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Thèse de Aurélien MARTINAGE - Anatomie appliquée à la chirurgie ...

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UNIVERSITE DE NICE SOPHIA ANTIPOLIS<br />

FACULTE DE MEDECINE<br />

CONTRIBUTION A L’ETUDE DES VARIATIONS ANATOMIQUES DES<br />

MUSCLES FLECHISSEURS DES DOIGTS ET INTRINSEQUES DE LA MAIN,<br />

COLONNE DU POUCE EXCLUE<br />

THESE<br />

Présentée et publiquement soutenue <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> Nice<br />

le jeudi 14 septembre 2006<br />

Par<br />

<strong>Aurélien</strong> <strong>MARTINAGE</strong>, né le 19 avril 1978 <strong>à</strong> Roubaix<br />

Interne <strong>de</strong>s Hôpitaux<br />

Pour obtenir le gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> Docteur en Mé<strong>de</strong>cine (diplôme d’Etat)<br />

Examinateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèse :<br />

Madame le Professeur Elisabeth Lebreton, Prési<strong>de</strong>nt<br />

Monsieur le Docteur Thierry Ba<strong>la</strong>guer, Directeur <strong>de</strong> <strong>Thèse</strong><br />

Monsieur le Professeur André Bourgeon, Assesseur<br />

Monsieur le Professeur Fernand De Peretti, Assesseur<br />

Monsieur le Professeur Joseph Santini, Assesseur


Résumé<br />

Objectifs. Nous rapportons une série <strong>de</strong> trente dissections <strong>de</strong> membres supérieurs. Les<br />

résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> série sont confrontés aux <strong>de</strong>scriptions c<strong>la</strong>ssiques d’anatomie et aux données <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> littérature. Les inci<strong>de</strong>nces cliniques et chirurgicales <strong>de</strong>s variations muscu<strong>la</strong>ires sont<br />

évoquées.<br />

Matériel et Métho<strong>de</strong>s. La série comportait huit cadavres <strong>de</strong> sexe masculin et sept <strong>de</strong> sexe<br />

féminin, disséqués <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux côtés. Les muscles fléchisseurs <strong>de</strong>s doigts et intrinsèques <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

main, colonne du pouce exclue, étaient analysés. Les variations muscu<strong>la</strong>ires étaient notées.<br />

Résultats. Les fléchisseurs superficiel du troisième doigt et profond <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>x étaient les plus<br />

indépendants. Des connexions fréquentes étaient retrouvées entre les fléchisseurs superficiels<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers doigts. Le fléchisseur superficiel du cinquième doigt, souvent fin, était<br />

toujours présent. Les lombricaux étaient très variables avec une anatomie c<strong>la</strong>ssique retrouvée<br />

dans 27% <strong>de</strong>s cas. Les interosseux dorsaux s’organisaient en <strong>de</strong>ux chefs et se terminaient par<br />

un faisceau osseux et un faisceau superficiel. Les interosseux palmaires étaient constitués<br />

d’un chef et se terminaient par un faisceau superficiel. Ils ne présentaient pas d’insertion<br />

osseuse, comme <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s troisièmes interosseux dorsaux. Les « attaches nucléaires<br />

palmaires » du faisceau superficiel étaient constantes. L’abducteur du petit doigt présentait<br />

presque toujours une double insertion distale. Il fusionnait très souvent avec le court<br />

fléchisseur du petit doigt qui manquait dans 40 % <strong>de</strong>s cas. Un muscle abducteur du petit doigt<br />

accessoire a été observé.<br />

Conclusions. Ce travail nous a permis d’avoir une opinion personnelle sur les divergences<br />

entre auteurs retrouvées dans les ouvrages d’anatomie, et <strong>de</strong> préciser certains détails comme<br />

l’organisation <strong>de</strong>s muscles interosseux et leurs terminaisons. Nous avons retrouvé les<br />

variations muscu<strong>la</strong>ires les plus fréquentes. L’analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> littérature montre que certaines<br />

variations considérées comme c<strong>la</strong>ssiques sont sans fon<strong>de</strong>ment, comme l’absence du<br />

fléchisseur superficiel du cinquième doigt. Généralement asymptomatiques, ces variations<br />

peuvent expliquer <strong>de</strong> nombreuses pathologies.


I. INTRODUCTION<br />

1<br />

La main <strong>de</strong> l’Homme possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s possibilités fonctionnelles remarquables, retrouvées dans<br />

nul autre appareil, et ceci toutes espèces confondues. Ces possibilités sont le fruit d’un très<br />

long processus adaptatif aboutissant notamment <strong>à</strong> l’apparition d’un système muscu<strong>la</strong>ire<br />

intrinsèque particulièrement complexe. L’étu<strong>de</strong> anatomique <strong>de</strong>scriptive et fonctionnelle <strong>de</strong> ce<br />

système et <strong>de</strong> l’appareil fléchisseur <strong>de</strong>s doigts, auquel il est intimement lié, est un sujet qui<br />

passionne les scientifiques <strong>de</strong>puis plusieurs siècles. La bibliographie est foisonnante, et <strong>de</strong><br />

multiples variations anatomiques ont notamment été rapportées.<br />

Notre travail présente les résultats d’une série <strong>de</strong> trente dissections <strong>de</strong> membres supérieurs<br />

concernant les muscles fléchisseurs <strong>de</strong>s doigts et intrinsèques <strong>de</strong> <strong>la</strong> main. Nous avons exclu <strong>la</strong><br />

colonne du pouce qui présente <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs et intrinsèques propres, et une<br />

anatomie <strong>de</strong>scriptive et fonctionnelle globalement indépendante <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s doigts longs. Les<br />

muscles étudiés sont donc les muscles fléchisseurs superficiel et profond <strong>de</strong>s doigts, les<br />

muscles lombricaux, les muscles interosseux dorsaux et palmaires, et les muscles <strong>de</strong><br />

l’éminence hypothénar.<br />

Les objectifs <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> sont <strong>de</strong> confronter nos résultats aux <strong>de</strong>scriptions d’anatomie<br />

c<strong>la</strong>ssiquement admises et d’en préciser certains points afin <strong>de</strong> mieux comprendre l’anatomie<br />

fonctionnelle, <strong>de</strong> comparer les variations anatomiques retrouvées aux données <strong>de</strong> <strong>la</strong> littérature,<br />

et <strong>de</strong> synthétiser en un seul ouvrage les principales variations rapportées <strong>de</strong>puis 1897. Enfin,<br />

les situations cliniques <strong>de</strong>vant lesquelles il faudra penser <strong>à</strong> ces variations sont évoquées, ainsi<br />

que les conséquences chirurgicales éventuelles qui en découlent.


2<br />

Le <strong>la</strong>ngage anatomique utilisé, exclusivement mo<strong>de</strong>rne, est <strong>la</strong> nomenc<strong>la</strong>ture anatomique issue<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Nomina Anatomica francisée (nomenc<strong>la</strong>ture internationale francisée) que chacun doit<br />

maintenant accepter (122).


II. RAPPELS<br />

II .1. RAPPELS EMBRYOLOGIQUES<br />

3<br />

II. 1. A. Organogenèse du système muscu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>s membres<br />

Les muscles dérivent du méso<strong>de</strong>rme qui s’organise, <strong>à</strong> partir du dix-septième jour du<br />

développement, en méso<strong>de</strong>rme para-axial, méso<strong>de</strong>rme intermédiaire et méso<strong>de</strong>rme <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>me<br />

<strong>la</strong>térale.<br />

Le méso<strong>de</strong>rme <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>me <strong>la</strong>térale donne les méso<strong>de</strong>rmes branchial, somatique ou pariétal, et<br />

sp<strong>la</strong>nchnique ou viscéral. Résultant <strong>de</strong> <strong>la</strong> prolifération du méso<strong>de</strong>rme somatique (ou pariétal),<br />

les bourgeons <strong>de</strong>s membres supérieurs apparaissent au vingt-quatrième jour sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong><br />

petits bombements <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroi <strong>la</strong>térale du corps, <strong>à</strong> <strong>la</strong> partie inférieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> région cervicale. A<br />

<strong>la</strong> fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> quatrième semaine, ils ont l’aspect <strong>de</strong> crêtes orientées dans le p<strong>la</strong>n frontal. Chaque<br />

bourgeon comprend un axe méso<strong>de</strong>rmique recouvert par une coiffe ecto<strong>de</strong>rmique. L’axe<br />

méso<strong>de</strong>rmique induit <strong>la</strong> différenciation <strong>de</strong> l’ecto<strong>de</strong>rme situé <strong>à</strong> l’apex du bourgeon en un<br />

épaississement formant <strong>la</strong> crête ecto<strong>de</strong>rmique apicale. Celle-ci, par induction, stimule<br />

l’allongement proximo-distal du membre. Le méso<strong>de</strong>rme somatique donnera les os, les<br />

tendons, les vaisseaux sanguins et <strong>la</strong> majeure partie du <strong>de</strong>rme. L’ecto<strong>de</strong>rme donnera <strong>la</strong> peau et<br />

ses annexes. Pour mémoire, par l’intermédiaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> crête neurale, l’ecto<strong>de</strong>rme est aussi <strong>à</strong><br />

l’origine <strong>de</strong>s nerfs périphériques.


4<br />

L’organogenèse du système muscu<strong>la</strong>ire s’étend jusqu’<strong>à</strong> <strong>la</strong> huitième semaine. Le méso<strong>de</strong>rme<br />

para-axial se segmente d’abord en somites. Chaque somite se différencie, <strong>de</strong> <strong>la</strong> superficie vers<br />

<strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur, en <strong>de</strong>rmatome, myotome et sclérotome. Les cellules du <strong>de</strong>rmatome migrent<br />

vers les bourgeons <strong>de</strong>s membres pour former les muscles cutanés et une partie du <strong>de</strong>rme. Les<br />

cellules muscu<strong>la</strong>ires primitives viennent du méso<strong>de</strong>rme somitique (et plus précisément <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

partie hypo-axiale <strong>de</strong>s myotomes parachordaux spinaux, anciennement appelée hypomère) qui<br />

migre dans les bourgeons <strong>de</strong>s membres en développement, au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> cinquième semaine.<br />

Le méso<strong>de</strong>rme somitique forme alors <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s con<strong>de</strong>nsations dans chaque bourgeon <strong>de</strong><br />

membre : une dorsale par rapport <strong>à</strong> l’axe mésenchymateux, et une ventrale par rapport <strong>à</strong> celui-<br />

ci. Les cellules <strong>de</strong> ces con<strong>de</strong>nsations constituent, en se différenciant en myob<strong>la</strong>stes<br />

(précurseurs <strong>de</strong>s cellules muscu<strong>la</strong>ires), les ébauches <strong>de</strong>s muscles <strong>de</strong>s membres. Les<br />

myob<strong>la</strong>stes prolifèrent et commencent <strong>à</strong> former <strong>de</strong>s myofibrilles. Ces cellules fusionnent pour<br />

donner naissance <strong>à</strong> <strong>de</strong>s myocytes multinucléés (appelés syncytium). Les noyaux du syncytium<br />

ne savent plus synthétiser <strong>de</strong> l’ADN. Les myocytes grandissent en augmentant les<br />

myofibrilles. Le nombre <strong>de</strong> noyaux, dans un syncytium, est un facteur qui limite sa<br />

croissance. Lorsque cette limite est atteinte l’addition <strong>de</strong> noyaux myob<strong>la</strong>stiques par fusion est<br />

requise. Chez l’adulte, il y a une réserve <strong>de</strong> cellules, dites satellites, qui peuvent proliférer et<br />

fusionner avec le syncytium pour assurer <strong>la</strong> poursuite <strong>de</strong> <strong>la</strong> croissance (par exemple, en<br />

réponse <strong>à</strong> un exercice). En général, <strong>la</strong> masse muscu<strong>la</strong>ire ventrale donne les muscles<br />

fléchisseurs et pronateurs du membre supérieur tandis que <strong>la</strong> masse dorsale fournit les<br />

muscles extenseurs et supinateurs. Cette règle n’est cependant pas absolue. Quelques muscles<br />

migrent <strong>de</strong> leur site d’origine et acquièrent <strong>de</strong> nouvelles fonctions. D’autre part, les<br />

mécanismes exacts <strong>de</strong> <strong>la</strong> segmentation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux masses muscu<strong>la</strong>ires, aboutissant <strong>à</strong> <strong>de</strong>s<br />

muscles bien individualisés, ne sont pas encore bien définis (94) (figure 1).


5<br />

17 jours 18 jours<br />

21 jours<br />

Figure 1 (1/3) : Organogenèse du système muscu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>s membres sur <strong>de</strong>s coupes<br />

transversales.<br />

D’après Larsen, 2003 (94).


6<br />

Quatrième semaine<br />

Figure 1 (2/3) : Organogenèse du système muscu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>s membres sur <strong>de</strong>s coupes<br />

transversales.<br />

D’après Larsen, 2003 (94).


7<br />

Cinquième semaine<br />

Figure 1 (3/3) : Organogenèse du système muscu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>s membres sur <strong>de</strong>s coupes<br />

transversales.<br />

D’après Larsen, 2003 (94).


main<br />

8<br />

II. 1. B. Muscles fléchisseurs <strong>de</strong>s doigts et intrinsèques <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Le développement <strong>de</strong>s muscles a bien été étudié par Cihak, Dylevsky et Mrazkova, cités par<br />

Gupta et coll. (59). Les muscles fléchisseurs <strong>de</strong>s doigts et intrinsèques <strong>de</strong> <strong>la</strong> main se<br />

développent essentiellement entre les cinquième et huitième semaines.<br />

Au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> face antérieure <strong>de</strong> l’avant-bras existe un b<strong>la</strong>stème commun <strong>de</strong>s fléchisseurs<br />

qui s’organise en <strong>de</strong>ux couches superficielle et profon<strong>de</strong>. Les muscles superficiels se<br />

différencient en premier. Le muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts doit être considéré <strong>à</strong> part<br />

car ses origines sont dans <strong>la</strong> main : il naît d’un b<strong>la</strong>stème palmaire superficiel qui migre<br />

proximalement, <strong>à</strong> partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> septième semaine, jusqu’aux insertions muscu<strong>la</strong>ires proximales.<br />

Concernant les muscles profonds, <strong>la</strong> différenciation du muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts<br />

précè<strong>de</strong> celle du long fléchisseur du pouce. La différenciation <strong>de</strong>s fascias vient en <strong>de</strong>rnier.<br />

Pour les muscles intrinsèques <strong>de</strong> <strong>la</strong> main, on distingue cinq couches muscu<strong>la</strong>ires<br />

embryonnaires : <strong>de</strong>ux couches dorsales, une couche moyenne, et les <strong>de</strong>ux couches palmaires<br />

<strong>de</strong>s muscles contrahentes et lombricaux. Schématiquement, les trois couches les plus dorsales<br />

forment les muscles interosseux dorsaux, et <strong>la</strong> couche moyenne donne les muscles interosseux<br />

palmaires. Le muscle contrahentes est <strong>à</strong> l’origine <strong>de</strong> l’adducteur du pouce, tandis que <strong>la</strong><br />

couche <strong>de</strong>s lombricaux produit les muscles correspondants. La couche moyenne donne enfin<br />

sur son versant radial les muscles court abducteur du pouce puis opposant et court fléchisseur<br />

du pouce, et sur son versant ulnaire les muscles abducteur du petit doigt puis court fléchisseur<br />

et opposant du petit doigt (59).


II. 2. RAPPELS ANATOMIQUES<br />

9<br />

Les rappels anatomiques sont tirés d’ouvrages d’<strong>Anatomie</strong> c<strong>la</strong>ssique (13, 16, 58, 77, 130,<br />

140). Les divergences entre les auteurs <strong>de</strong> ces traités sont mentionnées.<br />

II. 2. A. Généralités<br />

La région antébrachiale antérieure comprend les muscles <strong>de</strong>s loges antérieure et <strong>la</strong>térale <strong>de</strong><br />

l’avant-bras. Ces muscles sont organisés selon quatre p<strong>la</strong>ns :<br />

- le p<strong>la</strong>n superficiel comprenant les muscles brachio-radial, rond pronateur, fléchisseur<br />

radial du carpe, long palmaire et fléchisseur ulnaire du carpe,<br />

- le p<strong>la</strong>n du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts,<br />

- le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s muscles fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts et long fléchisseur du pouce,<br />

- le p<strong>la</strong>n profond comprenant les muscles supinateur et carré pronateur (figure 2 et 3).<br />

Les muscles intrinsèques <strong>de</strong> <strong>la</strong> main se répartissent en trois groupes :<br />

- les muscles <strong>de</strong> l’éminence thénar <strong>de</strong>stinés au pouce,<br />

- les muscles <strong>de</strong> l’éminence hypothénar <strong>de</strong>stinés au cinquième doigt,<br />

- le groupe moyen <strong>de</strong>stiné <strong>à</strong> tous les doigts.<br />

Les muscles intermédiaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> main sont représentés, d’avant en arrière, par les muscles<br />

lombricaux, les muscles interosseux palmaires et interosseux dorsaux.<br />

Les muscles <strong>de</strong> l’éminence hypothénar sont représentés, d’avant en arrière, par le muscle<br />

court palmaire, les muscles abducteur du petit doigt et court fléchisseur du petit doigt, le<br />

muscle opposant du petit doigt (figure 4).


10<br />

Les muscles <strong>de</strong> <strong>la</strong> région antébrachiale antérieure sont enveloppés par le fascia antébrachial.<br />

Celui-ci s’insère sur l’olécrâne et le bord postérieur <strong>de</strong> l’ulna. De sa face profon<strong>de</strong> part le<br />

septum intermuscu<strong>la</strong>ire <strong>la</strong>téral qui se fixe sur le bord postérieur du radius et délimite avec <strong>la</strong><br />

membrane interosseuse antébrachiale, les régions antérieure et postérieure <strong>de</strong> l’avant-bras. Le<br />

septum intermuscu<strong>la</strong>ire antébrachial antérieur est interposé entre les <strong>de</strong>ux p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong>s muscles<br />

fléchisseurs, il s’insère en bas sur le bord antérieur du radius et le bord postérieur <strong>de</strong> l’ulna<br />

(figure 2).<br />

Le rétinaculum <strong>de</strong>s fléchisseurs fait suite en bas et en avant au fascia antébrachial. Il s’insère<br />

<strong>la</strong>téralement sur les tubercules du scaphoï<strong>de</strong> et du trapèze, médialement sur l’os pisiforme et<br />

l’hamulus <strong>de</strong> l’hamatum, et transforme <strong>la</strong> gouttière carpienne en un tunnel ostéo-fibreux, le<br />

canal carpien. C’est dans <strong>la</strong> partie médiale du canal carpien que passent les muscles<br />

fléchisseurs et le nerf médian, et c’est sur sa face superficielle, contre l’os pisiforme, que se<br />

trouve un tunnel ostéo-fibreux, le canal ulnaire <strong>de</strong> Guyon, traversé par les vaisseaux et nerf<br />

ulnaires (figure 5).<br />

Le tendon du muscle long palmaire repose sur le rétinaculum <strong>de</strong>s fléchisseurs et s’épanouit<br />

sur l’aponévrose palmaire. Celle-ci est formée <strong>de</strong> faisceaux longitudinaux unis par <strong>de</strong>s<br />

faisceaux transversaux et prolongés par quatre <strong>la</strong>mes prétendineuses qui recouvrent les<br />

tendons fléchisseurs <strong>de</strong>s doigts longs et qui se terminent chacune au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> tête <strong>de</strong>s<br />

métacarpiens sur le ligament métacarpien transverse superficiel, sur <strong>la</strong> gaine fibreuse du doigt<br />

correspondant et par <strong>de</strong>s expansions dorsales sur le ligament métacarpien transverse profond.<br />

Le ligament métacarpien transverse profond, tendu entre les p<strong>la</strong>ques palmaires <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

articu<strong>la</strong>tions métacarpo-pha<strong>la</strong>ngiennes adjacentes, constitue en fait un épaississement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

partie distale du fascia interosseux palmaire qui recouvre en avant les muscles interosseux. Se


11<br />

forment ainsi <strong>de</strong>s canaux aponévrotiques pour les tendons fléchisseurs, les muscles<br />

lombricaux (canaux lombricaux), les vaisseaux et les nerfs, et les muscles interosseux.<br />

L’aponévrose palmaire se prolonge <strong>la</strong>téralement par le fascia thénarien et médialement par le<br />

fascia hypothénarien (figures 6 et 7).


2<br />

5<br />

3<br />

Figure 2 : Les loges muscu<strong>la</strong>ires sur une coupe du tiers moyen <strong>de</strong> l’avant-bras<br />

12<br />

1. loge antérieure – 2. loge <strong>la</strong>térale – 3. loge postérieure – 4. septum intermuscu<strong>la</strong>ire<br />

antébrachial antérieur – 5. septum intermuscu<strong>la</strong>ire antébrachial <strong>la</strong>téral<br />

9<br />

10<br />

11<br />

12<br />

13<br />

14<br />

15<br />

16<br />

Figure 3 : Coupe du tiers moyen <strong>de</strong> l’avant-bras<br />

1. m. rond pronateur – 2. m. fléchisseur radial du carpe – 3. m. long palmaire – 4. m.<br />

fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts – 5. m. fléchisseur ulnaire du carpe – 6. a. et n. ulnaires –<br />

7. m. fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts – 8. ulna – 9. m. brachio-radial – 10. n. médian –<br />

11. pédicule radial – 12. fascia antébrachial – 13. radius – 14. m. long fléchisseur du pouce –<br />

15. pédicule interosseux antérieur – 16. membrane interosseuse antébrachiale<br />

1<br />

Antérieur<br />

4<br />

Antérieur<br />

Médial<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

7<br />

8<br />

Médial


8<br />

9<br />

10<br />

11<br />

12<br />

13<br />

14<br />

15<br />

13<br />

Antérieur<br />

Médial<br />

Figure 4 : Coupe <strong>de</strong> <strong>la</strong> main au niveau du corps <strong>de</strong>s métacarpiens<br />

1. tendons du m. fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts – 2. m. opposant du petit doigt – 3. m. court palmaire –<br />

4. m. court fléchisseur du petit doigt – 5. m. abducteur du petit doigt – 6. gaine synoviale commune <strong>de</strong>s<br />

mm. fléchisseurs – 7. tendons du m. fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts et mm. lombricaux – 8. aponévrose<br />

palmaire – 9. tendon du m. long fléchisseur du pouce – 10. mm. <strong>de</strong> l’éminence thénar – 11. tendon du m.<br />

fléchisseur profond <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>x et 1er m. lombrical – 12. chef oblique du m. adducteur du pouce et m. <strong>de</strong><br />

Henle – 13. 1er m. interosseux dorsal – 14. 1er m. interosseux palmaire – 15. 2ème m. interosseux dorsal<br />

10<br />

11<br />

12<br />

13<br />

14<br />

15<br />

16<br />

17<br />

I<br />

18<br />

II<br />

III<br />

Figure 5 : Coupe du poignet au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie proximale du carpe<br />

1. tendons du m. fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts – 2. cul-<strong>de</strong>-sac prétendineux – 3. canal <strong>de</strong> Guyon et<br />

pédicule ulnaire – 4. tendon du m. fléchisseur ulnaire du carpe – 5. cul-<strong>de</strong>-sac intertendineux – 6. os<br />

pisiforme – 7. os triquetrum – 8. cul-<strong>de</strong>-sac rétrotendineux – 9. os hamatum – 10. tendon du m. long<br />

palmaire – 11. n. médian – 12. rétinaculum <strong>de</strong>s fléchisseurs – 13. tendon du m. fléchisseur radial du carpe<br />

dans sa gaine synoviale – 14. a. radiale – 15. tendon du m. long fléchisseur du pouce dans sa gaine<br />

synoviale – 16. os scaphoï<strong>de</strong> – 17. tendons du m. fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts – 18. os capitatum<br />

9<br />

IV<br />

V<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

7<br />

8<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

7<br />

Antérieur<br />

Médial


14<br />

Figure 6 : L’aponévrose palmaire<br />

1. tendon du m. long palmaire – 2. fascia antébrachial et rétinaculum <strong>de</strong>s fléchisseurs – 3. faisceaux<br />

longitudinaux <strong>de</strong> l’aponévrose palmaire et <strong>la</strong>mes prétendineuses – 4. mm. <strong>de</strong> l’éminence thénar –<br />

5. m. court palmaire – 6. faisceaux transversaux <strong>de</strong> l’aponévrose palmaire – 7. ligament métacarpien<br />

transverse superficiel<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

7<br />

8<br />

9<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

III IV<br />

Proximal<br />

Figure 7 : Coupe schématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> main au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> tête <strong>de</strong>s métacarpiens III et IV<br />

1. 2ème m. interosseux palmaire – 2. 2ème m. lombrical – 3. faisceaux transversaux <strong>de</strong> l’aponévrose<br />

palmaire (ligament métacarpien transverse superficiel) – 4. ligament métacarpien transverse profond –<br />

5. p<strong>la</strong>que palmaire – 6. ban<strong>de</strong>lette sagittale – 7. 2ème m. interosseux dorsal – 8. aponévrose <strong>de</strong>s<br />

extenseurs– 9. faisceau osseux profond du 2ème m. interosseux dorsal – 10. faisceaux longitudinaux <strong>de</strong><br />

l’aponévrose palmaire (<strong>la</strong>me prétendineuse) – 11. tendons <strong>de</strong>s mm. fléchisseurs <strong>de</strong>s doigts – 12. gaine<br />

fibreuse <strong>de</strong>s doigts (poulie A1) – 13. capsule articu<strong>la</strong>ire – 14. 3ème m. interosseux dorsal – 15. tendon du<br />

m. extenseur <strong>de</strong>s doigts<br />

5<br />

6<br />

7<br />

Médial<br />

10<br />

11<br />

12<br />

13<br />

14<br />

15 Antérieur<br />

Médial


15<br />

II. 2. B. Muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts<br />

II. 2. B. a. Origine<br />

L’origine se fait par <strong>de</strong>ux chefs et une arca<strong>de</strong> fibreuse :<br />

- le chef huméro-ulnaire s’insère sur l’épicondyle médial <strong>de</strong> l’humérus, sur le<br />

processus coronoï<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’ulna et sur le ligament col<strong>la</strong>téral ulnaire du cou<strong>de</strong> (faisceau<br />

moyen),<br />

- le chef radial s’insère sur <strong>la</strong> partie moyenne et supérieure du bord antérieur du radius.<br />

- les <strong>de</strong>ux chefs sont unis par une arca<strong>de</strong> fibreuse où s’engagent le nerf médian et<br />

l’artère ulnaire.<br />

II. 2. B. b. Trajet<br />

On distingue <strong>de</strong>ux p<strong>la</strong>ns au muscle :<br />

- le p<strong>la</strong>n superficiel donne les tendons <strong>de</strong>s troisième et quatrième doigts,<br />

- le p<strong>la</strong>n profond donne les tendons <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième et cinquième doigts.<br />

Selon Bouchet et Cuilleret (16) et Grégoire et Oberlin (58), les fibres charnues constituant le<br />

p<strong>la</strong>n superficiel viennent essentiellement du chef radial.<br />

Selon Bonnel (13), Bouchet et Cuilleret (16), Grégoire et Oberlin (58) et Rouvière et Delmas<br />

(140), le p<strong>la</strong>n profond est le plus souvent digastrique : les fibres charnues qui le constituent,<br />

venues essentiellement du chef huméro-ulnaire, se jettent sur un tendon auquel fait suite un<br />

autre corps charnu d’où naissent enfin <strong>de</strong>ux tendons qui divergent vers les <strong>de</strong>uxième et<br />

cinquième doigts.


16<br />

II. 2. B. c. Terminaison<br />

Les tendons traversent le canal carpien puis s’étalent. Au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge proximale,<br />

chaque tendon se divise en <strong>de</strong>ux <strong>la</strong>nguettes divergentes qui contournent le tendon du muscle<br />

fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts et passent sous ce <strong>de</strong>rnier pour fusionner <strong>de</strong> nouveau par leur<br />

bord axial pour se fixer sur <strong>la</strong> face palmaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge moyenne. Ainsi les tendons du<br />

muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts sont dits « perforés ».<br />

II. 2. B. d. Action<br />

Le muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts est fléchisseur <strong>de</strong>s pha<strong>la</strong>nges moyennes <strong>de</strong>s<br />

quatre doigts longs sur les pha<strong>la</strong>nges proximales, puis <strong>de</strong>s pha<strong>la</strong>nges proximales sur les<br />

métacarpiens et <strong>de</strong> <strong>la</strong> main sur l’avant-bras (figures 8 et 9).<br />

II. 2. C. Muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts<br />

II. 2. C. a. Origine<br />

Il s’insère sur <strong>la</strong> partie supérieure <strong>de</strong>s faces antérieure et médiale <strong>de</strong> l’ulna jusqu’<strong>à</strong> l’olécrâne,<br />

sur <strong>la</strong> membrane interosseuse antébrachiale, et au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> <strong>la</strong> tubérosité du radius.<br />

Selon Sobotta (130), il ne présente pas d’insertion sur le radius.


II. 2. C. b. Trajet<br />

17<br />

Le corps muscu<strong>la</strong>ire épais et <strong>la</strong>rge se continue par quatre tendons qui traversent le canal<br />

carpien et divergent <strong>à</strong> <strong>la</strong> face palmaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> main.<br />

Selon Bouchet et Cuilleret (16), « le tendon <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>x se dégage le premier », et le muscle<br />

fléchisseur profond <strong>de</strong>stiné au <strong>de</strong>uxième doigt est donc le plus indépendant.<br />

II. 2. C. c. Terminaison<br />

Au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge proximale, chaque tendon passe dans un anneau formé par le<br />

dédoublement du tendon du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts correspondant. Chaque<br />

tendon se fixe sur <strong>la</strong> face palmaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge distale <strong>de</strong>s quatre doigts longs.<br />

Ainsi les tendons du muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts sont dits « perforants ».<br />

II. 2. C. d. Action<br />

Le muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts est fléchisseur <strong>de</strong>s pha<strong>la</strong>nges distales <strong>de</strong>s quatre<br />

doigts longs sur les pha<strong>la</strong>nges moyennes, puis <strong>de</strong>s pha<strong>la</strong>nges moyennes sur les pha<strong>la</strong>nges<br />

proximales, <strong>de</strong>s pha<strong>la</strong>nges proximales sur les métacarpiens et <strong>de</strong> <strong>la</strong> main sur l’avant-bras<br />

(figures 10 et 11).


5<br />

3<br />

4<br />

1<br />

2<br />

Figure 8 : Le muscle fléchisseur<br />

superficiel <strong>de</strong>s doigts<br />

1. chef huméro-ulnaire – 2. chef radial –<br />

3. tendons <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns superficiel (pour les<br />

3 ème et 4 ème doigts) et profond (pour les<br />

2 ème et 5 ème doigts) – 4. rétinaculum <strong>de</strong>s<br />

fléchisseurs– 5. tendons «perforés»<br />

18<br />

Proximal<br />

2<br />

3<br />

Médial<br />

Figure 9 : Le tendon du muscle<br />

fléchisseur superficiel du 2ème doigt<br />

(tendon «perforé»)<br />

1. tendon du m. fléchisseur superficiel –<br />

2. base du 2ème métacarpien – 3. 1er m.<br />

interosseux dorsal – 4. fusion <strong>de</strong>s<br />

<strong>la</strong>nguettes du tendon au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

pha<strong>la</strong>nge moyenne<br />

4<br />

1


7<br />

8<br />

5<br />

6<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

Figure 10 : Le muscle fléchisseur<br />

profond <strong>de</strong>s doigts<br />

1. origine ulnaire – 2. membrane<br />

interosseuse antébrachiale – 3. origine<br />

radiale – 4. m. long fléchisseur du pouce –<br />

5. rétinaculum <strong>de</strong>s fléchisseurs – 6. 1er m.<br />

lombrical – 7. tendon du m. long<br />

fléchisseur du pouce – 8. tendons<br />

«perforants»<br />

19<br />

Proximal<br />

3<br />

Médial<br />

4<br />

Figure 11 : Le tendon du muscle<br />

fléchisseur profond du 2ème doigt<br />

(tendon «perforant»)<br />

1. tendon du m. fléchisseur profond –<br />

2. 1er m. interosseux palmaire – 3. 1er m.<br />

lombrical– 4. tendon «perforant» se<br />

terminant sur <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge distale<br />

2<br />

1


palmaires<br />

20<br />

II. 2. D. Gaines fibreuses <strong>de</strong>s doigts et gaines synoviales<br />

II. 2. D. a. Gaines fibreuses <strong>de</strong>s doigts<br />

Ce sont <strong>de</strong>s gouttières fibreuses insérées sur les bords <strong>de</strong>s pha<strong>la</strong>nges délimitant <strong>de</strong>s canaux<br />

ostéo-fibreux pour les tendons fléchisseurs et leur gaine synoviale. Elles sont constituées <strong>de</strong><br />

cinq poulies annu<strong>la</strong>ires (A1 <strong>à</strong> A5) et trois poulies cruciformes (C1 <strong>à</strong> C3) (figure 12).<br />

Selon Manske et Lesker (106), les faisceaux distaux <strong>de</strong> l’aponévrose palmaire constituent<br />

avec les poulies A1 et A2 une unité fonctionnelle unique qui permet <strong>la</strong> réflexion <strong>de</strong>s tendons<br />

fléchisseurs <strong>de</strong>s doigts.<br />

II. 2. D. b. Gaines synoviales palmaires<br />

La gaine synoviale commune <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs est annexée aux tendons <strong>de</strong>s muscles<br />

fléchisseurs superficiel et profond <strong>de</strong>s doigts. Elle dépasse le bord proximal du rétinaculum<br />

<strong>de</strong>s fléchisseurs et présente trois culs-<strong>de</strong>-sac <strong>la</strong>téraux dans <strong>la</strong> paume <strong>de</strong> <strong>la</strong> main : le cul-<strong>de</strong>-sac<br />

prétendineux en avant <strong>de</strong>s tendons du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts, le cul-<strong>de</strong>-sac<br />

intertendineux entre les <strong>de</strong>ux p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong>s tendons superficiels et profonds, et le cul-<strong>de</strong>-sac<br />

rétrotendineux en arrière <strong>de</strong>s tendons du muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts.<br />

Les gaines synoviales <strong>de</strong>s tendons <strong>de</strong>s doigts sont au nombre <strong>de</strong> quatre, elles s’éten<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

base <strong>de</strong> <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge distale jusqu’au niveau <strong>de</strong>s têtes métacarpiennes correspondantes et<br />

enveloppent les tendons <strong>de</strong>s doigts longs. Ces gaines sont étanches et fermées <strong>à</strong> leurs<br />

extrémités réalisant un cul-<strong>de</strong>-sac dont le feuillet pariétal tapisse le canal digital et le feuillet<br />

viscéral adhère totalement au tendon. La gaine synoviale du cinquième doigt communique<br />

souvent avec <strong>la</strong> gaine synoviale commune <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs (figure 13).


1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

A1<br />

A2<br />

C1<br />

A3<br />

C2<br />

A4<br />

C3<br />

A5<br />

Figure 12 : Les gaines fibreuses <strong>de</strong>s<br />

doigts<br />

A: poulies annu<strong>la</strong>ires C: poulies<br />

cruciformes<br />

1. tendon du m. fléchisseur profond –<br />

2. tendon du muscle fléchisseur<br />

superficiel– 3. 1 er m. interosseux dorsal –<br />

4. 1 er m. lombrical – 5. gaine synoviale<br />

<strong>de</strong>s tendons du 2 ème doigt – 6. 1 er m.<br />

interosseux palmaire<br />

6<br />

Proximal<br />

21<br />

Médial<br />

5<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

Figure 13 : Les gaines synoviales<br />

palmaires<br />

1. tendons du m. fléchisseur profond <strong>de</strong>s<br />

doigts – 2. tendons du m. fléchisseur<br />

superficiel <strong>de</strong>s doigts – 3. tendon du m.<br />

long fléchisseur du pouce dans sa gaine<br />

synoviale – 4. rétinaculum <strong>de</strong>s<br />

fléchisseurs– 5. gaines synoviales <strong>de</strong>s<br />

tendons <strong>de</strong>s doigts – 6. cul-<strong>de</strong>-sac<br />

rétrotendineux <strong>de</strong> <strong>la</strong> gaine synoviale<br />

commune <strong>de</strong>s mm. fléchisseurs<br />

(G.S.C.F.)– 7. cul-<strong>de</strong>-sac intertendineux <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> G.S.C.F. – 8. cul-<strong>de</strong>-sac prétendineux <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> G.S.C.F. – 9. m. abducteur du petit<br />

doigt– 10. m. opposant du petit doigt –<br />

11. m. court fléchisseur du petit doigt –<br />

12. mm. lombricaux<br />

6<br />

7<br />

8<br />

9<br />

1<br />

11<br />

12


22<br />

II. 2. E. Muscles lombricaux<br />

Les muscles lombricaux sont au nombre <strong>de</strong> quatre et sont numérotés dans le sens <strong>la</strong>téro-<br />

médial. Ils représentent un ensemble interca<strong>la</strong>ire entre les tendons du muscle fléchisseur<br />

profond <strong>de</strong>s doigts et le système extenseur. L’axe <strong>de</strong> <strong>la</strong> main est représenté par l’axe du<br />

troisième doigt.<br />

II. 2. E. a. Origine<br />

Les premier et <strong>de</strong>uxième muscles lombricaux s’insèrent sur le bord abaxial <strong>de</strong>s tendons <strong>de</strong>s<br />

muscles fléchisseurs profonds <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième et troisième doigts. Ils sont unipennés.<br />

Les troisième et quatrième muscles lombricaux s’insèrent sur le bord abaxial <strong>de</strong>s tendons <strong>de</strong>s<br />

muscles fléchisseurs profonds <strong>de</strong>s troisième et quatrième doigts et le bord axial <strong>de</strong>s tendons<br />

<strong>de</strong>s muscles fléchisseurs profonds <strong>de</strong>s quatrième et cinquième doigts. Ils sont bipennés.<br />

Selon Rouvière et Delmas (140), ces insertions proximales s’éten<strong>de</strong>nt sur <strong>la</strong> face antérieure<br />

<strong>de</strong>s tendons du muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts.<br />

II. 2. E. b. Trajet<br />

Chaque petit corps charnu gagne le côté abaxial <strong>de</strong> l’articu<strong>la</strong>tion métacarpo-pha<strong>la</strong>ngienne<br />

correspondante et passe en avant du ligament métacarpien transverse profond, dans le canal<br />

lombrical, et donne naissance <strong>à</strong> un tendon.


23<br />

II. 2. E. c. Terminaison<br />

Chaque tendon fusionne avec le faisceau superficiel du muscle interosseux voisin pour se<br />

fixer sur le bord abaxial <strong>de</strong>s tendons <strong>de</strong>s muscles extenseurs <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième et troisième doigts,<br />

et le bord axial <strong>de</strong>s tendons <strong>de</strong>s muscles extenseurs <strong>de</strong>s quatrième et cinquième doigts.<br />

II. 2. E. d. Action<br />

Les muscles lombricaux sont fléchisseurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge proximale et extenseurs <strong>de</strong>s<br />

pha<strong>la</strong>nges moyenne et distale (position intrinsèque plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> main).<br />

Les muscles lombricaux présentent aussi une riche innervation proprioceptive caractérisée par<br />

<strong>la</strong> présence <strong>de</strong> récepteurs encapsulés : au cours <strong>de</strong> certains mouvements précis mettant en jeu<br />

les extenseurs <strong>de</strong>s doigts, ils agissent comme <strong>de</strong>s antagonistes <strong>de</strong>s extenseurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge<br />

proximale et contribuent <strong>à</strong> <strong>la</strong> finesse <strong>de</strong>s gestes par le biais <strong>de</strong> réflexes myotatiques ou<br />

d’étirement (131) (figures 10 et 14).


3<br />

4<br />

Figure 14 : Les muscles lombricaux<br />

1<br />

2<br />

24<br />

Proximal<br />

Médial<br />

1. tendons du m. fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts – 2. rétinaculum <strong>de</strong>s fléchisseurs – 3. 1er m.<br />

lombrical – 4. 2ème m. lombrical – 5. 3ème m. lombrical – 6. 4ème m. lombrical – 7. m. court<br />

fléchisseur du petit doigt – 8. m. opposant du petit doigt – 9. m. abducteur du petit doigt<br />

7<br />

9<br />

8<br />

7<br />

6<br />

5


25<br />

II. 2. F. Muscles interosseux dorsaux<br />

Les muscles interosseux dorsaux sont au nombre <strong>de</strong> quatre, ils occupent les espaces entre les<br />

cinq métacarpiens et sont numérotés dans le sens <strong>la</strong>téro-médial.<br />

II. 2. F. a. Origine<br />

Chaque muscle s’insère par <strong>de</strong>ux groupes <strong>de</strong> fibres sur les diaphyses <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux métacarpiens<br />

qui limitent l’espace interosseux correspondant : un groupe étendu s’insère sur toute <strong>la</strong> face<br />

abaxiale <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième, troisième et quatrième métacarpiens et un <strong>de</strong>uxième groupe plus<br />

limité s’insère sur <strong>la</strong> moitié dorsale <strong>de</strong> <strong>la</strong> face axiale <strong>de</strong>s premier, <strong>de</strong>uxième, quatrième et<br />

cinquième métacarpiens. Ce sont <strong>de</strong>s muscles bipennés.<br />

II. 2. F. b. Trajet<br />

Les fibres muscu<strong>la</strong>ires passent en arrière du ligament métacarpien transverse profond,<br />

convergent <strong>à</strong> <strong>la</strong> partie distale <strong>de</strong> l’espace intermétacarpien et se prolongent au niveau <strong>de</strong><br />

l’articu<strong>la</strong>tion métacarpo-pha<strong>la</strong>ngienne par un tendon qui se dirige vers l’axe <strong>de</strong> <strong>la</strong> main.<br />

II. 2. F. c.Terminaison<br />

Chaque tendon se termine par <strong>de</strong>ux faisceaux principaux : un faisceau profond qui se fixe sur<br />

<strong>la</strong> face abaxiale <strong>de</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s pha<strong>la</strong>nges proximales <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième, troisième et quatrième<br />

doigts, et un faisceau superficiel qui se fixe sur le tendon du muscle extenseur du doigt<br />

correspondant.


II. 2. F. d. Action<br />

26<br />

Par leur faisceau osseux profond, les muscles interosseux dorsaux sont abducteurs <strong>de</strong>s doigts<br />

(ils écartent les doigts <strong>de</strong> l’axe <strong>de</strong> <strong>la</strong> main).<br />

Par leur faisceau superficiel, ils sont fléchisseurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge proximale (fibres transverses<br />

proximales) et extenseurs <strong>de</strong>s pha<strong>la</strong>nges moyenne et distale (fibres obliques) : c’est <strong>la</strong> position<br />

« intrinsèque plus » <strong>de</strong> <strong>la</strong> main (figures 15).<br />

II. 2. G. Muscles interosseux palmaires<br />

Les muscles interosseux palmaires sont c<strong>la</strong>ssiquement au nombre <strong>de</strong> quatre. Le premier<br />

muscle interosseux palmaire (muscle <strong>de</strong> Henle, 1858), intéressant le premier espace<br />

intermétacarpien et le pouce, est un muscle grêle, inconstant et rudimentaire, aux rapports<br />

intimes et complexes avec les muscles environnants plus importants notamment avec le<br />

faisceau profond du muscle court fléchisseur du pouce et surtout le faisceau oblique du<br />

muscle adducteur du pouce. Il ne peut être constamment i<strong>de</strong>ntifié comme un muscle<br />

indépendant, et <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s auteurs considèrent qu’il n’existe que trois muscles interosseux<br />

palmaires constants et occupant les <strong>de</strong>uxième, troisième et quatrième espaces<br />

intermétacarpiens et numérotés dans le sens <strong>la</strong>téro-médial. Notre travail étant axé sur les<br />

doigts longs, nous utiliserons cette <strong>de</strong>rnière <strong>de</strong>scription.


II. 2. G. a. Origine<br />

27<br />

Ils s’insèrent sur <strong>la</strong> moitié palmaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> face axiale <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième, quatrième et cinquième<br />

métacarpiens. Ils sont unipennés.<br />

II. 2. G. b. Trajet<br />

Les fibres muscu<strong>la</strong>ires passent en arrière du ligament métacarpien transverse profond et se<br />

prolongent au niveau <strong>de</strong> l’articu<strong>la</strong>tion métacarpo-pha<strong>la</strong>ngienne par un tendon qui diverge <strong>de</strong><br />

l’axe <strong>de</strong> <strong>la</strong> main.<br />

II. 2. G. c. Terminaison<br />

Chaque tendon se termine par <strong>de</strong>ux faisceaux principaux : un faisceau profond qui se fixe sur<br />

<strong>la</strong> face axiale <strong>de</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s pha<strong>la</strong>nges proximales <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième, quatrième et cinquième<br />

doigts, et un faisceau superficiel qui se fixe sur le tendon du muscle extenseur du doigt<br />

correspondant.<br />

Selon Bonnel (13) et Sobotta (130), les muscles interosseux palmaires ne présentent pas<br />

d’insertion osseuse. Cette variation sera étudiée plus en détail au cours <strong>de</strong> notre travail.<br />

II. 2. G. d. Action<br />

Les muscles interosseux palmaires sont fléchisseurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge proximale et extenseurs<br />

<strong>de</strong>s pha<strong>la</strong>nges moyenne et distale : c’est <strong>la</strong> position « intrinsèque plus » <strong>de</strong> <strong>la</strong> main.<br />

Ils sont aussi adducteurs <strong>de</strong>s doigts (rapprochent les doigts <strong>de</strong> l’axe <strong>de</strong> <strong>la</strong> main) (figure 15).


1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

Figure 15 : Les muscles interosseux<br />

28<br />

Proximal<br />

Médial<br />

1. 2ème m. interosseux dorsal – 2. m. <strong>de</strong> Henle – 3. 1er m. interosseux palmaire – 4. 1er m.<br />

interosseux dorsal – 5. insertion osseuse – 6. expansion dorsale – 7. 3ème m. interosseux<br />

dorsal – 8. 2ème m. interosseux palmaire – 9. 4ème m. interosseux dorsal – 10. 3ème m.<br />

interosseux palmaire<br />

7<br />

8<br />

9<br />

10


29<br />

II. 2. H. Muscle court palmaire<br />

II. 2. H. a. Origine<br />

Il s’insère sur le bord médial <strong>de</strong> l’aponévrose palmaire.<br />

II. 2. H. b. Trajet<br />

Il s’agit d’un petit muscle cutané constitué <strong>de</strong> fibres muscu<strong>la</strong>ires tendues transversalement.<br />

II. 2. H. c. Terminaison<br />

Il se termine sur <strong>la</strong> face profon<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> peau <strong>de</strong> <strong>la</strong> région hypothénarienne.<br />

II. 2. H. d. Action<br />

Le muscle court palmaire tend <strong>la</strong> peau <strong>de</strong> l’éminence hypothénar (figure 6).


30<br />

II. 2. I. Muscle abducteur du petit doigt<br />

II. 2. I. a. Origine<br />

Il s’insère sur le pisiforme, le tendon du muscle fléchisseur ulnaire du carpe, le rétinaculum<br />

<strong>de</strong>s fléchisseurs, le ligament pisi-unciformien.<br />

II. 2. I. b. Trajet<br />

Le muscle est fusiforme et oblique en bas et en <strong>de</strong>dans.<br />

II. 2. I. c. Terminaison<br />

Il se termine sur <strong>la</strong> face abaxiale <strong>de</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge proximale du cinquième doigt et<br />

sur l’os sésamoï<strong>de</strong> médial, lorsqu’il existe. Son tendon envoie une expansion sur <strong>la</strong> face<br />

dorsale du doigt.<br />

II. 2. I. d. Action<br />

Le muscle abducteur du petit doigt est abducteur et fléchisseur du cinquième doigt et joue le<br />

rôle <strong>de</strong> cinquième muscle interosseux dorsal (figures 13 et 14).


31<br />

II. 2. J. Muscle court fléchisseur du petit doigt<br />

Selon Rouvière et Delmas (140), il est inconstant.<br />

II. 2. J. a. Origine<br />

Il s’insère sur l’hamulus <strong>de</strong> l’os hamatum, le rétinaculum <strong>de</strong>s fléchisseurs, le ligament pisi-<br />

unciformien.<br />

II. 2. J. b. Trajet<br />

Le muscle est grêle et oblique en bas et en <strong>de</strong>dans.<br />

II. 2. J. c. Terminaison<br />

Il se termine par un tendon commun avec le muscle abducteur du petit doigt.<br />

Selon Bouchet et Cuilleret (16), Grégoire et Oberlin (58) et Sobotta (130), il s’insère<br />

indépendamment sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge proximale du cinquième doigt.<br />

II. 2. J. d. Action<br />

Le muscle court fléchisseur du petit doigt est fléchisseur <strong>de</strong> <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge proximale du<br />

cinquième doigt sur le métacarpien (figures 13 et 14).


32<br />

II. 2. K. Muscle opposant du petit doigt<br />

II. 2. K. a. Origine<br />

Il s’insère avec le muscle court fléchisseur du petit doigt sur l’hamulus <strong>de</strong> l’os hamatum, le<br />

rétinaculum <strong>de</strong>s fléchisseurs, le ligament pisi-unciformien.<br />

II. 2. K. b. Trajet<br />

Le muscle est triangu<strong>la</strong>ire et oblique en bas et en <strong>de</strong>dans.<br />

II. 2. K. c. Terminaison<br />

Il se termine sur <strong>la</strong> face abaxiale du cinquième métacarpien.<br />

II. 2. K. d. Action<br />

Le muscle opposant du petit doigt est fléchisseur du cinquième doigt (figures 13 et 14).


III. MATERIEL ET METHODES<br />

III. 1. MATERIEL<br />

33<br />

La série se composait <strong>de</strong> quinze cadavres frais et non injectés inclus au hasard au sein du<br />

Laboratoire d’<strong>Anatomie</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> Nice. Elle comportait huit cadavres <strong>de</strong><br />

sexe masculin d’une moyenne d’âge <strong>de</strong> quatre-vingt-quatre ans (soixante-seize <strong>à</strong> quatre-vingt-<br />

quatorze ans) et sept cadavres <strong>de</strong> sexe féminin d’une moyenne d’âge <strong>de</strong> quatre-vingt-huit ans<br />

(soixante-trois <strong>à</strong> quatre-vingt-dix-sept ans). Les <strong>de</strong>ux membres supérieurs <strong>de</strong> chaque cadavre<br />

étaient sectionnés au <strong>de</strong>ssus du cou<strong>de</strong> pour être disséqués. Trente dissections axées sur les<br />

muscles fléchisseurs <strong>de</strong>s doigts et intrinsèques <strong>de</strong> <strong>la</strong> main ont ainsi été menées Les muscles<br />

concernant <strong>la</strong> colonne du pouce n’étaient pas concernés par notre étu<strong>de</strong>. Toutes les dissections<br />

ont été effectuées selon le même protocole.<br />

III. 2 METHODES<br />

Des cicatrices étaient recherchées, ainsi que d’éventuelles limitations <strong>de</strong>s mobilités du poignet<br />

ou <strong>de</strong>s doigts.<br />

La dissection était menée en position neutre du poignet, doigts en abduction maximale et<br />

articu<strong>la</strong>tions interpha<strong>la</strong>ngiennes en extension maximale.<br />

Au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> face antérieure <strong>de</strong> l’avant-bras, une incision cutanée longitudinale et médiane<br />

jusqu’au pli <strong>de</strong> flexion du poignet était réalisée, puis une incision transversale au niveau du pli<br />

<strong>de</strong> flexion du poignet. Les <strong>de</strong>ux <strong>la</strong>mbeaux, qui comprenaient dans leur épaisseur tout le tissu<br />

cellulo-graisseux sous-cutané jusqu’au fascia antébrachial et qui contenaient les vaisseaux et


34<br />

nerfs superficiels, étaient rabattus <strong>de</strong> chaque côté. Le fascia antébrachial était réséqué, sauf au<br />

voisinage <strong>de</strong> l’épicondyle médial où le fascia était très adhérent aux muscles sous-jacents,<br />

puis les muscles superficiels étaient nettoyés. Le muscle fléchisseur radial du carpe était<br />

sectionné au <strong>de</strong>ssus du poignet, puis son corps muscu<strong>la</strong>ire était rabattu vers le cou<strong>de</strong> et<br />

réséqué. Le muscle brachio-radial était récliné en <strong>de</strong>hors, puis l’artère radiale et <strong>la</strong> branche<br />

superficielle du nerf radial étaient disséquées et réséquées. Le muscle fléchisseur ulnaire du<br />

carpe était récliné en <strong>de</strong>dans et le muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts en <strong>de</strong>hors, puis<br />

l’artère ulnaire dans sa partie verticale et <strong>la</strong> portion correspondante du nerf ulnaire étaient<br />

disséquées. Le nerf ulnaire était suivi <strong>de</strong> bas en haut <strong>de</strong>puis le tiers moyen <strong>de</strong> l’avant-bras<br />

jusqu’au sillon du nerf ulnaire, en arrière <strong>de</strong> l’épicondyle médial, puis il était réséqué.<br />

Au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> face palmaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> main, une incision transversale était menée au niveau <strong>de</strong>s<br />

plis digito-palmaires, puis une incision longitudinale partant du milieu <strong>de</strong> l’incision<br />

transversale du poignet et rejoignant l’incision précé<strong>de</strong>nte en regard <strong>de</strong> l’axe du troisième<br />

doigt. Les <strong>de</strong>ux <strong>la</strong>mbeaux étaient réclinés <strong>de</strong> chaque côté. Le <strong>la</strong>mbeau <strong>la</strong>téral comprenait dans<br />

son épaisseur tout le tissu cellulo-graisseux sous-cutané jusqu’<strong>à</strong> l’aponévrose palmaire, et<br />

donc le rameau palmaire du nerf médian. Le <strong>la</strong>mbeau cutané médial était récliné pour<br />

découvrir <strong>la</strong> face superficielle du muscle court palmaire. Ce muscle était détaché <strong>de</strong> ses<br />

insertions sur l’aponévrose palmaire puis récliné en <strong>de</strong>dans. Le muscle long palmaire était<br />

sectionné au <strong>de</strong>ssus du poignet. Son corps muscu<strong>la</strong>ire était rabattu vers le cou<strong>de</strong> et réséqué.<br />

Son tendon et l’aponévrose palmaire qui lui faisait suite étaient rabattus vers les doigts grâce <strong>à</strong><br />

<strong>la</strong> section <strong>de</strong>s adhérences unissant l’aponévrose palmaire aux fascias thénarien et<br />

hypothénarien. Puis l’aponévrose palmaire était sectionnée au niveau <strong>de</strong>s plis digito-<br />

palmaires, le fascia thénarien était rabattu en <strong>de</strong>hors et le fascia hypothénarien en <strong>de</strong>dans. A<br />

ce niveau les vaisseaux et nerfs <strong>de</strong> <strong>la</strong> main et <strong>de</strong>s doigts étaient réséqués, notamment le<br />

pédicule ulnaire au niveau du canal <strong>de</strong> Guyon, l’arca<strong>de</strong> palmaire superficielle, le rameau


35<br />

muscu<strong>la</strong>ire thénarien du nerf médian, les branches terminales sensitives du nerf médian et du<br />

nerf ulnaire contenues dans l’espace celluleux prétendineux, et les pédicules digitaux. Le<br />

rétinaculum <strong>de</strong>s fléchisseurs était nettoyé et les bords proximal et distal du canal carpien<br />

étaient c<strong>la</strong>irement i<strong>de</strong>ntifiés.<br />

Au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> face antérieure <strong>de</strong>s doigts longs, <strong>de</strong>s incisions longitudinales et médianes<br />

jusqu’<strong>à</strong> l’extrémité <strong>de</strong>s doigts étaient effectuées. Les <strong>la</strong>mbeaux cutanés étaient rabattus <strong>de</strong><br />

chaque côté.<br />

Sur <strong>la</strong> face dorsale <strong>de</strong> <strong>la</strong> main, était réalisée une incision transversale en amont <strong>de</strong>s<br />

articu<strong>la</strong>tions métacarpo-pha<strong>la</strong>ngiennes.<br />

Au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> face dorsale <strong>de</strong>s doigts longs, <strong>de</strong>s incisions longitudinales et médianes partant<br />

<strong>de</strong> l’incision précé<strong>de</strong>nte et rejoignant l’appareil unguéal étaient réalisées. Les <strong>la</strong>mbeaux<br />

étaient rabattus <strong>de</strong> chaque côté, ils comprenaient dans leur épaisseur le tissu sous-cutané<br />

jusqu’au péritendon <strong>de</strong>s tendons <strong>de</strong>s muscles extenseurs <strong>de</strong>s doigts et contenaient les<br />

vaisseaux et nerfs superficiels. Ils étaient rabattus <strong>de</strong> chaque côté rejoignant les <strong>la</strong>mbeaux<br />

antérieurs. Chaque doigt se retrouvait ainsi dénudé et dépourvu <strong>de</strong> tout tissu cellulo-graisseux.<br />

Les insertions supérieures <strong>de</strong>s muscles épicondyliens médiaux étaient examinées, notamment<br />

les insertions du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts. Le muscle rond pronateur était<br />

sectionné et les insertions radiales du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts étaient<br />

examinées puis sectionnées aussi. Ces <strong>de</strong>ux muscles étaient réclinés en <strong>de</strong>dans, avec toute <strong>la</strong><br />

masse <strong>de</strong>s muscles épicondyliens médiaux, découvrant le p<strong>la</strong>n du muscle fléchisseur profond<br />

<strong>de</strong>s doigts. Le nerf médian qui cheminait entre le chef huméral et le chef ulnaire du muscle<br />

rond pronateur était soulevé en même temps que ce <strong>de</strong>rnier muscle. Le chef ulnaire du muscle<br />

rond pronateur était sectionné pour isoler le nerf médian qui était disséqué <strong>de</strong> haut en bas puis<br />

réséqué. La partie oblique <strong>de</strong> l’artère ulnaire était également isolée, et l’artère ulnaire


36<br />

réséquée. Les muscles long fléchisseur du pouce et fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts étaient<br />

nettoyés. Les insertions antébrachiales du muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts étaient<br />

observées ainsi que <strong>la</strong> disposition et le trajet <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs superficiel et profond<br />

<strong>de</strong>s doigts. La distance entre les fibres muscu<strong>la</strong>ires les plus distales <strong>de</strong> chaque muscle<br />

fléchisseur <strong>de</strong>s doigts et le bord proximal du canal carpien était mesurée <strong>à</strong> l’ai<strong>de</strong> d’un<br />

décimètre métallique rigi<strong>de</strong>. Une valeur négative indiquait l’incursion d’un corps muscu<strong>la</strong>ire<br />

dans le canal carpien. La gaine synoviale commune <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs était réséquée.<br />

La distance entre les fibres muscu<strong>la</strong>ires les plus proximales <strong>de</strong> chaque muscle lombrical et le<br />

bord distal du canal carpien était mesurée <strong>à</strong> son tour. Une valeur négative correspondait <strong>à</strong> une<br />

origine proximale d’un muscle lombrical dans le canal carpien. Les canaux digitaux étaient<br />

ouverts par <strong>de</strong>s incisions longitudinales et médianes <strong>de</strong>s gaines fibreuses <strong>de</strong>s doigts et <strong>de</strong>s<br />

gaines synoviales <strong>de</strong>s tendons <strong>de</strong>s doigts. Le canal carpien était ouvert par une incision<br />

longitudinale et médiane du rétinaculum <strong>de</strong>s fléchisseurs, et <strong>la</strong> portion du nerf médian situé<br />

dans le canal carpien était réséquée. Les rapports entre les tendons <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs<br />

superficiel et profond <strong>de</strong>s doigts étaient notés. Le tendon du muscle fléchisseur superficiel du<br />

cinquième doigt <strong>à</strong> son origine était considéré comme normal s’il était <strong>de</strong> même calibre que les<br />

autres tendons du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts, <strong>de</strong> fin s’il était plus petit que ses<br />

voisins mais qu’il représentait plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong> leur calibre ou <strong>de</strong> très fin s’il faisait moins<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong> leur calibre. Les tendons du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts étaient<br />

alors sectionnés au <strong>de</strong>ssus du poignet et rabattus vers les doigts jusqu’aux insertions<br />

terminales qui étaient examinées puis sectionnées. Les tendons du muscle fléchisseur profond<br />

<strong>de</strong>s doigts étaient <strong>à</strong> leur tour sectionnés au <strong>de</strong>ssus du poignet et rabattus vers les doigts<br />

jusqu’au niveau <strong>de</strong>s plis digito-palmaires. Les muscles lombricaux pouvaient alors être<br />

examinés <strong>de</strong>puis leurs origines jusqu’<strong>à</strong> leurs insertions terminales qui étaient ensuite<br />

sectionnées. Les tendons du muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts étaient rabattus jusqu’<strong>à</strong>


37<br />

leurs insertions terminales qui étaient examinées puis sectionnées. Les ligaments métacarpiens<br />

transverses profonds étaient incisés longitudinalement. Le chef transverse du muscle<br />

adducteur du pouce était réséqué et les autres muscles <strong>de</strong> l’éminence thénar étaient réclinés en<br />

haut et en <strong>de</strong>hors. Le fascia interosseux palmaire était réséqué avec les vaisseaux et nerfs<br />

profonds notamment l’arca<strong>de</strong> palmaire profon<strong>de</strong>, <strong>la</strong> branche profon<strong>de</strong> du nerf ulnaire et leurs<br />

branches col<strong>la</strong>térales. Les muscles interosseux palmaires et dorsaux pouvaient alors être<br />

examinés <strong>de</strong>puis leurs origines jusqu’<strong>à</strong> leurs insertions terminales. Les origines, <strong>la</strong> disposition,<br />

le trajet et les insertions distales <strong>de</strong>s muscles profonds <strong>de</strong> <strong>la</strong> loge hypothénar étaient enfin<br />

étudiés, du plus superficiel au plus profond. Le muscle abducteur du petit doigt, une fois<br />

observé, était sectionné proximalement, rabattu jusqu’<strong>à</strong> ses insertions terminales et réséqué. Il<br />

en était <strong>de</strong> même pour le muscle fléchisseur du petit doigt, puis le muscle opposant du petit<br />

doigt était examiné. Au passage, les rapports entre <strong>la</strong> branche profon<strong>de</strong> du nerf ulnaire, le<br />

rameau palmaire profond <strong>de</strong> l’artère ulnaire et les muscles hypothénariens étaient observés.<br />

Durant toute <strong>la</strong> dissection, les connexions musculo-tendineuses rencontrées et les muscles<br />

surnuméraires ou absents étaient notés, ainsi que l’éventuel caractère bi<strong>la</strong>téral <strong>de</strong>s variations<br />

rencontrées. Toutes nos observations étaient écrites et photographiées.<br />

Concernant les distances mesurées entre les muscles fléchisseurs, lombricaux, et le canal<br />

carpien, une analyse statistique a été réalisée grâce au logiciel StatView 5.0 (SAS Inc). Les<br />

données étaient exprimées en moyenne ± déviation standard et en valeurs minimales et<br />

maximales. Les comparaisons <strong>de</strong> valeurs quantitatives entre les hommes et les femmes ont été<br />

effectuées en utilisant un test t <strong>de</strong> Stu<strong>de</strong>nt pour séries non appariées. Une valeur <strong>de</strong> p


IV. RESULTATS<br />

38<br />

Nous avons regroupé nos observations et les variations retrouvées par muscle et par type <strong>de</strong><br />

variation possible, les variations muscu<strong>la</strong>ires pouvant être soit <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> nombre<br />

(muscles absents ou surnuméraires), soit <strong>de</strong>s variations d’origine, <strong>de</strong> trajet ou <strong>de</strong> terminaison.<br />

Les extrémités disséquées ne présentaient aucune cicatrice, et aucune limitation <strong>de</strong>s mobilités<br />

<strong>de</strong>s poignets ou <strong>de</strong>s doigts n’avait été relevée.<br />

IV. 1. MUSCLE FLECHISSEUR SUPERFICIEL DES DOIGTS<br />

IV. 1. A. Nombre<br />

Le muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts était constamment présent, et un muscle<br />

fléchisseur superficiel du cinquième doigt a toujours pu être examiné.<br />

Nous n’avons observé aucun muscle accessoire du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts.<br />

IV. 1. B. Origine<br />

Nous n’avons relevé aucune variation d’origine concernant le muscle fléchisseur superficiel<br />

<strong>de</strong>s doigts.


IV. 1. C. Trajet<br />

39<br />

Le chef radial du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts donnait presque entièrement les<br />

fibres muscu<strong>la</strong>ires du p<strong>la</strong>n superficiel, constitué <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs superficiels <strong>de</strong>s<br />

troisième et quatrième doigts, tandis que le chef huméro-ulnaire donnait essentiellement les<br />

fibres muscu<strong>la</strong>ires du p<strong>la</strong>n profond, constitué <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs superficiels <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>uxième et cinquième doigts. Le muscle fléchisseur superficiel du troisième doigt était le<br />

plus indépendant. En effet, <strong>de</strong>s rapports étroits étaient notés entre les muscles fléchisseurs<br />

superficiels <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième et cinquième doigts, et entre les muscles fléchisseurs superficiels<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux doigts ulnaires. Les muscles fléchisseurs superficiels <strong>de</strong>s quatrième et cinquième<br />

doigts présentaient ainsi un corps muscu<strong>la</strong>ire considéré commun dans dix-sept cas (56,6 %).<br />

Celui-ci donnait <strong>de</strong>ux tendons <strong>à</strong> <strong>la</strong> partie distale <strong>de</strong> l’avant-bras dans seize cas (53,3 %), et un<br />

tendon unique se dédoub<strong>la</strong>nt dans le canal carpien dans un cas (3,3 %) (figure 16). Le tendon<br />

du muscle fléchisseur superficiel du cinquième doigt <strong>à</strong> son origine était plus fin que les autres<br />

tendons du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts dans vingt-sept cas (90 %), qualifié <strong>de</strong> fin<br />

dans dix-huit cas (60 %) et <strong>de</strong> très fin dans neuf cas (30 %) (figure 17). Le caractère<br />

digastrique du p<strong>la</strong>n profond du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts n’a pas été observé.<br />

Au niveau du poignet les tendons se disposaient c<strong>la</strong>ssiquement, avec un p<strong>la</strong>n superficiel<br />

constitué <strong>de</strong>s tendons <strong>de</strong>stinés aux troisième et quatrième doigts, et un p<strong>la</strong>n profond constitué<br />

<strong>de</strong>s tendons <strong>de</strong>stinés aux <strong>de</strong>uxième et cinquième doigts.<br />

Nous avons noté trois cas d’incursion du muscle fléchisseur superficiel du <strong>de</strong>uxième doigt<br />

dans le canal carpien (un cas chez les hommes, <strong>de</strong>ux cas chez les femmes) et un cas<br />

d’incursion du muscle fléchisseur superficiel du cinquième doigt dans le canal carpien chez


40<br />

une troisième femme (figure 18). Cinq virgule quatre pour cent <strong>de</strong>s corps muscu<strong>la</strong>ires du<br />

muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts étaient donc dans le canal carpien chez les femmes<br />

(trois cas sur cinquante-six) et 1,6 % chez les hommes (un cas sur soixante-quatre), et un<br />

corps muscu<strong>la</strong>ire du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts était retrouvé dans le canal<br />

carpien dans 21,4 % <strong>de</strong>s cas chez les femmes (trois cas sur quatorze) et 6,2 % chez les<br />

hommes (un cas sur seize).<br />

La répartition <strong>de</strong>s distances entre les chefs muscu<strong>la</strong>ires du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s<br />

doigts et le bord proximal du canal carpien était <strong>la</strong> même chez les hommes et chez les<br />

femmes. Les muscles fléchisseurs superficiels <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième et cinquième doigts étaient les<br />

plus proches du canal carpien. Le corps muscu<strong>la</strong>ire du muscle fléchisseur superficiel du<br />

cinquième doigt était significativement plus proche du canal carpien chez les femmes que<br />

chez les hommes (figure 19, Tableau I).<br />

IV. 1. D. Terminaison<br />

Nous n’avons relevé aucune variation <strong>de</strong> terminaison concernant les tendons du muscle<br />

fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts.<br />

Le tendon du muscle fléchisseur superficiel du cinquième doigt, lorsqu’il était plus fin <strong>à</strong> son<br />

origine que les autres tendons du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts, retrouvait une<br />

taille simi<strong>la</strong>ire <strong>à</strong> ceux-ci dès <strong>la</strong> naissance <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>la</strong>nguettes terminales (figure 17).


41<br />

Figure 16 : Corps muscu<strong>la</strong>ire commun <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs superficiels <strong>de</strong>s<br />

quatrième et cinquième doigts.<br />

Figure 17 : Tendon du muscle<br />

fléchisseur superficiel du cinquième<br />

doigt très fin.<br />

Figure 18 : Incursion du corps<br />

muscu<strong>la</strong>ire du muscle fléchisseur<br />

superficiel du <strong>de</strong>uxième doigt dans le<br />

canal carpien.


Distance (mm)<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

-10<br />

Hommes<br />

FSII FSIII FSIV FSV<br />

42<br />

Distance (mm)<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

-10<br />

Femmes<br />

FSII FSIII FSIV FSV<br />

Figure 19 : Distances moyennes (en millimètres) entre les chefs muscu<strong>la</strong>ires du muscle<br />

fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts et le bord proximal du canal carpien (plus ou moins<br />

déviations standard) chez les hommes et chez les femmes.<br />

FSII : muscle fléchisseur superficiel du <strong>de</strong>uxième doigt ; FSIII : muscle fléchisseur superficiel<br />

du troisième doigt ; FSIV : muscle fléchisseur superficiel du quatrième doigt ; FSV : muscle<br />

fléchisseur superficiel du cinquième doigt.<br />

Tableau I : Distances (en millimètres)* entre les chefs muscu<strong>la</strong>ires du muscle fléchisseur<br />

superficiel <strong>de</strong>s doigts et le bord proximal du canal carpien.<br />

FSII FSIII FSIV FSV<br />

moy±DS min/max moy±DS min/max moy±DS min/max moy±DS min/max<br />

Hommes 2,2±4,1 -5/10 16±9,3 0/40 37,5±19 5/65 11,2±7 0/25<br />

Femmes 3,2±7 -10/20 16,4±17 0/65 28,2±24 0/75 2,9±5,1 -10/10<br />

* : une valeur négative indique l’incursion d’un corps muscu<strong>la</strong>ire dans le canal carpien.<br />

FSII : muscle fléchisseur superficiel du <strong>de</strong>uxième doigt ; FSIII : muscle fléchisseur superficiel<br />

du troisième doigt ; FSIV : muscle fléchisseur superficiel du quatrième doigt ; FSV : muscle<br />

fléchisseur superficiel du cinquième doigt.<br />

Moy : moyenne ; DS : déviation standard ; min : valeur minimale ; max : valeur maximale.<br />

: valeurs statistiquement significatives par rapport aux femmes (p


IV. 2. MUSCLE FLECHISSEUR PROFOND DES DOIGTS<br />

IV. 2. A. Nombre<br />

Le muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts était constamment présent.<br />

Nous n’avons observé aucun muscle accessoire du muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts.<br />

IV. 2. B. Origine<br />

43<br />

Nous avons retrouvé, outre les insertions proximales sur l’ulna et sur <strong>la</strong> membrane<br />

interosseuse antébrachiale, <strong>de</strong>s insertions constantes sur <strong>la</strong> face antérieure du radius au-<br />

<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> sa tubérosité.<br />

IV. 2. C. Trajet<br />

Le muscle fléchisseur profond du <strong>de</strong>uxième doigt était le plus indépendant, avec <strong>de</strong>s fibres<br />

muscu<strong>la</strong>ires provenant essentiellement du radius et <strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane interosseuse<br />

antébrachiale. Il s’organisait en un chef muscu<strong>la</strong>ire isolé et prolongé par un tendon<br />

complètement séparé pour l’in<strong>de</strong>x dans vingt-sept cas (90 %). Les muscles fléchisseurs<br />

profonds <strong>de</strong>s trois doigts ulnaires présentaient constamment <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions étroites avec <strong>de</strong><br />

nombreuses connexions musculo-tendineuses <strong>à</strong> <strong>la</strong> partie inférieure <strong>de</strong> l’avant-bras,<br />

s’organisant <strong>à</strong> ce niveau en une vaste nappe tendineuse jusqu’<strong>à</strong> <strong>la</strong> partie distale du canal<br />

carpien (figure 20). Des connexions muscu<strong>la</strong>ires entre les muscles long fléchisseur du pouce<br />

et fléchisseur profond du <strong>de</strong>uxième doigt ont été relevées <strong>à</strong> <strong>la</strong> partie distale <strong>de</strong> l’avant-bras<br />

dans <strong>de</strong>ux cas (6,7 %) (figure 21). Dans un cas (3,3 %), un tendon du muscle fléchisseur


44<br />

profond <strong>de</strong>s doigts unique pour les quatrième et cinquième doigts et se divisant au niveau du<br />

canal carpien a été observé.<br />

Les fibres muscu<strong>la</strong>ires distales du muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts ne dépassaient jamais<br />

<strong>la</strong> limite proximale du canal carpien.<br />

La répartition <strong>de</strong>s distances entre les chefs muscu<strong>la</strong>ires du muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s<br />

doigts et le bord proximal du canal carpien était <strong>la</strong> même chez les hommes et chez les<br />

femmes. Les muscles fléchisseurs profonds <strong>de</strong>s troisième et quatrième doigts étaient les plus<br />

proches du canal carpien. Le corps muscu<strong>la</strong>ire du muscle fléchisseur profond du <strong>de</strong>uxième<br />

doigt était significativement plus proche du canal carpien chez les femmes que chez les<br />

hommes (figure 22, Tableau II).<br />

IV. 2. D. Terminaison<br />

Nous n’avons relevé aucune variation <strong>de</strong> terminaison concernant les tendons du muscle<br />

fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts.


45<br />

Figure 20 : Muscle fléchisseur profond du <strong>de</strong>uxième doigt autonome et « nappe<br />

tendineuse » <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs profonds <strong>de</strong>s trois doigts ulnaires.<br />

Figure 21 : Connexion muscu<strong>la</strong>ire entre les muscles long fléchisseur du pouce et<br />

fléchisseur profond <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>x.


Distance (mm)<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

-5<br />

Hommes<br />

FPII FPIII FPIV FPV<br />

46<br />

Distance (mm)<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

Femmes<br />

FPII FPIII FPIV FPV<br />

Figure 22 : Distances moyennes (en millimètres) entre les chefs muscu<strong>la</strong>ires du muscle<br />

fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts et le bord proximal du canal carpien (plus ou moins<br />

déviations standard) chez les hommes et chez les femmes.<br />

FPII : muscle fléchisseur profond du <strong>de</strong>uxième doigt ; FPIII : muscle fléchisseur profond du<br />

troisième doigt ; FPIV : muscle fléchisseur profond du quatrième doigt ; FPV : muscle<br />

fléchisseur profond du cinquième doigt.<br />

Tableau II : Distances (en millimètres)* entre les chefs muscu<strong>la</strong>ires du muscle<br />

fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts et le bord proximal du canal carpien.<br />

FPII FPIII FPIV FPV<br />

moy±DS min/max moy±DS min/max moy±DS min/max moy±DS min/max<br />

Hommes 24±10 5/40 9,7±7,4 0/20 11,6±12 0/45 15,3±14 0/45<br />

Femmes 12,5±8,7 0/30 7,1±6,4 0/20 8,2±7,2 0/20 17,1±13 0/40<br />

* : une valeur négative indique l’incursion d’un corps muscu<strong>la</strong>ire dans le canal carpien.<br />

FPII : muscle fléchisseur profond du <strong>de</strong>uxième doigt ; FPIII : muscle fléchisseur profond du<br />

troisième doigt ; FPIV : muscle fléchisseur profond du quatrième doigt ; FPV : muscle<br />

fléchisseur profond du cinquième doigt.<br />

Moy : moyenne ; DS : déviation standard ; min : valeur minimale ; max : valeur maximale.<br />

: valeurs statistiquement significatives par rapport aux femmes (p


47<br />

IV. 3. MUSCLES LOMBRICAUX<br />

Les muscles lombricaux étaient très variables avec une anatomie c<strong>la</strong>ssique retrouvée dans<br />

seulement 27 % <strong>de</strong>s cas (huit mains sur trente).<br />

IV. 3. A. Nombre<br />

Nous n’avons relevé aucune variation <strong>de</strong> nombre concernant les muscles lombricaux.<br />

IV. 3. B. Origine<br />

La répartition <strong>de</strong>s distances entre les muscles lombricaux et le bord distal du canal carpien<br />

était <strong>la</strong> même chez les hommes et chez les femmes. Les <strong>de</strong>ux premiers muscles lombricaux<br />

étaient les plus proches du canal carpien. Aucune différence <strong>de</strong> distance statistiquement<br />

significative entre les hommes et les femmes n’a été retrouvée (figure 23, Tableau III).<br />

Aucune origine proximale <strong>de</strong>s muscles lombricaux dans le canal carpien n’a été notée.<br />

Les origines proximales c<strong>la</strong>ssiques <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premiers muscles lombricaux sur le bord abaxial<br />

<strong>de</strong>s tendons <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs profonds <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième et troisième doigts s’étendaient<br />

sur <strong>la</strong> face antérieure <strong>de</strong> ces tendons dans vingt-sept cas (90 %) (figures 24 et 25). Le<br />

<strong>de</strong>uxième muscle lombrical présentait <strong>de</strong>s fibres muscu<strong>la</strong>ires additionnelles venant du muscle<br />

fléchisseur profond du troisième doigt et le rendant bipenné dans six cas (20 %) (figure 24).<br />

Les origines <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers muscles lombricaux étaient plus difficilement<br />

individualisables. Ils tiraient constamment leurs insertions d’origine d’un véritable plexus<br />

tendino-membraneux formé par les tendons digitaux <strong>de</strong>s trois doigts ulnaires, par leurs


48<br />

connexions intertendineuses au niveau du carpe, et par <strong>la</strong> gaine synoviale commune <strong>de</strong>s<br />

muscles fléchisseurs.<br />

IV. 3. C. Trajet<br />

Nous n’avons relevé aucune variation <strong>de</strong> trajet concernant les muscles lombricaux.<br />

IV. 3. D. Terminaison<br />

Le tendon du muscle lombrical se divisait toujours en fibres médiales et <strong>la</strong>térales <strong>à</strong> <strong>la</strong> partie<br />

distale <strong>de</strong> <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge proximale. Ces fibres rejoignaient les fibres obliques médiales et<br />

<strong>la</strong>térales du faisceau superficiel <strong>de</strong>s muscles interosseux, décrites plus loin. Les fibres<br />

médiales rejoignaient alors <strong>la</strong> ban<strong>de</strong>lette médiane du tendon du muscle extenseur et les fibres<br />

<strong>la</strong>térales rejoignaient <strong>la</strong> ban<strong>de</strong>lette <strong>la</strong>térale <strong>de</strong> ce même tendon.<br />

Les variations <strong>de</strong> terminaison concernaient les troisième et quatrième muscles lombricaux.<br />

C’est le troisième muscle lombrical qui était le plus variable, avec une insertion distale<br />

«dédoublée» sur les troisième et quatrième doigts observée dans onze cas (36,7 %) (figure<br />

25), et une insertion distale « mal p<strong>la</strong>cée » sur le troisième doigt dans quatre cas (13,3 %)<br />

(figure 26). Concernant le quatrième muscle lombrical, une insertion «dédoublée» sur les<br />

quatrième et cinquième doigts a été retrouvée dans trois cas (10 %) (figure 27), et une<br />

insertion « mal p<strong>la</strong>cée » sur le quatrième doigt dans six cas (20 %) (figures 24 et 25).<br />

Aucune insertion osseuse n’a été relevée.<br />

Les <strong>de</strong>ux premiers muscles lombricaux étaient régulièrement les plus volumineux et<br />

donnaient majoritairement les fibres obliques sur les versants radiaux <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième et<br />

troisième doigts.


Distance (mm)<br />

18<br />

16<br />

14<br />

12<br />

10<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

Hommes<br />

L1 L2 L3 L4<br />

49<br />

Distance (mm)<br />

18<br />

16<br />

14<br />

12<br />

10<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

Femmes<br />

L1 L2 L3 L4<br />

Figure 23 : Distances moyennes (en millimètres) entre les muscles lombricaux et le bord<br />

distal du canal carpien (plus ou moins déviations standard) chez les hommes et chez les<br />

femmes.<br />

L1 : premier muscle lombrical ; L2 : <strong>de</strong>uxième muscle lombrical ; L3 : troisième muscle<br />

lombrical ; L4 : quatrième muscle lombrical.<br />

Tableau III : Distances (en millimètres)* entre les muscles lombricaux et le bord distal<br />

du canal carpien.<br />

L1 L2 L3 L4<br />

moy±DS min/max moy±DS min/max moy±DS min/max moy±DS min/max<br />

Hommes 7,5±4,1 0/10 6,6±4,4 0/10 8,7±6,7 0/20 8,7±6,7 0/20<br />

Femmes 8,9±6,3 0/20 9,3±4,3 5/15 11,8±3,2 5/15 12,1±3,8 5/20<br />

* : une valeur négative indique l’incursion d’un corps muscu<strong>la</strong>ire dans le canal carpien.<br />

L1 : premier muscle lombrical ; L2 : <strong>de</strong>uxième muscle lombrical ; L3 : troisième muscle<br />

lombrical ; L4 : quatrième muscle lombrical.<br />

Moy : moyenne ; DS : déviation standard ; min : valeur minimale ; max : valeur maximale.<br />

: valeurs statistiquement significatives par rapport aux femmes (p


Figure 24 : Deuxième muscle lombrical<br />

bipenné et insertion terminale « mal<br />

p<strong>la</strong>cée » du quatrième muscle lombrical.<br />

Extension <strong>de</strong>s origines proximales <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ux premiers muscles lombricaux sur<br />

<strong>la</strong> face antérieure <strong>de</strong>s tendons <strong>de</strong>s<br />

muscles fléchisseurs profonds.<br />

Figure 26 : Insertion terminale « mal<br />

p<strong>la</strong>cée » du troisième muscle lombrical.<br />

50<br />

Figure 25 : Insertion terminale<br />

« dédoublée » du troisième muscle<br />

lombrical et insertion terminale « mal<br />

p<strong>la</strong>cée » du quatrième muscle lombrical.<br />

Extension <strong>de</strong>s origines proximales <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ux premiers muscles lombricaux sur<br />

<strong>la</strong> face antérieure <strong>de</strong>s tendons <strong>de</strong>s<br />

muscles fléchisseurs profonds.<br />

Figure 27 : Insertion terminale<br />

« dédoublée » du quatrième muscle<br />

lombrical.


51<br />

IV. 4. MUSCLES INTEROSSEUX DORSAUX ET PALMAIRES<br />

IV. 4. A. Nombre<br />

Nous n’avons relevé aucune variation <strong>de</strong> nombre concernant les muscles interosseux.<br />

IV. 4. B. Origine<br />

Nous n’avons relevé aucune variation d’origine concernant les muscles interosseux.<br />

IV. 4. C. Trajet<br />

Les muscles interosseux dorsaux étaient constamment constitués <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux chefs muscu<strong>la</strong>ires :<br />

un chef dorsal, issu essentiellement <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié dorsale <strong>de</strong> <strong>la</strong> face abaxiale <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième,<br />

troisième et quatrième métacarpiens et <strong>de</strong> <strong>la</strong> face axiale <strong>de</strong>s premier, <strong>de</strong>uxième, quatrième et<br />

cinquième métacarpiens, et un chef palmaire, issu essentiellement <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié palmaire <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

face abaxiale <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième, troisième et quatrième métacarpiens.<br />

Les muscles interosseux palmaires étaient constamment constitués d’un seul chef muscu<strong>la</strong>ire,<br />

palmaire, issu <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié palmaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> face axiale <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième, quatrième et cinquième<br />

métacarpiens.


IV. 4. D. Terminaison<br />

52<br />

Les muscles interosseux dorsaux se terminaient le plus souvent par <strong>de</strong>ux faisceaux principaux.<br />

Le faisceau osseux profond venait du chef dorsal. Il s’engageait dans tous les cas entre<br />

l’appareil capsulo-ligamentaire <strong>de</strong> l’articu<strong>la</strong>tion métacarpo-pha<strong>la</strong>ngienne, auquel il adhérait<br />

fortement, et <strong>la</strong> ban<strong>de</strong>lette sagittale, tendue <strong>à</strong> ce niveau entre le bord <strong>la</strong>téral du tendon du<br />

muscle extenseur et le bord <strong>la</strong>téral <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que palmaire. Il se fixait enfin sur <strong>la</strong> face abaxiale<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s pha<strong>la</strong>nges proximales <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième, troisième et quatrième doigts. Il était<br />

constant pour le premier muscle interosseux dorsal, retrouvé dans vingt-sept cas (90 %) pour<br />

le <strong>de</strong>uxième muscle interosseux dorsal et dans vingt-quatre cas (80 %) pour le quatrième<br />

muscle interosseux dorsal. Le troisième muscle interosseux dorsal était presque constamment<br />

dépourvu d’insertion osseuse (trois cas soit 10 % <strong>de</strong>s cas). Parallèlement, les <strong>de</strong>ux premiers<br />

muscles interosseux dorsaux présentaient constamment les faisceaux osseux les plus<br />

développés. Le faisceau superficiel venait du chef palmaire. Il passait toujours sur <strong>la</strong> face<br />

abaxiale <strong>de</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong>lette sagittale, en arrière du ligament métacarpien transverse profond, et<br />

se présentait sous <strong>la</strong> forme d’une <strong>la</strong>me fibreuse continue. Il présentait constamment <strong>de</strong>s<br />

« attaches nucléaires palmaires » plus ou moins bien individualisables au niveau du nucléus<br />

force, <strong>à</strong> <strong>la</strong> convergence <strong>de</strong>s fibres <strong>de</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong>lette sagittale, <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que palmaire <strong>de</strong><br />

l’articu<strong>la</strong>tion métacarpo-pha<strong>la</strong>ngienne, du ligament métacarpien transverse profond et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

poulie A1, avant <strong>de</strong> donner <strong>de</strong>s fibres transverses puis <strong>de</strong>s fibres obliques. Les fibres<br />

transverses se projetaient <strong>à</strong> <strong>la</strong> partie proximale <strong>de</strong> <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge proximale, elles s’inséraient sur<br />

le bord du tendon du muscle extenseur <strong>de</strong>s doigts, quelques fibres passant <strong>à</strong> <strong>la</strong> face dorsale du<br />

tendon et rejoignant celles du côté opposé. Elles constituaient selon nous <strong>la</strong> dossière <strong>de</strong>s<br />

interosseux. Les fibres obliques, plus distales, se disposaient rapi<strong>de</strong>ment en fibres médiales,<br />

passant sous <strong>la</strong> ban<strong>de</strong>lette <strong>la</strong>térale du tendon du muscle extenseur et rejoignant <strong>la</strong> ban<strong>de</strong>lette<br />

médiane, et en fibres <strong>la</strong>térales, rejoignant <strong>la</strong> ban<strong>de</strong>lette <strong>la</strong>térale (figures 28, 29, 30 et 31). Le


53<br />

premier muscle interosseux dorsal présentait <strong>de</strong>s insertions exclusivement proximales et ne<br />

donnait pas <strong>de</strong> fibres obliques <strong>la</strong>térales. Comme les <strong>de</strong>ux premiers muscles interosseux<br />

dorsaux présentaient les faisceaux osseux les plus développés, ils présentaient aussi les<br />

faisceaux superficiels les plus faibles. Ainsi <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s fibres obliques sur les versants<br />

radiaux <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième et troisième doigts venaient <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premiers muscles lombricaux qui<br />

étaient les plus volumineux.<br />

Les muscles interosseux palmaires se terminaient par un unique faisceau superficiel avec ses<br />

« attaches nucléaires palmaires », et aucune insertion osseuse n’a été observée (figure 28). Les<br />

« attaches nucléaires palmaires » <strong>de</strong>s muscles interosseux palmaires étaient toujours plus<br />

développées que celles <strong>de</strong>s muscles interosseux dorsaux et pouvaient parfois faire évoquer <strong>à</strong><br />

tort une insertion osseuse.


Proximal<br />

Figure 28 : Insertions distales <strong>de</strong>s<br />

muscles interosseux les plus souvent<br />

observées dans notre série<br />

Les muscles interosseux palmaires et<br />

troisième interosseux dorsal n’ont pas<br />

d’insertion osseuse<br />

54<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

7<br />

8<br />

Médial<br />

10<br />

9<br />

Proximal<br />

15<br />

14<br />

13<br />

12<br />

11<br />

Latéral<br />

Figure 29 : Face dorsale du troisième<br />

doigt<br />

1. 3ème m. interosseux dorsal – 2. 3ème m.<br />

lombrical – 3. ban<strong>de</strong>lette sagittale –<br />

4. fibres tranverses – 5. fibres obliques<br />

médiales – 6. fibres obliques <strong>la</strong>térales –<br />

7. ligament rétinacu<strong>la</strong>ire transverse –<br />

8. ligament triangu<strong>la</strong>ire – 9. ban<strong>de</strong>lette<br />

médiane du tendon du m. extenseur –<br />

10. ban<strong>de</strong>lette <strong>la</strong>térale du tendon du m.<br />

extenseur – 11. 2ème m. lombrical –<br />

12. ligament métacarpien transverse<br />

profond– 13. chef palmaire du 2ème m.<br />

interosseux dorsal et son faisceau<br />

superficiel – 14. chef dorsal du 2ème m.<br />

interosseux dorsal et son faisceau profond–<br />

15. tendon du m. extenseur


55<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10<br />

Figure 30 : Face radiale du troisième doigt<br />

1. ligament rétinacu<strong>la</strong>ire oblique – 2. ligament rétinacu<strong>la</strong>ire transverse – 3. ban<strong>de</strong>lette <strong>la</strong>térale<br />

du tendon du m. extenseur – 4. fibres obliques <strong>la</strong>térales – 5. fibres obliques médiales–<br />

6. fibres transverses – 7. ban<strong>de</strong>lette sagittale – 8. chef palmaire du 2ème m. interosseux dorsal<br />

et son faisceau superficiel – 9. chef dorsal du 2ème m. interosseux dorsal et son faisceau<br />

profond – 10. tendon du m. extenseur – 11. gaine synoviale <strong>de</strong>s tendons du 3 ème 11<br />

15<br />

12 13<br />

Postérieur<br />

14<br />

16<br />

Proximal<br />

doigt –<br />

12. 2ème m. lombrical – 13. « attaches nucléaires palmaires » – 14. ligament métacarpien<br />

transverse profond – 15. tendon du m. fléchisseur profond – 16. tendon du m. fléchisseur<br />

superficiel<br />

4<br />

5<br />

3<br />

2<br />

1<br />

6<br />

11<br />

7<br />

Postérieur<br />

Proximal<br />

8<br />

10<br />

Latéral<br />

9<br />

Figure 31 : Section passant par <strong>la</strong> tête du troisième métacarpien<br />

1. tendon du m. extenseur – 2. ban<strong>de</strong>lette sagittale – 3. capsule articu<strong>la</strong>ire – 4. ligament<br />

col<strong>la</strong>téral – 5. 3ème m. interosseux dorsal – 6. faisceaux transversaux <strong>de</strong> l’aponévrose<br />

palmaire (ligament métacarpien transverse superficiel) – 7. gaine fibreuse <strong>de</strong>s doigts (poulie<br />

A1) – 8. faisceaux longitudinaux <strong>de</strong> l’aponévrose palmaire (<strong>la</strong>me prétendineuse) – 9. gaine<br />

synoviale <strong>de</strong>s tendons fléchisseurs – 10. tendons fléchisseurs – 11. p<strong>la</strong>que palmaire –<br />

12. ligament métacarpien transverse profond – 13. « attaches nucléaires palmaires » –<br />

14. 2ème m. lombrical – 15. chef palmaire du 2ème m. interosseux dorsal et son faisceau<br />

superficiel – 16. chef dorsal du 2ème m. interosseux dorsal et son faisceau profond<br />

16<br />

15<br />

14<br />

13<br />

12


IV. 5. MUSCLES DE L’EMINENCE HYPOTHENAR<br />

IV. 5. A. Nombre<br />

Le muscle court fléchisseur du petit doigt était absent dans douze cas (40 %).<br />

56<br />

Un muscle abducteur du petit doigt accessoire gauche a été observé sur un cadavre <strong>de</strong> sexe<br />

masculin. Il venait du fascia antébrachial proximal et médial, cheminait au niveau du canal <strong>de</strong><br />

Guyon en avant du pédicule ulnaire et se terminait sur le corps muscu<strong>la</strong>ire du muscle<br />

abducteur du petit doigt. Les autres muscles hypothénariens étaient c<strong>la</strong>ssiques notamment le<br />

muscle court fléchisseur du petit doigt (figures 32 et 33).<br />

IV. 5. B. Origine<br />

Nous n’avons relevé aucune variation d’origine concernant les muscles hypothénariens.<br />

IV. 5. C. Trajet<br />

Le muscle abducteur du petit doigt s’organisait en un chef muscu<strong>la</strong>ire palmaire et un chef<br />

dorsal dans vingt-<strong>de</strong>ux cas (73,3 %), et en un chef unique dans huit cas (26,7 %).<br />

Lorsque le muscle court fléchisseur du petit doigt était présent, il était constamment constitué<br />

d’un chef muscu<strong>la</strong>ire unique.


57<br />

Dans tous les cas le muscle opposant du petit doigt était formé d’une couche muscu<strong>la</strong>ire<br />

superficielle et d’une couche profon<strong>de</strong> plus mince entre lesquelles cheminaient le rameau<br />

palmaire profond <strong>de</strong> l’artère ulnaire et <strong>la</strong> branche profon<strong>de</strong> du nerf ulnaire.<br />

IV. 5. D. Terminaison<br />

Le muscle abducteur du petit doigt se terminait par un faisceau osseux profond constant et un<br />

faisceau superficiel inconstant : une insertion double a été retrouvée dans vingt-six cas (86,7<br />

%) et une insertion exclusivement osseuse dans quatre cas (13,3 %).<br />

Dans les dix-huit cas où le muscle court fléchisseur du petit doigt était présent, il fusionnait<br />

distalement avec le muscle abducteur du petit doigt dans quatorze cas (77,8 %) et se terminait<br />

donc indépendamment sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge proximale, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’insertion osseuse<br />

du muscle abducteur du petit doigt, dans quatre cas (22,2%).<br />

Aucune variation <strong>de</strong> terminaison du muscle opposant du petit doigt n’a été notée.<br />

IV. 6. BILATERALITE DES VARIATIONS OBSERVEES<br />

Les variations muscu<strong>la</strong>ires relevées se distribuaient <strong>de</strong> façon complètement aléatoire, et<br />

l’observation d’une variation sur un membre ne pouvait en aucun cas <strong>la</strong>isser présager <strong>la</strong> même<br />

variation sur le membre contro<strong>la</strong>téral.


58<br />

Figure 32 : Muscle abducteur du petit doigt accessoire.<br />

Figure 33 : Insertion distale du muscle abducteur du petit doigt accessoire.


V. DISCUSSION<br />

59<br />

V. 1. VARIATIONS ANATOMIQUES<br />

L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s variations muscu<strong>la</strong>ires peut vite <strong>de</strong>venir un catalogue <strong>de</strong> lecture difficile, étant<br />

donné <strong>la</strong> bibliographie abondante comprenant quelques séries anatomiques auxquelles<br />

s’ajoutent <strong>de</strong> très nombreux cas isolés rapportant <strong>de</strong>s variations rarissimes. Pour comparer nos<br />

résultats aux données <strong>de</strong> <strong>la</strong> littérature, nous avons encore regroupé nos observations et les<br />

variations notées par muscle et par type <strong>de</strong> variation possible.<br />

V. 1. A. Muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts<br />

Elliot et coll. (44) ont proposé une c<strong>la</strong>ssification en cinq groupes c<strong>la</strong>rifiant les principales<br />

variations anatomiques du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts rapportées dans <strong>la</strong><br />

littérature (figure 34). Ces variations touchent le plus souvent les femmes et concernent<br />

essentiellement les muscles fléchisseurs superficiels <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième et cinquième doigts<br />

(Tableau IV).<br />

V. 1. A. a. Nombre<br />

Nous n’avons retrouvé aucune variation <strong>de</strong> nombre concernant le muscle fléchisseur<br />

superficiel <strong>de</strong>s doigts.<br />

L’absence fréquente du muscle fléchisseur superficiel du cinquième doigt est une variation<br />

muscu<strong>la</strong>ire couramment admise (177, 193). Cependant Furnas (51) semble être un <strong>de</strong>s seuls


60<br />

auteurs <strong>à</strong> avoir observé une absence complète <strong>de</strong> ce muscle, dans moins <strong>de</strong> 2 % <strong>de</strong>s cas (<strong>de</strong>ux<br />

cas sur une série <strong>de</strong> cent dix-sept dissections).<br />

Il peut manquer le tendon du muscle fléchisseur superficiel du quatrième doigt, celui-ci étant<br />

remp<strong>la</strong>cé par une variation <strong>de</strong> terminaison du muscle long palmaire (25, 177).<br />

Il a été décrit <strong>de</strong>s muscles surnuméraires naissant du rétinaculum <strong>de</strong>s fléchisseurs et se<br />

terminant sur le tendon dans <strong>la</strong> paume <strong>de</strong> <strong>la</strong> main (type II d’Elliot) (147, 167, 177). Ont aussi<br />

été observées <strong>de</strong>s variations au niveau <strong>de</strong> l’avant-bras (type V d’Elliot) avec <strong>de</strong>s muscles<br />

surnuméraires naissant du radius ou <strong>de</strong> l’ulna et se terminant sur le muscle fléchisseur<br />

superficiel <strong>de</strong>s doigts (50, 51, 97, 104, 126, 178, 193) voire venant <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier pour ce<br />

terminer sur <strong>la</strong> face profon<strong>de</strong> du rétinaculum <strong>de</strong>s fléchisseurs (44).<br />

D’autres rares variations ont été rapportées comme <strong>la</strong> présence d’une ban<strong>de</strong> fibreuse joignant<br />

le muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts <strong>à</strong> <strong>la</strong> partie proximale <strong>de</strong> l’avant-bras et le fascia du<br />

muscle brachial antérieur (118), ou <strong>de</strong>s muscles accessoires joignant le fascia antébrachial et<br />

le rétinaculum <strong>de</strong>s fléchisseurs (84).<br />

Furnas (51) a décrit un muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts accessoire, venant du fascia<br />

antébrachial et se terminant sur les quatre tendons du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts<br />

dans le canal carpien. Il a aussi observé <strong>de</strong>ux cas <strong>de</strong> muscles radio-palmaires, comme Tountas<br />

et coll. (177), venant du radius et s’engageant dans le canal carpien pour se terminer sur les<br />

fibres profon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’aponévrose palmaire.


V. 1. A. b. Origine<br />

61<br />

Nous n’avons retrouvé aucune variation d’origine concernant le muscle fléchisseur superficiel<br />

<strong>de</strong>s doigts.<br />

Si l’agénésie complète du muscle fléchisseur superficiel du cinquième doigt semble très rare,<br />

il est néanmoins décrit dans moins <strong>de</strong> 5 % <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs superficiels du<br />

cinquième doigt se limitant <strong>à</strong> <strong>de</strong>s tendons fins, souvent dépourvus <strong>de</strong> corps muscu<strong>la</strong>ire<br />

proximal, pouvant naître du tendon du muscle fléchisseur superficiel du quatrième doigt (150,<br />

160) ou du tendon du muscle fléchisseur profond du cinquième doigt (54), du rétinaculum <strong>de</strong>s<br />

fléchisseurs (79, 86, 124, 177, 178, 186) ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong> l’éminence thénar (107) (type II<br />

d’Elliot), du muscle long palmaire (79) ou <strong>de</strong> l’aponévrose palmaire (124, 177, 181), <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

gaine synoviale commune <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs (51) ou <strong>de</strong>s gaines fibreuses du quatrième<br />

doigt (68, 124), du muscle fléchisseur profond du quatrième doigt ou <strong>de</strong> l’ulna (79, 95, 177).<br />

Les variations au niveau <strong>de</strong> l’arca<strong>de</strong> fibreuse du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts sont<br />

rares (36), comme l’agénésie du chef radial (10, 177, 193).<br />

V. 1. A. c. Trajet<br />

Dans notre série, le muscle fléchisseur superficiel du troisième doigt était le plus indépendant<br />

avec <strong>de</strong>s fibres muscu<strong>la</strong>ires provenant essentiellement du chef radial du muscle fléchisseur<br />

superficiel <strong>de</strong>s doigts. Cette <strong>de</strong>scription rejoint celles <strong>de</strong> Bouchet et Cuilleret (16), Grégoire et<br />

Oberlin (58), et Agee et coll. (1).


62<br />

Des connexions sont possibles entre les muscles fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts et long<br />

fléchisseur du pouce (140, 177, 193), et entre les muscles fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts et<br />

long palmaire ou brachio-radial (177). A <strong>la</strong> partie distale <strong>de</strong> l’avant-bras, on peut<br />

fréquemment retrouver <strong>de</strong>s connexions musculo-tendineuses entre les muscles fléchisseurs<br />

superficiels <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième et cinquième doigts (30,8 % <strong>de</strong>s cas soit vingt et un cas sur<br />

soixante-huit dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Kap<strong>la</strong>n (79)) et entre les muscles fléchisseurs superficiels <strong>de</strong>s<br />

quatrième et cinquième doigts (20 % <strong>de</strong>s cas soit huit cas sur quarante dans <strong>la</strong> série d’Austin<br />

et coll. (5), et 33,8 % <strong>de</strong>s cas soit vingt-trois cas sur soixante-huit dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Kap<strong>la</strong>n<br />

(79)). Plus rarement <strong>de</strong>s connexions tendineuses entre les tendons <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs<br />

superficiels <strong>de</strong>s quatrième et cinquième doigts sont présentes au niveau du poignet ou <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

main : 1,5 % <strong>de</strong>s cas soit un cas sur soixante-huit dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Kap<strong>la</strong>n (79), 7,1 % <strong>de</strong>s cas<br />

soit cinq cas sur soixante-dix dans le travail <strong>de</strong> Gonzalez et coll. (54). Les connexions entre<br />

les muscles fléchisseurs superficiels <strong>de</strong>s quatrième et cinquième doigts étaient plus fréquentes<br />

dans notre série puisque notées dans 53,3 % <strong>de</strong>s cas au niveau <strong>de</strong> l’avant-bras (seize cas sur<br />

trente) et 3,3 % <strong>de</strong>s cas au niveau du poignet (un cas sur trente). Gonzalez et coll. (54) ont<br />

observé par ailleurs un cas <strong>de</strong> tendon unique <strong>de</strong>stiné aux trois doigts ulnaires, sur leurs<br />

soixante-dix dissections (1,4 %). Les connexions possibles entre les muscles fléchisseurs<br />

superficiel et profond <strong>de</strong>s doigts sont évoquées plus loin.<br />

Le tendon du muscle fléchisseur superficiel du cinquième doigt a souvent été décrit comme<br />

fin (51, 54, 79, 177). Dans notre série son calibre était presque constamment inférieur <strong>à</strong> celui<br />

<strong>de</strong>s autres tendons du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts (90 % <strong>de</strong>s cas).<br />

Selon certains traités d’<strong>Anatomie</strong>, le p<strong>la</strong>n profond du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts<br />

est digastrique (13, 16, 58, 140) : les fibres charnues qui le constituent, venues essentiellement


63<br />

du chef huméro-ulnaire, se jettent sur un tendon auquel fait suite un autre corps charnu d’où<br />

naissent enfin <strong>de</strong>ux tendons qui divergent vers les <strong>de</strong>uxième et cinquième doigts. Cette<br />

disposition n’a pas été notée dans notre série, et aucun article original explicitant le sujet n’a<br />

été retrouvé.<br />

L’extension distale proche voire dans le canal carpien correspond au type IV d’Elliot (2, 4,<br />

44, 52, 121, 151). Dans notre série, les fibres muscu<strong>la</strong>ires distales du muscle fléchisseur<br />

superficiel <strong>de</strong>s doigts les plus proches du bord proximal du canal carpien concernaient les<br />

muscles fléchisseurs superficiels <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième et cinquième doigts. Les corps muscu<strong>la</strong>ires du<br />

muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts tendaient <strong>à</strong> être plus proches du canal carpien chez<br />

les femmes que chez les hommes. Ces observations sont en accord avec celles <strong>de</strong> Holtzhausen<br />

et coll. (67), mais ces <strong>de</strong>rniers sur une série plus importante (cent cinq dissections) ont<br />

observé <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> distances statistiquement significatives entre les hommes et les<br />

femmes pour tous les chefs muscu<strong>la</strong>ires du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts alors que<br />

nous n’avons retrouvé une telle différence que pour le muscle fléchisseur superficiel du<br />

cinquième doigt. Ils ont noté par ailleurs l’incursion <strong>de</strong> 10,6 % <strong>de</strong>s corps muscu<strong>la</strong>ires du<br />

muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts dans le canal carpien chez les femmes (vingt-trois<br />

corps muscu<strong>la</strong>ires sur <strong>de</strong>ux cent seize) et 2 % chez les hommes (quatre sur <strong>de</strong>ux cent quatre),<br />

contre 5,4 % (trois sur cinquante-six) et 1,6 % (un sur soixante-quatre) respectivement dans<br />

notre série.<br />

Certains auteurs ont observé <strong>de</strong>s fibres muscu<strong>la</strong>ires surnuméraires al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> tendon <strong>à</strong> tendon<br />

du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts, au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> paume <strong>de</strong> <strong>la</strong> main (type I d’Elliot)<br />

(44, 69, 90, 176, 182), d’autres ont décrit <strong>de</strong> véritables muscles digastriques avec un corps<br />

charnu antébrachial, un tendon intermédiaire s’engageant dans le canal carpien et un corps


64<br />

muscu<strong>la</strong>ire distal dans <strong>la</strong> paume <strong>de</strong> <strong>la</strong> main (type III d’Elliot) (24, 32, 43, 57, 63, 128, 159,<br />

172, 177, 193).<br />

Certaines variations ont été retrouvées chez plusieurs membres d’une même famille (27), et<br />

une brièveté congénitale <strong>de</strong> l’unité musculo-tendineuse est enfin possible (114).<br />

V. 1. A. d. Terminaison<br />

Nous n’avons relevé aucune variation <strong>de</strong> terminaison concernant les tendons du muscle<br />

fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts.<br />

Gonzalez et coll. (54) ont rapporté dans 5,7 % <strong>de</strong>s cas, soit dans quatre cas sur soixante-dix,<br />

<strong>de</strong>s variations au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> décussation du tendon (agénésie d’une <strong>la</strong>nguette ou asymétrie<br />

<strong>de</strong>s <strong>la</strong>nguettes). Ils ont aussi noté dans 4,3 % <strong>de</strong>s cas, soit dans trois cas sur soixante-dix, <strong>de</strong>s<br />

variations au niveau <strong>de</strong> l’insertion du tendon (hypop<strong>la</strong>sie <strong>de</strong>s <strong>la</strong>nguettes). Les mêmes auteurs<br />

ont par ailleurs décrit dix types <strong>de</strong> chiasma en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> configuration <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>la</strong>nguettes<br />

(55). Des variations au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> décussation sont rapportées <strong>à</strong> plusieurs reprises dans <strong>la</strong><br />

littérature (65, 194), et <strong>de</strong>s décussations très proximales, en amont <strong>de</strong> <strong>la</strong> poulie A1, ont<br />

notamment été observées (22, 174).


65<br />

Figure 34 : C<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong>s variations du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts selon<br />

Elliot (1999).<br />

Type I, fibres muscu<strong>la</strong>ires surnuméraires al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> tendon <strong>à</strong> tendon ;<br />

Type II, fibres muscu<strong>la</strong>ires joignant le rétinaculum <strong>de</strong>s fléchisseurs et le tendon ;<br />

Type III, muscle digastrique ;<br />

Type IV, extension distale du corps muscu<strong>la</strong>ire ;<br />

Type V, variation au niveau <strong>de</strong> l’avant-bras.


66<br />

Tableau IV (1/3) : Principales variations du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts<br />

rapportées dans <strong>la</strong> littérature et répertoriées selon <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification d’Elliot (1999).<br />

Auteurs Sexe du ou<br />

Gräper,<br />

1916 (57)<br />

Main<strong>la</strong>nd, 1927<br />

(104)<br />

Travill et coll.,<br />

1960 (178)<br />

Furnas,<br />

1965 (51)<br />

Case,<br />

1966 (24)<br />

Wesser et coll.,<br />

1969 (186)<br />

Gardner,<br />

1970 (52)<br />

Vichare,<br />

1970 (182)<br />

<strong>de</strong>s patients<br />

Nombre <strong>de</strong><br />

patients<br />

Nombre <strong>de</strong><br />

mains<br />

Type d’Elliot<br />

observé<br />

Doigts<br />

concernés<br />

* 1 (cadavre) 1 III II<br />

H 1 (cadavre) 1 V IV et V<br />

* 1 (cadavre) 1 II V<br />

* 1 (cadavre) 1 V V<br />

* 1 (cadavre) 1 V II<br />

* 1 (cadavre) 1 V III<br />

* 1 (cadavre) 1 V IV<br />

* 1 (cadavre) 1 V V<br />

F 1 1 III II<br />

H 1 1 II II<br />

H 1 1 IV II<br />

F 1 1 I II


Tableau IV (2/3).<br />

Auteurs Sexe du ou<br />

Smith,<br />

1971 (159)<br />

Still et coll.,<br />

1973 (167)<br />

Hayes,<br />

1974 (63)<br />

Neviaser,<br />

1974 (121)<br />

Das et coll.,<br />

1975 (32)<br />

Probst et coll.,<br />

1975 (128)<br />

Tountas et coll.,<br />

1976 (176)<br />

Christensen,<br />

1977 (27)<br />

Aghasi et coll.,<br />

1980 (2)<br />

MarteloVil<strong>la</strong>r,<br />

1980 (107)<br />

Figueiredo et<br />

coll., 1980 (50)<br />

Hutton et coll.,<br />

1981 (69)<br />

<strong>de</strong>s patients<br />

Nombre <strong>de</strong><br />

patients<br />

67<br />

Nombre <strong>de</strong><br />

mains<br />

Type d’Elliot<br />

observé<br />

Doigts<br />

concernés<br />

F 1 1 III II<br />

F 2 2 IV ou V II<br />

F 1 2 II V<br />

F 1 2 III II<br />

H 1 2 IV II<br />

F 1 1 III II<br />

F 1 1 III II<br />

F 1 1 I II<br />

F 3 5 I ? II<br />

F 1 2 IV II<br />

F 1 2 II II<br />

F 1 1 V II<br />

F 1 1 I II


Tableau IV (3/3).<br />

Auteurs Sexe du ou<br />

Elias et coll.,<br />

1985 (43)<br />

Ametewee et<br />

coll., 1985 (4)<br />

Prescher,<br />

1987 (126)<br />

Sanger et coll.,<br />

1991 (147)<br />

Schon et coll.,<br />

1992 (151)<br />

Kostakoghu et<br />

coll., 1997 (90)<br />

Elliot et coll.,<br />

1999 (44)<br />

Timins,<br />

1999 (172)<br />

Lindley et coll.,<br />

2003 (97)<br />

Kobayashi et<br />

coll., 2003 (86)<br />

<strong>de</strong>s patients<br />

Nombre <strong>de</strong><br />

patients<br />

68<br />

Nombre <strong>de</strong><br />

mains<br />

Type d’Elliot<br />

observé<br />

Doigts<br />

concernés<br />

F 1 1 III II<br />

H 1 2 III II<br />

F 1 1 IV II<br />

H 1 2 V II<br />

F 1 1 II II<br />

H 1 1 IV II et III<br />

F 1 1 I II<br />

F 1 1 V III<br />

F 1 2 I II<br />

H 1 1 IV II<br />

H 1 (IRM) 1 III II<br />

* 1 1 V III<br />

F 1 (cadavre) 1 II V<br />

* : détail non indiqué ; IRM : imagerie par résonance magnétique ; ?: type d’Elliot non i<strong>de</strong>ntifiable.


69<br />

V. 1. B. Muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts<br />

V. 1. B. a. Nombre<br />

Nous n’avons retrouvé aucune variation <strong>de</strong> nombre concernant le muscle fléchisseur profond<br />

<strong>de</strong>s doigts.<br />

Le tendon du muscle fléchisseur profond du troisième doigt peut manquer (177, 193).<br />

Gantzer en 1813 a décrit <strong>de</strong>ux muscles accessoires dans l’avant-bras qui portent son nom. Le<br />

plus fréquent est le muscle accessoire du muscle long fléchisseur du pouce. Le moins fréquent<br />

est le muscle accessoire du muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts. La prévalence <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier<br />

a été estimée <strong>à</strong> 2,9 % par Mangini (105), <strong>à</strong> 27,5 % par Jones et coll. (76) et <strong>à</strong> 35,2 % par Kida<br />

(83). Il naît le plus souvent <strong>de</strong> <strong>la</strong> face profon<strong>de</strong> du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts,<br />

mais aussi du processus coronoï<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’ulna ou <strong>de</strong> l’épitrochlée (76, 83, 95, 177, 193). Sa<br />

forme est très variable, comme sa terminaison, au niveau d’un ou <strong>de</strong> plusieurs <strong>de</strong>s tendons du<br />

muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts, <strong>à</strong> l’avant-bras (76, 95, 177, 193).<br />

Furnas (51), sur cent dix-sept dissections, a observé <strong>de</strong>ux muscles accessoires venant <strong>de</strong><br />

l’extrémité inférieure du radius, un se terminant dans le canal carpien sur le muscle long<br />

fléchisseur du pouce et les muscles fléchisseurs profonds <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième et troisième doigts,<br />

l’autre se terminant sur <strong>la</strong> face profon<strong>de</strong> du muscle fléchisseur superficiel du troisième doigt.<br />

Il a aussi décrit par <strong>de</strong>ux fois un muscle accessoire parallèle au muscle fléchisseur profond du<br />

<strong>de</strong>uxième doigt et se terminant avec celui-ci par un tendon commun au niveau du poignet. Ce<br />

muscle fléchisseur profond accessoire <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>x a également été observé par Winkelman<br />

(190) mais cette fois <strong>la</strong> jonction entre les <strong>de</strong>ux muscles était plus distale, au niveau du pli<br />

palmaire distal.


V. 1. B. b. Origine<br />

70<br />

Nous avons observé <strong>de</strong>s insertions constantes sur le radius. Cette <strong>de</strong>scription est en accord<br />

avec <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s auteurs (13, 16, 58, 77, 140).<br />

Des auteurs ont rapporté <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs profonds du cinquième doigt se limitant <strong>à</strong><br />

<strong>de</strong>s tendons fins, dépourvus <strong>de</strong> corps muscu<strong>la</strong>ire proximal, naissant du tendon du muscle<br />

fléchisseur superficiel du cinquième doigt (79, 85).<br />

V. 1. B. c. Trajet<br />

Selon Bouchet et Cuilleret (16), « le tendon <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>x se dégage le premier ». Selon Tountas<br />

et coll. (177) et Yu et coll. (193), le muscle fléchisseur profond du <strong>de</strong>uxième doigt peut<br />

constituer un muscle complètement indépendant. Dans notre série, nous retrouvons <strong>de</strong>s<br />

résultats i<strong>de</strong>ntiques <strong>à</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fahrer (46) qui, sur cinquante dissections, a observé un chef<br />

muscu<strong>la</strong>ire isolé du muscle fléchisseur profond du <strong>de</strong>uxième doigt dans 90 % <strong>de</strong>s cas (soit<br />

quarante-cinq cas), chef muscu<strong>la</strong>ire prolongé par un tendon autonome pour l’in<strong>de</strong>x. Il a<br />

également noté <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions étroites entre les muscles fléchisseurs profonds <strong>de</strong>s trois doigts<br />

ulnaires avec <strong>de</strong> nombreuses connexions musculo-tendineuses <strong>à</strong> <strong>la</strong> partie inférieure <strong>de</strong> l’avant-<br />

bras et jusqu’au niveau distal du canal carpien. Il a notamment décrit <strong>de</strong>s <strong>la</strong>nguettes<br />

tendineuses obliques se détachant <strong>de</strong>s tendons <strong>de</strong>s troisième et cinquième doigts pour<br />

converger distalement vers le tendon du quatrième doigt. Au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> main ce sont les<br />

troisième et quatrième muscles lombricaux qui, par leurs doubles insertions d’origine, relient<br />

les tendons <strong>de</strong>s trois <strong>de</strong>rniers doigts. A ce niveau, il peut encore exister un tendon proximal<br />

unique pour les quatrième et cinquième doigts (33), nous en avons observé un cas, voire une


71<br />

fusion tendineuse complète entre les <strong>de</strong>ux tendons <strong>de</strong>stinés <strong>à</strong> ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers doigts (34).<br />

Selon Yu (193), le muscle fléchisseur profond du cinquième doigt peut être indépendant.<br />

Fahrer (46) a rapporté aussi une variation assez rare, une <strong>la</strong>nguette tendineuse oblique en bas<br />

et en <strong>de</strong>dans, al<strong>la</strong>nt du tendon du muscle long fléchisseur du pouce au tendon du muscle<br />

fléchisseur profond <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>x. Ces ban<strong>de</strong>lettes tendineuses ont été redécrites par Linburg et<br />

coll. (96) et sont fréquemment retrouvées dans <strong>la</strong> littérature (60, 97, 99, 157, 162, 164, 169,<br />

177, 193). Elles intéressent les muscles long fléchisseur du pouce et fléchisseurs profonds <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>uxième et troisième doigts, se situent <strong>à</strong> <strong>la</strong> partie distale <strong>de</strong> l’avant-bras, au niveau<br />

muscu<strong>la</strong>ire ou tendineux, et sont <strong>de</strong> longueur variable. Leur diamètre aussi varie, pouvant<br />

égaler celui d’un tendon du muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts. Une fusion complète entre<br />

les muscles long fléchisseur du pouce et fléchisseur profond <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>x est même possible (60,<br />

135). Linburg et coll. (96) ont estimé <strong>la</strong> prévalence <strong>de</strong> ces variations <strong>à</strong> 25 % sur quarante-trois<br />

cadavres disséqués (bi<strong>la</strong>téral dans 6 % <strong>de</strong>s cas) et Hamitouche et coll. (60) <strong>à</strong> 27 % (sept cas<br />

sur vingt-six). Nous avons retrouvé ces connexions avec une fréquence moindre (6,7 % <strong>de</strong>s<br />

cas soit <strong>de</strong>ux cas sur trente). Il est par ailleurs possible <strong>de</strong> rencontrer un muscle unique formé<br />

<strong>de</strong>s corps muscu<strong>la</strong>ires du long fléchisseur du pouce et <strong>de</strong>s fléchisseurs profonds <strong>de</strong>s doigts<br />

donnant alors naissance <strong>à</strong> cinq tendons (60).<br />

Des connexions tendineuses entre les tendons <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs superficiel et profond<br />

d’un même doigt sont retrouvées dans <strong>la</strong> littérature (177). Elles peuvent intéresser le troisième<br />

doigt (81), le quatrième doigt (22) mais semblent plus fréquentes au niveau du cinquième<br />

rayon (51). Austin et coll. (5) ont noté <strong>de</strong>s connexions entre les tendons <strong>de</strong>s muscles<br />

fléchisseurs superficiel et profond du cinquième doigt dans 7,5 % <strong>de</strong>s cas (trois cas sur<br />

quarante).


72<br />

Furnas (51), sur cent dix-sept dissections, a observé <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>lettes tendineuses accessoires<br />

al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> tendon <strong>à</strong> tendon du muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts, et concernant les muscles<br />

fléchisseurs profonds du <strong>de</strong>uxième doigt (trois cas), du troisième doigt (trois cas) et du<br />

quatrième doigt (un cas).<br />

Dans notre série, les fibres muscu<strong>la</strong>ires distales du muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts les<br />

plus proches du bord proximal du canal carpien concernaient les muscles fléchisseurs<br />

profonds <strong>de</strong>s troisième et quatrième doigts. Ces observations sont en accord avec celles <strong>de</strong><br />

Holtzhausen et coll. (67), mais ces <strong>de</strong>rniers ont observé <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> distances<br />

statistiquement significatives entre les hommes et les femmes pour tous les chefs muscu<strong>la</strong>ires<br />

du muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts alors que nous n’avons retrouvé une telle différence<br />

que pour le muscle fléchisseur profond du <strong>de</strong>uxième doigt. Ils ont noté par ailleurs l’incursion<br />

<strong>de</strong> 11,6 % <strong>de</strong>s corps muscu<strong>la</strong>ires du muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts dans le canal<br />

carpien chez les femmes (vingt-cinq corps muscu<strong>la</strong>ires sur <strong>de</strong>ux cent seize) et 0,5 % chez les<br />

hommes (un sur <strong>de</strong>ux cent quatre). Nous n’avons jamais observé <strong>de</strong> tels cas. Au total ils ont<br />

retrouvé un ou plusieurs corps muscu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs superficiel ou profond<br />

<strong>de</strong>s doigts dans le canal carpien dans 46 % <strong>de</strong>s cas chez les femmes (vingt-cinq cas sur<br />

cinquante-quatre) et 7,8 % <strong>de</strong>s cas chez les hommes (quatre cas sur cinquante et un), alors que<br />

nous avons retrouvé un seul corps muscu<strong>la</strong>ire du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts<br />

dans le canal carpien dans 21,4 % <strong>de</strong>s cas chez les femmes (trois cas sur quatorze) et 6,2 %<br />

<strong>de</strong>s cas chez les hommes (un cas sur seize).<br />

Il peut enfin exister une brièveté congénitale <strong>de</strong>s tendons du muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s<br />

doigts (123).


73<br />

V. 1. B. d. Terminaison<br />

Nous n’avons retrouvé aucune variation <strong>de</strong> terminaison concernant les tendons du muscle<br />

fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts.<br />

Les variations du tendon terminal sont très rares. Borman et coll. (14) a rapporté l’observation<br />

d’un tendon du muscle fléchisseur profond du cinquième doigt dupliqué avec une portion<br />

profon<strong>de</strong> insérée sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge distale et une portion superficielle insérée plus<br />

distalement.<br />

V. 1. C. Muscles lombricaux<br />

Les muscles lombricaux sont très variables et présentent une anatomie c<strong>la</strong>ssique dans<br />

seulement 16 <strong>à</strong> 88 % <strong>de</strong>s cas (Tableau V).<br />

V. 1. C. a. Nombre<br />

Nous n’avons retrouvé aucune variation <strong>de</strong> nombre concernant les muscles lombricaux.<br />

Russel et coll. (142) ont observé sur un cadavre une absence bi<strong>la</strong>térale <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premiers<br />

muscles lombricaux avec les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers muscles lombricaux vestigiaux. Mais il semble<br />

que ce soit les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers muscles lombricaux qui manquent le plus souvent (9, 45, 111,<br />

177, 193). Mehta et coll. (111) ont trouvé 5,3 % d’absence du quatrième muscle lombrical<br />

(quatre cas sur soixante-quinze dissections).


74<br />

Tableau V : Variabilité <strong>de</strong>s muscles lombricaux.<br />

Auteurs Nombre <strong>de</strong> dissections Variations<br />

Le Double,<br />

1897 (95)<br />

Kopsch,<br />

1898 (89)<br />

Basu et coll.,<br />

1960 (9)<br />

Mehta et coll.,<br />

1961 (111)<br />

Perkins et coll.,<br />

1993 (125)<br />

Martinage,<br />

2006<br />

(pourcentages)<br />

? 12 %<br />

110 61 %<br />

72 58,3 %<br />

75 84 %<br />

80 50 %<br />

30 73 %


V. 1. C. b. Origine<br />

Les <strong>de</strong>ux premiers muscles lombricaux sont les plus variables dans leurs origines.<br />

75<br />

Nous retrouvons <strong>de</strong>s résultats simi<strong>la</strong>ires <strong>à</strong> ceux <strong>de</strong> Mehta et coll. (111) qui, <strong>à</strong> partir <strong>de</strong><br />

soixante-quinze dissections, ont remarqué que les fibres muscu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong>s muscles lombricaux<br />

les plus proches du bord distal du canal carpien concernaient les <strong>de</strong>ux premiers muscles<br />

lombricaux. Rejoignant ces observations, il a été rapporté <strong>de</strong> nombreux cas <strong>de</strong> muscles<br />

lombricaux hypertrophiques (132, 137, 155) ou prenant naissance dans le canal carpien voire<br />

dans l’avant-bras notamment pour les <strong>de</strong>ux premiers muscles lombricaux (15, 21, 29, 97, 112,<br />

129, 152, 172, 175, 199). Nous n’avons pas rencontré <strong>de</strong> cas semb<strong>la</strong>bles.<br />

En plus <strong>de</strong>s origines radiales <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premiers muscles lombricaux régulièrement admises<br />

sur les tendons <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs profonds <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième et troisième doigts, nous<br />

avons noté <strong>de</strong>s insertions fréquentes sur <strong>la</strong> face antérieure <strong>de</strong> ces tendons (90 % <strong>de</strong>s cas). Ces<br />

observations rejoignent celles <strong>de</strong> Rouvière et Delmas (140), et confirment l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Mehta et<br />

coll. (111) dans <strong>la</strong>quelle ces insertions ont été observées dans 14,7 % <strong>de</strong>s cas pour le premier<br />

muscle lombrical (onze cas sur soixante-quinze) et dans 29,3 % <strong>de</strong>s cas pour le <strong>de</strong>uxième<br />

muscle lombrical (vingt-<strong>de</strong>ux cas sur soixante-quinze). Winckler (187) a remarqué aussi que<br />

le premier muscle lombrical s’insère sur <strong>la</strong> face antérieure du tendon du muscle fléchisseur<br />

profond du <strong>de</strong>uxième doigt, origine croisée par le tendon du muscle fléchisseur superficiel, le<br />

reste du muscle formant alors une gouttière qui se moule sur le bord radial <strong>de</strong> ce tendon.<br />

Concernant le premier muscle lombrical, il a été décrit <strong>de</strong>s origines additionnelles palmaires<br />

venant du muscle fléchisseur superficiel du <strong>de</strong>uxième doigt (12 % <strong>de</strong>s cas soit neuf cas sur<br />

soixante-quinze dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Mehta et coll. (111), (177), du muscle long fléchisseur du<br />

pouce (53, 177, 193), du muscle fléchisseur profond du troisième doigt (53), <strong>de</strong>s premier et<br />

troisième métacarpiens (111, 177), du rétinaculum <strong>de</strong>s fléchisseurs (177) et <strong>de</strong>s origines


76<br />

uniques ou additionnelles antébrachiales venant <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs superficiel et<br />

profond <strong>de</strong>s doigts, et du muscle long fléchisseur du pouce (21, 40, 56, 87, 111, 116, 126,<br />

156, 177, 193).<br />

Concernant le <strong>de</strong>uxième muscle lombrical, il peut exister <strong>de</strong>s fibres muscu<strong>la</strong>ires<br />

additionnelles venant du versant ulnaire du tendon du muscle fléchisseur profond du<br />

<strong>de</strong>uxième doigt rendant ce muscle lombrical bipenné (177, 193) (Tableau VI). Il a été décrit<br />

aussi <strong>de</strong>s origines additionnelles palmaires venant du muscle fléchisseur superficiel du<br />

troisième doigt (111), du muscle fléchisseur profond du quatrième doigt (47), et <strong>de</strong>s origines<br />

additionnelles antébrachiales venant du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts et du muscle<br />

fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts (47, 111).<br />

Les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers muscles lombricaux sont plus constants dans leurs insertions proximales.<br />

Nous sommes en accord avec Fahrer (47), pour qui les troisième et quatrième muscles<br />

lombricaux tirent leurs insertions d’origine d’un vrai plexus tendino-membraneux formé par<br />

les tendons <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs profonds <strong>de</strong>s troisième, quatrième et cinquième doigts,<br />

<strong>de</strong>s <strong>la</strong>nguettes tendineuses qu’ils échangent au niveau du carpe, et <strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane synoviale<br />

tendue entre les tendons et renforcée <strong>à</strong> son niveau proximal par <strong>de</strong>s <strong>la</strong>nguettes tendineuses qui<br />

s’y per<strong>de</strong>nt.<br />

Concernant le troisième muscle lombrical, il peut manquer les origines sur les tendons <strong>de</strong>s<br />

muscles fléchisseurs profonds <strong>de</strong>s troisième ou (moins souvent) quatrième doigts rendant ce<br />

muscle lombrical unipenné (177) (Tableau VI). Il a été décrit aussi <strong>de</strong>s origines additionnelles<br />

antébrachiales venant du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts (111).<br />

Concernant le quatrième muscle lombrical, il peut manquer les origines sur les tendons <strong>de</strong>s<br />

muscles fléchisseurs profonds <strong>de</strong>s quatrième ou (moins souvent) cinquième doigts rendant ce<br />

muscle lombrical unipenné (177, 188) (Tableau VI). Il a été décrit aussi <strong>de</strong>s origines


77<br />

additionnelles palmaires venant du muscle fléchisseur superficiel du cinquième doigt (47,<br />

109).<br />

Tableau VI : Variations d’origine <strong>de</strong>s muscles lombricaux.<br />

Auteurs<br />

Basu et coll.,<br />

1960 (9)<br />

Mehta et coll.,<br />

1961 (111)<br />

Goldberg,<br />

1970 (53)<br />

Fahrer,<br />

1975 (47)<br />

E<strong>la</strong>doumikdachi et<br />

coll., 2002 (41)<br />

Martinage,<br />

2006<br />

Nombre <strong>de</strong><br />

dissections<br />

L2<br />

Bipenné<br />

(pourcentages)<br />

L3<br />

Unipenné<br />

(pourcentages)<br />

L4<br />

Unipenné<br />

(pourcentages)<br />

72 22,2 % 0 % 2,8 %<br />

75 28 % 4 % 8 %<br />

50 6 % 12 % 26 %<br />

40 5 % 0 % 0 %<br />

14 21,4 % 50 % 21,4 %<br />

30 20 % 0 % 0 %<br />

L2 : <strong>de</strong>uxième muscle lombrical ; L3 : troisième muscle lombrical ; L4 : quatrième muscle<br />

lombrical.


V. 1. C. c. Trajet<br />

78<br />

Selon Bossy et coll. (15), les muscles lombricaux sont <strong>de</strong>s muscles digastriques naissant du<br />

corps muscu<strong>la</strong>ire du muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts avec un corps charnu antébrachial,<br />

un tendon intermédiaire et un corps charnu palmaire. Fahrer (47) reconnaît le caractère en<br />

partie digastrique <strong>de</strong>s muscles lombricaux. Sur 30 % <strong>de</strong> ses dissections (soit dans douze cas<br />

sur quarante), il a rapporté <strong>de</strong>s structures digastriques venant du muscle fléchisseur profond<br />

<strong>de</strong>s doigts et se jetant sur le <strong>de</strong>uxième muscle lombrical. Il s’agissait <strong>de</strong> contributions<br />

digastriques « directes » qui semblent correspondre en fait <strong>à</strong> <strong>de</strong>s origines additionnelles<br />

antébrachiales venant du muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts.<br />

V. 1. C. d. Terminaison<br />

Nous sommes en accord avec Zancolli et coll. (195) concernant <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription du tendon du<br />

muscle lombrical qui se divise en fibres médiales et <strong>la</strong>térales <strong>à</strong> <strong>la</strong> partie distale <strong>de</strong> <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge<br />

proximale pour rejoindre les fibres correspondantes <strong>de</strong>s tendons <strong>de</strong>s interosseux. Nous<br />

pensons aussi, comme Zancolli et coll. (195), que les muscles lombricaux ne participent pas <strong>à</strong><br />

<strong>la</strong> dossière <strong>de</strong>s interosseux.<br />

Le troisième muscle lombrical est habituellement considéré comme le plus variable.<br />

Les muscles lombricaux peuvent se scin<strong>de</strong>r en <strong>de</strong>ux <strong>à</strong> leur partie distale pour présenter une<br />

insertion distale «dédoublée» sur <strong>de</strong>ux doigts adjacents (177, 193) (Tableau VII). Cette<br />

variation est parfois considérée comme une variation <strong>de</strong> nombre <strong>de</strong>s muscles lombricaux, cinq<br />

muscles lombricaux étant alors rapportés par exemple en cas <strong>de</strong> troisième muscle lombrical<br />

dédoublé (187).


79<br />

Les muscles lombricaux peuvent présenter une insertion distale «mal p<strong>la</strong>cée» sur le versant<br />

ulnaire du doigt concerné. Ainsi le troisième muscle lombrical peut s’insérer sur le versant<br />

ulnaire du troisième doigt, le quatrième doigt étant alors dépourvu <strong>de</strong> muscle lombrical (177,<br />

193). Cette disposition est c<strong>la</strong>ssique pour Le Double (95), représentant <strong>la</strong> règle plutôt que<br />

l’exception. De même le quatrième muscle lombrical peut s’insérer sur le versant ulnaire du<br />

quatrième doigt, le cinquième doigt étant alors dépourvu <strong>de</strong> muscle lombrical (177) (Tableau<br />

VIII).<br />

La majorité <strong>de</strong>s auteurs ne retrouvent aucune insertion osseuse <strong>de</strong>s muscles lombricaux. Il a<br />

cependant été rapporté <strong>de</strong>s insertions sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge proximale, notamment<br />

concernant le quatrième muscle lombrical (177) (Tableau IX).<br />

De rares insertions distales ont été notées au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> gaine fibreuse <strong>de</strong>s fléchisseurs pour<br />

les <strong>de</strong>ux premiers lombricaux (111) et le quatrième muscle lombrical (113), sur le ligament<br />

métacarpien transverse profond pour les <strong>de</strong>uxième et troisième lombricaux (111), sur le<br />

tendon du muscle fléchisseur superficiel du quatrième doigt pour le troisième muscle<br />

lombrical (111), sur le tendon du muscle fléchisseur superficiel du cinquième doigt pour le<br />

quatrième muscle lombrical (8, 30, 72, 103, 110, 114, 181), sur <strong>la</strong> capsule <strong>de</strong> l’articu<strong>la</strong>tion<br />

métacarpo-pha<strong>la</strong>ngienne pour le quatrième muscle lombrical (110).<br />

E<strong>la</strong>doumikdachi et coll. (41) sont les seuls auteurs <strong>à</strong> avoir décrit <strong>de</strong>s insertions capsu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong>s<br />

muscles lombricaux, s’insérant sur le nucléus force, et retrouvées sur vingt-quatre <strong>de</strong>s<br />

cinquante-six muscles lombricaux disséqués (40 %). Nous n’avons jamais rencontré <strong>de</strong> telles<br />

attaches.


Tableau VII : Insertions « dédoublées » <strong>de</strong>s muscles lombricaux.<br />

Auteurs Nombre <strong>de</strong><br />

Kopsch,<br />

1898 (89)<br />

Eyler et coll.,<br />

1954 (45)<br />

Basu et coll.,<br />

1960 (9)<br />

Mehta et coll.,<br />

1961 (111)<br />

Perkins et coll.,<br />

1993 (125)<br />

E<strong>la</strong>doumikdachi et<br />

coll., 2002 (41)<br />

Martinage,<br />

2006<br />

dissections<br />

80<br />

L2<br />

(pourcentages)<br />

L3<br />

(pourcentages)<br />

L4<br />

(pourcentages)<br />

110 X 42 % 9 %<br />

33 0 % 15,6 % 6,8 %<br />

72 2,8 % 20,8 % 11,2 %<br />

75 1,3 % 38,7 % 8 %<br />

80 0 % 34 % 5 %<br />

14 0 % 7 % 14 %<br />

30 0 % 36,7 % 10 %<br />

L2 : <strong>de</strong>uxième muscle lombrical ; L3 : troisième muscle lombrical ; L4 : quatrième muscle<br />

lombrical.


Tableau VIII : Insertions « mal p<strong>la</strong>cées » <strong>de</strong>s muscles lombricaux.<br />

Auteurs Nombre <strong>de</strong><br />

Kopsch,<br />

1898 (89)<br />

Eyler et coll.,<br />

1954 (45)<br />

Basu et coll.,<br />

1960 (9)<br />

Mehta et coll.,<br />

1961 (111)<br />

Perkins et coll.,<br />

1993 (125)<br />

E<strong>la</strong>doumikdachi et<br />

coll., 2002 (41)<br />

Martinage,<br />

2006<br />

dissections<br />

81<br />

L3<br />

(pourcentages)<br />

L4<br />

(pourcentages)<br />

110 10 % 20 %<br />

33 0,3 % 0,6 %<br />

72 12,5 % 5,6 %<br />

75 9,3 % 8 %<br />

80 5 % 5 %<br />

14 0 % 0 %<br />

30 13,3 % 20 %<br />

L3 : troisième muscle lombrical ; L4 : quatrième muscle lombrical.


82<br />

Tableau IX : Insertions osseuses <strong>de</strong>s muscles lombricaux.<br />

Auteurs Nombre <strong>de</strong><br />

Eyler et coll.,<br />

1954 (45)<br />

Basu et coll.,<br />

1960 (9)<br />

Mehta et coll.,<br />

1961 (111)<br />

E<strong>la</strong>doumikdachi<br />

et coll, 2002 (41)<br />

Martinage,<br />

2006<br />

dissections<br />

L1<br />

(pourcentages)<br />

L2<br />

(pourcentages)<br />

L3<br />

(pourcentages)<br />

L4<br />

(pourcentage)<br />

33 0 % 0 % 3 % 6 %<br />

72 0 % 0 % 0 % 0 %<br />

75 4 % 8 % 20 % 72 %<br />

14 14,3 % 14,3 % 13,3 % 50 %<br />

30 0 % 0 % 0 % 0 %<br />

L1 : premier muscle lombrical ; L2 : <strong>de</strong>uxième muscle lombrical ; L3 : troisième muscle<br />

lombrical ; L4 : quatrième muscle lombrical.


83<br />

V. 1. D. Muscles interosseux dorsaux et palmaires<br />

V. 1. D. a. Nombre<br />

Les muscles interosseux peuvent être dédoublés ou manquer dans un ou plusieurs espaces<br />

intermétacarpiens (177). Il a été rapporté un cas associant trois muscles surnuméraires. Il<br />

existait un muscle accessoire antérieur venant du tendon du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s<br />

doigts <strong>à</strong> <strong>la</strong> partie distale <strong>de</strong> l’avant-bras et se terminant sur le premier muscle lombrical, et<br />

<strong>de</strong>ux muscles interosseux dorsaux accessoires au niveau <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième et troisième espaces<br />

intermétacarpiens et venant <strong>de</strong>s tendons du muscle extenseur <strong>de</strong>s doigts (61).<br />

V. 1. D. b. Origine<br />

Les insertions proximales <strong>de</strong>s muscles interosseux dorsaux peuvent s’étendre sur <strong>la</strong> face<br />

postérieure <strong>de</strong>s bases métacarpiennes et <strong>de</strong>s os du carpe (193).<br />

V. 1. D. c. Trajet<br />

Nous avons noté que les muscles interosseux dorsaux s’organisaient en un chef dorsal et un<br />

chef palmaire. Ces observations rejoignent celles <strong>de</strong> Landsmeer (92) qui a décrit un ventre<br />

superficiel, naissant <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux « côtés adjacents <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux métacarpiens », et un ventre profond,<br />

s’insèrant sur <strong>la</strong> « face homonyme » du métacarpien du rayon digital sur lequel il se termine.<br />

Cette <strong>de</strong>scription est en accord avec celles <strong>de</strong> Smith (160) et <strong>de</strong> Von Schroe<strong>de</strong>r et coll. (183).<br />

Dans notre étu<strong>de</strong>, les muscles interosseux palmaires ne présentaient qu’un chef palmaire,<br />

comme <strong>la</strong> quasi-totalité <strong>de</strong>s troisièmes muscles interosseux dorsaux. Une disposition simi<strong>la</strong>ire


84<br />

a aussi été rapportée par Landsmeer (92), Smith (160) et Von Schroe<strong>de</strong>r et coll. (183), qui<br />

préfèrent parler <strong>de</strong> chef profond.<br />

V. 1. D. d. Terminaison<br />

Rarement, le <strong>de</strong>uxième muscle interosseux dorsal peut se terminer sur le versant ulnaire du<br />

<strong>de</strong>uxième doigt (177, 193), et le troisième muscle interosseux palmaire sur le quatrième doigt<br />

(110).<br />

Concernant les muscles interosseux dorsaux, certains auteurs décrivent <strong>de</strong>s tendons médial et<br />

<strong>la</strong>téral plutôt que <strong>de</strong>s faisceaux osseux profond et superficiel, en référence <strong>à</strong> <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s<br />

faisceaux par rapport <strong>à</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong>lette sagittale (160, 183). Le faisceau osseux profond<br />

(Montant et coll. (115)) ou tendon médial vient du chef dorsal ou superficiel. Il s’engage entre<br />

l’appareil capsulo-ligamentaire <strong>de</strong> l’articu<strong>la</strong>tion métacarpo-pha<strong>la</strong>ngienne et <strong>la</strong> ban<strong>de</strong>lette<br />

sagittale, pour se fixer sur <strong>la</strong> face abaxiale <strong>de</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s pha<strong>la</strong>nges proximales <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième,<br />

troisième et quatrième doigts. Le faisceau superficiel ou tendon <strong>la</strong>téral vient du chef palmaire<br />

ou profond. Il passe sur <strong>la</strong> face abaxiale <strong>de</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong>lette sagittale, en arrière du ligament<br />

métacarpien transverse profond, et se présente sous <strong>la</strong> forme d’une <strong>la</strong>me fibreuse continue<br />

constituée selon Bonnel (12) <strong>de</strong> fibres transverses proximales, <strong>de</strong> fibres obliques moyennes et<br />

<strong>de</strong> fibres obliques distales. Selon Bonnel (12), les fibres transverses proximales constituent <strong>la</strong><br />

dossière <strong>de</strong>s interosseux. Les fibres obliques moyennes se projettent <strong>à</strong> <strong>la</strong> partie moyenne <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

pha<strong>la</strong>nge proximale et s’insèrent sur le bord <strong>la</strong>téral du tendon du muscle extenseur au niveau<br />

<strong>de</strong> sa division. Selon Zancolli et coll. (195), ces fibres obliques moyennes participent <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />

formation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dossière <strong>de</strong>s interosseux. Les fibres obliques distales se projettent <strong>à</strong> <strong>la</strong> partie<br />

distale <strong>de</strong> <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge proximale et sont constituées <strong>de</strong> fibres superficielles et <strong>de</strong> fibres


85<br />

profon<strong>de</strong>s décrites par Montant et coll. (115), correspondant aux fibres <strong>la</strong>térales et médiales<br />

<strong>de</strong> Landsmeer (92), <strong>de</strong> Zancolli et coll. (195), et <strong>de</strong> nos observations : les fibres superficielles<br />

ou <strong>la</strong>térales rejoignent <strong>la</strong> ban<strong>de</strong>lette <strong>la</strong>térale du tendon du muscle extenseur qui se fixe sur <strong>la</strong><br />

base <strong>de</strong> <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge distale, les fibres profon<strong>de</strong>s ou médiales rejoignent <strong>la</strong> ban<strong>de</strong>lette médiane<br />

du tendon du muscle extenseur qui se fixe sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge moyenne.<br />

La plupart <strong>de</strong>s ouvrages d’<strong>Anatomie</strong> considèrent que les muscles interosseux palmaires<br />

présentent une insertion osseuse (16, 58, 77). Selon Rouvière et Delmas et coll. (140) cette<br />

insertion osseuse est inconstante. Zancolli et coll. (195) ont proposé une c<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong>s<br />

muscles interosseux basée sur leurs insertions digitales distales. Le type I correspond au<br />

premier muscle interosseux dorsal avec <strong>de</strong>s insertions exclusivement proximales (sur <strong>la</strong> base<br />

radiale <strong>de</strong> <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge proximale <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>x et <strong>la</strong> dossière <strong>de</strong>s interosseux). Le type II<br />

correspond aux muscles interosseux palmaires et au troisième muscle interosseux dorsal avec<br />

<strong>de</strong>s insertions distales sur les ban<strong>de</strong>lettes <strong>la</strong>térales et un faisceau capsu<strong>la</strong>ire constant mais<br />

aucune insertion osseuse. Le type III correspond aux muscles <strong>de</strong>uxième et quatrième muscles<br />

interosseux dorsaux et au muscle abducteur du petit doigt avec <strong>de</strong>s insertions mixtes, osseuses<br />

et sur le tendon du muscle extenseur. Selon Zancolli et coll. (195), le premier muscle<br />

interosseux dorsal présente donc une insertion osseuse constante, par opposition aux muscles<br />

interosseux palmaires et troisième interosseux dorsal qui en sont dépourvus. Cette <strong>de</strong>scription<br />

est en accord avec plusieurs auteurs (92, 160, 183) et avec notre travail où les muscles<br />

interosseux palmaires et troisièmes muscles interosseux dorsaux s’organisaient le plus<br />

souvent en un seul chef palmaire, donnant un seul faisceau superficiel. D’une façon générale,<br />

on relève dans <strong>la</strong> littérature <strong>de</strong>s insertions osseuses constantes pour le premier muscle<br />

interosseux dorsal, et par ordre décroissant <strong>de</strong> fréquence on retrouve les <strong>de</strong>uxième, quatrième,<br />

troisième muscles interosseux dorsaux, puis les muscles interosseux palmaires (177)


86<br />

(Tableaux X et XI). D’autre part ce sont les <strong>de</strong>ux premiers muscles interosseux dorsaux qui<br />

présentent les faisceaux osseux les plus développés, et donc les faisceaux superficiels les plus<br />

faibles (45, 146). Nous retrouvons dans notre étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s résultats semb<strong>la</strong>bles. Le plus puissant<br />

et le plus volumineux est le premier muscle interosseux dorsal qui s’oppose efficacement au<br />

pouce lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> pince pouce-in<strong>de</strong>x. Parallèlement les <strong>de</strong>ux premiers muscles lombricaux sont<br />

les plus volumineux, constituant <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s fibres obliques sur les versant radiaux <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>uxième et troisième doigts et compensant <strong>la</strong> faiblesse <strong>de</strong>s faisceaux superficiels <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

premiers muscles interosseux dorsaux. Selon Salsbury (146), dans 88 % <strong>de</strong>s cas c’est le<br />

premier muscle lombrical qui est le plus développé.<br />

Ikebuchi et coll. (70) ont étudié précisément les insertions distales <strong>de</strong>s muscles interosseux et<br />

précisent qu’occasionnellement l’insertion osseuse <strong>de</strong>s muscles interosseux dorsaux se fait par<br />

un tendon passant en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong>lette sagittale et que l’insertion osseuse <strong>de</strong>s muscles<br />

interosseux palmaires se fait par un tendon passant en <strong>de</strong>dans <strong>de</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong>lette sagittale.<br />

Parfois encore, le chef dorsal (ou superficiel) d’un muscle interosseux dorsal se termine par<br />

son faisceau profond sur le tendon du muscle extenseur et le chef palmaire (ou profond) se<br />

termine par son faisceau superficiel sur l’os. (42, 70, 146). Nous n’avons jamais observé <strong>de</strong><br />

tels cas.<br />

Zancolli et coll. (195) et Salsbury (146) ont décrit <strong>de</strong>s « insertions capsu<strong>la</strong>ires » du faisceau<br />

superficiel au niveau du nucléus force, <strong>à</strong> <strong>la</strong> convergence <strong>de</strong>s fibres <strong>de</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong>lette sagittale,<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que palmaire <strong>de</strong> l’articu<strong>la</strong>tion métacarpo-pha<strong>la</strong>ngienne, du ligament métacarpien<br />

transverse profond et <strong>de</strong> <strong>la</strong> poulie A1. Ces insertions correspon<strong>de</strong>nt au « faisceau capsu<strong>la</strong>ire<br />

palmaire » observé par Bonnel (12). Selon Zancolli (195), ces insertions capsu<strong>la</strong>ires sont<br />

constantes pour les muscles interosseux palmaires et troisième interosseux dorsal (type II).<br />

Elles sont retrouvées d’après les travaux <strong>de</strong> Salsbury (146) dans 19,3 % <strong>de</strong>s cas : un tiers <strong>de</strong>s


87<br />

cas pour les muscles interosseux palmaires (vingt-huit cas sur quatre-vingt-quatre muscles),<br />

21,4 % <strong>de</strong>s cas pour le troisième muscle interosseux dorsal (six cas sur vingt-huit muscles),<br />

14,3 % <strong>de</strong>s cas pour le quatrième muscle interosseux dorsal (quatre cas sur vingt-huit muscle)<br />

et aucun <strong>de</strong>s cas pour les <strong>de</strong>ux premiers muscles interosseux dorsaux (sur cinquante-six<br />

muscles). Elles sont enfin presque constantes (88 % <strong>de</strong>s cas) selon l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> E<strong>la</strong>doumikdachi<br />

et coll. (42) : 90,5 % <strong>de</strong>s cas pour les muscles interosseux palmaires (trente-huit cas sur<br />

quarante-<strong>de</strong>ux muscles) et 85,7 % <strong>de</strong>s cas pour les muscles interosseux dorsaux (quarante-huit<br />

cas sur cinquante-six muscles). Nos observations rejoignent donc globalement celles <strong>de</strong><br />

Zancolli (195), Salsbury (146), et E<strong>la</strong>doumikdachi et coll. (42) : les « attaches nucléaires<br />

palmaires » <strong>de</strong> notre série étaient constantes, représentant parfois un véritable faisceau mais se<br />

limitant le plus souvent <strong>à</strong> quelques fibres, et elles étaient plus développées sur les muscles<br />

interosseux palmaires que sur les muscles interosseux dorsaux.<br />

La ban<strong>de</strong>lette sagittale est une structure indépendante dont <strong>la</strong> fonction est, contrairement aux<br />

fibres transverses proximales, d’étendre l’articu<strong>la</strong>tion métacarpo-pha<strong>la</strong>ngienne (160). La<br />

ban<strong>de</strong>lette sagittale présente par ailleurs une fonction <strong>de</strong> recentrage passive du tendon<br />

extenseur alors que les fibres transverses proximales ont un rôle <strong>de</strong> recentrage actif du même<br />

tendon extenseur. Selon Bonnel (12), le faisceau capsu<strong>la</strong>ire palmaire, associé au faisceau<br />

osseux profond, réalise un système actif <strong>de</strong> stabilisation rotatoire <strong>à</strong> <strong>la</strong> base du doigt. Selon<br />

Salsbury (146), cette insertion ventrale limite le dép<strong>la</strong>cement dorsal du tendon <strong>de</strong><br />

l’interosseux dans le mouvement d’hyperextension. Selon nous, les « attaches nucléaires<br />

palmaires », qui ne doivent pas être confondues avec une insertion osseuse du faisceau<br />

superficiel, pourraient compenser fonctionnellement l’absence d’insertion osseuse <strong>de</strong> certains<br />

muscles interosseux. Elles interviendraient ainsi, en partie, dans les mouvements d’abduction


88<br />

du troisième doigt (troisième muscle interosseux dorsal) et surtout dans les mouvements<br />

d’adduction <strong>de</strong>s doigts (muscles interosseux palmaires).<br />

Tableau X : Insertions osseuses <strong>de</strong>s muscles interosseux dorsaux.<br />

Auteurs Nombre <strong>de</strong><br />

Salsbury,<br />

1937 (146)<br />

Ikebuchi et coll.,<br />

1988 (70)<br />

E<strong>la</strong>doumikdachi<br />

et coll., 2002 (42)<br />

Martinage,<br />

2006<br />

dissections<br />

ID1<br />

(pourcentages)<br />

ID2<br />

(pourcentages)<br />

ID3<br />

(pourcentages)<br />

ID4<br />

(pourcentages)<br />

28 100 % 78,5 % 17,9 % 64,3 %<br />

25 100 % 88 % 68 % 96 %<br />

14 100 % 100 % 35,7 % 100 %<br />

30 100 % 90 % 10 % 80 %<br />

ID1 : premier muscle interosseux dorsal ; ID2 : <strong>de</strong>uxième muscle interosseux dorsal ; ID3 : troisième<br />

muscle interosseux dorsal ; ID4 : quatrième muscle interosseux dorsal.<br />

Tableau XI : Insertions osseuses <strong>de</strong>s muscles interosseux palmaires.<br />

Auteurs Nombre <strong>de</strong><br />

Salsbury,<br />

1937 (146)<br />

Ikebuchi et coll.,<br />

1988 (70)<br />

E<strong>la</strong>doumikdachi et<br />

coll., 2002 (42)<br />

Martinage,<br />

2006<br />

dissections<br />

IP1<br />

(pourcentages)<br />

IP2<br />

(pourcentages)<br />

IP3<br />

(pourcentages)<br />

28 3,6 % 0 % 14,2 %<br />

25 56 % 20 % 52 %<br />

14 71,4 % 42,9 % 57,1 %<br />

30 0 % 0 % 0 %<br />

IP1 : premier muscle interosseux palmaire ; IP2 : <strong>de</strong>uxième muscle interosseux palmaire ; IP3 :<br />

troisième muscle interosseux palmaire.


89<br />

V. 1. E. Muscles <strong>de</strong> l’éminence hypothénar<br />

V. 1. E. a. Nombre<br />

Le muscle court fléchisseur du petit doigt peut manquer dans 15 <strong>à</strong> 20 % <strong>de</strong>s mains selon<br />

Verdan (181). Il manquait dans 23 % <strong>de</strong>s cas (huit cas sur trente-cinq) dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Murata<br />

et coll. (117), et dans 38 % <strong>de</strong>s cas (huit cas sur sur vingt et un) dans le travail <strong>de</strong> B<strong>la</strong>ir et coll.<br />

(11). Nous avons retrouvé une proportion encore plus importante d’absence du muscle court<br />

fléchisseur du petit doigt puisqu’il n’a pas été observé dans 40 % <strong>de</strong>s cas (douze cas sur<br />

trente). Les muscles abducteur du petit doigt et opposant du petit doigt sont rarement absents<br />

(177).<br />

Nous n’avons noté qu’un muscle abducteur du petit doigt accessoire venant du fascia<br />

antébrachial proximal. Des muscles hypothénariens accessoires semblent pourtant assez<br />

fréquents, souvent bi<strong>la</strong>téraux, et se terminent le plus souvent avec le muscle abducteur du<br />

petit doigt par une insertion double (osseuse et sur le tendon extenseur) ou uniquement<br />

osseuse. Les étu<strong>de</strong>s cadavériques (19, 38, 51, 117, 125, 149) et radiologiques (échographie<br />

(62), imagerie par résonnance magnétique (197, 199)) rapportent ainsi <strong>de</strong>s muscles abducteurs<br />

du petit doigt accessoires dans 1 <strong>à</strong> 35 % <strong>de</strong>s cas, bi<strong>la</strong>téraux dans 0 <strong>à</strong> 67 % <strong>de</strong>s cas. Ils viennent<br />

préférentiellement du fascia antébrachial (parfois nommés « muscles longs abducteurs du<br />

petit doigt ») (19, 38, 62, 74, 75, 117, 119, 120, 125, 154, 165, 177, 179, 191, 197, 199),<br />

moins souvent du rétinaculum <strong>de</strong>s fléchisseurs (18, 19, 117, 119, 120, 125, 141, 172, 177,<br />

193, 197, 199) et du muscle long palmaire (parfois nommés «muscles longs palmaires<br />

accessoires ») (19, 31, 91, 95, 125, 133, 148, 161, 167, 170, 177, 180, 193, 199). Plus<br />

rarement ils naissent <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs radial ou ulnaire du carpe (7, 82, 120, 177,<br />

193), <strong>de</strong> l’ulna ou du radius (51, 177, 193). Leur origine peut être double, le muscle abducteur


90<br />

du petit doigt accessoire venant alors par exemple du fascia antébrachial et du muscle long<br />

palmaire (198), du fascia antébrachial et du rétinaculum <strong>de</strong>s fléchisseurs (149), ou du muscle<br />

fléchisseur radial du carpe et du radius (51).<br />

Des muscles courts fléchisseurs du petit doigt accessoires ont aussi été observés, venant du<br />

fascia antébrachial (108, 144, 145, 168, 177), du rétinaculum <strong>de</strong>s fléchisseurs (19), du muscle<br />

long palmaire (parfois nommés «muscles longs palmaires accessoires ») (136, 143, 177), <strong>de</strong>s<br />

muscles fléchisseurs radial ou ulnaire du carpe (3, 66, 127, 177, 196), <strong>de</strong> l’ulna ou du radius<br />

(184), et se terminant sur le muscle court fléchisseur du petit doigt.<br />

Notons encore qu’il a été observé <strong>de</strong>s muscles accessoires venant du pisiforme et se terminant<br />

sur le rétinaculum <strong>de</strong>s fléchisseurs ou sur <strong>la</strong> tête du cinquième métacarpien (117).<br />

Le muscle court palmaire peut être hypertrophique ou dupliqué (98, 138, 173).<br />

Ces muscles hypothénariens accessoires cheminent généralement en avant du pédicule<br />

ulnaire, au niveau du canal <strong>de</strong> Guyon, mais peuvent passer entre l’artère ulnaire en avant et le<br />

nerf ulnaire en arrière (18, 117, 119, 120), voire en arrière du pédicule (149).<br />

Il est enfin possible <strong>de</strong> rencontrer <strong>de</strong>s muscles opposants du petit doigt accessoires naissant <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> partie distale <strong>de</strong> l’ulna et se terminant sur les quatrième et cinquième métacarpiens (177,<br />

193).


V. 1. E. b. Origine<br />

Nous n’avons relevé aucune variation d’origine concernant les muscles hypothénariens.<br />

91<br />

Selon Hayes et coll. (64) il existe constamment une arca<strong>de</strong> fibreuse pisi-unciformienne<br />

donnant insertion aux muscles hypothénariens et délimitant avec le c<strong>la</strong>ssique ligament pisi-<br />

unciformien le « hiatus pisi-unciformien » (180), où s’engagent <strong>la</strong> branche profon<strong>de</strong> du nerf<br />

ulnaire et l’artère ulnaire (figure 35). Cette <strong>de</strong>scription, bien que non retrouvée dans les traités<br />

d’<strong>Anatomie</strong> c<strong>la</strong>ssique, est rapportée fréquemment dans <strong>la</strong> littérature (entre 40 et plus <strong>de</strong> 85 %<br />

<strong>de</strong>s cas) (19, 37, 88, 100, 117).<br />

Figure 35 : Le hiatus pisi-unciformien.<br />

D’après Uriburu, 1976 (180).<br />

Le muscle court fléchisseur du petit doigt semble le plus variable dans ses origines. Il peut<br />

naître du fascia antébrachial distal (102, 189), <strong>de</strong> l’épicondyle médial <strong>de</strong> l’humérus (23), ou<br />

présenter une extension tendineuse venant <strong>de</strong> l’hamulus <strong>de</strong> l’os hamatum, au contact <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

branche profon<strong>de</strong> du nerf ulnaire (39, 163). Il semble nécessaire d’être pru<strong>de</strong>nt dans<br />

l’interprétation <strong>de</strong> certains auteurs rapportant <strong>de</strong>s muscles surnuméraires sans préciser <strong>la</strong><br />

présence ou l’absence du muscle court fléchisseur du petit doigt. Certains cas publiés <strong>de</strong><br />

muscles hypothénariens accessoires sont en effet certainement <strong>de</strong> simples variations d’origine<br />

du muscle court fléchisseur du petit doigt pour qui <strong>la</strong> fusion distale avec le muscle abducteur<br />

du petit doigt est une variation fréquente.


V. 1. E. c. Trajet<br />

92<br />

Le muscle abducteur du petit doigt était constitué d’un seul chef muscu<strong>la</strong>ire dans 26,7 % <strong>de</strong>s<br />

cas dans notre étu<strong>de</strong> (huit cas sur trente), et dans 17 % <strong>de</strong>s cas dans le travail <strong>de</strong> Murata et<br />

coll. (117) (six cas sur trente-cinq). Il peut, selon certains ouvrages, être constitué <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ou<br />

trois chefs muscu<strong>la</strong>ires (177, 193). Pour Landsmeer (93), il est formé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux chefs<br />

muscu<strong>la</strong>ires: un chef palmaire et un chef dorsal. Cette disposition semble effectivement <strong>la</strong><br />

plus fréquente : elle a été observée dans 73,3 % <strong>de</strong>s cas dans notre série (vingt-<strong>de</strong>ux cas sur<br />

trente), et dans 80 % <strong>de</strong>s cas dans le travail <strong>de</strong> Murata et coll. (117) (vingt-huit cas sur trente-<br />

cinq). Trois chefs muscu<strong>la</strong>ires ont été observés par Murata et coll. (117) dans 3 % <strong>de</strong>s cas (un<br />

cas sur trente-cinq). Nous n’avons pas noté <strong>de</strong> cas simi<strong>la</strong>ire.<br />

Dans notre travail le muscle court fléchisseur du petit doigt était toujours constitué d’un seul<br />

chef muscu<strong>la</strong>ire. Murata et coll. (117) ont décrit un chef muscu<strong>la</strong>ire au muscle court<br />

fléchisseur du petit doigt dans 89 % <strong>de</strong>s cas (vingt-quatre cas sur vingt-sept) et <strong>de</strong>ux chefs<br />

muscu<strong>la</strong>ires dans 11 % <strong>de</strong>s cas (trois cas sur vingt-sept).<br />

Enfin nous sommes en accord avec Murata et coll. (117), qui considèrent que le muscle<br />

opposant du petit doigt est constamment formé par <strong>de</strong>ux couches muscu<strong>la</strong>ires : une couche<br />

superficielle, al<strong>la</strong>nt jusqu’<strong>à</strong> <strong>la</strong> partie distale <strong>de</strong> <strong>la</strong> face abaxiale du cinquième métacarpien, et<br />

une couche profon<strong>de</strong>, parfois très fine, al<strong>la</strong>nt jusqu’<strong>à</strong> <strong>la</strong> partie proximale <strong>de</strong> cette face. Entre<br />

ces <strong>de</strong>ux couches chemine <strong>la</strong> branche profon<strong>de</strong> du nerf ulnaire. B<strong>la</strong>ir et coll. (11) ont retrouvé<br />

cette disposition dans 86 % <strong>de</strong>s cas (dix-huit cas sur vingt et un), et ont observé une seule<br />

couche dans 14 % <strong>de</strong>s cas (trois cas sur vingt et un). Le muscle opposant du petit doigt peut


93<br />

fusionner avec le muscle abducteur du petit doigt ou avec le muscle court fléchisseur du petit<br />

doigt (117, 177, 181, 193).<br />

V. 1. E. d. Terminaison<br />

Pour le muscle abducteur du petit doigt, nous avons observé une insertion double (osseuse et<br />

sur le tendon extenseur) dans 86,7 % <strong>de</strong>s cas (vingt-six cas sur trente) et une insertion<br />

uniquement osseuse dans 13,3 % <strong>de</strong>s cas (quatre cas sur trente). Ces résultats sont simi<strong>la</strong>ires <strong>à</strong><br />

ceux <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Murata et coll. (117) (88,5 % et 11,5 % <strong>de</strong>s cas, soit trente et un cas et<br />

quatre cas sur trente-cinq, respectivement) et <strong>de</strong> Kanaya et coll. (78) (83 % et 17 % <strong>de</strong>s cas,<br />

soit cinquante-huit cas et douze cas sur soixante-dix dissections, respectivement). Lorsque<br />

l’insertion est double, l’insertion osseuse est majoritaire (45, 78).<br />

La fusion <strong>de</strong>s muscles abducteur du petit doigt et court fléchisseur du petit doigt est une<br />

variation commune et les ouvrages d’<strong>Anatomie</strong> mentionnent souvent un tendon terminal<br />

commun <strong>à</strong> ces <strong>de</strong>ux muscles (13, 77, 140, 177, 193). Nous retrouvons <strong>de</strong>s résultats<br />

concordants avec ces données puisque dans notre série le muscle court fléchisseur du petit<br />

doigt fusionnait distalement avec le muscle abducteur du petit doigt dans 77,8 % <strong>de</strong>s cas<br />

(quatorze cas sur dix-huit). Murata et coll. (117) ont rapporté une telle disposition dans 88,9<br />

% <strong>de</strong>s cas (vingt-quatre cas sur vingt-sept). Le muscle court fléchisseur du petit doigt peut<br />

parfois se terminer sur <strong>la</strong> tête du cinquième métacarpien ou sur <strong>la</strong> face palmaire <strong>de</strong><br />

l’articu<strong>la</strong>tion métacarpo-pha<strong>la</strong>ngienne du cinquième rayon (177, 193).


94<br />

V. 2. INCIDENCES CLINICO-CHIRURGICALES<br />

V. 2. A. Compressions vasculo-nerveuses<br />

V. 2. A. a. Compressions du nerf médian<br />

Les compressions nerveuses au poignet sont fréquentes et portent essentiellement sur le nerf<br />

médian. Le syndrome du canal carpien est le plus souvent idiopathique. Cependant, <strong>de</strong>s<br />

muscles accessoires ou hypertrophiques peuvent être impliqués. Leur découverte est le plus<br />

souvent fortuite lors du traitement chirurgical mais il faut savoir les évoquer face <strong>à</strong> un<br />

syndrome du canal carpien survenant chez <strong>de</strong>s sujets jeunes, travailleurs manuels, présentant<br />

une symptomatologie d’effort, ou <strong>de</strong>vant une tuméfaction <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie distale <strong>de</strong> l’avant-bras.<br />

Les muscles les plus fréquemment impliqués sont les muscles premier muscle lombrical et<br />

fléchisseur superficiel du <strong>de</strong>uxième doigt.<br />

Selon les travaux <strong>de</strong> Cobb et coll. (28) et Yii et coll. (192), l’incursion <strong>de</strong>s muscles<br />

lombricaux dans le canal carpien est c<strong>la</strong>ssique lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> flexion <strong>de</strong>s doigts. Les <strong>de</strong>ux premiers<br />

muscles lombricaux, lorsqu’ils sont hypertrophiques (132, 137, 155) ou lorsqu’ils prennent<br />

naissance dans le canal carpien voire dans l’avant-bras (21, 29, 97, 129, 152, 155, 175),<br />

peuvent entraîner un syndrome du canal carpien, comme <strong>la</strong> présence d’origines additionnelles<br />

antébrachiales (21, 56). Certains facteurs comme un traumatisme ou <strong>de</strong>s microtraumatismes<br />

répétés, un travail manuel, pourraient expliquer l’hypertrophie <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premiers muscles<br />

lombricaux les rendant compressifs et symptomatiques <strong>à</strong> l’âge adulte (132, 137, 155). Brown<br />

et coll. (20) ont observé une corré<strong>la</strong>tion intrigante entre le syndrome du canal carpien, <strong>la</strong><br />

polyarthrite rhumatoï<strong>de</strong> et certaines variations muscu<strong>la</strong>ires (muscle long palmaire, muscle<br />

fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts) : sur cent cinquante patients opérés d’un syndrome du canal<br />

carpien, dix-sept présentaient une polyarthrite rhumatoï<strong>de</strong> (11 %) avec <strong>de</strong>s variations


95<br />

muscu<strong>la</strong>ires dans six cas. Selon Yii et coll. (192), c’est <strong>la</strong> déformation <strong>de</strong>s doigts induite par<br />

<strong>la</strong> polyarthrite rhumatoï<strong>de</strong> qui entraîne une rétraction <strong>de</strong>s tendons du muscle fléchisseur<br />

profond <strong>de</strong>s doigts, <strong>de</strong>s muscles lombricaux, et qui conduit au syndrome du canal carpien.<br />

Selon De Smet et coll. (35), c’est le col<strong>la</strong>psus carpien sévère qui entraîne <strong>la</strong> migration<br />

proximale <strong>de</strong>s muscles lombricaux dans le canal carpien. La cause habituelle <strong>de</strong> compression<br />

du nerf médian dans <strong>la</strong> polyarthrite rhumatoï<strong>de</strong> est <strong>la</strong> synovite <strong>de</strong>s fléchisseurs.<br />

Toutes les variations du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts peuvent conduire <strong>à</strong> une<br />

hyperpression ou <strong>à</strong> une compression directe du nerf médian dans le canal carpien et donc <strong>à</strong> un<br />

syndrome du canal carpien. Les muscles impliqués sont les muscles fléchisseurs superficiels<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième et troisième doigts. Il peut s’agir <strong>de</strong> muscles surnuméraires naissant du<br />

rétinaculum <strong>de</strong>s fléchisseurs (167, 186) ou au niveau <strong>de</strong> l’avant-bras (44, 97), <strong>de</strong> fibres<br />

muscu<strong>la</strong>ires surnuméraires al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> tendon <strong>à</strong> tendon du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s<br />

doigts au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> paume <strong>de</strong> <strong>la</strong> main (69, 182), ou <strong>de</strong> véritables muscles digastriques<br />

comprenant un corps muscu<strong>la</strong>ire distal palmaire (24, 43, 63, 159), avec incursion dans le<br />

canal carpien lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> flexion <strong>de</strong>s doigts. Il peut s’agir encore <strong>de</strong> muscles dont les corps<br />

muscu<strong>la</strong>ires s’éten<strong>de</strong>nt distalement dans le canal carpien (2, 4, 44, 52, 121, 151). Holtzhausen<br />

et coll. (67) ont noté chez les femmes <strong>de</strong>s corps muscu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong>s fléchisseurs <strong>de</strong>s doigts plus<br />

proches du canal carpien que chez les hommes et une fréquence plus importante <strong>de</strong> corps<br />

muscu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs <strong>de</strong>s doigts dans le canal carpien. Ils s’interrogent sur <strong>la</strong><br />

corré<strong>la</strong>tion entre ces observations et <strong>la</strong> prévalence plus importante du syndrome du canal<br />

carpien chez les femmes. Les résultats <strong>de</strong> notre travail ten<strong>de</strong>nt <strong>à</strong> conforter cette hypothèse et<br />

nous pensons qu’une plus gran<strong>de</strong> série aurait permis <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s différences<br />

statistiquement significatives plus nombreuses.


96<br />

Exceptionnellement les variations du muscle abducteur du petit doigt peuvent induire une<br />

souffrance du nerf médian (73).<br />

Les nombreuses variations du muscle long palmaire pouvant être en cause dans le syndrome<br />

du canal carpien ne sont pas exposées dans notre travail.<br />

Au niveau <strong>de</strong> l’avant-bras, le nerf médian peut être comprimé au niveau <strong>de</strong> l’arca<strong>de</strong> fibreuse<br />

du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts (10, 36).<br />

Les muscles accessoires <strong>de</strong> Gantzer du muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts passent<br />

c<strong>la</strong>ssiquement <strong>à</strong> proximité <strong>de</strong> l’artère ulnaire et du nerf interosseux antérieur mais ne<br />

compriment pas ce <strong>de</strong>rnier, par opposition aux muscles accessoires du muscle long fléchisseur<br />

du pouce qui cheminent régulièrement entre le nerf médian en avant et le nerf interosseux<br />

antérieur en arrière et qui peuvent induire un syndrome du nerf interosseux antérieur (76). Il a<br />

été rapporté un cas <strong>de</strong> syndrome du nerf interosseux antérieur dû <strong>à</strong> une ban<strong>de</strong> fibreuse<br />

accessoire joignant le muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts et le fascia du muscle brachial<br />

antérieur (118).<br />

A <strong>la</strong> partie distale <strong>de</strong> l’avant-bras, <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>lettes musculo-tendineuses entre les muscles long<br />

fléchisseur du pouce et fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts peuvent être responsables <strong>de</strong><br />

ténosynovites et <strong>de</strong> syndrome du canal carpien (96, 97, 99, 157).<br />

Le plus souvent, <strong>la</strong> simple incision chirurgicale du rétinaculum <strong>de</strong>s fléchisseurs suffit <strong>à</strong> lever<br />

le syndrome du canal carpien, et <strong>la</strong> résection <strong>de</strong>s muscles surnuméraires n’est pas nécessaire.


97<br />

V. 2. A. b. Compressions du nerf ulnaire<br />

La compression du nerf ulnaire au niveau du poignet constitue le syndrome du canal <strong>de</strong><br />

Guyon. Il est le plus souvent secondaire. L’étiologie <strong>la</strong> plus fréquente est une masse <strong>de</strong>s<br />

parties molles (kyste arthro-synovial), mais <strong>de</strong>s muscles accessoires ou variants peuvent être<br />

incriminés (moins <strong>de</strong> 3 % <strong>de</strong>s cas selon Shea et coll. (153)). Il peut s’agir <strong>de</strong> muscles<br />

abducteurs du petit doigt accessoires (19, 38, 48, 62, 74, 75, 82, 91, 101, 119, 120, 141, 148,<br />

154, 167, 168, 170, 177, 179, 198) ou <strong>de</strong> muscles courts fléchisseurs du petit doigt accessoires<br />

(3, 19, 145, 168, 184, 196) passant au niveau du canal <strong>de</strong> Guyon ou <strong>de</strong> l’éventuel hiatus pisi-<br />

unciformien, site privilégié <strong>de</strong> compression nerveuse (19, 37, 64, 88, 100, 117, 120, 180). Il<br />

peut encore s’agir d’un épaississement ou d’une duplication du muscle court palmaire (138,<br />

173). Cliniquement, ces muscles accessoires se présentent sous forme d’une tuméfaction <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />

face antérieure du poignet qui <strong>de</strong>vient ferme lors <strong>de</strong>s mouvements actifs <strong>de</strong> flexion. Ils sont<br />

souvent pris pour <strong>de</strong>s kystes synoviaux, et <strong>de</strong>s examens complémentaires peuvent ai<strong>de</strong>r au<br />

diagnostic : échographie, scanner et surtout imagerie par résonance magnétique. La branche<br />

profon<strong>de</strong> du nerf ulnaire peut aussi être comprimée par une extension tendineuse du muscle<br />

court fléchisseur du petit doigt (39, 163).<br />

Shea et coll. (153) ont c<strong>la</strong>ssé ces compressions nerveuses ulnaires selon le siège <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

compression : ils différencient les compressions <strong>de</strong> type 1, <strong>à</strong> <strong>la</strong> partie proximale du canal <strong>de</strong><br />

Guyon avant <strong>la</strong> bifurcation nerveuse et <strong>à</strong> l’origine d’une symptomatologie sensitivo-motrice,<br />

les compressions <strong>de</strong> type 2, <strong>à</strong> <strong>la</strong> partie distale du canal <strong>de</strong> Guyon et au niveau du hiatus pisi-<br />

unciformien <strong>à</strong> l’origine d’une symptomatologie motrice, et les compressions <strong>de</strong> type 3, <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />

partie distale du canal <strong>de</strong> Guyon et <strong>à</strong> l’origine d’une symptomatologie sensitive. Fail<strong>la</strong> (49) ne


98<br />

distingue que <strong>de</strong>ux types avec soit une compression distale <strong>de</strong> <strong>la</strong> branche profon<strong>de</strong> (type 1)<br />

soit une compression proximale en amont <strong>de</strong> <strong>la</strong> bifurcation nerveuse (type 2).<br />

Exceptionnellement, une variation du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts peut être<br />

impliqué (139).<br />

Certains facteurs comme un traumatisme ou <strong>de</strong>s microtraumatismes répétés, un travail<br />

manuel, pourraient expliquer l’hypertrophie <strong>de</strong> certains muscles accessoires les rendant<br />

compressifs et symptomatiques <strong>à</strong> l’âge adulte (74, 75, 82, 139, 145, 179, 180, 198).<br />

L’excision chirurgicale <strong>de</strong>s arca<strong>de</strong>s fibreuses et le traitement d’un éventuel kyste arthro-<br />

synovial sont le plus souvent efficaces, et ceci sans excision <strong>de</strong>s muscles surnuméraires.<br />

V. 2. A. c. Compressions <strong>de</strong> l’artère ulnaire<br />

Un cas <strong>de</strong> thrombose <strong>de</strong> l’artère ulnaire a été attribué <strong>à</strong> un muscle court fléchisseur du petit<br />

doigt accessoire (127). Il faut évoquer un muscle hypothénarien accessoire <strong>de</strong>vant une main<br />

ischémique avec une masse hypothénarienne, éventuellement une souffrance associée du nerf<br />

ulnaire, et en l’absence <strong>de</strong>s causes habituelles notamment le tabagisme ou les<br />

microtraumatismes répétés.


99<br />

V. 2. B. Pathologies congénitales<br />

V. 2. B. a. Camptodactylie<br />

La camptodactylie est une contracture en flexion <strong>de</strong> l’articu<strong>la</strong>tion interpha<strong>la</strong>ngienne<br />

proximale, d’origine non traumatique, congénitale, et affectant le plus souvent le cinquième<br />

doigt. Il s’agit d’une variation rare rencontrée dans moins <strong>de</strong> 1 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion générale.<br />

De nombreuses étiologies ont été évoquées notamment certaines variations anatomiques.<br />

Plusieurs auteurs évoquent <strong>de</strong>s variations du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts. Il s’agit<br />

le plus souvent d’une variation d’origine avec un muscle se limitant <strong>à</strong> un tendon s’insérant<br />

proximalement sur l’aponévrose palmaire (124, 181), le rétinaculum <strong>de</strong>s fléchisseurs (124),<br />

ou les gaines fibreuses du quatrième doigt (68, 124). Ces reliquats tendineux inextensibles<br />

sont responsables d’une aggravation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> rétraction du doigt lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> croissance. Il<br />

peut encore s’agir d’une contracture ou d’une brièveté congénitale <strong>de</strong> l’unité musculo-<br />

tendineuse (114). Smith et coll. (158) considèrent que l’origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> camptodactylie est <strong>à</strong><br />

rechercher dans un raccourcissement <strong>de</strong> l’unité musculotendineuse du muscle fléchisseur<br />

superficiel <strong>de</strong>s doigts. Leur argumentation tient <strong>à</strong> <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> <strong>la</strong> déformation obtenue par<br />

<strong>la</strong> mise en flexion <strong>de</strong> l’articu<strong>la</strong>tion métacarpo-pha<strong>la</strong>ngienne et du poignet. La présence <strong>de</strong><br />

telles variations peut conduire au sein d’un traitement chirurgical complexe <strong>à</strong> <strong>la</strong> résection <strong>de</strong>s<br />

tendons aberrants, <strong>à</strong> une ténotomie <strong>à</strong> hauteur <strong>de</strong> l’interpha<strong>la</strong>ngienne proximale, ou <strong>à</strong> <strong>de</strong>s<br />

gestes d’allongement tendineux.<br />

D’autres auteurs évoquent <strong>de</strong>s variations d’insertion distale du quatrième muscle lombrical<br />

sur le tendon du muscle fléchisseur superficiel du cinquième doigt (proximalement <strong>à</strong> <strong>la</strong> poulie<br />

A1) (30, 72, 103, 110, 114, 181), sur <strong>la</strong> capsule <strong>de</strong> l’articu<strong>la</strong>tion métacarpo-pha<strong>la</strong>ngienne


100<br />

(110) ou sur <strong>la</strong> gaine fibreuse <strong>de</strong>s fléchisseurs (113). MacFar<strong>la</strong>ne et coll. (110) sur soixante-<br />

quatorze camptodactylies concernant le cinquième doigt et explorées chirurgicalement a<br />

retrouvé constamment une variation d’insertion du quatrième muscle lombrical. La<br />

camptodactylie est alors due <strong>à</strong> <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> l’action c<strong>la</strong>ssique <strong>de</strong> ce muscle qui n’est plus<br />

extenseur mais fléchisseur <strong>de</strong> l’interpha<strong>la</strong>ngienne proximale. Le traitement chirurgical<br />

lorsqu’il est indiqué est complexe. Il peut comprendre <strong>la</strong> section du tendon du quatrième<br />

muscle lombrical au niveau <strong>de</strong> son insertion distale pathologique, éventuellement sa<br />

réinsertion sur le faisceau superficiel du troisième muscle interosseux palmaire, le transfert du<br />

tendon du muscle fléchisseur superficiel du quatrième ou du cinquième doigt sur l’appareil<br />

extenseur du cinquième doigt. Selon E<strong>la</strong>doumikdachi et coll. (41), <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> variabilité <strong>de</strong>s<br />

troisième et quatrième muscles lombricaux peut expliquer le fait que <strong>la</strong> camptodactylie touche<br />

essentiellement les quatrième et cinquième doigts.<br />

Des variations <strong>de</strong> terminaison du troisième muscle interosseux palmaire sur le quatrième doigt<br />

ont enfin été suspectées (110).<br />

Outre <strong>la</strong> camptodactylie, il a été rapporté un cas <strong>de</strong> déformation en flexion <strong>de</strong>s articu<strong>la</strong>tions<br />

interpha<strong>la</strong>ngiennes proximale et distale <strong>de</strong>s troisième et quatrième doigts dû <strong>à</strong> une brièveté<br />

congénitale <strong>de</strong>s tendons <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs profonds <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux doigts (123). Le<br />

traitement chirurgical a consisté en un geste d’allongement <strong>de</strong>s unités musculo-tendineuses<br />

concernées.


101<br />

V. 2. B. b. Doigt <strong>à</strong> ressaut<br />

Chez l’enfant, le doigt <strong>à</strong> ressaut est une pathologie atteignant beaucoup plus souvent le pouce<br />

que les doigts longs. Aussi, chez l’enfant, par opposition aux découvertes opératoires dans les<br />

pouces <strong>à</strong> ressaut, on ne retrouve pas <strong>de</strong> nodules tendineux dans les doigts longs <strong>à</strong> ressaut. Les<br />

mécanismes physio-pathologiques sont peut-être différents et différentes théories ont été<br />

avancées, notamment les variations anatomiques concernant le chiasma du tendon du muscle<br />

fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts, source <strong>de</strong> conflit avec le tendon du muscle fléchisseur<br />

profond <strong>de</strong>s doigts. La décussation du tendon du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts peut<br />

être étroite ou très proximale, en amont <strong>de</strong> <strong>la</strong> poulie A1 doigt en extension complète (22,<br />

174).<br />

La cure chirurgicale d’un doigt <strong>à</strong> ressaut chez un enfant est différente <strong>de</strong> celle d’un pouce <strong>à</strong><br />

ressaut, ou <strong>de</strong> celle d’un doigt <strong>à</strong> ressaut chez un adulte. L’habituelle ouverture <strong>de</strong> <strong>la</strong> poulie A1<br />

est souvent insuffisante. Il est alors nécessaire d’étendre le geste : séparation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

<strong>la</strong>nguettes du tendon du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts ou résection d’une voire <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ux <strong>la</strong>nguettes proximalement, ouverture partielle <strong>de</strong> <strong>la</strong> poulie A2 ou A3 distalement.<br />

V. 2. B. c. Pollicisations<br />

Lors d’une pollicisation du <strong>de</strong>uxième doigt, il sera utile au <strong>chirurgie</strong>n <strong>de</strong> connaître l’anatomie<br />

du premier muscle interosseux dorsal pour <strong>la</strong> section au niveau <strong>de</strong> son insertion distale. Aussi,<br />

lors d’une pollicisation du quatrième doigt, il sera utile <strong>de</strong> connaître les variations <strong>de</strong>s<br />

insertions distales <strong>de</strong>s muscles <strong>de</strong>uxième interosseux palmaire, quatrième muscle interosseux<br />

dorsal et troisième muscle lombrical.


102<br />

V. 2. C. Dépendance et indépendance <strong>de</strong>s doigts longs<br />

Le muscle fléchisseur superficiel du troisième doigt et le muscle fléchisseur profond du<br />

<strong>de</strong>uxième doigt sont les plus indépendants <strong>de</strong>s fléchisseurs <strong>de</strong>s doigts tandis que les<br />

connexions au sein <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs superficiel et profond <strong>de</strong>s doigts ulnaires sont<br />

fréquentes. Il est <strong>à</strong> noter que les <strong>de</strong>uxième et troisième doigts interviennent essentiellement<br />

dans les pinces fines pollici-digitales tandis que les doigts ulnaires apportent <strong>la</strong> force <strong>de</strong><br />

poigne.<br />

Les connexions entre les muscles fléchisseurs superficiels <strong>de</strong>s quatrième et cinquième doigt et<br />

entre les muscles fléchisseurs superficiel et profond du cinquième doigt peuvent être<br />

recherchées cliniquement par les tests standard et modifié du muscle fléchisseur superficiel<br />

<strong>de</strong>s doigts (5, 6, 17, 166, 171). Dans le test standard du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s<br />

doigts, tous les doigts sont maintenus en extension excepté le cinquième. On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> au<br />

patient <strong>de</strong> fléchir le cinquième doigt. Si on observe une flexion <strong>de</strong> l’articu<strong>la</strong>tion<br />

interpha<strong>la</strong>ngienne proximale sans flexion <strong>de</strong> l’interpha<strong>la</strong>ngienne distale, le muscle fléchisseur<br />

superficiel du cinquième doigt est considéré comme indépendant. Sinon le test modifié est<br />

nécessaire. Dans celui-ci, tous les doigts sont maintenus en extension exceptés les quatrième<br />

et cinquième. On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> encore au patient <strong>de</strong> fléchir le cinquième doigt. Si on observe une<br />

flexion <strong>de</strong> l’interpha<strong>la</strong>ngienne proximale sans flexion <strong>de</strong> l’interpha<strong>la</strong>ngienne distale, le<br />

muscle fléchisseur superficiel du cinquième doigt est considéré comme dépendant du muscle<br />

fléchisseur superficiel du quatrième doigt (muscle fléchisseur superficiel commun). Si <strong>la</strong><br />

flexion <strong>de</strong> l’interpha<strong>la</strong>ngienne proximale est impossible ou n’est possible que conjointement<br />

avec <strong>la</strong> flexion <strong>de</strong> l’interpha<strong>la</strong>ngienne distale, le muscle fléchisseur superficiel du cinquième<br />

doigt est considéré comme fonctionnellement absent et peut correspondre <strong>à</strong> une réelle absence


103<br />

<strong>de</strong> ce muscle ou <strong>à</strong> une connexion tendineuse entre les tendons <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs<br />

superficiel et profond du cinquième doigt. Les résultats <strong>de</strong>s différentes étu<strong>de</strong>s cliniques<br />

retrouvées dans <strong>la</strong> littérature sont globalement superposables <strong>à</strong> ceux retrouvés dans les étu<strong>de</strong>s<br />

anatomiques précé<strong>de</strong>mment citées (Tableau XII). Bowman et coll. ont montré par ailleurs que<br />

l’absence fonctionnelle du muscle fléchisseur superficiel du cinquième doigt était <strong>à</strong> l’origine<br />

d’une diminution significative <strong>de</strong> <strong>la</strong> force <strong>de</strong> poigne d’environ 10 % (17).<br />

Tableau XII : Résultats <strong>de</strong>s tests standard et modifiés du muscle fléchisseur superficiel<br />

<strong>de</strong>s doigts réalisés chez <strong>de</strong>s volontaires asymptomatiques.<br />

Auteurs Nombre <strong>de</strong><br />

Baker et coll.,<br />

1981 (6)<br />

Stein et coll.,<br />

1990 (166)<br />

Austin et coll.,<br />

1989 (5)<br />

Thompson et coll.,<br />

2002 (171)<br />

Bowman et coll.,<br />

2003 (17)<br />

mains<br />

FS5 indépendant<br />

(pourcentages)<br />

FS5 commun<br />

(pourcentages)<br />

FS5 absent<br />

(pourcentages)<br />

526 66,2 % 18,1 % 15,7 %<br />

200 65 % 31 % 4 %<br />

100 58 % 21 % 21 %<br />

600 81 % 17 % 2 %<br />

340 45,6 % 36,8 % 17,6 %<br />

FS4 : muscle fléchisseur superficiel du quatrième doigt ; FS5 : muscle fléchisseur superficiel<br />

du cinquième doigt.


104<br />

Le syndrome <strong>de</strong> Linburg et coll. (96) correspond aux connexions tendineuses entre le muscle<br />

long fléchisseur du pouce et le muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts. Il correspond<br />

cliniquement <strong>à</strong> <strong>la</strong> perte d’indépendance entre le pouce et le <strong>de</strong>uxième ou le troisième doigt se<br />

traduisant par l’incapacité du patient <strong>à</strong> fléchir l’articu<strong>la</strong>tion interpha<strong>la</strong>ngienne du pouce sans<br />

fléchir simultanément l’articu<strong>la</strong>tion interpha<strong>la</strong>ngienne distale du <strong>de</strong>uxième ou du troisième<br />

doigt. De même le patient ne peut fléchir l’articu<strong>la</strong>tion interpha<strong>la</strong>ngienne du pouce si<br />

l’examinateur bloque l’articu<strong>la</strong>tion interpha<strong>la</strong>ngienne distale du <strong>de</strong>uxième ou du troisième<br />

doigt en extension. Plusieurs étu<strong>de</strong>s cliniques ont été menées chez <strong>de</strong>s patients<br />

asymptomatiques pour évaluer <strong>la</strong> prévalence du syndrome <strong>de</strong> Linburg. Celle-ci a été évaluée<br />

par Linburg et coll. (96) <strong>à</strong> 31 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion sur cent quatre-vingt quatorze personnes<br />

(bi<strong>la</strong>téral dans 14 % <strong>de</strong>s cas), par Rennie et coll. (134) <strong>à</strong> 20 % sur <strong>de</strong>ux cents personnes<br />

(bi<strong>la</strong>téral dans 7 % <strong>de</strong>s cas) et par Hamitouche et coll. (60) <strong>à</strong> 37 % sur <strong>de</strong>ux cent soixante-<br />

quatre personnes. Karalezli et coll. (80) ont remarqué une prévalence moindre chez les<br />

musiciens : 13 % sur cent trente-six personnes (bi<strong>la</strong>téral dans 4 % <strong>de</strong>s cas). Ces données sont<br />

superposables aux résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s anatomiques précé<strong>de</strong>mment citées.<br />

Le syndrome <strong>de</strong> Linburg est le plus souvent asymptomatique mais peut être source <strong>de</strong><br />

douleurs chroniques <strong>à</strong> <strong>la</strong> face antérieure du poignet, exacerbées <strong>à</strong> l’effort, voire <strong>de</strong> sensation<br />

« d’instabilité » avec <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> maintenir le pouce fléchi pour avoir une poigne efficace<br />

(162). Les connexions tendineuses peuvent encore être responsables <strong>de</strong> ténosynovite <strong>de</strong>s<br />

fléchisseurs, source <strong>de</strong> syndrome du canal carpien (96, 97, 99, 157). Elles limitent enfin<br />

l’indépendance <strong>de</strong>s doigts, comme toute connexion musculo-tendineuse, et peuvent gêner<br />

certains musiciens (80). La résection chirurgicale <strong>de</strong> ces connexions tendineuses est licite dès<br />

lors qu’elles sont symptomatiques, et l’indication opératoire chez le musicien doit être<br />

pru<strong>de</strong>nte.


105<br />

V. 2. D. Chirurgie d’urgence<br />

La connaissance <strong>de</strong>s multiples variations anatomiques concernant les muscles fléchisseurs <strong>de</strong>s<br />

doigts longs et intrinsèques <strong>de</strong> <strong>la</strong> main est bien sûr très utile au <strong>chirurgie</strong>n en urgence pour le<br />

diagnostic, l’exploration et <strong>la</strong> réparation <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ies musculo-tendineuses <strong>de</strong>s faces antérieures<br />

<strong>de</strong> l’avant-bras et <strong>de</strong> <strong>la</strong> main.<br />

Les ruptures traumatiques sous-cutanées <strong>de</strong>s tendons fléchisseurs <strong>de</strong>s doigts <strong>à</strong> <strong>la</strong> main sont<br />

rares et concernent le plus souvent les quatrième et cinquième doigts. Elles surviennent<br />

habituellement au niveau <strong>de</strong> l’insertion osseuse ou <strong>à</strong> <strong>la</strong> jonction musculo-tendineuse. Les<br />

ruptures intra-tendineuses sont presque toujours associées <strong>à</strong> <strong>de</strong>s pathologies sous-jacentes<br />

notamment <strong>la</strong> polyarthrite rhumatoï<strong>de</strong>. Deux cas <strong>de</strong> rupture spontanée intratendineuse du<br />

muscle fléchisseur profond du cinquième doigt ont été attribués au point <strong>de</strong> faiblesse situé <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />

division d’un tendon du muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts unique <strong>de</strong>stiné aux quatrième<br />

et cinquième doigts (33). Dans un autre cas <strong>de</strong> rupture sous-cutanée intratendineuse du muscle<br />

fléchisseur profond du cinquième doigt, c’est une fusion tendineuse entre les muscles<br />

fléchisseurs superficiel et profond du cinquième doigt dans <strong>la</strong> paume <strong>de</strong> <strong>la</strong> main qui était en<br />

cause (34). Dans tous les cas, c’est le manque d’indépendance <strong>de</strong>s tendons <strong>de</strong>s muscles<br />

fléchisseurs profonds sur le versant ulnaire qui prédispose <strong>à</strong> <strong>la</strong> rupture <strong>de</strong>s tendons <strong>de</strong>s<br />

muscles fléchisseurs profonds <strong>de</strong>s quatrième et cinquième doigts. Selon Imbriglia et coll.<br />

(71), <strong>la</strong> faiblesse du muscle fléchisseur superficiel du cinquième doigt favorise aussi <strong>la</strong><br />

rupture du tendon du muscle fléchisseur profond <strong>de</strong> ce doigt.<br />

Il a été observé <strong>la</strong> rupture précoce d’une suture du tendon du muscle long fléchisseur du<br />

pouce chez une jeune patiente (164). La cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> rupture était une connexion tendineuse <strong>à</strong>


106<br />

<strong>la</strong> partie distale <strong>de</strong> l’avant-bras entre le tendon du muscle long fléchisseur du pouce et le<br />

tendon du muscle fléchisseur profond du <strong>de</strong>uxième doigt. Seul le pouce ayant été immobilisé,<br />

le muscle fléchisseur profond du <strong>de</strong>uxième doigt en action a mis en tension <strong>la</strong> suture<br />

tendineuse par l’intermédiaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> connexion tendineuse, et a provoqué <strong>la</strong> rupture <strong>de</strong> cette<br />

suture. Il convient donc lors d’une suture tendineuse sur le muscle long fléchisseur du pouce<br />

d’immobiliser le <strong>de</strong>uxième voire le troisième doigt en cas <strong>de</strong> syndrome <strong>de</strong> Linburg pré-<br />

opératoire retrouvé <strong>à</strong> l’interrogatoire voire en cas <strong>de</strong> syndrome <strong>de</strong> Linburg contro-<strong>la</strong>téral <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />

main acci<strong>de</strong>ntée (formes bi<strong>la</strong>térales retrouvées jusque dans 14 % <strong>de</strong>s cas (96)). Il convient<br />

aussi d’évoquer ces connexions en cas <strong>de</strong> rupture précoce d’une suture tendineuse du muscle<br />

long fléchisseur du pouce protégée par une immobilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> seule première colonne du<br />

pouce, <strong>de</strong> les rechercher en explorant <strong>la</strong> partie distale <strong>de</strong> l’avant-bras, et <strong>de</strong> les rompre si elles<br />

sont présentes.<br />

V. 2. E. Chirurgie réglée<br />

Dans <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> secondaire <strong>de</strong>s tendons fléchisseurs, en cas d’échec ou d’impossibilité <strong>de</strong><br />

reconstruction du fléchisseur profond, en présence d’un fléchisseur superficiel intact, il y a<br />

parfois intérêt <strong>à</strong> se contenter <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction du fléchisseur superficiel et <strong>de</strong> réaliser une<br />

arthrodèse ou une ténodèse <strong>de</strong> l’interpha<strong>la</strong>ngienne distale. Mais selon Verdan (181), <strong>de</strong>vant <strong>la</strong><br />

fréquente absence fonctionnelle du muscle fléchisseur superficiel du cinquième doigt, ces<br />

gestes ne sont souvent pas envisageables au cinquième doigt. Une suture secondaire ou une<br />

greffe du fléchisseur profond doit presque toujours être envisagée.<br />

Les traumatismes <strong>de</strong> <strong>la</strong> main peuvent entraîner <strong>de</strong>s adhérences entre les interosseux et les<br />

muscles lombricaux, ou entre ces muscles intrinsèques et le ligament métacarpien transverse


107<br />

profond (sur le versant radial <strong>de</strong>s troisième, quatrième et cinquième doigts) ou <strong>la</strong> capsule <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

métacarpo-pha<strong>la</strong>ngienne (sur le versant radial du <strong>de</strong>uxième doigt) (26, 185). Ces adhérences<br />

post-traumatiques causent une gêne ou <strong>de</strong>s douleurs intermétacarpiennes distales lors <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

contraction <strong>de</strong>s intrinsèques. En cas <strong>de</strong> variation <strong>de</strong> terminaison d’un muscle lombrical,<br />

notamment en cas d’insertion « dédoublée » ou « mal p<strong>la</strong>cée » les adhérences peuvent se<br />

constituer sur le versant ulnaire <strong>de</strong>s doigts (26) Le traitement est chirurgical et consiste en <strong>la</strong><br />

libération <strong>de</strong>s adhérences, <strong>la</strong> résection partielle du ligament métacarpien transverse profond, et<br />

une mobilisation active précoce.<br />

Chez l’adulte un doigt <strong>à</strong> ressaut est c<strong>la</strong>ssiquement dû <strong>à</strong> une ténosynovite <strong>de</strong>s fléchisseurs <strong>de</strong>s<br />

doigts avec un conflit au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> poulie A1. Mais un traumatisme, une variation<br />

anatomique peuvent constituer <strong>de</strong>s facteurs favorisants. Ainsi Kazuki et coll. (81) ont décrit<br />

un cas <strong>de</strong> doigt <strong>à</strong> ressaut post-traumatique. L’ouverture <strong>de</strong> <strong>la</strong> poulie A1 a été insuffisante, tout<br />

comme <strong>la</strong> libération <strong>de</strong>s adhérences entre les tendons fléchisseurs. Seule <strong>la</strong> résection d’une<br />

connexion tendineuse entre les <strong>de</strong>ux tendons fléchisseurs du troisième doigt <strong>à</strong> <strong>la</strong> paume <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

main a permis <strong>de</strong> traiter <strong>la</strong> patiente. Il convient donc, dans les cas où l’habituelle ouverture <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> poulie A1 ne corrige pas un doigt <strong>à</strong> ressaut, <strong>de</strong> rechercher d’éventuelles adhésions entre les<br />

tendons <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs superficiel et profond <strong>de</strong>s doigts et d’éventuelles connexions<br />

tendineuses entre ces tendons <strong>à</strong> <strong>la</strong> paume <strong>de</strong> <strong>la</strong> main. On pensera aussi <strong>à</strong> <strong>de</strong> possibles<br />

variations anatomiques concernant le chiasma du tendon du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s<br />

doigts (65, 194). Enfin, un cinquième doigt <strong>à</strong> ressaut peut être secondaire <strong>à</strong> <strong>de</strong>s origines<br />

additionnelles palmaires du quatrième muscle lombrical venant du muscle fléchisseur<br />

superficiel du cinquième doigt (109), ou <strong>à</strong> une variation <strong>de</strong> terminaison du quatrième muscle<br />

lombrical sur le muscle fléchisseur superficiel du cinquième doigt au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> poulie A1


108<br />

(8). Dans ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers cas <strong>la</strong> résection du quatrième muscle lombrical sou<strong>la</strong>ge les<br />

patients.<br />

Les muscles hypothénariens accessoires peuvent faire évoquer une tumeur <strong>de</strong>s parties molles<br />

<strong>à</strong> <strong>la</strong> partie distale <strong>de</strong> l’avant-bras ou au poignet (75, 98, 170, 179). Les fibres muscu<strong>la</strong>ires<br />

surnuméraires, al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> tendon <strong>à</strong> tendon du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts au<br />

niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> paume <strong>de</strong> <strong>la</strong> main (type I d’Elliot), peuvent aussi se présenter sous forme d’une<br />

masse douloureuse dans <strong>la</strong> paume <strong>de</strong> <strong>la</strong> main pouvant faire penser <strong>à</strong> une ténosynovite <strong>de</strong>s<br />

fléchisseurs ou <strong>à</strong> une tumeur <strong>de</strong>s gaines fibreuses <strong>de</strong>s tendons fléchisseurs (27, 44, 90, 176,<br />

182). Les douleurs sont majorées <strong>à</strong> l’effort. Les fibres muscu<strong>la</strong>ires venant du rétinaculum <strong>de</strong>s<br />

fléchisseurs ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong> l’éminence thénar (type II d’Elliot) peuvent donner les mêmes<br />

symptômes (107, 147), ainsi que les muscles fléchisseurs superficiels <strong>de</strong>s doigts digastriques<br />

(63). Des muscles interosseux dorsaux accessoires enfin peuvent simuler une tumeur <strong>de</strong>s<br />

parties molles <strong>à</strong> <strong>la</strong> face dorsale <strong>de</strong> <strong>la</strong> main (61). Le traitement consiste alors en <strong>la</strong> résection du<br />

ou <strong>de</strong>s muscles surnuméraires.<br />

Les variations anatomiques <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs <strong>de</strong>s doigts et intrinsèques <strong>de</strong> <strong>la</strong> main sont<br />

encore utiles <strong>à</strong> connaître pour le <strong>chirurgie</strong>n lors <strong>de</strong> nombreux gestes : transferts tendineux<br />

(muscle abducteur du petit doigt, muscle fléchisseur superficiel du troisième doigt (1)) et<br />

prélèvement <strong>de</strong> greffons tendineux (long palmaire), cure chirurgicale d’une ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong><br />

Dupuytren, correction <strong>de</strong> <strong>la</strong> déviation ulnaire du troisième doigt dans <strong>la</strong> polyarthrite<br />

rhumatoï<strong>de</strong> (insertions osseuses rares du troisième muscle interosseux dorsal).


VI.CONCLUSIONS<br />

109<br />

A propos <strong>de</strong> trente dissections, ce travail nous a permis d’avoir une opinion personnelle sur<br />

les divergences entre auteurs retrouvées dans les principaux ouvrages d’<strong>Anatomie</strong>. Selon nos<br />

observations, le muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts est constitué d’un p<strong>la</strong>n superficiel,<br />

correspondant au chef radial, et d’un p<strong>la</strong>n profond, correspondant au chef huméro-ulnaire. Il<br />

existe <strong>de</strong>s rapports étroits et fréquents entre les muscles fléchisseurs superficiels <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>uxième, quatrième et cinquième doigts. Le muscle fléchisseur superficiel du troisième doigt<br />

est le plus indépendant. Le caractère digastrique du p<strong>la</strong>n profond n’a pas été retrouvé. Le<br />

muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts présente <strong>de</strong>s insertions radiales constantes et le muscle<br />

fléchisseur profond <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>x est le plus autonome. Les insertions proximales <strong>de</strong>s muscles<br />

lombricaux sur les tendons du muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts s’éten<strong>de</strong>nt le plus<br />

souvent sur <strong>la</strong> face antérieure <strong>de</strong> ceux-ci. Les muscles interosseux palmaires n’ont pas<br />

d’insertion osseuse. Le muscle court fléchisseur du petit doigt manque dans presque <strong>la</strong> moitié<br />

<strong>de</strong>s cas et lorsqu’il est présent il fusionne <strong>la</strong> plupart du temps dans sa partie distale avec le<br />

muscle abducteur du petit doigt.<br />

Notre étu<strong>de</strong> a également permis <strong>de</strong> préciser certains détails anatomiques comme<br />

l’organisation précise <strong>de</strong>s muscles interosseux et leurs insertions distales. Le troisième muscle<br />

interosseux dorsal est presque constamment dépourvu d’insertion osseuse. Les « attaches<br />

nucléaires palmaires » du faisceau superficiel sont constantes et plus développées sur les<br />

muscles interosseux palmaires. Elles pourraient compenser fonctionnellement l’absence<br />

d’insertion osseuse <strong>de</strong> ces muscles et ainsi intervenir dans les mouvements d’adduction <strong>de</strong>s<br />

doigts.


110<br />

Nous avons confronté nos résultats aux données <strong>de</strong> <strong>la</strong> littérature. Les fléchisseurs <strong>de</strong>s doigts<br />

les plus proches du canal carpien paraissent être les muscles fléchisseurs superficiels <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>uxième et cinquième doigts, et les muscles fléchisseurs profonds <strong>de</strong>s troisième et quatrième<br />

doigts. D’autre part les corps muscu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs <strong>de</strong>s doigts semblent être<br />

plus proches du canal carpien chez les femmes que chez les hommes, ce qui pourrait en partie<br />

expliquer <strong>la</strong> prévalence plus importante du syndrome du canal carpien chez les femmes. Le<br />

faible nombre <strong>de</strong> cas observés ne permet néanmoins que peu <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tions statistiquement<br />

significatives. Les connexions entre les muscles fléchisseurs superficiels <strong>de</strong>s quatrième et<br />

cinquième doigts ont été retrouvées plus fréquemment que dans <strong>la</strong> littérature, par opposition<br />

aux connexions entre les muscles long fléchisseur du pouce et fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts.<br />

Notre série confirme <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> variabilité <strong>de</strong>s muscles lombricaux concernant leurs origines<br />

(<strong>de</strong>uxième muscle lombrical bipenné) et leurs terminaisons (insertions « dédoublées » et<br />

« mal p<strong>la</strong>cées » <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers muscles lombricaux). Elle confirme aussi <strong>la</strong> double<br />

insertion distale quasi constante du muscle abducteur du petit doigt. Un seul muscle abducteur<br />

du petit doigt accessoire a été observé, mais <strong>de</strong> nombreux cas <strong>de</strong> muscles hypothénariens<br />

accessoires rapportés dans <strong>la</strong> littérature ne sont certainement en fait que <strong>de</strong>s variations<br />

d’origine du muscle court fléchisseur du petit doigt. Nos observations et <strong>la</strong> revue <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

littérature ont par ailleurs montré que certaines variations considérées comme c<strong>la</strong>ssiques sont<br />

sans fon<strong>de</strong>ment. Ainsi le muscle fléchisseur superficiel du cinquième doigt est très souvent fin<br />

et ses variations sont nombreuses, mais son absence totale semble rarissime.<br />

Utile <strong>à</strong> l’étudiant aussi bien qu’au <strong>chirurgie</strong>n confirmé, le présent travail regroupe les<br />

<strong>de</strong>scriptions c<strong>la</strong>ssiques d’anatomie et les principales variations concernant les muscles<br />

fléchisseurs <strong>de</strong>s doigts et intrinsèques <strong>de</strong> <strong>la</strong> main, colonne du pouce exclue, rapportées <strong>de</strong>puis<br />

1897.


111<br />

Ces variations muscu<strong>la</strong>ires sont généralement asymptomatiques mais peuvent expliquer<br />

certaines compressions nerveuses au niveau du canal carpien ou du canal <strong>de</strong> Guyon. Elles<br />

peuvent aussi être en cause dans certaines pathologies congénitales comme <strong>la</strong> camptodactylie.<br />

Leur présence impose alors parfois leur résection. Elles peuvent aussi intervenir dans <strong>la</strong><br />

physiopathologie <strong>de</strong>s doigts <strong>à</strong> ressaut, et certains muscles accessoires et interconnexions<br />

musculo-tendineuses sont impliqués dans <strong>la</strong> perte d’indépendance <strong>de</strong>s doigts longs<br />

notamment <strong>de</strong>s doigts ulnaires. La connaissance <strong>de</strong>s variations anatomiques est fondamentale<br />

dans <strong>de</strong> nombreuses autres pathologies du domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> d’urgence ou programmée.<br />

Les variations muscu<strong>la</strong>ires sont très variées chez l’Homme et participent <strong>à</strong> l’unicité <strong>de</strong>s<br />

individus. Elles reflètent ainsi le polymorphisme génétique et le brassage génétique. Elles<br />

peuvent parfois représenter <strong>de</strong>s malformations partielles et mineures du membre supérieur,<br />

ces variations correspondant alors <strong>à</strong> <strong>de</strong>s défauts <strong>de</strong> l’organogenèse du système muscu<strong>la</strong>ire. Il<br />

peut s’agir <strong>de</strong> défauts par réduction dans lesquels manque une partie d’un muscle (agénésie<br />

partielle) ou un muscle entier (agénésie totale), <strong>de</strong>s défauts <strong>de</strong> duplication dans lesquels<br />

existent <strong>de</strong>s éléments surnuméraires (muscles accessoires), <strong>de</strong>s dysp<strong>la</strong>sies ou malformations<br />

muscu<strong>la</strong>ires (connexions musculo-tendineuses, hypertrophie ou hypotrophie muscu<strong>la</strong>ire,<br />

variations d’origine ou <strong>de</strong> terminaison). Ces défauts peuvent être attribués <strong>à</strong> un arrêt du<br />

développement, un défaut <strong>de</strong> différenciation, une duplication, un excès <strong>de</strong> croissance ou une<br />

hypop<strong>la</strong>sie <strong>de</strong>s b<strong>la</strong>stèmes. Ils semblent avoir une étiologie multifactorielle faisant notamment<br />

intervenir <strong>de</strong>s facteurs génétiques et environnementaux complexes (94).


112<br />

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131<br />

TABLE DES MATIERES<br />

I. INTRODUCTION.............................................................................................................1<br />

II. RAPPELS ........................................................................................................................3<br />

II .1. RAPPELS EMBRYOLOGIQUES....................................................................................................................3<br />

II. 1. A. Organogenèse du système muscu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>s membres............................................................................3<br />

II. 1. B. Muscles fléchisseurs <strong>de</strong>s doigts et intrinsèques <strong>de</strong> <strong>la</strong> main..................................................................8<br />

II. 2. RAPPELS ANATOMIQUES.............................................................................................................................9<br />

II. 2. A. Généralités ..................................................................................................................................................9<br />

II. 2. B. Muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts..............................................................................................15<br />

II. 2. B. a. Origine ..............................................................................................................................................15<br />

II. 2. B. b. Trajet .................................................................................................................................................15<br />

II. 2. B. c. Terminaison......................................................................................................................................16<br />

II. 2. B. d. Action ................................................................................................................................................16<br />

II. 2. C. Muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts..................................................................................................16<br />

II. 2. C. a. Origine ..............................................................................................................................................16<br />

II. 2. C. b. Trajet .................................................................................................................................................17<br />

II. 2. C. c. Terminaison......................................................................................................................................17<br />

II. 2. C. d. Action ................................................................................................................................................17<br />

II. 2. D. Gaines fibreuses <strong>de</strong>s doigts et gaines synoviales palmaires ..............................................................20<br />

II. 2. D. a. Gaines fibreuses <strong>de</strong>s doigts.............................................................................................................20<br />

II. 2. D. b. Gaines synoviales palmaires...........................................................................................................20<br />

II. 2. E. Muscles lombricaux .................................................................................................................................22<br />

II. 2. E. a. Origine ..............................................................................................................................................22<br />

II. 2. E. b. Trajet .................................................................................................................................................22<br />

II. 2. E. c. Terminaison......................................................................................................................................23<br />

II. 2. E. d. Action ................................................................................................................................................23<br />

II. 2. F. Muscles interosseux dorsaux ..................................................................................................................25<br />

II. 2. F. a. Origine ..............................................................................................................................................25<br />

II. 2. F. b. Trajet .................................................................................................................................................25<br />

II. 2. F. c.Terminaison.......................................................................................................................................25<br />

II. 2. F. d. Action ................................................................................................................................................26<br />

II. 2. G. Muscles interosseux palmaires ..............................................................................................................26<br />

II. 2. G. a. Origine ..............................................................................................................................................27<br />

II. 2. G. b. Trajet.................................................................................................................................................27<br />

II. 2. G. c. Terminaison......................................................................................................................................27<br />

II. 2. G. d. Action................................................................................................................................................27<br />

II. 2. H. Muscle court palmaire............................................................................................................................29<br />

II. 2. H. a. Origine..............................................................................................................................................29<br />

II. 2. H. b. Trajet.................................................................................................................................................29<br />

II. 2. H. c. Terminaison .....................................................................................................................................29<br />

II. 2. H. d. Action................................................................................................................................................29<br />

II. 2. I. Muscle abducteur du petit doigt.............................................................................................................30<br />

II. 2. I. a. Origine ...............................................................................................................................................30<br />

II. 2. I. b. Trajet ..................................................................................................................................................30<br />

II. 2. I. c. Terminaison .......................................................................................................................................30<br />

II. 2. I. d. Action .................................................................................................................................................30


132<br />

II. 2. J. Muscle court fléchisseur du petit doigt .................................................................................................31<br />

II. 2. J. a. Origine ...............................................................................................................................................31<br />

II. 2. J. b. Trajet..................................................................................................................................................31<br />

II. 2. J. c. Terminaison ......................................................................................................................................31<br />

II. 2. J. d. Action.................................................................................................................................................31<br />

II. 2. K. Muscle opposant du petit doigt .............................................................................................................32<br />

II. 2. K. a. Origine ..............................................................................................................................................32<br />

II. 2. K. b. Trajet .................................................................................................................................................32<br />

II. 2. K. c. Terminaison......................................................................................................................................32<br />

II. 2. K. d. Action ................................................................................................................................................32<br />

III. MATERIEL ET METHODES ....................................................................................33<br />

III. 1. MATERIEL ......................................................................................................................................................33<br />

III. 2 METHODES ......................................................................................................................................................33<br />

IV. RESULTATS................................................................................................................38<br />

IV. 1. MUSCLE FLECHISSEUR SUPERFICIEL DES DOIGTS .....................................................................38<br />

IV. 1. A. Nombre.....................................................................................................................................................38<br />

IV. 1. B. Origine......................................................................................................................................................38<br />

IV. 1. C. Trajet........................................................................................................................................................39<br />

IV. 1. D. Terminaison ............................................................................................................................................40<br />

IV. 2. MUSCLE FLECHISSEUR PROFOND DES DOIGTS.............................................................................43<br />

IV. 2. A. Nombre.....................................................................................................................................................43<br />

IV. 2. B. Origine......................................................................................................................................................43<br />

IV. 2. C. Trajet........................................................................................................................................................43<br />

IV. 2. D. Terminaison ............................................................................................................................................44<br />

IV. 3. MUSCLES LOMBRICAUX...........................................................................................................................47<br />

IV. 3. A. Nombre.....................................................................................................................................................47<br />

IV. 3. B. Origine......................................................................................................................................................47<br />

IV. 3. C. Trajet........................................................................................................................................................48<br />

IV. 3. D. Terminaison ............................................................................................................................................48<br />

IV. 4. MUSCLES INTEROSSEUX DORSAUX ET PALMAIRES....................................................................51<br />

IV. 4. A. Nombre.....................................................................................................................................................51<br />

IV. 4. B. Origine......................................................................................................................................................51<br />

IV. 4. C. Trajet........................................................................................................................................................51<br />

IV. 4. D. Terminaison ............................................................................................................................................52<br />

IV. 5. MUSCLES DE L’EMINENCE HYPOTHENAR .......................................................................................56<br />

IV. 5. A. Nombre.....................................................................................................................................................56<br />

IV. 5. B. Origine......................................................................................................................................................56<br />

IV. 5. C. Trajet........................................................................................................................................................56<br />

IV. 5. D. Terminaison ............................................................................................................................................57<br />

IV. 6. BILATERALITE DES VARIATIONS OBSERVEES...............................................................................57


133<br />

V. DISCUSSION.................................................................................................................59<br />

V. 1. VARIATIONS ANATOMIQUES ...................................................................................................................59<br />

V. 1. A. Muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts..............................................................................................59<br />

V. 1. A. a. Nombre ..............................................................................................................................................59<br />

V. 1. A. b. Origine...............................................................................................................................................61<br />

V. 1. A. c. Trajet..................................................................................................................................................61<br />

V. 1. A. d. Terminaison ......................................................................................................................................64<br />

V. 1. B. Muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts ..................................................................................................69<br />

V. 1. B. a. Nombre ..............................................................................................................................................69<br />

V. 1. B. b. Origine...............................................................................................................................................70<br />

V. 1. B. c. Trajet..................................................................................................................................................70<br />

V. 1. B. d. Terminaison ......................................................................................................................................73<br />

V. 1. C. Muscles lombricaux.................................................................................................................................73<br />

V. 1. C. a. Nombre ..............................................................................................................................................73<br />

V. 1. C. b. Origine...............................................................................................................................................75<br />

V. 1. C. c. Trajet..................................................................................................................................................78<br />

V. 1. C. d. Terminaison ......................................................................................................................................78<br />

V. 1. D. Muscles interosseux dorsaux et palmaires...........................................................................................83<br />

V. 1. D. a. Nombre..............................................................................................................................................83<br />

V. 1. D. b. Origine...............................................................................................................................................83<br />

V. 1. D. c. Trajet..................................................................................................................................................83<br />

V. 1. D. d. Terminaison......................................................................................................................................84<br />

V. 1. E. Muscles <strong>de</strong> l’éminence hypothénar .......................................................................................................89<br />

V. 1. E. a. Nombre ..............................................................................................................................................89<br />

V. 1. E. b. Origine...............................................................................................................................................91<br />

V. 1. E. c. Trajet..................................................................................................................................................92<br />

V. 1. E. d. Terminaison ......................................................................................................................................93<br />

V. 2. INCIDENCES CLINICO-CHIRURGICALES ............................................................................................94<br />

V. 2. A. Compressions vasculo-nerveuses...........................................................................................................94<br />

V. 2. A. a. Compressions du nerf médian ........................................................................................................94<br />

V. 2. A. b. Compressions du nerf ulnaire.........................................................................................................97<br />

V. 2. A. c. Compressions <strong>de</strong> l’artère ulnaire....................................................................................................98<br />

V. 2. B. Pathologies congénitales..........................................................................................................................99<br />

V. 2. B. a. Camptodactylie .................................................................................................................................99<br />

V. 2. B. b. Doigt <strong>à</strong> ressaut................................................................................................................................101<br />

V. 2. B. c. Pollicisations ...................................................................................................................................101<br />

V. 2. C. Dépendance et indépendance <strong>de</strong>s doigts longs ..................................................................................102<br />

V. 2. D. Chirurgie d’urgence ..............................................................................................................................105<br />

V. 2. E. Chirurgie réglée......................................................................................................................................106<br />

VI.CONCLUSIONS .........................................................................................................109<br />

VII REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES..................................................................112


134<br />

INDEX DES FIGURES<br />

Figure 1 : Organogenèse du système muscu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>s membres sur <strong>de</strong>s coupes transversales....5<br />

Figure 2 : Les loges muscu<strong>la</strong>ires sur une coupe du tiers moyen <strong>de</strong> l’avant-bras.....................12<br />

Figure 3 : Coupe du tiers moyen <strong>de</strong> l’avant-bras ...................................................................12<br />

Figure 4 : Coupe <strong>de</strong> <strong>la</strong> main au niveau du corps <strong>de</strong>s métacarpiens.........................................13<br />

Figure 5 : Coupe du poignet au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie proximale du carpe.................................13<br />

Figure 6 : L’aponévrose palmaire .........................................................................................14<br />

Figure 7 : Coupe schématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> main au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> tête <strong>de</strong>s métacarpiens III et IV ......14<br />

Figure 8 : Le muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts..........................................................18<br />

Figure 9 : Le tendon du muscle fléchisseur superficiel du 2ème doigt (tendon «perforé») .....18<br />

Figure 10 : Le muscle fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts............................................................19<br />

Figure 11 : Le tendon du muscle fléchisseur profond du 2ème doigt (tendon «perforant») ....19<br />

Figure 12 : Les gaines fibreuses <strong>de</strong>s doigts ...........................................................................21<br />

Figure 13 : Les gaines synoviales palmaires..........................................................................21<br />

Figure 14 : Les muscles lombricaux......................................................................................24<br />

Figure 15 : Les muscles interosseux......................................................................................28<br />

Figure 16 : Corps muscu<strong>la</strong>ire commun <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs superficiels <strong>de</strong>s quatrième et<br />

cinquième doigts...................................................................................................................41<br />

Figure 17 : Tendon du muscle fléchisseur superficiel du cinquième doigt très fin. ................41<br />

Figure 18 : Incursion du corps muscu<strong>la</strong>ire du muscle fléchisseur superficiel du <strong>de</strong>uxième<br />

doigt dans le canal carpien....................................................................................................41<br />

Figure 19 : Distances moyennes (en millimètres) entre les chefs muscu<strong>la</strong>ires du muscle<br />

fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts et le bord proximal du canal carpien (plus ou moins<br />

déviations standard) chez les hommes et chez les femmes. ...................................................42<br />

Figure 20 : Muscle fléchisseur profond du <strong>de</strong>uxième doigt autonome et « nappe tendineuse »<br />

<strong>de</strong>s muscles fléchisseurs profonds <strong>de</strong>s trois doigts ulnaires. ..................................................45<br />

Figure 21 : Connexion muscu<strong>la</strong>ire entre les muscles long fléchisseur du pouce et fléchisseur<br />

profond <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>x. ...............................................................................................................45<br />

Figure 22 : Distances moyennes (en millimètres) entre les chefs muscu<strong>la</strong>ires du muscle<br />

fléchisseur profond <strong>de</strong>s doigts et le bord proximal du canal carpien (plus ou moins déviations<br />

standard) chez les hommes et chez les femmes. ....................................................................46


135<br />

Figure 23 : Distances moyennes (en millimètres) entre les muscles lombricaux et le bord<br />

distal du canal carpien (plus ou moins déviations standard) chez les hommes et chez les<br />

femmes.................................................................................................................................49<br />

Figure 24 : Deuxième muscle lombrical bipenné et insertion terminale « mal p<strong>la</strong>cée » du<br />

quatrième muscle lombrical. Extension <strong>de</strong>s origines proximales <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premiers muscles<br />

lombricaux sur <strong>la</strong> face antérieure <strong>de</strong>s tendons <strong>de</strong>s muscles fléchisseurs profonds..................50<br />

Figure 25 : Insertion terminale « dédoublée » du troisième muscle lombrical et insertion<br />

terminale « mal p<strong>la</strong>cée » du quatrième muscle lombrical. Extension <strong>de</strong>s origines proximales<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premiers muscles lombricaux sur <strong>la</strong> face antérieure <strong>de</strong>s tendons <strong>de</strong>s muscles<br />

fléchisseurs profonds. ...........................................................................................................50<br />

Figure 26 : Insertion terminale « mal p<strong>la</strong>cée » du troisième muscle lombrical.......................50<br />

Figure 27 : Insertion terminale « dédoublée » du quatrième muscle lombrical.......................50<br />

Figure 28 : Insertions distales <strong>de</strong>s muscles interosseux les plus souvent observées dans notre<br />

série......................................................................................................................................54<br />

Figure 29 : Face dorsale du troisième doigt...........................................................................54<br />

Figure 30 : Face radiale du troisième doigt ...........................................................................55<br />

Figure 31 : Section passant par <strong>la</strong> tête du troisième métacarpien ...........................................55<br />

Figure 32 : Muscle abducteur du petit doigt accessoire. ........................................................58<br />

Figure 33 : Insertion distale du muscle abducteur du petit doigt accessoire. ..........................58<br />

Figure 34 : C<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong>s variations du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts selon<br />

Elliot (1999). ........................................................................................................................65<br />

Figure 35 : Le hiatus pisi-unciformien. .................................................................................91


136<br />

INDEX DES TABLEAUX<br />

Tableau I : Distances (en millimètres) entre les chefs muscu<strong>la</strong>ires du muscle fléchisseur<br />

superficiel <strong>de</strong>s doigts et le bord proximal du canal carpien....................................................42<br />

Tableau II : Distances (en millimètres) entre les chefs muscu<strong>la</strong>ires du muscle fléchisseur<br />

profond <strong>de</strong>s doigts et le bord proximal du canal carpien........................................................46<br />

Tableau III : Distances (en millimètres) entre les muscles lombricaux et le bord distal du canal<br />

carpien..................................................................................................................................49<br />

Tableau IV : Principales variations du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s doigts rapportées<br />

dans <strong>la</strong> littérature et répertoriées selon <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification d’Elliot (1999). ................................66<br />

Tableau V : Variabilité <strong>de</strong>s muscles lombricaux. ..................................................................74<br />

Tableau VI : Variations d’origine <strong>de</strong>s muscles lombricaux....................................................77<br />

Tableau VII : Insertions « dédoublées » <strong>de</strong>s muscles lombricaux. .........................................80<br />

Tableau VIII : Insertions « mal p<strong>la</strong>cées » <strong>de</strong>s muscles lombricaux........................................81<br />

Tableau IX : Insertions osseuses <strong>de</strong>s muscles lombricaux. ....................................................82<br />

Tableau X : Insertions osseuses <strong>de</strong>s muscles interosseux dorsaux. ........................................88<br />

Tableau XI : Insertions osseuses <strong>de</strong>s muscles interosseux palmaires. ....................................88<br />

Tableau XII : Résultats <strong>de</strong>s tests standard et modifiés du muscle fléchisseur superficiel <strong>de</strong>s<br />

doigts réalisés chez <strong>de</strong>s volontaires asymptomatiques.........................................................103

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