle de certains pays d’Asie, où la flexibilité<br />

est beaucoup plus grande. Les Sud-Américains, à ce titre, sont beaucoup<br />

plus proches des Européens. Aujourd’hui, tous les pays de la région sont<br />

démocratiques, raison pour laquelle les marchés financiers ont bien réagi<br />

à l’avènement d’une nouvelle génération politique. Du moment qu’on<br />

a la démocratie, un pouvoir stable et des règles claires, on a l’essentiel.<br />

S. L. : Quel rôle <strong>Solvay</strong> veut-il jouer dans la région ?<br />

P. S. : Au-delà des investissements industriels, nous cherchons à diffuser<br />

des produits qui peuvent améliorer la vie des gens, par exemple, dans<br />

les zones qui souffrent d’un déficit en logements et en assainissement.<br />

Et cela, dans nos Secteurs : Chimique, Pharmaceutique, Plastiques.<br />

Dans le même temps, nous encourageons les économies de ces pays<br />

notamment par une croissance durable et rentable. Dans nos usines,<br />

la majorité de nos employés sont des nationaux diplômés qui ont pu<br />

développer leur potentiel. Je suis moi-même brésilien. En termes de salaires,<br />

de bénéfices et d’opportunités, <strong>Solvay</strong> est reconnue sur le marché des<br />

ressources humaines, et nous avons des équipes stables et de confiance.<br />

Nous accordons une large faveur aux normes sociales en vigueur,<br />

aux Valeurs de <strong>Solvay</strong> et à la culture locale.<br />

S. L. : Et pour l’avenir ?<br />

P. S. : Nous avons une vision à long terme de l’engagement dans la Société.<br />

Le grand défi dans les cinq à dix années à venir sera celui des énergies<br />

renouvelables et du développement durable. Regardez les progrès du Brésil<br />

en termes d’énergies propres : éthanol, biodiesel, bagasse de canne…<br />

L’Amérique du Sud a des avantages comparatifs évidents sur l’Europe,<br />

vu l’étendue de ses surfaces agricoles, son climat, ses traditions.<br />

À <strong>Solvay</strong> d’inscrire toute son expertise dans cette dynamique, en participant<br />

au développement de nouveaux produits qui soient respectueux<br />

de l’environnement et viables à long terme.<br />

AVRIL 2006 21


Entretienavec<br />

Léopold Demiddeleer, Directeur New Business Development<br />

22<br />

« Nous développons de<br />

nouveaux matériaux pour<br />

des marchés émergents »<br />

Aujourd’hui, le New Business Development renouvelle son portefeuille de projets en anticipant sur<br />

les évolutions du marché. Que sera <strong>Solvay</strong> en 2015 ? Pistes de réponses avec Léopold Demiddeleer,<br />

à l’affût de toutes vos idées innovantes.<br />

<strong>Solvay</strong> Live : Léopold Demiddeleer, vous dirigez la division<br />

New Business Development (NBD). Combien de personnes<br />

travaillent-elles dans cette division ?<br />

Léopold Demiddeleer : Il y a une centaine d’équivalents temps<br />

plein, mais je préfère évoquer notre budget de 15 millions d’EUR,<br />

car nous sommes le seul département au sein de <strong>Solvay</strong> qui s’occupe<br />

d’innovation de rupture à long terme et qui dispose d’un budget pour<br />

lancer des projets de recherche. NBD, c’est plutôt un fonds d’investissement<br />

chargé de valoriser les idées qui se développent partout<br />

chez <strong>Solvay</strong> et surtout dans le monde extérieur. D’autres initiatives sont<br />

destinées à insérer l’innovation dans un cadre culturel adéquat mais<br />

attention, au NBD, quand on a une bonne idée, il faut s’en occuper<br />

jusqu’au bout !<br />

S. L. : Voulez-vous dire que si quelqu’un avait de bonnes idées au<br />

sein de <strong>Solvay</strong>, il aurait raison de vous les confier ?<br />

L. D. : Oui, et ils sont déjà nombreux à l’avoir compris. Comme les<br />

« petites » SBUs, à la recherche de financement pour des idées à<br />

risque. Les « grosses » SBUs ont plus de ressources et peuvent engager<br />

le moyen/long terme de façon autonome dans leurs lignes de<br />

produits. De bonnes idées de développement peuvent provenir de<br />

toutes les entités du Groupe. Il y a les équipes techniques dans les<br />

usines et les Centres de Compétences, les structures régionales à la<br />

recherche des financements, les équipes marketing en contact avec<br />

les clients. Nous cherchons aujourd’hui à identifier des besoins qui<br />

émergeront au-delà des « business plans » à cinq ans des SBUs. En<br />

principe, nous partons des compétences de <strong>Solvay</strong>. Mais il n’est pas<br />

exclu que nous nous engagions sur des pistes radicalement nouvelles.<br />

S. L. : Cherchez-vous aussi des projets à l’extérieur de <strong>Solvay</strong> ?<br />

L. D. : Oui, dans certains cas, acheter de la technologie à l’extérieur<br />

peut être une bonne solution. Nous analysons régulièrement des<br />

demandes qui proviennent de petites entreprises qui ont<br />

développé une idée nouvelle, puis arrivent à un point<br />

où elles ont besoin de soutien pour investir dans les<br />

technologies émergentes. Il nous faut faire plusieurs<br />

acquisitions pour en amener quelques-unes à la réussite.<br />

S. L. : Comment choisissez-vous les projets dans<br />

lesquels vous allez investir ?<br />

L. D. : Nous cherchons toujours des perspectives marchés<br />

et technologiques crédibles. Il y a une prise de<br />

risque puisque, par définition, nous cherchons ce qui<br />

n’existe pas encore. Mais il faut que l’innovation aboutisse à de la<br />

création de valeur. <strong>Solvay</strong> est irriguée par plusieurs courants d’innovation.<br />

Il s’agit de stimuler les idées, d’encourager la créativité. Mais<br />

la recherche est complexe et pluridisciplinaire et un besoin de coordination<br />

apparaît assez rapidement. C’est la mission du New Business<br />

Board lancé il y a un an par Jacques Van Rijckevorsel qui valide les<br />

champs de recherche dans le cadre d’une vision commune du futur,<br />

bien ancrée dans le Groupe et entérinée par le Comité exécutif.<br />

S. L. : Jusqu’ici, la démarche la plus logique semblait être de<br />

chercher dans les directions où les produits de <strong>Solvay</strong> pouvaient<br />

trouver des marchés. Est-ce actuellement toujours votre façon<br />

d’engager des projets de recherche ?<br />

L. D. : Nous avons radicalement changé cette approche. Nous partons<br />

des besoins du marché. Nous identifions les technologies gagnantes<br />

de l’avenir. Nous disséquons les matériaux qu’elles utilisent et cherchons<br />

à déterminer si <strong>Solvay</strong> peut jouer un rôle dans leur développement. Nous<br />

avons ainsi choisi deux plates-formes stratégiques :<br />

• technologies alternatives (au pétrole) de production d’énergie ;<br />

• technologies alternatives (au silicium) des systèmes électroniques<br />

avancés.


Dans le domaine de l’énergie renouvelable, il y a par exemple, les<br />

piles à combustible. Nous n’avons pas de doute sur les opportunités<br />

de développement de ces produits. Mais il faut investir au bon<br />

moment. Nous pensons aussi à l’OPV (cellules photovoltaïques organiques<br />

de nouvelle génération). Ce secteur est en plein développement.<br />

Les applications actuelles sont basées sur le silicium, mais on voit<br />

apparaître des molécules organiques potentiellement compétitives.<br />

Nous cherchons du côté des nouvelles technologies de l’information<br />

et de la communication. L’électronique organique utilise des molécules<br />

qui peuvent émettre les trois couleurs fondamentales (« organic<br />

light emitting diodes » ou OLEDS). Il s’agit, ici aussi, de marchés<br />

à un horizon assez lointain (les écrans, l’éclairage), qui ont cependant un<br />

lien évident avec le domaine précédent. L’un transforme la lumière en<br />

énergie, l’autre transforme l’énergie en lumière.<br />

S. L. : Comment vous développez-vous concrètement sur ces<br />

marchés ?<br />

L. D. : Nous abordons ces projets avec des partenariats universitaires<br />

et industriels et l’investissement dans des fonds de capitaux à risque,<br />

comme Conduit Ventures Limited pour les piles à combustible. En<br />

tant qu’investisseurs, nous sommes informés des progrès réalisés<br />

par les sociétés faisant partie du fonds. Nous les voyons se développer,<br />

faire de nouveaux clients, nous comprenons mieux la valeur que le<br />

marché donne à ces applications.<br />

Cependant, nous devons garder un équilibre entre les projets très<br />

prospectifs et les projets à moyen terme (entre trois et huit ans).<br />

Nous avons besoin d’un retour sur investissement à moins de<br />

dix-quinze ans. Nous devons donc aussi conduire des projets dont<br />

la rentabilité est plus proche.<br />

S. L. : Avez-vous des pistes de projets plus proches d’une issue<br />

favorable ?<br />

L. D. : Nous avons encore identifié deux axes importants pour des<br />

projets que nous appelons « d’opportunité ». Le premier est la<br />

nutrition et la santé. Il s’agit au départ de valoriser un de nos produits<br />

Pharma dans un autre marché qu’est la nutrition (projet<br />

Vitaloa). À l’horizon de cinq ans, nous pourrions déjà atteindre un<br />

chiffre d’affaires de 20 millions d’EUR. Une belle façon de valoriser<br />

notre connaissance thérapeutique. Un second domaine d’opportunité<br />

relie notre expérience dans la chimie, notre engagement<br />

de responsabilité environnementale, et une application de grand<br />

volume : le projet NOVOSOL ® développé sur une idée originale<br />

de l’Université Libre de Bruxelles et de notre Centre de Compétence<br />

HSE. Il s’agit de stabiliser les métaux lourds dans des boues de dragage<br />

de canaux et de ports. Nous pouvons stabiliser, sécher et conditionner<br />

des boues actuellement inexploitables et intraitables pour<br />

les réutiliser comme soubassement de routes. Nous avons deux<br />

semi-remorques qui peuvent opérer sur le terrain puisque ces boues<br />

ne voyagent pas, nous allons vers elles ! Nous présentons actuellement<br />

ce procédé pour résoudre les problèmes de la lagune de Venise.<br />

Vous voyez qu’il y a des issues commerciales !<br />

S. L. : Quelle proportion recherchez-vous entre projets à long<br />

terme et projets à court terme ?<br />

L. D. : Aujourd’hui, 65 % de notre budget concernent des projets<br />

à long terme. Je souhaite rééquilibrer ce portefeuille et arriver à<br />

50/50. Il faut donc trouver des projets à moyen terme, qui partent<br />

de ce que l’on sait déjà faire aujourd’hui. J’attends impatiemment<br />

les bonnes idées alignées sur la nutrition et le développement<br />

durable… si possible… Toute idée sera examinée.<br />

S. L. : Que faites-vous alors des projets en cours depuis des années ?<br />

L. D. : Nous cherchons à les valoriser. Nous avons vendu une activité<br />

de catalyse (application aérospatiale à Heraeus), nous sommes<br />

en négociation pour la vente de tuyaux haute pression HexelOne ®<br />

et nous cherchons à vendre – en interne ou à l’extérieur – le projet<br />

de structures en nids d’abeilles (Nidacell ® ) ainsi que le polymère<br />

greffé (Priex ® ). Nous ne voulons pas arrêter ces projets mais bien<br />

valoriser tout ce travail. En parallèle, nous redessinons la stratégie de<br />

développement de <strong>Solvay</strong>. Que veut être <strong>Solvay</strong> en 2015 ? La<br />

réponse à cette question définit notre philosophie de recherche.<br />

Notre avenir est à notre portée… •<br />

AVRIL 2006 23


DossierGroupe<br />

<strong>Innover</strong>, c’est <strong>oser</strong><br />

© Digital Vision/John Cumming.<br />

L’INNOVATION TROPHY, CE N’EST PAS L’INNOVATION. CE N’EN<br />

EST QU’UN SIGNE EXTÉRIEUR. L’INNOVATION EST UNE<br />

DÉMARCHE DE FOND ET DANS LE GROUPE, ELLE PRÉSENTE<br />

DES VISAGES TRÈS DIFFÉRENTS.<br />

ELLE PREND NAISSANCE AUSSI BIEN DANS LA BOÎTE À IDÉES<br />

D’UNE USINE QUE DANS L’ESPRIT DE DÉVELOPPEURS<br />

SPÉCIALISÉS. ELLE EST LE FRUIT, LA SOMME, LE RÉSULTAT<br />

D’UN TAS DE PETITES RÉALISATIONS JOURNALIÈRES,<br />

TOUT COMME ELLE EST L’ABOUTISSEMENT DE PROJETS<br />

D’ENVERGURE. ELLE SE TROUVE DANS LES MAINS DE CHACUN.<br />

BIEN PLUS QU’UN SIMPLE CONCOURS, DONC, ELLE EST UN<br />

PROCESSUS CONTINU, VITAL, DE LONGUE HALEINE. UNE<br />

LAME DE FOND QUI DOIT TOUJOURS COURIR : POSITIVE,<br />

MULTIFORME ET FORTE.<br />

Pour l’édition 2006 du <strong>Solvay</strong> Innovation Trophy, les<br />

organisateurs ont décidé de travailler sur le principe<br />

même d’innovation en jouant résolument la carte de<br />

la qualité. Dans la détermination des critères de sélection,<br />

ils ont voulu être en conformité avec la définition<br />

que le Groupe a donné à l’innovation et y voir, avant<br />

tout, de la création de valeur pour toutes les parties<br />

prenantes : l’entreprise, son personnel, ses clients.<br />

Ils ont également voulu mettre en avant ces deux dimensions essentielles<br />

que sont la valeur d’exemple – N’ayons pas peur de copier ! – et le partenariat<br />

avec les parties prenantes extérieures à l’entreprise – Sortons !<br />

Brassons les cultures ! Soyons conscients de ce que peut apporter la<br />

confrontation de nos idées avec celles de nos clients, de nos fournisseurs…<br />

Et puis, il faut accepter l’idée que l’Innovation Trophy reste une<br />

compétition. Nous sommes en année olympique. Que nous dit le<br />

message olympique ? L’important, c’est d’être motivé et, surtout, de<br />

participer ! Au cours des trois précédentes éditions, le nombre de<br />

projets candidats a doublé à chaque fois. La montée en puissance a<br />

donc été opérée et le seuil critique atteint.<br />

Mais que sont devenus les projets gagnants des éditions précédentes ?<br />

C’est ce que <strong>Solvay</strong> live vous propose de découvrir maintenant.<br />

1999, le point de départ<br />

En 1999, lors de la première édition du <strong>Solvay</strong> Innovation Trophy,<br />

quatre prix sont attribués. SEP, <strong>Solvay</strong> Engineered Polymers (USA),<br />

est primée pour la mise au point d’un produit qui va révolutionner<br />

les pratiques dans le monde de la construction automobile. Il s’agit<br />

de résines thermoplastiques (polyoléfines) colorées dans la masse et<br />

dotées d’un éclat métallisé rendant parfaitement l’aspect de la tôle<br />

peinte traditionnelle. La même année, ce matériau déposé sous<br />

>>><br />

AVRIL 2006<br />

25


DossierGroupe<br />

>>><br />

26<br />

Les constructeurs automobiles américains<br />

ont adopté la résine thermoplastique mise au point par SEP.<br />

le nom « Sequel 1440 TPO » est choisi pour les pare-chocs de la<br />

Jeep Grand Cherokee Laredo.<br />

Le succès rencontré est tel que SEP développe son offre de qualités<br />

et de coloris, à destination des constructeurs américains –<br />

DaimlerChrysler pour les mini-vans et le PT Cruiser, General Motors<br />

et Ford –, ainsi que pour des versions américaines de voitures européennes<br />

et asiatiques. Aujourd’hui, on retrouve ces résines dans la<br />

finition extérieure de nombre de véhicules : calandres, moulures,<br />

revêtements, enjoliveurs, plaques antidérapantes,…<br />

Peptisyntha (DCRT-NOH/Belgique) est récompensée pour sa<br />

technologie destinée à la production de peptides de synthèse (voir<br />

encadré) et la SBU Carbonate à Rosignano (Italie), pour son SolvCat,<br />

un procédé de recyclage de résidus de soudière, à haute valeur<br />

ajoutée(voir encadré).<br />

Le quatrième prix va à Vinyloop ® (Vinyles NOH/Belgique), le<br />

procédé de recyclage du PVC pour lequel la demande mondiale est<br />

de plus en plus forte (voir reportage page 33).<br />

2000 et la création des catégories<br />

En 2000, l’Innovation Trophy se dote de quatre catégories.<br />

La première intitulée « Amélioration des performances » couronne<br />

deux vastes projets de recherche dans le Secteur Pharmaceutique<br />

(Pays-Bas et Allemagne) : Hugo et AMAP. Hugo positionne <strong>Solvay</strong><br />

Pharmaceuticals en bonne place dans la sphère de la recherche génomique.<br />

Le décryptage du génome humain présente d’excellentes<br />

perspectives dans des domaines aussi variés que la psychiatrie, la<br />

gastro-entérologie et la cardiologie. Le défi est de combler l’écart<br />

entre la connaissance génomique et le développement thérapeutique<br />

pour favoriser la découverte de nouveaux médicaments. L’innovation<br />

réside dans l’utilisation de la pharmacologie inversée (Reverse<br />

Phamacology) qui, contrairement à la pharmacologie conventionnelle,<br />

prend son point d’appui sur l’analyse séquentielle de bases de<br />

données. L’utilisation couplée d’Hugo et de ressources bioinformatiques<br />

ouvre des perspectives novatrices pour l’identification<br />

de nouveaux gènes qui, ensuite, peuvent être utilisés comme cibles<br />

très sélectives pour les principes actifs des médicaments. Les premiers<br />

résultats sont extrêmement encourageants pour des<br />

pathologies où l’approche traditionnelle s’est montrée absente ou<br />

déficiente. L’AMAP (Automated Molecular Assembly Plant) est une<br />

technologie de pointe qui recourt à un degré d’automatisation poussé<br />

pour favoriser la découverte de nouveaux médicaments potentiels.<br />

Les différentes phases de synthétisation des composés chimiques<br />

sont effectuées par des robots, avec un gain de temps substantiel.<br />

En 2001, l’AMAP s’est fixé l’objectif ambitieux de produire environ<br />

35 000 nouveaux composés tests par an. Depuis lors, le projet<br />

a encore revu ses ambitions à la hausse, avec une recherche qui<br />

s’oriente progressivement vers plus de flexibilité, une qualité accrue<br />

et une synthèse plus ciblée. La plate-forme technique initiale a été<br />

améliorée pour permettre de travailler sur de plus grandes quantités<br />

de composés (jusque 250 mg), à des niveaux de qualité optimaux.<br />

La mise en place de l’AMAP a amélioré considérablement<br />

la recherche de nouvelles molécules sous la forme de composés actifs<br />

que l’on optimise ensuite in vitro et in vivo. Ce service répond<br />

d’une manière particulièrement adéquate aux nouveaux besoins<br />

de la première phase de Recherche.


Peptisyntha naît avec l’ambition<br />

de faire de la fabrication de peptides<br />

de synthèse un business.<br />

« L’AMAP EST UNE TECHNOLOGIE DE POINTE<br />

QUI FAVORISE LA DÉCOUVERTE<br />

DE NOUVEAUX<br />

MÉDICAMENTS POTENTIELS. »<br />

Un nouveau management<br />

pour un gain de production<br />

Dans la catégorie « Amélioration du Management », c’est un arrêt<br />

général pour maintenance (VC/DCE-Tavaux/France) particulièrement<br />

rapide qui est primé. Ce « Turn Around » s’effectue en douze jours<br />

au lieu de vingt et un comme de coutume, avec, à la clé, un gain de<br />

production proportionnel estimé à 8 000 tonnes.<br />

L’innovation provient de la volonté d’approcher l’opération de<br />

façon résolument nouvelle, en suscitant la rupture. À tous les<br />

niveaux, les démarches sont remises à plat : on reconsidère les outils,<br />

les techniques et la méthode en adoptant une approche créative systématique.<br />

Une attention particulière est accordée au travail en<br />

équipes pluridisciplinaires et au travail en réseau impliquant le personnel<br />

interne, mais aussi les sous-traitants. Ainsi, dès la phase de préparation,<br />

la communication est stimulée et la motivation accrue.<br />

Toute la démarche est soutenue par l’implication directe du top<br />

management. La réussite laisse des traces durables. En 2004, un<br />

arrêt plus lourd (50 % de tâches en plus) est réalisé dans le même<br />

délai de douze jours. La nouvelle se répand et d’autres usines s’inspirent<br />

de la méthodologie. En 2005, à Tavaux même, une démarche<br />

similaire est mise en œuvre pour un arrêt sur générateur, effectué en<br />

onze jours au lieu de vingt et un. L’avenir est tout tracé : pour les<br />

arrêts futurs, on travaillera dans la même logique, en gardant pour<br />

objectif la recherche de la plus grande efficacité.<br />

Le lauréat de la catégorie « Projets & Start-up » est Ortelius<br />

(DCRT-NBD/Ibérie). Ce prix ne récompense rien moins que la<br />

>>><br />

PEPTISYNTHA,<br />

UNE BONNE IDEE<br />

ET BEAUCOUP DE TRANSPIRATION<br />

>> Les débuts<br />

En 1987, <strong>Solvay</strong> décide<br />

de créer une filiale<br />

pour concrétiser les<br />

recherches menées au<br />

départ par Roland Callens<br />

dans le cadre de son<br />

doctorat à l’Université<br />

de Gand. Peptisyntha<br />

naît avec l’ambition<br />

de faire de la fabrication<br />

de peptides de synthèse<br />

un business. Principale<br />

application : les principes<br />

actifs thérapeutiques.<br />

Indication : la plupart<br />

des domaines médicaux.<br />

En 1999, la structure, qui<br />

s’est développée et compte<br />

environ 70 personnes,<br />

reçoit l’Innovation Trophy,<br />

qui couronne – aux dires<br />

d’Alfred Hoffait, Managing<br />

Director de l’époque –<br />

le fait qu’une innovation<br />

« c’est une bonne idée<br />

et beaucoup de transpiration<br />

concrétisées<br />

dans un business ».<br />

Après cela, les événements<br />

importants se succèdent :<br />

investissement destiné<br />

à développer la capacité<br />

de production industrielle,<br />

création d’une filiale aux<br />

USA, naissance, en 2005,<br />

de la SBU Molecular<br />

Solutions dont Peptisyntha<br />

est l’un des piliers.<br />

>> Bilan<br />

Les efforts ont été<br />

récompensés. Depuis<br />

l’origine en 1987,<br />

le personnel a été multiplié<br />

par dix et Peptisyntha a<br />

« clairement trouvé sa<br />

place dans la nouvelle SBU<br />

Molecular Solutions voulue<br />

par le Secteur Chimique »,<br />

dit Pierre Barthélemy,<br />

actuel Managing Director.<br />

La petite société<br />

a également fait son<br />

trou dans son marché<br />

très segmenté, puisqu’elle<br />

figure dans le top 5<br />

des plus importantes.<br />

>> Perspectives<br />

L’avenir s’annonce<br />

prometteur en terme<br />

de croissance.<br />

Peptisyntha s’ouvre<br />

à d’autres applications<br />

avec notamment la<br />

production de principes<br />

actifs cosmétiques<br />

utilisés dans<br />

les produits antirides<br />

très en vogue.<br />

Pour aller de l’avant,<br />

son équipe est tournée<br />

vers l’avenir et mise<br />

résolument sur la R&D.<br />

Des moyens<br />

très importants lui sont<br />

consacrés : plus de 30 %<br />

du personnel travaillent<br />

activement sur les<br />

nouveaux projets !<br />

« C’est énorme », confie<br />

encore P. Barthélemy,<br />

« mais nous y croyons.<br />

Il y a un potentiel ».<br />

Et la croissance externe ?<br />

« Nous privilégions pour<br />

l’instant notre stratégie<br />

de croissance sur la base<br />

de nos ressources<br />

internes. Mais nous<br />

restons attentifs<br />

à notre environnement<br />

et sommes ouverts<br />

à tout ce qui nous offrira<br />

un développement plus<br />

rapide. Tout en sachant<br />

que les opportunités<br />

d’acquisition sont rares<br />

dans notre marché pointu. »<br />

AVRIL 2006<br />

27


DossierGroupe<br />

>>><br />

28<br />

préservation du patrimoine culturel écrit entre la Révolution<br />

industrielle et les années 1960. En effet, le papier produit durant<br />

cette période souffre d’une détérioration progressive qui, sans intervention,<br />

conduit à sa dégradation définitive. D’autres procédés existants<br />

donnent de bons résultats, mais ils sont excessivement coûteux<br />

car ils impliquent le démontage complet des livres – enlèvement du<br />

brochage et de la reliure, puis traitement dissocié des feuilles –, donc<br />

un temps de manipulation très long. Par conséquent, ils ne peuvent<br />

s’appliquer qu’aux pièces exceptionnelles. Né des découvertes réalisées<br />

par un groupe de chercheurs de l’Université Polytechnique<br />

de Catalogne, Ortelius apporte une évolution déterminante en autorisant<br />

le traitement global et rapide des livres entiers, sans démontage<br />

(et autres documents en papier) dans leur environnement.<br />

De prestigieuses institutions européennes<br />

ont adopté Ortelius<br />

C’est en 2000 qu’est déposée la technologie CSC (Conservacion<br />

de Sustratos de Cellulosicos) Book Saver, fruit d’une collaboration<br />

entre l’Université et <strong>Solvay</strong> Iberica. Depuis, la start-up CSC est devenue<br />

leader européen dans le domaine de la préservation des livres :<br />

500 000 livres et documents ont été sauvés de l’acidification. Son<br />

procédé a été sélectionné par de prestigieuses institutions européennes<br />

comme meilleure solution disponible pour la conservation<br />

>> Les débuts<br />

Inergy Automotive Systems gagne<br />

le Trophée en 2003 pour son système PZEV,<br />

Partial Zero Emission Vehicle.<br />

Il s’agit d’un système à carburant<br />

à émissions ultraréduites dont les<br />

performances sont supérieures aux normes<br />

en vigueur dans les États américains les<br />

plus sévères. L’innovation repose sur le<br />

principe simple de la chasse aux points<br />

faibles des systèmes à carburant.<br />

Chaîne de montage<br />

de réservoirs à carburant.<br />

PZEV, UNE INNOVATION<br />

QUI RENFORCE NOTRE IMAGE<br />

« Nous avons travaillé essentiellement<br />

à deux niveaux », explique Jules-Joseph<br />

Van Schaftingen, responsable technique.<br />

« D’abord celui des composants, tels<br />

que les clapets de ventilation, que<br />

nous avons recouverts avec des films.<br />

Ensuite, celui des zones de soudure pour<br />

lesquelles nous avons conçu un dessin<br />

particulier qui réduit la perméabilité.<br />

Notre projet a été reçu si positivement<br />

que nous avons rapidement obtenu<br />

des grandes collections. Parmi elles figurent l’Institut royal des sciences<br />

naturelles de Belgique, la Bibliothèque nationale d’Espagne, le Centre<br />

régional de protection et restauration de Palermo (Italie), les Archives<br />

de la déportation nazie, sous l’égide de la Croix-Rouge internationale<br />

et la Bibliothèque nationale de Berlin (Allemagne). Au stade actuel, ce<br />

marché est considéré comme encore émergent.<br />

La dernière catégorie née du Trophée de 2000 est « l’E-Business ».<br />

Menoweb (OD&TQM (1) France) en est le premier gagnant. Il s’agit<br />

d’un site Internet créé à l’initiative de <strong>Solvay</strong> Pharma France pour<br />

asseoir le rôle majeur de <strong>Solvay</strong> Pharmaceuticals dans le domaine de<br />

la santé féminine. En optant pour ce nouvel outil de communication,<br />

<strong>Solvay</strong> Pharma poursuit l’objectif d’informer mieux et de manière plus<br />

originale deux publics cibles fondamentaux : les patientes et les médecins.<br />

Ceci grâce à deux espaces distincts et différenciés, et guidé par un<br />

esprit de service rendu au bien-être, à la santé et à la beauté.<br />

En cinq ans, Menoweb a su prendre et garder une place incontournable<br />

dans son créneau. Il est d’ailleurs resté le seul site d’entreprise du<br />

médicament exclusivement dédié à l’environnement de la ménopause.<br />

Preuve de son succès, le nombre de visites de patientes a été<br />

multiplié par 2,5, tandis que le nombre de visites de professionnels<br />

inscrits a quadruplé. L’outil revêt un caractère particulièrement<br />

précieux dans le cas des praticiens qui ne reçoivent pas la visite de<br />

délégués médicaux.<br />

Dans les années à venir, Menoweb s’épanouira par une intensification<br />

de l’information à haute valeur ajoutée destinée aux médecins :<br />

l’accent sera mis sur la mise à disposition d’actualités immédiates<br />

relatives aux sujets de préoccupation des professionnels dans leur<br />

exercice quotidien. Il sera mis également sur le traitement et la valorisation<br />

des données fournies par les inscrits, à l’occasion de leur<br />

visite. Celles-ci seront systématiquement utilisées en interne par<br />

(1) Centre de Compétence Organisational Development<br />

& Total Quality Management.<br />

de nouvelles affaires chez de gros<br />

constructeurs, tels General Motors<br />

et Nissan. Le développement des véhicules<br />

automobiles étant assez long, nous avons<br />

commencé notre production en 2006. »<br />

>> Bilan<br />

« L’Innovation Trophy n’a pas changé<br />

le cours des choses, mais il a renforcé<br />

notre image de marque auprès<br />

de nos clients et nous a, bien sûr, fait


Ortelius autorise le traitement<br />

global et rapide des livres<br />

entiers, sans démontage dans<br />

leur environnement.<br />

les équipes de marketing, au sein d’un espace créé dans ce but, en<br />

profitant de « Teamsite », le nouvel outil de partage et de collaboration<br />

du Groupe. Menoweb confortera ainsi sa place de support<br />

complémentaire dans la stratégie marketing globale.<br />

2003 : l’épanouissement<br />

Le cru 2003 met à l’honneur six catégories, dont quatre nouvelles.<br />

Pour le « New Business », ce sont les Polymères Spéciaux (<strong>Solvay</strong><br />

Solexis en Italie) qui sortent gagnants avec B&P (Branching and<br />

Pseudo-living Technology).<br />

L’innovation tient dans le développement d’une technologie de<br />

polymérisation destinée à la préparation de nouveaux fluoropolymères.<br />

Ceux-ci sont dotés d’une structure macromoléculaire contrôlée<br />

pour donner des propriétés extrêmes, inaccessibles par les<br />

techniques habituelles. Elles répondent aux spécifications d’applications<br />

avancées et innovantes, dont celles qui interviennent dans<br />

la production industrielle de fluoroélastomères à destination du marché<br />

automobile et de perfluoroélastomères pour la chimie et les<br />

semi-conducteurs. À l’avenir, de nouveaux matériaux à fort contenu<br />

de R&D et à haute valeur ajoutée vont dériver de cette technologie<br />

et trouver une place de choix parmi les Polymères Spéciaux, tout<br />

particulièrement dans le champ des fluoropolymères dont les propriétés<br />

exceptionnelles sont obtenues grâce à une architecture moléculaire<br />

particulièrement complexe. Un nouveau perfluorélastomère<br />

haut de gamme, le TECNOFLON ® PFR 45HT, produit selon cette<br />

technologie a été développé et introduit sur le marché en 2005.<br />

plaisir. L’important reste pour<br />

nous de pouvoir prop<strong>oser</strong> un produit<br />

de référence en terme de très basses<br />

émissions, lorsque de nouvelles<br />

plates-formes sont annoncées<br />

par les constructeurs. Le volume<br />

des systèmes PZEV reste limité par<br />

rapport à l’ensemble du marché :<br />

quelques pour-cent à peine, vu qu’il<br />

ne concerne qu’une petite fraction<br />

du marché, celle des États aux<br />

Menoweb est le seul site<br />

d’entreprise du médicament dédié à<br />

l’environnement de la ménopause.<br />

>>><br />

normes les plus strictes.<br />

Il n’empêche que c’est un<br />

produit dont les performances<br />

sont exceptionnelles, ce qui est<br />

reconnu et fait notre réputation<br />

de fournisseur en technologies<br />

très spécifiques et avancées. »<br />

>> Perspectives<br />

Pour le PZEV, Inergy Automotive a<br />

dû adapter ses techniques de mise<br />

Comment ? Quand ? Où ?<br />

Une adresse à retenir :<br />

http://innoplace.solvay.com/SIT2006<br />

Lorsque vous aurez, avec votre équipe<br />

et vos partenaires, identifié un projet<br />

d’innovation, vous pourrez introduire<br />

ses données à cette adresse, dans<br />

le formulaire d’application.<br />

En cas de besoin, vous pouvez<br />

vous faire aider par l’Innovation<br />

Champion de votre site.<br />

Le lien sera accessible jusqu’au<br />

2 mai 2006, date à partir de laquelle<br />

le management de votre SBU,<br />

de votre CC ou de votre BSC<br />

opérera une première sélection<br />

et finalisera, pour la mi-mai, la liste<br />

des projets participant au <strong>Solvay</strong><br />

Innovation Trophy 2006. Un numéro<br />

spécial de <strong>Solvay</strong> live à paraître en<br />

juillet vous présentera les projets<br />

sélectionnés. Fin septembre,<br />

le jury sélectionnera les gagnants<br />

et la remise officielle des prix<br />

se déroulera le 20 décembre.<br />

Pour l’édition 2006, le jury sera<br />

composé de membres internes<br />

– représentant une activité/région –<br />

et de personnalités externes<br />

internationales. Voici à ce jour,<br />

la composition du jury :<br />

Président<br />

Jacques Van Rijckevorsel – Sponsor<br />

Innovation Groupe, Directeur Général<br />

du Secteur Plastiques<br />

et membre du Comité exécutif.<br />

Membres internes<br />

• Brigitte Laurent – Group Innovation<br />

Champion, pour l’Innovation.<br />

• Carolyn Egbert – Responsable RH<br />

<strong>Solvay</strong> Pharmaceuticals, pour le<br />

Secteur Phamaceutique/USA.<br />

• André Nothomb – Directeur<br />

RBU Baryum/Strontium Asie,<br />

Président de <strong>Solvay</strong> Korea,<br />

pour le Secteur Chimique/Asie.<br />

• Macuro Furlanetto – Directeur<br />

Supply Chain Mercosur,<br />

pour le Secteur Plastiques/Mercosur.<br />

• Christine Tahon – Directeur<br />

HSE, pour les Directions<br />

Fonctionnelles/Europe.<br />

• Jean-Marie <strong>Solvay</strong> – Administrateur,<br />

membre du New Business Board,<br />

pour le New Business Development.<br />

• Noël Tritz, pour le Comité<br />

d’Entreprise Européen.<br />

Membres externes<br />

• Bruno Van Pottelsberghe<br />

– Chaire <strong>Solvay</strong> pour l’Innovation<br />

à la <strong>Solvay</strong> Business School,<br />

Université Libre de Bruxelles<br />

(Belgique).<br />

• Ludo Van der Heyden<br />

– Chaire <strong>Solvay</strong> pour<br />

l’Innovation technologique<br />

à l’Insead (France).<br />

• Alpheus Bingham – CEO<br />

Innocentive (USA).<br />

• John Butt – CEO Conduit<br />

Ventures (UK).<br />

• Jan Anders Manson – Vice-Président<br />

de l’École Polytechnique Fédérale<br />

de Lausanne (Suisse) et<br />

Responsable de l’Innovation.<br />

La composante externe de ce jury<br />

sera encore complétée<br />

dans les prochaines semaines.<br />

Le jury sélectionnera un gagnant<br />

pour chacune des six catégories.<br />

De plus, un prix spécial du jury<br />

sera attribué au projet<br />

le plus remarquable<br />

sur l’aspect PARTENARIAT.<br />

en œuvre et, notamment, construire<br />

de nouvelles machines. L’avenir<br />

sera dédié à la recherche de<br />

solutions encore plus avancées,<br />

dont le potentiel dépassera<br />

le marché PZEV et qui devraient<br />

entraîner également des réductions<br />

de coûts. Ceci, afin de gagner<br />

des parts de marché avec une<br />

technologie qui, inévitablement,<br />

sera celle de l’avenir.<br />

AVRIL 2006<br />

29


DossierGroupe<br />

>>><br />

30<br />

Utilisé pour la réalisation de systèmes de traitement des fluides dans<br />

les processus critiques, TECNOFLON ® PFR 45HT offre une<br />

meilleure étanchéité à haute température, ainsi qu’une résistance<br />

accrue à la vapeur tout en présentant une excellente résistance<br />

globale aux produits chimiques. Cette fiabilité exceptionnelle est<br />

d’une importance primordiale pour ces applications.<br />

<strong>Solvay</strong> Draka et Pall : ensemble pour innover<br />

La SBU Feuilles Industrielles (USA) gagne dans la catégorie « Projets<br />

orientés clients » avec un projet intitulé : « Fournisseur et client,<br />

ensemble pour innover. »<br />

Recherchant la meilleure symbiose en matière de service, de<br />

développement et d’approvisionnement, <strong>Solvay</strong> Draka convainc Pall<br />

– jusqu’alors productrice d’une partie de ses films – de lui donner<br />

l’exclusivité totale de ses productions. Pall, qui a préalablement déterminé<br />

les spécifications des films dont elle a besoin,<br />

peut ainsi développer ses ressources en se concentrant<br />

sur son cœur de métier : la conception, la<br />

fabrication et la commercialisation de systèmes<br />

destinés à la collecte et au stockage de sang. Dès<br />

lors, la relation de partenariat organisée à de nombreux<br />

niveaux fonctionnels ne fait que se développer<br />

et engendre une croissance significative des<br />

ventes réalisées par les deux partenaires. De fait,<br />

depuis 2002, année de démarrage du processus,<br />

<strong>Solvay</strong> Draka a livré 56 % de ses produits en plus,<br />

et le mouvement doit se poursuivre en 2006.<br />

Pour répondre à la demande de son client, <strong>Solvay</strong><br />

Draka a d’ailleurs dû se doter d’une nouvelle ligne<br />

d’extrusion et de moulage. Lors de sa mise en<br />

Simba permet de réduire<br />

les coûts administratifs et de gagner<br />

du temps sur la rotation des camions.<br />

L’unité pilote<br />

de <strong>Solvay</strong><br />

Interox<br />

à Povoa<br />

(Portugal).<br />

SIMBA, UN JOUR,<br />

TOUT LE MONDE Y SERA<br />

>> Les débuts<br />

Simba a été présenté<br />

en 2003, par trois usines<br />

ayant travaillé<br />

conjointement sur<br />

le dossier : Rheinberg<br />

(Allemagne), Torrelavega<br />

(Espagne) et Rosignano<br />

(Italie). De quoi s’agit-il ?<br />

Étienne Petre, Product<br />

Manager Simba, nous<br />

l’explique par un détour :<br />

« Il y a trente ans,<br />

en Europe, lorsqu’on<br />

présentait sa voiture<br />

dans une pompe<br />

à essence, on était servi<br />

par un pompiste<br />

qui accueillait, servait<br />

et encaissait en vous<br />

faisant la conversation.<br />

Depuis quelques années,<br />

le conducteur sort sa carte,<br />

fait le plein et s’en va.<br />

Nous avons appliqué la<br />

même idée au chargement<br />

des camions en usine.<br />

Nous voulions réduire le<br />

temps que prenaient<br />

l’accueil du camionneur,<br />

la vérification des papiers,<br />

l’aide au chargement,<br />

le contrôle à la sortie.<br />

Nous poursuivions ainsi<br />

deux buts : réduire<br />

les coûts administratifs<br />

et gagner du temps sur<br />

la rotation des camions<br />

qui coûtent lorsqu’ils<br />

sont en attente. »<br />

>> Bilan<br />

Les faits ont donné<br />

raison aux promoteurs<br />

du projet : dès la première<br />

année, le profit a dépassé<br />

l’investissement. Rien<br />

que pour Rosignano,<br />

le bénéfice est estimé<br />

à plus de 300 000 euros<br />

par an. En 2004, l’équipe<br />

Simba est entrée dans<br />

une deuxième phase :<br />

la réponse à la demande<br />

des usines qui se sont<br />

montrées intéressées.<br />

L’équipe a alors entrepris<br />

une synthèse destinée à<br />

retenir le meilleur de<br />

ce qui existait dans les<br />

systèmes des trois usines<br />

ayant gagné le trophée.<br />

La reconnaissance<br />

et la visibilité acquises<br />

avec l’Innovation Trophy<br />

ont donc eu cet effet<br />

fonction, l’appareillage a subi plusieurs modifications importantes<br />

de sorte à pouvoir fournir de gros volumes de films conformes aux<br />

spécifications futures de Pall. L’installation a été validée conjointement<br />

par les équipes de <strong>Solvay</strong> Draka et de Pall. Chez <strong>Solvay</strong> Draka, on<br />

insiste sur le fait qu’une telle collaboration n’est possible que grâce<br />

à un état d’esprit basé sur l’ouverture, la transparence et l’adoption<br />

de processus décisionnels axés sur les faits.<br />

En outre, l’ensemble des résultats obtenus n’est<br />

rendu possible que par la rencontre hebdomadaire<br />

d’équipes en provenance des deux sociétés.<br />

<strong>Solvay</strong> Draka fait partie de la SBU Feuilles<br />

Industrielles et a rejoint le groupe Renolit. Cette<br />

innovation, créatrice de valeur dans le domaine<br />

des feuilles médicales, a constituée un argument<br />

de poids dans les négociations avec Renolit.<br />

La production de H 2O 2 (SBU Peroxydés<br />

Belgique/Portugal) obtient le prix « Amélioration<br />

des performances » pour la mise au point<br />

de sa technologie de haute productivité. L’unité<br />

de <strong>Solvay</strong> Interox à Povoa (Portugal) a pleinement<br />

joué son rôle de pilote industriel pour le Groupe.


intéressant de permettre<br />

la rencontre de conceptions<br />

proches, mais différentes<br />

et l’émergence d’un modèle<br />

qui s’enrichit encore pour<br />

répondre aux attentes<br />

propres à chaque site.<br />

E. Petre le compare à<br />

« une boîte à outils qui<br />

contient différents<br />

modules. Peut se servir<br />

qui en a besoin ».<br />

À ce jour, outre les trois<br />

usines créatrices, Simba<br />

a été adopté par les usines<br />

de Dombasle (France),<br />

Ferrare (Italie) et<br />

Jemeppe-sur-Sambre<br />

(Belgique). Tavaux<br />

(France), Bernburg<br />

(Allemagne) et<br />

Warrington (UK) ont<br />

marqué leur intérêt.<br />

Plusieurs centaines de<br />

camions sont concernées<br />

quotidiennement.<br />

>> Perspectives<br />

Désormais, la généralisation<br />

des systèmes automatisés,<br />

avec enregistrement<br />

et contrôle d’entrée<br />

et de sortie automatique<br />

sur borne à interface simple,<br />

est possible. Avec des<br />

capacités d’adaptation<br />

aux exigences particulières<br />

des sites. Ainsi, par exemple,<br />

les options de sécurité<br />

comme la reconnaissance<br />

biométrique de l’iris.<br />

« Simba a fait ses preuves »,<br />

conclut E. Petre.<br />

« Il a l’avantage de<br />

s’intégrer dans notre ERP*<br />

et s’accommode fort bien<br />

de notre plate-forme<br />

informatique. C’est donc<br />

une toute belle solution<br />

pour les usines qui veulent<br />

plus d’automatisation.<br />

Car nous ne voulons<br />

rien imp<strong>oser</strong>. Nous nous<br />

contentons de prop<strong>oser</strong><br />

un standard, en insistant<br />

sur le fait qu’il représente<br />

une tendance lourde,<br />

à laquelle il sera difficile<br />

d’échapper à moyen terme.<br />

Ce qui ne nous empêche<br />

pas de penser que, même si<br />

les chemins sont différents,<br />

tout le monde arrivera un<br />

jour au même point. »<br />

* Entreprise Ressource Planning.<br />

Jusque-là, les usines <strong>Solvay</strong> produisaient le peroxyde d’hydrogène<br />

avec un rendement respectable de 14 grammes par kilo de navette.<br />

Grâce à l’innovation, ce rendement a été porté à 20 grammes par kilo<br />

de navette. Au niveau technique, l’innovation a consisté à agir sur la<br />

répartition des quinones de type ATQ et AQ, composés benzéniques<br />

actifs dans la navette. Si les AQ sont disponibles industriellement, la<br />

forme ATQ doit être produite sur place, dans le cadre d’une procédure<br />

lente de plusieurs mois. L’innovation parvient à réduire cette<br />

opération à quelques jours par des modifications de l’installation et<br />

des processus chimiques. Les coûts de production en sont réduits de<br />

10 %, au global.<br />

La réussite des tests à l’échelle de pilote industriel a ouvert la<br />

voie au développement de ce procédé figurant parmi les plus<br />

performants au monde.<br />

Deux sites industriels <strong>Solvay</strong> en bénéficient déjà. Deer Park (Texas –<br />

USA) a augmenté sa capacité de production de 50 %,<br />

soit 118 kilotonnes et l’usine de finlandaise Voiikka (Finnish<br />

Peroxides AB, co-entreprise avec UPM-Kymmene), dont le doublement<br />

de capacité permet d’atteindre les 85 kilotonnes.<br />

Les possibilités d’augmentations importantes de capacité,<br />

à investissement minimal, ont donc ainsi été confirmées. Le procédé<br />

Grâce à <strong>Solvay</strong> Ideas<br />

Challenge, <strong>Solvay</strong> Portugal<br />

s’est intégré dans le réseau<br />

universitaire.<br />

<strong>Solvay</strong> Draka a convaincu Pall<br />

de lui donner l’exclusivité totale<br />

de ses fabrications de films<br />

de production.<br />

connaîtra de beaux jours puisque deux<br />

constructions d’unités l’utilisant sont<br />

annoncées pour 2008. La première,<br />

située à Anvers (Belgique) sera implantée<br />

dans le cadre d’un partenariat avec<br />

BASF et Dow, pour un projet de production<br />

d’oxyde de propylène par un<br />

nouveau procédé recourant au peroxyde d’hydrogène. L’unité, de<br />

très grande taille, produira 230 kilotonnes par an sur une seule ligne.<br />

La seconde, d’une capacité de 50 kilotonnes par an, sera construite au<br />

Chili. Elle répondra à la demande de la côte Pacifique (voir aussi<br />

article page 20).<br />

Un projet, trois objectifs<br />

Le prix de la catégorie « Amélioration du management » va à la SBU<br />

Carbonates Portugal pour sa stratégie d’ouverture nommée <strong>Solvay</strong><br />

Ideas Challenge. Ce projet poursuit, par une nouvelle approche,<br />

trois objectifs : la création d’un réseau reliant <strong>Solvay</strong> au monde<br />

académique, la communication d’une réelle ouverture aux idées<br />

innovantes venues de l’extérieur et la recherche de projets novateurs<br />

réalisables à court terme. Pour y arriver, les équipes prennent le<br />

chemin des universités portugaises, y rencontrent les meilleures<br />

équipes de recherche en chimie, visitent leurs laboratoires, prennent<br />

connaissance de leurs travaux, de leurs compétences, nouent des<br />

contacts personnels, se font connaître…<br />

Il ne s’agit pas seulement de « scanner » les projets innovants,<br />

mais de créer des liens personnalisés avec ceux qui, par leurs travaux,<br />

utilisent quotidiennement les technologies scientifiques de<br />

pointe. Le but est, à terme et au-delà du seul Innovation Trophy, de<br />

construire un réseau de relations susceptible d’alimenter le processus >>><br />

AVRIL 2006<br />

31


DossierGroupe<br />

>>><br />

32<br />

d’innovation interne. Après trois ans, les promoteurs dressent un bilan<br />

positif. <strong>Solvay</strong> Portugal s’est intégré dans le réseau universitaire et est<br />

régulièrement partie prenante des événements scientifiques importants<br />

générés par les Universités. Le signal d’ouverture est effectivement perçu<br />

et l’implication dans divers projets innovants est bien réelle. Un projet d’intérêt<br />

significatif dans le domaine de l’isolation thermique et acoustique<br />

a été identifié et un accord de confidentialité a été signé pour la préparation<br />

d’un brevet et d’un « business plan ». Le programme de recherche<br />

conjoint préalable au développement du produit est prévu pour<br />

l’année 2006. Les perspectives offertes par ce projet constituent un encouragement<br />

pour la deuxième édition du <strong>Solvay</strong> Ideas Challenge dont le<br />

coup d’envoi sera donné cette année encore.<br />

Deux autres lauréats viennent compléter ce palmarès. Inergy Automotive<br />

Systems (Belgique/USA/France) est primée dans la catégorie<br />

« Développement durable et citoyenneté », pour son réservoir à carburant<br />

PZEV ; le Centre de Compétence SIS (Allemagne/Espagne/Italie)<br />

l’est dans la catégorie « Innovation transposable » pour Simba,<br />

son système d’optimisation de chargement des camions (voir encadrés).<br />

Un constat s’impose au terme de ce parcours : celui de la richesse<br />

effective de nos processus créatifs mise en exergue à la faveur des <strong>Solvay</strong><br />

Innovation Trophies successifs. De quoi encourager, une nouvelle<br />

fois, une saine émulation au sein du Groupe ! •<br />

SOLVCAT, LA VOLONTE<br />

INITIALE NE SUFFIT PAS<br />

>> Les débuts<br />

Rosignano (Italie) dans la course<br />

à l’innovation, dès 1999. À<br />

l’époque, l’usine connaît un<br />

problème lié à sa production de<br />

boues blanches, non toxiques,<br />

mais fortement visibles. SolvCat<br />

naît de la rencontre de deux<br />

responsables regardant une<br />

poignée de granulés blancs sur<br />

une table de réunion. Ils ont<br />

l’idée d’en faire une litière pour<br />

chats. Mais la concurrence est<br />

féroce et, après trois ans, il ne<br />

s’en est vendu que 1 000 tonnes<br />

par an, bien loin des objectifs<br />

fixés. Le vrai coup de génie<br />

tombe alors : faire de la litière<br />

<strong>Solvay</strong>, remarquable par<br />

sa blancheur, une litière<br />

diagnostique, en se basant sur<br />

la couleur prononcée de l’urine<br />

de chats affectés par certaines<br />

maladies. L’Université de Milan<br />

donne, en tant que partenaire<br />

technique, sa caution<br />

scientifique, et le brevet<br />

est déposé en 2004.<br />

Un changement de mentalité<br />

s’opère dans le même temps :<br />

« Il s’agissait de quitter<br />

la mentalité usine pour<br />

gagner celle du consommateur.<br />

En somme, de passer<br />

de l’obsession de la quantité<br />

et du vrac, à celle de la valeur<br />

ajoutée », dit Pierluigi Caretti,<br />

promoteur de la relance<br />

du projet.<br />

>> Bilan<br />

Aujourd’hui, le coproduit<br />

du carbonate de sodium est<br />

vendu dans de jolis sachets<br />

de 5 kilos et sa valeur<br />

a été multipliée par dix !<br />

Sans le Trophée, SolvCat<br />

ne serait pas née. « En réalité,<br />

nous avons gagné le droit<br />

de développer un produit<br />

qui, au départ, n’avait d’autre<br />

qualité que sa blancheur. Après,<br />

il a fallu du temps, de l’intuition<br />

commerciale et beaucoup<br />

de tâtonnements techniques<br />

pour arriver au résultat actuel,<br />

pour faire d’un déchet, un<br />

produit de haute qualité »,<br />

ajoute P. Caretti. Selon lui,<br />

<strong>Solvay</strong> a ouvert la porte à<br />

des défis encore inconcevables<br />

il y a quelques années. Mais il<br />

estime que « la volonté initiale<br />

ne suffit pas », que la réussite<br />

tient à l’opiniâtreté avec<br />

laquelle le projet va être suivi,<br />

y compris par le management.<br />

Mais que, surtout, peu<br />

de gens sont prêts, chez<br />

<strong>Solvay</strong>, à sortir de leur<br />

métier de base. « Pourtant,<br />

il y a beaucoup de synergies<br />

d’expertises possibles :<br />

imaginez tout ce que<br />

pourrait apporter la Pharma<br />

dans l’amélioration de la litière<br />

diagnostique ! Mais cela reste<br />

encore à construire… »<br />

Avec SolvCat,<br />

la valeur du coproduit<br />

du carbonate de sodium a été<br />

multipliée par dix !<br />

>> Perspectives<br />

Le marché commence à<br />

récompenser l’audace : les<br />

ventes de SolvCat explosent et<br />

de plus en plus de pays autres<br />

que l’Italie s’y intéressent.<br />

P. Caretti, responsable de son<br />

développement, voit deux<br />

pistes d’amélioration. Fidéliser<br />

le grand public en l’informant<br />

sur l’importance de<br />

la prévention, ce qui sera<br />

bientôt fait avec une brochure<br />

scientifique rédigée<br />

par l’Université de Milan<br />

et diffusée chez<br />

les consommateurs. Affiner<br />

encore les possibilités<br />

de diagnostic en allant<br />

jusqu’à préciser d’autres<br />

pathologies plus spécifiques<br />

(FUS*, diabète, insuffisance<br />

rénale…) grâce à l’addition<br />

de réactifs sélectifs.<br />

* Fus-Feline Urinary Syndrome.


ReportageRecyclage<br />

un procédé qui a de l’avenir<br />

Gagnant du premier trophée innovation organisé par <strong>Solvay</strong>, Vinyloop ® se présente comme la solution<br />

au recyclage du PVC. En Italie, une petite usine exploitant ce procédé a patiemment traversé ses inévitables<br />

maladies de jeunesse. Depuis peu, une seconde s’élance au Japon. L’atmosphère est confiante et des jours<br />

meilleurs semblent pointer à l’horizon…<br />

Procédé en boucle fermée, basé sur la dissolution<br />

sélective du PVC, Vinyloop ® a été développé<br />

par <strong>Solvay</strong> en 1998. Depuis 2000, date de sa<br />

consécration aux trophées de l’innovation,<br />

Vinyloop ® a fait son chemin ; discrètement,<br />

patiemment, avec ténacité. Aujourd’hui, même<br />

si le pavillon de la victoire n’est pas encore hissé,<br />

on a confiance en l’avenir…<br />

33<br />

Le PVC sur la sellette<br />

L’invention de Vinyloop ® a été stimulée par un client français de<br />

<strong>Solvay</strong>, la société Ferrari Textiles, qui fabrique de grandes bâches<br />

imprimées utilisées dans la publicité. Ces grandes toiles comportent<br />

une couche de PVC. C’est pour trouver une solution au recyclage de<br />

ce produit composite à courte durée de vie que Ferrari Textiles s’est<br />

adressée à <strong>Solvay</strong>. >>>


ReportageRecyclage<br />

>>><br />

34<br />

« Nous allons acheter<br />

200 tonnes par mois de PVC<br />

recyclé à Vinyloop ® Ferrare.<br />

C’est un argument pour<br />

convaincre nos propres clients.<br />

Mais nous devons être assurés<br />

d’un produit régulier, tant en qualité<br />

qu’en quantité. Avec <strong>Solvay</strong>, nous savons<br />

que l’objectif est à portée de mains. »<br />

Alessandro Mezzalirra, Directeur Achats groupe FITT,<br />

leader mondial du tuyau d’arrosage.<br />

Le contexte est porteur car le PVC devient, à l’époque, la cible d’une<br />

campagne d’opposition. « La production du PVC produit des dioxines ! »<br />

clament les groupes de pression écologistes. « Le PVC utilise des<br />

stabilisants à base de métaux lourds, qui polluent l’eau dans les canalisations<br />

en PVC », affirment d’autres. Même si ces allégations sont<br />

contredites, le message passe. Les producteurs s’organisent… Jean-<br />

Pierre Pleska, Managing Director de la SBU Vinyls explique :<br />

« L’industrie du PVC a commencé par examiner l’impact environnemental<br />

de la production du PVC. Elle s’est imposé des normes strictes avec<br />

une charte industrielle des producteurs de PVC. Tous les sites de <strong>Solvay</strong> utilisent<br />

les meilleures technologies disponibles (“best available technologies”).<br />

Remplacer les stabilisants à base de métaux lourds était au départ, un<br />

projet très ambitieux, il est aujourd’hui devenu réalisable : les alternatives<br />

existent déjà et deviennent de plus en plus performantes. D’ici à 2015 au<br />

plus tard, on n’en trouvera plus dans les formulations du PVC vierge. »<br />

Mais la question la plus cruciale est celle du recyclage. « On consomme<br />

6 millions de tonnes de PVC et 40 millions de tonnes de matières plastiques<br />

par an en Europe occidentale. On accumule par mise en décharge environ<br />

15 millions de tonnes de déchets plastiques par an, dont<br />

1,1 million de tonnes de PVC. Ce dernier a une durée de vie de plusieurs<br />

dizaines d’années. On attend donc de plus en plus de déchets dans les années<br />

à venir », continue Jean-Pierre Pleska. « Compléter son cycle de vie par un<br />

recyclage performant et ne pas en faire une charge pour les générations<br />

Amélioration du produit<br />

Usine – Italie.<br />

futures sont le seul moyen de lui garder ses chances de développement. »<br />

Ajoutons que la technologie de Vinyloop ® est également applicable à<br />

la plupart des matières plastiques.<br />

Premier pas en Italie<br />

Investir dans un procédé qui donne ses chances au recyclage du<br />

PVC est donc une décision à long terme. La première usine de recyclage<br />

Vinyloop ® a été construite à Ferrare (Italie) en 2002.<br />

« Fabriquer un PVC régénéré de qualité vendable à partir de déchets<br />

post-consommateurs très hétérogènes était un challenge. Par ailleurs, ce<br />

métier était nouveau pour nous », confie Paolo Groppi, aujourd’hui


à Ferrare<br />

Pour tous les recycleurs,<br />

le défi consiste<br />

à obtenir un produit fini<br />

le plus proche possible<br />

du produit « vierge ».<br />

« Nous avons<br />

progressivement apporté<br />

de nombreuses<br />

améliorations au procédé<br />

Vinyloop ® », explique<br />

Paolo Groppi,<br />

administrateur délégué<br />

de Vinyloop ® Ferrare.<br />

« D’abord du côté<br />

des filtres. Le progrès<br />

le plus récent est un filtre<br />

métallique que nous<br />

avons acquis en Australie.<br />

Nous avons aussi<br />

fortement amélioré<br />

les coûts de production<br />

par le développement<br />

d’un procédé de seconde<br />

génération nettement<br />

plus performant. »<br />

« Notre département<br />

recherche de NOH a mis<br />

au point l’utilisation<br />

de la décantation<br />

centrifuge pour remplacer<br />

notre filtration actuelle »,<br />

ajoute Alessandro Lippi,<br />

responsable de l’usine.<br />

« Nous sommes sur<br />

le point d’acheter cette<br />

machine qui sera adaptée<br />

pour fonctionner sous<br />

pression et à haute<br />

température. Enfin,<br />

nous avons décidé<br />

de mettre en place<br />

un prétraitement<br />

mécanique en amont<br />

de l’installation. Il nous<br />

permettra d’étendre<br />

la palette des déchets<br />

que nous pouvons traiter,<br />

et donc de profiter<br />

de primes au recyclage<br />

plus importantes. »<br />

« Éliminer la contamination<br />

issue des composants<br />

du produit de première<br />

génération est notre<br />

premier souci », explique<br />

Éric Breny, Vinyloop ®<br />

Marketing & Business<br />

manager. « Avec des<br />

déchets de PVC souple,<br />

on aura un PVC recyclé<br />

pour des applications<br />

souples. Mais petit à<br />

petit, nous arrivons à<br />

un produit fini plus noble,<br />

ouvert à des applications<br />

plus variées. »<br />

« Longtemps, nous<br />

sommes restés concentrés<br />

sur la résolution<br />

technique des difficultés<br />

du procédé », conclut<br />

Paolo Groppi.<br />

« Actuellement,<br />

nous consacrons notre<br />

énergie à améliorer<br />

le produit fini. Vous<br />

voyez que les choses<br />

évoluent ! »<br />

Administrateur délégué de Vinyloop ® Ferrara SpA. « Nous avons été<br />

des pionniers et grâce à l’enthousiasme collectif de toute l’équipe, on<br />

peut dire aujourd’hui que le procédé fonctionne, même s’il reste encore<br />

du chemin à parcourir pour le rendre vraiment compétitif. » L’usine<br />

de Ferrare emploie actuellement 17 personnes et traite principalement<br />

les déchets issus de la récupération du métal contenu dans les câbles<br />

électriques (la gaine qui entoure le cuivre). Mais elle peut aussi traiter<br />

les châssis de fenêtre, les blisters et, en mélange avec les déchets<br />

de câbles, les cuirs synthétiques, les bâches, les revêtements de sols<br />

et les tableaux de bord de voitures. Le produit issu de ce recyclage<br />

est un « pré-compound », une poudre grise que les fabricants de PVC<br />

réintroduisent dans leur processus de production. Conçue au départ<br />

Texiloop ® :<br />

un client partenaire<br />

pour recycler le PVC<br />

des bâches<br />

Initié par Ferrari Textiles,<br />

partenaire à 40 % dans<br />

Vinyloop ® Ferrare, le procédé<br />

Texiloop ® est destiné<br />

à traiter les bâches<br />

en polyester enduites<br />

de PVC. Le traitement<br />

des fibres nécessite<br />

une technique particulière.<br />

Un pilote spécifique pour<br />

traiter les déchets de bâches<br />

sera installé à Ferrare.<br />

Le procédé, qui partage<br />

une part de l’installation<br />

de Vinyloop ® , sera placé<br />

en parallèle avec<br />

ce dernier. L’investissement<br />

est de 2,8 millions d’EUR.<br />

pour traiter 8 500 tonnes/an, l’usine en a traité 5 000 tonnes en 2005<br />

et espère atteindre une capacité de 9 000 tonnes en 2008.<br />

Parallèlement à l’implantation de l’usine de Ferrare, <strong>Solvay</strong>, confiante<br />

dans l’avenir de son procédé, cherche à l’époque à implanter d’autres<br />

unités. Mais les conditions ne sont guère favorables. Sont successivement<br />

envisagées, puis abandonnées, des usines en Allemagne, en<br />

France, dans le Benelux, au Royaume-Uni, et même au Canada. Une<br />

étude est toujours en cours pour une implantation en Espagne. Pourquoi<br />

ces différentes tentatives n’ont-elles pas de suite ? « C’est que le procédé est<br />

encore cher », explique Patrick Crucifix, Vinyloop ® Business Manager chez<br />

<strong>Solvay</strong>. « Afin de fournir un produit fini en quantité et en qualité satisfaisantes<br />

dans des conditions de rentabilité acceptables, le procédé fait encore >>><br />

AVRIL 2006<br />

35


ReportageRecyclage<br />

>>><br />

36<br />

l’objet de constants efforts de développement technologique. » Le cas de<br />

Vinyloop ® n’est pas unique. D’autres sociétés qui se sont lancées<br />

dans l’aventure du recyclage ont subi de sérieux revers.<br />

Incitations au développement du recyclage<br />

En effet, pour permettre au recycleur d’atteindre son seuil de rentabilité,<br />

le recyclage doit être « encouragé » par des incitations extérieures.<br />

Les « gate fees » sont des primes que le « pollueur », détenteur<br />

des matières à recycler, est obligé de payer au recycleur ou à la<br />

décharge. Pour donner toutes ses chances au recyclage, il faut même<br />

interdire la mise en décharge, parce que cette opération nuit au<br />

développement durable. Autre incitation, qui agit en aval de la<br />

chaîne cette fois : le système de « green procurement » (ou « approvisionnement<br />

vert »). En Italie, par exemple, un décret du ministère<br />

de l’Environnement impose depuis 2003 aux administrations<br />

publiques de s’approvisionner à 30 % en matières issues du recyclage.<br />

Une telle réglementation encourage bien entendu les recycleurs,<br />

puisqu’elle draine vers eux des clients, acheteurs de leur produit<br />

recyclé. Vinyloop ® Ferrara SpA a réussi à obtenir le label « Green<br />

Procurement » pour son PVC régénéré. Il faut enfin placer le recyclage<br />

dans un contexte mondial. La Chine achète énormément de<br />

matières à recycler dans les pays occidentaux. Le transport est bon<br />

marché et le recyclage (manuel) en Chine beaucoup moins cher<br />

qu’en Europe. La pénurie de matières premières est une<br />

menace permanente pour les recycleurs européens.<br />

Deuxième pas au Japon<br />

Au Japon, la mise en décharge et l’incinération sont très onéreuses.<br />

La réglementation japonaise a depuis longtemps intégré le tri sélectif<br />

et le recyclage. Le rebond allait venir du pays du Soleil-Levant…<br />

Un jour, en effet, des ingénieurs d’un grand sidérurgiste nippon,<br />

Kobe Steel, rencontrent des ingénieurs<br />

de <strong>Solvay</strong>. Des ingénieurs<br />

qui rencontrent des ingénieurs<br />

se racontent des histoires<br />

Usine du Japon.<br />

L’aide des forces de vente<br />

de SolVin est précieuse<br />

La commercialisation du PVC<br />

recyclé est assurée par les<br />

forces de vente de SolVin,<br />

qui est l’actionnaire principal<br />

de Vinyloop ® Ferrara SpA.<br />

Paolo Groppi, Administrateur<br />

délégué de Vinyloop ® Ferrare<br />

et de SolVin Italia : « Nous<br />

exploitons au maximum<br />

la force de frappe des<br />

commerciaux de SolVin<br />

pour aller dénicher les clients<br />

qui peuvent utiliser le RPVC<br />

(PVC Recyclé) de manière<br />

efficace. De plus, la vente<br />

de produit recyclé en<br />

parallèle de notre offre<br />

de produit vierge est très<br />

positive pour l’image<br />

de SolVin, mais aussi pour<br />

celle du Groupe <strong>Solvay</strong>.<br />

Nos clients en PVC vierge<br />

apprécient cette position.<br />

Plusieurs nous ont dit :<br />

“Beaucoup parlent de<br />

développement durable,<br />

mais vous, en plus, vous<br />

agissez concrètement !” »


d’ingénieurs. Vinyloop ® se glisse dans la conversation. Une filiale de<br />

Kobe Steel, Kobelco Eco-Solutions, s’occupe d’environnement et<br />

de recyclage. Et c’est tout de suite l’intérêt. Au Japon, les « gates<br />

fees » sont élevées : 200 à 250 EUR par tonne de déchets de PVC.<br />

Voilà qui devient intéressant. Les études de faisabilité sont<br />

concluantes et, en 2005, une seconde usine Vinyloop ® (capacité :<br />

18 000 tonnes/an) s’installe dans la préfecture de Chiba, au sudest<br />

de Tokyo. Le démarrage est prévu pour ce printemps 2006.<br />

L’entreprise (une « co-entreprise » entre Kobelco à 90 % et <strong>Solvay</strong><br />

à 10 %) traitera du matériau issu de câbles usagés et de feuilles<br />

agricoles utilisées pour la culture sous serre. Patrick Crucifix est<br />

ravi de l’expérience : « La coopération avec Kobelco ne peut être que<br />

profitable pour nos deux entreprises. Nous avons prévu d’échanger<br />

toutes les idées d’amélioration au procédé, qui seront apportées de<br />

part et d’autre. » <strong>Solvay</strong> a conclu, dans ce sens, un partenariat à<br />

long terme avec Kobelco Eco Solutions. Les synergies techniques<br />

et le partage de savoir-faire seront un des éléments clés du succès<br />

de l’entreprise. Laissons la conclusion à Jean-Pierre Pleska : « Le<br />

recyclage de tout matériau est un problème de société que <strong>Solvay</strong> prend<br />

réellement à cœur. Avec Vinyloop ® , nous accumulons un savoir-faire<br />

précieux dans le recyclage du PVC. Le jour où la mise en décharge sera<br />

fortement régulée en Europe, comme c’est déjà le cas au Japon, le Groupe<br />

sera prêt. J’envisage très bien que les producteurs de PVC pourront installer<br />

à côté de leurs usines, des lignes de recyclage de 200 000 tonnes. »<br />

Avec la maturité technique acquise ces dernières années et des conditions<br />

de marché favorables, Vinyloop ® a un bel avenir devant lui… •<br />

Vinyloop ® , un procédé<br />

« éco-efficace »<br />

Impact élevé Impact faible<br />

0,4<br />

0,6<br />

0,8<br />

1,0<br />

1,2<br />

1,4<br />

1,6<br />

5<br />

Coûts élevés<br />

Primary Energy<br />

(non renewable)<br />

« De tous les procédés<br />

disponibles 0,4 pour<br />

le recyclage des déchets<br />

de câbles, le procédé<br />

lower impact<br />

Vinyloop 0,6 ® est le plus<br />

higher impact Environmental dimension<br />

qui l’a montré. 1,0 Voilà<br />

1,2<br />

1,4<br />

4<br />

3<br />

RECYCLAGE DE DÉCHETS DE CÂBLES<br />

Vinyl 2010,<br />

1,6<br />

5 4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

la réponse higher costs Economical des producteurs<br />

dimension<br />

lower costs<br />

<strong>Solvay</strong> est un partenaire actif du « PVC Industry Volontary<br />

Commitment », une approche dynamique de tous<br />

les partenaires de l’industrie de PVC (Vinyl 2010) pour<br />

prop<strong>oser</strong> des améliorations raisonnées et réalistes<br />

à l’écologie et à l’économie des PVC. Un des volets<br />

de ce développement durable est d’atteindre 200 000 tonnes<br />

de PVC recyclées en 2010. La technologie Vinyloop ® contribue<br />

à cet objectif. Vinyl 2010 a soutenu à raison de 3 millions d’EUR<br />

l’installation de Vinyloop ® à Ferrare et apporte encore<br />

2 millions d’EUR pour les derniers investissements.<br />

2<br />

1<br />

0<br />

Coûts faibles<br />

Source PE Europe : comparaison de différents procédés de recyclage.<br />

“éco-efficace”. »<br />

C’est une étude<br />

0,8<br />

indépendante financée<br />

par l’industrie du PVC<br />

un constat encourageant<br />

RECOVERY OF MIXEDCABLE WASTE<br />

pour Vinyloop ® par rapport<br />

à ses concurrents,<br />

en particulier lorsque<br />

des centaines de milliers<br />

de tonnes de PVC utilisées<br />

depuis les années soixante<br />

doivent arriver sur le marché<br />

du recyclage. Des unités<br />

d’une capacité bien supérieure<br />

à celle de Ferrare<br />

ne sont pas exclues.<br />

AVRIL 2006<br />

37


EntreNous<br />

38<br />

Rien à voir avec le travail à domicile d’autrefois. Idéalement, votre client<br />

ne se rend même pas compte que vous télétravaillez. Travailler à distance,<br />

la plupart du temps de chez soi, est-ce pour autant la panacée à venir ?<br />

Pas sûr, comme nous l’explique Georges Van Steene, membre du Centre de<br />

Compétence Management Development (CC MD) ayant une longue<br />

expérience du télétravail en Belgique.<br />

Prendre de la distance<br />

et travailler mieux ?<br />

Au départ, il s’agissait de répondre<br />

aux conditions minimales du<br />

télétravail, à savoir l’existence<br />

d’une infrastructure technique et<br />

la mise à disposition d’un équipement adapté :<br />

modems, lignes déviées, matériel portable.<br />

Ce fut chose faite dans les années 1990.<br />

« Lorsque <strong>Solvay</strong> a commencé à y réfléchir, nous<br />

n’avons pas fait d’estimation de R.O.I. (*) »,<br />

dit d’emblée Georges Van Steene. « Ceci,<br />

parce que nous avons très vite acquis la conviction<br />

qu’il serait préjudiciable de ne pas ouvrir<br />

la porte à cette nouvelle forme de travail. En<br />

effet, la demande est venue de certains<br />

membres du personnel qui connaissaient des<br />

problèmes importants, de santé ou de famille.<br />

La réaction a été, bien sûr, de prendre<br />

ces demandes en considération, entre autres<br />

pour éviter aux intéressés et à leur management<br />

immédiat des situations d’absences<br />

répétées, ou alors un repli vers un travail à<br />

temps partiel. » Toutefois, <strong>Solvay</strong> n’a pas<br />

voulu créer d’automatismes : il fallait tenir<br />

compte de notre culture, qui restait – et reste<br />

encore ? – une culture de proximité.<br />

Autres temps, autres mœurs<br />

D’autres facteurs ont favorisé l’émergence<br />

du télétravail. Structurels, ceux-là. Lorsqu’il<br />

fut dit que notre volonté de croissance passerait<br />

par l’expansion géographique, les<br />

moyens de nos ambitions ont été dégagés<br />

par une série de mesures de réorganisation,<br />

dont des fermetures de bureaux et des<br />

regroupements de filiales. Simultanément<br />

et de plus en plus, nous nous sommes<br />

appuyés sur des petites équipes souples et<br />

proactives qui développent nos marchés<br />

dans les régions prometteuses. « Cela nous<br />

contraint à d’autres approches », analyse<br />

G. Van Steene. « Par exemple, le droit social<br />

en Belgique a tenu compte de ces évolutions.<br />

Administrativement et légalement, les droits<br />

des télétravailleurs ont évolué pour inclure le<br />

travail à domicile. Mais cela ne suffit pas. Le<br />

travail sur les mentalités est tout aussi important.<br />

Et ceci pour les deux parties prenantes.<br />

Le télétravailleur doit s’affranchir de son<br />

besoin de justification face à un patron qu’il<br />

Être<br />

serein pour<br />

une plus<br />

grande<br />

efficacité<br />

MURIEL RUSINAK TRAVAILLE<br />

AU SALES DESK EXPORT DE<br />

SOLVIN. Elle y développe<br />

aussi l’e-business. Quand elle<br />

a eu son enfant, elle a cherché<br />

à améliorer ses conditions de<br />

travail en atténuant le poids<br />

de ses trajets (elle habite<br />

à plus de 100 km de son<br />

imagine suspicieux. Les managers, eux,<br />

doivent supporter une culture de la confiance<br />

où les objectifs et les résultats prévalent<br />

sur les contrôles ». Ces nouvelles façons de<br />

travailler appellent de nouvelles qualités managériales,<br />

dont la perception, à distance,<br />

bureau). Elle a donc demandé<br />

à « télétravailler » deux jours<br />

par semaine, faisant de<br />

la sorte d’une pierre deux<br />

coups : « Non seulement<br />

je me suis rendue plus<br />

disponible pour ma famille »,<br />

explique-t-elle, « mais j’ai<br />

pu organiser mon travail<br />

afin de réserver les tâches<br />

demandant le plus<br />

de concentration aux<br />

moments où je suis dans<br />

mon “home office”. Dans<br />

ces moments-là, rien ne me<br />

dérange et mon rendement<br />

explose ». Pour autant,<br />

elle n’envisage pas un<br />

télétravail full time :<br />

« Si je veux suivre le business,<br />

savoir comment va le marché,<br />

collecter l’information, je ne<br />

peux me passer des contacts<br />

directs. » Une réussite<br />

complète, donc ? « Oui.<br />

À condition de se montrer<br />

flexible. Le secret c’est de<br />

moduler le travail afin que<br />

la hiérarchie ne se rende<br />

pas compte que vous n’êtes<br />

pas physiquement présent<br />

certains jours. Il faut<br />

donc savoir renoncer<br />

à un jour à la maison si<br />

le bon fonctionnement<br />

du service l’impose. »


des enjeux humains. Dans ce contexte et pour<br />

aider les managers à s’adapter à ce nouveau<br />

style de « leadership », le CC MD a mis au<br />

point une formation spécifique appelée<br />

« Managing Remote Teams ». La réflexion<br />

porte sur l’évaluation des outils de<br />

développement adaptés, sur la motivation<br />

efficace de leur équipe, sur le renfort de la<br />

fidélité à <strong>Solvay</strong>…<br />

Perspectives interculturelles<br />

Chaque cas est un cas d’espèce et est fortement<br />

influencé par l’environnement<br />

culturel. Par conséquent, pour garder un<br />

maximum de souplesse, la gestion des télétravailleurs<br />

a été laissée à l’appréciation des<br />

Ressources Humaines locales.<br />

De l’avis de G. Van Steene, « On ne pouvait<br />

pas, en la matière, globaliser. Les habitudes<br />

liées au travail sont particulières aux cultures.<br />

Par exemple, dans les pays du sud de l’Europe,<br />

le respect du chef passe par la présence à ses<br />

côtés. Et puis, le besoin de contact entre collègues<br />

y est bien réel. Le télétravail fait peur<br />

parce qu’il peut réduire les liens sociaux ».<br />

Cependant, aujourd’hui, on peut penser que<br />

les mentalités ont évolué : « certains managers<br />

Stop ou encore ?<br />

Esprit d’équipe,<br />

es-tu là ?<br />

GÉRARD NAHON EST DIRECTEUR D’IBS (*) et,<br />

à ce titre, responsable d’équipes commerciales<br />

disséminées. « Si des problèmes existent »,<br />

dit-il, « c’est dans les têtes ». Ne cherchez donc<br />

pas du côté des infrastructures : elles donnent<br />

pleine satisfaction. S’il n’est pas évident<br />

de gérer des équipes commerciales qui<br />

télétravaillent à distances, parfois très longues,<br />

(jusqu’au Chili dans le cas qui nous concerne),<br />

c’est par « absence de contact physique et<br />

d’échange sur le terrain ». Truisme ? Peut-être.<br />

« Le plus dur », insiste pourtant G. Nahon,<br />

« est de bien coacher, donc de bien motiver<br />

des gens perdus au milieu de nulle part.<br />

Surtout lorsqu’il s’agit d’une entreprise<br />

comme <strong>Solvay</strong> qui attache beaucoup<br />

d’importance aux relations humaines<br />

et qui a une culture orale maison<br />

très forte. Mon défi est de leur fournir<br />

une communication “en couleurs” sur<br />

toutes les dimensions de l’entreprise pour<br />

développer leur sentiment d’appartenance<br />

au Groupe. Pour réussir, dans ces conditions,<br />

il nous faut des entrepreneurs autonomes<br />

dotés, en plus, de capacité d’indépendance et<br />

d’automotivation hors du commun. »<br />

(*) International Business Support.<br />

MICHEL DESSART, TECHNICO-COMMERCIAL CHEZ SOLVAY SOLEXIS, a été un pionnier<br />

du télétravail au sein du Groupe. Pour des raisons personnelles il fait une demande<br />

dès 2001. Refus. <strong>Solvay</strong> n’est pas prêt. En 2003, l’achat d’Ausimont change la donne :<br />

les activités en polymères fluorés sont regroupées à Bollate (Italie) et les bureaux<br />

de Bruxelles, fermés. « La demande s’est alors inversée et on m’a demandé d’essayer<br />

le “home working“ (*) . Il faut compter six mois pour s’y faire. Au début, on culpabilise<br />

dès qu’on n’est pas derrière le téléphone. Après, on assume plus facilement une<br />

situation dont les caractéristiques sont bien identifiées : on savoure les gains de<br />

temps et les diminutions de stress, de fatigue, de risque sur la route ; mais on se trouve<br />

confronté à une vie sociale qui se limite au téléphone et aux rares réunions…<br />

Finies les rencontres inopinées avec les collègues. Et c’est ça le plus difficile à compenser.<br />

Être vu, c’est exister, être dans le mouvement. »<br />

(*) Dans le jargon du Groupe, cela signifie télétravail à plein temps.<br />

© Stepen Derr – Image Bank – Getty Images.<br />

qui gèrent des équipes dans des contrées différentes<br />

trouvent une motivation supplémentaire<br />

par la richesse que leur offre la diversité culturelle<br />

de leurs collaborateurs. Ils découvrent là<br />

les enjeux du management du futur ! »<br />

Comme quoi, il en va du télétravail comme<br />

de beaucoup d’autres pratiques : quel que<br />

soit l’angle sous lequel on le regarde, on peut<br />

y trouver son compte. À condition d’être<br />

ouvert au changement… •<br />

(*) Return On Investment.<br />

AVRIL 2006 39


EntreNous<br />

PLAN PANDÉMIE DE GRIPPE HUMAINE<br />

Faire face à la menace<br />

Seule une action coordonnée de l’Organisation Mondiale<br />

de la Santé (OMS), des gouvernements nationaux,<br />

de la communauté médicale au sens large et des entreprises,<br />

permettra d’affronter la menace de pandémie de grippe<br />

humaine dérivée de l’actuelle pandémie du virus aviaire.<br />

<strong>Solvay</strong> se prépare.<br />

40<br />

Dans l’urgence et l’incertitude, comment faire face à la menace<br />

d’une pandémie de grippe humaine de type H5N1 ? Alors<br />

que la forme actuelle du virus aviaire n’est pas considérée<br />

comme une menace importante pour la santé de l’homme,<br />

de nombreux experts s’accordent à reconnaître que ce n’est qu’une<br />

question de temps… Un jour, selon une grande probabilité, ce virus<br />

s’adaptera ou un virus humain de la grippe acquerra, par échange de<br />

gènes avec le virus aviaire, les caractères H5 et N1. Alors, l’infection se<br />

transmettra entre humains avec comme conséquence, une éventuelle<br />

pandémie susceptible de faire de nombreuses victimes.<br />

© Frank Whitney/Getty Images/PhotoAlto.


Pour <strong>Solvay</strong>, il s’agit de se préparer à l’éventualité de voir arriver<br />

plusieurs vagues de grippe, entraînant un absentéisme significatif.<br />

Bien qu’il s’agisse avant tout d’un problème de santé publique, ses<br />

répercussions au niveau de la médecine du travail ne sont pas sans<br />

conséquence.<br />

Plans de préparation santé<br />

et business pour <strong>Solvay</strong><br />

« Comme nous ne savons pas où et quand la pandémie peut se déclencher,<br />

nous travaillons sur la base de différentes hypothèses. Dans<br />

notre “Plan de préparation médicale à une pandémie grippale” nous<br />

prévoyons des adaptations régulières en fonction de l’évolution<br />

possible de l’épidémie et des recommandations de l’OMS (voir<br />

encadré) », explique le Dr Christiane Baleux, responsable de la<br />

protection sanitaire du personnel.<br />

Deux aspects doivent être envisagés dans notre plan de préparation :<br />

le risque de maladie elle-même et le risque de contagion, qui est<br />

maximal avant l’apparition des symptômes. Tant que la situation<br />

reste comme aujourd’hui en phase 3 (voir encadré), c’est le médecin<br />

Groupe qui identifie et planifie des actions pour les responsables<br />

Santé du Groupe et émet des recommandations générales pour l’ensemble<br />

du personnel, notamment pour les voyageurs dans les pays<br />

à risque. Mais si la menace devait basculer en phases 4 ou 5 (caractérisées<br />

par des cas de transmission interhumaine avérés), ce serait aux<br />

médecins coordinateurs régionaux de <strong>Solvay</strong> de gérer les situations,<br />

localement, en fonction des dispositifs de santé publique mis en<br />

place par les gouvernements (procédures de prise en charge hospitalière,<br />

mesures de protection, d’isolement et de décontamination,<br />

délivrance des antivirus, disponibilité du vaccin, etc.).<br />

« De toute façon, notre approche implique une liaison étroite avec les<br />

plans de prévention établis par les autorités nationales », insiste le<br />

Dr Baleux. « Mais ces plans d’alerte et de prévention n’existent pas<br />

partout. D’où l’importance particulière d’une bonne communication<br />

au sein de <strong>Solvay</strong> dans ces pays et d’une formation adéquate du<br />

personnel de nos services de médecine du travail. »<br />

C’est aussi à ce stade que devront s’appliquer les actions pratiques<br />

actuellement envisagées : restriction des déplacements professionnels,<br />

mise en quarantaine, port de masques et gants de protection,<br />

limitation de contact avec le public, etc.<br />

Une pandémie risque aussi de désorganiser les activités de production<br />

et de distribution. Jacques de Gerlache, coordinateur de la communication<br />

de crise à <strong>Solvay</strong> : « Notre rôle, au niveau Groupe, est de réfléchir avec<br />

les Secteurs et les Business Units pour qu’ils se préparent en cas de pandémie. »<br />

Que faire si une partie du personnel est malade ? Quelles sont les<br />

fonctions clés et les fournitures indispensables pour maintenir l’activité<br />

industrielle en toute sécurité ? « Nous devons à la fois protéger le personnel<br />

et assurer la continuité de l’activité de l’entreprise. »<br />

Production de vaccins : l’atout <strong>Solvay</strong><br />

En cas de pandémie humaine, seul un vaccin efficace permettrait<br />

d’enrayer la propagation du virus. La capacité d’une production<br />

rapide une fois que la nouvelle souche a été identifiée, isolée et préparée<br />

pour la production de vaccin (six mois environ), est bien sûr<br />

cruciale. Or, les chercheurs de <strong>Solvay</strong> Pharmaceuticals viennent de<br />

mettre au point une nouvelle méthode de production de vaccin par<br />

culture cellulaire. La nouvelle usine de production aux Pays-Bas est<br />

en cours de validation, et les essais cliniques du mono-vaccin H5N1<br />

destiné à combattre le virus aviaire actuel ont déjà commencé.<br />

Avantage de taille : ce mode de production peut être lancé bien plus<br />

rapidement et s’avère beaucoup plus flexible que la méthode<br />

traditionnelle qui recourt à des œufs de poules comme milieu de<br />

culture. Ce mode de production du vaccin serait bien sûr celui<br />

utilisé le jour où apparaîtrait la variante tant redoutée d’une souche<br />

transmissible par l’homme.<br />

Un autre apport de <strong>Solvay</strong> à la lutte contre la grippe aviaire est le<br />

Proxitane ® . Ce désinfectant peroxydé – un biocide à base d’acide<br />

peracétique –, mis au point en 1996, fut largement utilisé lors de<br />

l’épidémie de fièvre aphteuse au Royaume-Uni. En 2004, le<br />

produit a été testé par l’industrie de la volaille en Thaïlande, avec<br />

un succès remarquable : cette désinfection limite drastiquement<br />

la propagation du virus dans les élevages. Dans les pays atteints par<br />

le virus H5N1, cette application du Proxitane ® est donc appelée à<br />

un avenir prometteur. •<br />

Une échelle d’alerte<br />

en six phases<br />

Dans son « Plan mondial de préparation à une pandémie<br />

de grippe », l’OMS définit six phases successives d’alerte<br />

et édicte une série de recommandations relatives aux<br />

mesures à prendre par les Etats avant et pendant<br />

une pandémie.<br />

LES PHASES 1 ET 2, appelées interpandémiques,<br />

correspondent à des périodes où aucun nouveau<br />

type de virus grippal n’est dépisté chez l’homme.<br />

LES PHASES 3, 4 ET 5 sont celles de l’alerte à la pandémie.<br />

La situation actuelle correspond à la phase 3.<br />

Elle est caractérisée par des cas d’infection de personnes<br />

humaines par le sous-type viral aviaire H5N1, mais sans<br />

transmission interhumaine. L’OMS recommande pour<br />

cette phase la caractérisation rapide de toute nouvelle<br />

souche virale et la prise de mesures adéquates,<br />

notamment la constitution de stocks d’antiviraux<br />

et une communication appropriée vers le grand public.<br />

En phase 4 et 5, les cas de transmissions interhumaines<br />

d’un virus grippal sont constatés mais restent limités<br />

et localisés, car le virus n’est pas encore pleinement<br />

adapté à l’homme, ou reste peu contagieux. La phase 5<br />

se distingue de la phase 4 par le caractère épidémique<br />

de la transmission humaine. L’essentiel sera, à ce stade,<br />

de mettre en œuvre le plus rapidement possible<br />

des mesures de lutte pour limiter au maximum<br />

les risques de généralisation de l’épidémie.<br />

Notamment par les quarantaines, l’administration<br />

d’antiviraux et la vaccination lorsque le vaccin aura été<br />

fabriqué à partir de la souche virale responsable de<br />

l’infection humaine.<br />

LA PHASE 6 est celle de la pandémie ou épidémie<br />

généralisée. La transmission interhumaine est alors<br />

large et durable.<br />

AVRIL 2006 41


Nos globe-trotters<br />

De<br />

décembre<br />

2005<br />

à janvier<br />

2006<br />

42<br />

Lionel de Beauffort<br />

Rheinberg (Allemagne)<br />

SolVin<br />

Ingénieur Fabrication PVC<br />

« Venant du marketing<br />

des Feuilles Industrielles,<br />

je découvre aujourd´hui deux mondes totalement<br />

différents : celui de la production et celui de SolVin.<br />

C’est un défi très prenant et très motivant.<br />

Je suis également très heureux d’intégrer l´équipe<br />

de SolVin-Rheinberg, jeune et dynamique. »<br />

Adrian Garcia<br />

Torrelavega (Espagne)<br />

<strong>Solvay</strong> Quimica<br />

Project Engineer<br />

Coenraad De Graaf<br />

Paris (France)<br />

Fournier Pharma<br />

CEO<br />

Laurence Downey<br />

Marietta (États-Unis)<br />

<strong>Solvay</strong> Pharmaceuticals<br />

General Manager<br />

« Ce nouveau challenge signifie<br />

un retour “à la maison”<br />

après sept années au Canada. Au cours de ma<br />

carrière, j’ai vécu plusieurs changements culturels :<br />

de Southampton (G.-B.) vers la Géorgie (comme le<br />

premier Européen expatrié transféré à Marietta<br />

après l’acquisition de Reid Rowell, en 1986),<br />

ensuite vers Toronto en 1998, et ce retour aux USA.<br />

Je les ai tous appréciés car ils ont chacun leurs<br />

charmes. Je suis content d’être à nouveau près<br />

de mes deux filles et de mon petit-fils d’un an et<br />

j’adore le climat plus chaud ! Mon principal hobby<br />

est de regarder le football anglais… et grâce<br />

aux satellites c’est même possible ici ! »<br />

Ern Edmonds<br />

Bensberg (Allemagne)<br />

<strong>Solvay</strong> Organics<br />

SBU Molecular Solutions<br />

General Manager<br />

« J’aime tout dans mon nouveau<br />

pays. Bensberg est un endroit<br />

charmant, avec un centre-ville agréable et de bons<br />

restaurants. J’apprécierais y passer plus de temps si<br />

j’avais cette chance. Cette partie de l’Allemagne est<br />

très attractive et Cologne est une ville sympathique<br />

avec une jolie cathédrale et un bel aéroport. Ayant<br />

quitté le climat anglais pluvieux mais doux, ce fut<br />

un choc de trouver l’hiver froid et neigeux. »<br />

Renzo Ferrari<br />

Bussi (Italie)<br />

<strong>Solvay</strong> Chimica Italia<br />

Industrial Park Manager<br />

& New Business Development<br />

Coordinator<br />

« Je reviens en Italie après sept ans en Bulgarie.<br />

Je me sens plus riche, non seulement grâce<br />

à l’expérience d’avoir vécu dans un environnement<br />

et une culture différents, mais surtout car<br />

la Bulgarie m’a donné deux bijoux : ma femme<br />

et ma fille, née à Varna il y trois ans et demi.<br />

Après m’être intégré dans mon nouveau poste<br />

dans une usine située dans une des plus magnifiques<br />

régions italiennes, j’espère avoir assez de temps<br />

pour leur montrer leur nouveau pays,<br />

ses monuments, les paysages, les gens… et, bien sûr,<br />

cuisiner, ce qui est ma vraie passion. »<br />

Jiri Jerabek<br />

Prague<br />

(République tchèque)<br />

<strong>Solvay</strong> Chem Spol<br />

MDU Export Manager<br />

for SBU AFM<br />

« Mon mouvement est un retour dans mon pays<br />

natal (Prague, République tchèque). Par conséquent<br />

c’est très facile, il n’y a aucun problème.<br />

Nous sommes sûrs, ma femme et moi,<br />

que nous garderons contact avec de nombreux amis<br />

que nous nous sommes faits en Italie. »<br />

Guenter Krause<br />

Tokyo (Japon)<br />

<strong>Solvay</strong> Seiyaku<br />

R&D General Manager<br />

« J’aime beaucoup le Japon<br />

qui est une ville de service.<br />

Ce service n’est pas superficiel comme dans d’autres<br />

pays. Les Japonais vivent la Valeur “Orientation<br />

client” de <strong>Solvay</strong> et anticipent vos souhaits.<br />

J’aime la musique et les sports. Je joue du piano<br />

et de la trompette, mais j’écoute le plus souvent<br />

de la musique, du hard rock au classique et l’opéra.<br />

D’un point de vue sportif, je cours, je nage en été<br />

et je suis fan de foot, mais j’aime aussi regarder<br />

tous les sports excepté la boxe et la lutte. »<br />

Giuseppe Malinverno<br />

Milan (Italie)<br />

<strong>Solvay</strong> Italia<br />

Public Affairs Officer<br />

« Après trois ans à Bruxelles,<br />

je reviens en Italie. L’intéressant<br />

est de garder ma position de EU Public Affairs (PA)<br />

Manager dans le Centre de Compétence PA.<br />

J’ai vraiment apprécié cette période. Comparé<br />

à Milan, la ville où je suis né et où vit ma famille,<br />

Bruxelles est certainement plus verte et offre<br />

une réelle atmosphère européenne où vous sentez<br />

la profondeur de l’esprit de l’Union européenne.<br />

Concernant mes loisirs, je pense continuer à voyager<br />

(mon hobby favori), écouter de la musique (surtout<br />

la musique progressive et des groupes comme Pink<br />

Floyd), regarder le foot (mon équipe est l’AC Milan)<br />

et suivre l’équipe de foot amateur de mon fils<br />

Matteo comme son Managing Director. »<br />

Vincent Meunier<br />

Bollate (Italie)<br />

<strong>Solvay</strong> Solexis<br />

WW Heat Transfer Segment<br />

Manager<br />

« Après trois ans d’expériences<br />

magnifiques à Solexis aux USA, ma famille,<br />

avec en plus une petite fille américaine, est installée<br />

en Italie. C’est un changement de culture et<br />

d’environnement, mais la gentillesse et la bonne<br />

volonté des gens sont les mêmes. J’espère que mon<br />

nouveau job et la vie de famille (trois enfants)<br />

me laisseront assez de temps pour découvrir toutes<br />

les parties touristiques de l’Italie. J’adore conduire<br />

le matin près de montagnes recouvertes de neige.<br />

Ce qui me manque est le “Philly cheesesteak !“. »<br />

Sébastien Mutel<br />

Ixelles (Belgique)<br />

SIS<br />

Global LAN Services Delivery<br />

Manager<br />

« Je n’ai pas encore trouvé<br />

beaucoup de temps pour découvrir Bruxelles.<br />

Néanmoins, un saut vers la “Grand-Place”<br />

ne m’a pas déçu ! D’autres excursions sont déjà<br />

au programme : Bruges, Amsterdam…<br />

Au niveau de la météo, et contrairement à ce que<br />

certains peuvent s’imaginer, Bruxelles n’est pas<br />

toujours sous la pluie… En ce qui concerne ma vie<br />

personnelle, ma petite amie est restée en France<br />

(Strasbourg), mais même sans TGV la distance reste<br />

acceptable. D’autre part, mon hobby, les voitures<br />

radiocommandées, m’amène à me déplacer souvent<br />

dans toute la France et même à l’étranger<br />

et ainsi à rester en contact avec mes amis. »<br />

James Joyce<br />

Marietta (États-Unis)<br />

<strong>Solvay</strong> Pharmaceuticals<br />

Clinical Program Manager<br />

Michael Pittroff<br />

Séoul (Corée)<br />

<strong>Solvay</strong> Fluor Korea<br />

Marketing Manager<br />

Semiconductor Chemicals Asia<br />

« J’apprécie la large variété de la cuisine coréenne,<br />

la gentillesse des gens, la vie calme, la propreté<br />

des rues et le système de métro. Je n’aime pas<br />

la pollution de l’air et le trafic chaotique, y compris<br />

tous les embouteillages. Comme j’ai grandi<br />

en Bavière, j’aime tous les sports extérieurs à l’image<br />

de l’escalade, du ski et de la marche. »<br />

Ute Reuther<br />

Devnya (Bulgarie)<br />

Head of Electrical<br />

Department<br />

« J’aime beaucoup l’accueil<br />

chaleureux des gens et les<br />

magnifiques étés près de la mer. Mon hobby durant<br />

les vacances est la plongée sous-marine. En Bulgarie<br />

j’ai découvert le jet-ski. Comme je n’ai pas beaucoup<br />

de temps libre, je lis des livres. Chez moi, je faisais<br />

régulièrement du “inline skating” mais ce n’est pas<br />

possible ici. »<br />

Luis Serrano<br />

Barcelone (Espagne) <strong>Solvay</strong><br />

Iberica<br />

Directeur Général Adjoint<br />

(en janvier 2006) et Directeur<br />

Général (en juin 2006)<br />

« Mon “nouveau pays” est mon pays natal,<br />

je le connais donc bien. Mes hobbies sont les mêmes<br />

en Espagne qu’à Bruxelles : la lecture, les soldats<br />

de plomb et les sports à la télévision. La qualité<br />

de vie de la Belgique me manque, y compris<br />

la nourriture. Évidemment ma famille et le climat<br />

m’aident à m’adapter à ma nouvelle vie. »<br />

Ulrich Seseke Koyro<br />

Onsan (Corée)<br />

<strong>Solvay</strong> Fluor Korea<br />

Project Leader<br />

QC + Lab<br />

« J’aime la nourriture coréenne<br />

et le comportement éthique des Coréens, basé<br />

principalement sur le respect mutuel. Il serait<br />

agréable de le voir adopté dans notre culture<br />

européenne. D’un autre côté, l’horaire de travail<br />

est différent et plus rempli que le nôtre.<br />

Actuellement, il n’y a malheureusement que le<br />

travail, puisque je suis le seul expatrié à Onson.<br />

Mes deux autres collègues, basés au nord de Séoul,<br />

vont me rejoindre dans quatre mois. J’essaie de<br />

continuer les activités sportives que je pratiquais en<br />

Allemagne : mountain bike, course à pied, aviron ou<br />

snowboard. Le week-end, j’essaie de faire du sport et<br />

de me relaxer ou de visiter les grandes villes proches. »


Pierre Tucoulat<br />

NOH (Belgique)<br />

SolVin<br />

CEO<br />

« J’aime l’aspect international<br />

et multiculturel de Bruxelles. Je<br />

n’aime pas le ciel lourd et plombé (surtout en revenant<br />

d’Argentine). Mes hobbies consistent à m’occuper de<br />

mes quatre enfants qui sont maintenant disséminés en<br />

Europe, la peinture, et le golf quand le ciel le permet. »<br />

Robert Vincent<br />

Barcelone (Espagne)<br />

<strong>Solvay</strong> Iberica – Business Processes Improvement<br />

« Je connais bien ce pays puisque j’y suis né et que<br />

j’y ai vécu dix-huit ans… J’aime le dynamisme et la<br />

compétence des gens, même si certains processus<br />

administratifs ne semblent pas avoir beaucoup évolué<br />

vers l’efficacité. J’apprécie le climat très agréable dans<br />

cette ville superbe que j’ai un immense plaisir à<br />

retrouver et à reconnaître… Nous allons consacrer une<br />

partie de nos loisirs à visiter la Catalogne et y faire des<br />

randonnées pédestres et sûrement profiter de la vie<br />

culturelle intense qui nous entoure. Je me réjouis aussi<br />

de pouvoir survoler la région en pratiquant avec<br />

mon frère l’aviation légère, notre “sport” préféré. »<br />

Franz Vondenhof<br />

Onsan (Corée)<br />

<strong>Solvay</strong> Fluor Koréa<br />

Process Leader F2/SF6/IF5<br />

« En Corée, j’aime la gentillesse<br />

des gens, la nourriture<br />

(tant qu’elle n’est pas trop épicée) et le travail avec<br />

nos sous-traitants et collègues. Je n’aime pas<br />

le manque de possibilités de m’entraîner dans<br />

un environnement vert et le fait que le pays<br />

soit trop bondé ! Durant mes temps libres j’essaie<br />

de m’entraîner au triathlon. L’année passée j’ai fini<br />

mon premier Ironman, qui était une superbe<br />

expérience. Malheureusement, le temps que je passe<br />

à m’entraîner est trop court ! Mon rêve serait<br />

de finir une fois à Hawaii ! »<br />

Wolfgang<br />

Wiesenhoefer<br />

NOH (Belgique)<br />

DSCH<br />

Research Organic Chemical<br />

(CF3) – SBU Molecular Solutions<br />

« C’est pour moi la première expérience à long<br />

terme dans un pays étranger. Néanmoins, j’aime<br />

le défi de travailler dans un nouveau pays avec une<br />

culture différente et aussi d’apprendre une nouvelle<br />

langue. J’aime le foot (jouer et regarder) et je suis<br />

un peu déçu de ne pas être en Allemagne lorsque<br />

la Coupe du monde débutera cette année<br />

et voir toutes les personnes intéressantes. »<br />

Michael Wurdinger<br />

Tavaux (France)<br />

<strong>Solvay</strong> Électrolyse France<br />

Ingénieur Production<br />

Allyliques<br />

« Lorsque j’ai rejoint <strong>Solvay</strong><br />

il y a cinq ans, mon chef m’avait conseillé d’apprendre<br />

le français. Suivant son conseil, me voici muté à Tavaux.<br />

Mes collègues m’aident à améliorer mon français d’une<br />

manière très motivante. J’ai vécu toute ma vie dans<br />

des villes de plus de 100 000 habitants et à Tavaux je vis<br />

pour la première fois dans un très petit village.<br />

Il sera intéressant de découvrir une autre façon de vivre<br />

et j’espère m’adapter facilement. Mon hobby principal<br />

est le volley-ball en hiver et le beach-volley en été.<br />

J’espère trouver une équipe que je pourrais rejoindre<br />

ici. Les gens sont très enthousiastes de leurs productions<br />

locales (vin, fromage, moutarde…), celles que j’ai déjà<br />

testées justifient cet enthousiasme. »<br />

Novosol ®<br />

http://www.novosol.be<br />

● Mis en ligne en février 2006,<br />

le tout nouveau site Novosol ® nous<br />

invite à découvrir un procédé<br />

innovant pour le traitement des<br />

résidus. Novosol ® consiste à<br />

transformer des résidus dangereux<br />

en matériels inertes et neutres qui<br />

peuvent alors être incorporés dans<br />

une vaste gamme de matériaux.<br />

Novosol ® fournit une réponse<br />

adaptable pour le traitement de<br />

différents types de résidus<br />

contaminés avec des métaux lourds<br />

et des composés organiques. C’est<br />

le cas, par exemple, du traitement<br />

des boues de dragage des canaux,<br />

ce qui renforce la position de<br />

<strong>Solvay</strong> dans l’écologie industrielle.<br />

Le site est construit selon quatre<br />

grandes rubriques : procédé de<br />

base, implémentation technique,<br />

À lireÀ voir<br />

Kiosque<br />

Le Corcovado à Rio (Brésil).<br />

L’ORIGINE DES LIENS<br />

ENTRE LE BRÉSIL ET LA BELGIQUE<br />

● <strong>Solvay</strong> Brésil sponsorise un livre dédié à la vie et au travail<br />

du diplomate et dessinateur Benjamin Mary, le premier ambassadeur<br />

belge au Brésil, et aux relations de la Belgique avec l’Empire brésilien.<br />

M. Mary (1792-1846) a vécu à Rio de Janeiro (Brésil) entre 1834 et 1838<br />

et a initié les premières relations commerciales entre les deux pays.<br />

Le dessinateur et paysagiste a trouvé dans la « ville merveilleuse »,<br />

l’inspiration pour plusieurs tableaux et portraits de personnalités<br />

de l’époque. Le livre sera présenté le 23 mai 2006, au Musée brésilien<br />

de la Sculpture, à São Paulo, parallèlement à l’inauguration de<br />

la première exposition publique des œuvres de B. Mary.<br />

Web<br />

domaines d’application et<br />

approche marketing.<br />

<strong>Solvay</strong> Injectables<br />

http://www.solvay-injectables.com<br />

● <strong>Solvay</strong> Pharmaceuticals vient<br />

de lancer, début 2006, un site<br />

Internet dédié aux injectables.<br />

<strong>Solvay</strong> Injectables est une<br />

division spécialisée de <strong>Solvay</strong><br />

Pharmaceuticals disposant<br />

d’installations modernes à Olst<br />

(Pays-Bas). À travers cette plateforme<br />

Web, <strong>Solvay</strong> Injectables<br />

propose des services en matière<br />

de médicaments injectables<br />

dans différents domaines :<br />

formulation, remplissage<br />

des seringues, étiquetage,<br />

emballage et distribution,<br />

tout comme au niveau de<br />

l’enregistrement de médicaments,<br />

de l’évaluation de leur stabilité<br />

ou des analyses pour le contrôle<br />

de qualité.<br />

AVRIL 2006 43


AVEZ-VOUS DÉJÀ PRÉSENTÉ<br />

VOTRE PROJET INNOVATION ?<br />

CLÔTURE LE 31 MAI 2006

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