les onomatopées rédupliquées en basque souletin - Artxiker - CNRS
les onomatopées rédupliquées en basque souletin - Artxiker - CNRS
les onomatopées rédupliquées en basque souletin - Artxiker - CNRS
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
seul exemple : jiga jaga et jigu jaga "bruit de l'aller-retour" (de la scie par<br />
exemple). Maiana Estécahandy de Chéraute refuse jigu jaga, Ximun Peyran<br />
de Garindein accepte <strong>les</strong> deux comme Thérèse Etchebarne. Agnès Coyos<br />
préfère jiga jaga à jigu jaga, Anne-Marie Etchebarne refuse jiga jaga. Le<br />
critère ne semble pas être géographique. Ceci bi<strong>en</strong> sûr serait à vérifier.<br />
J'ai signalé la préfér<strong>en</strong>ce chez Jean-Louis Davant pour <strong>les</strong> formes triplées<br />
pour quelques <strong>onomatopées</strong> comme bar bar bar [bár bár bár] plutôt que bar<br />
bar, mar mar mar plutôt que mar mar.<br />
• Au plan du s<strong>en</strong>s<br />
Certaines <strong>onomatopées</strong> <strong>rédupliquées</strong> ne seront pas utilisées dans <strong>les</strong><br />
mêmes contextes selon <strong>les</strong> informateurs. On peut donc dire qu'el<strong>les</strong> n'ont pas<br />
alors le même s<strong>en</strong>s. Exemple : puxta puxta [p h ú∫ta p h ú∫ta] "morceau (petit<br />
bout) par morceau (petit bout)" selon X. Peyran de Garindein, refusé par A.<br />
C. de M<strong>en</strong>dy tout proche. Celle-ci lui donne le s<strong>en</strong>s de "à grandes bouffées,<br />
bruits de souffle", ce qui est refusé par X. Peyran.<br />
• Au plan de l'exist<strong>en</strong>ce même de certaines <strong>onomatopées</strong><br />
<strong>rédupliquées</strong><br />
Certaines <strong>onomatopées</strong> <strong>rédupliquées</strong> données par Lhande ou Cas<strong>en</strong>ave-<br />
Harigile sont refusées par mes informateurs originaires de M<strong>en</strong>dy,<br />
Aussurucq, Ordiarp et Garindein parce qu'ils ne <strong>les</strong> connaiss<strong>en</strong>t pas.<br />
Exemp<strong>les</strong> : trikun trakun "cahin-caha".<br />
A l'inverse, on l'a dit, quelques unités données par mes informateurs ne<br />
sont pas rec<strong>en</strong>sées dans <strong>les</strong> dictionnaires et lexiques : estrik estrak "très<br />
pressé, par surprise" (voir le gascon béarnais), la série putti putta (baisers),<br />
gruñi gruña (grognem<strong>en</strong>ts), kuñi kuña (coups), etc.<br />
Les latitudes de variation par rapport à la base ont fait dire à A. Coyos<br />
qu'on peut dire n'importe quoi et plus sérieusem<strong>en</strong>t qu'on hésite parfois à<br />
juger si telle ou telle solution est possible. Mais derrière ce s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de<br />
liberté du locuteur, il y a des contraintes à la créativité. Cel<strong>les</strong> liées aux<br />
"lois" ou plutôt <strong>les</strong> t<strong>en</strong>dances phonétiques prés<strong>en</strong>tées ci-dessus. Par exemple<br />
on a pour le son de cloche danga danga, dinga danga, dingi danga mais pas<br />
*danga dinga, *dangi dangi, *donga donga ou *dongo dongo.<br />
Mais on a aussi observé que certaines variantes ne se heurtant pas à ces<br />
t<strong>en</strong>dances n'étai<strong>en</strong>t pas réalisées. Exemple : dinga dinga 154 . Ceci relève des<br />
choix pas toujours consci<strong>en</strong>ts des locuteurs qui ne mett<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> oeuvre<br />
toutes <strong>les</strong> latitudes qu'autorise la langue qu'ils utilis<strong>en</strong>t et construis<strong>en</strong>t.<br />
3.5. Classes syntaxiques et comportem<strong>en</strong>t syntaxique des unités<br />
154 Lhande donne cette onomatopée pour le labourdin "à longs traits".<br />
74