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Octobre - Nervure Journal de Psychiatrie

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8<br />

LIVRES<br />

■ PSYCHANALYSE<br />

Freud<br />

René Major et Chantal Talagrand<br />

Folio biographies n°15<br />

Gallimard, 6,40 €<br />

René Major et Chantal Talagrand ont<br />

la plus gran<strong>de</strong> conscience que d’éminents<br />

biographes <strong>de</strong> Freud avant eux<br />

ont pris le parti <strong>de</strong> traiter l’archive<br />

freudienne comme l’œuvre écrite <strong>de</strong><br />

son vivant, les écrits posthumes ou<br />

la correspondance. Leur parti aura<br />

donc été d’introduire, avec l’homme<br />

Freud, à ce qu’on pourrait appeler<br />

une biographie analytique. Non pas<br />

au sens où elle appliquerait l’analyse<br />

au sujet répondant au nom <strong>de</strong> Sigmund<br />

Freud. Mais au sens où la métho<strong>de</strong><br />

freudienne change l’écriture<br />

<strong>de</strong> l’histoire, y compris l’écriture <strong>de</strong><br />

l’histoire <strong>de</strong> Freud. Au risque <strong>de</strong> dérouter,<br />

cette biographie ne suit nullement<br />

la chronologie linéaire habituelle.<br />

Elle tient compte <strong>de</strong> la notion<br />

essentielle d’après-coup chez Freud<br />

selon laquelle le sens d’une expérience<br />

ou d’une impression est différé<br />

dans le temps, où ce qui apparaît<br />

à retar<strong>de</strong>ment donne un autre<br />

sens à <strong>de</strong>s empreintes laissées auparavant.<br />

La nuit <strong>de</strong> l’insomnie<br />

Philosophie du nocturne<br />

Illustrations par Marissa-Gayle<br />

Level<br />

Xavier Pietrobon<br />

L’Harmattan, 27 €<br />

La nuit <strong>de</strong> l’insomnie n’est pas la nuit<br />

où l’homme s’endort, c’est-à-dire où<br />

il s’ignore. L’insomnie rompt avec le<br />

sommeil comme évi<strong>de</strong>nce, et le pose<br />

plutôt comme problématique. Aussi<br />

interroge-t-elle ce sur quoi l’homme<br />

s’endort par coutume. Pour l’auteur,<br />

le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’insomnie se donne à<br />

l’homme comme une énigme à résoudre,<br />

énigme dont on est à la fois<br />

sujet et objet. Il ne faut pas dormir, il<br />

faut philosopher et ainsi toucher la<br />

vérité dissimulée dans les ténèbres ;<br />

cet infini divin se découvre paradoxalement<br />

sur le mo<strong>de</strong> d’une souffrance<br />

proprement humaine, marque<br />

<strong>de</strong> finitu<strong>de</strong>...<br />

L’Egypte du rêve<br />

Rêves, rêveurs et Interprètes au<br />

temps <strong>de</strong>s pharaons<br />

Edda Bresciani<br />

Payot, 20 €<br />

Dans la civilisation égyptienne la plus<br />

ancienne, le rêve, qui s’empare <strong>de</strong>s<br />

hommes au moment où ils sont le<br />

plus vulnérables, était considéré<br />

comme le lieu <strong>de</strong> rencontres effrayantes<br />

avec les esprits, les fantômes<br />

et les morts mécontents qu’il<br />

s’agissait d’apaiser au moyen <strong>de</strong><br />

prières et d’offran<strong>de</strong>s, et <strong>de</strong> repousser<br />

grâce à <strong>de</strong>s formules magiques<br />

et <strong>de</strong>s talismans. Il a ensuite endossé<br />

la fonction <strong>de</strong> porte ouverte sur le futur,<br />

<strong>de</strong> présage <strong>de</strong> ce qui arrivera.<br />

C’est au cours du Nouvel Empire que<br />

l’on trouve les premières listes et les<br />

premiers récits <strong>de</strong> rêves. L’intérêt pour<br />

ces récits et pour leur signification se<br />

poursuit et s’enrichit dans l’Egypte<br />

hellénistique et romaine, plus tardive.<br />

Edda Bresciani lit et commente les<br />

textes magiques <strong>de</strong>stinés à protéger<br />

le sommeil et les Livres <strong>de</strong>s songes<br />

égyptiens, véritables manuels et répertoires,<br />

où les rêves sont énumérés<br />

selon leurs significations propices<br />

ou néfastes pour toutes les occasions<br />

<strong>de</strong> la vie. Elle montre que les peurs,<br />

les espoirs, les visions et les obsessions<br />

<strong>de</strong>s anciens habitants <strong>de</strong> la terre<br />

du Nil n’étaient guère différents <strong>de</strong><br />

ceux <strong>de</strong> l’homme d’aujourd’hui, et<br />

que les schémas d’interprétation anciens<br />

ressemblaient fort à ceux <strong>de</strong><br />

nos horoscopes.<br />

<br />

<strong>de</strong> la symbolisation paternelle : le père<br />

nu a-t-il un attribut qui est lié à une<br />

fonction <strong>de</strong> manque. La mère quant<br />

à elle est raccordée à la lumière qui<br />

donne la vie. Le rapport incestuel dans<br />

lequel la mère est ramenée à l’état <strong>de</strong><br />

petite fille, est évoqué par la présence<br />

<strong>de</strong>s cloches. Se dégage ainsi l’objet scopique<br />

comme objet à la fois <strong>de</strong> plus-<strong>de</strong>jouir<br />

et faisant lien, copule. L’adjectif<br />

« clair » qui renvoie au scopique est le<br />

signe <strong>de</strong> la copule entre le signifiant<br />

(« elles sonnent ») et le corps <strong>de</strong> la mère<br />

petite fille incarnée par le berceau.<br />

IV<br />

« Derrière le Miroir, ma mère petite fille<br />

joue dans une ruelle sèche.<br />

Elle respire les yeux <strong>de</strong> la Madone<br />

Entre les figuiers et les chênes frais <strong>de</strong><br />

résine ».<br />

Au-<strong>de</strong>là du miroir il y a donc la mère<br />

et sa jouissance. Dans l’au-<strong>de</strong>là du<br />

miroir qui n’exerce plus sa fonction<br />

réflexive, la jouissance <strong>de</strong> la mère raccordée<br />

à la lumière a pour référence le<br />

tarissement, le vi<strong>de</strong> du flux, <strong>de</strong> l’écoulement.<br />

Ce qui lui reste <strong>de</strong> vie face à ce<br />

vi<strong>de</strong> phallique, ce qui s’insuffle en elle,<br />

émane <strong>de</strong>s yeux <strong>de</strong> la Vierge soit d’un<br />

scopique, qui apparaît entre les arbres<br />

en tumescence. Cette quatrième<br />

strophe indique clairement l’au-<strong>de</strong>là<br />

du narcissisme, le rapport à la jouissance<br />

maternelle.<br />

Son collier <strong>de</strong> corail au cou,<br />

Elle s’en va heureuse, le long <strong>de</strong>s rives<br />

Dans cette lueur <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> mille<br />

Neuf cent <strong>de</strong>ux, dans un soupir…<br />

L’enflammement produit précé<strong>de</strong>mment<br />

par le lien signifiant-scopiquecorps<br />

s’amenuise jusqu’à disparaître.<br />

C’est la mère qui part en même temps<br />

que le scopique et le signifiant se réduisent<br />

à une lueur et à un soupir voué à<br />

s’éteindre. L’évocation <strong>de</strong> la mère,<br />

« petite fille », vient retrancher le temps<br />

et le ramène là encore au temps <strong>de</strong><br />

l’enfance, celui qui précè<strong>de</strong> le dénouage<br />

et le laisser-tomber. Pasolini évoque<br />

en effet ici, une époque où la mère est<br />

heureuse, une pério<strong>de</strong> d’avant le désespoir<br />

où le nouage signifiant scopiquecorps<br />

est soutenu par la suppléance au<br />

phallus comme en témoigne l’avoir<br />

maternel, le collier <strong>de</strong> corail. Notons<br />

en outre, que ce syntagme « son collier<br />

<strong>de</strong> corail au cou, elle s’en va heureuse<br />

» n’est pas sans évoquer la représentation<br />

<strong>de</strong> la mère qui a le phallus, la<br />

mère non castrée. Le temps <strong>de</strong> l’enfance<br />

est pour lui une promesse <strong>de</strong><br />

bonheur. Il s’agit <strong>de</strong> l’enfance d’avant la<br />

puberté comme en témoigne la date <strong>de</strong><br />

1902, date qui peut paraître énigmatique<br />

à une première lecture. En 1902<br />

la mère <strong>de</strong> Pasolini est âgée <strong>de</strong> 11 ans<br />

soit le passage vers l’âge <strong>de</strong> la puberté<br />

et <strong>de</strong> l’adolescence.<br />

Deuxième forme : 1974<br />

I<br />

Je vais me regar<strong>de</strong>r dans le miroir<br />

Pour voir ce que j’ai été,<br />

Mais, comme l’eau, le miroir est changeant<br />

Et ce que je suis <strong>de</strong>venu est changeant.<br />

Ce nouveau recueil <strong>de</strong> poèmes en<br />

1974 se veut symétrique mais introduit<br />

une rupture. Un avant et un après<br />

se dégage alors clairement <strong>de</strong> l’œuvre<br />

pasolinienne. Si le primat du scopique<br />

dans son désir <strong>de</strong> donner forme au<br />

corps est également présent, celui-ci<br />

est marqué par cette rupture temporelle.<br />

Il tente <strong>de</strong> saisir le reflet <strong>de</strong> ce<br />

qu’il a été. Or, se présente à lui, l’image<br />

<strong>de</strong> ce qu’il est <strong>de</strong>venu, une forme<br />

mobile qui ne tient pas et qui émane<br />

d’un miroir changeant tel le miroir <strong>de</strong>s<br />

eaux qui n’est pas sans évoquer le<br />

mythe <strong>de</strong> Narcisse. Le scopique qui<br />

pour lui précè<strong>de</strong> l’être ( c’est le miroir<br />

qui le fait changer et non l’inverse) ne<br />

parvient donc plus à fixer un corps.<br />

Je reviens regar<strong>de</strong>r dans le miroir<br />

Immobile comme un bloc <strong>de</strong> glace :<br />

Dans le miroir, immobile est la Forme<br />

Qui sait qui naît d’elle.<br />

De retour face au miroir, Pasolini per-<br />

çoit ce que cache ce flou scopique :<br />

sa mort, le tranchant mortel du bloc<br />

<strong>de</strong> glace; en effet il ne peut plus bouger,<br />

il est congelé, tout mouvement pulsionnel<br />

se voit suspendu. Un point <strong>de</strong><br />

fixation est donc trouvé, le corps se<br />

noue au scopique <strong>de</strong> façon mortelle.<br />

Face à ce tranchant mortel, la restauration<br />

vient <strong>de</strong> la Forme à laquelle la<br />

toute-puissance du savoir maternel est<br />

attribuée via la fonction <strong>de</strong> la naissance.<br />

Soulignons la majuscule qui vient<br />

systématiquement élever le signifiant<br />

« Forme », et qui n’est pas sans rappeler<br />

La Femme dont parle Lacan, une Forme<br />

Toute donc, qui est dans la toute-puissance,<br />

à savoir qu’elle ne se noue pas<br />

au regard dans une perte. La Forme<br />

est en contiguïté avec la Mère.<br />

« vieux je regar<strong>de</strong> dans le miroir<br />

qui telle une lumière court à travers le<br />

ciel,<br />

une ombre immobile pour toujours<br />

même si elle pouvait claquer comme un<br />

voile ».<br />

En symétrie avec l’introduction du « je»<br />

dans « jo frut » en 1949, apparaît ici<br />

un « jo veciu », un « je vieux » qui renvoie<br />

à une pério<strong>de</strong> d’après le laisser<br />

tomber. Le miroir dans sa fonction est<br />

<strong>de</strong>venu fugitif, il ne renvoie uniquement<br />

et définitivement qu’à une ombre<br />

immobile, l’ombre <strong>de</strong> son enfance perdue.<br />

La promesse <strong>de</strong> bonheur est <strong>de</strong>venue<br />

une ombre éternelle. Même si le<br />

signifiant essaye <strong>de</strong> donner une forme,<br />

cela rate : le « clac ! » <strong>de</strong> l’ombre ne fait<br />

pas voile, mais ersatz <strong>de</strong> voile, laissant<br />

apparaître l’irréversibilité d’une mort<br />

imminente. Le « comme un voile »<br />

montre l’échec <strong>de</strong> ce qui aurait pu alléger<br />

Pasolini par un raccord au manque<br />

symbolique.<br />

« Dans le miroir, immobile comme un<br />

anneau<br />

je vois une lumière s’enfuir, elle disparaît<br />

du mon<strong>de</strong>, si gran<strong>de</strong> est sa vitesse<br />

qu’on ne voit que le vi<strong>de</strong> qu’elle laisse »<br />

De fugitif, le miroir <strong>de</strong>vient à son tour<br />

sans mouvement. La comparaison <strong>de</strong><br />

l’immobile du miroir avec l’anneau qui<br />

unit renvoie à une alliance mortifère<br />

sans retour.<br />

La fonction scopique ne renvoie plus<br />

qu’au vi<strong>de</strong>. Le primat du scopique dans<br />

sa fonction <strong>de</strong> nouage avec la vie<br />

n’aboutit plus qu’au vi<strong>de</strong>. La lumière<br />

signe <strong>de</strong> vie s’enfuit pour laisser place<br />

au vi<strong>de</strong>, au néant, au gouffre.<br />

« Je cours comme un voleur<br />

qui n’a rien volé à son père,<br />

et se tient immobile auprès du foyer<br />

à regar<strong>de</strong>r la pauvre chaire <strong>de</strong> sa mère ».<br />

En contiguïté avec le laisser tomber du<br />

corps réduit au néant, apparaît pour la<br />

première fois un père, un père a qui il<br />

n’a rien volé. Ce père n’est pas perçu<br />

comme le détenteur d’un phallus dont<br />

il aurait à s’emparer. Ce père n’a pas sa<br />

place dans le désir maternel, laissant<br />

le fils dans une dualité mortifère avec la<br />

mère que les flammes du foyer ne parviennent<br />

pas à ranimer puisque celle-ci<br />

n’est déjà plus qu’un amas <strong>de</strong> chair,<br />

soit un corps dépouillé <strong>de</strong> ses signifiants,<br />

que le désir n’habite plus.<br />

« je suis immobile comme un voleur<br />

tout juste arrivé à Rome<br />

et qui sait que le Tribunal<br />

a mis la mer entre son Frioul et lui »<br />

De par la réitération <strong>de</strong> son i<strong>de</strong>ntification<br />

au voleur, un ersatz <strong>de</strong> voleur, le<br />

poète donne à entendre sa volonté <strong>de</strong><br />

mettre quelqu’un en position paternelle,<br />

une position <strong>de</strong> celui qui unit le<br />

désir et la loi. En lieu et place du père,<br />

c’est le Tribunal qu’il trouve, celui-ci<br />

venant introduire la mer entre lui et le<br />

corps maternel métaphorisé par le<br />

Frioul, comme pour le lui interdire. Ce<br />

qui aurait pu médiatiser cette union<br />

mortifère s’effectue par un tribunal soit<br />

l’ombre <strong>de</strong> la faute et la condamnation.<br />

De ce fait, cet appel vers la fonction<br />

paternelle ne parvient pas à sortir<br />

Pasolini <strong>de</strong> son état d’immobilisme<br />

morbi<strong>de</strong> pour le pousser vers la vie.<br />

Le Tribunal fait référence à la condamnation<br />

judiciaire et morale qui a touché<br />

Pasolini en 1949-1950 après une plainte<br />

déposée contre lui pour atteinte aux<br />

bonnes mœurs. Cela aura pour effet<br />

le départ du Frioul pour Rome.<br />

« Un jeune homme au fond du miroir<br />

écrit les jours <strong>de</strong> sa vie.<br />

Il efface plus qu’il n’écrit,<br />

Car il n’a pas d’histoire ».<br />

On note <strong>de</strong> nouveau une référence à la<br />

jeunesse. Il utilise pour cela un style<br />

très impersonnel renvoyant à l’absence<br />

d’i<strong>de</strong>ntité qui résonne avec l’absence<br />

<strong>de</strong> corps dans le miroir qui était évoqué<br />

précé<strong>de</strong>mment. Ce jeune homme est<br />

au fond <strong>de</strong> ce miroir et il écrit, tel un<br />

condamné à mort, les jours <strong>de</strong> sa vie.<br />

« Mais il efface plus qu’il n’écrit » comme<br />

si face à cet effondrement et à l’échec<br />

du scopique à restaurer une image <strong>de</strong><br />

soi qui le fasse exister, une rupture, un<br />

gouffre même s’était creusé et avait<br />

emporté avec lui toute l’histoire, tous les<br />

souvenirs <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> Pasolini, ceux<br />

d’avant le laisser tomber, ne lui laissant<br />

plus cette fois aucune prise à laquelle se<br />

raccrocher.<br />

« Sur une photographie, les têtes <strong>de</strong><br />

son père et <strong>de</strong> sa mère se touchaient<br />

encore en mille neuf cent<br />

<strong>de</strong>ux lorsqu’il s’est tué »<br />

Il termine ce poème en se référant à un<br />

scopique particulier qui n’est plus celui<br />

<strong>de</strong> l’image errante du miroir fugitif mais,<br />

une photographie. Cette photographie<br />

qui présente une image fixe, non mobile,<br />

précè<strong>de</strong> sa naissance <strong>de</strong> vingt années<br />

exactement. Qu’est ce qui a pu suici<strong>de</strong>r<br />

Pasolini vingt avant sa naissance ? Le<br />

suici<strong>de</strong> est toujours une question adressée<br />

à l’Autre et à son désir, soit la<br />

construction d’un Autre. In fine, il s’agit<br />

toujours dans le suici<strong>de</strong> du rapport du<br />

sujet à la question énigmatique <strong>de</strong> son<br />

désir. Quel Autre désirant Pasolini a-til<br />

construit ? Qu’ont voulu ses parents<br />

pour lui ? Quel désir les animait avant<br />

la naissance <strong>de</strong> cet enfant particulièrement.<br />

Telle est la construction à<br />

l’œuvre.<br />

Cette <strong>de</strong>rnière strophe nous oriente<br />

ainsi vers ce que fut le drame pasolinien.<br />

Cette photographie représente<br />

ses <strong>de</strong>ux parents tête contre tête. La<br />

11 octobre 2006<br />

Interprétation<br />

et dynamique<br />

<strong>de</strong> la cure<br />

Bernard Penot<br />

8 novembre 2006<br />

L’interprétation<br />

dans le groupe<br />

Pierre Privat<br />

13 décembre 2006<br />

Interpréter<br />

pour un enfant<br />

sans langage<br />

Laurent Danon-Boileau<br />

N°7 - TOME XIX - OCTOBRE 2006<br />

question <strong>de</strong> ce qui a pu unir ou désunir<br />

les parents à son sujet est la question<br />

portée par l’enfant. L’enfant fait copule<br />

désirante pour les parents. L’enfant<br />

met en tension la place du phallus. Le<br />

drame <strong>de</strong> la désunion au sens où, nous<br />

l’avons vu, le père n’a pas <strong>de</strong> place<br />

désirante pour la mère, le père ne crée<br />

pas du moins pour et par la mère, a<br />

touché Pasolini. Et que vient à la place<br />

<strong>de</strong> cette fonction phallique pour lui ?<br />

Le désir pour les jeunes garçons qui<br />

viennent <strong>de</strong> franchir la puberté. L’union<br />

portée par l’Eros concerne ses parents<br />

en 1902 lorsque ces <strong>de</strong>rniers sont<br />

encore pubères. La place du suici<strong>de</strong><br />

concerne directement ce qu’il a considéré<br />

comme sa faute mais aussi son<br />

débor<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> jouissance, l’attrait<br />

homosexuel pour <strong>de</strong>s jeunes adolescents.<br />

Le recours à <strong>de</strong>s souvenirs évoquant<br />

la vie reste désormais sans effets,<br />

le scopique n’est plus en mesure <strong>de</strong><br />

parer à la marche vers la mort engagée<br />

par Pasolini, une mort qui est à<br />

présent palpable.<br />

Conclusion<br />

“L’interprétation”<br />

Le travail poétique est une tentative<br />

<strong>de</strong> placer le travail <strong>de</strong> la langue pour un<br />

sujet hors du sens commun. Ce travail<br />

se produit par le nouage pour un sujet<br />

d’un signifiant avec un corps via le scopique.<br />

Un poème naît <strong>de</strong> la voix, un<br />

poème doit être chanté dans sa déclamation,<br />

dans son énonciation. Pour<br />

qu’il soit poème il convient donc qu’il<br />

soit du corps d’abord, jouissance phonatoire<br />

alliant les sons à une contiguïté,<br />

une copule, une rupture, hors sens.<br />

Pour qu’il fasse nouage au signifiant et<br />

à la lettre il convient qu’il y ait création<br />

d’un saut, le saut métaphorique.<br />

Le passage à la lettre, l’écrit se fait via le<br />

scopique. Le résultat, via cette métaphore<br />

qui est toujours réelle et non<br />

symbolique ou imaginaire ainsi que<br />

Lacan l’indique à son insu en utilisant<br />

le terme inapproprié dans son enseignement<br />

<strong>de</strong> 1958 <strong>de</strong> métaphore déli-<br />

10 janvier 2007<br />

Ecoute<br />

et interprétation<br />

Sesto-Marcello Passone<br />

14 mars 2007<br />

Interpréter<br />

le traumatisme<br />

à l’adolescence<br />

Christine Jean-Strochlic<br />

9 mpai 2007<br />

Interprétation<br />

et transferts<br />

en cure d’enfants<br />

Albert Louppe<br />

10 janvier 2007 13 juin 2007<br />

L’interprétation dans le<br />

cadre <strong>de</strong> la consultation<br />

Elisabeth Castex<br />

LIEU DES CONFÉRENCES : UNIVERSITÉ RENÉ DESCARTES<br />

Un mercredi par mois à 21h15. Conférences ouvertes à tout public - 12 rue <strong>de</strong> l’Ecole <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine 75006 Paris<br />

Renseignements : Société Psychanalytique <strong>de</strong> Paris, 187 rue Saint-Jacques, 75005 Paris. Tél.<br />

01 43 29 66 70 lundi-mercredi <strong>de</strong> 9h à 13h et mardi-jeudi <strong>de</strong> 13h à 17h. E-mail :<br />

spp@spp.asso.fr. Site internet : www.spp.asso.fr. Inscriptions : secrétariat <strong>de</strong> la Société<br />

Psychanalytique <strong>de</strong> Paris uniquement pour le cycle complet ou sur place, le soir <strong>de</strong> la conférence<br />

pour les conférences à l’unité ou le cycle complet. Cycle complet <strong>de</strong>s conférences du<br />

mercredi : 90 € (60 € pour les étudiants - joindre copie carte), à l’unité : 15 € (10 € pour les<br />

étudiants sur présentation <strong>de</strong> la carte). AUCUNE INSCRIPTION N’EST PRISE PAR<br />

L’UNIVERSITÉ RENÉ DESCARTES.

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